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 Sujet du message: [Finie] Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 12 Mai 2013 09:50 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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GENIE ²


- Ennuyeux… ennuyeux… inintéressant…, ânonnait Sherlock Holmes en laissant tomber un à un les courriers sur lesquels il n’avait jeté un bref coup d’œil.
- C’est quoi la différence entre ennuyeux et inintéressant ? lui demanda le docteur Watson sans même lever les yeux de son ordinateur où il mettait à jour son blog.
- Il n’y en a aucune. C’est juste pour rendre cette corvée moins rébarbative, répondit le détective en laissant choir la dernière demande.
Puis ce fut lui qu’il laissa tomber dans un fauteuil, la tête renversée en arrière et les yeux rivés au plafond, comme si cette contemplation allait pouvoir le tirer de son ennui.
Depuis qu’il vivait avec John et son blog, depuis la fameuses « Etude en rose », il était passé d’un quasi anonymat vis-à-vis du public, à une certaine notoriété. Si au départ, cela l’avait quelque peu contrarié, par la suite, il avait espéré que cette renommée lui apporterait quelques affaires qui sauraient remplir, plus que sa bourse, son cerveau. Mais tout ce qu’il recevait c’était des demandes de filatures pour maris ou femmes soupçonnés d’infidélités, des recherches d’objets volés ou d’animaux disparus.
- C’est incroyable ce que les gens sont prêt à débourser pour trouver ce qui leur crève les yeux, soupira Sherlock.
- Mais tout le monde n’est pas un génie et ce qui te crève les yeux n’est par évident pour tous, le reprit Watson.
- C’est plus qu’un euphémisme de dire que personne n’est un génie. ARGHHH, mais personne ne pourrait commettre le crime parfait ! s’exclama-t-il.
Il croisa le regard offusqué de son ami et se reprit :
- C’est pas ce que je voulais dire. Mais avec tous les crimes non résolus rien que dans ce pays, personne ne pourrait penser à moi pour quelque chose de véritablement passionnant.
- S’il n’y a rien aujourd’hui, pourquoi tu ne solutionnes pas quelques énigmes de l’Historie, comme, qui a réellement tué JFK ? ou… je ne sais pas, il y en a tellement….
- Pour Kennedy, il y a longtemps que je sais qui l’a tué, mais j’ai promis à Mycroft de ne jamais le révéler.
John Watson resta scotché en entendant ces paroles, mais alors qu’il allait presque se jeter sur son ami pour connaître la réponse, ce dernier prit son violon et le médecin réfréna sa curiosité. Si Holmes n’avait jamais dévoilé un tel secret, il ne ferait pas d’exception même pour lui. Il se leva, prit sa veste, et s’apprêta à quitter l’appartement.
- Où vas-tu ? lui demanda Holmes tout en accordant son instrument.
- Voir dehors si je m’y trouve.
Le détective leva un regard surpris devant la réponse somme toute idiote de son colocataire.
- Quand tu es dans cet état, tu vas jouer un truc très déprimant, alors je vais aller faire un tour en attendant que ça te passe.
Et sans attendre de commentaire, il dévala les escaliers. Alors qu’il ouvrait la porte et sentait le froid de l’hiver l’agresser, il entendit les premières notes s’égrainer à l’étage.

John Watson avançait dans l’air glacé. Il y avait peu de monde à pied dans les rues de Londres ce jour-là et ça lui allait très bien. Il n’allait nulle part en particulier et il finit par se perdre dans ses pensées. Alors qu’il venait de quitter la maison pour s’éloigner de Sherlock, son esprit revint automatiquement à lui. En fait, il n’était pas parti pour ne plus être avec son ami, mais parce qu’il ne pouvait rien pour lui et que ça le rendait un peu triste. L’esprit supérieur de Sherlock était son plus grand ennemi. Tant qu’il fonctionnait à plein régime tout allait bien, mais dès qu’il se trouvait en repos forcé… Ce qui peinait le plus Watson, c’était qu’il n’était pas en mesure de stimuler un cerveau aussi brillant. Bien évidemment, il ne pensait pas l’égaler, mais il aurait aimé être capable de l’intéresser ne serait-ce qu’un peu pour lui éviter ces moments de déprime. Mais il devait se rendre à l’évidence que c’était impossible. Le Dr John Watson n’était et ne serait jamais que le faire-valoir de Sherlock Holmes, mais malgré tout il n’arrivait pas à le quitter, à reprendre la médecine.
Il était sur le point de se demander pourquoi il était tellement dépendant de cet homme qui pouvait parfois être odieux, même avec lui, quand son regard capta quelque chose. Il y avait des dizaines de voitures qui l’avaient croisé depuis le début de sa promenade et il n’y avait pas fait attention. Mais celle-ci, il l’a connaissait trop bien. Son cerveau avait immédiatement émis un signal d’alerte.
La voiture noire ralentit et se gara le long du trottoir à quelques mètres devant lui et la portière arrière s’ouvrit. John resta là, immobile, les mains glissées dans les poches de sa veste en tweed à contempler le véhicule. Puis il poussa un soupir et monta. A quoi bon résister.
- Au moins il fait chaud ici, dit-il en se laissant tomber sur la banquette.
Il regarda la toujours aussi silencieuse assistante de Mycroft assise près de lui en train de pianoter sur son portable et renonça à la conversation. Il se détendit et se laissa conduire sans même chercher à connaître leur destination. Et après une vingtaine de minutes de route, ils stoppèrent devant un bâtiment quelconque de Londres.
- L’escalier en face de vous. 1er étage. Couloir de gauche. Deuxième porte à droite, laissa tomber la jeune femme.
Watson ne fit aucun commentaire et descendit du véhicule. Dans le hall, il croisa un certain nombre de gens qui s’affairaient sans lui prêter aucune attention. Il fit de même et suivit les instructions pour se retrouver devant une porte anonyme. Il frappa et la voix reconnaissable de Mycroft l’invita à entrer.
- C’est gentil d’être venu, lui dit l’aîné des Holmes.
- Pourquoi ? J’avais le choix ? demanda John.
Mycroft ne répondit pas et l’invita à s’asseoir dans un fauteuil. Il s’installa en face de lui et tout en lui servant une tasse de thé, il dit :
- J’ai besoin de vous.
- Et moi qui croyais que vous m’aviez fait venir juste pour le plaisir de ma compagnie.
Mais l’humour du docteur semblait avoir la même emprise sur l’un comme sur l’autre des frères Holmes, aucune !
- En fait, continua-t-il, ce n’est pas de moi que vous avez besoin, mais de Sherlock. Vous savez, le 221b Baker Street n’est pas si loin.
- Il ne m’écoutera pas.
- Ça, si vous ne lui parlez pas, il ne risque pas de vous écouter…
- J’ai besoin de lui… de vous deux, sur une enquête.
John poussa un soupir et décida de voir ce qu’il voulait. Il prit une tasse de thé et attendit la suite.
- Les enfants d’un consul britannique en poste au Etats-Unis ont été kidnappés.
- Ce n’est pas aux Etats-Unis de s’en charger ? demanda Watson.
- Si. Et c’est ce qu’ils font. Malheureusement, ils n’ont pas encore réussi à retrouver les enfants.
- Combien de temps leur avez-vous laissé ?
- C’est arrivé hier.
- Quoi ! s’exclama Watson en se redressant. Vous ne leur laissez pas vraiment le temps de chercher ? Ce consul ne serait pas détenteur de certaines informations… sensibles ? ironisa Watson.
- Pire. Sa femme est une petite nièce de sa Majesté le prince Philip. Les américains ne veulent pas que le MI6 ou une quelconque autre agence intervienne sur leur territoire.
- Et vous voulez que Sherlock aille là-bas pour résoudre l’enquête ? Et on devra sans doute se faire passer pour des touristes…
- Il y a certains miracles auxquels je ne crois pas, Dr Watson. Mon cher frère se ferait repérer avant d’avoir ouvert la bouche. Vous y serez en tant que… observateurs auprès du CBI qui s’occupe de l’affaire.
- Observateur ? Sherlock ? Et là, c’est un miracle auquel vous croyez ?
- C’est bien pour ça que vous êtes du voyage, mon cher docteur. Tenez, voici le dossier, répondit Mycroft en le lui tendant.
Et sur ce, l’énigmatique Mycroft Holmes se dirigea vers son bureau pour y reprendre ses activités, quelles qu’elles puissent être. Watson comprit que la conversation venait de prendre fin et qu’il n’en saurait pas plus. Il quitta donc le bureau sans un mot, le dossier sous le bras, et retrouva le froid du dehors. Heureusement, la voiture l’attendait toujours. Plus que par altruisme, Mycroft ne voulait sans doute pas que les documents qu’il tenait se promènent sans protection dans les rues de Londres.

