Je suis ravie que ça vous plaise!
Merci Duneline pour la relecture!
Chapitre 3 :
La première chose qu’Erik ressentit lorsqu’il vit Raven dans l’embrasure de la porte fût la peur, puis le désespoir, très rapidement remplacé par une immense colère envers la jeune femme.
Non contente d’avoir gâché sa superbe matinée, elle se permettait-involontairement bien sûr- de faire souffrir Charles avec ses stupides émotions. Il regardait, impuissant, le calvaire que vivait son ami : Ce dernier était plié en deux, le visage crispé par la douleur balayée par la détresse, le désarroi et la peine de sa sœur d’adoption.
« - Sors d’ici. » Ordonna Erik d’une voix polaire à Raven.
Il était conscient d’être extrêmement cruel, mais il n’en avait, pour ainsi dire, rien à faire. Sa fureur contre la jeune femme ne fit que s’accroître lorsqu’il vit qu’elle ne réagissait pas. Il s’apprêtait à réitérer sa demande avec un peu plus de violence lorsqu’il vit Charles se ressaisir.
Le télépathe s’écarta de lui, s’approchant de sa sœur, dans l’intention évidente de s’expliquer.
En vain cependant. La vie sembla revenir dans le corps de la jeune femme qui leur jeta un regard dégoûté avant de s’enfuir.
« - Raven ! Attends je vais t’expliquer ! » S’’écria Charles avec désespoir, en voulant se lancer à sa poursuite.
Mais Erik le rattrapa et l’emprisonna dans ses bras. C’était la seule idée qui lui était venue à l’esprit : Garder le télépathe le plus longtemps possible près de lui. Et surtout, il était conscient que laisser son ami courir après Raven équivalait à le perdre.
Même s’il n’y avait que peu de chance que Charles resta avec lui après avoir pris de plein fouet les émotions de sa sœur, cependant tant qu’il était avec lui, un infime espoir subsistait.
Il déclara, plongeant son regard encore brillant de rage contre Raven dans celui de son amant :
-Laisse-la ! Elle doit apprendre à gérer, seule, ses émotions. Elle canalisera ces sentiments négatifs pour devenir plus forte ! Ses pouvoirs se développeront mieux ! Elle sera prête pour toutes les batailles qui viendront !
Erik comprit tout de suite qu’il ne s’y prenait pas de la bonne façon lorsqu’il vit la fureur se peindre sur les traits habituellement si sereins du télépathe.
Charles lui fit d’ailleurs bien comprendre lorsqu’il prit la parole :
-Quand il s’agit de Raven, tu ne lui reproches pas son émotivité ! Au contraire, cela ne peut que lui rendre service ! Hurla-t-il,avec colère et ironie. Moi ? Que dis tu pour moi ? Que suis –je pour toi ? Termina-t-il d’une voix provocatrice.
Erik sentit la fureur revenir doucement en lui. Charles faisait-il exprès de le pousser à bout ? Evidemment les mots qu’il avait prononcé donnait l’impression qu’il se souciait beaucoup plus de Raven que de Charles.
Ce qui n’était évidemment pas le cas. il n’éprouvait aucune sorte d’affection pour la jeune femme.
Il ne regrettait pas ses paroles, il pensait réellement que la souffrance l'aiderait à progresser. Et il souhaitait que tous les mutants, autour de lui ,souffrent ,si cela permettait de les rendre plus fort.
Raven était une alliée et en tant que telle, elle devait devenir puissante.
Et si pour cela, il devait la faire souffrir, il n’en éprouverait aucun remord.
Pour Charles, c’était totalement différent.
Il n’en avait rien à faire de sa puissance-bien qu’il le fut probablement plus que lui- et surtout il ne supportait pas de le voir souffrir.
C’était un véritable supplice pour lui de le voir en colère et fou de chagrin. Charles était son tout ; Les autres n’avaient pas d’importance.
Il sentit sa colère refluer, remplacée par les émotions plus douces qu’il ressentait pour le télépathe.
Il ferma les yeux, prit une grande inspiration avant de sourire à son amant.
- Qui es tu pour moi, Charles ? Commença-t-il, en avançant vers son ami méfiant. Tu ne peux pas t’imaginer les sentiments que tu éveilles en moi, mon ami et mon âme-sœur. Souffla-t-il avec tendresse laissant les mots s’échapper avec facilité. Auprès de toi, je ne connais aucun repos. Ces émotions, ces questions, ces valeurs, tu ne peux pas savoir l’ouragan que tu as soulevé en moi.
Erik se demanda s’il n’avait pas effrayé son ami car dans le ton de sa voix ,la rancune et le reproche étaient évidents ,ainsi que la lueur d’agacement dans ses yeux, malgré toutes la douceur et l’affection qui transparaissaient de tout son être.
Il n’avait pas pu s’empêcher de montrer à Charles, qu’il lui en voulait, parce que « oui », il lui en voulait énormément.
