Note de l'auteur : Fiction écrite pour un concours de la Saint Valentin sur un autre forum. Petit délire sur mon couple préféré
Torchwood et ses personnages ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de Russel T. Davies, de la BBC et de Starz. Je ne tire aucun profit de leur utilisation dans cette histoire.
Nuit étoilée
Un homme marchait le long des artères de la cité, sans se préoccuper des gens qu’il croisait sur sa route. Son long manteau le protégeait du froid glacial et il fendait la foule d’un pas rapide, l’esprit ailleurs et n’avait pas le temps de s’attarder devant les vitrines illuminées comme la plupart des habitants de Cardiff.
Depuis qu’il avait atterri dans la cité, le Capitaine en avait vécu bien des Saint-Valentin, plus que tout être humain sur Terre, et il les avait appréciés, cependant cette année, il n’avait pas le cœur à se réjouir. L’évènement ne durerait que le temps du week-end et ensuite, il s’oublierait comme toutes les fêtes, mais cette ambiance festive n’arrivait pas à l’atteindre.
Il arriva près du bâtiment municipal, entra son code d’accès et pénétra à l’intérieur du bureau de l’office du tourisme. Le silence régnait dans la pièce, contrastant avec l’agitation à l’extérieur et il s’engagea dans le passage menant au quartier général. Les agents étaient encore dans les murs et l’immortel se demandait quand ils iraient rejoindre le flot d’humains en quête du cadeau idéal à offrir à l’être cher.
Le déclenchement de la roue de fer alerta les membres qui levèrent la tête en voyant apparaître leur chef. Ils allaient enfin pouvoir quitter leurs postes et vaquer à des occupations plus réjouissantes que de répertorier des entités d’un autre espace-temps. Jack, armé de son plus beau sourire, s’avança notant l’absence du plus jeune dans la zone centrale, et se posta devant les hommes et femmes de l’équipe, captant leurs pensées, sans chercher à s’immiscer dans leur esprit.
Ils avaient tous des projets, cela l’immortel n’en doutait point à la vue de leur mine épanouie. À cet instant précis, il aurait voulu être ailleurs, mais il avait des responsabilités et devait les assumer. La première à rompre le silence fut la Galloise. Il l’écouta raconter la soirée en amoureux qu’elle avait prévu de passer avec son fiancé.
Elle parlait sans discontinuer, ne laissant pas le temps à son vis-à-vis l’occasion d’en placer une, encore qu’il n’ait aucune remarque particulière à formuler, ne souhaitant pas en apprendre plus sur la vie parfaite de Miss Cooper. Dieu qu’elle pouvait l’agacer ! L’immortel se demandait pourquoi il l’avait engagée. Une fois son monologue terminé, Gwen attrapa sa veste et son sac, puis se dirigea vers la sortie au plus grand soulagement de l’immortel qui avait décroché après le mot repas ou alors soirée de rêve.
La Japonaise esquissa un sourire après la tirade de la brune. Quoi qu’elle fasse, sa collègue avait toujours cette manie d’attirer l’attention sur elle, ne se souciant pas que ses coéquipiers ne soient pas dans les mêmes dispositions. À vrai dire, les autres agents trop occupés à penser à leur propre soirée, n’avaient pas envie de savoir qu’elle allait faire de la sienne.
L’informaticienne se tourna vers le médecin qui la dévorait des yeux depuis le début de la journée, attendant, impatiente, qu’il ose enfin l’inviter. Owen, malgré les apparences, était nerveux, ne sachant pas si sa demande allait être acceptée. Il prit son courage à deux mains. Après tout, qu’avait-il à perdre ? Tosh était une femme séduisante et il avait l’occasion de mieux la connaître et d’approfondir leurs relations. Le docteur pouvait être agréable quand il voulait bien se donner la peine.
Jack les observait et il secoua la tête, comprenant que ces deux-là allaient entamer une approche qui ne requérait aucunement sa présence. Le Capitaine, ne voulant pas interférer dans leur vie, opéra un repli stratégique vers la cuisine. Là au moins, il ne serait pas envahi par les sentiments des uns et des autres. Il avait envie de déguster une tasse de café. Dans quelques minutes, il se retrouverait seul par cette belle nuit étoilée et il attendait ce moment où le silence prendrait place dans l’immense base.
