Suite...Patrick Jane prit à nouveau Sherlock Holmes à son hôtel.
- Pas bien dormi ? demanda-t-il au détective.
Homes de répondit pas.
- Et le Dr Watson, toujours pas des nôtres ? insista Jane.
- Il semblerait que non.
- Mais qu’est-ce qu’il fait de ses journées ? Je ne le voyais pas passer son temps à la plage…
- Je ne sais pas ! s’énerva soudain Sherlock.
- Hé, je voulais juste…
- Je vous ai déjà dit de ne pas essayer de rentrer dans ma tête !
- D’accord, céda Jane. Au fait, ils ont retrouvé la voiture. Ils doivent être en train de la sortir du canal.
Les deux hommes arrivèrent sur place au moment où la dépanneuse tirait la voiture hors de l’eau. Ils attendirent quelques minutes que celle-ci finisse de s’écouler et toute l’équipe du CBI s’approcha du véhicule. Ils se contentèrent de jeter un œil à l’intérieur sans rien toucher pour ne pas altérer d’éventuels indices, bien que l’eau s’en soit très certainement chargée. Puis Lisbon ouvrit le coffre de la berline. Là, ils découvrirent le corps d’une femme. Elle n’était pas restée assez longtemps dans l’eau pour ne pas être identifiable. Il s’agissait de la propriétaire du véhicule et de leur principale piste concernant cet enlèvement, à savoir Caroline Hopkins.
- Retour à la case départ, soupira Lisbon.
Quelque part, tant que l’employée du Consul restait leur seule suspecte, la piste du pédophile avait été mise de côté. Maintenant, elle n’était plus à écarter, même si le kidnapping de deux enfants de sexes opposés n’était pas dans les habitudes de ce genre de prédateur. D’ailleurs, Sherlock n’y croyait pas vraiment. Il avait beau tourner et retourner le problème dans sa tête, il sentait bien qu’il lui manquait un élément du puzzle. Mais lorsque le médecin légiste détermina la mort de la victime presque 24 heures avant le délit, une partie des pièces commencèrent à s’assembler dans l’esprit du détective.
- Si on écarte la piste politique…, commença Sherlock.
- … la piste crapuleuse, puisqu’il n’y a pas eu de demande de rançon…, continua Jane.
- … la piste pédophile, le schéma ne rentre pas dans le profil…, renchérit Holmes.
- … il ne nous reste que la piste personnelle, finit Jane.
- Ils recommencent…, marmonna Rigsby.
Mais son interruption passa inaperçue, tous les autres étant focalisés sur ce qu’il allait ressortir des réflexions des deux hommes.
- Pourtant vous êtes certains qu’ils ne cachent aucun cadavre dans les placards, dit Sherlock.
- Disons pour être précis, pas de cadavre dont ils ont conscience…
- … quelque chose de plus ancien…
- … mais qui ressortirait seulement maintenant…
Sherlock prit à nouveau les photos de l’appartement et garda celle de la trace de l’étui pour lentilles de contact.
- On sait qu’elle était présente ce jour là, mais c’est impossible puisqu’elle était déjà morte, dit l’anglais.
- Donc, c’est quelqu’un d’autre qui a pris sa place. De toute évidence, une femme, sinon il se serait très vite fait repérer.
Sherlock prit le dossier où figuraient les interrogatoires des autres membres du personnel.
- D’après ses collègues, elle avait l’air fatigué ce jour-là, les yeux rouges, la voix cassée. Elle leur a dit qu’elle devait couver quelque chose. Elle aurait quitté la résidence avant la réception pour ne pas contaminer tout le monde. Elle est partie à pied et sans les enfants, bien évidemment.
- C’est pour cela qu’elle n’a été suspectée que lorsqu’on a constaté son départ précipité de chez elle, confirma Lisbon. Donc, il y avait une autre personne à cette réception dont nous n’avons pas de trace.
- Oui et non, répondit Sherlock. Nous en avons la trace puisqu’il s’agit de Caroline Hopkins, ou plus exactement de celle qui s’est faite passée pour elle.
- Et personne n’aurait rien remarqué ? s’étonna Grace Van Pelt.
