Bon, ben il était temps que moi aussi je succombe à cette série
Au passage un grand merci à Kami pour avoir contribué à me la faire découvrir.
Une fois n'est pas coutume, j'ai choisi de m'attaquer à un couple assez peu courant
Il n'y a pas forcément de PDE entre eux dans les épisodes, mais perso je trouve qu'ils vont bien ensemble et qu'ils sont absolument adorables.
Et puis bon, je me voyais pas ne pas utiliser Lestrade, parce que voilà quoi... S'agissant de mon premier essai sur la série, ça reste très basique. Reste à voir quand j'aurais le temps de m'y remettre...
Pour le titre, en écrivant avec mon mp3, je suis tombée sur cette chanson de Dido que je n'avais pas entendue depuis longtemps alors autant l'utiliser
Bonne lecture
ooOoo
Sentant la main de son amant glisser sous sa chemise, Lestrade rentra le ventre, habitude qu’il avait prise dans ces moments d’intimité avec John. Les années passant, il était de moins en moins satisfait de son corps et le fait d’avoir un amant de près de dix ans de moins que lui n’aidait pas le moins du monde. Pourtant John ne s’était jamais plaint de quoi que ce soit, semblant au contraire prendre un grand plaisir à le dévorer du regard en lui répétant souvent combien il était attirant. Mais rien à faire, Lestrade restait méfiant. Mieux valait prévenir que guérir après tout. Le départ brusque de sa femme deux ans plus tôt avait eu un effet désastreux sur l’estime qu’il avait pour lui-même et John aurait encore pas mal de pain sur la planche pour l’aider à regagner confiance en lui.
A mille lieux des questionnements qui tourmentaient son compagnon, Watson s’appliquait à prodiguer des caresses aussi tendres qu’aguicheuses sur ce ventre qu’il aimait tant avant de revenir à l’assaut des lèvres du policier. Il n’avait pas trop compris ce qui l’avait poussé à appeler Lestrade plut tôt dans la soirée pour lui proposer de le rejoindre ici alors qu’habituellement c’était plutôt chez lui qu’ils se retrouvaient, mais à présent l’avoir ainsi à sa merci dans sa propre chambre, sur son propre lit, l’excitait follement. Et son très souvent irritable colocataire n’ayant pas prévu de revenir avant le lendemain, John avait bien l’intention de profiter de cette nuit comme il profitait de chacune de ses nuit en compagnie de l’inspecteur.
S’installant à califourchon sur son bassin, il entreprit de défaire la boucle de la ceinture de cuir de l’ainé tandis que celui-ci lui adressait à présent un sourire tout à fait satisfait. Mais tandis que son pantalon glissait lentement sur les cuisses fermes de Lestrade, un bruit ne provenant en aucun cas de la pièce attira l’attention de John, qui se redressa vivement en tendant l’oreille.
« - Quoi ? s’enquit le policier, qui pour sa part n’avait rien entendu.
- Je crois qu’il y a quelqu’un en bas.
- Probablement Mrs. Hudson, marmonna Lestrade en tentant d’attirer à nouveau l’attention de son amant sur sa personne.
- Elle dort à cette heure-ci, dit John évasivement sans tenir compte de la main qui se promenait sur son torse. Et puis que ferait-elle dans notre appartement ?
- John…
- Sherlock, souffla celui-ci en se levant précipitamment. »
Lestrade pour sa part se laissa retomber en arrière en soupirant. Sherlock ! Voilà que cet homme en arrivait même à pourrir ses rares moments d’intimité…
« - Je croyais qu’il passait la nuit à la morgue, indiqua-t-il finalement, désespéré.
- C’est Sherlock, soupira John en haussant les épaules, comme si cela pouvait tout expliquer. »
Et en conclusion de cette réplique qui n’appelait à aucune réponse, Lestrade entendit distinctement des pas dans l’escalier.
John s’activait déjà dans la pièce pour rassembler les affaires personnelles du policier.
« - Dépêche-toi ! Qu’est-ce que tu fais ? s’écria-t-il en découvrant que son compagnon était toujours allongé sur le lit.
- Bonne question. Qu’est-ce que je suis censé faire ? Si je sors je le croiserais forcément, alors…
- Cache-toi sous le lit, reprit John en se plantant devant lui pour mieux le fusiller du regard.
- Tu te fiches de moi John ?
- Dépêche-toi !
- Je suis dans ta chambre, il n’a aucune raison de venir ici. »
Totalement abasourdi d’avoir une telle conversation alors que quelques minutes auparavant la soirée semblait si bien engagée, Lestrade s’était tout de même levé tout en parlant.
