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 Sujet du message: Observations au microscope (John/Bobby)
MessagePosté: 30 Oct 2008 23:28 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 01 Juin 2008 20:11
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Localisation: Petit village paumée dans le languedoc (je suis en vacances)
Voilà ma toute première fic sur le couple de X-Men StJohn/Bobby.
Ceci ne se passe pas dans l'univers des X-Men (ils n'ont pas de pouvoirs)

OBSERVATIONS AU MICROSCOPE

St John Allerdyce n’a pas ce qu’on pourrait appeller une vie rose. Les accros, ça le connaît. On pourrait même dire que c’est le genre de personne à avoir un CV plein de tâches d’encres noires et poisseuses, à la limite du supportable. À croire qu’il était prédestiné à ce que les problèmes lui collent aux basquets comme un vieux chewing-gum.

Il faut dire que déjà le contexte n’avait pas été avec lui alors qu’il naissait à peine. Les circonstances avaient fait de la mère de John ce qu’elle n’aurait jamais dû être.
En effet, la “femme” qu’il avait appellé “Maman” n’avait jamais désiré un enfant -plutôt mourir-ce n’était rien d’autre qu’une source d’ennuis perpétuels, bon qu’à vous fatiguer, à vous soutirer du fric et à vous enlaidir.

Sérieusement, avez-vous déjà vu des femmes qui viennent d’accoucher ?
Ces énormes ventres qui se sont dégonglés comme des ballons de baudruche laissant place à des kilomètres de peau en trop, flasque et distendue. Il fallait au bas mot des mois pour s’en remettre parfois des années et encore, ça c’était si on s’en remettait. Ce qui signifiait des heures de travail corporel en perspective, des achats de crèmes ultra-sophistiquées coûteuses et tout cela en plus de s’occuper du chieur brailleur que vous aviez pondu. Absolument hors de question pour cette femme dont le physique n’avait selon elle rien eu à envier à celui d’un mannaquin pour sous-vêtement.

Mais voilà, on s’amuse et Pof ! Un coup de baquette magique et elle était devenue la nouvelle
gagnante de la grande tombola de la vie. Le seul prix qu’elle n’aurait jamais voulu recevoir !
Impossible d’avorter, cette imbécile n’ayant même pas été capable de constater
que ne plus avoir ces règles depuis plus de 3 mois n’était pas ce que l’on peut appeler
quelque chose de normal.
Donc, sans la prise de pilules habituelles ou dîtes du lendemain, il n’était resté plus qu’une solution : une petite opération.
Cependant, il faut bien comprendre le cruel dilemme de cette “pauvre” femme, d’un côté une opération, de l’autre une pile d’argent qui restera dans sa poche si elle ne la faisait pas. Pour elle, il n’y avait pas vraiment eu d’hésitation à avoir et elle avait presque pu entendre le tintement des pièces dans sa main.
Elle avait bien demandé à une connaissance un moyen de faire disparaître cette “chose” de son ventre cependant, le moyen, totalement illégal, qu’il voulait utilisé lui avait tellement fichu la trouille qu’elle avait préféré ne pas le faire. Uniquement pour son propre intérêt, cela va s’en dire.
Quel homme voudrait d’un femme atrophiée d’un tel endroit ?
Elle n’avait rien pu tirer du géniteur non plus, mais c’était à prévoir, on ne peut certainement pas attendre beaucoup d’un minable petit dealer plein du matin au soir sans aucune interruption et qui ne pense qu’à une seule chose : snifer une bande de coke afin de plâner pour les 10 prochaines heures, recommencer et ainsi de suite...

Déjà que ce crétin n’avait même pas été capable de se servir correctement d’un
préservatif alors assumer une part de ces responsabilités, fallait pas lui en demander
trop...
Cela aurait été vraiment miraculeux si elle était arrivée à lui refiler le môme pour
plus de quelques heures sans risquer de le retrouver complètement défoncé voire mort à
son retour, pas que ça l’aurait dérangée mais si les poulets avaient trouvé le gosse mort
d’une overdose dans sa baraque et Dieu sait qu’ils l’auraient trouvé vu le nombre de
descentes qu’ils faisaient dans le quartier, ça aurait risqué de chauffer sérieux pour son
matricule et malgré tout, elle n’avait pas eu envie de se retrouver en prison, alors réussir à
lui arracher quelques billets de pension, aurait été absolument inenvisageable.

