Forum - Le Monde du Slash

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MessagePosté: 24 Avr 2005 16:15 
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Je ne sais pas s'il y a quelqu'un qui lit cette fic mais voici la suite, au cas où... La fic est terminée donc, dès que j'ai une review, je vous mets le reste.

Cybelia.

----------------

Le lundi matin, alors qu’Ephram fermait le cadenas de son casier, il entendit une voix familière l’interpeller. Il se retourna, anxieux, faisant face à Amy. Si les yeux de la jeune fille avaient pu lancer des flammes, Ephram se serait fait rôtir comme un poulet.
— C’est vrai ce que Bright m’a raconté ?
— Ca dépend de ce qu’il t’a dit, répondit le jeune homme, prudent.
— Que Colin lui a cassé la figure.
— Oui, c’est vrai.
— Qu’est-ce que vous lui aviez fait ?
Ephram sentit la colère monter en lui.
— Rien ! Tu dois admettre qu’il a un problème !
— Il va bien !
— Alors, qu’est-ce que tu fais là à me parler ? Va plutôt rejoindre ton si formidable petit-ami qui a failli me casser le bras et qui a tabassé son meilleur pote !
Sans lui jeter un regard, Ephram s’éloigna rapidement d’Amy et alla s’enfermer dans les toilettes des hommes. Il s’était attendu à une confrontation avec Colin, pas avec sa petite-amie. Il se sentait de plus en plus perdu, n’arrivant plus à se situer dans le tourbillon de ses sentiments contradictoires. Il resta là un long moment, jusqu’à ce que la sonnerie stridente marquant le début des cours ne le rappelle à l’ordre.

En rentrant chez lui après la fin des cours, Ephram eut la surprise d’y trouver Matt. Celui-ci lui expliqua :
— Le récital est samedi prochain et j’ai pensé qu’on pourrait choisir ensemble ce que tu vas jouer.
— Bonne idée, sourit le jeune homme, espérant que ça lui changerait les idées et lui éviterait de penser à Colin et à Amy.
Il posa son sac à dos et s’assit au piano. Matt s’installa dans un fauteuil tout près et attendit.
— J’ai pensé jouer cette sonate, proposa Ephram en commençant à jouer.
Alors qu’il entamait la deuxième mesure, son professeur l’interrompit.
— Que se passe t’il ? Tu manques de souplesse aujourd’hui.
Le jeune homme baissa les yeux, ennuyé. Matt s’approcha et posa une main sur son épaule, justement celle qui avait été blessée. Il frissonna et s’écarta doucement.
— Je me suis démis l’épaule jeudi soir.
— Excuse-moi, souffla Matt.
— Tu ne pouvais pas savoir. Seul mon père est au courant.
— Tu as mal ?
— Non, mais c’est encore un peu engourdi.
Devant l’air alarmé de son professeur, Ephram le rassura :
— Je pourrais jouer samedi, y’a pas de problème.
— Tu es sûr ?
— Absolument.
— Ok. Bon, je crois que cette sonate sera parfaite. Demain soir, on se réunit au théâtre pour préparer le programme. A dix-huit heures.
— J’y serai, sourit Ephram.
Matt le dévisagea un moment, puis souffla :
— Il y a autre chose, n’est-ce pas ?
— Non, non, rien ! répondit le jeune homme un peu trop vite.
— Tu sais que tu peux tout me dire, je n’en parlerai pas à ton père. C’est à cause d’une fille ?
Ephram rougit et détourna le regard. Comme il ne répondait pas, Matt vint s’asseoir près de lui et lui prit le menton pour l’obliger à le regarder :
— Tu ne veux pas m’en parler ?
Le jeune homme était tétanisé. Il était secoué par deux envies contradictoires : fuir à toutes jambes et s’enfermer dans sa chambre… ou goûter les lèvres si tentantes desquelles il n’arrivait à détacher les yeux. Matt sembla s’en rendre compte car il sourit :
— C’est un garçon alors ?
Ephram rougit encore plus, s’en voulant d’être aussi transparent. Son cœur se mit à tambouriner comme un fou dans sa poitrine lorsque Matt s’approcha un peu plus, prenant la décision pour lui. Leurs lèvres se rencontrèrent dans un frôlement, à peine une caresse, mais cela suffit pour qu’un frisson violent traverse l’échine du jeune homme. Souriant, Matt s’éloigna, le laissant immobile, encore sous le choc. Alors que le professeur allait parler, on sonna à la porte. Ephram mit quelques secondes à réaliser, puis se leva, encore chancelant de ce qui venait d’arriver. Il ouvrit et se trouva face à sa petite sœur et à Nina, leur voisine.
— Bonsoir Ephram. Je te ramène Délia. Je dois aller faire une course en ville.
— D’accord. Merci.
La fillette salua Nina, puis entra, se dirigeant vers le salon d’où Matt sortit.
— Je vais te laisser Ephram, sourit le professeur. On se voit demain au théâtre ?
— Oui… oui… balbutia le jeune homme. A demain.
Une fois seul avec sa sœur, Ephram se laissa tomber sur le sofa, vidé. C’était comme si on lui avait aspiré le cerveau. Il ne pouvait plus réfléchir, sentant seulement la douceur des lèvres de Matt sur les siennes, comme si elles étaient toujours présentes. Ce ne fut que lorsque Délia lui sauta sur les genoux qu’il sortit de sa torpeur.
— Ca ne va pas ? demanda la fillette.
— Je… je ne sais pas…
— Moi, je sais ce qui te ferait du bien !
— Ah ? Et c’est quoi ?
— Une partie de jeu vidéo !
Ephram sourit. Une bouffée de tendresse l’envahit. Il ne pouvait résister au regard de sa petite sœur qui lui rappelait tant celui de leur mère. Il accepta donc, essayant ainsi de chasser ses idées dérangeantes jusqu’au moment où il se retrouverait seul dans sa chambre.

