Tout le monde l'attendait je suppose... Voici Zugzwang ! (Non non, ce n'est pas le prénom d'un mafioso chinois. C'est ce qu'on appelle un "coup forcé" en échec). Par contre, veuillez m'excuser mais je vais devoir faire cette histoire en deux parties. Cette dernière s'éternise un peu (j'en suis à quatre pages...) donc je vais la diviser pour le forum. Par contre, quand tout sera bien fini, je la mettrais en OS sur FF.net. PS : la première partie est en PG13, la deuxième en NC17.
ZUGZWANG (partie 1)
Il y avait des jours comme ça, à l'Institut, où le moral était en baisse. Malgré les encouragements de Charles et de Moira qui essayaient en vain de bouger leur troupe, un mutisme presque maussade planait autours d'eux. C'était souvent des journées de pluie, lorsque le ciel était gris et qu'on ne pouvait plus apercevoir les rayons chauds et rassurants du soleil. Alors dans ces moments là, Charles en bonne mère de famille allait faire des courses pour se ravitailler en sucreries ou autres aliments aptes à faire remonter la bonne humeur. Il prenait alors d'immenses pots de glaces, différents pour chacun. Car en effet, personne n'aimait la même chose, pour le plus grand malheur de son portefeuille. Hank la préférait à la fraise. Avec des morceaux si possible. Il conférait au goût fruité une adoration qui aurait fait pâlir n'importe quel auteur de prose. De temps en temps, il comparait la douceur de sa glace à la peau de Raven. Lorsqu'il en arrivait là, bien souvent Charles lui demandait d'arrêter de parler. Sean quand à lui, la mangeait « saveur pistache ». Sans qu'il ne l'ai vraiment dit, tout le monde avait compris qu'il vénérait ces petites fèves vertes. Déjà lors de leur première soirée, le garçon avait englouti à lui seul le paquet entier, ne laissant derrière lui que quelques miettes. Pour le cas de Raven, il fallait avouer qu'elle n'était pas bien difficile. Ses papilles gustatives se contentaient bien souvent de la vanille, parfois saupoudré de morceaux de spéculoos qu'elle réduisait en petit morceaux. On la voyait de temps en temps savourer son mélange avec une gourmandise proche de l'orgasme, sous les yeux exorbités du pauvre Hank. Alex carburait spécialement au café et donc inévitablement, au moka. Cela le rendait parfois irascible, surtout quand Sean la lui renversait après avoir éternué une onde supersonique. Mais heureusement pour tout le groupe, cela ne se passait que très rarement.
A la surprise de tous, Charles AIMAIT la glace. Bien que ce verbe soit un doux euphémisme. S'il pouvait, il en engloutirait sûrement des kilos par jour. Le plus souvent, l'homme prenait son propre pot sous le bras pour ensuite s'asseoir dans un des canapés du salon pour n'en revenir que quelques heures plus tard, accompagné d'une horrible indigestion. Comme les autres mutants qui l'entouraient, il avait sa préférence, cette dernière étant tout simplement le chocolat.
Un jour, Erik n'arriva plus à supporter cette situation. Il était le seul dans le groupe à haïr le sucré et donc, la glace. Les deux hommes étaient dans la cuisine, occupés l'un et l'autre par des choses bien différentes. Charles par sa dégustation et Erik par sa colère. Ce dernier tenait entre ses mains les restes d'un journal qu'il froissait entre ses doigts. Son ami n'ayant rien remarqué continua à manger comme si de rien n'était. Ses lèvres devenaient rouge à force de rentrer en contact avec l'aliment froid. Erik les observa intensément, hypnotisé par la langue qui sortait de temps en temps de sa cachette pour faire un chemin presque tendancieux. Une voix le sortit de son mutisme. - Erik ? Je peux savoir pourquoi tu me regardes comme ça ? L'homme se retint de dire que si cela faisait cinq bonne minutes qu'il le fixait, c'était tout simplement parce qu'il le trouvait sensuel avec sa chemise ouverte jusqu'au torse, ses lèvres rosies et ses yeux couleur azur aux reflets innocents. Un cocktail à la fois chaste et torride. - Pardon, j'étais perdu dans mes pensées. Charles haussa un sourcil puis replongea dans la complexité de sa tâche : terminer son dessert. L'allemand se demanda un instant si des réactions