Il l’avait rendu faible, dépendant de lui…Et il ne supportait pas d’être enchaîné.
Erik observa son ami se débattre contre lui même, contre ses émotions et ses sentiments... Il savait déjà que ce ne serait pas à son avantage.
Le visage dévasté et pourtant décidé de Charles se fixa sur le sien.
- Je ne peux pas, Erik. Restons en là. Tu as besoin de quelque chose que seule Raven peut t’apporter. De plus, Raven est ma sœur. » Termina-t-il, avec amertume.
Erik tressaillit, masquant ses sentiments avec aplomb.
Il ne songea même pas à le retenir lorsque Charles quitta la chambre…C’était peut être mieux…
Il regagna sa chambre sans trop savoir comment, étourdi par la peine. Il prit le temps de changer les draps, ne voulant pas retrouver l’odeur de Raven, avant de s’allonger le regard fixé sur le plafond.
Perdu dans ses pensées Erik songea qu’il était maudit . Il n’y avait pas à dire. Il ne savait pas comment il s’y prenait, mais tout finissait toujours mal pour lui, lorsqu’il était sur le point d’obtenir ce qu’il désirait.
Ainsi après des années de traque, il était parvenu à trouver Shaw pour qu’il lui échappa à nouveau.
Et maintenant, alors qu’il était enfin avec Charles, ce dernier allait encore lui échapper. Non, vraiment cela commençait à l’agacer.
Il se sentait triste et misérable depuis que Charles l’avait quitté- c’est à dire peu de temps-le cœur constamment serré et l’envie de s’enfermer dans son coin pour soigner sa déprime qui ne passerait jamais.
Cependant, c’était mieux pour Charles de ne pas être avec lui, d’être loin de lui et de ses émotions néfastes. Charles était quelqu’un de beaucoup trop optimiste et lumineux pour être confronté à des sentiments si noirs.
Erik savait que le télépathe craignait cette partie de lui. Il avait tenté, tout à l’heure, de faire sortir « la bête » mais Erik se maitrisait facilement : Il ne tenait pas à montrer son côté sombre à son ami.
Lorsque Charles était près de lui, la haine, la colère s’effaçait doucement laissant prédominer la tendresse et l'amour.
Charles avait fait le choix qu’Erik n’avait pas été capable de faire et il ne pouvait que l’admirer pour cela.
Il respecterait le choix de son ami. Ainsi il le protégerait.
Il fut interrompu dans ses pensées par l’arrivée inopportune de Raven qui entra dans sa chambre sans même frapper.
Cette jeune fille devait être suicidaire.
« -Dégage dit-il, sans même prendre la peine de la regarder.
La jeune femme ne l’écouta absolument pas, elle alla même jusqu’à s’asseoir à sur le lit, juste à côté de lui.
Erik se crispa, à deux doigts d’exploser de fureur mais la jeune femme le prit de cour.
-Tu es un connard tu sais ? Commença-t-elle, d’une voix neutre. Je ne sais pas pourquoi tu t’amuses à faire souffrir tout le monde mais peu importe. J’ai une dette envers toi souffla-t-elle avec douleur.
Erik observa la jeune femme, étonné et légèrement perplexe.
« -Tu m’as aidé à m’accepter, à être qui je suis… Ce que même Charles ne m’avait pas aidé à faire. « Continua-t-elle, convaincue.
-Ne sois pas ingrate Raven. Il a passé sa vie à te protéger coupa Erik , avec colère.
Il était irrécupérable, il ne pouvait pas s’empêcher de le défendre.
-Je n’ais jamais dit le contraire. Répliqua-t-elle, acide. Il est mon frère et je ferais n’importe quoi pour lui. Peu importe, tu ne comprendrais pas… Je disais donc, j’ai une dette…Demande moi ce que tu veux je le ferais… Si tu veux que je convains Charles de revenir avec toi, je le ferais.
- Tu cherches quoi Raven ? Souffla-t-il, méfiant en se redressant, sur le lit. Tu sais que je ne t’aime pas…
Cela n’avait rien de cruel. C’était juste énoncé comme quelque chose d’évident.
Le visage de Raven prit une expression douloureuse , avant de redevenir impassible.
-Je le sais… Je ne suis pas aveugle. Je vous ai vus tous les deux et je t’ai vu le regarder. Tu es transparent, mon pauvre Erik. Termina-t-elle d’une vois résignée teintée d’amusement. Alors que puis- je faire pour toi ?
Erik fixa la jeune femme intensément, pendant deux minutes, avant de prendre une décision…Il devait le protéger.
-Je ne veux pas me remettre avec ton frère… Dit-il avec hésitation. J’ai besoin que tu fasses semblant d’être avec moi.