***

Le récital allait commencer dans quelques minutes. Ephram parcourait les coulisses du théâtre, cherchant Matt à qui il voulait remettre un cadeau. Lorsque son professeur lui avait appris, quelques jours plus tôt, qu’il allait partir définitivement pour Londres, il avait été déçu et peiné, mais il s’était vite rendu compte que ça ne pourrait que l’aider à oublier ce qui s’était passé entre eux. Ephram ouvrit une porte, mais la pièce était vide. Il avança encore et ouvrit la suivante. Ce qu’il vit à l’intérieur le figea. Il referma doucement la porte, puis quitta les coulisses, jetant au passage le cadeau pour Matt dans une poubelle.
Les applaudissements auraient du lui réchauffer le cœur, mais après ce qu’il avait vu, il sentait que rien ne pourrait le soulager tant qu’il n’aurait pas eu une franche discussion avec son professeur de piano. Alors que son père le félicitait, il lui expliqua qu’il devait aller dire « au revoir » à Matt et qu’il les rejoindrait à la petite fête donnée en l’honneur des jeunes artistes de la ville un peu plus tard.
Ephram trouva Matt sur scène, caressant distraitement le piano. En entendant son élève entrer, il leva les yeux et sourit :
— Tu as été formidable, Ephram.
— Ne sois pas hypocrite avec moi ! Je t’ai vu avec Kate !
Matt ne répondit pas, mais ne parut pas le moins du monde ennuyé.
— Pourquoi tu m’as fait ça ?
— Quoi ? Tu es jaloux ? Je fais ce que je veux !
— Tu as couché avec elle ?
— Ca ne te regarde pas, Ephram !
— Si, ça me regarde ! Pourquoi tu m’as embrassé ? Elle ne te suffisait plus ? Ou bien, tu t’es dit qu’après avoir essayé une lycéenne, tu te laisserais bien tenter par un lycéen ?
Matt soupira, visiblement agacé par l’insistance de son ancien élève.
— Tu veux tout savoir ? Oui, j’ai couché avec Kate ! Et non, je ne serais pas allé aussi loin avec toi. De toutes façons, même si je l’avais voulu, tu es trop indécis pour moi.
— Indécis ? souffla Ephram, blessé par la confession qu’il venait d’entendre.
— Oui, indécis ! Tu ne sais pas ce que tu veux ! Un jour, tu aimes Amy ; le lendemain, c’est Laynie et maintenant, tu es attiré par un mec !
D’entendre ce qui le tourmentait dans la bouche d’un autre le fit encore plus souffrir que tout le reste. Il eut à peine la force de répondre :
— Adieu !
Et il sortit sans se retourner. Il n’alla pas rejoindre les autres à la fête, préférant rester seul dehors, respirant l’air frais de la nuit. En repensant à ce que Matt lui avait dit, il dut admettre qu’il avait raison. Ephram ne savait plus lesquels de ses sentiments étaient les plus forts, lesquels il devait laisser s’épanouir, lesquels il devait enfouir au plus profond de lui.