- Il suffisait qu’elle ait la même taille, ou compensée par des talons…, commença Jane.
- … une perruque de qualité..., continua Sherlock.
- … Caroline Hopkins était un peu forte, donc un rembourrage sous les vêtements…
- … et des lentilles de couleur…, compléta Holmes qui venait de mettre une nouvelle pièce en place.
- Et ça expliquerait les yeux rougis si elle n’a pas l’habitude d’en porter, dit Cho.
- Ça ne nous donne toujours pas le mobile, dit Lisbon. Et sans autres indices, c’est la seule chose qui pourrait nous mettre sur une piste.
- Le seul qui peut nous aider, c’est le Consul ou sa femme, dit Jane.
- Plus un peu de technique, renchérit Holmes.
Il se tourna vers Lisbon et lui demanda :
- Peut-on modifier une photo de Caroline Hopkins pour lui changer la couleur des yeux ?
- On peut tout ce que vous voulez M. Holmes, dit Van Pelt en prenant la photo du dossier de Caroline Hopkins et en se mettant devant son ordinateur après l’avoir scannée.
Quelques minutes plus tard, elle sortait une série de photos modifiées où Melle Hopkins avait les yeux bleus, marrons ou verts avec diverses nuances, n’avait plus de lunettes et où sa coiffure avait été ramenée à quelque chose de neutre pour faire ressortir le visage.
Le Consul et sa femme semblaient agacés de voir le CBI à nouveau chez eux et surtout sans aucune nouvelle encourageante concernant leurs enfants, mais avec ce consultant qui avait osé poser des questions insultantes.
Cette fois-ci Jane prit plus de gants pour expliquer aux parents ce qu’ils avaient découvert. Calmés, le Consul et sa femme examinèrent les photos. Si elle ne semblait pas connaître cette personne, lui, en revanche eut une réaction qui ne trompa personne devant une Caroline Hopkins aux yeux verts.
Elle s’appelait Elisabeth Langsbury. Il l’avait connu à l’Université. Issue de la noblesse britannique, tout comme lui, rien ne s’opposait à leur union à la fin de leurs études. Rien, ou presque. Lorsqu’il s’avéra, quelques mois avant leur mariage, qu’Elisabeth était schizophrène, les noces furent annulées et la jeune femme disparut de la circulation, mise à l’écart par sa famille. Et il ne chercha pas à en savoir plus…
Un nom, ils avaient un nom.
Et encore une fois, celui qui ne devait être qu’un observateur dans cette enquête, fut celui qui la fit progresser encore plus vite. Vu qu’Elisabeth Langsbury était britannique et que demander des renseignements sur elle par la voie diplomatique auraient pris des semaines, Sherlock appela Mycroft et quelques heures plus tard, le CBI recevait tout ce qui pouvait la concerner.
Après l’annonce du diagnostique, elle fut « exilée » dans la propriété que la famille possédait en Australie. D’hôpitaux psychiatriques en maisons de repos, à la mort de ses parents l’année précédente, elle ne fut plus sous tutelle, considérée comme apte à vivre sa vie tant qu’elle prenait ses médicaments. Mais voilà, il n’y avait plus personne pour la surveiller et s’inquiéter de son traitement qu’elle finit par délaisser.
Et un avis de recherche fut lancé au nom d’Elisabeth Langsbury.
Il restait tout de même une question sans réponse.
- Comment elle a fait pour sortir les gosses sans que personne ne la voit ? demanda Rigsby en se tournant vers Sherlock certain de le coincer.
Sherlock prit un instant de réflexion avant de répondre.
- Retrouver le Consul n’a pas dû être des plus compliqués, surtout quand on fait partie de la noblesse anglaise. Elle surveille la propriété jusqu’à repérer la bonne employée, celle qui lui ressemble le plus, Caroline Hopkins. Coup de chance pour elle, celle-ci est célibataire. Elle la suit un certain temps pour connaître ses habitudes et trouve un endroit pour la tuer en toute discrétion, de nuit très certainement. Elle se grime pour lui ressembler le plus possible et pénètre dans la propriété avec son badge. Tout le monde la connaît et comme elle semble être malade, sans doute que tout le monde l’évite ce jour-là. Les enfants se reposaient dans leurs chambres avant la réception de l’après-midi. D’après son emploi du temps reconstitué, elle leur a porté des jus de fruit. Drogué, évidemment.
