Il y avait bien longtemps que je n'avais pas été aussi inspirée.
Et sur ce coup, je remercie mon mari, même s'il n'en a pas conscience
Enjoy !
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Maopopo akaaka ʻoleDanny était en train de ranger ses affaires afin de rentrer chez lui quand son téléphone sonna, indiquant l’arrivée d’un nouveau message.
Il sourit quand il vit que cela venait de Steve. Le SEAL avait enfin appris à dire où il se trouvait et faisait toujours en sorte de le faire savoir à Williams. Là, en l’occurrence, Danny savait où se trouvait Steve (à Coronado pour une évaluation), mais il avait promis de prévenir quand il arriverait, et c’était surement ce qu’indiquait le texto.
Williams termina d’empiler ses rapports avant d’attraper son téléphone et d’ouvrir le message.
De : McGarrett
Je suis biDanny haussa les sourcils puis se frotta les yeux un court instant pour être sur d’avoir bien lu.
De : McGarrett
Je suis biAh ben non… Pas d’erreur. Comment allait-il répondre à ça ?
De : Danny
Ok… Content de l’apprendreIl se tapa le front avec le plat de la main. Non mais vraiment. N’importe quoi.
De : McGarrett
Je pensais que tu serais heureux de le savoirOh. Merde… Steve avait-il perçu le trouble qu’il provoquait chez lui ? Et profitait-il de la distance pour lui faire savoir qu’il n’y voyait pas d’inconvénient. Oh bordel.
De : Danny
Je suis extatiqueDe : McGarrett
Extatique ? Wow. Ok. Je me doutais que ça te ferait plaisirDe : Danny
T’as pas idée. On se revoit dans 3 joursDe : McGarrett
Ça marcheDanny hésita un moment avant de se décider à laisser les choses comme ça. Pas la peine de pousser les choses trop vite, elles se mettraient en place d’elles-mêmes. Et voilà qu’il imaginait des
choses qui se
mettaient en place d’une certaine manière. Merde. Merde. Et merde !
Il passa un week-end épouvantable. D’abord parce que Grace était en voyage au Japon avec sa mère, Stan et Charlie. Et aussi parce qu’il n’avait pas arrêté de faire des rêves plus qu’érotiques au sujet de son patron. Les rêves en eux-mêmes n’étaient pas une nouveauté, il en avait de temps en temps depuis qu’il avait posé ses yeux sur le grand brun dans le garage de son père quelques années plus tôt. Mais là, il en avait fait pendant trois nuits d’affilées, le laissant pantelant et en sueur le matin. Tout ça parce que cet andouille de SEAL lui avait balancé qu’il était bi. Dans un texto. A plusieurs milliers de kilomètres de là. C’était à devenir dingue.
Le lundi soir, il se tenait devant la porte des arrivées de l’aéroport, appuyé contre la Camaro, les bras croisés et le regard au ciel en essayant de trouver une façon de discuter de la chose avec Steve.
— Hey Danny !
Tiens donc, quand on parlait du loup… Il accepta l’accolade que l’autre lui offrait avant d’ouvrir le coffre pour que Steve y place son bagage. Il s’installa ensuite dans le siège passager, par pur reflexe, et cela amena un sourire sur le visage du marin.
Ils prirent la route vers la maison de McGarrett et le grand brun en profita pour raconter son week-end d’évaluation en Californie, Danny restant silencieux à ses cotés, hochant la tête de temps en temps.
Une fois rendus sur place, Steve monta ses affaires dans sa chambre pendant que Danny allait s’installer sur la plage avec deux bières bien fraiches.
— Tu es bien silencieux, partenaire. Quelque chose te tracasse ?
Danny faillit renverser sa bière mais la retint de justesse, lançant un regard meurtrier vers Steve qui lui répondit avec un demi-sourire.
— Non, rien. Tout va bien.
— A d’autre, Danno. Je te connais mieux que personne. T’as pas prononcé une parole pendant tout le trajet. Et tu m’as laissé conduire sans que j’ai à te piquer les clés. Alors ? Raconte-moi ? Un problème avec Grace.
— Aucun problème avec Grace. Elle est au Japon avec les Edwards. Ils rentrent dimanche. Et elle m’a même envoyé une carte postale.
— Alors où est le problème ? reprit Steve, visiblement inquiet.
— Je t’ai dit qu’il n’y avait pas de problème, ok ? N’insiste pas, t’es pénible, s’emporta le blond.
McGarrett leva les mains.
— Wow, relax Danny ! Je suis un peu étonné c’est tout. Quand je suis parti vendredi tu avais l’air d’aller bien, et voilà que maintenant tu as ta tête des mauvais jours.
Williams soupira avant de prendre une longue gorgée de bière puis de soupirer à nouveau.
— Désolé… J’ai juste eu… Un week-end un peu difficile, c’est tout. J’ai pas bien dormi. Je suis un peu dans les vapes, c’est pas grave.
Steve le regarda un moment sans rien dire avant de poser une main qu’il espérait réconfortante sur l’épaule de son équipier.
— Danny… Tu sais que tu peux tout me dire, hein ? C’est Gabby ? C’est ça ?
Le flic secoua la tête avant de lever les mains à son tour. McGarrett était comme un chien à qui on lançait un os dans ces moments là. Impossible de lui faire lâcher prise. Alors autant en parler franchement.
