« Et tes sentiments alors ?! »
Slash Mac/Methos
PG13
Disclaimer :
L'univers et les personnages d'Highlander ne m’appartiennent pas, je n’en tire aucun bénéfice. Ils sont la propriété exclusive de MM Widen, Ryscher, Panzer et Davis.
Remerciement :
A Atalante, pour sa relecture et ses conseils avisés ^^
Il était déjà 23h passées, mais la foule affluait toujours autour du cinéma. Methos et Duncan eux, sortaient d’une salle obscure et déambulaient maintenant dans les rues animées de Seacouver pour regagner le parking. Les jours commençaient à raccourcir en ce début de mois de septembre, et déjà la pénombre les rattrapait. Ils arrivèrent enfin au véhicule, mais au lieu d’ouvrir la portière du conducteur, Macleod s’adossa contre pour faire face à son amant. Il l’amena à lui pour l’embrasser, mais pas du bout des lèvres, pour un véritable baiser, un authentique roulage de pelle ! Il y mit toute son ardeur et quand il sentit le corps de son amant se coller à lui, fondant presque dans ses bras, il ne pensa qu’à une chose : aux préliminaires ! Etre au beau milieu d’un lieu public décuplait sa libido. Certes ils étaient dans le noir, dans la pénombre d’un sous-sol de parking totalement désert, mais ils pouvaient quand même se faire surprendre.
Ce n’était pas la première fois qu’ils s’exhibaient ainsi. A vrai dire ça leur arrivait fréquemment. Leur relation avait commencé ainsi, aux yeux de tous et inconsciemment, ils prenaient plaisir à se complaire dans cette habitude. Si bien qu’au final, malgré leur complicité inaltérable, leurs rapports se résumaient au plan purement physique.
Très vite, ses mains glissèrent sous la chemise ajustée de l’ancien, grimpant pour la main gauche jusqu’au niveau des tétons et descendant pour la droite jusqu’à la ceinture. Mais Methos avait d’autres projets en tête et il se fit réticent face aux avances de l’écossais. Sans rompre leur échange buccal, l’ancien se désolidarisa de son compagnon, emprisonnant ses mains loin de son corps. La réaction du guerrier ne se fit pas attendre.
- « Quoi, j’ai payé le resto et le ciné et j’ai même pas droit à une gâterie ? T’es vache quand même ! »S’indigna-t-il faussement.
- « Désolé, mais j’ai un truc à faire. »
- « Un truc de plus important que d’honorer ton généreux bienfaiteur ? »
Macleod avait gardé toute sa bonne humeur. Il avait très envie de son partenaire et rien ne pourrait lui faire perdre son sourire puisque celui-ci se tenait tout près de lui. Avec un peu d’insistance, et beaucoup de doigté, il obtiendrait sans grandes difficultés ce qu’il voulait. Il se rapprocha de Methos, l’entourant amoureusement de ses bras musclés, tout en prenant un regard des plus mielleux. L’ancien se laissa adoucir par la manœuvre, savourant ces tendres moments qui les liaient. Mais à croire que son amant le connaissait mieux qu’il ne le pensait, celui-ci résista fébrilement, en s’échappant de cette emprise.
- « C’est toi qui a tenu à payer ma part. » Releva-t-il.
- « C’est bien pour ça que je m’attendais à être remboursé ! »
- « En nature, je présume ? »
- « Cela va de soit ! »
- « Une autre fois peut-être. Faut vraiment que j’y aille. »
Methos posa passionnément ses lèvres sur celles de Duncan s’apprêtant à le quitter en douceur lorsqu’un buzz les transperça tous deux simultanément. Macleod fronça les sourcils. La présence d’un immortel à cette heure-ci dans les sous-sols ne signifiait qu’une chose : un duel. Et ce n’était pas dans les habitudes de l’ancien d’honorer un combat. Pourtant c’était bel et bien ce dernier qui avait insisté pour sortir ce soir là, et c’était aussi lui qui insistait pour l’abandonner au beau milieu de la nuit. Depuis combien de temps n’avait-il pas vu le plus vieux des immortels l’épée à la main ? Ses traits se tirèrent lorsque Methos enfonça la clé dans la serrure et ouvrit la portière, lui faisant signe de s’éloigner. Il déglutit difficilement. Quitte à rencontrer cet immortel ce soir, il aurait aimé assister au duel. Mais l’attitude de Methos était éloquente de silence. Il ne devait pas rester là. Il serra les dents. Après tout, l’ancien avait besoin d’avoir toute sa tête pour ce combat. Il abdiqua non sans lui voler un dernier baiser.
- « N’oublie pas que t’as une dette à t’acquitter. » Lança Macleod comme une promesse de victoire.
