Oui, c'est "Blitz"!
Nash a été poignardé sur le parking du restaurant par son ancien amant.
Comment va réagir Matthew et Bobby restera-t-il impuni ?
Voici la suite !
Bonne lecture !
Partie 5 :
Un bip prolongé alerta le personnel soignant qui se rua au chevet du jeune inconscient.
« -Le chariot d’urgence ! » Ordonna une infirmière, en constatant l’absence de pouls.
L’aide-soignante accourut avec le chariot et le docteur se saisit du réanimateur.
« -A trois ! Fit-il, en mettant en marche les deux plaques. Un ! Deux ! Trois ! »
Il appliqua les plaques sur le torse du patient et le choc fit cambrer le corps du jeune homme.
Sans résultat. Le médecin tenta à plusieurs reprises de faire partir le cœur. Au bout de huit minutes, il dut abdiquer.
Il consulta l’horloge du service de réanimation et donna l’heure officielle du décès. Sortant de la pièce, il vit la famille et les amis et secoua de la tête.
« -Je suis désolé » Murmura-t-il, en baissant les yeux.
Des sanglots de désespoir et de douleur résonnèrent dans le couloir.
Matthew crispa ses doigts autour de son gobelet de son café, partageant leur souffrance et compatissant. Il était honteux de se sentir soulagé : Lorsqu’il avait vu le personnel débarquer en courant, il s’était précipité avec eux vers le service de réanimation.
Affolé et paniqué. Mais il ne s’agissait pas de Porter.
Rentrant dans la chambre de Nash qui dormait sous l’effet des sédatifs, il s’installa à son chevet.
Il était épuisé par les émotions et une nuit à veiller le sommeil du détective. Il ne s’était accordé aucune minute de repos depuis qu’il avait découvert Porter en état de choc, sur le parking et perdant son sang.
Blessé à l’abdomen, il avait été opéré en urgence et le chirurgien avait pu stopper une hémorragie interne.
L’état clinique du jeune brun était stable dorénavant et requérait du repos.
« Comment va-t-il ? » Demanda Brant, en surgissant dans la chambre.
Matthew lui adressa un sourire fatigué mais rassurant.
« -Il va mieux. Informa-t-il, en contemplant le visage pâle et endormi de Nash. Le docteur a dit qu’aucun organe vital n’a été touché. Une chance que je l’ai trouvé à temps ! Cinq minutes de plus et il aurait pu mourir d’hémorragie… »
Un frisson le traversa à l’idée de cette éventualité et Matthew se mordit la lèvre inférieure de rage.
« -Si seulement je tenais celui qui lui a fait ça ! Dit-il, les traits durs. Je le tuerai de mes propres mains ! »
Brant posa une main apaisante sur l’épaule du jeune blond pour lui assurer de son soutien.
« -T’en fais pas. Déclara-t-il, calmement. Je m’en charge. Les empreintes sur le canif mènent à un Robert Mitchell, un trader. Tu ne sais pas si Porter le connaît ? »
A ce prénom, les yeux bleus de Matthew prirent une lueur dangereuse et le jeune homme se souvint d’un certain « Bobby », l’ex-amant de Nash.
« -Oui. Confirma-t-il, en se levant. Porter l’a plaqué. C’était un type violent et possessif. »
Matthew voulut sortir de la chambre mais Brant, plus rapide, le devança et bloqua la porte :
« -Non, tu restes ici. Décida le partenaire de Porter, d’un ton bref. Nash aura besoin de toi quand il se réveillera. C’est moi qui vais m’occuper de Robert. »
Le jeune blond consentit et retourna s’asseoir auprès de l’endormi.
« -Sois prudent. Conseilla-t-il à Brant. Ce Bobby n’est pas net dans sa tête. Il peut être dangereux. »
Brant fit signe que « oui » et quitta la chambre, la mine déterminée.
Matthew glissa ses doigts entre ceux de Porter et les pressant contre sa joue, il en savoura leur chaleur et leur douceur.
L’adresse avait conduit Brant à un quartier chic et bourgeois. Le policier pénétra dans un immeuble et négligeant l’ascenseur, pourtant confortable et luxueux, il grimpa les six étages à pied.
Il vit une porte en bois massif avec le nom concerné et alla sonner.