« - Tu connais parfaitement Sherlock, il n’est pas du genre à s’embarrasser des convenances, dit John. »
Pas faux, pensa l’inspecteur en réceptionnant dans ses bras sa veste, son holster et ses chaussures que lui tendait l’autre homme. Pourtant, autre chose le titillait davantage.
« - John, ce serait peut-être l’occasion rêvée de lui dire pour nous deux, tu ne crois pas ?
- Non ! Je te l’ai déjà dit, il me faudra du temps. Je ne suis pas encore prêt à devenir le sujet de ses observations sur les relations humaines. »
Lestrade lui lança un regard blessé, mais une partie de lui-même comprenait malgré tout ses objections.
« - Allez, file sous le lit, répéta le médecin. S’il te plait. »
En d’autres circonstances, Lestrade aurait estimé ne plus avoir l’âge pour ces enfantillages, mais comme cela arrivait trop souvent depuis peu, le ton implorant de John eut raison de lui. Il alla donc se glisser sous le lit, maugréant tout de même au passage pour faire bonne figure.
A peine eut-il disparu à l’abri que John alla pour sa part se blottir sous sa couette afin que Sherlock ne s’étonne pas de le trouver ainsi débrailler. La porte bougea à l’exact moment où il ouvrait son livre de chevet à une page au hasard. Levant les yeux en se composant une attitude parfaitement innocente, il pesta silencieusement en remarquant qu’il avait oublié d’arrêter le cd de Dido qui tournait depuis l’arrivée de Lestrade. Et zut ! Jamais il ne pourrait faire croire à son ami qu’il écoutait ce genre de musique romantique tout seul sans passer pour un idiot.
Sherlock apparu enfin dans l’encadrement de la porte, restant parfaitement immobile un instant en fouillant la pièce du regard comme s’il cherchait quelque chose de précis.
« - J’aime bien la musique, dit-il d’un ton moqueur.
- Oui, hem… j’avais besoin de me détendre. Et toi, que fais-tu là à cette heure-ci ? Je croyais que cette expérience devait te prendre une bonne partie de la nuit.
- Tout ne s’est pas passé comme prévu. Je réessaierais demain. Mais je te dérange peut-être ? reprit le détective avec un petit sourire amusé. »
John eut le plus grand mal à ne pas piquer un fard, attitude qui aurait été tout bonnement un aveu à ce stade de la conversation. Se forçant au calme, il reprit la parole d’un ton qu’il espérait égal.
« - Non, pas du tout. C’est juste que, hum, je suis un peu fatigué.
- N’en dit pas plus, je vais te laisser, renchérit Sherlock avec une sollicitude qui ne lui ressemblait guère. Bonne nuit John. »
Et tandis qu’il lui tournait le dos pour quitter la pièce, le médecin s’autorisa à soupirer de soulagement.
« - Bonne nuit Sher… »
Il s’interrompit devant l’air malicieux et parfaitement satisfait de son colocataire, qui, une main sur la poignée, s’était retourné vers lui comme s’il venait d'avoir la révélation du siècle.
« - Au fait John, tu peux dire à Lestrade de sortir de sa cachette à présent. Etant donné la taille de ton armoire, il est sous le lit je suppose. Pas très confortable...
Sentant le rouge lui monter aux joues, cette fois John ne put s’empêcher de baisser les yeux tandis que son cœur cognait violemment dans sa poitrine.
« - Quoi ? Lestrade ? Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, parvint-il à articuler d’une voix bien peu naturelle.
- Voyons John, dois-je te rappeler avec qui tu vis ici ? Si je me suis trompé à ce sujet, je peux aussi bien changer de profession immédiatement. Tu croyais vraiment que vous arriveriez à me cacher ça ? Ça fait un mois et demi que je suis au courant pour vous. »
Relevant les yeux, John lui lança un regard effaré tout en ouvrant la bouche en grand, sans pour autant parvenir à prononcer le moindre mot. Et Sherlock de le fixer, le même petit sourire satisfait sur les lèvres. Manifestement, la situation l’amusait follement.
« - Oui, et là je sais exactement ce que tu as envie de me dire. Que ça fait justement un mois et demi que vous vous fréquentez. Toujours content de voir que je ne perds pas la main. Non pas qu’il m’arrive d’avoir des doutes d’ailleurs… Bonne nuit à vous deux. »
Puis sur ses bonnes paroles, il quitta la chambre pour de bon. Immédiatement, Lestrade se matérialisa devant son compagnon.
« - Ça m’étonnait à moi aussi qu’il ne se doute de rien, lança le policier d’un ton léger en s’asseyant au bord du lit. »
John resta silencieux encore un moment, tentant d’intégrer toutes ces nouvelles données, puis il se prit finalement à sourire à son tour. Après tout il vivait avec Sherlock, comment pouvait-il encore s’étonner de ce genre de prouesses de sa part ? Autant donc en prendre son parti...
THE END