Jack fronça les sourcils en franchissant le seuil, ne sentant pas l’odeur du nectar flottant dans l’air. La verseuse étant vide, l’immortel comprit qu’il n’aurait pas sa drogue, à moins de devoir faire appel au dernier membre qui était comme à son habitude, invisible. Où diable était-il passé ? Le dirigeant passa la tête par l’entrebâillement, cherchant des yeux le Gallois avant de tomber sur une scène qui lui tira un sourire. Le premier de cette longue journée.
Le docteur Harper avait enfin franchi le pas et à la vue du baiser qu’il échangeait avec l’agent Sato, Jack était persuadé que leur soirée allait être riche en émotion. Il était ravi pour eux, néanmoins, cela ne résoudrait pas son problème. Il n’y avait pas le moindre signe du plus jeune, ni de divine boisson à déguster tout en consultant les rapports de mission qui s’entassaient sur sa table de travail.
Résigné, le Capitaine quitta la pièce, rejoignit la passerelle et entra dans son bureau. Une demi-heure passa sans qu’il soit interrompu. Il avait lu et signé la moitié des comptes rendus, sirotant un verre de scotch pur malt lorsque l’alerte weevil se déclencha. L’immortel enfila son manteau et après avoir consulté les données, retourna dans les rues de Cardiff.
Le Gallois fit son apparition quelques instants après avec des sacs de provisions dans les bras. Il leva les yeux vers le bureau de son supérieur, surpris de ne pas y voir de la lumière alors que le Hub était éclairé. Jack avait-il d’autres projets pour la soirée ? Le jeune homme espérait que cela ne serait pas le cas, ne voulant pas perdre toute cette nourriture qu’il avait eue tant de mal à trouver.
Ianto plaça son chargement sur le comptoir et observa les lieux. Tout était en ordre et il ôta sa veste, la posa sur le dossier d’une chaise, puis retroussa ses manches. Il avait le temps de préparer le repas avant le retour de son patron. Le Gallois se mit au travail, épluchant et découpant les légumes puis s’occupa du rôti farci.
Quelques jours auparavant, l’agent Jones avait constaté que le leader était soucieux, mais il n’avait pas osé le questionner, ne voulant pas paraître trop curieux. Le jeune homme, connaissant la réputation du Capitaine, savait que ce dernier aimait la compagnie de jeunes gens. Jack ne s’en cachait pas, mais Ianto était conscient que l’immortel se sentait seul, même s’il affirmait le contraire.
Le leader évoluait parmi eux sans s’attacher à quiconque, malgré les tentatives de sa collègue pour le séduire. Jack était comme un papillon passant de fleur en fleur sans jamais se poser. Le Gallois n’avait jamais rencontré une des conquêtes de son supérieur et était intrigué. Le mystère entourait la vie privée de l’homme du 51e siècle.
Le repas au four, l’agent Jones consulta les images de la CCTV, comprenant la disparition du gardien des lieux à cette heure tardive. Ianto fronça les sourcils, l’immortel était parti en chasse et il ne savait pas quand ce dernier reviendrait à la base. La poursuite des créatures souterraines était une expédition plus ou moins longue en fonction des difficultés rencontrées.
Devrait-il aller le rejoindre et laisser les mets sans surveillance ? Ianto regarda sa montre, indécis. L’idée de passer la nuit à courser des bêtes à tête de loup n’était pas dans ses projets immédiats. De plus, il ne souhaitait pas ruiner ses vêtements, ayant pris soin de revêtir une chemise de soie rouge qui rehaussait son teint pâle.
***
L’immortel était descendu dans une bouche d’égout après avoir couru, à travers les rues, à la poursuite d’un weevil qui avait semé la panique sur son passage, attiré vers la foule qui arpentait encore les artères. La créature était rapide et l’avait semé au bout de quelques pâtés de maisons. Le Capitaine était furieux de s’être laissé avoir si facilement. Était-ce son humeur morose qui influait sur ses capacités ? Vivement que cette maudite fête ne soit plus qu’un souvenir pour qu’il puisse se concentrer sur sa mission de protection de la Terre contre la menace extraterrestre !
Après quelques mètres, le dirigeant tomba sur un long conduit sombre et il pointa sa lampe torche, pestant de devoir avancer dans la pénombre alors qu’il n’avait pas d’équipier. Tout pouvait arriver dans ce labyrinthe de canalisations qui parcourait les sous-sols de la cité galloise. Il ne manquerait plus qu’il perde la vie dans cet endroit empli de puanteur, de vermines et de rongeurs plus gros que son poing !
