Et voilà donc la fin afin de ménager vos petits coeurs
Merci pour vos reviews et vos encouragements les filles. Et joyeux Noël!
ooOoo
Black gisait à mes pieds, la chemise à hauteur de son cœur se teintant rapidement d’un rouge sombre. Estimant qu’il n’était plus une menace, je me tournai vers Holmes, qui fixait la scène avec intérêt. M’assurant d’un regard qu’il était indemne, je m’autorisai à respirer à nouveau.
« Il avait tort sur un point en pensant que j’étais un bon à rien, je suis un excellent tireur. »
Je remarquai alors seulement ce nouveau protagoniste, auquel je devais le salut de Sherlock. Thomas Black, une arme à la main, gardait les yeux sur le corps inerte de feu son père.
« J’ai toujours su qu’il me détestait, énonça-t-il d’une voix sourde. Je m’y étais fait. Mais découvrir qu’il vous avait manipulé en me faisant passer pour un criminel… Le monstre ! »
Le dernier mot fut crié. L’instant d’après le jeune homme lâchait son pistolet puis, l’air hagard et tremblant, il tombait à genoux. Je détachai rapidement Holmes puis m’approchai du jeune homme, qui semblait manifestement sous le choc. Quelque soit les raisons qui l’avaient poussé à agir, il venait de tuer son père et en accusait désormais le coup.
Après pareil réveil en fanfare, nous passâmes la matinée à rassurer les membres de la maisonnée et à rencontrer la police appelée au plus vite après le drame. Comme je m’en étais douté, ayant agi en état de légitime défense en protégeant la vie de mon associé, le jeune Black n’allait pas être inquiété pour le coup de feu fatal. Néanmoins il semblait culpabiliser pour ce qu’il avait fait, malgré le désamour que son père lui avait porté sa vie durant. Tuer un homme, même s’il est mauvais, n’est jamais un acte facile, je le sais d’expérience. Pourtant, entre les mains de son épouse aimante, j’étais sûr que lui se remettrait vite. Ainsi, lorsque mon compagnon laissa entendre que nous partirions dans la journée je ne trouvai rien à y redire, estimant que nous pourrions rien faire de plus sur place ni lui ni moi.
Quand enfin nous nous retrouvâmes dans sa chambre, seuls pour la toute première fois depuis le drame évité de justesse, je me blottis dans ses bras sans prononcer le moindre mot. Et lui, habituellement peu enclin aux contacts prolongés, me rendit mon étreinte avec une bonne volonté qui me réchauffa le cœur. Lui avait beau avoir gardé son calme tout du long, la confrontation avec Black avait été un supplice pour moi tant j’avais craint de perdre mon amour. J’avais pris conscience de ces faits avec une violence qui m’avait plongé un instant dans les pires tourments pendant notre entretien avec les forces de l’ordre tandis que les images me revenaient peu à peu. Comme si, dans le feu de l’action, ma formation de soldat m’avait permis de garder mon sang froid avant finalement d’en payer le contrecoup une fois la tension retombée.
« Encore une fois vous m’avez fichu une sacré frousse Sherlock. C’est à croire que vous le faites exprès, dis-je après quelques minutes.
- J’avoue parfois me poser des questions à ce sujet.
- Rien que de très normal, vous courrez perpétuellement après les ennuis et c’est moi ensuite qui en paye le prix tant vous semblez peu vous soucier de votre sort. Ce qui est loin d’être mon cas. »
Sur ces bonnes paroles je l’embrassai doucement, confirmant ainsi que je ne lui en voulais guère.
« Au moins vous pouvez vous réjouir sur un point, repris-je d’un ton plus léger, vous qui avez les fêtes de Noël en horreur, cette année encore cela aura été loin d’être banal.
- Je vous promets que le jour de l’an sera un peu plus conventionnel. »
Je le remerciai pour la promesse, même si je doutais fortement qu’il puisse ensuite la tenir. J’imaginais sans mal Lestrade recourir à notre aide le soir du trente-et-un, comme cela avait été le cas l’an dernier. A croire que les criminels de tout poil, en plus de leurs divers méfaits, se réjouissaient à compliquer la vie des honnêtes gens chargés de les traquer. En choisissant de faire ma vie avec Holmes j’avais rejoint ce club très fermé et avait accepté que la routine ne fasse plus partie de mon quotidien. Je m’en accommodais parfaitement bien la plupart du temps, mais n’aurais certes pas été contre un peu normalité une fois de temps en temps.
Justement, quoi de plus normal que le baiser qui suivi ? Laissait ainsi entendre que, même s’il restait un perpétuel aimant à problèmes, mon compagnon faisait tout de même certains efforts pour me faciliter la tâche.
Lorsque nous arrivâmes à Baker Street quelques heures plus tard après un trajet en fiacre des plus intéressants sexuellement parlant – oui, lorsque Holmes tenait à se faire pardonner pour les situations limites dans lesquelles il me plongeait il savait y mettre tout son cœur – Mrs. Hudson, surprise de nous voir rentrer aussi vite, nous accueillis à bras ouverts. Elle nous servit le thé tandis que Sherlock me proposait une partie de poker pour occuper notre soirée. Mais, tandis que je me réjouissais à cette idée tout en défaisant ma valise, notre logeuse reparue avec un télégramme. Après un bref regard au message, mon compagnon jubila de découvrir qu’une nouvelle enquête se présentait déjà. Sans oser me l’avouer tout à fait, j’en fus content également et m’empressai de le suivre tandis qu’il dévalait les escaliers pour courir vers ce nouveau mystère. Et ses nouveaux problèmes sans nul doute.
THE END.