Lorsque Watson ouvrit la porte du 221b Baker Street, il n’entendit plus les plaintes du violon de Sherlock. Ou bien celui-ci avait trouvé quelque chose pour l’occuper, ou bien il était sorti, même si cette dernière hypothèse ne devenait valable que sous la condition de la réalisation de la première. Un bruit à l’étage démentit sa précédente supposition. Holmes avait trouvé de quoi s’occuper dans l’appartement. Il grimpa les escaliers et jeta le dossier sur une table puis sa veste dessus. Il n’avait pas encore réfléchi à comment il allait annoncer ça à Sherlock. Il s’agissait d’une « affaire d’état » et le docteur se voyait mal aller là-bas tout seul et transmettre les données via son PC comme il l’avait déjà fait.
Sherlock examinait une série de bocaux dans lesquels flottaient des choses informes et peu ragoutantes, bocaux qui se trouvaient précédemment dans la partie du frigidaire qu’il avait dû concéder au détective. Celui-ci regardait ses expériences avec attention tout en prenant des notes.
- Que te voulait Mycroft ? demanda Sherlock sans préambule.
- Comment… ? s’étonna Watson. Puis il se dit que son ami avait dû voir la voiture.
- Tu sens…
- Quoi ?
- Un subtil mélange de jasmin et de rose avec une touche de bergamote. Aucun parfum commercial n’a cette odeur. Il est fait sur mesure. Et je ne connais qu’une seule femme qui le porte. Donc, tu as été près d’elle, où tu t’es assis dans le même fauteuil ou la même voiture qu’elle et ton écharpe s’en est imprégné, laissa tomber le détective avec son habituelle condescendance.
Watson ne chercha même pas à répondre. Il posa l’écharpe incriminée et prit le dossier de Mycroft, avant de le tendre à Holmes. Celui-ci ne leva pas le nez de ses observations et demanda simplement :
- De quoi s’agit-il ?
Et après que son ami lui ait résumé la situation, il lâcha tout aussi simplement :
- Aucun intérêt.
- Tu ne trouves pas étrange qu’il n’y ait pas eu de demande de rançon ? demanda Watson cherchant à appâter le détective.
- Pas auprès de la famille.
- Que veux-tu dire ?
- Il est consul, donc proche du gouvernement britannique. S’il n’y a pas eu de demande de rançon auprès de la famille, il y a pu en avoir auprès de notre gouvernement.
- Mycroft m’a dit qu’il ne détenait aucune infor…
- Comme si mon cher frère allait tout te dire.
- Et bien justement, s’il y a un secret là-dessous…, insista Watson.
Sherlock leva enfin les yeux de ses observations et les posa sur son ami avant de lui demander :
- Pourquoi tiens-tu tellement à y aller, John ?
L’interpelé prit un instant de réflexion avant de répondre :
- Je sais que Mycroft ne s’est pas directement adressé à toi, mais il a besoin de toi ! Il est ta famille. De plus, que ce soit pour le gouvernement britannique ou pour les enfants, eux aussi ont besoin de toi. Est-ce que pour une fois tu ne pourrais pas faire passer l’intérêt des autres avant le tien ?
Watson s’était un peu énervé en débitant sa tirade et il s’en voulait. Mais avec Sherlock c’était toujours un combat. Même si d’habitude il arrivait à garder une certaine impassibilité devant l’asociabilité de son colocataire et ami, cette fois-ci, il n’avait pas pu.
- Pourquoi tiens-tu tellement à y aller, John ? répéta Sherlock sur le même ton.
Watson poussa un soupir et répondit sur un ton plus calme :
- J’ai été militaire pendant une grande partie de ma vie. C’était intense, trépidant, parfois dangereux, et même si la dernière fois a été la fois de trop, je crois que par moment ça me manque. Ça fait un moment qu’on n’a pas eu d’affaire… et en plus, en Californie, il fait chaud.
- D’accord, répondit Sherlock en rangeant ses bocaux dans le frigo, si tu veux y aller, on y va.
Et encore une fois, John Watson resta sans voix. Il avait beau connaître Sherlock, celui-ci arrivait encore à le surprendre.
- Bon alors, lui lança Sherlock, tu vas faire ta valise ?
- On… on n’a ni billets, ni visas ?
- Ça ne devrait pas durer.
Le claquement de la porte d’entrée fit se tourner le docteur Watson qui reconnut le pas de Mme Hudson dans l’escalier. Arrivée à leur appartement, elle tendit une enveloppe au docteur.
- Un charmant monsieur me l’a remise pour vous deux quand j’arrivais, dit-elle.
Watson ouvrit l’enveloppe pour y découvrir deux passeports flambants neufs avec visa pour les USA et deux billets d’avions pour un départ dans la soirée.
- Je me demande pourquoi je m’étonne encore, lâcha le docteur avant de se diriger vers sa chambre pour faire sa valise.

♦♦♦


à suivre...

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Dernière édition par Atalante le 08 Juin 2013 10:08, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 12 Mai 2013 10:52 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Ce début m'a l'air bien prometteur! :bravo: Une rencontre entre Sherlock et Patrick Jane ne va pas manquer de piquants... J'ai hâte de lire ça!! :suite:

Chunhua.

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 12 Mai 2013 15:17 
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tres bon debut , vivement la suite .

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 15 Mai 2013 09:31 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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C'est vrai que c'est un paring très original et très intéressant. Pas facile à faire concilier ces 2 têtes de mules. J'ai hâte de relire la suite ^^ :D

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 15 Mai 2013 14:14 
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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 17 Mai 2013 16:06 
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La suite...


Sherlock Holmes et John Watson venaient de se poser à Sacramento après une correspondance à New-York et se dirigeaient vers la sortie après avoir récupéré leurs bagages.
- On aurait au moins pu avoir une première classe, bougonna John en s’étirant.
- Mon frère n’allait pas nous faire ce plaisir.
- J’aimerai savoir comment tu as pu dormir en étant aussi à l’étroit !
- C’est simple. Il n’y avait rien d’autre à faire.
- Quoi ?! Tu n’as pas essayé de décrypter la vie des quelques uns des passagers pour voir s’ils ne cachaient pas quelques choses ? se moqua John.
- Ça ma prit quelques minutes pour voir qu’il n’y avait aucun terroriste, le reste n’avait pas d’importance. A part peut-être un homme armé qui a embarqué à New-York, mais c’était un marshal fédéral qui convoyait un prisonnier. Pour le reste, que des choses soporifiques.
Lui avait essayé de compter les moutons, mais ça avait eu beaucoup moins d’effet. Une voix le sortit de ses pensées.
- Messieurs Holmes et Watson ?
Les deux interpelés se tournèrent vers un homme d’origine asiatique et Watson acquiesça à la question d’un signe de tête.
- Je suis l’inspecteur Cho. Je dois vous emmener au CBI.
- On vous suit, répondit Watson.
Le docteur jeta un regard vers son ami et vit celui-ci en train d’analyser le nouveau venu. Avant qu’ils n’atterrissent, John avait « briefé » Sherlock sur ce qu’il ne devait pas faire et surtout ne pas dire. Notamment, ne pas dévoiler la vie privée des gens devant d’autres personnes, voir même devant les intéressés. Chacun avait ses secrets et envie de les garder. De plus, Mycroft n’était pas allé jusqu’à leur octroyer un passeport diplomatique et Watson n’avait pas envie de « tester » les prisons américaines.
- Je vous dépose d’abord à votre hôtel ? demanda Cho.
- Cet hôtel a-t-il un rapport avec l’enlèvement ? demanda Sherlock.
- Heu… non, répondit Cho pris au dépourvu par la question.
- Alors, aucun intérêt.
Perdant un instant sa légendaire impassibilité, Cho se tourna vers Watson. Celui-ci répondit à la question muette de l’inspecteur par un :
- On s’y fait à la longue… ou pas.

Le trajet jusqu’au CBI fut des plus silencieux. Cho n’était pas un grand bavard, mais il avait pensé que les nouveaux venus allaient lui poser des questions. Il n’en fut rien. Sherlock essayait de respecter les instructions de Watson à savoir ne pas s’immiscer dans la vie privée des gens. De plus, il ne voyait aucun intérêt à parler à un subalterne de l’affaire. Donc, il n’avait rien à dire. Quand à John Watson, il savait que ce n’était pas son enquête et que s’il était là, c’était surtout pour servir de « garde-fou » à Sherlock.


Bureau du CBI.
Teresa Lisbon était furieuse. Non seulement ils étaient sur une enquête à caractère diplomatique, ce qui voulait dire, marcher en permanence sur des œufs, mais en plus, Patrick Jane avait disparu. Enfin, pas disparu dans le sens « kidnapper », mais dans le sens « je prends des vacances ». Il n’avait laissé que ces quatre mots cinq jours plus tôt et depuis plus de nouvelles, et bien évidemment, pas question qu’il décroche son portable ou qu’il rappelle ! Lisbon était furieuse et surtout inquiète. La seule chose qui pouvait détourner son consultant du CBI était une piste concernant John le Rouge. Et pour en rajouter une couche, il fallait qu’elle se coltine deux observateurs britanniques, dont elle avait découvert l’arrivé quelques heures plus tôt alors qu’elle et son équipe revenait de 36 heures d’investigations infructueuses.
- Rigsby ! Qu’est ce qu’ils disent au sujet de nos deux sujets de sa gracieuse majesté dans le dossier ? demanda Lisbon. Quelles sont leurs compétences ?
L’interpellé jeta un œil rapide et fronça les sourcils.
- En fait, pas grand-chose. Ils ne disent pas s’ils appartiennent à une quelconque force de police. L’un d’eux est médecin apparemment, le Dr John Watson. L’autre s’appelle Sher… Sherlock Holmes. Ils sont accrédités par un certain Microsoft Holmes.
- Mycroft Holmes ! s’exclama Watson alors qu’ils pénétraient dans le bureau.
John lança un regard à Sherlock pour découvrir un sourire sur les lèvres de celui-ci. Pour une fois que son frère avait cet effet sur lui…
- Je vous présente nos invités, lança Cho. Le Dr John Watson et Sherlock Holmes.
- Bienvenue, messieurs, répondit Lisbon.
Mais son attitude et son visage démentaient ses paroles, ce qui n’échappa pas à Sherlock.
- Où en êtes-vous de l’enquête ? demanda le détective sans attendre que les autres membres du CBI lui soient présentés.
Les américains présents dans la pièce avaient des anglais une vision quelque peu « image d’Epinal » où ils étaient tous des gentlemen avec un parapluie sur le bras. La brusquerie, à la limite de la grossièreté, de Sherlock les surpris. Le soupir de découragement de John lui fit comprendre que ce n’était pas l’attitude que tout le monde attendait de lui. Mais il n’était pas « tout le monde ».
- Vous n’avez pas envie que nous soyons là et nous n’avons pas… je n’ai pas envie d’être là. Plus tôt je retrouverai les enfants, plus tôt nous serons partis.
A ces mots, les membres du CBI lancèrent un regard vers leur chef, attendant sa réaction.
- Mr Holmes, laissa tomber Lisbon d’un ton sourd, vous êtes conscient que vous êtes là en tant qu’observateur et uniquement ça ?
- Nous en sommes parfaitement conscients, répondit Watson coupant la réplique à venir de son ami. Nous n’avons pas l’intention de vous gêner dans vos investigations.
Sherlock lança un regard réprobateur à Watson, avant de répondre :
- Bien évidemment, nous ne sommes que des observateurs ! Et comme ça, nous resterons plus longtemps…
Rigsby, exaspéré par l’attitude du visiteur qui venait carrément de les traiter d’incompétents, était sur le point de lui dire le fond de sa pensé en termes peu diplomatiques, quand un nouveau venu surpris les membres du CBI.
- Salut tout le monde ! lança Jane d’un ton joyeux.


