Voici la fin !
Bonne lecture !
Trés centré sur le chevalier... mais on a la fin de l'histoire pour A&M.
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Part 5 : Gauvain.
Gauvain, essoufflé, s'arrêta quand enfin Merl jugea l'endroit adéquat pour ne pas être dérangé par le roi. Le chevalier, les mains sur les genoux, détailla la doublure et en se mordant la lèvre inférieure, il ne savait plus comment réfléchir en sa présence. Pendant ce temps, Merl éclata de rire faisant ainsi dissiper cette atmosphère lourde d'incertitude. Devant cette contemplation, le chevalier se trouva presque sans voix parce qu'il savait que ce qu'il ressentait ne devait pas avoir lieu…
_ Bon, dis-moi Gauvain, commença Merl en se redressant, pourquoi avoir mis encore plus de pagaille ? Tu ne trouvais pas qu'il n'y en avait déjà pas assez ?
Il n'y avait aucune moquerie de sa part, seulement cette question…
Si tu savais Merl… _ Euh… je…
Gauvain le suivit du regard pendant que son interlocuteur commença à faire les cent pas.
_ Qu'est-ce qui te dérange ? Que ce soit moi qui ai foutu le bordel ? dit-il en reprenant sa voix habituelle.
_ Ah, non ! du tout ! s'exclama subitement la réplique en levant les bras au ciel tout usant cette fois-ci un ton irrité, ça ne se voit peut-être pas sur mon visage ! tu n'as pas idée de ce que tu as fait !
Gauvain plissa des paupières car il ne comprenait pas ce qu'il lui disait, alors avec un peu plus de contenances, il lui demanda :
_ Mais qu'est-ce qui y a ? J'avais besoin de te parler !
Merl lui planta un regard sinistre et les bras croisés, il ajouta froidement :
_ Tu crois que ça m'amuse de venir sans cesse réparer vos bêtises ? Je veux bien croire qu'Arthur puisse être… Merl pivota ses deux mains de chaque côté de ses oreilles et poursuivit, un peu toc toc par moments… mais toi ! Tu me déçois !
La doublure, les mains sur les hanches et la tête baissée qui se balança de droite à gauche, prit un temps de pause et reprit calmement :
_ Tu étais celui qui m'épaulait, celui qui m'aidait… pourquoi as-tu continué à… en rajouter par-dessus ? finit-il en tapant d'un pied pour lui montrer son mécontentement.
Gauvain n'aimait pas du tout la tournure de la situation.
_ Merl ! s'écria Gauvain, peux-tu arrêter deux minutes, sans forcément penser à Merlin ou à son état !
Le regard encore plus noir et sombre de la réplique parut le désarçonner.
_ Je n'ai rien à faire ici alors… reprit Merl en faisant signe de partir mais Gauvain l'empoigna et le força à le regarder.
_ A quoi joues-tu ? demanda le chevalier. Tu ne vois pas que…
_ Que quoi ? Que ça t'amuse de voir le roi désespéré à demander Merlin en mariage ?
Le chevalier venait enfin de réaliser une chose et en lâchant Merl, il le toisa en le désignant d'un index :
_ Qui es-tu ? Tu n'es pas seulement son double ?
_ Bien sûr que si ! s'écria Merl d'un air faussement outré.
_ Ne me prend pas pour un idiot ! Comment peux-tu savoir qu'Arthur allait demander sa main si tu étais censé n'être qu'un remplaçant ! ? Comment peux-tu continuer à me prendre pour un pitre !
Gauvain ne voulait plus s'amuser, plus maintenant qu'il tenait le bon bout. Il croisa le regard de Merl qui devait essayer de chercher une parade mais seul le silence se fit. Le cœur palpitant, il priait pour qu'il lui dise que peut-être il existait pour de vrai, que ce qu'il souhaitait au fond de lui puisse avoir une raison d'être, mais il fut déçu par la réponse :
_ Je ne t'ai jamais considéré comme un imbécile même si je le paraissais, dit-il d'un ton détaché comme si le chevalier n'avait plus aucune importance à ses yeux, je t'appréciais bien… mais…
_ Comment ça tu m'appréciais bien ? Je suis toujours là ! répondit-il Gauvain qui se perdait dans son babillage sans queue ni tête.
Merl se sentit pris à son propre piège et se sentant vulnérable, il recula en gardant le visage impassible.