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MessagePosté: 03 Mai 2005 15:00 
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Coucou Cyb!!!
Je suis de retour après ma semaine de vacances et j'ai lu la suite de ta fic.
Je ne connais pas Matt parce que je n'ai pas vu ls épisodes avec lui (o j'ai manqué ses apparitions) mais j'ai trouvé les scènes avec lui, surtout celle du baiser, très réussies. D'une certaine manière, grâce à cela, Ephram commence à se poser des questions qui vont peut-être le faire avancer!

J'ai lu que tu avais fini ta fic, alors je me demandais si tu pouvais nous mettre la suite *sort sa panoplie de Chat Potté et fait les nyeux à Cyb*

La tendresse entre Délia et Ephram est bien rendue et rend ta fic vivante.

Poutoux.
Gred

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MessagePosté: 03 Mai 2005 18:04 
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Merci Gred pour ta review !! Je commençais à me demander si quelqu'un lisait encore cette fic !!

Bon voici donc la suite. Comme je crois l'avoir déjà dit, j'ai suivi la trame des derniers épisodes de la saison 1 donc ça se peut que certains passages ne soient pas très clairs, vu que j'ai écris cette fic en pensant que les lecteurs ont vu la série...

Vu qu'il ne reste pas grand chose, je mets carrément la fin de la fic !

Cybelia.

-----------------------

Ce soir-là, Ephram était plongé dans la lecture d’un manga lorsque son père rentra. Andy se laissa tomber dans son fauteuil sans un mot, ce qui attira l’attention du jeune homme, peu habitué à un tel silence. Il leva les yeux de sa lecture et, voyant l’air accablé de son père, il demanda :
— Qu’y a t’il ?
— Colin a eu un malaise.
Ephram sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Il se redressa, attentif.
— Il a été emmené à Denver. On lui a fait passer une IRM… il a un caillot dans une artère du cerveau.
— Tu peux l’opérer ?
— Oui, soupira Andy, mais c’est une opération très dangereuse…
— Et si tu ne fait rien ? demanda anxieusement le jeune homme.
— Ses symptômes s’aggraveront… jusqu’à ce qu’il retombe dans le coma, ou pire…
— Alors tu dois le faire ! Tu dois l’opérer !
Andy soupira profondément, puis expliqua :
— Je dois d’abord en parler à un confrère. J’ai besoin de certitudes.
Ephram considéra un moment son père en silence. Il ne l’avait jamais vu douter ainsi et ça lui faisait peur. Mais, malgré tout, il avait une certitude : si son père ne pouvait pas sauver Colin, personne d’autre ne le pourrait.

