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 Sujet du message: [Finie] Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG 13
MessagePosté: 15 Aoû 2012 09:09 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Un grand merci à Chunhua pour ses corrections et ses commentaires :bravo:

Zedd comme zizanie


Kahlan avançaient d’un bon pas, suivis d’un Zedd d’une humeur massacrante. Il faut dire qu’il y avait de quoi ne pas être de bonne humeur !



Tout avait commencé deux jours plus tôt par une attaque des hommes de Darken Rahl. L’ancien maître des Contrées du Milieu avait rameuté son ex-armée désœuvrée et un certain nombre de Mord-sith. Si ces dernières servaient Rahl aveuglément, les anciens soldats de l’armée de D’Hara avaient rejoint l’ex souverain avec la promesse d’une substantielle récompense à qui l’aiderait à remonter sur le trône et pour cela, à vaincre le quatuor qui lui mettait des bâtons dans les roues, à savoir, son frère, Richard Cypher, l’Inquisitrice Kahlan Amnell, la Mord-Sith renégate Cara et le sorcier du premier ordre, Zeddicus Zul’Zorander.
Le petit groupe était devenu la cible privilégiée des attaques des soldats de Rahl et lors de la dernière escarmouche, Cara, séparée du groupe, avait succombée sous le nombre de ses ex-sœurs et s’était faite capturer et emmener. Le temps que ses trois compagnons viennent à bout des autres, Cara était loin. Malgré, ou à cause, du fait qu’ils soient à cheval, les kidnappeurs étaient faciles à suivre. Du temps de la grandeur de D’Hara, ils n’avaient pas pour habitude de se cacher, habitude qu’ils n’avaient pas prise depuis. Sans compter que leurs montures leur donnaient une sérieuse avance sur leurs poursuivants.
Pourtant ni Richard, ni Kahlan et même pas Zedd, n’allaient renoncer à retrouver Cara, d’autant plus qu’ils savaient très bien que Darken Rahl ne la tuerait pas, pas tant qu’il pourrait tenter de la convertir à sa cause.

Mais le sort semblait s’acharner sur les trois voyageurs. Le lendemain de la capture de Cara, alors qu’ils traversaient une ville d’une certaine importance, Zedd voulut s’arrêter un instant chez un herboriste pour refaire provision de quelques ingrédients qui pourraient lui être utiles pour délivrer la jeune femme. Malheureusement, ils furent de nouveau attaqués par des soldats alors qu’ils se trouvaient dans l’échoppe. Zedd, exaspéré, jeta un sort pour repousser tous les assaillants d’un coup et ceux-ci furent violemment projetés en arrière. Seulement, ils n’étaient pas à l’extérieur et les soldats allèrent s’écraser contre les murs de la demeure, renversant les jarres pleines d’onguents, ouvrant les boites pleines d’herbes, explosant les bocaux pleins de poudres.
L’air se chargea de particules variées et d’émanations odorantes qui furent inhalées par les personnes présentes. Richard et Kahlan durent faire sortir d’urgence Zedd qui commençait à suffoquer et ils quittèrent la ville au plus tôt, allant se cacher dans les bois.

Le lendemain matin, Zedd se réveilla la bouche pâteuse. Kahlan et Richard étaient déjà prêts pour se mettre en route, mais par égard pour l’âge du sorcier, ils lui laissèrent un peu de temps.
- J’aurais volontiers mangé un morceau avant de reprendre la route, lâcha Zedd dans un soupir.
- Je ne suis pas allé chasser, répondit Richard.
- Dommage, un bon petit lièvre…, commença le sorcier.
Quand soudain, au pied du trio, apparut un feu sur lequel rôtissait un lièvre.
- Comment tu as fait ça ? demanda Richard.
- Je… je n’ai rien fait, répondit Zedd bien plus surpris que le jeune homme. D’ailleurs, si j’en avais le pouvoir, nous n’aurions pas eu à supporter l’improbable cuisine de Cara.
- C’est inquiétant, dit Kahlan en regardant le rôti avec circonspection.
- Mais c’est appétissant, répondit Zedd en voulant détacher une cuisse.
- Non Zedd, l’interrompit l’Inquisitrice. C’est peut-être un piège. Rahl a rameuté beaucoup de ses anciens subordonnés. Il y a sans doute des sorciers parmi eux. Nous devrions trouver des baies à manger le long de la route.
Et Kahlan se mit en route, suivie de Richard et d’un Zedd qui ne pouvait s’empêcher de regarder douloureusement le rôti s’éloigner.

Après un moment de marche, Zedd sentit son estomac se rappeler à son bon souvenir.
- Tes baies se laissent désirer, dit-il à Kahlan. J’avoue que je mordrais bien dans un kaki bien mûr !
- Ce n’est pas la saison, répondit Kahlan en riant.
L’instant d’après un arbre couvert de kakis, le fruit préféré de Zedd, se dressait sur le bord de la route.
Les trois amis stoppèrent, sidérés. L’Inquisitrice se tourna vers le sorcier et lui demanda :
- Fais un vœu Zedd, mais attention, évite de demander la fin du monde.
- Tu ne crois quand même pas qu’il peut matérialiser tous ses désirs ? lui demanda Richard.
- Il n’y a qu’une seule façon pour le savoir…, commença Zedd en se concentrant. Je souhaite… voir Cara immédiatement !
Ils attendirent plusieurs minutes, mais rien ne se passa.
- Essaye quelque chose de… plus simple, dit Kahlan. Quelque chose de plus basic.
- Comme de nous trouver des chevaux, dit Richard amusé mais sceptique.
- Des chevaux, ça serait une bonne idée, mais tu trouves ça simple ? Non, je vais essayer… je souhaite un bon petit déjeuner !
Richard poussa un soupir exaspéré. Pour être basic, le souhait de Zedd ne pouvait pas l’être plus. Mais cette fois-ci encore, rien ne se passa. Kahlan poussa aussi un soupir, mais de déception. Elle avait cru un moment que Zedd avait acquis de nouveaux pouvoirs assez importants pour contrer Rahl. Soudain, ils entendirent un hennissement. Les deux jeunes gens se précipitèrent, suivis de Zedd qui s’empressa de cueillir quelques kakis avant, et au détour du chemin, ils découvrirent trois chevaux en train de brouter et une sacoche accrochée à un arbre. Richard regarda dans la sacoche et découvrit du pain, le la viande séchée et des fruits secs, assez pour un copieux repas pour eux trois. Richard regarda les chevaux, puis se tourna vers Zedd et dit :
- Tu aurais pu demander les harnachements avec !
L’Inquisitrice et le sorcier essayaient de comprendre, interloqués. Ce fut finalement Zedd qui trouva la seule explication possible.
- L’herboristerie ! J’ai inhalé un mélange de diverses substances. Qui sait ce qu’elles ont pu produire comme effet.
- Nous avons respiré la même chose que toi…, commença Richard.
- Mais nous ne sommes pas des sorciers, le coupa Kahlan. Zedd a dû être affecté à un degré supérieur.
- Ça veut dire que tous ses souhaits vont se réaliser ? demanda Richard mi-intéressé, mi-inquiet.
- Je ne sais pas, répondit Kahlan. Quand il a demandé le retour de Cara, cela n’a pas fonctionné. Soit ses pouvoirs sont limités, soit elle est retenue dans un endroit protégé par la magie. Quoi qu’il en soit, Zedd, je pense que tu devrais modérer tes envies pour l’instant.
Zedd acquiesça d’un signe de tête. Il comprenait mieux que quiconque l’étendu du pouvoir qu’il possédait maintenant. Il pouvait être aussi merveilleux que dangereux. Et il n’allait pas tarder à s’en rendre compte.
Ils avaient dévoré le contenu de la sacoche et enfourché les montures à crues, suivant toujours les traces des kidnappeurs de la Mord-Sith.

Mais aussi peu futés qu’ils soient, les soldats de D’Hara n’en étaient pas complètement idiots. Ils avaient affaire au Sourcier et ils savaient que celui-ci ne renonçait jamais, surtout pour sauver l’une de ses amies. Ils ne pouvaient se contenter d’essayer de le distancer et une partie d’entre eux lui avaient tendu une nouvelle embuscade.
Et de nouveau, avant la fin de la journée, les trois voyageurs se retrouvèrent à se battre contre les hommes de Darken Rahl trois fois supérieurs en nombre. Si l’Inquisitrice n’en n’avait pas converti deux, au prix d’un terrible effort, ils auraient eu bien du mal à s’en sortir cette fois-là. Durant tout le combat, Zedd n’avait pas ouvert la bouche, se contentant de sa magie pour vaincre leurs adversaires, mais à la fin, il ne put s’empêcher d’exprimer son ressentiment contre ces attaques.
- Ça serait trop demander un coup de main pour une fois !
Richard secoua la tête d’un air désabusé. La plupart des gens pensaient que Rahl était mort, peu savaient qu’il était revenu de l’antre du Gardien. Ils se contentaient de vivre paisiblement. Jusqu’à ce que son cher demi-frère passe à l’action… Kahlan, elle, fut plus inquiète en entendant les paroles du sorcier. Celles-ci pouvaient-elles être considérées comme un souhait ? Elle regarda autour d’elle mais ne vit rien de particulier.
- Qu’est-ce qu’on fait d’eux ? demanda Richard en désignant les deux convertis qui avaient survécu.
Bien qu’encore chancelante, un sourire illumina le visage de l’Inquisitrice.
- Nous allons être leurs prisonniers, dit-elle avec une pointe de malice dans la voix.
Les deux hommes mirent une seconde avant de comprendre le plan de leur amie. S’ils devenaient les prisonniers de soldats de D’Hara, ils ne seraient plus attaqués.

♦♦♦


Le prince Arthur Pendragon avait paré toutes les attaques de Messire Léon pendant cet entraînement et il contre-attaqua à son tour, prenant le chevalier à contre-pied. Il était sur le point de le toucher à la poitrine quand son épée ne rencontra que le vide. Messire Léon venait de disparaître sous ses yeux. Seule la magie pouvait faire une chose pareille. Plus furieux qu’inquiet, Arthur se tourna vers Merlin pour constater que seul son serviteur était encore là. Ce n’était pas Messire Léon qui avait disparu, mais Merlin et lui qui avaient quitté Camelot. Plus de chevaliers, plus de château, juste les deux jeunes hommes perdus sur une route qu’ils ne connaissaient pas.
- Quel est encore ce sortilège ? demanda Arthur son épée serrée dans sa main.
Merlin ne répondit pas, scrutant lui aussi les environs. Il avait parfaitement ressenti la magie quand Arthur et Léon bataillaient. Elle l’avait traversé avec une intensité qu’il avait rarement ressentie, comme une vague qui balaye tout sur son passage. Et l’instant d’après, ils se retrouvaient là, au milieu de nulle part. La magie était toujours présente, il pouvait toujours la sentir, mais moins forte, plus diffuse.
Rester là à attendre n’était pas dans les habitudes d’Arthur, alors il se mit en route.
- Où allez-vous ? demanda Merlin en voyant son prince s’éloigner.
- Je ne sais pas, mais si tu as une meilleure idée….
Merlin regarda de l’autre côté mais il n’y avait pas plus à voir, personne, pas de maison, pas même de fumée qui trahirait une présence. Et il emboîta le pas à Arthur.



Kahlan avait demandé aux deux soldats sous son emprise de revêtir les tenues des plus hauts gradés et ils s’étaient remis en route. Le Sourcier et l’Inquisitrice avaient dissimulé leurs armes pour avoir l’air de prisonniers aux cas où ils croiseraient des disciples de Rahl. Mais les premières personnes que rencontrèrent les cinq cavaliers furent deux jeunes gens à pied, dont l’un était en armure.
En voyant les cavaliers, Arthur s’était mis en position de combat au milieu du chemin. Il ne savait pas si ces gens étaient responsables de ce qui leur arrivait, mais il était bien décidé à obtenir des réponses. Richard ne reconnut pas la tenue des soldats de D’Hara et se tourna vers Kahlan, interrogateur. L’Inquisitrice répondit à sa question muette :
- C’est étrange. Je ne ressens pas la même chose que d’habitude, mais je sais que leurs cœurs sont purs.
Il n’en fallait pas plus à Richard. Il mit pied à terre, suivi de ses deux amis et ils s’avancèrent vers les deux jeunes hommes.
- Halte ! intima Arthur.
- On ne vous veut aucun mal…, commença Richard.
- Aucun sorcier ne peut vouloir du bien à qui que ce soit, le coupa Arthur.
- Personnellement, je ne suis pas un sorcier, plutôt un Sourcier, répondit Richard pensant désamorcer la tension avec un peu d’humour.
- Tout ce que je veux savoir c’est où nous sommes et pourquoi ?
Kahlan avait suivi l’échange en se gardant d’intervenir, tout comme Zedd, dont le regard était focalisé sur le second personnage, Merlin. Le regard du valet d’Arthur ne quittait pas non plus Zedd. Même s’il émanait de la jeune femme un parfum de magie, les pouvoirs du vieil homme étaient tels qu’ils en devenaient quasi palpables.
- Zedd ? interrogea doucement Kahlan pour ramener le sorcier à la réalité.
- Mmm… oui ?
Le sorcier du 1er ordre détacha son regard de Merlin et reporta son attention sur la scène qui se jouait devant lui. Si les vêtements du jeune homme désarmé étaient plutôt banals, ceux de celui qui tenait une épée étaient indubitablement ceux d’un guerrier. Mais Zedd n’arrivait pas à déterminer leur provenance. Il ne se souvenait d’aucune armée portant ce genre de tenue.
- Et si vous nous disiez qui vous êtes et d’où vous venez ? demanda doucement Zedd.
L’âge canonique de son interlocuteur rassura Arthur.
- Je suis le prince Arthur Pendragon et je viens de Camelot. Lui, c’est Merlin, mon serviteur.
- Un prince ! Rien que ça ! se gaussa Richard. Mais je n’ai jamais entendu parler du royaume de Camelot. Zedd ?
- Moi non plus, admis Zedd.
- Pourtant, nous y étions il y a un instant, s’énerva Arthur. Alors lequel d’entre vous a usé de magie pour nous faire venir ici.
Une petite lumière de compréhension s’alluma dans l’esprit de Kahlan et elle porta un regard réprobateur sur le sorcier.
- Zedd !?
- Quoi ! Ne me regarde pas ainsi. Je n’y suis pour rien !
- Pourtant tout à l’heure, tu as émis un souhait, si je me rappelle bien. Juste après la bataille…
- Quel souhait ?
- Tu as bien demandé un « coup de main », non ?
- Oui, c’est vrai. Mais… enfin… tu ne crois quand même pas... pas « ça » ! répondit Zedd en désignant Arthur et Merlin.
Arthur fronça les sourcils. Plus que la colère de découvrir que le vieil homme était la cause de leur présence en ces lieux, ce fut la stupéfaction de se voir ignoré qui prit le dessus.
- Vous voulez savoir ce que « ça » va vous faire ! s’écria Arthur en s’avançant vers Zedd.