On pouvait donc dire dès le départ que John n’était pas quelqu’un de chanceux et il s’agissait
vraiment d’un euphémisme si on prenait en compte les évenements qui suivirent.

La suite bientôt^^

_________________
John&Bobby...
Ennemis, Amis ou Amants ?

http://keikoku89.skyrock.com/2103742141-montage.html


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 Sujet du message: Re: Observations au microscope (John/Bobby)
MessagePosté: 03 Nov 2008 14:56 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 01 Mar 2006 20:31
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Localisation: Entre Buck et Eddie.
Hello.

Je n'ai pas encore lu ta fic mais pourrais-tu mettre le rating et le titre du film dans le sujet de ta fic ? (cf: ce post)

Merci.

Schyzz

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Avan
Co-Fondateur de l'Alliance des Sadiques. Adoptez l'Orangina Rouge Attitude
.

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 Sujet du message: Re: Observations au microscope (John/Bobby)
MessagePosté: 07 Déc 2008 13:26 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 05 Avr 2008 20:34
Messages: 172
Localisation: dans les bras de jensen...bave
pas mal, mais un peu cour. J'ai hâte de lire la suite
c'est vraie que john, a très mal commencer dans la vie j'espère que cela ira mieux pour lui enfin difficile de faire pire quoi que?
:suite: :suite: :suite: :suite: stp

_________________
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http://frenchficsfanart.forumactif.com/
Même une feuille est plus légère quand on la porte à deux.


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 Sujet du message: Re: Observations au microscope (John/Bobby)
MessagePosté: 06 Fév 2009 23:08 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 04 Fév 2009 02:57
Messages: 10
J'aime bien :D! À quand la suite?

:suite:


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 Sujet du message: Re: Observations au microscope (John/Bobby)
MessagePosté: 11 Avr 2009 16:00 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 01 Juin 2008 20:11
Messages: 24
Localisation: Petit village paumée dans le languedoc (je suis en vacances)
Désolée^^ j'ai été un peu occupée entre les cours et l'écriture de mes fics^^

Merci pour les commentaires.

Si vous tenez à lire la suite rapidemment, je poste cette fic sur ff.net
Voilà l'adresse :

http://www.fanfiction.net/s/4620355/1/O ... microscope

Sinon, voilà la suite :

Le premier grand bouleversement dans la vie de John, pas qu’il n’en ai pas connu avant mais celui-ci l’avait laissé particulièrement choqué, eu lieu l’année de ces sept ans. Il n’avait jamais su exactement ce qu’il s’était passé, personne ne prenant la peine de lui répondre lorsqu’il avait posé de rares fois quelques questions.

En avait-il eu marre ? Ou bien cela avait-il été contre sa volonté ? Sa mère lui avait peut-être défendu de revenir suite à une énième bourde qu’il aurait fait, les hommes habillés en bleu -cela avait semblé s’appeller des flics mais son père avait persisté à dire qu’il ne s’agissait que de lèche-cu de l’état, qui était donc cet état à qui tout le monde semblait lécher le cu ? John aurait bien voulu le savoir- l’avaient peut-être emmené dans leur fourgonnette dont les gens craignaient d’y être emportés car souvent on ne les revoyait plus. John avait pensé que le camion abritait probablement un monstre que les hommes en bleu devaient nourir régulièrement sous peine de servir eux-mêmes de casse-croûte.

Mais son imagination avait éclaté en mille morceaux le jour de son anniversaire. Pas que ce soit un jour vraiment différent des autres, la seule différence résidant dans le fait que ce jour-là et uniquement celui-là, Maman et Papa buvaient ensemble à la maison. Buvant bière sur bière jusqu’à pousser des cris étranglés et des “connerie de machin en plastique pourri” en finissant par lancer un “Bo’nanniv Johnny” dans sa direction.

Ce qu’il aimait c’était qu’après, son papa l’emmenait dehors avec lui se ballader dans les ruelles puis ils s’asseyaient tous les deux sur un banc dans le parc et son père lui demandait alors invariablement : Que voudrais-tu savoir cette année John ? Et l’enfant qu’il avait été pouvait poser n’importe quelle question à son père qui lui racontait tout ce qu’il savait et ce qu’il en pensait. John, dans un silence religieux, écoutait ce qui lui était dit avec beaucoup d’intérêt tentant par ailleurs de faire sa propre opinion mais prenant celle de son père comme un cadeau unique et précieux.

