Alors en voilà une autre, que j’ai écrite pendant un petit temps de pause aujourd'hui.
Je suis un peu moins convaincue, mais j’espère que vous aimerez quand même .
Trêve de bavardage, bonne lecture .Note : pour ceux qui ne connaissent pas, juste une petite précision :
Helen Magnus est la chef de la petite équipe
.
°o°o°
Un bruit.
Comme un bruissement d’aile.
Ils étaient revenus.
D’un seul mouvement les membres du Sanctuaire se précipitèrent vers le hall.
Bigfoot, Kate, et Will, personne ne manquait à l’appel.
Mais Will avait un mauvais pressentiment. Une peur sourde tapait à ses tempes.
Quelque chose n’allait pas.
Magnus et Nicolas se tenaient là, devant eux, les vêtements déchirés, la peau lacérée de traces rouges sang, le visage fatigué et trempés jusqu’aux os.
Will émergea du groupe et son pressentiment s’intensifia.
Un, deux… Où était le troisième ?
« Henry ? »
Le regard de Magnus se figea quand elle l'aperçut. Les larmes lui montèrent aux yeux et tristement elle secoua la tête.
Pas ça …
Sa voix douce et tremblante s’éleva pour avouer cette vérité qu’il n’aurait jamais voulu entendre :
« Nous sommes tombés dans une embuscade. Henry s’est sacrifié pour nous sauver. Will, je suis désolé… »
Pas ça …
Will recula, touché en plein cœur. Il suffoqua et posa sa main sur sa poitrine dans une tentative stupide de calmer ses battements affolés. Mais plus rien ne fonctionnait.
Magnus s’avança, brisée par la vision de ce jeune homme à l’agonie, mais Bigfoot l’en empêcha.
« Laisse – le ».
Will se retourna et s’enfuit en courant jusqu’à sa chambre où il s’effondra sur son lit, détruit.
°o°o°
La vie reprit son cours, l’ombre d’Henry planant au-dessus de leurs têtes tel un spectre.
Chacun trouvait du réconfort auprès de l’autre.
Sauf Will.
Sa vie s’arrêta le jour où cette mission avait mal tourné.
Maintenant plus rien ne comptait.
A quoi ça rimait ? A rien. A plus rien. Il n’avait plus rien à faire ici.
Ce soir Magnus trouverait sur son bureau sa démission.
Il ne reviendrait pas.
Le sac sur l’épaule, il sortit, jetant une dernière fois un regard sur ce qui avait été un jour sa maison.
Sa vie n’avait plus de sens.
Il rentra chez lui et se laissa vivre. Ou plutôt mourir.
A quoi bon se battre quand on n’en a plus aucune raison ?
Jusqu’à un appel. Une sonnerie stridente qui retentit dans tout l’appartement.
Magnus …
« Allo ? »
« Will, c’est Helen. Venez tout de suite au Sanctuaire. J’ai quelque chose à vous rendre. C’est très urgent. »
Pourquoi percevait –il dans sa voix quelque chose qui clochait ?
« J’arrive immédiatement ».
Il avait juré de ne plus jamais y remettre les pieds.
Il allait manquer à sa parole. Tant pis, il devait savoir.
Il arriva au Sanctuaire en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Lentement il poussa les immenses portes faites de bois qui renfermaient tant de secrets.
L’endroit n’avait pas changé. Comme une cathédrale immortelle.
Dire qu’il avait fait partie de ce monde – ci.
Mais tout demeurait étrangement vide. Méfiant, il monta les marches magistrales qui menaient au bureau de Magnus. Au fur et à mesure qu’il avançait, des éclats de voix lui parvenaient. Des rires, des exclamations, et encore des rires.
Qu’est – ce qu’il se passait ?
Une voix plus grave que les autres se détacha et Will se figea instantanément.
« Après l'attaque, je l’ai trouvé grièvement blessé. Je l’ai recueilli et je l’ai soigné. Nous sommes venus ici dès qu’il en a été capable ».
John ...
Un, deux, trois, quatre pas, Will avança jusqu’à la porte qu’il poussa le cœur battant.
Des regards se tournèrent vers lui, éclairés d’une lueur étrange.
Les gens s’écartèrent sur son passage et deux silhouettes masculines se dessinèrent à présent devant ses yeux.
Il avança encore et son cœur s’arrêta carrément de battre.
Un rêve … Oui, ça devait être ça.
« Henry ? »
Le jeune homme fit un pas dans sa direction mais Will recula, craintif.
Ce n’était qu’un rêve, un foutu rêve pour l’abattre un peu plus.
Pourquoi lui ?
Mais Henry ne céda pas et il posa sa main sur son bras. Il n’était pas du genre à renoncer.
Le contact fut électrisant et Will comprit que ça n’avait rien d’un rêve.
Les seules paroles qui s’échappèrent de ses lèvres entrouvertes fut un douloureux «
Je t’ai cru mort… ».
Un reproche ? Possible …
«
Pardonne – moi, Will … »
Pardonner ?
«
Je t’ai cru mort … »
Trop facile.
Et pourtant comment en vouloir à l’homme qu’on aime d’être simplement en vie ?
Impossible.
Inconcevable.
Il était en vie.
Putain, il était en vie …
Ses yeux se remplirent de larmes et Henry l’attira dans ses bras.
L’étreinte s’intensifia tandis que Will enfouissait sa tête dans le cou parfumé du jeune homme.
Dans un murmure fébrile et bouleversé, Henry avoua «
Tu m’as tellement manqué… ».
La vie leur offrait une deuxième chance.
Leurs lèvres se trouvèrent sous le regard ébahit de ceux qui ne savaient pas.
Le temps sembla s’arrêter.
Dieu que c’était bon de se sentir renaître.
Dans le silence le plus total, Will murmura ces quelques mots qu’il n’aurait jamais cru pouvoir prononcer à nouveau : «
Je t’aime ».
Fin
Ps : promis, la prochaine fois c’est Henry qui se déclare !