Zeddicus commençait à être sérieusement exaspéré par ses nouveaux pouvoirs. Il leva la main pour envoyer au tapis un certain prince de Camelot qui était la goutte de trop. Merlin surveillait Zedd qu’il pensait être le plus dangereux du trio, tout en suivant d’une oreille distraite la conversation des autres. Et quand il vit le vieil homme faire un geste dans la direction d’Arthur, il sut qu’il n’en résulterait rien de bon pour son souverain. Merlin se plaça entre le magicien et sa cible et leva à son tour la main, récitant une formule pour contrer l’attaque.
La magie de Merlin et celle de Zeddicus Zul’Zorander en se rencontrant dégagèrent une telle puissance, qu’en dehors des deux sorciers, toutes les personnes présentes se retrouvèrent projetées en arrière sur plusieurs mètres. Les deux soldats de D’Hara furent également désarçonnés par leurs chevaux complètement affolés.
- Je reviens sur ce que j’ai dit, je crois qu’on a trouvé de l’aide finalement ! lança Zedd en direction de ses compagnons.
- Tu penses qu’un seul sorcier suffira ? demanda Richard en aidant Kahlan à se relever.
- Ce gamin a autant de puissance que moi ! Je n’ai jamais vu ça chez quelqu’un de si jeune, même chez un futur sorcier du 1er ordre !
- Un sorcier !
Merlin reconnut la voix dans son dos, celle d’Arthur. Il avait focalisé son attention sur Zedd, surveillant qu’il ne retente rien et il en avait oublié son prince.
- UN SORCIER ! hurla Arthur. Merlin, dis-moi que ce n’est pas vrai !
Merlin se tourna vers lui pour le voir pointer son épée dans sa direction, et il se contenta de baisser les yeux en se triturant les mains. Que dire ? Mentir ? Arthur n’était pas stupide.
- Ne faites pas ça ! intima Richard en sortant à son tour son épée.
- Ne vous en mêlez pas, lui demanda Merlin. Ceci ne vous concerne en rien.
- Tu as raison Merlin, dit Arthur d’une voix menaçante. Je ne sais pas quelles lois régissent ces contrées, mais je connais celles de Camelot, tout comme toi. Et la principale loi de Camelot est QUE LA MAGIE EST PROSCRITE SOUS PEINE DE MORT !
Merlin sentit ces paroles le transpercer encore plus sûrement que la lame que tenait Arthur, mais il ne répondit pas. Ce jour devait fatalement arriver. Il n’avait jamais réfléchi à ce qu’il dirait à Arthur à ce moment-là. Il ne voulait pas lui mentir, et quant à se trouver des excuses, s’il y avait bien une chose que le prince de Camelot ne supportait pas, c’était qu’on ne prenne pas ses responsabilités.
Arthur Pendragon leva son épée et dans un cri de rage, il l’abattit. Richard voulut intervenir mais Kahlan l’en empêcha.

Merlin avait toujours le regard fixé sur le bout de ses bottes et le cri d’Arthur lui glaça le sang et lui brisa le cœur. Il pensa même que c’était des morceaux de celui-ci qui tombaient quand il entendit le bruit de l’acier contre la pierre. Mais après quelques secondes, il constata qu’il était toujours en vie. Il releva les yeux et vit Arthur, bouillant de colère contenue, son épée à quelques mètres de lui, par terre.
- TU AURAIS DÛ ME LE DIRE ! cria le prince à son valet.
Les yeux brillants de larmes de Merlin le fixant firent retomber sa colère. Leur première rencontre lui revint en mémoire. Il avait dit à Merlin pouvoir l’écraser d’une seule main et Merlin avait répondu qu’il pouvait l’écraser avec moins que cela et il avait raison. Seulement, il ne l’avait pas fait, tout comme il n’avait pas tenté de se défendre quelques instants plus tôt. Merlin, incapable de soutenir le regard de reproche d’Arthur, se détourna et alla ramasser l’épée pour la rendre à son propriétaire.
- Tu aurais dû me le dire, redit Arthur mais d’un ton où perçait la tristesse plus que le reproche.
Il aurait sans doute pu essayer. Mais il avait tellement peur de la réaction de son prince. Peur surtout que celui-ci ne le bannisse plus qu’il ne le tue. Sa hantise était qu’il arrive quelque chose à Arthur parce qu’il n’aurait pas été là pour le protéger. C’était un risque qu’il s’était toujours refusé à prendre. Le prince prit son épée et la repassa dans sa ceinture en signe d’apaisement. Puis il se tourna vers Zedd.
- Ramenez-nous chez nous, ordonna Arthur au sorcier.
- Je… je ne peux pas faire ça, répondit le vieil homme désolé.
- Vous ne pouvez pas ou vous ne voulez pas ? demanda Arthur.
- Nous avons besoin de votre aide, répondit Kahlan.
- Mon aide ?
- Heu… en fait, plutôt la sienne, je pense, dit Zedd en désignant Merlin.
- Qu’est ce que je vais faire de toi, soupira Arthur en secouant la tête. Et si je… s’il refuse de vous aider ? reprit le prince.
- Et bien, vous resterez ici ! répondit Zedd agacé par l’intolérance du jeune homme.
- Merlin ! Ramènes-nous ! intima Arthur.
- Je… je ne sais pas comment, Sire.
- Il vient de dire que tu es un sorcier très puissant ! s’exclama Arthur exaspéré.
- Il ne s’agit pas seulement de puissance, mais aussi de connaissance. Je connais peu de formules et en plus, sans savoir laquelle nous a amené ici… Tenter de l’inverser pourrait s’avérer très dangereux.
- De quelle sorte d’aide vous avez besoin ? demanda Arthur, vaincu.
Et l’Inquisitrice lui raconta l’enlèvement de Cara et la raison pour laquelle ils avaient été transporté de leur Camelot aux Contrées du Milieu, à savoir le nouveau pouvoir imprévisible de Zedd.
- Si vous êtes là, c’est qu’il y a une raison, conclut Kahlan.
- En ce qui concerne le jeune Merlin, la raison est évidente, dit Zedd. En ce qui concerne le prince, elle m’échappe encore.
- Alors, vous pouvez le ramener chez nous ! s’exclama Merlin. Je resterai pour vous aider.
Arthur regarda son valet avec surprise. Il avait failli le tuer et celui-ci continuait à le protéger. Merlin n’avait décidemment rien des immondes sorciers décrits par son père. Il allait rétorquer qu’il n’était pas question qu’il parte sans lui, quand Kahlan prit les devants.
- Si vous êtes là tous les deux, c’est qu’il y a une raison. Nous ne pouvons pas prendre le risque de vous renvoyer prince Arthur, pas tant que nous ne savons pas quel est exactement votre rôle.
- Je vois. Puisque nous n’avons pas le choix, nous pourrions au moins nous presser d’aller sauver votre amie. Ainsi, nous rentrerons chez nous plus vite.


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Dernière édition par Atalante le 04 Sep 2012 17:18, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie – Merlin BBC/Seeker – Arthur/??? – PG
MessagePosté: 15 Aoû 2012 20:23 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Ah ah!!! Un premier chapitre de posté!!!! :bravo: :bravo: :bravo:

Chunhua.

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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie – Merlin BBC/Seeker – Arthur/??? – PG
MessagePosté: 24 Aoû 2012 15:28 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Le petit groupe s’était donc remis en route sur les traces de Cara et de ses ravisseurs. Il avait suffi à Zedd d’émettre un souhait pour qu’ils se retrouvent avec deux chevaux supplémentaires, totalement harnachés. Merlin et Arthur s’évitaient royalement, le jeune sorcier n’osant même pas lever un œil sur son prince. Zedd, autant par compassion que par curiosité, s’approcha de son congénère et calqua le pas de sa monture sur la sienne.
- Il comprendra, dit l’aîné pour amorcer la conversation.
- Je ne le crois pas. Il a été élevé dans la haine de la magie et à chaque fois qu’il y a été confronté, elle lui a été hostile.
- Et quand elle lui a été bénéfique, à chaque fois que tu as utilisé la tienne pour le sauver, parce que c’est ce que tu as fait, n’est-ce pas ? il ne l’a jamais su. Peut-être que tu devrais lui parler de ces fois-là.
- Cela ne servirait à rien. Uther est le roi et Arthur l’aime. Je ne serai pas celui qui l’obligera à mentir à son père. Quand nous rentrerons à Camelot, je devrai mourir.
- C’est ce que tu veux ? s’étonna Zedd devant la résolution du jeune homme.
- Non ! Bien sûr que non ! s’exclama Merlin.
- Alors ne rentre pas.
Merlin regarda Zedd, incrédule.
- Je vais te parler de notre monde et de son rapport à la magie, à toutes les magies.
Et le vieux sorcier du 1er ordre entreprit de conter à celui qu’il voyait déjà comme un apprenti, ce qu’avait été sa vie.

Arthur était à la traîne. Il ne pouvait détacher son regard du dos de son valet, s’efforçant de le haïr, mais sans succès, il devait se l’avouer. En repensant à toutes ces années, un certain nombre de faits étranges lui revenaient en mémoire, un certain nombre de fois où il avait miraculeusement survécu. Combien de fois Merlin lui avait-il sauvé la vie ? Le saurait-il jamais…
Soudain, Arthur sentit une présence à ses côtés. Perdu dans ses pensées, il n’avait pas vu Richard se porter à sa hauteur, et cette intrusion dans son espace vital déclencha une bouffée une haine à l’égard du Sourcier. Ce sentiment s’accentua encore quand il entendit le rire de Merlin. Et reportant son regard sur son valet, il vit les deux sorciers en grande conversation et visiblement très heureux de s’être rencontrés.
- La magie est dangereuse, marmonna le jeune prince.
- Tout dépend comment elle est utilisée, le contra Richard. Zedd peut guérir les gens. Kahlan peut régler des conflits avant qu’ils ne s’enveniment…
- Elle… elle est aussi sorcière ? bredouilla Arthur.
- Inquisitrice pour être précis. Ce ne sont pas les mêmes pouvoirs que Zedd, tout comme Cara a des dons différents.
Et devant le regard perdu, pour ne pas dire effaré d’Arthur, Richard lui parla des différentes magies que possédaient ses amis.

De son côté, Zedd avait entrepris la même chose avec Merlin, lui parler de la magie de son monde, de toutes les formes qu’elle pouvait revêtir. Et là où le jeune sorcier de Camelot était émerveillé, le prince du même royaume était horrifié.
Les deux sorciers se retournèrent en entendant des éclats de voix provenir de l’arrière de leur petite troupe.
- Comment osez-vous glorifier la magie alors même que vous me dites avoir assujetti ces hommes à vie ! s’écria Arthur alors que Richard venait de lui parler des deux gardes qui les accompagnaient.
- C’était nécessaire ! s’exclama tout aussi fort le Sourcier.
- Si la magie n’existait pas, ça n’aurait pas été nécessaire !
- Si Kahlan ne l’avait pas fait, nous serions sans doute morts !
Zedd regarda Merlin d’un air désolé et lui souffla :
- C’est pas gagné avec Arthur.
Merlin se contenta de hausser les épaules en guise de réponse. Non, ce n’était décidemment pas gagné. Néanmoins, et parce qu’à ce moment précis il n’était plus à Camelot et qu’il ne savait pas s’il allait jamais y retourner, il décida d’oublier son prince et de prendre plaisir à la compagnie et au savoir de Zedd. Les deux magiciens reprirent leur conversation, mais ils furent très vite de nouveau interrompus par les deux jeunes hommes qui tentaient encore de faire valoir leurs points de vus opposés, et de plus en plus bruyamment. L’Inquisitrice, qui n’avait jusque-là pas voulu s’en mêler, finit elle aussi par en avoir assez. Un bref instant, elle se demanda si la meilleure solution n’était pas de convertir le récalcitrant, mais cette pensée disparut aussi vite qu’elle était arrivée. Elle allait toutefois demander à ces messieurs de bien vouloir se calmer, ne serait-ce que par discrétion, quand Zedd, plus qu’exaspéré par ces cris, la prit de court. Le sorcier du 1er ordre se retourna sur sa monture et leur lança :
- Eh les tourtereaux ! Vous allez arrêter de piailler ou c’est moi qui m’en charge ? On dirait un vieux couple !
- Zedd ! s’exclama Kahlan. Qu’est-ce que tu viens de faire !
- Quoi encore ! demanda le sorcier en se tournant vers la jeune femme.
- Tu viens d’émettre un souhait…
- Non. Ce n’était pas un souhait, c’était une question suivie d’une constatation, répondit-il d’un ton sans réplique.
Toute cette histoire tournait de plus en plus à la catastrophe. En plus de l’enlèvement de Cara et des pouvoirs incontrôlables de Zedd, il y avait maintenant ces nouveaux venus. Les nerfs de chacun risquaient d’être mis à rude épreuve. Elle décida de ne pas insister auprès de Zedd et jeta un coup d’œil derrière pour voir si la réflexion du vieil homme avait eu un quelconque effet. Mais apparemment non. Richard avait pris le large et s’était porté au devant de la troupe, mettant le plus de distance possible entre Arthur et lui.
- Quelle tête de mule, lâcha-t-il en passant près de Kahlan.
La jeune femme poussa un soupir de soulagement et ils continuèrent leur route.