Methos sourit à l’allusion de son petit ami. Il le vit s’engouffrer dans sa voiture qu’il démarra rapidement. Il sortit de son créneau facilement et passa à sa hauteur, la vitre baissée.
- « A n’importe quelle heure, évidement ! »
L’écossais sortit du parking, continua de rouler la vitre ouverte, histoire de se rafraîchir les idées. Mais rien à faire, il avait peur de ne plus jamais revoir Methos. Plusieurs fois sur le trajet retour, il avait failli faire demi-tour et voler à son secours. Mais en faisant ça, il dérogeait aux règles tacites qu’ils s’étaient fixées. Ils étaient immortels et s’ils voulaient que leur couple survive à tout, ils se devaient de garder leur indépendance. Pas de questions, une totale liberté et tout irait pour le mieux. Alors même s’il en brûlait d’envie, Macleod fonça droit chez lui, traversa le dojo, avala une gorgée d’eau avant de se mettre au lit. Il ne s’attendait pas à ce que le sommeil vienne le surprendre. En vérité, il ne faisait que se tordre l’esprit au sujet de l’issue de ce combat. Il n’avait pas pris la peine de tirer les volets et l’éclat des réverbères dans la rue se reflétait sur ses fenêtres. Combien de fois avait-il pu regarder l’heure qu’affichait son réveil ? Cette nuit était interminable et il aurait largement préféré rester éveillé pour une autre raison. Il somnolait d’impatience lorsqu’il ressentit ce bourdonnement délivrant. Soulagé, il se retourna sur le ventre, les mains sous son oreiller et referma ses paupières, pour ne pas laisser voir à son amant combien il s’était inquiété pour lui.
Methos n’avait pas hésité longtemps sur l’adresse à donner au chauffeur du taxi. Il voyait encore les yeux de Duncan l’implorer de rentrer directement au dojo, sans faire d’escale par chez lui. Il choisit l’ascenseur même si ça risquait de réveiller l’écossais. De toute façon, il doutait fort que ce dernier soit enfoui dans un profond sommeil. Alors lorsqu’il le vit se retourner en faisant semblant de dormir, il ne se gêna pas pour reprendre là où ils s’étaient arrêtés quelques heures auparavant. Il ôta hâtivement tous ses vêtements et se faufila nu sous l’unique drap qui couvrait son compagnon. Celui-ci lui tournait ostentatoirement le dos. Il se rapprocha pour le tenir en chien de fusil, se frotta doucement contre lui, lui signifiant son envie naissante et amorça de fines caresses tout le long de ses jambes. Macleod ne mit pas longtemps avant de réagir.
- « Laisse tomber, j’ai sommeil. » Grommela Macleod.
- « Je croyais que t’avais une envie pressante. »
- « Oui à 11h du soir, pas à 4h du matin ! »
- « Tu m’en veux ? »
- « Non… je me suis débrouillé tout seul. » Dit-il en laissant un sous entendu équivoque.
- « Oh… Je peux rentrer chez moi alors… »
Macleod fit volte face en moins d’une seconde pour tomber sur le visage moqueur de son amant.
- « Très drôle ! » Souffla Macleod en retournant à sa position initiale.
- « Pourquoi tenais-tu tant à ce que je passe ici si c’était pas pour le sexe ? » Methos en tentant d’être le plus sérieux au monde.
L’ancien se rapprocha de l’écossais, maintenant ce contact physique avec lui. Il l’effleura doucement de ses mains pour le ramener à lui, mais le Highlander, vexé, résista.
- « C’était pas une obligation ! »
- « Non mais une forte suggestion. Tu t’inquiétais ? »
Là, Macleod ne put se contenir davantage. Il pivota tout en se redressant dans le lit dépassant largement l’ancien d’une bonne tête. Et il s’exprima sans détour à la façon d’un italien, en mimant chacune de ses paroles à l’aide de ses mains.
- « Je me suis fais un sang d’encre oui ! D’habitude quand un immortel rode dans les parages, tu te retranches dans un monastère tibétain, tu déménages à Paris, tu pars en croisière à Tahiti ou tu fais un raid en plein désert. Mais jamais, au grand jamais, tu affrontes cet immortel, et surtout pas en me demandant de partir. »
- « T’as cru que c’était un combat ? » Comprit-il en levant les yeux sur son amant avant de se redresser à son tour sur le matelas.
- « Si c’était pas pour un duel, c’était qui ? Ton amant ? Ta maîtresse ? »
Methos paraissait s’amuser de la tournure des évènements. Un rictus non feint vint s’afficher sur son visage alors qu’il faisait face au sérieux de son partenaire.
