En voilà une autre, écrite ce week - end, je ne suis pas totalement convaincue, mais j'espère qu'elle vous plaira quand même .
Juste 2 précisions pour ceux qui ne connaissent pas la série :
- Henry est un lycan
- Will est psychiatre
voilà, sur ce, bonne lecture °o°o°
Se battre.
Se battre pour sa vie en sachant qu’on ne fait pas le poids.
Lui, humain vulnérable et mortel.
Elle, bête féroce assoiffée de sang.
L’issue du combat était toute trouvée.
Reste à savoir le temps qu’il tiendrait.
15, 20, 30 minutes ?
Probablement moins vu le nombre de blessures qui entaillaient déjà sa peau si blanche.
Quelle idée il avait eu ?
Quelle idée il avait eu de se lancer dans cette mission ?
Elle n’était pas de son ressort.
Il n’était pas comme
eux.
Et il allait mourir.
°o°o°
Magnus et Nikola s’étaient absentés pour le weekend.
Où ?
Personne ne le sait, encore une chose qui ne les regardait pas.
Kate avait décidé de rendre visite à ses parents.
C’était son droit, après tout.
Il ne restait plus que Will et Henry.
Seuls au monde.
Mais Henry avait eu la délicieuse idée d’infiltrer un camp de lycans.
Et Will avait suivi. Évidemment.
Tout s’était bien passé, jusqu’à ce qu’ils se séparent.
Henry enquêtait à l’intérieur même de l’établissement, sympathisant avec la directrice, belle et accueillante, pendant que lui suivait les traces extérieures de la fuite d’un de ces spécimens.
Il n’aurait jamais dû.
°o°o°
Voilà maintenant 20 minutes qu’il luttait contre un lycan déchaîné.
20 minutes de supplice, 20 minutes de douleur, 20 minutes à se demander quand il cèderait.
Face à ses griffes acérées, à ses crocs tranchants et à son regard enragé, Will n’espérait même plus s’en sortir.
La nuit noire et glaciale aspirait leurs cris.
Ils étaient seuls.
Il était seul, la mort le guettant comme un chasseur guette sa proie.
Mais il n’était pas du genre à renoncer. Alors il tenait bon.
C’était son ultime combat.
°o°o°
Bien au chaud dans le salon, Henry interrogeait.
A quoi servait ce centre ? Qu’est – ce qu’ils y faisaient ? Pourquoi personne ne le connaissait ?
Et la directrice répondait, sans tabous.
Le cœur léger, Henry souriait, heureux de ne plus se savoir seul.
Quand soudain une vague déferla sur lui, l’empêchant un temps de respirer.
Un mauvais pressentiment.
Quelque chose de puissant et d’incontrôlable.
Quelqu’un appelait à l’aide.
Il ferma les yeux et se concentra, juste une minute, sur cette sensation inédite.
Qu’est ce qui lui arrivait ?
Or son corps et son cœur ne réagissaient que pour une seule et même personne…
Terrifié, il ouvrit les yeux.
Will …
Il se leva, hagard, et sans une révérence s’enfuit par la fenêtre, englouti par la nuit insaisissable. Il zigzagua entre les arbres morts qui donnaient à la forêt des allures de films d’horreurs.
N’écoutant que son instinct, il se laissa guider jusqu’à Will.
Lorsqu’un hurlement humain fendit l’obscurité. La peur au ventre, il accéléra sa course.
Pourvu qu’il ne soit pas trop tard…
°o°o°
Un coup de patte plus fort que les autres propulsa Will à terre.
La lèvre en sang, il se releva.
Ce n’était plus qu’une question de secondes.
Le lycan darda sur lui son regard jaune électrique et chargea, mettant ainsi un terme au supplice.
Will ferma les yeux et se concentra sur la seule pensée réjouissante qu’il voulait emporter avec lui.
Henry …
Résigné, il attendit que la mort vienne le faucher.
Mais rien ne vint. Jamais.
C’est alors qu’un cri puissant déchira le silence mortuaire de la nuit et le força à rouvrir les yeux.
Abasourdi, il contempla la vision qui s’offrait à lui.