Une minute s’écoula avant que la porte ne s’entrouvrit, faisant apparaître un beau visage de blond.
Ce dernier, en peignoir, les cheveux mouillés, sortait visiblement du bain.
« -Que voulez-vous ? Demanda-t-il, d’un ton condescendant. Je suis assez pressé. Alors, dépêchez-vous ! »
Brant le toisa du regard et montra sa plaque, déclinant son grade et son identité.
« -Inspecteur ? Fit Bobby, d’un ton moqueur et provocateur. Tiens donc, aurai-je mal garé ma voiture ? »
Le policier eut un lent sourire qui découvrit ses dents et parla :
« -Mon coéquipier Porter est à l’hôpital. Une sale « ordure » l’a poignardé avec un canif sur un parking. Et le canif porte vos empreintes. Comment votre canif s’est retrouvé là-bas, monsieur Mitchell ? »
Un large sourire hautain apparut sur les lèvres de Bobby qui s’exclama :
« -Que sais-je, moi ? Désolé pour votre partenaire, monsieur l’inspecteur ! »
Il s’apprêta à refermer la porte et prendre congé du policier. Brant défonça la porte, faisant sauter la chaine de sûreté et s’engouffra dans l’appartement.
« -Hey ! Protesta Bobby, offensé et furieux. Vous n’avez pas le droit ! Vous dépassez vos limites ! »
Mais Brant lui envoya un coup de genou dans le ventre, lui coupant la respiration et lui décocha une droite.
Bobby, commençant à avoir peur, essaya de se sauver. Il courut vers la salle de bain où il tenta de s’enfermer.
Brant, devinant ses intentions, le rattrapa et le plaqua sur le plancher carrelé du salon.
Il lui cogna la tête contre le sol, lui arrachant des cris d’effroi et de douleur et s’asseyant sur son dos, il extirpa son pistolet et le pointa sur la tempe du jeune homme.
Ce dernier, le nez en sang et la lèvre fendue, geignait en pleurant :
« -S’il vous plait, ne me tuez pas ! Je l’aime ! Je ne désire pas qu’il soit avec un autre homme ! Il est à moi, vous comprenez ! A moi ! Mort, il m’appartient totalement ! »
Les pleurs se muèrent en un rire hystérique et démentiel.
« -Pas de chance ! Fit Brant, en appuyant le canon de l’arme sur la peau de Bobby. Tu es tombé sur un « hic ». Moi. Et je t’assure, je vais te guérir de ta possessivité. »
Une sueur froide coula le long de la tempe du jeune blond au ton détaché de la voix.
Des caresses, timides et tendres, dans ses cheveux blonds réveillèrent Matthew qui ouvrit les yeux.
Il s’était endormi, la tête posée sur le matelas de son amour. Il releva doucement le visage et rencontra le regard de Porter qui lui sourit.
« -Bonjour, Matthew. Murmura le détective, tendrement. Merci d’être là. »
Le jeune blond se pencha sur ses lèvres et y déposa un baiser.
« -Comment tu te sens, mon amour ? » Demanda-t-il, en s’écartant et en le dévisageant.
Porter se palpa l’endroit où le canif l’avait transpercé et grimaça légèrement de douleur.
« -Cela peut aller. Rassura-t-il, en se redressant à demi sur ses oreillers. Je me sens un peu dans le « coltard ». Je suppose que ce sont les sédatifs. »
Matthew lui prit une main et d’une autre, lui repoussa les mèches du front.
« -Il me semble que tu les aimes bien ébouriffé. Chuchota-t-il, les yeux rivés à ceux du convalescent. Je suis désolé, Porter. Je n’ai pas su te protéger. J’aurai dû être là… »
Porter l’empêcha d’en dire plus en lui mettant la main sur la bouche.
« -Ce n’est pas de ta faute, Matthew. Assura le jeune brun, gravement. Tu ne pouvais pas savoir que Bobby allait « déraper » au point de m’agresser. Tu es là quand j’ai besoin de toi : Tu as veillé sur moi, n’est-ce pas ? »
C’était plus une affirmation qu’une question. Une joie illumina le visage et les yeux de Nash devant la confirmation donnée par le sourire de Matthew.