Mais le jour de ce qui aurait dû être son septième anniversaire, son père n’était pas venu boire de bières avec sa mère mettant celle-ci dans une rage sourde. Elle ne l’avait pas dit clairement, mais John avait deviné à cet instant que sa mère, quoi qu’il se passait, était au courant. Elle n’avait pas jeté un seul regard à la porte d’entrée tandis que d’ordinaire, elle n’aurait pu s’empêcher de s’asseoir en face jusqu’à ce qu’elle s’ouvre sur son père. Malgré la possibilité qu’elle fut à l’origine de sa disparition, cela avait semblé être loin de la réjouir, John l’avait vu à la façon dont son corps s’était raidi, à la manie qu’elle avait eu d’ouvrir et de fermer le placard où se trouvait les réserves de bières.

John avait attendu toute la journée et quand la nuit était venu, il avait refusé d’aller se coucher et avait veillé durant des heures, luttant contre le sommeil et priant très fort Dieu, le suppliant de laisser venir son papa. Ce n’était surement pas le meilleur père de l’univers mais c’était le seul que John avait. Son père lui avait dit un jour que si on le veut vraiment, un miracle peut arriver.

Quand les premières lueurs de l’aube avaient pointé à l’horizon, John s’était endormi sur le canapé. Sa déception ne connaissant pas de limites, il avait su avec certitude que les adultes mentaient aux enfants et que les miracles étaient aussi imaginaires que le monstre de la fourgonnette.


Le deuxième grand évènement tragique était survenu à peine quelques années après le premier et avait emporté la seule chose qui avait, bien qu’involontairement, aidé John à ne pas craquer lors de ces 7 ans. Il avait alors eu 9 ans tout juste et le seul élément stable dans son existence avait été sa mère.

Malgré tout ce qu’on aurait pu lui reprocher, jamais elle ne l’avait abandonné plus de quelques jours et encore, lui laissant la maison. Elle partait simplement et ne revenait que quelques jours plus tard, visiblement radieuse. À son retour, John essayait de toutes ces forces de devenir invisible à ses yeux. Il savait que sa mère avait oublié jusqu’à son existence lors de son escapade parce que la toute première fois, il avait fait l’erreur de lui rappelait qu’il était là par un “Tu es rentrée Maman” et une pluie de coups s’était abattu sur lui sans qu’il n’ai rien pu faire. Sa mère, furieuse, avait hurlé vraiment très fort qu’il lui pourrissait ses rêves. John n’avait pas été réellement surpris de cette correction pratiquement justifiée à ses yeux : il n’avait pas été assez intelligent pour comprendre qu’il ne fallait pas dérangé maman à ce moment précis, cela l’aiderait à retenir la leçon pour la prochaine fois.

Cette prudence s’était automatiquement imprimée dans son cerveau comme un ordre qui l’avait sauvé des bleus à de nombreuses reprises. Il avait fini par savoir au fur et à mesure ce qui la rendait si joyeuse. Elle voyait un homme. Pas que ce soit un évènement particulier, du tout, sa mère sortait avec tant d’hommes qu’il aurait été bien incapable d’en noter le nombre. Mais celui qu’elle avait vu depuis approximativement un an, il s’était renseigné de cette durée grâce au vieux calendrier de sa chambre, il avait semblé spécial. Du moins aux yeux de maman puisque lui ne l’avait même jamais ne serait-ce qu’aperçut. Il avait déduit cela du temps qu’elle avait passé avec lui.

Après avoir longuement réfléchi à cet attachement que sa mère semblait avoir, il était arrivé à la conclusion que cet homme était sûrement riche. Pourquoi ? Parce que sa maman n’avait eu d’attachement que pour l’argent et que donc si elle était attaché à cet homme, c’était parce qu’il avait de l’argent. Elle aimait ses sous. Cela avait paru assez logique aux yeux de John et il n’en avait pas voulu à sa mère d’aimer l’argent. Du moins jusqu’au jour où il avait compris que les pièces avaient pris sa place dans le coeur de maman -si elle en avait un lui avait dit Mona des années plus tard- en occultant insconsiemment le fait que peut-être il n’en avait jamais eu.