Décidément, ce n’était pas sa soirée ! Jack avait faim et rêvait d’un plat réchauffé au micro-onde avant de se mettre au lit. Il pourrait se rendre dans un Pub et courtiser une damoiselle ou un jeune homme, mais il n’avait pas envie d’une nuit sans lendemain, quand bien même ce moment serait délicieux. Il était fatigué de tous ces visages dont il n’arrivait plus à retenir le prénom.
La fatalité était au rendez-vous et la créature qu’il poursuivait, fit volte-face puis se jeta sur lui, le projetant avec violence contre la paroi de brique, lui faisant pousser un hurlement lorsque les os de sa nuque se brisèrent dans un bruit sourd. Le Capitaine vit les crocs du weevil se rapprocher de sa gorge avant de plonger dans le royaume des morts.
***
À la base, le Gallois dressait la table dans la salle de conférence, mettant un soin particulier à créer une ambiance agréable pour son supérieur, pensant lui redonner le sourire. Il savait que l’immortel aimait avoir de la compagnie, mais Ianto n’avait pas osé lui demander de partager son repas. Plusieurs fois dans la journée, l’agent Jones avait bien tenté une approche, mais s’était ravisé, conscient qu’il n’avait sans doute aucune chance d’intéresser le leader, étant après tout que le majordome qui nettoyait derrière eux.
Néanmoins, le Gallois ne pouvait ignorer les regards de l’immortel. Ce dernier aimait le complimenter sur ses tenues depuis qu’il avait rejoint le groupe. Ce flirt avait repris depuis quelques jours mettant le plus jeune dans tous ses états et les battements de son cœur accéléraient la cadence lorsque le Capitaine s’adressait à lui.
L’ambiance de la fête des amoureux était-elle la cause ? Ianto ne saurait le dire, n’ayant connu l’amour qu’une seule fois dans sa vie. Ce sentiment était relégué dans un coin de sa mémoire depuis que Lisa les avait quittés et il n’avait pas envie de se lancer une nouvelle fois dans l’aventure. Cependant, le plus jeune retrouvait ces sensations au contact du dirigeant de l’agence.
Jack ne le quittait pas des yeux lorsqu’il distribuait les tasses de café et l’azur de son regard s’illuminait lorsque leurs doigts se frôlaient quand Ianto lui tendait sa boisson. Les autres agents l’avaient remarqué et le médecin chambrait son jeune collègue à ce sujet, le faisait rougir comme un adolescent.
Depuis, Ianto se posait des questions sur le comportement étrange de leur chef. Se faisait-il des illusions, prenant son attitude pour autre chose qu’une simple courtoisie à son égard ? Le jeune homme secoua la tête, ne voulant pas prendre ses désirs pour la réalité, parce que le Capitaine n’avait fait aucune allusion lui laissant penser qu’il le considérait autrement que comme son subordonné, toujours fidèle au poste.
Jack était séduisant et jouait parfois de son physique pour obtenir ce qu’il voulait, mais il prenait très au sérieux les affaires de cœur, ayant souvent souffert de la perte d’êtres chers.
Ianto parcourut la pièce attentivement pour être sûr que tout était à sa place, puis il retourna vers la cuisine, passant par la réserve pour choisir une bouteille de vin. Il espérait que l’immortel rentrerait au centre, même si ce dernier n’avait donné aucun signe de vie depuis son départ. Devait-il contacter le docteur Harper et se rendre sur les lieux avec lui ? Owen était sans doute dans un bar à courtiser une blonde ou une brune et n’allait pas être ravi d’être interrompu en si galante compagnie.
Le leader ouvrit les yeux, expirant bruyamment lorsque l’air gonfla ses poumons, le faisant se tordre sous les affres de la résurrection. Il se redressa après quelques minutes puis quitta le conduit lentement. Il était dans un piteux état et ses vêtements sentaient les effluves de détritus dans lesquels il avait atterri quand la mort l’avait fauché.
Il remonta à la surface et retourna au centre, soulagé de ne rencontrer personne en chemin. À cette heure, les habitants étaient devant un repas chaud et fêtaient la Saint-Valentin alors que lui allait rentrer dans une base vide et froide. Le vent glacial le fit hâter le pas et il arriva sur la place Roald Dahl près de la tour d’eau. Il se positionna sur l’emplacement de l’ascenseur invisible et actionna une commande de son bracelet.