***

Ephram et Délia étaient assis sur un banc, au soleil, attendant que leur père ait fini de discuter avec son ancien professeur, son mentor, à qui il était venu demander son avis et son aide au sujet de l’opération de Colin. Le Docteur Douglas avait tout d’abord refusé de parler à Andy, vexé que celui-ci ait abandonné sa carrière si phénoménale pour s’installer dans un trou paumé comme Everwood. Puis, quand il avait su de quoi il retournait, il avait consenti à l’aider. Ephram n’avait jamais vu son père aussi à l’aise parmi des gens que lorsqu’il s’était retrouvé au milieu d’une mini réception organisée en son honneur par Douglas. Il comprit alors qu’il devait parler à son père, le convaincre de reprendre cette vie qu’il avait abandonnée presque un an plus tôt. Alors qu’il venait de prendre cette résolution, Andy les rejoignit, souriant.
— Je vais opérer Colin… enfin, dès que j’aurais réussi à les convaincre, ses parents et lui.
— Tant mieux, sourit Ephram.
— Maintenant, suivez-moi !
Il les amena près du parking et se tourna vers son fils.
— Ca te dirait d’apprendre à conduire ?
Ephram lui jeta un regard surpris.
— Ici ? Maintenant ?
— Oui.
Délia alla s’asseoir sur un banc tandis que les deux hommes montaient en voiture. Pas vraiment à l’aise, Ephram ne fit que quelques mètres avant de stopper le véhicule et de se tourner vers son père.
— Je crois que je ne suis pas doué.
— Tu as besoin d’apprendre, admit Andy.
Ephram soupira, puis se lança :
— Papa, tu dois reprendre ton vrai travail. Tu ne peux pas rester à Everwood, des gens ont besoin de toi à New York. Délia et moi, on se débrouillera très bien, ne t’inquiètes pas pour nous.
— Je ne veux pas y retourner, répondit Andy. Tu sais, si j’ai choisi Everwood, ce n’est pas par hasard. J’avais fait une promesse à ta mère.
— Une promesse ? s’étonna le jeune homme.
— Il y a quelques années, on a discuté de ce qui arriverait si elle disparaissait brutalement. Je n’avais pas trop envie de parler de ça, mais elle a insisté. Elle m’a parlé d’une petite ville du Colorado, perdue au milieu des montagnes, où elle s’était retrouvée bloquée en train lorsqu’elle était enfant. Elle m’a dit que c’était le plus bel endroit du monde. Alors, je lui ai promis que si elle nous quittait, on viendrait s’y installer… Je ne sais pas si elle a pris cette promesse au sérieux, mais moi oui.
Ephram serra les paupières pour ne pas laisser ses larmes couler. Lorsqu’il les rouvrit, il demanda d’une voix tremblante :
— Pourquoi tu ne me l’as pas dit avant ?
— Je ne sais pas, admit Andy.
— J’aurais compris si tu m’en avait parlé.
— Oui, sûrement…
Ils se turent tous les deux, chacun plongé dans des souvenirs, certains heureux, d’autres douloureux. Ce fut Ephram qui rompit le silence qui s’était installé.
— Si on rentrait à la maison ? A Everwood…
Andy sourit.

***

Après plusieurs jours d’hésitation, Colin avait accepté de se faire opérer, malgré les risques que cela comportait. Ils se retrouvaient donc tous, Amy, Bright, leur père et les parents de Colin à l’hôpital de Denver. Ephram était là aussi. Il était assis dans le couloir, incapable de rester dans la salle d’attente avec les autres. Il était inquiet pour Colin mais aussi pour son père. Il ne l’avait jamais vu aussi nerveux avant d’opérer. Bon, il l’avait rarement vu avant une opération, mais là, il savait que l’enjeu émotionnel était important.
Au bout d’un moment, Ephram sentit son estomac réclamer et se rendit compte qu’il n’avait rien mangé depuis près de douze heures. Il se rendit au distributeur et mit quelques pièces. Il était en train d’attraper sa barre de céréales lorsqu’une voix familière souffla près de lui :
— On partage ?
Il se redressa et considéra Amy qui le regardait, l’air triste.
— C’est gentil d’être venu, sourit-elle doucement.
— Je ne suis pas là pour toi, lança t’il un peu sèchement, mais pour mon père.
« Et pour Colin » ajouta t’il intérieurement.
Amy eut l’air déçue, mais il n’avait pas envie de s’occuper d’elle, pas à ce moment précis. Il la laissa donc devant le distributeur, retournant sur sa chaise dans le couloir.