Un autre lycan était entré en jeu.
Un autre lycan venait de le sauver.
Le poil plus clair, il se battait avec une rare violence, motivé semblerait – il par autre chose que l’instinct animal.
Étrange.
Mais Will ne put continuer ses observations.
La réalité le rappela à elle et un éclair de douleur le percuta de plein fouet.
A bout de force et en sang, il tomba à genoux.
Relevant la tête, il croisa les yeux de son sauveur et leurs regards s’accrochèrent. Juste quelques secondes.
Ce regard …
Et alors qu’il tombait dans l’inconscience, un prénom vint effleurer ses lèvres entrouvertes.
Henry …
Dans un sursaut de fureur, le jeune lycan contra l’attaque de son adversaire et lui décrocha la mâchoire.
Vaincu, il s’écroula sur le sol tandis qu’Henry reprenait forme humaine.
Le cœur serré par le spectacle qu’offrait le corps de son ami blessé, il s’approcha, fébrile.
Avec lenteur, il s’accroupit posant une main sur sa joue griffée.
Si froide …
«
Je t’en prie. Accroche – toi. »
Ces mots sortirent de sa bouche comme une déchirante prière.
Il ne pouvait pas mourir.
Pas lui.
Pas maintenant.
Ni même jamais d’ailleurs.
Et dans un ultime aveu, il prononça ces mots qu’il n’aurait jamais voulu révéler dans de telles conditions : «
Will, je t’aime ».
Devant l’absence de réaction, il sentit son monde s’écrouler.
Comment survivre quand la seule personne qui vous rattachait à la vie est …
Le mot fuyait ses pensées.
Non, ce n’était pas possible.
Le visage fermé, il se leva, Will dans ses bras.
Tout ça était de sa faute. Il n’aurait jamais dû l’entraîner là – dedans.
Mais égoïste qu’il était, il avait voulu l’avoir à ses côtés.
Lui, son ami et son amant.
Et maintenant il en payait le prix.
«
Pardonne – moi ».
Avec colère et désespoir, les larmes aux yeux, il ramena le corps inanimé au camp.
La directrice compatissante l’accueillit, et le conduisit jusqu’à l’infirmerie.
Henry déposa Will avec une douceur qui le caractérisait peu.
Puis d’un geste rageur envoya valdinguer tout ce qui se trouvait à sa portée.
Pourquoi ?
Pourquoi ce spécimen s’en était – il prit à lui ?
Pourquoi n’avait – il pas été capable d’arriver à temps ?
Pourquoi …
Alors qu’il lâchait peu à peu prise, une main réconfortante vint se poser sur son épaule.
Il tourna un regard vide vers la jeune infirmière qui murmura un discret : «
Faites –moi confiance ».
En théorie, il se serrait méfié. Mais il venait de perdre sa raison de vivre.
Il n’y avait pas pire.
La mort dans l’âme, il recula, ayant renoncé à lutter.
L’infirmière sortit une longue seringue de sa poche, et d’un geste vif la planta dans la poitrine de Will avant d’y injecter un produit transparent.
De l’adrénaline.
Henry regardait, à la fois captivé et horrifié.
Lorsque dans une violente convulsion, Will reprit sa respiration. Cherchant l’air comme on cherche à survivre, il paniqua, quelques secondes.
Puis se calma. De lui – même.
Il observa la pièce à la recherche d’un visage familier et il croisa le regard éteint d’Henry qui articula : «
Ne refais plus jamais ça ».
Un reproche ?
Peut – être.
Si seulement il savait combien il avait eu peur.
Lentement, le jeune lycan s’approcha du lit et plongea ses yeux dans le regard étincelant de Will.
Dieu qu’il aimait cet homme.
N’écoutant que son cœur, il se pencha et le prit dans ses bras tandis que le jeune psychiatre enfouissait sa tête dans son cou.
Il était en vie.
Et dans un murmure, Henry révéla ce que son cœur recelait et qu’il n’aurait jamais dû garder aussi longtemps : «
Si tu savais comme je t’aime ».
Fin.
PS: Va falloir que j'arrête de les torturer !
mais j'y ai pris goût