Ce jour d’hiver, John s’en souviendrait toujours. Il est marqué au fer rouge dans son esprit. Sa mère était rentrée plus tôt que d’habitude, semblant en proie à deux émotions contraires, un savant mélange de joie et de contrariété. Contrairement à ces précédents retours, elle avait de suite remarqué John et l’avait traîné dans sa chambre. Arrivé là-bas, un vieux sac de sport avait été sorti, quelques vêtements d’enfant s’était entassés à l’intérieur ainsi qu’une petite couette sans âge et mitée. Il avait été attrapé par le bras et tiré dans la cuisine, où un paquet de gâteau s’était ajouté au reste.

Puis son long cheminement forcé à travers la maison était arrivé à terme lorsqu’il avait été jeté sans ménagement dehors, le sac l’assomant à moitié. Sa mère, du haut du perron, lui avait clairement signifié de ne plus revenir et que peu importe ce qu’il lui arriverait, ce n’était absolument plus son problème. Elle avait tranché au hachoir dans la chair du petit John, prononçant des mots si dur qu’il aurait voulu ne jamais s’entendre dire. Il était trop jeune, il ne se souvient plus exactement de ce qui a été dit, d’ailleurs il n’avait pas vraiment compris ce qui lui arrivait. C’est un peu flou dans sa mémoire, seulement les échos de quelques mots qui avaient été prononcé suffisament de fois pour rester ancré dans son cerveau comme “toi”; “rien”; “exister”; “pars” et “disparais”.

Puis il voit encore la porte se refermait violemment devant lui sans autre forme de procès, son claquement féroce se répercutant dans son crâne pendant plusieurs minutes. Il aurait souhaité parler, dire quelque chose, demander pourquoi; dans sa gorge s’était formé une drôle de boule rendant ses cordes vocales inutilisables. Il aurait voulu s’avancer, frapper à la porte, s’asseoir jusqu’à ce qu’elle cède; son corps avait refusé de bouger. Il était resté là pendant plus d’une heure, complétement bloquer, incapable ne serait-ce que de penser.

Finalement, il avait pris le sac et son courage de toute la force qui était restée dans ses petits membres tremblants et il s’était éloigné. Jetant un dernier coup d’oeil pour apercevoir les rideaux fermés, il était parti. John se souvient avec netteté de ce qu’il avait pensé au moment précis où cette page s’était tournée : “Si Dieu existe, il me hait et doit franchement rigoler en voyant ma vie.”

John avait été pour la première fois de sa vie tout seul pour une durée indéterminée. Il avait seulement 9 ans et il n’avait plus eu de mère. En avait-il eu une un jour ? Bizarement, ça avait été presque naturellement qu’il avait décidé de chercher son père, personne à laquelle il n’avait pas pensé depuis tant d’années. Il n’avait pas eu l’intention d’aller voir les hommes en bleu pour leur demander s’ils savaient quelque chose, il n’était pas idiot non plus. L’idée de finir derrière des barreaux, dans une sorte de cage ne l’avait pas tenté du tout. La rue lui avait paru bien plus accueillante.

Les premiers temps avaient été relativement difficiles. Il n’était pas très habitué à ne pas se laver pendant des jours et quand c’était possible, d’être obliger de le faire dans une fontaine à l’écart ou un coin du canal désert et pollué. Se changer avait été aussi laborieux et il s’était aperçu qu’il ne pouvait, au bout d’un certain temps de port, plus mettre les mêmes vêtements, trop sales, trop déchirés. Deux options : le vol ou la demande d’assistance. Bien qu’il n’avait jamais été quelqu’un de particulièrement scrupuleux, ce qui aurait été un exploi avec la famille qu’il se payait, John était dès son plus jeune âge, pétri de fierté. Son égo surdimensionné lui avait permis de surmonter les coups durs, le protégeant tel une carapace. Un défaut auquel il s’était accroché si longtemps que lui demander de le laisser de côté maintenant aurait été impossible. Implorer l’aide des gens ? Voir la pitié dans leurs yeux qui se poseraient sur lui ? Hors de question. Devenir un voleur s’était imposé comme LA solution.