***

Quelques heures plus tard, alors qu’il était plongé dans des pensées moroses, Ephram entendit des bruits de pas familiers s’approcher. Il leva les yeux et ce qu’il lut sur le visage de son père lui coupa le souffle. Il s’était préparé à cette éventualité, mais maintenant que c’était arrivé, il se sentait anéanti. Andy passa devant lui sans le voir et entra dans la salle d’attente. Ephram fut sorti de sa torpeur par les gémissements et les pleurs qui s’élevèrent lorsque son père annonça la nouvelle. Pris d’une nausée soudaine, le jeune homme se précipita vers les toilettes des hommes et rendit ce qu’il avait mangé quelques minutes plus tôt. Les jambes tremblantes, il s’adossa à la paroi de la cabine, fermant les yeux, essayant de reprendre ses esprits.
Des bruits de pleurs qui semblaient proches le tirèrent de sa léthargie. Il sortit de la cabine et se figea. Andy était assis contre le mur, les genoux ramenés contre son torse, sa tête enfouie entre ses bras croisés, les épaules secouées par de longs sanglots. Bouleversé, le jeune homme alla s’agenouiller près de son père et posa une main sur son bras. Andy leva la tête, les joues inondées de larmes et balbutia :
— Ephram… il… Colin est…
— Je sais.
— J’ai échoué… soupira Andy en essuyant ses joues d’un revers de la main.
Malgré sa propre douleur, son fils tenta de le réconforter :
— Tu sais, si toi, tu n’as pas réussi à le sauver, personne ne l’aurait pu. Et puis, au moins, il n’aura pas souffert…
Andy sembla surpris et sourit légèrement :
— Je n’aurais jamais cru qu’un jour, les rôles se retrouveraient inversés.
Ephram ne répondit pas mais vint se blottir dans les bras de son père qui l’accueillit avec soulagement.

***

Cela faisait une semaine que Colin était mort et les yeux d’Ephram étaient toujours aussi sec. Il faisait un temps splendide dehors, mais il restait enfermé dans sa chambre, n’en sortant que pour satisfaire ses besoins primaires. Il passait son temps à ne rien faire, allongé sur son lit à fixer le plafond. Parfois, il s’asseyait, mais finissait par se rallonger. Depuis qu’ils étaient rentrés de Denver, il avait l’impression d’être un zombie, de ne plus avoir d’existence propre. Lorsqu’elle n’était pas chez Nina, Délia essayait de le distraire. Elle venait souvent se blottir contre lui pour un câlin ou bien elle amenait l’un de ses livres préférés et lui faisait la lecture.
Ce soir-là, Délia était partie passer la nuit chez l’une de ses amies, Stacy. Ephram se trouvait donc seul dans sa chambre lorsque son père rentra. Andy avait l’air abattu.
— Je peux me morfondre avec toi un moment ?
Le jeune homme lui fit signe d’entrer puis demanda :
— Que se passe t’il ?
Andy soupira :
— Ils m’en veulent… Ils ne me le disent pas clairement, mais je vois bien qu’ils pensent tous que Colin est mort par ma faute.
Ephram se redressa, indigné :
— Il serait mort si tu ne l’avais pas opéré !
— Je le sais… et je pense qu’eux aussi le savent… mais il leur faut un coupable pour sa mort… et je suis tout désigné pour remplir ce rôle.
— Ce n’est pas juste.
Andy sourit doucement, puis demanda :
— Et toi, comment tu vas ?
Ephram ne répondit pas, baissant les yeux.
— Tu ne devrais pas rester enfermé ici. Tu devrais passer du temps avec tes amis, profiter des vacances.
— Je préfère rester ici… au moins, si je reste tout seul, je ne souffrirai pas…
Le jeune homme gardait obstinément la tête baissée et son père l’obligea à le regarder en face.
— Pourquoi dis-tu ça ?
— Parce que si je m’attache à quelqu’un, il meure… D’abord maman… maintenant Colin…
— C’est normal que tu sois triste… Colin était ton ami…
Ephram sentit une colère irrationnelle monter en lui et hurla :
— Tu n’as rien compris ! Je l’aimais !
Prenant soudainement conscience de ce qu’il venait de dire, le jeune homme se leva d’un bond et quitta la maison en courant, laissant enfin les larmes emplir ses yeux.