Patrick Jane sentit immédiatement la tension qui régnait dans les locaux du CBI. Ses amis avaient les traits tirés, les vêtements froissés, signes qu’ils n’avaient sans doute pas dormis de la nuit et pas eus le temps de se changer. Puis il jeta un coup d’œil sur les deux inconnus. Dans sa posture, sa coupe de cheveux, il en déduisit que le plus petit était ou avait été militaire. L’autre était plus difficile à cerner, mais son regard, le mouvement ininterrompu de ses yeux toujours à ce poser là où là, dénotait une grande vivacité d’esprit. Puis son regard se posa sur le billet d’avion qui dépassait de la poche du premier. Il ne put lire que Heathrow. Mais leurs vêtements aussi étaient quelques peu froissés et il en déduisit qu’ils venaient d’atterrir, donc, peu de chance que ce soit des suspects.
- On a une affaire en relation avec l’empire britannique ? demanda-t-il sans se défaire de son sourire.
- Il y a bien longtemps qu’il n’y a plus d’empire, Mr… ? répondit Watson.
- Jane, Patrick Jane, consultant au CBI.
Sherlock fut surpris de cette réponse. Il examina le nouvel arrivant de plus près, essayant de déterminer quelles compétences particulières il pouvait bien posséder pour être consultant auprès de ce service.
- Ah bon ? s’exclama Lisbon. Consultant à mi-temps, alors. Bon sang, où étiez-vous passé ! On n’a pas arrêté de vous appeler !
- Désolé, ça captait mal là où j’étais. Mais je vous ai laissé un mot pour vous dire que je m’absentais pour quelques vacances.
- Des vacances… évidemment, dit Lisbon.
- Vous n’avez pas arrêté de me dire de lever le pied, de prendre quelques jours…
Entre les deux anglais dont elle ne savait pas quoi faire et Jane que se fichait ouvertement d’elle, Lisbon craqua, enfin, à sa façon. Elle les planta tous là sans un mot et alla s’enfermer dans son bureau.
- Qu’est-ce que j’ai dit ? demanda Jane l’air faussement naïf.
Et ce furent trois paires d’yeux réprobateurs qui lui répondirent.

Grace Van Pelt, contrairement à ses coéquipiers était resté dans les bureaux du CBI pour faire des recherches et servir d’agent de liaison. Elle n’avait pas quitté les locaux depuis ces deux derniers jours, mais elle avait pu dormir un peu sur le canapé de Jane. Moins fatiguée que les autres, elle décida de prendre les choses en mains et résuma la situation à Jane et aux deux britanniques.
Lors d’une réception à leur domicile, les deux enfants du consul âgées de quatre et sept ans avaient disparus. Tout le personnel de la propriété avait été interrogé, à part une femme de ménage d’une trentaine d’année, célibataire, une certaine Caroline Hopkins. Après la fouille de son domicile, il s’est avéré qu’elle avait fait ses bagages. Elle était à ce jour leur meilleure piste et son signalement avait été donné à toutes les forces de l’ordre du pays.
- Quel serait son mobile ? demanda Sherlock.
- On lui demandera quand on l’aura trouvé, lâcha Rigsby d’un ton sec.
- Avec… combien ? … un peu plus de trois cent millions d’habitants, ça devrait être un jeu d’enfant, répondit Sherlock sur le même ton.
Le flic fit un pas menaçant en direction du détective, quand Jane s’interposa.
- Il est vrai que si on comprenait ses motivations, ça nous faciliterai la vie pour la retrouver, dit le consultant du CBI d’un ton calme.
Puis il se tourna vers Sherlock et lui demanda :
- Domicile de la femme de ménage ou des parents ? Les deux, vous avez raison. Je vous emmène ? C’est par ici.
Patrick Jane faisait les questions et les réponses. C’était étrange, mais Sherlock pensa que ça lui évitait, à lui, de parler pour ne rien dire. Et il suivit cet homme qu’il n’arrivait pas à cerner, ce qui accentuait d’autant plus sa curiosité.
- Jane, dit Cho. Il faut en parler à Lisbon.
- Faites donc ça. J’ai ma voiture. Nous on va prendre un peu d’avance.
John se retrouva soudain seul. Suivre Sherlock, intellectuellement parlant, n’était pas évident, mais il le connaissait. Suivre Jane était presque impossible. Le temps qu’il réagisse, les deux consultants montaient dans l’ascenseur sans lui. Mais le pire était que Sherlock ne lui avait pas demandé de les accompagner, comme s’il venait soudain de cesser d’exister.
- Bien sûr Sherlock, je vais m’occuper des bagages, marmonna Watson.
Et quand il leva les yeux et vit le regard des trois américains, il comprit avec une certaine gêne qu’il avait parlé tout haut.
- Venez, lui dit Cho. Je vous emmène.
- Où ça ? demanda Watson en essayant de se redonner une contenance.
- Les suivre. Je ne sais pas pour Holmes, mais il ne vaut mieux pas trop laisser Jane seul.
Au regard entendu que lui lança le Dr Watson, Cho comprit que l’anglais était lui aussi à surveiller comme le lait sur le feu.

Alors qu’il aurait été logique de commencer par la maison du consul, Jane opta pour l’appartement de la suspecte présumée, Caroline Hopkins. Et Sherlock laissa faire, puisque c’était ce qu’il aurait fait lui aussi. Les deux consultants durent attendre l’arrivée de Cho et de sa plaque du CBI pour y pénétrer. Néanmoins, Watson et lui restèrent dans l’encadrement de la pièce pendant que les deux génies de service inspectaient l’endroit sans un mot. Seul bémol, la police scientifique était passée par là bien avant eux. Seul deux traces de liquide séché en forme de petits cercles sur la tablette de la salle de bain attirèrent l’œil de Sherlock. Pour le reste, l’appartement était totalement vide, rien dans aucun tiroir, ni aucune armoire, même pas un papier au fond de la poubelle.
- Peut-on voir ce que la scientifique a pris ? demanda Jane.
- Qu’est-ce qui vous fait croire qu’elle n’a pas totalement vidée son appartement ? demanda Watson.
- Tout le monde oublie forcément quelque chose, répondit Sherlock.
- Et elle ne se serait pas encombré des cintres des armoires, compléta Jane. Si la scientifique les a pris, c’est qu’il y avait des vêtements dessus.
Jane se tourna vers Cho pour confirmation et celui-ci acquiesça d’un signe de la tête.
- Ils ont tout saccagé, pesta Holmes.
- Mais ils ont tout photographié, renchérit Jane plus optimiste que son homologue britannique.
- Nous n’avons plus rien à faire ici, dit Holmes.
- Direction la scène de crime, répondit Jane.

