Paris a rompu le pacte. Il a failli. Voici la suite ! Bonne lecture !
Partie 2 :
Rollin, assis sur l’une des chaises de la salle à manger, souriait à l’une des blagues de Jim. En face de lui, Doug, en tenue décontractée, finissait son assiette de brochette « façon Phelps » et avait , de temps à autre, un air malicieux et complice envers Jim et Willy. Barney, quant à lui, à l’écart du groupe, humait la bonne odeur de feu de cheminée et offrait ses mains à la chaleur des flammes du feu de bois. Cinnamon n’était pas présente car, même si Jim n’était pas macho, ce dernier avait voulu un week end détente entre garçons. Le lac, le chalet et la luxurieuse forêt de montagne avaient contribué au succès de ce séjour, faisant oublier aux agents le stress de la mission précédente à Londres. Jim consulta discrètement sa montre, jetant un bref coup d’œil furtif à Rollin et encore une fois, le patron de l’équipe d’espion s’émerveillait du charisme et du magnétisme qui se dégageaient du jeune homme. Fasciné, il l’observa sourire et discuter avec les autres personnes et la même question lui revenait à l’esprit : Comment faisait Rollin pour être aussi humain et aussi accessible , sans toutesfois, perdre son professionnalisme et garder ses distances ? Rollin n’était pas un beau garçon, selon les normes classiques, ni même joli. Mais Jim savait, de source sûre, que le jeune espion avait fait craquer pas mal de cœur dont celui de Cinnamon… Jim avait une préférence secrète et indéniable pour Rollin et s’était attaché au jeune homme au cours des nombreuses missions que les deux hommes avaient accomplis ensemble.
Des coups frappés à la porte du chalet ramena Jim au présent et calmement, il alla ouvrir. Il savait parfaitement l’identité de l’invité de dernière minute. Sur le seuil de l’entrée, vêtu de sa veste de moto et son casque à la main, Paris répondait au « bonjour » de Jim et saluant le reste de l’équipe, il se dirigea vers une chaise où il s’y installa confortablement. L’ambiance sembla soudain s’électrifier à l’apparition de Paris et Rollin, les joues rouges, foudroya Jim de ses yeux bleus.
« -Bon, je crois que je vais aller me coucher. Annonça Rollin, en commençant à se lever. Je suis fatigué et demain, une longue route m’attend… »
Il ne put en dire plus car Jim, aussitôt, intervint, plaçant ses deux mains sur la table et rivant ses yeux dans ceux de Rollin :
« -Je vais être franc, Rollin et Paris. Vous êtes deux bons éléments de l’équipe et on ne peut se passer de vos compétences. Cela fait plus d’un mois que la mission de Londres est finie et que vous êtes à couteau tiré, Rollin. Tous les deux. Votre attitude puérile et bornée nuit à la bonne entente de l’quipe. Alors, j’aimerai que vous profitiez de l’air frais de la montagne pour rétablir une bonne communication. Avant que je ne sois résolu, par la force des choses, à vous exclure de l’agence. »
La menace provoqua un silence gêné et embarrassé auprès des autres agents. Rollin, à la fin du speech de Jim, se figea et taisant la colère en lui, il regarda Paris. Paris, paisiblement, lui rendit son regard et haussa un sourcil, manifestant par là son impuissance et son désarroi. Troublé et mal à l’aise, Rollin marmonna de vagues excuses et se sauva dans les escaliers, suivi par un long regard indéchiffrable de Paris.
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L’obscurité fraiche de la nuit fit du bien à Jim qui, adossé à la rambarde de la terrasse du chalet, fumait. Elle apaisait le tumulte de ses pensées et la culpabilité en lui. Une main, décidée et déterminée, lui ôta la cigarette des lèvres et une voix, familière et empreinte de reproche, le réprimanda :
« -Je croyais que tu avais « décroché », Jim. »
Doug, le médecin de la bande, écrasa la cigarette sous ses talons et chercha le regard de Jim, avec un sourire affectueux et soucieux à la fois.
« -Tu en parles comme si c’était une drogue. Fit Jim, en attirant le jeune châtain contre lui. Ce n’est qu’une cigarette, tu sais. »
Doug, avec un soupir, se lova dans les bras réconfortants de son chef et doucement, releva la tête.
« -Tu sais ce que j’en pense. Murmura-t-il, inclinant la tête de côté. Tu as bien fait d’avoir agi ainsi avec ces deux idiots. Tu n’as pas à te sentir coupable parce que tu as agi en tant que chef. »
Jim, sceptique, se laissa convaincre par la confiance de son petit-ami et le serrant contre lui, posant son visage sur son épaule, s’abandonna à la douceur de l’instant.
« -Deux aveugles aussi. » Précisa Jim, avec malice.
Les deux amoureux se contemplèrent avant d’éclater d’un formidable fou-rire. Un toussotement les fit taire et les joues rouges, les deux hommes virent Paris qui paraissait attendre. Jim comprit et échangeant des mots à l’oreille de Doug, il se tourna vers Paris.