1er bivouac.
- Je vais chasser !
Richard et Arthur s’étaient exprimés en même temps.
- Je viens avec vous.
Merlin avait répondu à son prince par habitude, oubliant soudain que les choses étaient différentes.
- Je peux me débrouiller sans toi, lui répondit Arthur sèchement.
- C’est moi qui irai avec vous, dit Richard.
Arthur voulut lui dire qu’il n’avait pas besoin qu’on veille sur lui, tout comme il venait de le dire à Merlin, mais ses paroles ne franchirent pas le seuil de ses lèvres. En fait, une part de lui était plutôt contente d’avoir de la compagnie, d’avoir cette compagnie. Les deux jeunes hommes s’éloignèrent dans la forêt qui les cernait pour poser quelques pièges avant que la nuit ne tombe. Kahlan attrapa la main de Richard au passage, lui faisant comprendre d’un regard qu’il devait garder son calme. Richard fronça les sourcils et se dégagea de Kahlan assez brusquement avant de suivre Arthur. La jeune femme eut un moment d’inquiétude avant de mettre ce geste sur le compte de la fatigue et de l’énervement de son aimé.

Merlin et les deux convertis avaient ramassés du bois, fais un feu, puis ils s’étaient installé autour avec Zedd et Kahlan, attendant le retour des chasseurs. Après un moment de silence un peu embarrassé, les questions s’étaient mises à fuser entre les trois détenteurs de magies ; quels étaient leurs pouvoir, comment étaient leurs royaumes, quelles étaient leurs coutumes… au point de ne pas voir le temps s’écouler.
Pourtant, une rafale de vent fit frissonner Kahlan et elle se rendit soudain compte que la nuit était tombée depuis un moment et que ni Richard, ni Arthur n’avaient donné signe de vie. Zedd et Merlin sentirent l’inquiétude les gagner aussi.
- On y va, dit Zedd en se levant.
Laissant les deux soldats de Rahl au campement, les trois autres partir dans la direction empruntée quelques heures plus tôt par leur deux amis.


Les deux jeunes hommes n’avaient que leurs épées pour chasser, ce qui n’était guère pratique, mais Richard lançait plutôt bien le poignard. Pourtant, il préféra opter pour une série de pièges qu’il disposa autour d’un appât, vestige de leur précédent repas. Puis ils s’éloignèrent et attendirent que les cris d’une bête affolée n’annoncent un prochain festin.
Assis en silence sur un rocher, ils virent la lumière du jour décliner, mais aucun des deux ne voulut prendre la parole. Des pensées étranges tournaient dans leurs esprits, des pensées similaires. Aucun d’eux ne voulait blesser l’autre ou le mettre en colère, mais leurs vies et leurs expériences étaient tellement dissemblables, qu’ils avaient peur de ne pas trouver les bons mots. Alors le silence sembla la meilleure solution.

Après un long moment d’immobilité, Richard étira ses jambes devant lui et fit quelques battements pour rétablir la circulation puis les ramena à lui. Se faisant, sa cuisse toucha celle d’Arthur, mais il ne la retira pas. Même à travers les tissus de leurs vêtements respectifs, ce contact était doux et chaleureux. Le prince de Camelot regarda leurs jambes appuyées l’une contre l’autre, mais ne bougea pas non plus. Un frisson le parcourut qui n’était dû ni au froid ni à de la peur. Il laissa échapper un long soupir, comme si son corps se détendait d’un coup et poussé par une pulsion soudaine, il posa sa main sur la cuisse de Richard, la laissa descendre vers l’intérieur de sa jambe puis remonter jusqu’à son aine.
Le Sourcier laissa faire, n’osant bouger de peur de rompre ce contact, mais il ne pouvait empêcher les battements de son cœur de s’accélérer. Puis, n’y tenant plus, il enleva la main d’Arthur de sa jambe, se tourna brusquement vers lui et planta son regard dans le sien. Peut-être vit-il dans ce regard ce qu’il avait envie de voir, c’est-à-dire une approbation, toujours est-il qu’il enlaça le jeune prince avant de fondre sur sa bouche.
« Enfin » pensa Arthur.
Il posa sa main sur la joue râpeuse d’une barbe de quelques jours du Sourcier, et accentua la pression de ses lèvres. Il les sentait chaudes, tendres et avides aussi. C’était comme s’il avait attendu ce baiser toute sa vie, comme s’il l’avait attendu, lui, depuis toujours. Il savait qu’il l’aimait, depuis leur première rencontre et depuis bien avant encore. Et même s’il devait cette rencontre à la magie, et bien tant pis, ou plutôt tant mieux. Plus rien n’avait d’importance pour lui que cet homme qui l’enlaçait.
Arthur glissa son autre main sous la tunique de Richard et sentit le contact de sa peau le réchauffer tel un grand feu. Il brûlait littéralement de désir, mais tous ces vêtements qui les séparaient commençaient à l’agacer. Puis la langue de Richard s’insinuant entre ses lèvres le détourna un moment de cette préoccupation. Il oublia tout le reste quand la sienne vint la rejoindre, ardente, entreprenante, mais aussi tendre et langoureuse. Il ne voulait pas que ce festin s’arrête, sachant qu’il ne serait jamais rassasié.
Richard ressentait la même chose qu’Arthur, un amour complètement fou pour ce jeune prince venu de nulle part, une envie de lui impossible à contrôler. Et lorsqu’il sentit la main sur son torse, il comprit qu’il voulait plus. Leurs bouches se goûtant et se dégustant, ce n’était toujours pas suffisant. Richard posa ses mains sur les épaules d’Arthur et se détacha de lui. Il vit comme une lueur de panique traverser le regard azur du prince, mais quand il entreprit de défaire les sangles qui retenaient l’armure du prince de Camelot, celui-ci comprit et s’empressa de l’aider.
Les plaques de métal tombaient une à une, tintant dans le silence de la nuit, mais ils s’en fichaient, tout comme de faire fuir les animaux qui auraient pu leur servir de dîner. Ce n’était plus leurs estomacs qui comptaient mais leurs sens. Après la côte de maille, il ne restait plus qu’à Arthur sa tunique.
Les deux hommes étaient debout, l’un en face de l’autre. La nuit était tombée, mais la pleine lune les éclairait comme si elle ne brillait que pour eux. Richard prit le visage d’Arthur entre ses mains et posa ses lèvres doucement sur les siennes, juste un effleurement. Puis il colla son corps contre celui du prince. Ses mains quittèrent son visage, descendirent sur son torse encore vêtue de la fine étoffe, puis passèrent dans son dos, jusqu’à ses hanches où elles remontèrent lentement en entraînant avec elles la tunique. Lorsqu’elles arrivèrent sous les bras d’Arthur, celui-ci les leva et Richard le débarrassa de son encombrant vêtement. Le prince fit la même chose avec l’habit du Sourcier et les deux hommes se retrouvèrent collé l’un à l’autre, leurs peaux frissonnant à l’unisson.
Richard laissa sa bouche se nicher au creux du cou d’Arthur, léchant et mordillant la peau offerte, tout en sentant le lobe de son oreille faire l’objet d’attention soutenue de l’autre bouche. Ses mains caressaient le torse d’Arthur, venait émoustiller ses mamelons déjà durcis. Celui-ci avait laissé glisser ses propres mains dans le dos de Richard, les laissant descendre aussi bas que possible. Mais il s’était heurté à la ceinture portant l’épée de Vérité. Il avait défait le ceinturon sans que son propriétaire ne s’y oppose, laissant choir le précieux symbole. Puis, tout naturellement, il s’attaqua au lacet qui retenait le pantalon du Sourcier. Celui-ci poussa un soupir de soulagement en sentant les mains d’Arthur sur le point de dégager sa virilité bien trop à l’étroit.

Merlin réfléchissait à une formule pour retrouver Arthur, mais Zedd semblait savoir où il allait. En fait, le sorcier du 1er ordre avait fait apparaître une petite boule de lumière qui leur donnait une certaine clarté. Ensuite, il ne fut pas difficile de suivre leurs traces, surtout celle du prince de Camelot et de sa lourde armure.
Le son du métal contre le métal, un son que Merlin connaissait trop bien pour avoir si souvent entendu des épées se fracasser contre des armures, fit craindre le pire au jeune magicien. Il devança les autres et se précipita dans la direction du sinistre bruit. Mais la scène qu’il découvrit en rejoignant Arthur et Richard n’avait rien de sinistre pour les deux acteurs qui la jouaient. Par contre, pour Merlin et pour Kahlan qui venait de le rattraper, ce fut comme si la terre s’ouvrait sous leurs pieds. Même Zedd en resta sans voix, ce qui n’était peut-être pas une si mauvaise chose compte tenu de son nouveau pouvoir.

- Richard ! s’exclama Kahlan totalement décontenancée.
Arthur et Richard ne les avaient pas entendu arriver. Ils étaient totalement perdus dans leur désir, se délectant l’un de l’autre. Le reste de l’univers avait cessé d’exister pour eux. Seules leurs bouches qui se dévoraient et leurs mains qui cherchaient à enlever les derniers vestiges de vêtements comptaient encore.
Pourtant la voix de Kahlan fut comme un coup de tonnerre qui les stoppa net. Les deux futurs amants se tournèrent vers les intrus et les fusillèrent du regard. Kahlan sentit son cœur se briser… tout comme Merlin. Mais quand il vit la main de son prince dans le pantalon du Sourcier et la bosse suggestive de son entrejambe, le jeune sorcier sentit une vague de chaleur l’envahir. Il se détourna de la scène figée devant ses yeux et croisa le regard de Zedd. En voyant Merlin, celui-ci ne put s’empêcher de dire :
- Et qui a dit que les kakis n’étaient pas mûrs….
Merlin n’apprécia pas l’humour du vieil homme et détala en direction du campement sans demander son reste.
Richard et Arthur, dont les « tensions » respectives étaient retombées suite à cette intervention, tentaient maladroitement de se rhabiller. Même s’ils ne se sentaient pas coupable de leurs sentiments, leur éducation les avait habitués à une certaine pudeur en matière de sexe. Kahlan fit un pas vers eux.
- Richard. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? demanda la jeune femme d’une voix brisée.
- Ce qu’il m’arrive ? s’énerva le Sourcier. Ce qu’il m’arrive à moi ? Et à vous alors ? Vous ne pouviez pas nous laisser un peu tranquille, nous laisser un peu d’intimité ? Ce n’est pas parce que vous n’avez personne à aimer qui nous devons faire pareil !
Et sur ces mots, Richard ramassa leurs affaires, attrapa Arthur par la main et l’entraîna vers le camp. L’Inquisitrice resta sans voix, le souffle coupé. Elle venait de recevoir un coup dans l’estomac d’une telle violence qu’elle avait du mal à retrouver ses esprits. Et ce fut Zedd qui l’aida à se reprendre.
- Mais bon sang, qu’est-ce qui leur arrive ?
Kahlan se tourna d’un bloc vers le vieil homme, avec une telle colère dans le regard qu’il se demanda un instant si elle n’allait pas le convertir.
- Je n’y suis pour rien, se défendit-il.
- Ah non ! Qu’est-ce que tu as dit tout à l’heure. Ce n’était pas « Hé les tourtereaux ! On dirait un vieux couple » par hasard ?
- Oui… peut-être… mais c’était le souhait qu’ils se calment, pas qu’ils… enfin…
- Peut-être que les mots « tourtereaux » ou « couple » étaient LEGEREMENT EN TROP !
- Je…
- SILENCE ! lui intima l’Inquisitrice.
Et le grand Zeddicus Zul’Zorander obtempéra. Jamais Kahlan ne lui avait parlé sur ce ton, même alors que la vie de Richard était en danger. Elle lui avait tout pardonné. Mais là, alors même qu’ils venaient de comprendre que l’Inquisitrice et le Sourcier pouvaient s’aimer en toute quiétude, il gâchait tout…
Kahlan fit demi-tour et peu après Zedd la suivit.