Cho et Watson suivaient leurs « protégés » respectifs tout en restant en retrait. Ils avaient un peu l’impression de servir de baby-sitters, mais, bien que de caractères totalement opposés, Jane et Watson avaient un point commun, ils allaient souvent trop loin.
Ils firent le tour de la propriété, intérieur comme extérieur, mais là aussi la scientifique avait tout chamboulé et ils ne s’attardèrent pas. Puis ils interrogèrent le consul et sa femme, visiblement très abattus. Watson inspira un grand coup et s’attendit au pire. Sherlock n’était pas du genre à ménager les gens et John ne voulait pas qu’il agresse, même involontairement, des parents déjà fragilisés par l’épreuve qu’ils étaient en train de subir. Mais, contre toute attente, ce ne fut pas Sherlock qui posa les questions, mais Patrick Jane.
Sherlock n’avait pas de question à poser. Le fait qu’il n’y ait pas encore eu de demande de rançon, laissait supposer que l’argent n’était pas le mobile de l’enlèvement. Il restait donc la piste politique, la plus évidente, et la piste personnelle. Pour avoir Mycroft comme frère, il savait que le Consul ne lui répondrait pas s’il s’agissait de politique. Et pour connaître le genre humain, il savait que les parents risquaient de lui mentir s’il s’agissait d’un problème personnel.
Jane, lui, tenta quand même le coup en demandant au Consul s’il était détenteur de secret lié à sa profession susceptible de mener à ce kidnapping. L’homme répondit évidemment par la négative. Puis il continua en demandant au couple s’ils avaient des choses à cacher, comme des problèmes d’argents liés au jeu, quelqu’un qui les ferait chanter, ou bien un amant ou une maitresse. Les deux parents furent horrifiés par la question et commencèrent à s’emporter tout en répondant par la négative.
Watson entendit Cho pousser un soupir avant de voir l’agent du CBI intervenir pour mettre fin à cet entretien.
Alors que les quatre hommes quittaient la propriété, Jane était tout sourire, visiblement satisfait. Sherlock, quant à lui, était plutôt déçu. Non pas par le fait que la police scientifique avait très certainement fait disparaître nombre d’indices, mais par Jane. Au premier abord, il avait espéré avoir trouvé quelqu’un à sa hauteur, intellectuellement parlant, mais après cette prestation sans intérêt, il en doutait fortement.
Un peu en retrait, Watson demanda à Cho :
- Vous saviez ce qui allait se passer. Pourquoi avoir laissé Jane les interroger ?
- C’est sa façon de fonctionner. C’est rarement diplomatique, mais toujours efficace.
Cette description rappela étrangement quelqu’un à Watson.

Il était tard et la nuit tombait sur la Californie. Cho, tout comme les autres membres du CBI, était crevé et Watson aussi. Seuls Jane et Holmes étaient parfaitement d’attaque. Mais il n’était pas question de laisser les deux consultants seuls dans la nature.
Les deux britanniques furent donc conduits à leur hôtel au grand dam d’Holmes qui voyait là une perte de temps.

- Tu viens ? Allons dîner pendant que le restaurant est encore ouvert, dit Watson à Holmes en pénétrant dans sa chambre mitoyenne à la sienne.
- Qu’est-ce que tu penses de ce Jane ? demanda Sherlock en guise de réponse.
- Jane ? Qu’est-ce que tu veux que j’en pense ? s’étonna le médecin.
- Je n’arrive pas à le cerner…
- Désolé pour toi. Alors tu viens dîner ?
- Humm…non. Pas faim. Je me demande quelles compétences il a pour être consultant ? Il ne m’a pas fait grande impression. L’inspecteur qui t’accompagnait ne t’as pas parlé de lui ? demanda Sherlock en se tournant vers John.
Mais au lieu de son partenaire, tout ce qu’il vit fut la porte de la chambre se refermer doucement. Il leva un sourcil à peine étonné, qu’il était de nouveau perdu dans ses pensées, plus préoccupé par Jane que par l’affaire.

John ne prit qu’un plat au restaurant. En le voyant au menu, il en avait eu très envie, mais une fois l’assiette devant lui, il se contenta de chipoter, n’avalant que deux bouchées. Il était à plusieurs milliers de kilomètre de chez lui et la chaise en face de lui était vide. Qu’avait-il espéré ? Que l’associable Sherlock, perdu dans un pays inconnu, aurait besoin de lui ? Sherlock ne lui avait posé aucune question sur l’affaire, juste sur Jane. Un homme à la fois charismatique et assez intelligent pour être consultant au CBI. Bref, un homme qui était son opposé, à lui, John Watson. Le médecin quitta le restaurant, puis après une brève hésitation, quitta l’hôtel pour aller faire une ballade. L’air était doux et agréable après le froid hivernal de Londres et surtout il savait que Sherlock ne dormirait pas encore et il n’avait pas envie de lui parler. Pas envie de parler de Jane, encore.




A suivre...

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 18 Mai 2013 14:35 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Non seulement ils étaient sur une enquête à caractère diplomatique, ce qui voulait dire, marcher en permanence sur des œufs, mais en plus, Patrick Jane avait disparu. Enfin, pas disparu dans le sens « kidnapper », mais dans le sens « je prends des vacances ».
Quoi ? pas de confrontation Sherlock/Jane ????

Citation:
Ils sont accrédités par un certain Microsoft Holmes.
Excellent !!!

Citation:
- Les suivre. Je ne sais pas pour Holmes, mais il ne vaut mieux pas trop laisser Jane seul.
Au regard entendu que lui lança le Dr Watson, Cho comprit que l’anglais était lui aussi à surveiller comme le lait sur le feu.

Ah tu m’étonnes !!!!

Alors comme ça Jane n'a pas fait grande impression à Sherlock... attends un peu pour voir !!!!

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 21 Mai 2013 08:28 
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Merci Pitchoune !

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 23 Mai 2013 17:27 
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Pourquoi n'ai-je pas encore vu ce début de fic, hm ? :evil: :D

J'attends la suite avec impatience ! J'aime beaucoup la confrontation Mycroft/John, ça me donne le sourire à chaque fois. Et puis, Mycrosoft, héhéhé x).

Bonne chance !

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« A chaque fois on me demande mon avis. En tant que femme dans un monde macho, en tant que noire dans un monde raciste, en tant que lesbienne dans un monde homophobe. Et moi je réponds : 'Ah, mais j'suis comme vous. Un être humain dans un monde de merde'. » Shirley Souagnon.


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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 24 Mai 2013 10:02 
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Citation:
Et puis, Mycrosoft, héhéhé x

Je pouvais pas la manquer celle-ci... :wink:



La suite...

- John ?
Sherlock avait frappé à la porte communiquant à la chambre de son ami sans obtenir de réponse, pas plus qu’à son appel. Il essaya d’entrer, mais la porte côté Watson était fermée et de plus, aucun son ne provenait de l’autre côté. Il décida d’aller voir si son ami n’en était pas déjà au petit déjeuner, mais quand il voulut sortir, il vit un papier glisser sous la porte donnant sur le couloir.
« Je prends ma journée. Appel moi quand vous tu auras solutionné l’affaire. John ». Le « vous » barré fit sourire Holmes, pourtant ces quelques mots le laissèrent perplexe. John et lui travaillaient ensemble. Son envie de soleil n’était pas suffisante pour expliquer cet abandon. Il était en train d’essayer de comprendre quand un appel de la réception le tira de ses réflexions. Jane l’attendait dans le hall. Sherlock glissa le mot de John dans sa poche et rejoignit le consultant du CBI.
- Le Dr Watson nous rejoint ? demanda Jane.
- Il… prend sa journée, répondit l’anglais.
- Ça ne vous dérange pas ?
- Non. S’il a mieux à faire… Ce n’est de toute façon pas lui qui allait solutionner l’affaire, répondit Holmes.
Jane n’était pas dupe. La réponse trop rapide de Holmes, la légère crispation de sa mâchoire… Bien évidemment que ça le dérangeait, mais il n’était pas le genre d’homme à l’avouer et encore moins à se l’avouer.