— Ca fait un moment qu’on ne se voit plus avec Gabby…
— Tu me l’avais pas dit ! s’offusqua le marin.
— Le problème ne vient pas de Gabby… Le problème vient de toi.
— Moi ? Mais j’ai rien fait ! J’ai un alibi, j’étais même pas là ! s’écria l’autre.
— Bordel, Steve ! Ferme-là cinq minutes ! C’est à cause du texto que tu m’as envoyé vendredi, c’est tout !
Les sourcils de McGarrett se levèrent tellement hauts sur son front que Danny pensa qu’il allait se claquer un muscle. Le brun fouilla dans sa poche pour en sortir son téléphone et parcourir les messages qu’il avait envoyé à son équipier.
— Moi aussi tu sais, murmura Danny. Moi aussi je suis bi.
Steve s’étouffa sur une gorgée de bière et son pouce glissa sur le téléphone, amenant le fameux message devant ses yeux.
A : Danny
Je suis biIl ouvrit la bouche pour parler, mais Danny continua sur sa lancée.
— Je pensais… Je pensais que tu m’envoyais ça pour me faire comprendre quelque chose… J’ai passé le week-end à y penser… Et pour y penser, j’y ai pensé. J’en ai même rêvé. Je sais pas ce que tu veux Steve, mais tu dois savoir que tu ne m’es pas indifférent… Alors quand j’ai vu ce texto, je me suis dis que c’était ta façon de faire le premier pas, qu’on était sur la même longueur d’ondes sur ce point et…
Steve se passa une main sur la nuque et se racla doucement la gorge.
— Danny, je… Ce texto… Je voulais juste dire que j’étais bien arrivé… Mais apparemment une partie du message a été effacé… Je crois que mon téléphone a un problème avec l’écran tactile…
Williams le regarda les yeux agrandis de stupeur. Oh seigneur. Oh seigneur ! Il se leva d’un bond, rouge de honte. Il avait fait une déclaration à Steve alors que Steve voulait juste lui faire savoir qu’il était arrivé à destination. Oh mais quel crétin il faisait.
— Je dois m’en aller ! déclara-t-il brusquement avant de remonter vers la maison.
— Danny ! appela Steve.
— Laisse tomber McGarrett… Oublions tout ça, et on se voit demain.
— Danny ! insista l’autre.
Le blond eut un vague geste de la main avant de disparaitre dans l’allée qui longeait la maison pour aller récupérer sa voiture et rentrer planquer sa honte chez lui. Steve remonta la petite pente en courant et coupa par la maison pour arriver à la Camaro avant lui.
Danny souffla en fermant les yeux quand il le vit appuyé à la voiture et se demanda s’il n’allait pas plutôt appeler un taxi ou trouver un bus.
— On peut en discuter ? proposa le SEAL.
— Y’a rien à dire, McGarrett. Je me suis trompé. Je suis désolé. Oublions ça et restons amis, tu veux bien ?
Steve se détacha de la voiture pour aller poser sa main sur l’épaule de l’autre et l’obliger à se retourner.
— Et si j’étais vraiment bi… Il se passerait quoi ? murmura-t-il.
Williams eut un soupir haché et répondit sans oser lever les yeux vers le grand brun. De toute façon, au point où il en était…
— Si tu étais vraiment bi… Alors je pourrai avoir envie de mettre en pratique ce qui s’est produit dans mes rêves depuis quelques temps.
— Tu rêves de moi la nuit ? demanda Steve avec une pointe d’amusement.
Danny se sentit rougir et Steve eut un petit rire. La main du grand brun glissa sur l’épaule de l’autre pour aller se fixer sur son cou, ses doigts caressant doucement la peau tendre à cet endroit.
— Je suis flatté, murmura-t-il à nouveau. On peut… Si tu veux… Parce que oui… Je suis bi. Je n’en ai jamais parlé à qui que ce soit, parce que ça ne se fait… ça ne se faisait pas dans la Navy de parler de ces choses là.
Danny leva enfin les yeux vers lui, s’attendant à voir de la moquerie dans les yeux couleur tempête de l’autre. Mais il n’y vit qu’une profonde tendresse, et son cœur se serra légèrement.
— On prendra le temps… On ne brusquera rien… Mais on peut… Si tu veux, répéta McGarrett.
Danny hocha la tête plusieurs fois avant de parvenir à prononcer un mot.
— Ok… Ok…
Steve sourit plus franchement avant de se pencher pour déposer un baiser léger comme une brise sur les lèvres entrouvertes du blond.
— A demain, Danno. Rentre bien.
— Ok.
Il lui ouvrit la portière et Danno roula des yeux en souriant, amusé par le coté chevaleresque de l’autre. Une fois la portière fermée, Danny baissa la vitre et Steve se pencha vers lui, posant un autre léger baiser sur ses lèvres, auquel le blond eut le temps de répondre.
Steve tapa deux fois sur le toit de la voiture.
— Conduis prudemment, et envoie-moi un texto quand tu es arrivé, ok ?
Danny secoua la tête avant de passer la marche arrière puis de quitter l’allée, Steve restant sur le pas de la porte jusqu’à ne plus voir la voiture.
Plusieurs minutes plus tard, son téléphone lui indiqua l’arrivé d’un texto.
De : Danny
Je suis bien rentréDe : Danny
Et moi je sais me servir d’un téléphoneSteve éclata de rire.
De : McGarrett
Bonne nuit DannoDe : Danny
Bonne nuit BabeFIN