La plateforme commença sa descente et le regard du Capitaine se perdit dans l’étendue des lieux, ne se doutant pas qu’il n’était pas seul au quartier général. Arrivé à destination, il sauta de la dalle de béton et avança dans la zone, éteignant les sessions ouvertes sur son passage. Il arrivait à l’escalier menant à son bureau lorsqu’un bruit attira son attention.
Son arme à la main, le leader se rapprocha de la cuisine sur la pointe des pieds, prêt à faire feu sur l’imprudent qui s’était risqué à pénétrer le Hub. Une intrusion avait eu lieu la semaine précédente et l’immortel était tombé nez à nez, en pleine nuit, avec une créature inconnue. Il avait eu la présence d’esprit d’actionner la fermeture du centre avant de capturer l’entité qui séjournait actuellement deux niveaux plus bas en compagnie des autres pensionnaires.
Jack s’arrêta devant la porte entrouverte et jeta un œil à l’intérieur, puis il rangea son arme en apercevant le Gallois dans une position plus que provocante. Ianto pestait tout en ramassant les bris de la tasse qui lui avait échappé des mains, alors qu’il était perdu dans ses pensées. Il ne se rendit pas compte que son supérieur était en train d’admirer ses formes moulées dans un pantalon bien coupé.
L’immortel se sentit à l’étroit dans le sien et bien qu’il soit agréablement surpris de la présence de l’agent Jones, il ne fit rien pour attirer l’attention de ce dernier. Un regard au comptoir et il fut surpris de voir que le jeune homme lui avait préparé un repas. Un sourire effleura ses lèvres et il recula doucement, s’éloignant de cette tentation ambulante.
Que faisait-il encore au centre à cette heure avancée ?
Jack ne voulait pas se réjouir trop vite. Il y avait sans doute une raison qui expliquait sa présence et il se rendait à sa pièce de travail lorsqu’il vit la salle de réunion éclairée. Intrigué, il avança vers la pièce et ses yeux se posèrent sur la table dressée. Des bougies trônaient au centre et il resta sans voix devant le décor. Quelque chose se tramait et il n’allait pas tarder à découvrir le fin mot de l’histoire.
Le leader entra dans son bureau, puis descendit dans son appartement. Enfin, appartement était un grand mot pour décrire la pièce qui faisait office de chambre avec une salle d’eau attenante, lui évitant de traverser la base pour se laver. L’immortel se contentait de peu, étant habitué à vivre dans ce lieu depuis qu’il avait repris les rênes de l’institut. Il quitta ses vêtements souillés et entra dans la salle de bain, repoussant le panneau derrière lui sans pour autant le fermer.
Ianto sortit de la cuisine et vit la lumière dans le bureau de son supérieur, l’informant du retour de ce dernier. Après quelques instants d’hésitation, il franchit la distance le séparant du Capitaine, frappa à la porte et attendit un signe de ce dernier. N’entendant aucun bruit de pas, le Gallois se risqua à pénétrer dans l’antre de l’immortel après avoir vu que Jack n’était pas assis dans son fauteuil.
En arrivant au pied de l’échelle, une odeur fétide vint lui chatouiller les narines et il ramassa les vêtements du bout des doigts comprenant d’où venait cette flagrance qui ne sentait pas la rose. Il entendit la voix du leader et un sourire apparut sur son visage, un qu’il ne put réprimer en apercevant le corps nu à travers la porte vitrée. Il grimpa les barreaux aussi vite qu’il le put lorsque le jet d’eau cessa de couler.
Après une douce chaude et parfumée, Jack retourna dans sa chambre, une serviette nouée autour de sa taille. Il remarqua tout de suite l’absence de ses vêtements et sut que le Gallois était le responsable, le confortant dans son idée que finalement la soirée n’allait pas être sinistre comme il l’avait cru en se réveillant. Il pourrait même passer un agréable moment avec l’homme qui occupait ses songes nocturnes.
Y avait-il une chance pour que leur relation évolue ? Certes, il était plus expérimenté que Ianto dans les relations entre adultes du même sexe, mais il souhaitait que ce dernier fasse le premier pas, ne voulant pas se méprendre sur l’attitude de son subordonné. L’agent Jones avait sans doute pensé qu’un bon repas allait lui redonner le sourire, mais cela n’expliquait pas la présence de deux couverts. Qui allait partager son dîner ?