« -Je serai toujours là pour toi. Promit le policier blond, tendrement et en étreignant les mains du brun entre les siennes. Même si tu te lassais de moi, je serai toujours là pour veiller sur toi, Porter. »
Porter, bouleversé, nicha délicatement son visage contre le torse de Matthew et agrippant ses doigts à la chemise de son amant, il l’attira à lui et sanglota silencieusement.
Heureux et comblé.
La voiture klaxonnait, impatiente. Porter, en short et en polo, souffla, excédé par le comportement de Brant.
« -On arrive ! Prévint-il, par la fenêtre du salon qui donnait sur le trottoir. Kathy, tu es prête, ma puce ? Ou c’est ton papa qui est lent ? »
Un grognement indigné sortit de la salle de bain et Matthew en surgit, trainant avec lui une petite fille blonde qui boudait.
En robe blanche, elle semblait sur le point d’éclater en sanglot.
« -Oncle Porter, papa veut pas que j’amène Mathilda ! Marmonna la fillette de cinq ans. Je veux Mathilda ! »
Matthew leva les yeux au plafond, exaspéré. C’était toute une histoire quand la poupée ne pouvait pas venir !
«-Ma chérie. Commença Nash, en s’agenouillant devant l’enfant. Ton papa a raison : Mathilda risque de s’ennuyer toute seule dans la voiture. Parce que tu vas jouer à faire des châteaux de sable avec Brant, n’est-ce pas ? »
Un sourire se pointa chez Kathy qui finit par hocher de la tête.
« -On va rejoindre Brant dans la voiture, ok ? » Proposa Nash, en lui tendant la main.
Sous le regard attendri de Matthew, la petite fille s’en empara prestement et suivit de bon gré le jeune brun.
« -Tu as la fibre paternelle. Complimenta le jeune blond, en refermant la porte de l’appartement. Tu sais y faire avec Kathy. Pourtant, elle a le caractère de sa maman. Aussi têtue que Lucy ! »
A la mention de l’ex-femme de son compagnon, Porter devint songeur : Lucy, en apprenant que Matthew vivait avec un homme, avait tenté de lui ôter le droit de visite pour Kathy.
Une bataille juridique s’était engagée entre les deux ex-conjoints durant presqu’un an.
Finalement, le juge avait statué en faveur de Matthew et malgré la mauvaise volonté de Lucy, Kathy avait pu connaître son père.
Quatre années étaient écoulées depuis le procès et les moments difficiles étaient loin derrière eux.
Et ce, malgré le fait que le père de Kathy se heurtait toujours à l’hostilité de son ex-femme.
« -A quoi penses-tu, Porter ? » Demanda Matthew, en remarquant l’air absent de son compagnon.
Il attacha la ceinture de Kathy assise sur la banquette arrière de la voiture et après un petit baiser sur la joue de sa fille, il s’extirpa du véhicule.
Il enlaça Nash par la taille et lui releva, tendrement, le menton.
«-Eh bien, mon ange ? » Insista-t-il, en inclinant son visage pour lire dans les yeux verts de Porter.
Un éclat d’amour infini pétilla dans le regard du jeune brun qui confia :
« -A toi. A nous durant ces cinq années. A la chance que j’ai de t’avoir. Tu n’as jamais failli. »
Matthew pressa doucement Porter contre lui et chuchota :
« -Je suis un « boy-scout », moi ! Je ne faillis jamais à mes promesses ! »
Les deux hommes se dévisagèrent un instant et éclatèrent de rire, complices.
« -Bon, on y va ? Grommela Brant, en klaxonnant dans sa voiture. Y’ a de la route, je vous signale ! Vous ferez vos « mamours » plus tard ! »
Porter murmura des mots à l’oreille de Matthew qui eut une expression de ravissement béat.
« -Pourquoi Shirley n’est pas avec toi ? » Lança-t-il, malicieusement à Brant qui rougit.
Ce dernier pesta tout bas contre Porter et répondit :
« -Elle est malade. Elle ne peut pas venir. »
Porter pouffa de rire : Il n’était pas dupe. Shirley était en train de mener la vie dure à Brant pour que celui-ci se décidât, enfin, à lui avouer ses sentiments.
« -Je crois que notre ami Brant va finir la corde autour du cou ! » Devina Matthew, un air hilare sur ses traits.
Mais devant le regard noir de Brant, les deux amoureux s’empressèrent de monter dans leur voiture et de prendre la route de la mer.
Fin.
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