- Ça ne nous dit toujours pas…, commença Rigsby.
- J’y viens. Il n’y a que les chambres à l’étage. Tout le monde s’afférait en bas. Elle avait les coudées franches. Elle a sorti les enfants par le garage en les faisant descendre par le monte-plats. Puis, elle les a mis dans le coffre de l’une des voitures…
- Seules les voitures familiales étaient dans le garage, le coupa à nouveau Rigsby. Les voitures du personnel restent à l’extérieur de la grille. Quant aux invités, les voitures qui sont entrées ont été mises à l’écart par des voituriers. Elle se serait forcément faite repérer.
Sherlock feuilleta à nouveau les comptes rendus.
- Le traiteur. Son véhicule était garé près de l’entrée de service et non loin de la porte arrière du garage.
- Nous y avons pensé aussi au traiteur, dit Lisbon, mais il était présent lorsque les enfants ont disparu. De plus, cela fait des années qu’il travaille pour la famille.
- Les enfants sont restés seuls dans leur chambre au moins deux heures. On ne peut pas savoir à quel moment exact ils ont été kidnappés, dit Jane.
- Et le traiteur s’est absenté de 12h30 à 13h30 pour aller chercher d’autres gâteaux…
- S’il a l’habitude de ce genre de réception, comment a-t-il put se tromper dans les quantités ? demanda Jane.
- Il ne s’est pas trompé, dit Holmes en continuant de feuilleter les documents. Trois gâteaux ont été abimés. La cuisinière s’en est rendu compte au moment de les couper. Personne ne sait ce qui c’est passé…
- Cho ! Rigsby ! Vous retournez voir le traiteur ! Immédiatement ! leur intima Lisbon.
Jane aurait pu les accompagner. Mais il ne sentait pas sa présence indispensable. Au pire, ils l’appelleraient. Pour l’instant, il était plus intéressé par Sherlock Holmes que par l’enquête manifestement sur le point d’aboutir.
- Un thé ? demanda Jane à Sherlock.
- Avec ou sans psychanalyse ? répondit le détective.
Patrick Jane éluda la question d’un sourire et se dirigea vers la salle de repos, suivi par Sherlock. Et ce fut finalement ce dernier qui « s’allongea sur le divan ».
- Je crois qu’il refuse de me parler, dit Sherlock.
- Pour parler, il vaut mieux être au moins deux, répondit Patrick. Sinon, on risque fort de finir comme cette pauvre Elisabeth Langsbury.
- C’est exactement ce qu’il dit de moi et de Mycroft, dit le britannique en riant.
- Et Mycroft est…
- Mon frère. Et communiquer n’est pas dans les habitudes familiales chez les Holmes.
- Je ne connais pas votre frère, mais avec le Dr Watson, vous avez un avantage au départ, il vous aime.
- Il… quoi ? s’exclama Holmes. Je vous arrête tout de suite, Jane. John et moi, ce n’est pas ce que vous croyez ! Nous sommes colocataires et amis, ça s’arrête là !
- Bien. Mais compte tenu de votre problème de communication, pourquoi avoir pris un colocataire ?
- Vous savez combien coûte un appartement dans ce quartier de Londres ?
- Vous auriez pu choisir un autre quartier…, répliqua Jane.
- Mme Hudson, notre logeuse, arrive à me supporter, ce qui je le conçois, n’est pas si simple.
Patrick Jane finit de boire sa tasse de thé, puis il se leva. Mais avant de quitter la pièce il se pencha vers Holmes et lui souffla :
- On ne comprend ce qu’on a perdu que lorsqu’il est trop tard. C’est ce que vous voulez ?