- « D’abord t’es soucieux, maintenant t’es jaloux. Si je ne te connaissais pas je dirais que t’es... comment dit-on déjà ?... amoureux, c’est ça ? »
Macleod le fusilla du regard, prit sa respiration pour lui balancer une répartie dont il se souviendrait, mais se ravisa. Il resta muet avant de s’allonger à nouveau au bord du lit et d’enfoncer sa tête dans le coussin en guise d’énervement. L’ignorance était bien pire que toutes les injures réunies.
- « Ça va Mac, je suis désolé. J’aurais pas dû plaisanter sur tes angoisses. »
- « Oh je vois, Monsieur s’excuse de me faire marcher, mais pas le moindre regret de m’avoir fait flipper comme un dingue ! C’était un coup monté, c’est ça ?! »
- « Je rêve où tu préfères me faire une scène plutôt que de me parler de tes sentiments ? »
- « J’ai rien à te dire et sûrement pas ce soir. »
- « Mac… pourquoi est-ce si difficile pour toi d’aborder ce sujet. C’est parce que je suis un homme ? Ou parce que je suis immortel ? »
Macleod tint son engagement et ne lui répondit pas. Il préféra le bouder pour le reste de la nuit. Devant le mutisme de son amant, Methos reprit de plus belle son monologue.
- « Merde Mac, t’as plus 15 ans ! Tu devrais pouvoir le dire maintenant. »
- « Dire quoi ? »
- « Dire combien tu tiens à moi quand tu as peur pour ma vie, combien tu t’inquiètes quand je disparais plus de trois jours, combien tu deviens jaloux quand je rentre tard sans te donner d’explication, combien je te manque quand je ne suis pas à tes côtés, combien t’as envie de moi, jusque dans tes rêves les plus platoniques, combien t’as besoin de moi dans ta vie, … »
- « Tu me rends dingue ! » S’énerva l’écossais.
- « Mais tu m’aimes bien quand même un petit peu ? » Methos sans se démonter.
- « Bien sûr que je t’aime... »
Il allait ajouter « bien, je t’aime bien » mais les mots restèrent coincés dans sa gorge quand il vit le visage de son amant le supplier de ne pas en dire plus. Celui-ci sourit enfin devant cette déclaration si attendue pour lui. Il prit la bouche de Macleod dans la sienne saluant l’effort de son partenaire à dévoiler ses sentiments à son égard. Il se détendit, faisant danser sa langue autour de celle de son compagnon avant de le regarder profondément dans les yeux.
- « Merci. J’avais besoin de savoir. »
Puis il remonta le drap sur son corps et baissa les paupières pour se laisser gagner par le sommeil. Mais c’était sans compter sur les besoins charnels qu’éprouva Macleod à ce moment là. Certes, il avait dû se résigner à ouvrir son cœur, mais l’ancien en essayant de lui tirer les vers du nez avait lui aussi laissé entendre ce qu’il ressentait pour lui. Et ça l’avait clairement émoustillé, d’autant plus qu’il venait de l’embrasser comme jamais. Alors il se pencha sur lui, se fichant pas mal de l’état de fatigue de ce dernier et s’attela aux premiers attouchements. Et la réaction de Methos ne se fit pas attendre.
- « Il est quatre heures du mat’. Désolé mais je ne suis pas du matin. Je te rembourserai demain. »
- « Quoi ? Je viens de t’ouvrir mon coeur et toi tu ne penses qu’à dormir ? Et tes sentiments alors !? »
- « Mes quoi ? » Marmonna Methos en toute innocence.
Macleod lui asséna un coup d’oreiller en pleine figure. Methos bondit dans le lit quand l’écossais se retourna sur le côté. S’il voulait jouer à ça, alors ça serait selon ses règles, à savoir la grève du sexe. L’ancien savait à quel point un écossais pouvait être têtu. Et cette nuit là, il l’avait légèrement froissé. Alors il s’abandonna à son sort, allongé sur le dos, les yeux fixant la pénombre du plafond, il dévoila la raison de son immortelle entrevue.
- « J’ai demandé à Connor de me fournir des vieux écrits sur votre clan… Je n’ai rien trouvé de mieux comme cadeau d’anniversaire. Et j’ai juste profité de la situation pour jouer la comédie, histoire de ne pas te mettre la puce à l’oreille. »
- « Mais mon anniversaire n’est que dans quatre mois ! »
- « Et tu ne te projettes pas aussi loin avec moi ? Il m’a pourtant bien semblé t’entendre me dire que tu m’aimais… »
Bon là, il Duncan n’eut pas d’autre choix que bondir sur lui et de l’honorer de son mieux. Même si Methos avait eu le dernier mot, ils étaient tous les deux gagnants. Quant aux sentiments… certains actes valent plus que les plus beau discours.
Fin.
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