_ Je n'ai rien à te dire, j'ai un devoir à faire et je compte seulement réparer tes erreurs et je…
_ Et quoi ? Tu vas fuir comme sait si bien faire ton maitre ? coupa le chevalier froidement.
Merl se mordit la langue avant de lui répondre sèchement :
_ Je t'interdis de dire du mal de Merlin ! Il est quelqu'un de bien et toi, plus que qui conque tu sais que c'est faux ! Il a toujours veillait sur Arthur et ne voulait surtout pas…
_ Je m'en fous d'eux ! grinça Gauvain en s'approchant dangereusement de son interlocuteur. Arrête de te cacher derrière Merlin !
_ Qu'attends-tu de moi ? Que je vienne te voir parce que messire Gauvain a besoin que je lui tienne la main ! s'écria Merl qui buta contre un mur.
Le chevalier posa la main gauche à côté de la tête de Merl qui ne desserra pas des dents. Il voulait qu'il soit réel, il voulait pouvoir le toucher autrement qu'en ami, il voulait tant de chose que parfois, il se demandait si la magie pouvait réaliser ce vœu ?
Lentement, il fixa les lèvres de la réplique qui se retroussèrent en une moue qu'il ne lui connaissait pas. De sa main droite, il leva le menton de Merl pour l'obliger à le regarder :
_ Toi, qui a aidé Arthur et Merlin a se retrouver ? commença Gauvain, toi qui as su que le roi l'aimait… comment ne peux-tu voir que je…
_ JE T'INTERDIS de continuer sur ce terrain-là ! tenta de ricaner Merl. Je ne suis pas vrai !
_ Et pourtant tu…
Merl venait de disparaitre et durant une fraction de seconde, il vit pour la première fois de la peur dans les yeux si habituellement moqueurs de ce dernier.
Ok, fuis… mais tu reviendras, je peux te l'assurer !.
Merl apparut dans la chambre du roi qui sursauta en y entrant.
_ MERL ! s'écria le roi, la main sur le cœur. Tu ne peux pas frapper à la porte comme tout le monde !
_ Ah c'est bon n'exagérez pas non plus ! s'exclama-t-il en s'avançant au milieu de la pièce, je suis là pour en finir avec vous !
Arthur avouait qu'il n'était pas aussi jovial en apercevant un regard noir et cela l'inquiéta…
Enfin, c'est Merl ! Laisse-le !_ Qu'est-ce qui passe ? demanda-t-il malgré la voix de sa conscience.
_ Pourquoi pensez-vous qu'il y aurait quelque chose ! je VAIS très bien ! dit-il avec un certain détachement que le roi n'ignora pas.
_ Ah c'est bon ! D'ailleurs, où est Gauvain ?
_ Pourquoi ? répondit Merl en plissant ses paupières, pourquoi toujours ramenez-vous toujours ce… Chevalier ! dit-il en balayant devant lui d'une main fébrile.
Arthur, bras croisés, le scruta silencieusement et tournant autour de lui, ajouta :
_ Tu es toujours avec lui ! Vous êtes deux enquiquineurs ! Deux doigts de la main toujours à fourrer votre nez là où on ne vous attend pas !
Le roi vit que son interlocuteur se raidit :
_ Bon, allez, Merl… pour la dernière fois qu'est-ce qui y a ? Je te sens prêt à exploser !
La doublure fixa un instant le roi et sans sourciller, il répondit par une question :
_ Comment va Merlin ?
Toujours le dernier mot !_ Il va bien ! s'écria-t-il en faisant un geste de ses mains partant du haut de sa tête vers l'avant et ajouta énervé, Gauvain et toi vous ne valez pas mieux l'un que l'autre ! Au lieu d'arranger quoique ce soit, vous m'empêtrez encore plus la chose ! Comment je vais faire avec Perceval, et Merlin qui croit que !…
Fatigué, le roi s'arrêta pour reprendre une respiration et fixa Merl de ses yeux bleus suppliant :
_ Merl, s'il te plait… fait quelque chose… je t'avoue que je sais plus quoi faire… plus j'en fais et plus... c'est le désastre...
La réplique de Merlin croisa son regard et répondit d'une voix que le roi n'avait jamais connue jusqu'ici :
_ Je me charge de tout régler… demain, il n'y paraitra plus rien…
Et il se volatilisa sans laisser le temps à Arthur de lui répondre…
Non, quelque chose cloche….