***

Les poumons en feu, Ephram s’arrêta enfin, se penchant sur la balustrade en bois pour reprendre son souffle. Lorsqu’il leva les yeux, son regard embrassa toute la petite ville d’Everwood, puis il contempla un instant le vide qui s’étendait sous lui. Durant quelques fractions de secondes, il fut tenté d’enjamber le parapet et de se laisser tomber, faisant ainsi disparaître sa souffrance. Mais, très vite, il sut qu’il ne le ferait pas. Délia et leur père avaient besoin de lui, il n’avait pas le droit de les abandonner. Il resta alors immobile, les yeux dans le vague. Il ne bougea pas lorsqu’il entendit une voiture se garer et son père s’approcher. Andy s’accouda à la balustrade et Ephram demanda :
— Comment tu m’as trouvé ?
— Je t’ai entendu parler de cet endroit à Délia un jour. Tu lui disais que c’était ici que tu venais lorsque tu voulais être tranquille.
Après un instant de silence, Andy reprit :
— Tu aurais du m’en parler…
— Je sais… mais je n’ai jamais été sûr de moi… de mes sentiments… je n’en suis d’ailleurs toujours pas sûr aujourd’hui… Et puis, j’avais peur que tu me rejètes…
— Je ne pourrais jamais te rejeter à cause de ça, soupira Andy. Ou bien, il faudrait vraiment que je sois devenu amnésique.
Intrigué, Ephram se tourna vers son père qui lui sourit doucement.
— Oui, moi aussi j’ai été attiré par un garçon lorsque j’étais au lycée…
— Que s’est-il passé ?
— Rien. On était en terminale, on a eu le bac et on ne s’est jamais revus. Il n’a jamais rien su de ce que j’éprouvais… et puis, à la fac, j’ai rencontré ta mère… et à compter de ce jour-là, plus personne d’autre n’a existé pour moi… Tout ça pour te dire que quoi qu’il arrive, quelle que soit la personne que tu aimes, fille ou garçon, je serai toujours ton père et je t’aimerai toujours.
Andy tendit le bras et attira son fils contre lui. Ephram se laissa faire, soulagé. Au bout d’un moment, Andy proposa :
— J’ai appris que la piscine municipale cherchait des jeunes pour y travailler cet été. Ca ne te dirait pas ?
Ephram s’écarta un peu, puis haussa les épaules.
— Je ne sais pas. Pourquoi pas ?
— Ca te permettrait de te faire de l’argent de poche… et puis, comme ça, je pourrais laisser Délia y passer la journée tout en sachant que tu veilles sur elle.
— Elle en serait ravie, je crois, sourit le jeune homme.
Andy sourit à son tour. Ils montèrent dans la voiture et reprirent le chemin de leur maison. Ephram se sentait mieux d’avoir parlé à son père. Il ne savait pas encore ce que l’avenir lui réservait, si ses sentiments pour Amy reviendraient, ou s’il tomberait amoureux de quelqu’un d’autre, mais il savait qu’il ne serait jamais seul et que, quoi qu’il puisse lui arriver, il aurait toujours l’amour de son père et se sa sœur pour le soutenir.

Fin.


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MessagePosté: 03 Mai 2005 19:37 
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Cyb, je t'aurai demandé la suite depuis longtemps si j'avais été là!

Ta fin est tellement touchante: la mort de Colin et la souffrance d'Ephram.
:cry: C'est trop triste!

Tu as réussi là une très belle qui mélangeait des sentiments non seulement amoureux mais aussi familiaux que ce soit l'amour fraternel de Ephram et Délia ou l'amour père-fils!

Bravo pour cette petite perle!