Rapidemment, il était devenu un voleur très talentueux. Il était loin d’être bête, savait évaluer les risques et s’enfuir facilement en cas de problème. Ce talent lui avait évité une mort quasi-certaine. Il n’avait évidemment pas mangé de grands festins et parfois, il avait eu l’estomac un peu vide mais dans l’ensemble, il ne s’était pas trop mal débrouillé. Mais il ne comptait pas vivre ainsi toute se vie, c’est pourquoi il avait continué la recherche intensive de son paternel. Récolter des informations s’était révélé être une tâche particulièrement ingrate, les squatteurs et autres n’appréciant que moyennement d’être questionnés par un gamin.

Un an. Cette grandiose recherche à l’échelle de toute une ville avait duré un an. Envers et contre tous, il avait fini par retrouver la trace de son père. Celui-ci ne l’avait pas reconnu et quand John avait décliné, légèrement déçu, son identité, il n’avait manifesté aucune joie. Pire, lorsque John lui avait fait savoir qu’il l’avait beaucoup cherché et qu’ils étaient enfin réuni après que tant d’eau ai coulé sous les ponts, l’autre avait juste répondu “aucun intérêt”. John avait bien sûr protesté, l’exhortant à assumer ces responsabilités et tant pis s’il l’avait considéré comme une erreur. Il n’avait reçu qu’une violence sans nom, presque haineuse. L’homme l’avait frappé longuement, continuant car il n’avait rencontré pratiquement aucune résistance. John avait vaguement tenté de se défendre, plus par réflexe que par volonté réelle, son esprit lui conseillant de subir sans broncher, afin de retenir l’ultime leçon qui lui serait donnée involontairement par cet homme. Puis il l’avait laissé là.

John n’avait pas été vraiment surpris. Il s’y était préparé. L’intérêt qu’avait représenté la réunification avec son père s’étant amenuisé avec le temps. Il n’avait poursuivi que par pure obstination. C’était ce qu’il avait décidé comme étant le meilleur à cet époque et il n’aimait pas avoir tort. Cela n’avait pas empêché son plan d’être une cuisante humiliation. Désormais, à ses yeux, l’espèce humaine était une pourriture et les liens familiaux de simples fils pour attacher les poulets morts. Facilement destructible.

Quand il avait fini par se relever et s’éloigner définitivement de son passé, John avait juste pensé que le temps était vraiment magnifique ce jour-là. Cela l’avait fait rire.


Depuis, John avait toujours vécu dans la rue. Cela ne l’avait jamais plus dérangé. Peu à peu, il avait appris à reconnaître les territoires de certains gangs dangereux à ne pas fréquenter, les magasins trop sécurisés pour chiper quoi que ce soit et les vieilles bâtisses assez confortables pour passer une nuit tranquille. Enfin, aussi tranquille que pouvait être une nuit dehors. Les gens qu’il avait fini par désigner comme normaux avaient donné des noms aux personnes comme lui. Ils étaient devenus les SAF. Cette abréviation signifiait les Sans Abris Fixe. La masse des individus logeant dans la rue avait porté ce nom depuis des lustres. John n’avait pas vraiment aimé cela. Pour lui, il était évident qu’il ne ressemblait à personne d’autre. Par conséquent, il avait refusé systématiquement de s’inclure dans un groupe, une masse grouillante sans visage distinct. Selon son jugement personnel, les plus chanceux étaient ceux qui obtenaient une variante dans leur appellation. Certains devenaient ainsi les voleurs, les dealers, les junkies ou les paumés. Simplement, aucun de ces patronymes n’avait satisfait John, car aucun d’eux n’appartenait à une seule entité.

Se rendre compte de ce simple fait avait déclenché un besoin de reconnaissance inexplicable en lui. Il n’avait alors eu de cesse de se faire connaître. Passer inaperçu étant absolument inconcevable à ses yeux. Pas après tout ce qu’il lui était arrivé. Pas après qu’il se soit rendu si invisble aux yeux de ces géniteurs qu’ils n’avaient eu aucunes difficultés à le laisser de côté tel un vulgaire gobelet en plastique qu’on jette sitôt utilisé. Non, redevenir ce qu’il avait été, John ne l’aurait pas supporté. D’un autre côté, il n’avait pas non plus tenu à ce qu’on puisse l’identifier trop clairement, cela aurait pu lui attirer de gros problèmes et à son âge, se faire tabasser et laisser pour mort n’avait pas été une priorité absolue. Vivre dans une grande ville lui avait fait rencontrer une population très hétérogène. Cela n’avait fait confirmer ces premières impressions les transformant en certitudes.