Lorsque Richard et Arthur arrivèrent au campement, les deux convertis montaient la garde, et Merlin était allongé sur une couverture, le dos tourné au feu.
- Merlin ! appela Arthur d’une voix ferme et autoritaire.
Mais l’interpellé ne bougea pas et fit mine de continuer à dormir. Il ne voulait pas qu’Arthur le voit pleurer, même s’il ne savait pas très bien pourquoi il pleurait. Arthur allait le rappeler quand Richard posa une main sur son bras pour le retenir.
- Laisse-le dormir. On n’a pas besoin de lui.
Et le prince de Camelot lui répondit par un sourire d’approbation, se noyant juste dans les yeux du Sourcier.
- Exact, répondit Kahlan en pénétrant dans la clairière. Pas plus que vous n’avez besoin l’un de l’autre.
Richard fusilla du regard celle qui avait été son âme sœur ces deux dernières années, celle pour qui il s’était transis d’amour sans pouvoir la toucher par peur du pouvoir des Inquisitrices. Ils avaient découvert quelques semaines plus tôt qu’ils pouvaient s’aimer sans risque de se faire convertir et voilà que soudain son cœur battait pour un autre.
- Votre… amour, reprit Kahlan, n’est dû qu’à la magie, au nouveau pouvoir de Zedd. Il n’a rien de naturel !
- Jalousie, laissa tomber Richard d’une voix sourde.
- Non, intervint Zedd. Elle a raison. C’est moi et uniquement moi qui ai déclenché tout ça. Il y a quelques heures encore vous ne vous entendiez pas du tout !
- Jalousie et mensonge !
- Richard ! Je suis ton grand-père, tu penses que je te mentirais ?
Le Sourcier eut un moment d’hésitation, puis il sentit la main d’Arthur serrer la sienne, et il sut qu’il n’avait jamais aimé que lui.
- Puisque c’est ainsi, Arthur et moi continuerons seuls ! dit Richard d’un ton sans appel.
Kahlan allait essayer de raisonner son amant encore une fois, mais Zedd l’en empêcha.
- Inutile, Richard. Nous ne nous opposerons pas à vous. Et je souhaiterai que nous restions ensemble pour notre sécurité et pour avoir plus de chance de délivrer Cara. Tu conviendras que c’est ce qui est le mieux pour elle ?
Le jugement de Richard était obscurci par cet amour factice, mais Zedd espérait que le cœur pur et l’abnégation du Sourcier était toujours là et il eut raison.
- D’accord, nous irons délivrer Cara ensemble, dit Richard.
Puis il entraîna Arthur près du feu où les deux hommes s’allongèrent, enlacés. Kahlan eut un mouvement d’humeur mais Zedd la retint par les épaules et lui murmura :
- Je sais que ça fait mal, mais il vaut mieux les avoir à l’œil pour l’instant. Qui sait, peut-être que demain, cette… folie passagère aura disparue. Il faut attendre.
- Tu pourrais aussi faire un souhait... ? hasarda l’Inquisitrice.
- Tu sais que ça pourrait faire empirer les choses. Ceci n’était pas ce que je voulais et pourtant c’est arrivé. Imagine que mon nouveau souhait dérape ? Nous pourrions avoir à nous battre contre eux…
Kahlan sera les lèvres mais ne contredit pas le sorcier. Il avait raison, elle en convenait, mais ça n’allégeait pas sa peine pour autant. Elle alla s’allonger, le dos tourné au deux hommes, sachant d’avance qu’elle n’arriverait pas à dormir.


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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG
MessagePosté: 28 Aoû 2012 17:00 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Les deux soldats convertis avaient monté la garde à tour de rôle, laissant les autres dormir. Mais seuls Zedd, Richard et Arthur avaient pleinement profité de cette nuit. Merlin et Kahlan avaient souffert en silence.
Merlin s’était levé le premier et à contre cœur, il avait regardé son prince dormir, sa tête reposant sur le torse de Richard et une vague de tristesse l’avait de nouveau submergé. « Pauvre Guenièvre » pensa-t-il pour la énième fois, même si ce n’était pas à elle qu’il avait pensé quand il les avait surpris la veille dans une situation qui aurait pu être encore plus embarrassante. Le jeune sorcier chassa ces pensées de son esprit, ces pensées qui contredisaient son cœur. L’ambigüité de ses sentiments n’était pas quelque chose dont il voulait s’embarrasser pour l’instant.

Le petit groupe se remit en route le ventre vide. Richard et Arthur semblaient vivre de leur amour et de rien d’autre. Merlin et Kahlan avaient le ventre trop noué pour avaler quoi que ce soit. Seul Zedd et les deux soldats se seraient bien mis quelques choses sous la dent, mais aucun des trois n’osa l’avouer tout haut.

Kahlan avançaient d’un bon pas, suivis d’un Zedd d’une humeur massacrante, puis des autres.
Ils cheminèrent durant une grande partie de la journée et purent se ravitailler dans un village. Cette journée fut marquée par un grand calme dans la troupe, d’une part parce qu’ils ne furent pas attaqué et d’autres part parce qu’un étrange silence régnait. Seuls Arthur et Richard échangeaient parfois quelques mots à peine murmurés. Mais ces mots n’avaient pas besoin d’être audibles, il suffisait d’entendre le ton de leur voix pour comprendre le sens de leurs paroles. Et chaque échange était comme un coup de poignard dans le cœur de Kahlan et de Merlin.
Le sorcier de Camelot avait remarqué que Zedd n’avait rien fait pour arranger ça, pas seulement en émettant un souhait ce qui pouvait donner des résultats très aléatoires, mais il n’avait pas utilisé d’autres formules ou potions. Lui, il savait comment contrecarrer les effets des filtres d’amours, mais cela marcherait-il sur une formule ? De plus, ce procédé fonctionnerait peut-être sur Richard si Kahlan était bien son aimée véritable, mais pour Arthur… Guenièvre était bien loin… Et surtout il se rappelait la détresse de Vivian quand le sort avait été rompu et que l’amour de la fille d’Olaf s’était retrouvé à sens unique. D’un autre côté, il se dit qu’une fois Cara sauvée, Zedd les renverrait chez eux et là, soit le sort serait rompu par le fait qu’ils aient regagné leur monde, soit par un baiser de la servante de Morgane. Merlin s’approcha de Zedd et Kahlan et leur dit ce qu’il s’avait.
- Intéressant, dit Zedd. Et d’où tiens-tu ce savoir ?
- D’un dragon, laissa tomber Merlin après une seconde d’hésitation.
- Tu connais un dragon et il te parle ? s’étonna le vieil homme.
- Une longue histoire, murmura Merlin.
- Et la jeune femme, Vivian, tu sais si le sortilège a été levé pour elle aussi ? demanda Kahlan.
- Je ne crois pas. Un messager du roi Olaf est venu au château quelques mois plus tard. Quand je lui ai demandé des nouvelles de la princesse, il m’a dit qu’elle était toujours aussi éprise d’Arthur. Le problème, c’est que la seule personne qu’elle aimait avant d’arriver à Camelot, c’était elle-même, alors, à moins d’arriver à s’embrasser elle-même…
- De toute façon, on n’a pas grand-chose à perdre, dit Zedd.
- Si. On peut perdre Richard. Si le sort n’est pas levé, il nous quittera.
- Et dans son état, non seulement il pourrait ne pas nous être très utile, mais il pourrait mettre sa propre vie en danger et la notre par la même occasion. C’était le même problème qu’entre le Sourcier et son Inquisitrice, une trop grande dépendance à l’autre peut-être dangereux pour tous.
- Soit, admis Kahlan, je le ferai, ce soir.
Et l’Inquisitrice éperonna son cheval pour prendre un peu d’avance et s’éloigner des autres.

2ème bivouac.
Richard et Arthur se proposèrent à nouveau pour aller chasser. Un instant de panique envahit Merlin et Kahlan, mais le serviteur ne savait pas comment ordonner à son prince de ne pas y aller. Les images de la veille lui revinrent en mémoire et une légère rougeur envahit son visage à ce souvenir. Kahlan, elle, avait déjà échafaudée un plan pour éviter cela.
- C’est moi qui viens avec toi Richard, dit l’Inquisitrice.
- Arthur et moi pouvons très bien nous débrouiller…, commença le Sourcier.
- Sans doute, mais Arthur ne connaît pas Darken Rahl comme moi, ni sa magie, ni ses geôles. Nous devons discuter d’une stratégie ! A moins que tu ne veuilles plus sauver Cara…
La jeune femme avait tablée sur le fait que la magie qui liait les deux hommes était moins puissante que celle qui liait une Inquisitrice à un Sourcier. De plus, elle faisait appel au sens moral de Richard, à son devoir envers Cara. Et elle eut raison.
- Nous ne serons pas long, dit Richard à Arthur avant de s’éloigner avec Kahlan.
Le visage d’Arthur s’assombrit, mais il ne fit pas mine de retenir son amour. Il avait confiance… avec une petite pointe de jalousie quand même. Il s’adossa à un rocher et regarda Merlin s’occuper du feu. Arthur réfléchissait au message qu’il allait donner à Merlin pour son père, quand le jeune homme repartirait pour Camelot sans lui. Sa décision était prise. Il allait rester auprès de Richard.

Kahlan et Richard avançaient en silence dans la forêt, se mouvant avec fluidité à travers les arbres, à la poursuite d’une biche. L’animal ne les avait pas sentis arriver et broutait tranquillement. Richard avait sorti son poignard et s’apprêtait à le lancer, visant directement le cœur pour ne pas faire souffrir la jeune bête. Il se leva d’un coup, ajusta son tir, mais au moment de lancer son arme, Kahlan se redressa à son tour et le plaqua contre un arbre avant de l’embrasser. Richard commença à se débattre pour se dégager de l’emprise de la jeune femme, puis y renonça très vite, répondant avidement à son baiser. Et quand ses mains commencèrent à explorer malicieusement le corps de l’Inquisitrice, elle se déroba.
Richard sembla alors prendre conscience de leur situation.
- Qu’est-ce qu’on fait là ? demanda-t-il. Comment est-on arrivé dans cette forêt ?
Kahlan poussa un soupir de soulagement. Elle venait de retrouver Richard. Il allait maintenant falloir tout lui raconter…

- Quoi ! s’exclama le Sourcier à la fin du récit. Dis-moi que ce n’est pas vrai ? Je n’ai pas…
- Tu n’es pas allé… jusqu’au bout avec Arthur, si c’est ta question. Et non, je n’ai pas assisté à vos… préliminaires. Nous sommes juste arrivés entre ces deux moments.
Richard se sentit rougir et se détourna de Kahlan. C’était très gênant de savoir que son aimée l’avait surprise dans une telle situation, c’était encore pire de ne rien se rappeler alors que les autres savaient. Mais quand la jeune femme le prit dans ses bras et lui murmura « Je t’aime », sa gêne s’envola aussitôt. Après tout ce qu’ils avaient traversé tous les deux, cette péripétie pouvait être drôle. Enfin, s’il n’y avait Arthur et le fait que lui n’était peut-être pas délivré du sortilège.
Ils décidèrent de regagner le campement pour s’en assurer au plus tôt.

Arthur avait l’impression que Richard était parti depuis une éternité et le savoir avec Kahlan ne faisait qu’accentuer son inquiétude. De l’autre côté du feu, Merlin semblait regarder les flammes, mais à travers ses cils, c’était son prince qu’il dévisageait. Il pouvait lire sa détresse sur son visage. Il savait décrypter les mouvements de ses yeux, la position de ses paupières, les moues et les pincements de sa bouche, le froncement de ses sourcils, jusqu’à sa façon de pencher sa tête. Arthur était un livre que Merlin avait traduit depuis longtemps et qu’il espérait lire à l’infini, rajoutant un chapitre à chaque jour qu’il passait près de lui. Pourtant, à cet instant, il craignait de devoir mettre le mot « fin » bien plus tôt qu’il ne l’avait cru.

Un bruissement à travers les arbres fit se tourner tous les regards vers les nouveaux arrivants. Des regards pleins d’espoirs, mais dont certains seraient forcément déçus. Et ça arriva très vite, dès qu’ils virent Richard et Kahlan se tenir la main.
Arthur se leva d’un coup et s’avança vers le Sourcier, essayant en vain d’accrocher son regard. Un pas de plus et il le prit par le menton pour l’obliger à le regarder. Richard céda et croisa le regard azur du prince. C’était difficile pour lui de ne plus se rappeler cette partie de sa vie, aussi infime fut-elle. Infime, mais intense. Si intense qu’elle brûlait le cœur d’Arthur, et ça, il pouvait le voir.
- Qu’est-ce qu’elle t’a fait ? murmura Arthur.
- Elle… m’a juste ramené à la réalité. Vous aussi vous y reviendrez. Merlin nous a dit qu’à Camelot il y a quelqu’un qui…
- NON ! s’écria Arthur en se reculant d’un pas. Non. Il n’y a personne. Après toi, il n’y aura plus jamais personne.
Et sur ces mots, le prince Arthur Pendragon commença à rassembler ses affaires.
- Qu’est-ce que vous faites ? s’inquiéta Richard.
- Il n’est pas question que je te regarde te laisser envoûter par cette sorcière, lâcha Arthur en désignant Kahlan. Merlin ! Nous partons.
- Ah non ! s’exclama Zedd à son tour. Merlin reste, nous avons besoin de lui.
Soudain, tous les regards se tournèrent vers le jeune sorcier.
Merlin n’aurait sans doute pas eu plus mal s’il s’était fait physiquement écarteler. D’un côté, Zedd, Richard et Kahlan qui comptaient sur lui pour sauver leur amie et de l’autre, Arthur sous l’emprise d’un sortilège qu’il était bien incapable de rompre. Mais même à trois contre un, Arthur était celui qui tirait le plus fort. Tout son corps, son esprit et surtout son cœur était attiré vers le prince de Camelot. Il savait que sans le sorcier du 1er ordre, il ne pourrait sans doute pas les ramener, lui et Arthur, chez eux, mais il ne pouvait pas laisser son prince errer seul dans ce monde inconnu.
Après une brève hésitation, Merlin se dirigea vers Arthur et rassembla les morceaux de son armure.
- Merlin… ? lâcha Zedd déçu.
- Si je pouvais rester…, mais je n’ai pas le choix, répondit l’interpellé.
- Ah non ? s’énerva soudain le vieil homme. Alors, je vais te le donner le choix.
Et avant que Merlin n’ait le temps de réagir, Zeddicus lança une incantation. Le jeune sorcier entendit un choc sourd dans son dos et lorsqu’il se retourna, il vit son prince à terre, inanimé.
- ARTHUR ! hurla Merlin en se précipitant vers lui.
Il prit le prince dans ses bras, l’appela, le secoua, le gifla même, mais Arthur ne reprit pas connaissance.
- Qu’avez-vous fait ? demanda Merlin à Zedd.
- Il n’a rien, ne t’inquiète pas. Il dort c’est tout. Et il dormira tant que je ne lèverai pas le sort. Et je ne le ferai que quand on aura délivré Cara.
Une soudaine bouffée de haine à l’égard du vieux sorcier envahie Merlin, mais elle se dissipa presque aussitôt. Si les rôles avaient été inversés et que c’était Arthur qu’il fallait délivrer, il aurait sans doute fait la même chose. Et au moins, dans cet état, son prince ne souffrait plus de la « trahison » de Richard.