Teresa Lisbon semblait plus reposée que la veille et elle accueillit même Jane avec un sourire, avant qu’Holmes ne se rappelle à son bon souvenir.
- Où est votre ami ? lui demanda-t-elle en guise de bonjour.
- Je n’en sais absolument rien, répondit l’interpellé sans non plus dire bonjour.
- Jane. Vous n’étiez pas obligé d’agresser les parents ! dit Lisbon en se tournant vers son consultant.
- Je le referai plus !
- Qu’avez-vous appris ?
- Apparemment, ni le Consul, ni sa femme n’ont de cadavres dans les placards. Je ne pense pas que les enfants aient été enlevés pour servir de monnaie d’échange.
- Qu’est-ce que vous en savez ? intervint soudain Sherlock.
- Simple. Lorsque j’ai parlé d’infidélité, ils se sont regardés tous les deux. Or, si l’un d’eux était infidèle, il aurait évité le regard de l’autre. Pour l’argent, aucune des œuvres d’arts que j’ai pu voir ne semblait contrefaite…
- Et il n’en manquait aucune, continua Holmes.
Lors de leur visite de la veille, Sherlock avait vu Jane admirer les tableaux et statuettes présents dans la pièce où ils attendaient. Lui, s’était contenté d’une vue plus globale, mais il devait admettre qu’il arrivait à la même conclusion que le consultant américain. Son jugement sur Jane vira à nouveau de bord, il était plus intelligent qu’il ne voulait le laisser paraître.
- Donc, pas de dépense intempestive qu’il aurait fallu couvrir dans l’urgence. De plus, sa femme portait de magnifiques bijoux. Et lorsque j’ai parlé d’argent, elle n’a eu aucune réaction qui prouverait qu’ils étaient faux, comme de les toucher nerveusement. Il reste bien évidemment les comptes…, commença Jane.
- … mais en y touchant, poursuivit Holmes, l’un des deux aurait pu s’en rendre compte, ou la police en enquêtant. Alors qu’une bonne contrefaçon passe d’autant plus inaperçue qu’on a eut l’original longtemps sous les yeux. On finit par ne plus le regarder.
- Il reste la piste politique. Il s’agit d’un Consul étranger. Il pourrait détenir des secrets intéressants pour d’autres pays…
- Mais dans ce cas là, il ne serait pas simple Consul en Californie, ou bien il aurait été rapatrié depuis longtemps.
Un silence s’abattit soudain.
- C’est moi où je vois double, lâcha soudain Rigsby.
Cette remarque ramena Lisbon à la réalité. Cet échange avait eu quelque chose d’hypnotique. La façon dont Holmes finissait les phrases de Jane et inversement était à la fois étrange et flippant.
- Et ça nous même où ? demanda le lieutenant.
- Nulle part sans savoir ce qui a été enlevé de l’appartement, laissa tomber Holmes.
- Il suffit de demander ! s’exclama Van Pelt en pénétrant dans le bureau. La scientifique nous a tout rendu avec leur rapport.
Et sans attendre l’autorisation, Jane et Holmes se dirigèrent vers les cartons qu’ils commencèrent à ouvrir.
- Pas d’empreintes inconnues ni dans l’appartement de la suspecte, ni dans la propriété du Consul, dit Jane. Quant à celles de Caroline Hopkins, elles ne sont répertoriées nulle part.
De son côté, Holmes avait pris le tas de photos des deux endroits et les jetait une à une sur la table. Rigsby, agacé par ce comportement, allait lui demander ce qu’il fichait, quand le détective anglais en mis une de côté, puis une autre. Apparemment, il venait de trouver quelque chose et Rigsby se retint d’intervenir. Une fois fini, Sherlock étala les quelques photos qu’il avait mises à part. Tous s’y penchèrent, intéressé, mais seul Jane semblait comprendre ce qu’il y avait à voir.
- Mise en scène, lâcha l’ex voyant en regardant des photos de vêtements étalés sur le lit de la suspecte.
- Mise en scène de quoi ? demanda Rigsby.
- D’un départ précipité, répondit Holmes. On n’étale pas ses habits comme si on se préparait pour une soirée…
- … on les prend et on les jette directement dans un sac, compléta Jane. Les autres seraient restés dans l’armoire.
Puis Holmes approcha une autre photo, celle des deux petits ronds qu’il avait déjà repérés sur place sur la tablette de la salle de bain.
- A-t-on analysé la substance séchée ? demanda-t-il à Jane comme si les autres n’étaient pas là.
- Voyons… oui… il s’agit de sérum physiologique.
- C’est bien ce que je pensais, des lentilles de contact, dit Holmes.
- Comment… ? commença Van Pelt.
- Simple, répondit Holmes agacé par l’interruption. Les deux cercles correspondent exactement à ceux d’un étui pour lentille. Lorsqu’elle a sorti les lentilles, des gouttes sont tombées et ont laissé ces marques.
Jane feuilleta le rapport.
- D’après les autres employés, elle portait des lunettes. Et d’après ce qu’elle aurait dit à l’un d’eux, elle ne supportait pas les lentilles.
Holmes passa à une autre photo. Parmi les papiers retrouvés dans l’appartement, la plupart était des factures de la vie courante, loyer, gaz, électricité. Mais dans le lot, il avait repéré un devis pour une réparation de voiture, un joint de culasse à changer, mais aucune facture de réparation.
- On a retrouvé sa voiture ? demanda Holmes.
- Non, répondit Grace.
- Peut-on savoir si la réparation a été faite ?
Grace Van Pelt n’était pas insensible au charme de Sherlock et elle s’empressa de prendre la photo pour téléphoner au garage, gratifiant au passage le détective d’un sourire. Ce qui n’échappa pas à Rigsby.
- La réparation n’a pas été faite ! lança Grace après avoir eu le garage.
- Bien sûr, elle aurait pu faire faire la réparation ailleurs, dit Jane.
- Mais il n’y a pas d’autre devis, répliqua Holmes.
- Et ce garage est près de chez elle, alors pourquoi allez ailleurs ?
- Et si elle comptait s’enfuir en voiture, elle l’aurait faite réparer, répondit l’anglais.
- Donc, elle enlève les enfants…, commença Jane.
- … elle utilise la voiture juste pour ça…, continua Sherlock.
- … pour les sortir de la propriété et les mener à un autre véhicule…
- … donc sa voiture ne doit pas être très loin…
- … et pourtant malgré les avis de recherche, elle n’a pas été retrouvée…
- Hé, Laurel et Hardy ! Y’en a pas un de vous deux qui pourrait finir une phrase, les coupa Rigsby. Vous me donnez mal au crâne.
Lisbon fusilla son subordonné du regard pour le faire taire. Même si cet échange avait toujours le même effet dérangeant sur elle, il fallait avouer que les deux hommes semblaient aller quelque part.
- Continuez, leur demanda-t-elle.
- Vous avez dû vous servir des caméras de circulations pour suivre le véhicule ? demanda Jane à Lisbon.
- Sur la Lincoln Highway jusqu’à l’échangeur de West Side. Ensuite, on l’a perdu. La West Side Freeway n’a plus de péage, donc pas de caméra. On a pensé qu’elle allait vers le sud, vers le Mexique. Une femme avec deux enfants lui ressemblant nous a été signalée à San José. Mais c’était une fausse piste.
- Sa voiture n’aurait pas tenu jusque là, dit Jane. Le boulevard Jefferson passe près de l’échangeur de West Side et longe le canal…
- Un canal ? demanda Holmes.
- Il relie la baie de San Francisco au port de Sacramento. Et il sert aussi beaucoup de cimetière aux véhicules volés dont on veut se débarrasser, répondit Jane.
Lisbon poussa un soupir. Si seulement Jane avait été là au début de l’enquête… Bon, l’avantage, c’était que maintenant elle en avait deux pour le prix d’un. Elle espérait seulement qu’ils arriveraient à combler le retard et à retrouver les enfants avant qu’il ne soit trop tard.
- Grace, visionnez-moi toutes les caméras sur le boulevard Jefferson. Des caméras de surveillances des magasins à celles des distributeurs de billets ! Cho, Rigsby, vous allez sur place ! Et retrouvez-moi cette fichue voiture.
Ils quittèrent tous le bureau en laissant là les deux consultants.
- Je vous offre un thé ? demanda Jane à Holmes.

Les deux hommes étaient assis dans la petite pièce qui servait de salle de repos, sirotant leur thé. Enfin, c’était le cas pour Patrick. Pour Sherlock, en revanche, le breuvage ne semblait pas plus l’intéresser que ça. Dès qu’ils s’étaient assis, il avait sorti son portable et depuis il le fixait en jouant à le faire tourner sur lui-même.
- Appelez-le, dit Jane.
- Qui ?
- Le Dr Watson.
- Pourquoi le ferai-je ? Il m’a demandé de le prévenir quand l’enquête sera finie. Ce n’est pas encore le cas.
- Et vous faites tout ce qu’il vous demande ?
- Bien sûr que non…
- Alors, appelez-le.
- Pourquoi ? redemanda Holmes.
- Parce que vous en avez envie.
Sherlock sourit en regardant Jane, mais ses yeux ne riaient pas eux.
- N’essayez pas de rentrer dans ma tête, Jane.
- Loin de moi cette idée. En fait, je suis juste rentré dans votre poche.
Et devant le regard étonné du britannique, il continua :
- Si votre portable avait sonné ou vibré, vous l’auriez sorti ne serait-ce que pour voir qui appelait. Mais vous ne l’avez pas fait, c’est donc que vous n’avez pas eu d’appel. Pourtant, vous n’avez pas cessé de mettre votre main dans votre poche, dans cette poche en particulier. C’est donc que vous aviez soit envie qu’il sonne, soit envie d’appeler. Si ça avait été vital, vous l’auriez fait. C’est donc plus une question désir. Là où je peux me tromper, c’est sur la personne. Il ne s’agit peut-être pas de Watson…
Et sur ces paroles, Jane finit sa tasse de thé et quitta la pièce, laissant le détective continuer à jouer avec son téléphone. Sherlock suivit son homologue américain des yeux et vit celui-ci discuter un moment avec un autre homme, Luther Wainwright, le directeur du CBI d’après ce qu’il en savait, même s’il n’avait pas encore eu l’occasion de lui être présenté. Holmes regarda les deux hommes, notant le subtil jeu de séduction qu’ils jouaient l’un comme l’autre et ça le ramena à repenser à Watson, même s’il ne voyait pas le rapport entre ce qu’il voyait et le fait de penser à son ami.



Jane déposa Sherlock à son hôtel en fin d’après-midi.
Des plongeurs avaient été envoyés dans le canal entre la dernière caméra du boulevard Jefferson où la voiture avait été vue et la suivante où elle n’apparaissait plus. Malgré cette localisation assez précise, ça faisait plusieurs centaines de mètres à couvrir dans une eau trouble.
Sherlock passa à la réception pour récupérer sa clé et se fit confirmer que John avait aussi récupéré la sienne. Mais alors qu’il allait monter dans l’ascenseur, le miroir au fond de celui-ci lui renvoya l’image d’une silhouette qu’il connaissait par cœur. John. Il fit demi-tour et se dirigea vers le bar en face et s’assit près de son ami.
- Bonne journée ? demanda Sherlock.
- Excellente, répondit le Docteur en avalant une gorgée de scotch.
- Tu n’es pas très bronzé.
- Pourquoi je devrais l’être ? s’étonna Watson.
- Rester toute une journée dehors, compte tenu de ton teint, tu aurais même dû être tout rouge.
- Je n’ai jamais dis que je passais la journée dehors, répliqua John sans en dire plus. L’enquête avance ? Tu ne m’as pas appelé, j’en déduis qu’elle n’est pas finie.
- Non, elle n’est pas finie. Jane et moi sommes arrivées à quelques conclusions intéressantes. La police et le CBI doivent les confirmer. Je pense que ça nous permettra d’avancer plus vite.
- Jane et toi ?
- Oui. Je n’arrive pas à totalement le cerner. Je sens qu’il me manque un élément. Mais il est très brillant. Ça manière de procéder n’est pas toujours très logique, plutôt intuitive, mais c’est efficace. Je me demande ce qu’il faisait avant d’être consultant au CBI, ce qui a bien pu le mener là ? Il n’a pas la manière de raisonner d’un flic de métier, pas comme ses collègues ou comme Lestrade.
- Tu n’as qu’à le lui demander, dit John.
- Evidemment. Mais tu m’as dit de ne pas m’immiscer dans la vie des gens.
- Quoi ? s’étonna John. Suivrais-tu l’un de mes conseils ? Je m’étonne même que tu m’ais écouté…
Sherlock ne répondit pas et fronça les sourcils. Il sentait que quelque chose lui échappait. Le ton de John était incontestablement celui du reproche, mais il n’arrivait pas à comprendre ce qu’il devait se reprocher. Après tout, c’était lui qui était parti ce matin sans explication…
John Watson finit son verre d’un trait, paya son dû et se leva.
- On dîne à l’hôtel ou tu veux qu’on aille ailleurs ? demanda Sherlock.
- Je dîne avec des amis ce soir, mais tu peux rester à l’hôtel. J’ai testé hier, ce n’est pas mauvais.
Et sans attendre de réponse, le médecin quitta le bar, rejoignant un homme à la réception et sortit de l’hôtel avec lui.
Lorsque le barman lui demanda ce qu’il voulait boire, le détective le regarda sans même le voir. Malgré toute son intelligence, il n’arrivait pas à comprendre ce qu’il venait de se passer. Et ce capharnaüm émotionnel dans son esprit l’empêcha de réagir assez vite. Lorsqu’il retrouva un semblant de maitrise, il se précipita à la suite de John, mais tout ce qu’il vit, ce fut les feux arrière du taxi qui emmenait son ami et l’inconnu.

