Une petite songfic sur une musique qui est particulière pour moi. C'est avec cette chanson que j'ai découvert pour la première le sentiment d'aimer, tomber amoureuse ... J'ai modifié un peu le texte pour le coller au McDanno. La chanson originale appartient et appartiendra toujours à Jean-Jacques Lafon.
-Le Géant de Papier-
Je n’arrive pas à trouver le sommeil ce soir, la semaine a été dure, la date fatidique arrivant les souvenirs sont revenus en mémoire, toujours là, toujours aussi douloureux. C’est surement pour ça que je n’ai pas répondu aux attaques de l’assistant du procureur. Je tourne la tête à droite et je vois Danny qui me tourne le dos. Il dort profondément, je ne veux pas le réveiller.
J’ai été minable cet après-midi, je ne me suis pas défendu, j’ai dû décevoir mon compagnon, il m’a dit que non, mais qui n’a jamais menti par amour ? Je me demande parfois pourquoi il reste avec moi, s’il m’aime ? L’assistant du procureur a voulu me dépeindre devant le juge, les propos ont été violents. Il m’a traité d’homme loup, chef d’une meute, sautant violemment sur ses proies, un homme avec un cœur froid comme l’acier, se moquant des lois et de la nature humaine, une machine à tuer. « un Navy-Seal dans toute sa splendeur » a-t-il hurlé. Oui, je suis un Navy-Seal et je le resterais jusqu’à ma mort. C’est ma vocation à la base. Je suis allé dans des zones de guerres, j’ai tué des gens, j’en ai sauvés d’autres. Qui l’aurait fait à ma place ? Il faut bien des gens comme nous pour combattre le diable.
Demandez-moi de combattre le diable
D´aller défier les dragons du néant
De vous construire des tours, des cathédrales
Sur des sables mouvants
Demandez-moi de briser les montagnes
D´aller plonger dans la gueule des volcans
Tout me paraît réalisable, et pourtant...Durant le discours de l’autre idiot, j’ai regardé Danny, il a vu la détresse dans mon regard. Et moi, je voyais qu’il se demandait pourquoi je ne réagissais pas.
Quand je le regarde, moi l´homme loup au cœur d´acier
Devant son corps de mâle, je suis un géant de papier …J’approche ma main de Danny, j’aimerai le toucher mais je ne veux pas le réveiller. Je laisse main à quelques centimètres de lui, et je dessine ses formes, ma main passe au-dessus de ses cheveux, son cou, ses épaules, son bassin, ses hanches … J’aime son corps, j’aime cet homme plus que tout au monde.
Quand je le caresse et que j´ai peur de l´éveiller
De toute ma tendresse, je suis un géant de papierJe me lève tout doucement, je fais le tour du lit et je regarde tout d’abord par la fenêtre. La lune est pleine, elle éclaire un peu le corps de mon compagnon. Que serais-je devenu sans lui ? Un militaire de plus sur cette île.
Demandez-moi de réduire en poussière
Cette planète où un dieu se perdrait
Elle est pour moi comme une fourmilière
Qu´on écrase du pied
Demandez-moi de tuer la lumière
Et d´arrêter ce soir le cours du temps
Tout me paraît réalisable, et pourtant...Il m’a tout donné, il a été patient, il m’a changé, il m’a rendu plus humain, il a calmé mon côté fou. Je m’assois sur le sol et je le regarde dormir. Je souris car ses cheveux sont en désordre, je lui ai répété plusieurs fois d’éviter de mettre autant de gel.
Quand je le regarde, moi l´homme loup au cœur d´acier
Devant son corps de mâle, je suis un géant de papierSa paupière est encore enflée, et on voit un cocard apparaître sous l’œil. Il a tenté de se défendre mais les gardes de sécurité étaient trop nombreux. Quand il a vu que l’assistant du procureur me faisait du mal en m’insultant il s’est jeté sur lui. Le juge a fait intervenir la sécurité car ni moi, ni mes deux autres coéquipiers ne pouvions le maîtriser. Il a passé six heures derrière les barreaux. Par chance, le juge a été clément. C’est aussi parce qu’un an plus tôt on avait sauvé sa fille enlevée par des jeunes voyous. En revenant à la maison nous n’avons pas parlés. Avant de nous coucher, je lui ai demandé si je l’avais déçu de mettre laissé insulter, il a murmuré un petit non.
Il me reproche souvent de lui cacher des choses sur mon passé, il aimerait aussi que je lui parle plus, que je lui dise ce que je ressens … mais j’ai souvent caché mes sentiments, j’ai tellement peur de le décevoir. Je me penche un peu plus et fait glisser ma main sur sa joue sans le toucher.
Quand je le caresse et que j´ai peur de l´éveiller
De toute ma tendresse, je suis un géant de papierJe ferme un instant les yeux, et je les rouvre quand une main vient se poser sur ma joue. Je penche la tête sur le côté, j’adore ce contact de sa peau contre ma peau.
- Je ne voulais pas te réveiller Daniel.
- Qu’est-ce que tu fais assis par terre ?
- Je n’arrive pas à dormir, je n’arrive pas à me sortir de la tête ce que m’a dit l’assistant du procureur.
- Oubli ce que ce déchet de l’humanité a dit. Il n’a pas d’amis, il n’a que son boulot dans sa vie …
- J’étais comme lui, je n’avais que mon boulot avant de te rencontrer et de monter l’équipe. Tu m’as rendu plus humain …
- Je ne pense pas que tu étais comme lui, et je m’en fous. Tout ce que je veux c’est être avec toi, ici et maintenant. Et je serais près de toi demain si tu veux aller voir ton ... père.
- Tu te rappelles de la date ?
- Oui. Et je pense que c’est parce que c’est « l’anniversaire » que tu as été déboussolé. Tu lui aurais cloué le bec si tu avais été dans ton état normal.
Je détourne le regard, il me connaît si bien. Il n’a pas oublié que demain mon père aurait eu 70 ans. Que demander de plus à son compagnon ?
- Steven ? Eh, babe ! Regarde-moi. Tu as le droit de craquer de temps en temps, tu es un être humain comme tout le monde, et sache que je t’aime comme tu es. Je t’aime Steve McGarrett. Je t’aime, je t’aime, je t’aime.
Surpris, je relève la tête. C’est la première fois qu’il me dit qu’il m’aime. Il se penche vers moi pour m’embrasser et manque de tomber, je le rattrape juste à temps. Il se met à rire. Son rire me fait du bien.
Il tape sur le lit et m’ordonne de venir le rejoindre. Je me glisse sous les draps et je me colle à lui. Avec sa main il guide ma tête vers sa poitrine. J’entends les battements de son cœur, cela m’apaise.
Quand je le regarde, moi l´homme loup au cœur d´acier
Devant son cœur de mâle, je suis un géant de papierJe m’endors rapidement bercé par cette douce musique d’un cœur qui ne bat que pour moi.
Fin