À moins que le plus jeune ait profité de son absence pour inviter une civile dans le centre ! Cette pensée le fit grimacer, se souvenant de ce qui s’était passé la dernière fois que le Gallois avait enfreint les règles l’obligeant à le suspendre quelques jours en guise de punition. Punition qu’il avait partagée, n’ayant plus de contact avec lui durant ce laps de temps.
Ianto était nerveux, et tentait de calmer l’angoisse qui s’insinuait doucement en lui. Et s’il s’était trompé ? Le Capitaine avait peut-être envie de rester seul en cette fête des amoureux ou alors s’apprêtait-il à rejoindre une conquête pour passer la nuit ? Devait-il faire demi-tour et quitter le centre, laissant le dîner sur le comptoir ou affronter son anxiété et rejoindre son supérieur ? Il était trop tard pour reculer et Ianto prit une grande inspiration avant de grimper les marches.
Son cœur rata quelques battements lorsqu’il aperçut le leader. Dieu que cet homme était séduisant dans sa chemise bleue, assortie à la teinte de son regard azur. Regard qui s’attardait sur lui, le troublant un peu plus. Un sourire étira les lèvres de l’immortel et l’agent Jones le lui rendit, son cœur jouant la samba dans sa poitrine. Le leader avança vers lui, conscient de l’effet qu’il faisait à son vis-à-vis.
– Je ne pensais pas te trouver ici Ianto. N’avais-tu pas des projets pour la soirée ?
– Aucun Monsieur, balbutia le Gallois.
– Tu as dû en faire des malheureuses, avança le leader.
Un beau parti comme toi, seul un soir de Saint-Valentin…– Ce n’est qu’une fête commerciale, cela ne signifie pas que je doive la passer… accompagné.
– Vraiment ? Pourtant, tes collègues étaient pressés de quitter la base. Même Tosh, et tu sais comme moi qu’il faut une occasion spéciale pour qu’elle abandonne ses programmes informatiques.
– Owen aurait-il ouvert les yeux ?
– Je crois, enfin je l’espère pour lui.
– C’est bien. Je suppose que Gwen vous a parlé de l’organisation de sa soirée ?
– Effectivement, en détail, mais je n’ai pas vraiment écouté.
Ianto ne renchérit pas, lui-même ayant dû entendre, plus d’une fois, le déroulement de la fête qu’elle avait organisée pour Rhys.
– Aurais-tu du temps à m’accorder ?
– Pour quoi ?
– Pour dîner. J’ai vu que tu avais préparé un repas de fêtes.
– Je me disais que vous aimeriez avoir autre chose qu’un plat surgelé.
– Tu n’étais pas obligé Ianto, cela ne fait pas partie de ton travail.
– Je sais.
– Accepterais-tu de le partager avec moi ?
– Avec plaisir, répliqua-t-il surpris de la facilité avec laquelle il avait prononcé ses mots.
L’immortel sourit et laissa passer le Gallois devant lui. Il était ravi de la tournure que prenait sa soirée et se rendait compte que celle-ci serait plus agréable qu’il ne l’avait envisagé. Il avait envie de passer du temps avec le plus jeune et apprendre à mieux le connaître. Ianto était très secret et Jack ne savait pas grand-chose de sa vie en dehors du centre.
Les plats étaient délicieux, la conversation des plus agréable et le Capitaine apprit, en une heure plus sur son compagnon de table que durant l’année écoulée. Le jeune homme perdait sa réserve et osait exprimer ce qu’il ressentait. Cela le rendait plus captivant aux yeux de l’immortel. Une fois le repas terminé, le plus jeune se leva et commença à débarrasser la table.
Le leader fit de même, ne voulant pas le laisser tout faire alors qu’il avait préparé des mets succulents. Il lui emboîta le pas et ils se retrouvèrent à la cuisine. La vaisselle vite expédiée, Ianto prépara deux tasses de café qu’il posa sur un plateau. Le Capitaine lui prit des mains, déclenchant un frisson chez son vis-à-vis lorsque leurs peaux entrèrent en contact.
– Tu vas bien ? demanda Jack, surprenant le regard de son partenaire de soirée.
– Oui Monsieur, merci de vous en inquiéter.
– Tu sais, nous sommes seuls, tu peux m’appeler Jack, les autres le font bien.