Une expression d’ahurissement se dessina sur le visage de Raven avant qu'elle ne reprenne la parole:
-Mais enfin pourquoi ? S’exclama –t –elle, cherchant ses mots. Tu l’aimes…
-Bien sur. Souffla-t-il douloureusement. Ne me demande pas pourquoi ! prévint-il menaçant. Une autre fois peut-être!
La jeune femme referma la bouche mécontente.
-Alors acceptes- tu ?
-Ok .Accepta-t-elle, finalement espérant secrètement- enfin pas tant que ça !- qu’en passant du temps avec Erik, celui-ci tomberait amoureux d’elle.
- Non Raven ! Dit- il , coupant court à ses illusions. Il n’y aura rien entre nous, tu ne te rends pas compte à quel point je… Enfin, nous pouvons au moins essayer d’être ami. »
La jeune fille accepta, de mauvaise grâce et ce fut ainsi que la comédie débuta.
Il prit l’habitude de se promener dans le parc avec la jeune femme, plaquant un faux sourire serein sur son visage.
Il avait remarqué le manège de son ancien ami qui s’éclipsait à chaque fois qu’il les voyait.
Même si au début, il les avait observés , le visage marqué par la peine.
Erik savait que cette situation était insoutenable pour tous les deux et plus les jours passaient, plus la décision, qu’il avait prise, lui paraissait insupportable.
Il savait très bien , qu’en poussant Charles, il parviendrait à le faire revenir vers lui mais il luttait avec l’idée fixe et obsédante –masochiste aussi, il fallait le préciser- qu'il devait protéger Charles.
Les parties d’échec étaient une vraie torture et pourtant inévitablement, il y allait. Ne serait- ce que pour profiter de sa présence.
Charles abrégeait à chaque fois la partie et lui acceptait… Jusqu’au soir où le manque et la douleur se firent trop importants…
Lorsque le télépathe coucha son roi sur l’échiquier, Erik s’approcha irrésistiblement de son ami qui , surpris , releva la tête.
Erik sentit un sourire naître sur son visage et son cœur accélérer la cadence, lorsqu’il sentit les effluves du parfum entêtant de son ami qui lui aussi souriait.
Un sentiment de plénitude envahit Erik : Ils avaient retrouvé leur complicité.
Doucement, ses lèvres dérivèrent, sans qu’il ne put ou ne voulut l’arrêter, vers celles de son ami qui avait également amorcé le rapprochement.
Leurs lèvres se frôlèrent, impatientes de se revoir mais ce fût tout.
Charles détourna la tête, ayant vu arriver Raven.
Erik la suivit docile mais la réalité était tout autre... Sa volonté s’effritait doucement, bientôt il craquerait. C’était inévitable.
La musique résonnait dans tout le salon, où tous les jeunes mutants s’amusaient.
Erik s’était isolé dans un coin, cherchant Charles du regard qui brillait par son absence. Il fut interrompu dans sa recherche par Raven venu lui demander de danser. Il la repoussa plusieurs fois avec fermeté avant qu’ elle ne daigne abandonner.
Il sortit dans le jardin, ressentant le besoin de prendre l’air. Il était hors de question qu’il accorda sa première danse à quelqu’un d’autre que Charles.
Charles... Il lui manquait terriblement et ce léger rapprochement la veille au soir n’avait fait que l’accentuer.
C’était une étrange sensation de ne pas se sentir complet, de ressentir un vide constant dans sa vie et dans son cœur : L’ impression de manquer de souffle…
Il frissonna légèrement, le froid s’insinuant doucement en lui. Son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu’il vit sur un banc , au loin, la silhouette de son ami.
Il s’approcha, d’un pas décidé vers son ami.
La comédie prenait fin…Aujourd’hui il avait besoin d’air.
Erik se posta devant son ami, paume offerte, le regard fixé sur lui.
« - Voulez-vous être mon partenaire pour cette danse ? Je vous préviens, je suis un débutant et je ne vous garantis pas un moment inoubliable. » Proposa-t-il, avec un sourire éclatant dans un français à l’accent irrésistible.
Le télépathe éclata de rire, masquant difficilement sa joie et son émotion. En entendant ce son, Erik se sentit stupidement heureux.
« - Tu parles le français, toi ? » Souffla Charles joyeusement, en se redressant de son banc pour faire face à Erik.
« - Oui, le français est la langue du romantisme. Répondit-il, taquin. Alors ? Acceptes-tu ? Raven ne va me bouder que durant cinq minutes. Ces cinq minutes, je te les donne, Charles. »
Erik perçut l’hésitation de Charles qui luttait contre ses envies et ses sentiments.
De ses yeux, il caressa toutes les courbes du visage du télépathe, attendant une réponse positive. C’était sa dernière chance, il le savait… De récupérer Charles, de revivre quelques moments de paix avec lui, avant la grande bataille qui les séparerait.
Tout dépendait du télépathe…Allait-il l’aider ? L’aider à respirer de nouveau…
En espérant que ça vous plaise!