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Merl s'agenouilla devant le visage de son maitre et le secoua du bout des doigts. Il se souvint encore de la frayeur qu'il lui avait faite la dernière fois…
_ Merlin ? chuchota la réplique.
Douloureusement, le jeune sorcier ouvrit ses paupières et en ratant un battement de cœur, il se redressa en plantant son regard bleu dans ceux de Merl.
_ Me… Me…Merl !
Le jeune sorcier se frotta les yeux pour être certain qu'il était bien présent. Il soupira et sans une once d'agressivité ou de colère, il murmura :
_ J'aurais dû me douter que tu devais être de retour…
_ Désolé… murmura-t-il.
Merl avait beau être l'ange du jeune sorcier, il ne pouvait s'empêcher de se sentir petit à côté de lui. Il était fier de son maitre, fier d'être celui qui le soutenait et il espérait au fond de lui que cela sera sa dernière contribution.
_ Ne t'en fais pas… reprit Merlin, avec tout ce foutoir, je crois qu'Arthur a dû sauter au plafond en te voyant ? dit-il en souriant.
Merl leva son regard et éclata de rire :
_ Oui, je crois qu'il ne me tient pas dans son cœur !
_ Faut dire que tu n'y vas pas de main morte…
Brusquement, Merlin se tut et le détailla parce qu'il voyait qu'il lui cachait quelque chose. Le jeune sorcier trouvait que Merl avait une étrange lueur au fond de ses yeux… la même qu'il apercevait chaque fois qu'il se regardait dans un miroir… depuis qu'il aimait Arthur.
_ Merlin, reprit Merl en se sentant scruter comme un objet, Arthur t'aime et il avait une bonne raison pour ne rien te dire mais en ce qui concerne Léon et Perceval… je n'ai pas tes pouvoirs pour effacer la mémoire de cette partie…
Merlin passa ses mains sur le visage et posa son menton dessus en continuant à dévisager Merl.
_ J'ai vu Léon… ne t'inquiète pas pour eux, au contraire… ils vont bien se marier… dit-il d'une voix fatiguée.
_ Oh… je dois t'affaiblir…
_ Non… reste Merl… dit Merlin en posant une main sur son épaule.
Comme tout cela était étrange pour lui, se retrouver face à lui-même… enfin, presque lui. Il savait qui il était et une part de lui était content de sa présence. Un sourire se dessina sur ses lèvres qui troubla Merl.
_ Pourquoi souris-tu ? demanda-t-il soudainement.
_ Ça m'aurait plu que tu sois réel… on se ressemble tellement mais, on est si diffèrent… je le sens bien quand tu es là…
_ Ne souhaite rien que tu puisses un jour regretter Merlin, murmura la réplique.
Merl se mordit la langue et lui chuchota :
_ Pour Arthur…
_ Je te crois, Merl… je ne peux qu'avoir confiance en toi… coupa-t-il en se redressant en même que sa doublure et demanda, qui est-ce ?
La doublure, sans un regard à Merlin, ne répondit pas à sa question.
_ La dernière fois, reprit Merlin, tu étais plus… comment dirais-je plus entrain, plus audacieux… là… là je te sens perdu, troublé…
_ Il n'y a rien à dire Merlin, je ne suis que celui qui veille sur toi.
Merl lui sourit et ajouta :
_ Et je crois que j'ai fini !… Oh et donne cette fiole à Gauvain, dit-lui… que c'est de ma part…
Merlin prit l'objet et lui demanda pourquoi il ne lui disait pas au revoir comme la dernière fois. Merl resta muet et comme si le sorcier se comportait comme un frère, ce dernier lui dit :
_ Tu m'as aidé, pourquoi ne pourrais-je pas à mon tour… tu sais que… si tu le souhaites…
_ Non, coupa Merl. Je ne sais pas si vous aurez encore besoin de moi… qui sait, Arthur vous fera encore une mauvaise surprise et… Bref… merci Merlin et bonne continuation…
Merl disparut quand la voix de Gauvain tonna dans la pièce agencente. Le jeune sorcier savait qu'il ne le reverrait plus…
_ Gauvain ! dit Merlin content de le voir.
Mal à l'aise, le chevalier passa une main sur sa nuque.
_ Je dois te dire que, commença Merlin, finalement j'attendrais qu'Arthur me fasse sa surprise…
_ Tu as vu Merl ? comprit le chevalier.