Poutoux.
Gred

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MessagePosté: 03 Mai 2005 21:31 
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Merci Gred ! Tes commentaires me vont droit au coeur... surtout que j'avais l'impression d'avoir un peu râté cette fic... Je suis contente de voir que tu l'apprécies !!

En fait, à la fin de la saison 1, on ne sait pas réellement si Colin est mort ou non... mais en voyant la tête d'Andy, j'ai compris que oui... (ce qui m'a été confirmé par mes recherches sur le net dès la fin de l'épisode...)

Cybelia (qui a sorti les mouchoirs pour regarder "Touche pas à mes filles"... c'est trop triste...)


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MessagePosté: 04 Mai 2005 23:06 
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 Sujet du message: Re: Everwood - Le temps des choix - Ephran/Colin PG13
MessagePosté: 05 Avr 2008 23:12 
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je ne connaissais pas du tout cette série avant de lire ta fic....
et je la trouve tellement touchante!
dans la série, colin meurt vraiment?

en tout cas, je ne sais pas comment dire ca mais, j'ai adoré la facon que tu as de retranscrire les sentiements d'ephram, ca parait tellement réel!
tellement juste comme sentiment, celui de se voir changer, ne pas savoir s'il aime ou non son ami, tout en sachant pertinemment qu'il tient quand meme "trop" a lui!
naah mais jarrive pas a faire constructif >__<

j'a trouvée ta fic sublime c'est tout!
les sentiments, les relations des garcons, la souffrance d'ephram, on la ressent des le départ!
la mort de colin, jai eu les larmes aux yeux! la facon dont tu as tourné ca, comment ephram a comprit directement ce que son père voulait annoncer...

sublime, j'ai pas d'autre mot :D
merci pour cette fic!!

uzu-chan

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 Sujet du message: Re: Everwood - Le temps des choix - Ephran/Colin PG13
MessagePosté: 05 Avr 2008 23:16 
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Merci pour ta review.

Oui, dans la série, Colin meurt vraiment. Je me suis inspirée des derniers épisodes de la saison 1 pour écrire cette fic, tout en modifiant certains éléments puisque, dans la série, il n'y a pas du tout ce trouble entre Ephram et Colin.

Je suis vraiment contente que ça t'aie plût, même si tu ne connaissais pas la série ! ^^

:reviews:

Cybelia.


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 Sujet du message: Re: Everwood - Le temps des choix - Ephran/Colin PG13
MessagePosté: 05 Avr 2008 23:22 
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cybelia a écrit:
Merci pour ta review.

Oui, dans la série, Colin meurt vraiment. Je me suis inspirée des derniers épisodes de la saison 1 pour écrire cette fic, tout en modifiant certains éléments puisque, dans la série, il n'y a pas du tout ce trouble entre Ephram et Colin.

Je suis vraiment contente que ça t'aie plût, même si tu ne connaissais pas la série ! ^^

:reviews:

Cybelia.


je me permets de te répondre quand meme :)
déja, de rien pour ma revieuw, parce que vraiment ,jai adoré!!! c'est tellemen tendre tout ca! j'adore (niah je gagatise >_< quoi que l'heure ne m'aide pas a etre cohérente! LOL)

je ne pense pas que je regarderais la série cela dit puisque du coup, je suis partie dans l'idée d'une possible histoire entre eux deux, mais apparement ca n'est pas le cas! (j'ai quand meme été cherché des photos histoire de voir la "tete" des personnages ;) )

sur ce, bonne continuation dans l'univers des fics, j'aime ta facon d'écrire, alors je suis curieuse d'en lire d'autre de toi :bravo:
uzu-chan

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 Sujet du message: Re: Everwood - Le temps des choix - Ephran/Colin PG13
MessagePosté: 05 Avr 2008 23:24 
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miss_Uzumaki a écrit:
sur ce, bonne continuation dans l'univers des fics, j'aime ta facon d'écrire, alors je suis curieuse d'en lire d'autre de toi :bravo:

Je pense que tu trouveras ton bonheur ici, j'en ai écris des tonnes sur différents fandoms... ^^

Cybelia.


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