Lorsque John regagna l’hôtel, il était près de minuit. Sa soirée avait été intéressante, mais il n’avait pourtant pas pu s’y investir totalement. L’homme avec qui il l’avait passé, un médecin rencontré la veille, lui avait offert de prendre un dernier verre chez lui mais il avait refusé. Pas tellement parce qu’il avait pensé que celui-ci pouvait avoir d’autres pensées qu’un intérêt professionnel à son égard, mais parce que les quelques minutes qu’il avait passées au bar avec Sherlock n’étaient pas suffisantes.
Ça faisait des mois maintenant qu’il vivait avec Sherlock, mangeait avec Sherlock, travaillait avec Sherlock, des mois qu’il respirait Sherlock. Aujourd’hui, après une journée sans Sherlock, il n’avait pas eu sa dose, il était en manque. Pourtant, lorsqu’il passa devant la porte de sa chambre et qu’il vit de la lumière filtrer dessous, il s’arrêta. Il leva la main pour frapper, mais il n’alla pas au bout de son geste, se contentant de poser sa paume doucement sur la porte.
Comme toutes les drogues, Sherlock était dangereux pour lui. Il pouvait lui apporter un immense bien-être, sa dose d’adrénaline, mais sur le long terme, le détective n’était pas capable de lui apporter ce qu’il attendait. Et comme toutes les drogues, plus son intoxication serait longue, plus son sevrage serait dévastateur.

Sherlock était assis dans un fauteuil tourné vers la porte. A chaque fois qu’il entendait l’ascenseur, son corps se crispait légèrement. A chaque voix, il tendait l’oreille pour reconnaître celle de John. Cette fois-ci encore il attendit jusqu’à ce qu’il voit les ombres de deux pieds sous la porte, ombres qui ne firent pas que passer mais s’arrêtèrent. Sherlock se leva, prêt à ouvrir la porte au moindre coup frappé. Mais ça n’arriva pas. Après quelques instants, les ombres s’en allèrent. Il entendait John entrer dans sa propre chambre. Il pouvait, sans le voir, simplement aux légers bruits qu’il entendait et parce qu’il le connaissait si bien, suivre son ami dans ses déplacements. Il entendit la porte du placard s’ouvrir et l’imagina accrochant soigneusement sa veste à un cintre. Puis le bruit du portable qu’il posa sur la table de nuit. Le bruit de la porte de la douche qui s’ouvre et se referme. Ensuite plus rien. Mais John aimait bien prendre une douche avant de dormir quelque soit l’heure. Il n’était pas difficile de l’imaginer sous la douche, il l’avait déjà vu en sous-vêtement et il connaissait son corps, enfin presque tout son corps. Il savait quel type de savon il utilisait, il en connaissait l’odeur. Il entendit la porte de la salle de bain se rouvrir. Là, John était en caleçon et tee-shirt. C’était comme cela qu’il dormait toujours, vestige de ses années militaires. Puis le déclic de l’interrupteur de la lampe. Sherlock pouvait voir John allongé sur le dos, presque au garde-à-vous. Ensuite, il s’endormirait et là, son corps se détendrait. En général, il tournait sur le côté et c’était souvent dans cette position qu’il se réveillait.
Sherlock ferma les yeux, pris de vertige. Il n’avait pas pensé avoir accumulé autant d’informations sur son colocataire. Il attendit que les battements de son cœur se calment, puis il se focalisa à nouveau sur la chambre silencieuse à côté de la sienne, espérant toujours que John viendrait frapper à sa porte.

Lorsque Sherlock se réveilla affalé dans on fauteuil, se fut pour entendre le bruit de la porte de John se refermer et ses pas s’éloigner dans le couloir.
Quand le Dr John Watson sortit de l’hôtel au petit matin, il inspira un coup pour se calmer. Il avait réussi à ne pas craquer, à ne pas frapper à la porte de Sherlock. Il savait qu’il n’arriverait pas à se le sortir de la tête jusqu’à ce qu’il arrive à destination. Ensuite, une journée chargée l’attendait et là, enfin, il arriverait à ne plus penser à lui. Il se mit en route, à pied, profitant de la fraicheur de l’air.
Il ne remarqua pas l’homme qui lui emboitait le pas à quelques distances de là.



A suivre...

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 25 Mai 2013 12:35 
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Superbe suite ! :o

Je ne sais pas quoi dire d'autre, si ce n'est que tout colle et qu'il n'y a aucune précipitation, ou "réconciliation" (je n'arrive pas à trouver un autre terme, je ne sais pas si celui est vraiment adéquat... :?: ) trop hâtive. Je ne demande qu'une seule chose : :suite: :suite: :suite: :suite:

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« A chaque fois on me demande mon avis. En tant que femme dans un monde macho, en tant que noire dans un monde raciste, en tant que lesbienne dans un monde homophobe. Et moi je réponds : 'Ah, mais j'suis comme vous. Un être humain dans un monde de merde'. » Shirley Souagnon.


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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 25 Mai 2013 13:28 
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Ohhhh j'aime beaucoup! Je viens de découvrir ton histoire et je dois avouer qu'elle est très très intéressante!
Le face à face Jane vs Sherlock est vraiment une très bonne idée! C'est vrai qu'ils se ressemble beaucoup sur certains points!
Par contre que John délaisse comme ça Sherlock, même si je comprend bien pourquoi, est dommage. Ce qu'ils peuvent être idiots tous les deux quand ils veulent!!!! J'espère que ça va s'arranger et que le type qui suit John ne va pas lui faire trop de mal!
J'ai hate de lire la suite!!!

:suite: :suite: :suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 26 Mai 2013 09:32 
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Merci pour vos commentaires et promis, la suite pour bientôt

:reviews:

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 01 Juin 2013 07:43 
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Suite...


Patrick Jane prit à nouveau Sherlock Holmes à son hôtel.
- Pas bien dormi ? demanda-t-il au détective.
Homes de répondit pas.
- Et le Dr Watson, toujours pas des nôtres ? insista Jane.
- Il semblerait que non.
- Mais qu’est-ce qu’il fait de ses journées ? Je ne le voyais pas passer son temps à la plage…
- Je ne sais pas ! s’énerva soudain Sherlock.
- Hé, je voulais juste…
- Je vous ai déjà dit de ne pas essayer de rentrer dans ma tête !
- D’accord, céda Jane. Au fait, ils ont retrouvé la voiture. Ils doivent être en train de la sortir du canal.

Les deux hommes arrivèrent sur place au moment où la dépanneuse tirait la voiture hors de l’eau. Ils attendirent quelques minutes que celle-ci finisse de s’écouler et toute l’équipe du CBI s’approcha du véhicule. Ils se contentèrent de jeter un œil à l’intérieur sans rien toucher pour ne pas altérer d’éventuels indices, bien que l’eau s’en soit très certainement chargée. Puis Lisbon ouvrit le coffre de la berline. Là, ils découvrirent le corps d’une femme. Elle n’était pas restée assez longtemps dans l’eau pour ne pas être identifiable. Il s’agissait de la propriétaire du véhicule et de leur principale piste concernant cet enlèvement, à savoir Caroline Hopkins.
- Retour à la case départ, soupira Lisbon.