– Je…
Le jeune homme réfléchit : il pouvait bien laisser tomber le protocole, il n’était plus en service, quoiqu’il ne sache jamais quand son travail s’arrêtait, et ce prénom résonnait doucement à ses tympans.
– Oui Jack, tout va bien.
Ianto se maudissait de ne pouvoir se contrôler en présence de son supérieur. Ce dernier n’avait fait aucune allusion durant le repas lui laissant croire qu’il s’intéressait à lui, enfin pas de la façon dont il l’avait espéré. Jack l’avait écouté attentivement, l’encourageant à se confier et l’agent Jones avait passé un agréable moment, découvrant une autre facette du Capitaine.
– Si nous allions nous asseoir, proposa le leader.
Ils étaient détendus, installés sur le canapé du Hub à déguster le nectar, dans une immense base vide et rien ne venait troubler cet instant délicieux. Jack le dévorait des yeux depuis quelques secondes et Ianto se demandait si son chef allait l’embrasser. Le Capitaine était si près que le jeune homme pouvait entendre battre son cœur. Le sien était dans le même état et il approcha son visage de celui de son supérieur, les lèvres se frôlant presque tant elles étaient proches.
Un sourire fleurit sur celles de l’immortel et il réduisit la distance entre eux, plongeant son regard dans le sien, si bien que Ianto sentait son parfum naturel qui chavirait tous ses sens. Les mains du Capitaine se posèrent sur ses épaules et le jeune homme se concentra sur la bouche du leader, ses lèvres qui ne demandaient qu’à être effleurées.
Jack avait envie de l’embrasser, mais il le respectait trop pour le bousculer, un autre n’aurait pas eu le même traitement. Ianto posa une main sur son torse, juste au niveau du cœur, et sentit les battements sous sa paume. Le Capitaine ferma les yeux, ressentant le doux contact plus intensément. L’immortel déposa un rapide baiser sur ses lèvres et le regarda ensuite, ne sachant pas si son geste allait être bien ou mal perçu.
Le Gallois resta immobile un moment, puis, tout doucement, un sourire commença à se dessiner sur les siennes. Il cligna des paupières plusieurs fois, comme s’il voulait se convaincre qu’il ne rêvait pas, puis il fixa son supérieur droit dans les yeux. Ce dernier fit basculer lentement le jeune homme sur le dos, le ressentant frémir au contact.
L’immortel rapprocha son visage et posa une main sur sa joue, puis il se pencha pour atteindre les lèvres du Gallois et l’embrassa à nouveau. Le cœur de Ianto battait la chamade, il était en proie à une forte émotion, priant pour que cela ne soit pas un rêve. Jack s’éloigna et le contempla, tout sourire. Il se demandait s’il devait aller plus loin. Ianto était déconcerté, désirant continuer, il avait encore la saveur du baiser et voulait goûter une nouvelle fois cette sensation délicieuse.
– Je n’aurais pas dû, je suis désolé Ianto.
– Tu… ne le sois pas.
Un ange passa, le temps étant suspendu à cet instant où tout devenait possible. La lueur brillait dans l’azur de son regard, le rendant plus lumineux. Ses vœux allaient-ils se réaliser ? Lorsque les lèvres de Jack se posèrent sur sa bouche, il entrouvrit les siennes et les langues purent enfin se rencontrer. Hésitantes, elles se frôlèrent délicatement avant d’entamer une danse langoureuse, celle de Jack allant caresser la sienne, lui faisant découvrir des sensations nouvelles et enivrantes.
Ianto ferma les yeux pour profiter pleinement du baiser. Une douce musique résonnait à ses oreilles, cette mélodie qui ne jouait que pour eux, son cœur battant en rythme avec celui du leader. Finalement, cette Saint-Valentin était l’une des plus belles de son existence et il n’était pas le seul à le penser, à la mine radieuse que Jack afficha lorsqu’ils se séparèrent.
Ce fut le début d’une belle histoire entre deux hommes que le destin avait réunis en cette nuit étoilée.
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Une soirée de Saint-Valentin comme on aimerait en lire plus souvent, tout en douceur et en tendresse. Le Capitaine est bien content finalement que Ianto soit resté à la base, ils ont pu passer une bonne soirée en tête-à-tête.
c'est vrai que Jack ne s'attendait pas à cette soirée, comme quoi les rêves peuvent devenir réalité. 
J'ai pris plaisir à écrire cette courte histoire et je suis ravie qu'elle vous plaise 
by Christie
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