A part leur amour retrouvé, Richard et Kahlan n’avaient évidemment rien ramené de consistant de leur chasse. Et encore une fois, les membres de la troupe durent se contenter de quelques fruits pour le dîner. Et ça ne gênait pas beaucoup Merlin. Il avait l’estomac bien trop noué pour avaler quoi que ce soit de toute façon. Il s’installa un peu à l’écart du groupe et prit Arthur dans ses bras pour ne pas qu’il ait froid. Merlin n’avait plus envie de discuter avec Zedd de magie. Même si celle-ci faisait partie de lui, elle était aussi la cause de leurs déboires actuels et Merlin ne savait plus s’il devait la haïr ou la bénir. Il y avait trop de contradiction et trop d’émotion en lui pour qu’il puisse faire le tri en toute objectivité.
Un frisson secoua Arthur, et Merlin le sera un peu plus contre lui. Il passa la main sur la joue râpeuse de son prince et ce fut comme si le frisson d’Arthur se propageait à son propre corps. A part ce frémissement, le corps du prince était parfaitement inerte et la lumière blafarde de la lune lui donnait un teint cadavérique qui sera le cœur du jeune magicien. Un instant, il se demanda même si Arthur était bien vivant. Il pencha son visage sur celui du dormeur et posa ses lèvres sur les siennes. Elles étaient douces et chaudes, mais surtout un léger souffle s’en échappait à chacune de ses respirations. Merlin étouffa un soupir de soulagement avant de décoller sa bouche de celle d’Arthur, à regret.
Le jeune sorcier finit par être gagné par le sommeil et il s’endormit, serrant toujours Arthur contre lui, sa joue venant doucement reposer sur le front du prince.

- ALLEZ-VOUS EN, SORCIERS !
Arthur hurlait mais ils ne partaient pas. Il voulut prendre son épée pour les tuer tous, mais elle ne voulait pas sortir de sa ceinture. Elle était coincée. Il les appelait « sorciers », mais il ne savait qui ils étaient. Ombres mouvantes avec des doigts crochus ou des serres, avec des becs ou des dents acérées, ils changeaient en permanence. Ils étaient peut-être sorciers ou sorcières mais très certainement démons. Tous ces êtres contre lesquels Uther l’avait mis en garde étaient là pour lui. Il le savait. Il allait succomber sous le nombre, dans l’impossibilité de se défendre, dans un lieu qu’il ne connaissait pas. Il allait tomber dans les ténèbres et ensuite Camelot y tomberait aussi. Tout ce que son père avait accompli allait disparaître par sa faute. Parce qu’il n’avait pas été assez fort, parce qu’il était seul. Aucun chevalier ne venait à son aide, mais peut-être étaient-ils déjà tous tombés. Il ne se rappelait pas.
Arthur avait beau essayer de les repousser avec seulement ses mains pour toute arme et son courage, il flancha et mit un genou à terre.
Puis soudain, il la sentit plus qu’il ne la vit. La lumière. Une lumière si pure, si belle. Elle chassa les ténèbres, ou plutôt les démons qui obscurcissaient le monde. Arthur leva les yeux et après s’être réhabitué à la clarté, il vit une main se tendre vers lui. Il hésita un instant de peur que ce ne soit encore un piège, mais il reconnut cette main. Alors il l’attrapa et se releva.
Le sourire de Merlin était tellement beau qu’il crut un instant que la lumière irradiait de lui. Mais en fait elle venait de l’épée que son valet tenait. Il l’a tendit à Arthur.
- Vous ne devriez pas sortir sans votre épée.
Arthur ne connaissait pas cette magnifique arme dont la lame était gravée. Il chercha la sienne mais elle n’était plus là et quand il prit enfin celle que lui tendait Merlin, elle fit corps avec lui comme si elle avait toujours été là.
- Allons-nous en, dit Merlin en tirant Arthur par la main qu’il n’avait pas lâchée.
- Et les démons ? s’inquiéta le prince.
- Ma magie est plus forte que la leur, répondit le valet.
Merlin était un sorcier ? Oui, bien sûr… Il ne le savait pas, l’avait toujours su… Il devait le tuer, l’aimer… Il devait le tuer. Arthur pointa son épée sur le cœur de son valet. Celui-ci baissa les yeux sur la lame.
- C’est votre devoir, dit Merlin en écartant les bras en signe de reddition.
… l’aimer…
Arthur baissa son épée, s’approcha de Merlin et posa doucement ses lèvres sur les siennes. Elles étaient douces et chaudes, et surtout un léger souffle s’en échappait à chacune de ses respirations.
- Pas encore, dit Merlin en se retirant.
Et ce fut pour Arthur comme si les ténèbres revenaient.
Merlin se réveilla en sursaut. Arthur bougeait. Le jeune sorcier eut un instant l’espoir que Zedd avait levé le sort et que le prince allait se réveiller, mais non. En fait, il semblait en proie à un rêve. Ses yeux bougeaient légèrement sous ses paupières closes. Puis ses lèvres frémirent. Un murmure s’en échappa. Merlin approcha son oreille pour en saisir le sens, mais tout ce qu’il comprit fut son nom.
- Ne me maudissez pas, Arthur, je vous en prie, ne me maudissez pas, murmura Merlin en retour.
Puis il déposa un nouveau baiser sur les lèvres du rêveur, scène qui n’échappa pas à l’Inquisitrice.

Et la lumière revint lorsque Merlin posa à son tour sa bouche sur la sienne.

Le jour se levait à peine, mais personne n’avait vraiment bien dormi. Merlin alla plaider la cause d’Arthur auprès de Zedd, mais celui-ci refusa de réveiller le prince de Camelot.
Ils l’installèrent tel un vulgaire sac en travers de sa monture et continuèrent leur route. L’espace d’un instant, Merlin pensa utiliser la magie pour les contraindre, mais à cinq contre un et avec un sorcier de la puissance et de l’expérience de Zedd, il n’avait quasiment aucune chance.


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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG
MessagePosté: 02 Sep 2012 06:40 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Ils avaient pris du retard par rapport aux kidnappeurs de Cara, mais les soldats ne passaient pas inaperçus et ils purent les suivre grâce aux indications des fermiers et des marchands qu’ils croisèrent.

Peu avant midi, ils virent se profiler à l’horizon les contreforts lugubres d’un massif rocheux. Zedd et Kahlan surent alors où Cara avait été emmenée. Il s’agissait de l’une des forteresses de Darken Rahl. Située sur un plateau rocheux, elle était cernée par le vide sur les trois quarts de son pourtour et seul un pont levis permettait d’y accéder. Elle était quasi imprenable. Et encore, fallait-il l’atteindre, car son seul accès était un étroit canyon taillé dans la roche dont les parois étaient si hautes et si lisses qu’on ne pouvait les franchir autrement que par là. Et ce passage serait sûrement très bien gardé.
Ils s’approchèrent aussi près que possible sous le couvert de la forêt et inspectèrent le camp qui gardait l’entrée du défilé. Il y avait au moins une trentaine de soldats qui montaient la garde.

Richard pensa mettre à profit la stratégie de Kahlan, à savoir passer pour des prisonniers et être amené à la forteresse. Mais l’Inquisitrice émit un doute. Deux gardes pour trois prisonniers, ça aurait peut-être pu passer, deux gardes pour maintenant cinq prisonniers, ça paraissait plus suspect. D’autant plus que parmi ces prisonniers il y avait le Sourcier en personne, une mère Inquisitrice et un sorcier du 1er ordre. Bref, trois personnes largement aptes à se défaire de deux soldats, même des meilleurs.
- Il ne me reste plus qu’une chose à faire, dit soudain Zedd.
Et devant le regard interrogateur de ses amis, il continua :
- Souhaiter les voir disparaître.
- Tu es sûr…, commença Kahlan inquiète.
- Si je peux faire apparaître des arbres, des chevaux et même des gens, je dois pouvoir les faire disparaître. Et pour nos deux nouveaux amis, il faudrait mieux que ce soit le cas.
Cette fois-ci Kahlan n’émit aucune objection. De toute façon les soldats de Rahl étaient bien trop nombreux pour eux.
- Je souhaite que tous les soldats de ce camp soient transportés sur l’ile de Korbe, dit Zedd.
- Tu aurais pu simplement les faire disparaître, lui fit remarquer Richard.
- J’ai appris qu’il fallait mieux que je sois précis dans mes demandes. Si j’avais seulement demandé à ce qu’ils disparaissent, rien ne me dit qu’ils n’auraient pas réapparu autre part, voir chez Rahl en personne, et là, bonjour l’effet de surprise. Et puis l’ile de Korbe est loin de la côte et inhabitée. On n’est pas près de les revoir, répondit Zedd en faisant un clin d’œil à son petit-fils.
- Ou bien on va les revoir plus tôt que prévu, laissa tomber l’Inquisitrice d’un ton lugubre.
Tous les regards se tournèrent vers le camp. Les soldats étaient toujours là. Mais il semblait soudain y régner une grande agitation. Il y avait des cris et des exclamations mais rien de compréhensible.
- Ils semblent moins nombreux que tout à l’heure, fit remarquer l’un des convertis.
En tans qu’ancien soldat, il connaissait les camps et leur organisation, le nombre de soldats qui pouvaient s’y trouver et leurs postes. Il avait tout de suite noté après le sort, la désorganisation et la disparition de certaines sentinelles.
- Ça n’a pas marché du premier coup, mais tu peux peut-être réessayer ? demanda Richard.
Zedd sembla soudain hésiter. Il lança un regard vers Merlin et Arthur toujours inconscient, puis le reporta vers Richard et Kahlan.
- J’ai… une étrange sensation, lâcha le sorcier.
- Etrange comment ? demanda Kahlan.
- J’ai l’impression que mes nouveaux pouvoirs ne sont pas aussi puissants que précédemment. Comme si… ils s’estompaient.
- Et quand bien même ce serait la dernière fois que tu peux te servir de ce nouveau don, ça en vaut la peine. Pour la suite, on se débrouillera comme on l’a toujours fait, répliqua Richard.
- Oui, sans doute. Mais si je n’ai plus ce don, je ne pourrais pas renvoyer Merlin et Arthur chez eux.
Richard regarda à son tour les deux natifs de Camelot et surtout le prince. Il savait qu’ils ne pourraient pas le garder éternellement dans cet état léthargique. Mais s’il se réveillait, il risquait d’être toujours épris de lui. Et le Sourcier n’avait pas envie d’un homme transis d’amour qui risquait de coller à ses basques pour le reste de sa vie.
Ils décidèrent donc de réserver ce qu’il restait de la nouvelle magie de Zedd pour renvoyer Merlin et Arthur chez eux et de jouer le jeu des prisonniers.
- Vous devriez réveiller Arthur, dit Merlin.
- Trop risqué, répondit Richard.
- C’est un chevalier, un guerrier et un bon. S’il faut se battre et je pense qu’on devra le faire, il vaut mieux l’avoir une épée à la main, qu’endormi en travers d’un cheval.
- Je ne pensais pas l’emmener dans cet état, dit Richard d’un ton sec. Il reste dans la forêt jusqu’à notre retour.
- S’il reste, moi aussi, répliqua Merlin sur le même ton.
- On n’a pas le temps de palabrer, les coupa Zedd. Et je pense que le petit à raison.
Et d’une incantation, il leva le sort.