Quelque part, tant que l’employée du Consul restait leur seule suspecte, la piste du pédophile avait été mise de côté. Maintenant, elle n’était plus à écarter, même si le kidnapping de deux enfants de sexes opposés n’était pas dans les habitudes de ce genre de prédateur. D’ailleurs, Sherlock n’y croyait pas vraiment. Il avait beau tourner et retourner le problème dans sa tête, il sentait bien qu’il lui manquait un élément du puzzle. Mais lorsque le médecin légiste détermina la mort de la victime presque 24 heures avant le délit, une partie des pièces commencèrent à s’assembler dans l’esprit du détective.
- Si on écarte la piste politique…, commença Sherlock.
- … la piste crapuleuse, puisqu’il n’y a pas eu de demande de rançon…, continua Jane.
- … la piste pédophile, le schéma ne rentre pas dans le profil…, renchérit Holmes.
- … il ne nous reste que la piste personnelle, finit Jane.
- Ils recommencent…, marmonna Rigsby.
Mais son interruption passa inaperçue, tous les autres étant focalisés sur ce qu’il allait ressortir des réflexions des deux hommes.
- Pourtant vous êtes certains qu’ils ne cachent aucun cadavre dans les placards, dit Sherlock.
- Disons pour être précis, pas de cadavre dont ils ont conscience…
- … quelque chose de plus ancien…
- … mais qui ressortirait seulement maintenant…
Sherlock prit à nouveau les photos de l’appartement et garda celle de la trace de l’étui pour lentilles de contact.
- On sait qu’elle était présente ce jour là, mais c’est impossible puisqu’elle était déjà morte, dit l’anglais.
- Donc, c’est quelqu’un d’autre qui a pris sa place. De toute évidence, une femme, sinon il se serait très vite fait repérer.
Sherlock prit le dossier où figuraient les interrogatoires des autres membres du personnel.
- D’après ses collègues, elle avait l’air fatigué ce jour-là, les yeux rouges, la voix cassée. Elle leur a dit qu’elle devait couver quelque chose. Elle aurait quitté la résidence avant la réception pour ne pas contaminer tout le monde. Elle est partie à pied et sans les enfants, bien évidemment.
- C’est pour cela qu’elle n’a été suspectée que lorsqu’on a constaté son départ précipité de chez elle, confirma Lisbon. Donc, il y avait une autre personne à cette réception dont nous n’avons pas de trace.
- Oui et non, répondit Sherlock. Nous en avons la trace puisqu’il s’agit de Caroline Hopkins, ou plus exactement de celle qui s’est faite passée pour elle.
- Et personne n’aurait rien remarqué ? s’étonna Grace Van Pelt.
- Il suffisait qu’elle ait la même taille, ou compensée par des talons…, commença Jane.
- … une perruque de qualité..., continua Sherlock.
- … Caroline Hopkins était un peu forte, donc un rembourrage sous les vêtements…
- … et des lentilles de couleur…, compléta Holmes qui venait de mettre une nouvelle pièce en place.
- Et ça expliquerait les yeux rougis si elle n’a pas l’habitude d’en porter, dit Cho.
- Ça ne nous donne toujours pas le mobile, dit Lisbon. Et sans autres indices, c’est la seule chose qui pourrait nous mettre sur une piste.
- Le seul qui peut nous aider, c’est le Consul ou sa femme, dit Jane.
- Plus un peu de technique, renchérit Holmes.
Il se tourna vers Lisbon et lui demanda :
- Peut-on modifier une photo de Caroline Hopkins pour lui changer la couleur des yeux ?
- On peut tout ce que vous voulez M. Holmes, dit Van Pelt en prenant la photo du dossier de Caroline Hopkins et en se mettant devant son ordinateur après l’avoir scannée.
Quelques minutes plus tard, elle sortait une série de photos modifiées où Melle Hopkins avait les yeux bleus, marrons ou verts avec diverses nuances, n’avait plus de lunettes et où sa coiffure avait été ramenée à quelque chose de neutre pour faire ressortir le visage.

Le Consul et sa femme semblaient agacés de voir le CBI à nouveau chez eux et surtout sans aucune nouvelle encourageante concernant leurs enfants, mais avec ce consultant qui avait osé poser des questions insultantes.
Cette fois-ci Jane prit plus de gants pour expliquer aux parents ce qu’ils avaient découvert. Calmés, le Consul et sa femme examinèrent les photos. Si elle ne semblait pas connaître cette personne, lui, en revanche eut une réaction qui ne trompa personne devant une Caroline Hopkins aux yeux verts.
Elle s’appelait Elisabeth Langsbury. Il l’avait connu à l’Université. Issue de la noblesse britannique, tout comme lui, rien ne s’opposait à leur union à la fin de leurs études. Rien, ou presque. Lorsqu’il s’avéra, quelques mois avant leur mariage, qu’Elisabeth était schizophrène, les noces furent annulées et la jeune femme disparut de la circulation, mise à l’écart par sa famille. Et il ne chercha pas à en savoir plus…

Un nom, ils avaient un nom.
Et encore une fois, celui qui ne devait être qu’un observateur dans cette enquête, fut celui qui la fit progresser encore plus vite. Vu qu’Elisabeth Langsbury était britannique et que demander des renseignements sur elle par la voie diplomatique auraient pris des semaines, Sherlock appela Mycroft et quelques heures plus tard, le CBI recevait tout ce qui pouvait la concerner.
Après l’annonce du diagnostique, elle fut « exilée » dans la propriété que la famille possédait en Australie. D’hôpitaux psychiatriques en maisons de repos, à la mort de ses parents l’année précédente, elle ne fut plus sous tutelle, considérée comme apte à vivre sa vie tant qu’elle prenait ses médicaments. Mais voilà, il n’y avait plus personne pour la surveiller et s’inquiéter de son traitement qu’elle finit par délaisser.
Et un avis de recherche fut lancé au nom d’Elisabeth Langsbury.
Il restait tout de même une question sans réponse.
- Comment elle a fait pour sortir les gosses sans que personne ne la voit ? demanda Rigsby en se tournant vers Sherlock certain de le coincer.
Sherlock prit un instant de réflexion avant de répondre.
- Retrouver le Consul n’a pas dû être des plus compliqués, surtout quand on fait partie de la noblesse anglaise. Elle surveille la propriété jusqu’à repérer la bonne employée, celle qui lui ressemble le plus, Caroline Hopkins. Coup de chance pour elle, celle-ci est célibataire. Elle la suit un certain temps pour connaître ses habitudes et trouve un endroit pour la tuer en toute discrétion, de nuit très certainement. Elle se grime pour lui ressembler le plus possible et pénètre dans la propriété avec son badge. Tout le monde la connaît et comme elle semble être malade, sans doute que tout le monde l’évite ce jour-là. Les enfants se reposaient dans leurs chambres avant la réception de l’après-midi. D’après son emploi du temps reconstitué, elle leur a porté des jus de fruit. Drogué, évidemment.
- Ça ne nous dit toujours pas…, commença Rigsby.
- J’y viens. Il n’y a que les chambres à l’étage. Tout le monde s’afférait en bas. Elle avait les coudées franches. Elle a sorti les enfants par le garage en les faisant descendre par le monte-plats. Puis, elle les a mis dans le coffre de l’une des voitures…
- Seules les voitures familiales étaient dans le garage, le coupa à nouveau Rigsby. Les voitures du personnel restent à l’extérieur de la grille. Quant aux invités, les voitures qui sont entrées ont été mises à l’écart par des voituriers. Elle se serait forcément faite repérer.
Sherlock feuilleta à nouveau les comptes rendus.
- Le traiteur. Son véhicule était garé près de l’entrée de service et non loin de la porte arrière du garage.
- Nous y avons pensé aussi au traiteur, dit Lisbon, mais il était présent lorsque les enfants ont disparu. De plus, cela fait des années qu’il travaille pour la famille.
- Les enfants sont restés seuls dans leur chambre au moins deux heures. On ne peut pas savoir à quel moment exact ils ont été kidnappés, dit Jane.
- Et le traiteur s’est absenté de 12h30 à 13h30 pour aller chercher d’autres gâteaux…
- S’il a l’habitude de ce genre de réception, comment a-t-il put se tromper dans les quantités ? demanda Jane.
- Il ne s’est pas trompé, dit Holmes en continuant de feuilleter les documents. Trois gâteaux ont été abimés. La cuisinière s’en est rendu compte au moment de les couper. Personne ne sait ce qui c’est passé…
- Cho ! Rigsby ! Vous retournez voir le traiteur ! Immédiatement ! leur intima Lisbon.

Jane aurait pu les accompagner. Mais il ne sentait pas sa présence indispensable. Au pire, ils l’appelleraient. Pour l’instant, il était plus intéressé par Sherlock Holmes que par l’enquête manifestement sur le point d’aboutir.
- Un thé ? demanda Jane à Sherlock.
- Avec ou sans psychanalyse ? répondit le détective.
Patrick Jane éluda la question d’un sourire et se dirigea vers la salle de repos, suivi par Sherlock. Et ce fut finalement ce dernier qui « s’allongea sur le divan ».
- Je crois qu’il refuse de me parler, dit Sherlock.
- Pour parler, il vaut mieux être au moins deux, répondit Patrick. Sinon, on risque fort de finir comme cette pauvre Elisabeth Langsbury.
- C’est exactement ce qu’il dit de moi et de Mycroft, dit le britannique en riant.
- Et Mycroft est…
- Mon frère. Et communiquer n’est pas dans les habitudes familiales chez les Holmes.
- Je ne connais pas votre frère, mais avec le Dr Watson, vous avez un avantage au départ, il vous aime.
- Il… quoi ? s’exclama Holmes. Je vous arrête tout de suite, Jane. John et moi, ce n’est pas ce que vous croyez ! Nous sommes colocataires et amis, ça s’arrête là !
- Bien. Mais compte tenu de votre problème de communication, pourquoi avoir pris un colocataire ?
- Vous savez combien coûte un appartement dans ce quartier de Londres ?
- Vous auriez pu choisir un autre quartier…, répliqua Jane.
- Mme Hudson, notre logeuse, arrive à me supporter, ce qui je le conçois, n’est pas si simple.
Patrick Jane finit de boire sa tasse de thé, puis il se leva. Mais avant de quitter la pièce il se pencha vers Holmes et lui souffla :
- On ne comprend ce qu’on a perdu que lorsqu’il est trop tard. C’est ce que vous voulez ?