Cho et Rigsby étaient revenu de chez le traiteur. L’homme avait totalement coopéré, ne comprenant pas ce qu’il avait fait de mal, à part peut-être faire visiter la maison à sa petite amie un jour que le Consul et sa femme étaient sortis et qu’il était venu apporter les plats pour le repas du lendemain. Cette petite amie, dont il n’avait pas de nouvelle depuis quelques jours et qui se prénommait Liz… diminutif d’Elisabeth peut-être ? Et une fois que l’on sait qui on cherche…
Le petit ami donna l’adresse de son appartement où ils trouvèrent les papiers de location de voiture. Persuadée d’avoir réussi le kidnapping parfait, elle avait pris moins de précaution et la police finit par l’intercepter dans un motel à une centaine de kilomètres de la frontière mexicaine.
- Dans son délire elle a toujours pensé que ses enfants à elle seraient de lui. Lorsqu’elle a appris qu’il avait des enfants d’une autre, elle s’est servie, un peu comme si elle récupérait son dû, dit Lisbon quand tout fut fini.
- Et bien voilà, on va pouvoir rentrer ! dit Sherlock.
- Les enfants vont bien ? demanda Grace.
- Il parait que la psychothérapie fait des merveilles, répondit le détective d’un ton neutre.
Les membres du CBI le fusillèrent du regard.
- Elle les a maintenus sous calmant pendant plusieurs jours. Il faudra sevrer leurs organismes de toutes ces substances, mais autrement, ils n’ont rien.
- Quelqu’un pourrait me trouver le prochain vol pour Londres ? demanda Holmes.
- On s’en occupe, dit Rigsby plus pressé de le voir partir que de lui rendre service.
- Merci de votre aide Mr Holmes, dit Lisbon. Sans vous…
- De rien, la coupa-t-il. Je suis payé pour ça… heu… en fait non, je ne le suis pas. Mais Mycroft me devra un service.
Grace avait trouvé le prochain vol pour Londres, via New-York et réservé deux billets. L’avion ne décollait que le lendemain. Jane ramena Sherlock à son hôtel.
- Vous n’avez pas appelé John pour lui dire que l’enquête était terminée ?
- Je le verrais à l’hôtel ce soir.
- On pourrait le voir avant…
- Je ne sais pas ce qu’il fait de ses journées depuis qu’il est ici ! s’impatienta Sherlock.
- Mais moi si, répondit le consultant du CBI avec un large sourire.
- Et comment vous le savez ?
- Je suis voyant, on ne vous l’a pas dit ? Heu… plus exactement, je l’ai été.
- Les voyants ça n’existent pas !
- Non, mais les gens crédules sont légions… Je suis arrivé de bonne heure à votre hôtel ce matin et je l’ai suivi.
Jane avait laissé échapper les premiers mots d’un ton las et désabusé, mais Sherlock comprit d’où lui venait sa capacité à analyser les gens. Pourtant, quelque chose sur Jane lui échappait encore, sa tristesse, son manque de sommeil évident… Il aurait pu demander, mais John lui avait dit de respecter la vie privée des gens et surtout, la vie de Patrick Jane n’avait rien à voir avec l’enquête en cours ou avec sa relation avec John.
Sherlock, perdu dans ses pensées, vit trop tard Jane passer devant l’hôtel sans s’arrêter. En fait il stoppa deux kilomètres plus loin.
- Qu’est-ce qu’on fait là ?
- Moi ? Je vous dépose. Vous ? Vous voyez ce dispensaire ? C’est là que John se trouve.
- QUOI ! s’exclama Sherlock. POURQUOI VOUS NE M’AVEZ RIEN DIT ?
Et sans attendre la réponse, il sortit en trombe de la voiture et se précipita vers le dispensaire.
Son entrée ne fut pas très discrète et bon nombre de regards se tournèrent vers lui. Malgré son angoisse et cette insupportable idée qui tournait en boucle dans sa tête « John est blessé », Sherlock restait Sherlock. Il analysa d’un coup d’œil la situation. Parmi les personnes qu’il voyait, il y avait un certain nombre d’indigents et les autres semblaient plutôt abattus. Il s’agissait vraisemblablement de patients. Il vit une porte battante qui délimitait un accès réservé et sans tenir compte de l’interdiction de pénétrer aux personnes non autorisées, il la franchit.