Arthur se réveilla instantanément, pour découvrir qu’il avait le nez contre le flanc d’un cheval. Il tenta de se redresser, ce qui eut pour effet de le faire glisser en arrière et de se ramasser par terre.
- Ça va ? demanda Merlin en se penchant sur lui.
- Qu’est-ce… qu’est-ce qu’il c’est passé ? balbutia Arthur.
- Vous êtes tombé de cheval, répondit Merlin en lui tendant la main pour l’aider à se relever.
Arthur eut un bref moment d’hésitation, puis accepta l’aide de son sorcier de valet. Il regarda autour de lui surpris.
- Où sommes-nous ? Vous avez encore usé de magie à mon égard ? demanda-t-il en se tournant vers Zedd.
- Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? s’étonna le vieux sorcier.
- J’étais en train de parler magie avec… lui, dit-il en désignant Richard d’un air hargneux, et nous étions sur une route, pas dans une forêt. Alors comment je me retrouve là ?
- Comme je vous l’ai dit, vous êtes tombé de cheval, répondit Merlin. Un serpent a affolé votre monture et vous vous êtes cogné la tête. Vous êtes resté inconscient longtemps…
- Je ne sens aucune douleur à la tête…
- Zedd vous a soigné, mentit à nouveau Merlin.
- Tu es sûr que la magie…, commença Arthur pas convaincu.
- Ça suffit ! le coupa Richard. Il faut profiter de la confusion qui règne dans le camp. Plus nous attendons, plus ça sera difficile de passer.
Merlin raconta brièvement à Arthur ce qu’ils allaient tenter et aida son prince à mettre son armure.
- Merlin est un bien piètre menteur, murmura Zedd à Kahlan. Á se demander si ce Arthur n’est pas un imbécile fini. Comment Merlin a-t-il pu garder son secret aussi longtemps, c’est un mystère…
- Ou bien, il a compris depuis longtemps mais refuse, consciemment ou non, de se l’avouer pour ne pas perdre Merlin, répondit l’Inquisitrice sur le même ton.
- En tout cas, j’aimerai bien savoir ce qui a fait lever le sort pour Arthur… Il n’est visiblement plus épris de Richard et heureusement.
La jeune femme ne répondit pas, se contentant de regarder Merlin s’occuper d’Arthur et un léger sourire effleura ses lèvres.

Toutes les armes avaient été dissimulées et les mains des cinq pseudo-prisonniers semblaient ligotées, les deux convertis jouant le rôle de loyaux soldats de Darken Rahl. Pourtant, aucun des membres de l’équipe ne pensaient vraiment faire illusion très longtemps.
Et ils eurent raison.
Ils purent approcher du camp sans trop de difficultés, mais malgré… ou plutôt à cause de ce qui venait de se passer, de la disparition d’une partie de cette garnison, les soldats étaient sur leurs gardes et malgré leur précédente défaite face au Sourcier, ils restaient l’élite de l’armée de D’Hara. Au moment où l’un des capitaines qui leur barrait le passage posa une question à l’un des convertis qui se tourna vers l’Inquisitrice dans l’attente de la réponse à donner, celui-ci comprit. Il eut juste le temps de donner l’alarme avant que l’épée de Richard ne le fasse taire à jamais. Toute la garnison se rua sur eux, autant pour toucher la récompense promise par Darken Rahl que pour venger leurs compagnons disparus.
A trois contre vingt, ils auraient peut-être succombés, surtout sans Cara. Mais ils n’étaient plus trois. Les deux convertis furent tués rapidement, mais Richard dut se rendre à l’évidence qu’Arthur n’était pas un novice dans le maniement de l’épée, loin de là. Quant-à Merlin… Le jeune sorcier défendait son prince avec une ardeur décuplée. Non seulement il n’était pas question qu’il arrive quoi que ce soit à Arthur, mais il n’avait plus de raison de se cacher. Il pouvait laisser libre cours à sa magie et il ne se gênait pas. Entre Zedd et lui, il y avait souvent plus de soldats de Rahl en train de « voler » que ceux qui avaient encore les pieds au sol.
Le combat s’acheva et un silence morbide tomba sur la garnison, à peine troublé par les râles des blessés.
- On continue ! intima Richard en récupérant son cheval.
Les autres l’imitèrent et ils reprirent leur route en empruntant le défilé qui menait à la forteresse.

Les cinq voyageurs ne furent pas tellement surpris en voyant une compagnie de soldats garder le pont levis qui menait à la forteresse, pas plus qu’ils ne l’avaient été de ne pas voir de sentinelles sur les hauteurs du canyon qu’ils venaient de traverser. Darken Rahl avait sans doute été prévenu depuis le début de l’attaque de la garnison.
Le petit groupe s’arrêta à une centaine de mètres des soldats qui ne bougeaient pas.
- En maintenant ? demanda Arthur.
- Tu pourrais demander le retour de Cara ? dit Richard à son grand-père.
- Je pourrais…, admit le vieux sorcier. Mais je sens une puissante magie entourer cette citadelle. Je ne sais pas si je pourrais passer outre. Et si je n’y arrive pas, aurais-je une seconde chance ? Je sens mon nouveau pouvoir s’affaiblir au fur et à mesure que mon corps évacue ce que j’ai inhalé.
- Alors ? insista Arthur.
Zedd se tourna vers Merlin.
- Tu vas faire tomber cette barrière magique.
- Moi ?! Mais… Je ne connais pas ce sortilège. Je ne sais pas comment…
- Moi je sais. Tu va réciter la formule que je vais te donner en te concentrant.
- Et si je n’y arrive pas…, commença à s’affoler Merlin qui n’avait jamais contré une magie aussi puissante.
- Tu peux y arriver, lui dit Zedd. Je sais que tu peux le faire, je le sens. Ta magie est très puissante. Tu dois juste la laisser s’exprimer.
Merlin prit une grande inspiration et acquiesça d’un signe de tête. De toute façon il n’avait pas le choix. Le retour d’Arthur à Camelot était subordonné au retour de Cara auprès de ses amis. Et pour que la Mord-Sith revienne, il fallait qu’il donne tout ce qu’il avait.

Richard regarda Arthur et celui-ci comprit quel allait être leur rôle, protéger les deux sorciers. Il sortit son épée et d’un signe de tête indiqua au Sourcier qu’il était prêt. Puis Richard se tourna vers Kahlan, et elle lui confirma par un tendre sourire qu’elle aussi était prête.
Et comme si un signal invisible venait d’être lancé, les soldats de Darken Rahl se ruèrent sur eux. La forteresse ne pouvant sans doute pas contenir autant de chevaux, les soldats étaient à pieds et les trois cavaliers lancés à vive allure firent pas mal de dégâts à leur première charge. Tant qu’ils restaient sur leurs montures, ils avaient un avantage certain.

A l’arrière, Merlin récita une première fois la formule que Zedd venait de lui apprendre, mais la barrière magique ne céda pas et une vague de découragement le submergea. Qu’avait-il espéré ? Un miracle sans doute. Après que Zedd lui ait parlé de la puissance de sa magie, il avait pensé que tout irait vite et bien. La barrière tombait et pendant que le vieux sorcier ramenait son amie, lui pourrait protéger Arthur pendant son combat. Mais voilà, ça ne se passait pas comme ça.
- Recommence, lui intima Zedd. Recommence encore et encore.
Merlin lança un regard inquiet en direction de son prince.
- Fais-lui confiance, dit Zedd, ce n’est pas un enfant, il sait se battre, et surtout, fais-toi confiance.
Merlin se détourna à regret du combat et se concentra à nouveau sur la forteresse et ses défenses magiques, récitant à nouveau la formule de Zedd, la récitant encore et encore.

Les trois combattants auraient dû succomber sous le nombre, mais étrangement ils étaient encore debout et même en selle. Si Arthur trouvait cela étonnant, Richard et Kahlan comprirent très vite que les soldats essayaient de les prendre vivants et ils profitèrent de cet avantage au maximum.
Arthur venait de se défaire de deux nouveaux adversaires et il lança un regard vers les deux sorciers pour voir où ils en étaient, quand il vit trois soldats se précipiter vers eux. Concentrés sur la forteresse, Merlin et Zedd ne semblaient pas avoir conscience du danger qui les menaçait et le prince de Camelot se précipita vers eux. Il faucha le plus lent des trois sans même ralentir sa monture, mais les deux autres stoppèrent leur course pour affronter le cavalier. Et avant qu’Arthur n’ait le temps de comprendre, il se retrouva à terre.
Il fit face à ses deux adversaires, tentant au mieux de se positionner entre eux et Merlin. Les deux soldats attaquèrent en même temps. Arthur para l’une des épées et esquiva l’autre. Au second assaut, il réussit à peu près la même manœuvre, mais de justesse, se laissant glisser à terre pour éviter le coup. Là, il en profita pour attraper une poignée de terre et une fois remis sur ses jambes, il la lança dans les yeux de l’un de ses agresseurs. Ce n’était pas très chevaleresque, mais ils n’étaient pas dans un tournoi ! Momentanément hors de combat, Arthur se tourna vers l’autre. Après deux ou trois attaques que l’autre para, il finit par trouver la faille et lui planta son épée en plein cœur. Mais pendant se temps, son premier adversaire avait retrouvé sa vision et se rua sur le prince. Celui-ci réagit une fraction de seconde trop tard et avant d’avoir pu lever son épée, il sentit le froid de la lame adversaire déchirer sa côte de maille et pénétrer sa chair puis se retirer de façon encore plus douloureuse.
Arthur regarda son flanc ensanglanté. Sa jambe fléchit et il se retrouva un genou à terre à la merci du soldat de Rahl. Il tenta de s’appuyer sur son épée pour se relever, mais en vain. Il savait que pour lui s’était la fin et qu’il allait mourir. Pourtant le soldat hésita un instant. Ses ordres étaient d’essayer de prendre le Sourcier, l’Inquisitrice et le sorcier vivants. Personne ne lui avait parlé des deux autres. Néanmoins, dans le doute, il décida de ne pas achever Arthur. De toute façon, dans son état il n’était plus une menace. Il abandonna donc le prince de Camelot à son sort et se tourna à nouveau vers son premier objectif, Zedd. Voyant son adversaire indécis, Arthur essaya à nouveau de se redresser. Et quand il y parvint, le soldat lui tournait le dos et s’éloignait en direction de son valet. Et cette vision lui glaça le sang encore plus. Les deux sorciers étaient perdus dans leurs incantations et totalement vulnérables.
Si Arthur Pendragon ne devait croire à la magie qu’une seule fois dans sa vie, c’était maintenant ou jamais. Il était très faible et le soldat courait. Il leva son épée par-dessus son épaule comme un javelot et la lança. Qu’elle chance avait-il de réussir ? Aucune sans doute. Pourtant l’épée alla se ficher entre les omoplates du soldat qui tomba comme une masse. Quelle magie avait bien pu agir ? Celle de Merlin ou celle de son cœur ? Cette pensée l’effleura un instant alors que son regard se voilait sur le visage du jeune sorcier dont la concentration faisait ressortir la beauté. Vision qui se dissipa bien trop vite alors que l’obscurité l’envahissait.

Richard et Kahlan avaient eux aussi perdu leurs montures et le combat était devenu bien trop inégal pour pouvoir être gagné. Sans les ordres de les avoir vivants, ils seraient morts depuis longtemps et bientôt ils seraient prisonniers. Dans sa forteresse surprotégée par la magie, Darken Rahl n’avait sans doute pas toute une armée à sa disposition, nul besoin. Il avait envoyé tous ceux qu’il avait dans cette bataille. Il y avait peu de chance de voir d’autres soldats arriver et Richard et Kahlan s’accrochaient encore à l’espoir de la réussite de Zedd.
Les soldats restants qui les encerclaient marquèrent une pause. Avec ces ordres de les prendre vivants, leurs rangs étaient décimés et ils commençaient à se demander s’il ne valait pas mieux les tuer au risque d’encourir la colère de leur maître plutôt que de mourir là. Mais fallait-il encore que Rahl ne les tue, parce que s’il contentait de les torturer… Les cris de douleurs de la Mord-Sith qui était prisonnière leurs revinrent en mémoire.
Richard profita de ces quelques minutes d’indécision de la part des soldats pour jeter un œil vers les deux sorciers, espérant voir apparaître Cara à tout instant. Mais ce qu’il vit fut la chute d’Arthur. Une profonde tristesse envahie le Sourcier ainsi que de la culpabilité. S’il avait demandé à Zedd de le renvoyer chez lui plutôt que de ne penser qu’à Cara… Mais c’était trop tard. Toutes les magies du monde n’y changeraient rien. Et se fut encore plus déterminé qu’auparavant qu’il fit de nouveau face aux soldats de son cher demi-frère.