Cho et Rigsby étaient revenu de chez le traiteur. L’homme avait totalement coopéré, ne comprenant pas ce qu’il avait fait de mal, à part peut-être faire visiter la maison à sa petite amie un jour que le Consul et sa femme étaient sortis et qu’il était venu apporter les plats pour le repas du lendemain. Cette petite amie, dont il n’avait pas de nouvelle depuis quelques jours et qui se prénommait Liz… diminutif d’Elisabeth peut-être ? Et une fois que l’on sait qui on cherche…
Le petit ami donna l’adresse de son appartement où ils trouvèrent les papiers de location de voiture. Persuadée d’avoir réussi le kidnapping parfait, elle avait pris moins de précaution et la police finit par l’intercepter dans un motel à une centaine de kilomètres de la frontière mexicaine.

- Dans son délire elle a toujours pensé que ses enfants à elle seraient de lui. Lorsqu’elle a appris qu’il avait des enfants d’une autre, elle s’est servie, un peu comme si elle récupérait son dû, dit Lisbon quand tout fut fini.
- Et bien voilà, on va pouvoir rentrer ! dit Sherlock.
- Les enfants vont bien ? demanda Grace.
- Il parait que la psychothérapie fait des merveilles, répondit le détective d’un ton neutre.
Les membres du CBI le fusillèrent du regard.
- Elle les a maintenus sous calmant pendant plusieurs jours. Il faudra sevrer leurs organismes de toutes ces substances, mais autrement, ils n’ont rien.
- Quelqu’un pourrait me trouver le prochain vol pour Londres ? demanda Holmes.
- On s’en occupe, dit Rigsby plus pressé de le voir partir que de lui rendre service.
- Merci de votre aide Mr Holmes, dit Lisbon. Sans vous…
- De rien, la coupa-t-il. Je suis payé pour ça… heu… en fait non, je ne le suis pas. Mais Mycroft me devra un service.

Grace avait trouvé le prochain vol pour Londres, via New-York et réservé deux billets. L’avion ne décollait que le lendemain. Jane ramena Sherlock à son hôtel.
- Vous n’avez pas appelé John pour lui dire que l’enquête était terminée ?
- Je le verrais à l’hôtel ce soir.
- On pourrait le voir avant…
- Je ne sais pas ce qu’il fait de ses journées depuis qu’il est ici ! s’impatienta Sherlock.
- Mais moi si, répondit le consultant du CBI avec un large sourire.
- Et comment vous le savez ?
- Je suis voyant, on ne vous l’a pas dit ? Heu… plus exactement, je l’ai été.
- Les voyants ça n’existent pas !
- Non, mais les gens crédules sont légions… Je suis arrivé de bonne heure à votre hôtel ce matin et je l’ai suivi.
Jane avait laissé échapper les premiers mots d’un ton las et désabusé, mais Sherlock comprit d’où lui venait sa capacité à analyser les gens. Pourtant, quelque chose sur Jane lui échappait encore, sa tristesse, son manque de sommeil évident… Il aurait pu demander, mais John lui avait dit de respecter la vie privée des gens et surtout, la vie de Patrick Jane n’avait rien à voir avec l’enquête en cours ou avec sa relation avec John.
Sherlock, perdu dans ses pensées, vit trop tard Jane passer devant l’hôtel sans s’arrêter. En fait il stoppa deux kilomètres plus loin.
- Qu’est-ce qu’on fait là ?
- Moi ? Je vous dépose. Vous ? Vous voyez ce dispensaire ? C’est là que John se trouve.
- QUOI ! s’exclama Sherlock. POURQUOI VOUS NE M’AVEZ RIEN DIT ?
Et sans attendre la réponse, il sortit en trombe de la voiture et se précipita vers le dispensaire.
Son entrée ne fut pas très discrète et bon nombre de regards se tournèrent vers lui. Malgré son angoisse et cette insupportable idée qui tournait en boucle dans sa tête « John est blessé », Sherlock restait Sherlock. Il analysa d’un coup d’œil la situation. Parmi les personnes qu’il voyait, il y avait un certain nombre d’indigents et les autres semblaient plutôt abattus. Il s’agissait vraisemblablement de patients. Il vit une porte battante qui délimitait un accès réservé et sans tenir compte de l’interdiction de pénétrer aux personnes non autorisées, il la franchit.
Il y avait plusieurs portes fermées dans ce couloir. Il se précipita vers la plus proche et s’apprêtait à l’ouvrir, quand quelqu’un le devança. Une jeune femme sortit de la pièce, étonnée de se trouver brutalement nez-à-nez avec un inconnu.
- Mais…, balbutia-t-elle, qu’est-ce que…
- Watson ! s’exclama Sherlock la coupant. John Watson ! Où est-il ?
- Monsieur ! se reprit la jeune femme d’une voix ferme. Cet endroit est réservé au personnel soignant. Je vous prierai de retourner en salle d’attente !
- Je ne veux pas attendre ! Je veux savoir ce qu’il a !
- Comment… ce qu’il a ? s’étonna la jeune femme.
- Sherlock ?
L’interpellé ce tourna vers la voix et vit John sortir d’une autre salle avec une femme d’un âge indéterminé et presque indéterminable.
- Vous avez bien compris comment vous devez prendre ces cachets ? demanda Watson à sa patiente.
La femme opina de la tête en serrant la boite de médicament dans sa main tel un trésor.
- Vous voulez bien la raccompagner ? demanda-t-il à l’assistante. Je m’occupe de monsieur.
Elle jeta un regard réprobateur au détective, mais obtempéra.
- Mais bien sûr, laissa tomber Sherlock. Quel idiot je suis… J’aurai dû comprendre quand Jane m’a dit qu’il t’avait suivi. Tu ne pouvais pas être un patient. Si tu t’étais su malade, tu ne serais pas allé dans un simple dispensaire. Tu ne pouvais être que médecin.
- Le grand Sherlock qui rate quelque chose d’aussi élémentaire, le railla John. Je devrais peut-être t’ausculter.
- J’étais inquiet…, commença Sherlock mais il n’alla pas plus loin. Je suis venu te dire que l’enquête est finie, nous reprenons l’avion dès demain.
- Laisse mon billet à la réception, je l’échangerai, laissa tomber John.
- QUOI !
Le cri de surprise de Sherlock fit se tourner tous les patients vers eux.
- Viens, dit John en l’attrapant par le bras, sortons.
Il entraina Sherlock dehors, jusqu’à un parc de l’autre côté de la rue. Là, le médecin quitta sa blouse blanche et s’assis sur un banc, offrant son visage au soleil.
- Tu vas prendre un coup de soleil, dit Sherlock.
- Je suis médecin. Je connais les limites de mon corps.
- Et c’est ton corps, ton besoin de soleil qui fait que tu ne rentres pas à Londres ?
John Watson se dressa et rouvrit les yeux. Et voilà, le moment était arrivé. Il l’avait espéré, mais tellement redouté.
- Je connais mon corps et mon cœur aussi, Sherlock. Il y a des gens qui ont besoin de moi, ici. Je suis utile, en tout cas, j’aime à le penser.
- Moi aussi j’ai besoin de toi ! s’exclama Sherlock.
- Non. Tu as besoin de quelqu’un qui t’écoute ou mieux, quelqu’un qui te stimule, comme ce Patrick Jane. Même « Mycrosoft » bouscule plus tes neurones que moi. Et moi, que suis-je pour toi ?
- Mon ami, répondit Sherlock sans hésiter. Mon seul ami…
- Tu as très bien vécu jusqu’à notre rencontre, sans moi. Donc, pour toi un ami n’est pas forcément vital. Et puis, des amis, moi j’en ai plein. Désolé, mais ce n’est pas suffisant.
En disant ces mots, John replaça une mèche rebelle sur le front de Sherlock et effleura sa joue avant d’enlever sa main. Le médecin tenta d’esquisser un sourire mais en vain. Il recula d’un pas, puis sans un mot, il fit demi-tour et regagna le dispensaire. Sherlock ne fit aucun geste pour le retenir, ni ne prononça de mots. Son esprit restait focalisé sur une pensée, ou plutôt une équation. Le geste de John à l’instant, plus la phrase de Jane la veille « il vous aime » équivalait à… quelque chose que Sherlock refusait de nommer. Ses propres sentiments étaient un casse-tête pour lui. Il regarda John entrer dans le dispensaire et se laissa tomber sur le banc. Que devait-il faire pour ne pas le perdre ?




A suivre....

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 Sujet du message: Re: Génie ² - Sherlock BBC/Mentalist – Holmes/Watson – G
MessagePosté: 01 Juin 2013 14:04 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 10 Nov 2012 22:09
Messages: 255
Localisation: Emportée loin par le Vent d'Est
Encore une merveilleuse suite ! J'ai bien aimé l'enquête aussi, le coup de théâtre n'était pas de trop, ça prouve que c'est recherché.

Ah, les caprices de John Watson... :) Vivement la suite !

:suite: :suite: :suite: :suite:

:mrgreen:

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« A chaque fois on me demande mon avis. En tant que femme dans un monde macho, en tant que noire dans un monde raciste, en tant que lesbienne dans un monde homophobe. Et moi je réponds : 'Ah, mais j'suis comme vous. Un être humain dans un monde de merde'. » Shirley Souagnon.


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