ou des phrases déplacées arriveraient à ébranler cette immaculée conception. Bien que cela soit peu probable. Charles avait toujours été calme et imperturbable. Seul l'alcool le rendait parfois... différent. Totalement hystérique pour ne pas dire « à côté de la plaque ». Mais dès que la sobriété l'emportait, l'homme était l'incarnation de la psychorigidité. - Et je peux savoir quelles étaient ces fameuses pensées ? Heureusement pour Erik qu'il n'avait rien en bouche sinon il se serait étranglé. - Je...je me visualisais juste des...images...comme ça en vrac... Sans vraiment réfléchir...tu vois... Charles posa son bol sur la table de travail tout en reniflant presque avec dérision. Il joua un instant avec sa cuillère puis la laissa tomber dans l'évier. Le bruit métallique fit grincer les dents d'Erik qui s'avança doucement vers le télépathe. Celui-ci passait à présent sa langue sur ses doigts parsemés de gouttes glacées qui avaient malencontreusement tachés ses doigts. Erik l'observait faire, la bouche grande ouverte. Son ami lui lança un regard on ne peut plus qu'équivoque. - Erik... gémissait-il presque en se cabrant sous les yeux révulsés de son vis-à-vis. A quoi penses-tu maintenant ? - Je... Je pense que je devrais aller dans ma chambre. Il commence à se faire tard. Répondit le mutant en désignant la sortie du doigt, les joues devenues écarlates. Charles fit la moue et s'approcha avec une grâce quasi féline. - Tu sais, j'ai entendu tes pensées. On aurait presque cru que tu les criais. Les deux hommes étaient à présent face à face, leur torse se touchant quand l'un des deux expirait. Une main baladeuse vint caresser lascivement le cou du contrôleur de métal qui se demandait comment ils en étaient arrivés là. Ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir bouger. Ils restaient immobiles, se regardant dans le blanc des yeux. Soudain, un bruit les fit bouger et ils se séparèrent en soupirant. C'était la porte de la cuisine qui s'ouvrait doucement. Dans l'embrasure, on pouvait apercevoir la tête rousse de Sean leur faire un grand sourire. - Je vous dérange ? Erik aurait aimé crier que « oui » il les dérangeaient mais le visage lumineux de son ami lui empêcha toute réponse cinglante. - Non, pas du tout Sean. Qu'est ce qu'il se passe ? - Heu... Tu me promets que tu ne vas pas te mettre en colère Charles ? - Eh bien, ça dépend. Si c'est parce que tu as encore renversé quelque chose sur les affaires d'Alex, débrouille toi tout seul. L'adolescent rougit un instant, se triturant les doigts. - En fait... ce qu'il s'est passé...En gros Charles... Ta chambre est totalement détruite à cause d'Alex. Comme je lui ai cassé son poste de radio, il s'est énervé et a utilisé son pouvoir sans se rendre compte.
Il eut un moment de silence gêné. Mais à la surprise de tous, Charles ne se fâcha pas du tout. - Sean. Ce n'est pas grave. Pour cette nuit, je vais aller dormir dans la chambre d'Erik et demain, on commencera les réparations. Cependant, il faut que tu me promettes de ne plus JAMAIS énerver Alex. Sinon, ma punition sera bien plus grave que ce soir. Le garçon ouvrit grand la bouche puis hocha frénétiquement la tête, ravi de ne pas se faire enguirlander ou priver de quelque chose. Et pour témoigner sa joie, il s'encourut dans le couloir en criant des « Alex ! » remplis de joie. Erik lança un regard interrogateur vers son ami. - Tu vas dormir dans ma chambre ? Et qui t'a donné la permission je te prie ? - Toi même. Tes pensées ne sont pas très chastes en ce moment, mon cher. Le télépathe émit un rire cristallin qui fit fondre Erik. Ce dernier finit par se diriger vers le couloir, suivit par son ami qui n'arrêtait pas de ricaner bêtement. Leurs mains se frôlaient de temps en temps, par... inadvertance. Quelques coup d’œils enfiévrés finirent par les achever. Cependant, ils restèrent très calme.
Désolée si je coupe comme une bourine mais j'ai pas trop le choix xD A bientôt pour de nouvelles aventures !
_________________ Oo~oO~ Cherry-chan ~Oo~oO
Dernière édition par cherry-chan le 07 Juil 2011 15:53, édité 1 fois.
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