Merlin n’en pouvait plus. Il psalmodiait encore et encore cette incantation en y mettant toute sa foi. Il avait l’impression de le faire depuis des heures. Il n’entendait même pas le bruit du combat. Il était hors du temps et de l’espace. Pourtant, à un moment une violente douleur lui transperça le cœur et il se sentit fléchir. Quand il ouvrit les yeux, il constata qu’aucune arme de l’avait frappée. Il était à genou, le buste penché en avant, en appui sur ses deux mains. Il était essoufflé et en nage.
- Merlin ! Tu as réussi ! s’exclama Zedd près de lui.
Le jeune sorcier fit un effort pour tourner la tête vers son ainé et fut surpris de voir celui-ci retenant contre lui une jeune femme blonde. Elle était très peu vêtue et si Merlin n’avait pas été si épuisé, il en aurait sans doute rougi jusqu’à la racine des cheveux. Mais les marques de coups et les traces de sang qui la maculaient, ne donnaient pas envie de la dévisager malgré son indéniable beauté. Merlin avait fait sauter la barrière magique le temps que Zedd la ramène.
- Vous en avez mis du temps, murmura Cara affalée contre le vieil homme.
- Désolé ma belle. Mais il va falloir que tu t’accroches encore un peu. On n’est pas tout à fait hors de danger. Merlin ! J’ai encore besoin de toi.
Le jeune sorcier leva les yeux vers les combats et vit Richard et Kahlan sur le point de succomber. Mais ce qui le paniqua le plus fut de ne pas voir Arthur. Malgré sa fatigue, il se redressa et scruta le champ de bataille pour voir le soleil se refléter sur l’armure de son prince. Et il comprit la douleur qu’il avait ressenti un instant plus tôt, celle de son cœur en train de se briser. Il voulut hurler le nom d’Arthur mais aucun son ne put sortir et il se précipita dans sa direction.
Voyant cela, deux soldats s’écartèrent du groupe qui s’occupait du Sourcier et de l’Inquisitrice, pour se précipiter à sa rencontre. Merlin les balaya d’un simple regard, avant de s’effondrer auprès d’Arthur. Il retourna doucement son corps pour voir une lugubre coulée de sang s’épancher de la plaie.
- Arthur… ? appela Merlin d’une voix brouillée par les sanglots qu’il sentait monter en lui.
La tête du prince tourna légèrement dans sa direction, signe qu’il était en vie, mais il n’émit aucun son et n’ouvrit même pas la bouche.
- Je vous interdis de mourir ! s’écria Merlin.
Une grande colère ainsi qu’un profond sentiment d’injustice s’emparèrent de lui, reléguant sa peine au tréfonds de son cœur et de son âme. Pourtant, il se concentra, oubliant sa fatigue, et récita une incantation de guérison. Et il échoua. L’affolement commença à s’emparer de lui. Il essaya de se calmer et récita une nouvelle fois la formule, mais toujours en vain. C’était la troisième fois qu’il n’arrivait pas à guérir Arthur ! Pourquoi ? S’il y avait bien une personne au monde qu’il voulait sauver, c’était lui.
- Alors pourquoi… ? murmura Merlin effondré.
- Pourquoi quoi ? demanda Zedd et s’agenouillant près de lui et d’Arthur.
- Pourquoi je n’arrive pas à sauver Arthur ? Pourquoi mes sorts de guérison ne marchent pas avec lui ? demanda le jeune sorcier avec colère.
- Parce que cette magie fait appel à ce qu’il y a de plus personnel et de plus intime entre deux êtres. Plus tu es proche de la personne que tu veux soigner plus c’est difficile. Il faut savoir doser tes sentiments afin qu’ils ne soient ni trop forts et qu’ils affaiblissent ta magie, ni trop faibles et qu’ils affaiblissent ta volonté.
Et sans attendre de réponse le sorcier du 1er ordre lança à son tour une incantation de guérison. Merlin détacha son regard du corps inerte du prince pour le porter sur le visage concentré du vieil homme. Ce faisant, un mouvement au coin de son œil attira son attention et il vit Cara, si frêle et si vulnérable avec toutes ses blessures, tenir tête à deux soldats. Merlin leva un bras et envoya les deux hommes s’écraser plusieurs mètres plus loin. La jeune femme se tourna vers lui et le remercia un hochement de tête avant de s’emparer des épées de ses deux assaillants et de se précipiter pour aider Richard et Kahlan.
La peine et la colère se disputaient le corps et l’esprit de Merlin. Et dans cet état, Zedd venait de lui dire qu’il ne pouvait être d’aucune utilité pour son prince. Néanmoins, il y avait là d’autres personnes qui ne méritaient pas de mourir. Il se leva, laissant Arthur au soin de Zedd et se tourna vers le cercle de plus en plus restreint des combattants. Et Merlin laissa sa colère s’exprimer.
Quelques minutes plus tard, la plupart des soldats étaient à terre et le peu qui tenaient encore debout s’enfuyaient vers la forteresse pour y trouver refuge. Richard, pas tout à fait certain de ce qu’il venait de se passer, aida Kahlan à se relever, et vint soutenir Cara sur le point de s’effondrer. Puis ils se tournèrent vers le jeune magicien et le regard qu’ils portèrent sur lui était à la fois emprunt de gratitude et de respect. Tout ce qu’il avait toujours désiré, tout et seulement cela. Un monde où il pouvait être lui, mais un monde sans Arthur.
ARTHUR !
L’espace d’un instant Merlin l’avait presque oublié, quand soudain il sentit une poigne de fer se poser sur sa nuque, mais sans serrer.
- Voici donc le vrai Merlin, laissa tomber Arthur debout près de lui.
Il aurait voulu lui répondre, mais il savait que la moindre parole risquait de sonner comme une justification. Et même s’il était aux anges de voir Arthur guéri, à cet instant, après ce qu’il venait de se passer, il ne voyait pas pourquoi il devrait se justifier d’être lui. Mais rapidement, l’euphorie précédente laissa place au doute, puis à la peur. Peur que vint concrétiser Zedd.
- Il faut que je vous renvoie pendant que je le peux encore et que Rahl ne lance pas d’autres adversaires contre nous.
- Bien ! dit Arthur en se tournant vers le vieil homme.
- Mais bien sûr, tu peux rester avec nous si tu veux, Merlin, précisa Zedd. Je serai ravi de t’enseigner tout ce que je sais.
- Tu es le bienvenu, confirma Richard.
Arthur lança un regard noir au Sourcier et celui-ci ne sut comment l’interpréter, tout comme l’Inquisitrice. Elle pouvait lire dans le cœur du prince et celui-ci était loin de vouloir voir mourir Merlin. Pourtant, c’était ce qu’il risquait de lui arriver s’il retournait à Camelot. En proposant à Merlin de rester, Richard et elle ne pensait qu’à lui sauver la vie tout en évitant à Arthur de devoir commettre un acte qu’il réprouvait au plus profond de lui.
- Merlin ? interrogea Arthur attendant sa décision.
- Je rentre à Camelot, répondit celui-ci. Là est ma place et nulle part ailleurs.
Il s’approcha du Sorcier du 1er ordre et le remercia de ses conseils avant de lui murmurer quelque chose à l’oreille, puis il retourna auprès d’Arthur.
- N’oublie pas Merlin. La magie est une question d’équilibre entre ton cœur et ton esprit.
Et sur ces dernières paroles, Zeddicus Zul’Zorander, émit le souhait que le prince Arthur Pendragon et son sorcier de valet, Merlin, soit renvoyés séance tenante à Camelot et que le prince…

Ils n’étaient plus là.
- Tu penses que ça a marché ? demanda Richard.
- Douterais-tu de moi ?
- Non… bien sûr que non, Zedd !
- Et bien tu devrais. Je sens bien que j’étais au bout de ce pouvoir, mais je pense les avoir bien renvoyé chez eux. Par contre, pour ce qui est du souhait de Merlin que j’ai rajouté… je ne sais pas. De toute manière, on ne peut plus rien pour eux maintenant. Alors si on décampait de là avant que quelqu’un de cette fichue forteresse ne réagisse ?

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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG
MessagePosté: 04 Sep 2012 17:18 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Arthur et Merlin perçurent les sons avant les images. Des bruits de combat et des cris. Un instant, Merlin pensa que Zedd avait échoué et qu’ils étaient toujours dans les Contrées du Milieu. Mais quand sa vision lui revint également, il vit qu’ils étaient revenus à Camelot, sur le terrain d’entraînement d’où ils étaient partis.
- Arthur ! s’exclama messire Léon en se précipitant vers lui. Mais… mais où étiez vous passé ?
Merlin avait espéré un bref instant qu’ils soient revenus à l’exact moment de leur départ, ce qui fait que leur escapade serait passée inaperçue. Mais non. Il suffisait de voir leur état lamentable pour le comprendre.
- Oh mon Dieu ! s’exclama à nouveau messire Léon en regardant Arthur. Vous êtes blessé ! Qu’on aille chercher Gaius immédiatement !
Arthur regarda sa cotte de maille rougie et inséra un doigt dans la déchirure laissée par l’épée. Puis il ramena sa main ensanglanté d’un air perplexe.
- Non. Je ne suis pas blessé. Ce sang n’est pas le mien.
- Mais enfin ! Vous avez disparu il y a trois jours pendant l’entraînement et vous réapparaissez soudain ! Où étiez-vous ? Avez-vous livré bataille ? Et par quelle magie est-ce arrivé ?
Arthur fronça les sourcils devant les questions de son chevalier.
- C’est… flou dans mon esprit. Merlin !
- Oui Sire ?
- De quoi tu te rappelles ? demande Arthur.
- Euh… c’est pas très clair non plus pour moi, répondit Merlin évasif.
- Je me demande pourquoi je t’ai posé la question. Va me préparer un bain ! Et tâche d’en prendre un toi aussi, tu risques de salir l’eau rien qu’en la regardant. Et va me chercher à manger, je meurs de faim.
Puis il planta là toutes les personnes présentes et se dirigea vers le château devant les regards médusés de messire Léon et des autres chevaliers. Seul Merlin jubilait intérieurement. Zeddicus avait réussi ! Merlin lui avait demandé un petit souhait supplémentaire, à s’avoir qu’Arthur oublie tout de cette mésaventure. Et ça avait marché. Pourtant, pendant qu’il regagnait à son tour le château, il se demanda si cette perte de mémoire était une bonne chose. Tout ceci aurait pu être l’occasion de se dévoiler enfin. « Et aussi de finir sur le bûcher » lui murmura la voix de la raison. Et Merlin se raccrocha de nouveau à elle. Il n’était pas encore temps. Il suffisait de voir comment Arthur s’en était pris à Richard quand celui-ci lui avait vanté les bienfaits de la magie, pour comprendre que le fils d’Uther n’était pas encore prêt à admettre certaines choses.

L’heure suivante au château de Camelot avait été un véritable capharnaüm. Entre Uther fou de joie de savoir son fils vivant mais qui voulait tout de même savoir quel était le satané sorcier à l’origine de ça, Gaius appelé au chevet d’un Arthur ensanglanté mais sans blessures, le personnel et les chevaliers qui faisaient déjà courir les rumeurs les plus invraisemblables, Merlin avait préparé le bain de son prince, puis s’était lui-même débarbouillé en avalant une pomme avant de passer en cuisine pour ravitailler le « crétin » royal.