Merlin, trop heureux, hocha de la tête et en tendant la fiole, il lui dit :
_ Ah tient c'est de la part de Merl…
Gauvain se saisit de l'objet et paniqué, il savait qu'il ne le reverrait plus.
Non, ce n'est pas possible !.
Le lendemain matin, Arthur fit appeler Merlin dans la salle commune. Merl était repassé le voir pour lui dire que tout était arrangé et c'est le cœur battant que la porte s'ouvrit sur son ange.
Troublé, Merlin trouva qu'il y avait beaucoup de monde en cette fin de matinée. Tout en marchant vers le roi, il déglutit tant les regards semblèrent le dévisager. Tous les chevaliers étaient présents ainsi que les sujets du roi. Non, vraiment, Merlin était mal à l'aise.
Arrivé à hauteur de son amant… enfin son roi, il s'inclina :
_ Sir… murmura-t-il inquiet.
En son for intérieur, il regretta de ne pas avoir forcé Merl à lui révéler le secret d'Arthur. Ce dernier avança sa main que le jeune sorcier prit dans la sienne et se posta à côté du roi sans cacher une peur devant toute cette assemblée.
_ Comme vous le savez tous, débuta Arthur en balayant la pièce de son regard, j'aime énormément Merlin et, aujourd'hui, dit-il en plantant enfin ses yeux bleus dans ceux de son compagnon et en s'agenouillant, je te demande en mariage… Veux-tu devenir officiellement celui qui partagera sa vie avec moi ?
Le cœur déjà trépidant, le jeune sorcier hocha de la tête tant l'émotion le prit et dans une tentative, il hurla :
_ Oui !
Toute l'assemblée applaudit quand la voix vacillante de Gauvain se fit entendre :
_ Félicitation !
Eméché, voire plus, le chevalier se trouva entre rire et larme en applaudissant fortement de ses mains.
_ Fé…lici…ta…tion ! dit-il en pleurant sur l'épaule de Merlin.
Ce dernier le prit à part pendant que le roi lança les festivités.
_ Gauvain ? tu as bu ? demanda le jeune sorcier.
Le visage empreint de moquerie, Gauvain s'exclama avec sa bouche qui forma un O :
_ Nan… j'ai bu… le cadeau… de Merl… et c'est…waoooouu puissant…le…truc… tu brilles ! OH Oh...
A nouveau il éclata entre rire et… larmes, personne n'aurait su dire tant il leur sembla bourré.
_ Tu dois être heureux…Mer-lin ! cria Gauvain qui ne s'entendait plus.
_ Bien sûr… mais tu m'inquiètes…
Merlin regarda le chevalier qui repartit dans la salle en sautillant sur ses pieds. Etait-il triste ou joyeux ? Arthur le prit dans ses bras et lui murmura à l'oreille :
_ Désolé de t'avoir menti mon ange…
Merlin se retourna et l'embrassa tendrement.
_ La prochaine fois, remercie Merl… il planta ses yeux dans ceux du roi et ajouta, et plus de mensonge !
_ Promis, dit-il en rigolant, content que tout se finisse bien.
Puis en voyant le comportement du chevalier, Arthur lui chuchota :
_ Je crois qu'il est amoureux…
La réponse de Merlin lui prouva encore combien il était toujours à mille lieues :
_ Gauvain ? Amoureux ?
Brusquement comme si le monde venait de s'effondrer sous ses pieds, il fixa Arthur :
_ Que je peux être bête ! J'aurais dû le savoir !
Le roi secoua la tête :
_ Ah non ! N'y pense même pas… il déglutit et marmonna… tu ne sais pas combien, il est terrible… il est…ggrrr… finit par soupirer Arthur.
Merlin se blottit encore davantage et lui souffla :
_ On leur doit bien ça non ?... mais c'est à Merl de me le demander, je ne peux rien faire sans son accord…
Arthur prit un temps pour réfléchir…
_ Mouai… avec ces deux-là, Merlin… tu vas devenir fou… mais si Merl te le demande et pour le bonheur de Gauvain… pourquoi pas…
Les fiancés contemplèrent la pièce et vit que la potion de Merl agissait sur l'humeur du chevalier, tantôt rieur, tantôt triste…
Fin.
Arthur… Non, Gauvain au pays de Merl tome 3A suivre…
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Aynath
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