Il y avait plusieurs portes fermées dans ce couloir. Il se précipita vers la plus proche et s’apprêtait à l’ouvrir, quand quelqu’un le devança. Une jeune femme sortit de la pièce, étonnée de se trouver brutalement nez-à-nez avec un inconnu.
- Mais…, balbutia-t-elle, qu’est-ce que…
- Watson ! s’exclama Sherlock la coupant. John Watson ! Où est-il ?
- Monsieur ! se reprit la jeune femme d’une voix ferme. Cet endroit est réservé au personnel soignant. Je vous prierai de retourner en salle d’attente !
- Je ne veux pas attendre ! Je veux savoir ce qu’il a !
- Comment… ce qu’il a ? s’étonna la jeune femme.
- Sherlock ?
L’interpellé ce tourna vers la voix et vit John sortir d’une autre salle avec une femme d’un âge indéterminé et presque indéterminable.
- Vous avez bien compris comment vous devez prendre ces cachets ? demanda Watson à sa patiente.
La femme opina de la tête en serrant la boite de médicament dans sa main tel un trésor.
- Vous voulez bien la raccompagner ? demanda-t-il à l’assistante. Je m’occupe de monsieur.
Elle jeta un regard réprobateur au détective, mais obtempéra.
- Mais bien sûr, laissa tomber Sherlock. Quel idiot je suis… J’aurai dû comprendre quand Jane m’a dit qu’il t’avait suivi. Tu ne pouvais pas être un patient. Si tu t’étais su malade, tu ne serais pas allé dans un simple dispensaire. Tu ne pouvais être que médecin.
- Le grand Sherlock qui rate quelque chose d’aussi élémentaire, le railla John. Je devrais peut-être t’ausculter.
- J’étais inquiet…, commença Sherlock mais il n’alla pas plus loin. Je suis venu te dire que l’enquête est finie, nous reprenons l’avion dès demain.
- Laisse mon billet à la réception, je l’échangerai, laissa tomber John.
- QUOI !
Le cri de surprise de Sherlock fit se tourner tous les patients vers eux.
- Viens, dit John en l’attrapant par le bras, sortons.
Il entraina Sherlock dehors, jusqu’à un parc de l’autre côté de la rue. Là, le médecin quitta sa blouse blanche et s’assis sur un banc, offrant son visage au soleil.
- Tu vas prendre un coup de soleil, dit Sherlock.
- Je suis médecin. Je connais les limites de mon corps.
- Et c’est ton corps, ton besoin de soleil qui fait que tu ne rentres pas à Londres ?
John Watson se dressa et rouvrit les yeux. Et voilà, le moment était arrivé. Il l’avait espéré, mais tellement redouté.
- Je connais mon corps et mon cœur aussi, Sherlock. Il y a des gens qui ont besoin de moi, ici. Je suis utile, en tout cas, j’aime à le penser.
- Moi aussi j’ai besoin de toi ! s’exclama Sherlock.
- Non. Tu as besoin de quelqu’un qui t’écoute ou mieux, quelqu’un qui te stimule, comme ce Patrick Jane. Même « Mycrosoft » bouscule plus tes neurones que moi. Et moi, que suis-je pour toi ?
- Mon ami, répondit Sherlock sans hésiter. Mon seul ami…
- Tu as très bien vécu jusqu’à notre rencontre, sans moi. Donc, pour toi un ami n’est pas forcément vital. Et puis, des amis, moi j’en ai plein. Désolé, mais ce n’est pas suffisant.
En disant ces mots, John replaça une mèche rebelle sur le front de Sherlock et effleura sa joue avant d’enlever sa main. Le médecin tenta d’esquisser un sourire mais en vain. Il recula d’un pas, puis sans un mot, il fit demi-tour et regagna le dispensaire. Sherlock ne fit aucun geste pour le retenir, ni ne prononça de mots. Son esprit restait focalisé sur une pensée, ou plutôt une équation. Le geste de John à l’instant, plus la phrase de Jane la veille « il vous aime » équivalait à… quelque chose que Sherlock refusait de nommer. Ses propres sentiments étaient un casse-tête pour lui. Il regarda John entrer dans le dispensaire et se laissa tomber sur le banc. Que devait-il faire pour ne pas le perdre ?
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A suivre....