Merlin avait juste croisé Gaius, pas eu le temps de répondre à son regard interrogateur et filé aussi vite que possible. Pourtant, il avait l’impression d’avoir mis un siècle à arriver devant la porte des appartements d’Arthur avec son plateau en équilibre sur une main. De l’autre, il ouvrit la porte sans frapper, comme souvent, s’attendant à voir son prince fulminer contre lui et sa lenteur.
Mais non. Le silence de la pièce n’était brisé que par le crépitement du feu dans l’âtre. Arthur était assis devant la table vide et jouait avec sa dague, la faisant tourner et retourner sur sa pointe jusqu’à faire sauter des éclats de bois. Merlin ne l’avait jamais vu s’en prendre à ce meuble de cette façon, mais il ne s’en inquiéta pas plus que ça. Malgré l’attitude presque désinvolte qu’il avait affichée lors de leur réapparition à Camelot, il était évident que ce qu’il s’était passé devait l’inquiéter, surtout qu’il ne se rappelait de rien.
- Vous faites des progrès. Vous vous êtes habillé tout seul… et presque comme il faut, dit Merlin en posant le plateau devant lui.
Mais la boutade du valet tomba à plat et ne tira ni sourire, ni répartie cinglante à Arthur.
- Arthur ? Vous allez bien ? s’alarma Merlin.
L’interpellé sembla réfléchir à la question, puis se tourna vers son valet et lui demanda en retour :
- Tout ça ne te perturbe pas ? Nous avons disparu pendant trois jours. Nous avons… j’ai manifestement livré combat et aucun de nous ne se rappelle de quoi que ce soit et ça ne te dérange pas plus que ça ?
Merlin n’essaya pas de concocter une réponse cohérente. De toute façon, du moment que la magie entrait en ligne de compte, c’était inutile. Il se contenta de faire ce qu’il faisait le mieux dans ces cas-là, à savoir jouer les « idiots ».
- C’est vrai que quand on y pense, il ne se passe jamais rien de particulier à Camelot, railla Merlin. Pas d’eau qui se transforme en sable, de squelettes qui attaquent avec des épées, de château qui s’endort, de dragon… Une vie morne et sans surprise, en fait.
- C’est vrai, répondit Arthur. Tellement de choses étranges se sont passées à Camelot depuis quelque temps. Depuis… laisse-moi réfléchir… depuis ton arrivée il me semble…
Merlin se figea. Une parade ! Il fallait qu’il trouve une parade et vite. Une réponse, même stupide, surtout stupide, c’était ce qu’Arthur attendait. Mais après ces trois jours passés dans les Contrées du Milieu et le combat qu’il avait livré contre la magie de la forteresse de Darken Rahl, Merlin était épuisé. Il cherchait encore une réponse, quand Arthur se leva, sa dague en main. Merlin fit un pas en arrière, puis un second. Fuir était un aveu de culpabilité, il le savait, mais son instinct prenait soudain le dessus sur la raison.
- Arthur ! finit par s’écrier Merlin. Mais qu’est-ce qu’il vous prend. C’est moi, Merlin ! Vous savez votre valet… un peu idiot.
« N’en rajoute pas, Merlin, surtout n’en rajoute pas » lui murmurait la voix de la raison, mais trop tard.
- Idiot ? Je commence à le penser, répondit Arthur en continuant à avancer.
Merlin fit un autre pas en arrière avant se sentir l’un des montants du lit royal dans son dos. Il ne pouvait plus reculer, et Arthur en profita pour lui poser la pointe de sa dague sur le cou.
- Zedd pouvait tout, lâcha Arthur. Tu aurais pu lui demander de me faire tout oublier.
L’espace d’un instant, Merlin se demanda si Zedd n’avait pas pu ou pas voulu faire qu’Arthur oublie toute cette histoire. Mais ça n’avait pas réellement d’importance. Une autre histoire prenait finalement fin, celle de sa vie à Camelot, celle de sa vie tout court. Tendu à l’extrême sous la pression de la dague, son corps se relâcha doucement. Puis il se redressa et fixa Arthur dans les yeux. Il allait mourir, soit, mais pas en victime, pas en valet servile, non, il mourrait en sorcier.
Les deux hommes s’affrontèrent du regard un long moment, puis Arthur, contre toute attente, se détourna de Merlin. Il retourna vers la table, regard sans trop d’intérêt le copieux repas, et repoussa le plateau. Il s’assit sur le rebord de la table et fixa à nouveau son valet, jouant toujours avec sa dague. Merlin, stupéfait de cette réaction, n’avait pas esquissé le moindre mouvement.
- Pourquoi es-tu encore là ? demanda soudain Arthur.
Merlin regarda la porte, puis de nouveau le prince. Arthur pouvait très bien lancer le poignard et le crucifier sur la porte, mais ce n’était pas dans son caractère de tuer par derrière. Alors, pourquoi ?
- Quoi ? Tu veux te venger avant ? demanda Arthur devant l’hésitation de Merlin.
- Non ! s’exclama celui-ci. Bien sur que non !
- Vraiment ? Même pas un petit peu ? Après tout ce que je t’ai fais subir, ne me dit pas que tu ne voudrais pas me faire payer ? Rappelle-toi tout ce que je t’ai jeté à la tête…
- Je n’ai nul désir de vous faire du mal Arthur, répondit Merlin d’une voix tremblante.
- MAUVAISE REPONSE ! hurla Arthur.
Et tel un diable qui sort de sa boite, il se précipita sur son valet et lui pointa à nouveau sa dague sur la gorge.
- Je t’ai frappé, enfermé, humilié… et tu veux me faire croire que tu ne m’en veux même pas un petit peu ?
Les yeux de Merlin étaient trop brillants et sa lèvre inférieure tremblait légèrement. Son corps s’était à nouveau tendu, mais il ne fit aucun geste. Qu’avait-il espéré ? Un miracle sans doute, mais celui-ci n’avait pas eu lieu.
- Je ne vous en veux pas Arthur, répondit Merlin dans un souffle.
- MAUVAISE REPONSE ! hurla à nouveau le prince.
« Donne-moi une raison d’en finir, Merlin » pensait Arthur « Donne-moi une raison d’en finir maintenant et pas sur le bûcher ». L’idée même de voir Merlin dévoré par les flammes lui était insupportable. L’idée même de voir mourir Merlin lui était insupportable. Mais il n’avait pas le choix. Merlin était un sorcier et il devait mourir.
- VENGE-TOI ! Je t’en laisse l’occasion, alors venge-toi !
« Lève la main sur moi, que je puisse en finir ».
Mais tout ce qu’il obtint de Merlin ce fut des larmes. Plus elles ruisselaient sur ses joues, plus Arthur sentait sa volonté fléchir. Puis, contre toute attente, Merlin fit un geste dans la direction du prince, levant sa main vers lui et Arthur raffermit sa main sur la poignée de son arme. Il regardait la bouche de son valet, s’attendant à tout instant à la voir remuer et réciter une quelconque formule. Mais Merlin n’ouvrit pas la bouche. Il se contenta de poser sa main sur la joue d’Arthur. Surpris, celui-ci eut un mouvement de crispation et la pointe de la lame vint entailler la peau de Merlin faisant couler une larme de sang sur la peau laiteuse du jeune homme.
- Vous voulez savoir ce que j’ai envie de vous faire pour toutes ces années à vous avoir supporté ? demanda Merlin d’une voix où perçait nul ressentiment.
Merlin avait finalement compris qu’Arthur avait besoin d’une excuse pour le tuer. Et il allait lui donner. Mais il était totalement incapable de lui faire le moindre mal. Alors il trouva la solution pour les contenter tous les deux. Puisque le poignard empêchait Merlin de bouger, celui-ci fit glisser sa main de la joue d’Arthur à sa nuque et l’attira à lui. Tout ce qu’il espérait, c’était y arriver avant que son prince ne réagisse. Et quand les lèvres d’Arthur se posèrent sur les siennes, il sut qu’il pouvait partir en paix.

Merlin était un sorcier ? Oui, bien sûr… Il ne le savait pas, l’avait toujours su… Il devait le tuer, l’aimer… Il devait le tuer. Arthur pointa son épée sur le cœur de son valet. Celui-ci baissa les yeux sur la lame.
- C’est votre devoir, dit Merlin en écartant les bras en signe de reddition.
… l’aimer…
Arthur baissa son épée, s’approcha de Merlin et posa doucement ses lèvres sur les siennes. Elles étaient douces et chaudes, et surtout un léger souffle s’en échappait à chacune de ses respirations.


« Un rêve » pensa Arthur « ce n’était qu’un rêve… » Un rêve prémonitoire ? Il devait le tuer… l’aimer…

Arthur accentua la pression de sa bouche. Il pouvait sentir sur ses lèvres le goût salé des larmes de Merlin. Il n’entendit pas la dague rebondir sur le sol en pierre. Il n’entendait plus rien à part les battements de son cœur.
Et alors que la pensée que Merlin méritait le bûcher s’estompait peu à peu, c’était son propre corps qu’il sentait s’embraser.

Il devait… l’aimer…


FIN

Bon, si quelqu'un est arrivé au bout de cette fic ( un courageux ou un fou), ça serait gentil de me dire ce qui n'allait pas, histoire que je m'améliore pour les suivantes :wink:

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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG
MessagePosté: 10 Mai 2013 22:39 
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Le slash, kesako ?

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Alors voyons, qu'est-ce qui n'allait pas ? ben pour moi... RIEN :D . Une fiction très bien ficelée et agréable à lire.


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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG
MessagePosté: 12 Mai 2013 08:40 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Merci beaucoup Briska !

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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG
MessagePosté: 12 Mai 2013 14:36 
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Oh misère, oh misère, oh misère !
BON SANG !

Tu m'as fait vraiment peur sur la fin. Avec Merlin et la dague appuyé sur son cou, j'étais à deux doigts de vociférer mon mécontentement et j'allais répondre "LA FIN !!!" à la question "Qu'est-ce qui n'allait pas ?". Fort heureusement, la fin est tout autre que celle que j'avais imaginé, gros OUF !

Je suis très surprise parce que je me suis lancée dans cette fiction un peu par hasard (le hasard étant que je procrastine pour ne pas bosser mes partiels :roll:) & que je me suis retrouvée happée par l'histoire. Cette fiction est tellement prenante que je crois en avoir oublié de respirer à un moment ou à un autre. Et que présentement, mon coeur tambourine dans ma poitrine (la faute à la fin, ça ! On a pas idée de me faire une frayeur pareille !!).
Je ressens toujours une certaine appréhension avant de commencer un cross-over parce que je trouve ça extrêmement difficile de faire coïncider les deux univers. De plus, j'avoue que ça fait un petit moment que j'ai vu The Legend of the Seeker donc je ne me rappelais absolument pas les termes de "Contrées du Milieu", "l'armée D'Hara", "Mord-Sith", j'ai mis un moment à comprendre où j'avais atterri. Et ici, les deux univers se rejoignent parfaitement. On prend des éléments de l'un, on l'incorpore dans l'autre et ça ne dérange absolument pas la lecture. J'ai beaucoup aimé que tu fasses référence à certains éléments qui se sont passés dans la série de Merlin, que tu en parles dans l'univers de The Legend of the Seeker. L'histoire en restait totalement cohérente et durant ma lecture, j'ai eu le sentiment que toutes les pièces du puzzle se mettaient en place et que ces deux univers étaient faits pour interagir. Donc pour réussir à faire ressentir ça à tes lecteurs, je te tire mon chapeau bas. Tu as une écriture très agréable à lire. Tu manies à la perfection les descriptions d'action (c'est quelque chose dont je suis très admirative, cette faculté à pouvoir décrire une action, donner le sentiment que le lecteur la voit se dérouler devant ses yeux, qu'elle ne traîne pas en longueur, qu'elle donne une rythme effréné au récit), je sentais mon coeur s'accélérer dans les moments clés. De plus, tu as une bonne psychologie de tes personnages. Le fameux changement magique qu'ont subi Arthur et Richard ne m'a pas semblé sortir de nul part. J'ai mis un peu de temps à comprendre d'où ça venait mais je n'ai pas eu le sentiment que ça faisait changement soudain de réaction. Je ne sais pas trop comment l'expliquer. Je trouvais juste que ça entrait bien dans la catégorie des tensions sexuelles provoquées par la "haine" et l'agacement :lol:

Concernant l'histoire en elle-même, elle est vraiment très prenante. On suit leurs aventures avec beaucoup de plaisir. J'ai énormément aimé le dévouement sans faille de Merlin, toujours prêt à tout pour sauver son prince. Et lorsqu'il se retrouve totalement impuissant lorsque Arthur est blessé, sa détresse est tellement grande, son désespoir se mélange à sa colère et à sa fatigue, ce sont des émotions très puissantes, qui frappent le lecteur de plein fouet. Ça m'a bien amusée de lire que Zedd était responsable de toute cette pagaille (soit dit en passant, ton titre est absolument divin ! Complètement en phase avec ta fiction ~). La relation Merthur est vraiment complexe. Une sorte de "je t'aime, moi non plus". Arthur devrait détester Merlin mais ce n'est pas possible. Merlin est bien trop attaché à son "crétin" royal pour lui faire le moindre mal. Il s'efforce encore et toujours de le protéger, il ne cherche même pas à rester dans le monde du Sourcier alors que s'il se rend à Camelot, il sait qu'il va mourir. Bref', en soi, c'est vraiment beau. Triste mais beau. Cet engagement sans faille envers quelqu'un. Et la fin, alala, cette fin. Elle m'en aura faite ressentir des émotions. Elle m'en aura faite voir de toutes les couleurs. Ce talent que tu as pour inverser la situation dans les toutes dernières lignes, c'est époustouflant ! Les derniers paragraphes font monter la pressure de manière assez conséquente, on est en haleine avec ce terrible questionnement : "Arthur a -t-il vraiment oublié ?" Non. Suivi de : "Que va-t-il faire maintenant qu'il sait la vérité ? Va-t-il tuer Merlin ?" Et tout ce mélange d'émotions qui suit ces interrogations, la réaction de Merlin (!), ce que Arthur décide de faire, on est à la limite de la crise d'hystérie, attendant le verdict et soudain, boum badaboum, le truc tant attendu est arrivé, on a peine à y croire tellement on ne l'attendait plus :lol:.

En somme, coup de coeur quoi ♥


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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG
MessagePosté: 12 Mai 2013 15:55 
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Slash ou non, telle est la question...
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Localisation: Plusssssss Ultra !!
Richard et Arthur :shock: oh le choc :lol: :lol: Ce qui n'allait pas :?: Pour moi tout allais super bien meme si j'ai crus faire un infard quand tu nous a mis les deux idiots enssemble mais sa se fini bien pour arthur et merlin alors :bravo: :bravo: :bravo: :bravo:

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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG
MessagePosté: 13 Mai 2013 11:35 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 25 Avr 2009 12:50
Messages: 442
:reviews:

Aunbrey, je ne m'attendais pas à un tel commentaire :oops:
Je sais que les crossovers ne sont pas prisés par tous, alors que moi j'adore, mais j'avais l'impression d'avoir loupé mon coup totalement sur cette fic alors que j'ai pris un réel plaisir à l'écrire et à faire coïncider les deux univers. En plus, dans Seeker, je trouvais assez compliquer de slasher Richard (je le voyais décidemment pas avec son frère, et encore moins avec Zedd), donc j'ai trouvé ce petit subterfuge pour qu'il apparaisse sur le forum :wink:
Quant à Merlin et Arthur, je n'en suis pas encore à les faire s'entretuer (sinon je crois que je me ferais lyncher par pas mal de membre du forum), mais je suis heureuse que tu y ais cru jusqu'au bout !

Merci encore à tous !

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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG
MessagePosté: 13 Mai 2013 18:31 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 09 Déc 2011 13:28
Messages: 1698
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Atalante a écrit:
alors que moi j'adore, mais j'avais l'impression d'avoir loupé mon coup totalement sur cette fic

Ben je ne sais pas ce qu'il te faut alors pour que tu sois satisfaite de tes écrits :shock:
Nom d'un pimousse !

Et je suis d'accord que dans The Legend of the Seeker, il est difficile de "shipper" Richard avec un autre personnage, c'est d'ailleurs pour cette raison que l'idée d'un cross-over entre cette série et celle de Merlin me plaisait bien !

Tout ça pour ronchonner que vraiment, cet écrit est trop parfait pour que tu n'en sois pas satisfaite ~


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 Sujet du message: Re: Zedd comme zizanie–Merlin BBC/Seeker –Arthur/Merlin– PG
MessagePosté: 13 Mai 2013 18:38 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Messages: 3585
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Aunbrey a écrit:
Tout ça pour ronchonner que vraiment, cet écrit est trop parfait pour que tu n'en sois pas satisfaite ~


En tant que bétalectrice de cette fic je dois dire que je suis tout à fait d'accord avec toi Aunbrey!! Ce cross over est merveilleusement bien écrit, et je l'ai re re-lu avec plaisir!!

Chunhua.

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"Which part of 'I'm a genius' aren't you getting?" Nikola Tesla (Sanctuary)

"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

"-You did it Markus!
- We did it. This is a great day for our people! Humans will have no choice now. They'll have to listen to us" Markus & Connor, Detroit Become Human.

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