« -Tu veux me parler ? » S’enquit Jim, d’un ton engageant.
Paris attendit que Doug s’éclipsa, avant de répondre :
« -Pourquoi m’as-tu fait venir ? Tu pouvais me virer de l’agence. C’est moi qui ai mis toute la mission en danger. Je n’ai pas su faire la part des choses avec Lady Weston. J’ai manqué à mon devoir. Rollin n’y est pour rien. »
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Jim étudia de longues minutes Paris, notant combien le jeune homme était tendu et perdu. Il avait saisi le désarroi de l’agent dans ses questions.
« -Tu te proposes de démissionner ? Avança Jim, avec certitude et assurance. Tu veux épargner à Rollin les tourments d’une enquête sur l’état de vos services et vos aptitudes, n’est-ce –pas ? »
Paris rougit mais ne confirma pas. Mais Jim sut qu’il avait deviné juste et un sourire, plein de sollicitude, vint sur ses lèvres.
« -Tu devrais te poser les bonnes questions, Paris. Suggéra le chef de « l’impossible mission team », avec douceur. Pourquoi tiens-tu tellement à préserver Rollin et pourquoi ce…Pacte entre vous ? »
Paris refusait obstinément de parler et Jim eut un soupir de découragement devant un tel entêtement.
« -J’ignore ce qui se passe entre vous deux. Continua Phelps, d’un ton neutre. Mais visiblement, vous partagez plus qu’une… »
Paris, presqu’avec brutalité, coupa la parôle de Jim :
« -C’était une idiotie, une plaisanterie bête de ma part, le pacte ! Rollin et moi, nous étions soûls et seuls chez moi ! Je ne sais pas mais j’ai lancé cette idée de pacte comme ça et c’est devenu sérieux ! En tout cas, pour Rollin. »
Jim approuva silencieusement, sans interrompre la confession du jeune homme et l’écouta, intéressé.
« -Ouais, c’est devenu sérieux pour Rollin…Fit Paris, avec amertume et rancœur dans la voix. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris mais j’ai suggéré le port d’un micro pour lui. Rollin est tellement tête brûlée et casse-cou ! Il adore les missions en solo et il est toujours désigné pour prendre les rôles les plus risqués ! Alors, comme tous les deux, nous sommes des experts en déguisement et en tours de magie… »
Il se tut une seconde, avant de reprendre, en haussant des épaules :
« -J’ai joué sur le fait que l’équipe ne devait pas perdre ses deux « pros » en déguisement. Du coup, Rollin a adhéré avec un enthousiasme déconcertant. Il a adoré l’idée d’un secret et d’une complicité entre les deux magiciens de l’équipe. »
Jim feignit de réfléchir pendant quelques minutes et déclara, gentiment :
« -Tu devrais mettre les choses au clair avec Rollin, Paris. Définir ce qu’il y a réellement entre vous et ce qui t’a vraiment motivé à lui proposer ce micro. Rollin est un grand garçon, Paris et conscient des risques qu’il encourt lors des missions. Mais il les accepte. C’est un fait et une partie de lui que tu dois gérer et accepter. Tu dois lui faire confiance. »
Percevant la réticence de Paris devant l’évidence, Jim posa la question :
« -Tu ne t’es pas demandé pourquoi Rollin était si furieux contre Lady Weston ? Quelque soit ta décision après notre conversation, Paris, sois sûr d’une chose : Cela te dérange que Rollin soit le plus exposé lors des missions. Tu tiens à lui. »
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La respiration de Rollin, douce et lente, prouvait que le jeune agent dormait du sommeil du juste. Paris, l’esprit en ébullition, tourmenté, l’observait dormir. Debout près de son lit.
« -Du sommeil d’un ange… »Se dit-il, en scrutant les traits sereins de Rollin.
Une envie subite de saisir Rollin et de le secouer envahit Paris qui se retint, les poings crispés. Pourquoi fallait-il que Rollin eut l’air si vulnérable et si attachant pendant son sommeil ? Pourquoi ce désir de le protéger et la rage contre le concerné lorsque celui-ci acceptait de jouer les cobayes pour un savant fou ?
Epuisé par des émotions intenses et contradictoires en lui, Paris s’affala à genoux sur le sol et la tête baissée, des sanglots le secouant, il admit sa défaite. Avec précaution, il s’inclina sur le visage paisible de Rollin et les yeux clos, apposa ses lèvres sur celles de l’endormi.
«-Oh, Rollin ! » Gémit Paris, en l’embrassant passionnément.
Rollin se réveilla, sentant la chaleur d’un souffle contre sa joue. Il se redressa à demi de son lit et se figea, n’en croyant pas ses yeux : Paris, le visage près de son oreiller, s’était endormi. Les lèvres tremblantes, avec crainte, Rollin effleura les cheveux et la joue humide de Paris dans une tendre caresse. D’une main légère, aérienne…
« -Bonne nuit, Paris. » Souffla Rollin, avant de se recoucher et certain que le lendemain, Paris aurait disparu.
A suivre.
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