Dans ce monde, les seules ayant un minimum d’honnêteté étaient les enfants. Des restes d’innocence persistaient jusqu’au début de l’adolescence avant de terminer étouffé sous des couches de mensonges et autres ignomies appliqués soigneusement par les adultes, formant une croûte noirâtre et rugueuse quasi-indestructible une fois mise en place. Inévitablement, les enfants avaient grandi. Vraiment dommage. Le bonheur pouvait se résumer par le terme éphémère, instant si vite arrivé et aussitôt parti restant capturé éternellement par une mémoire vive comme le cliché d’un instantanné. Cela ne serait jamais rien d’autre, le “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants” n’existeraient pas autrement que dans les contes.

Alors la propagande pour les grandes familles, avec le gentil monsieur regardant amoureusement son épouse et leurs cinq enfants, ces derniers habillés impeccablement, tous souriant en clamant haut et fort leur saleté de slogan à la manque, il aurait mieux de se la garder. D’ailleurs, s’ils ne l’avaient pas mise ici, sous son nez, elle ne l’aurait pas rendu malade et John n’aurait pas eu à la brûler afin de soulager ses nerfs. Ces fabricants n’auraient jamais eu à déplorer la perte de leur précieuse pancarte et John aurait été de bien meilleur humeur les jours suivants. Donc, tout avait été de leur faute à eux. Quelle idée débile de mettre ces gens trop riches, trop heureux, trop souriant devant eux ? N’avaient-ils jamais su que les SAF avaient, depuis déjà fort longtemps, abandonné leurs rêves ? Que tout ceci n’était que poudre aux yeux ? Ces ridicules pancartes devenant trop visibles pour ceux qui n’avaient plus rien...

John l’avait su mieux que quiconque. Croire en Dieu était inutile : Dieu n’existe que pour ceux qui sont trop lâche pour prendre leur décision eux-même et puis après tout, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Avoir la foi, aider son prochain étaient des pertes de temps et John n’avait pas besoin d’en perdre, il s’était toujours suffi tout seul. Laissant ça aux minables, il avait réussi à survivre sans s’écraser auprès de qui que ce soit. Les personnes ayant méritées son estime se comptant sur les doigts d’une main et pour cause, il n’en existait qu’une seule. Elle avait le mérite d’avoir persévérer pour l’obtenir. Il lui avait accordé le peu qu’il lui restait au bout d’un durée qui avait paru sans fin à ses yeux lui avait-elle confiée. Cela avait semblé lui faire plaisir quant il lui avait fait comprendre que c’était gagné en l’appelant par son prénom et en agissant avec elle le plus normalement qu’il avait pu. Ses yeux avaient brillé et elle lui avait pris la main avec émotion, sachant combien il était dégouté des étreintes dîtes maternelles, qu’il n’avait pourtant jamais connu.

Lorsque, submergé par un sentiment inconnu, John avait failli se laisser aller en voyant les pleurs sur le visage en face de lui, il avait pensé prendre la fuite, mais elle avait peut-être compris ce qu’il avait eu en tête et l’avait lâché.

Elle s’appellait Mona et il avait accepté son aide, bien qu’indirecte les premiers temps. Quelques provisions avaient été déposé sur le muret d’un jardin, dans un quartier qu’il fréquentait beaucoup. Cela l’avait surpris mais il s’était juste dit qu’une personne âgée avait dû oublier ses courses et qu’elle s’en apercevrait bientôt. Aussi, il avait continué sa route sans plus y faire attention, laissant tout à sa place.

Le lendemain, en repassant devant la même maison, les sacs n’avaient pas bougé d’un pouce. Dire qu’il s’y était attendu aurait été mentir. Il s’était arrêté à bonne distance de l’objet, ne comprenant pas vraiment pourquoi il était encore là. Il avait longuement hésité, se demandant ce qu’il devait faire. Prendre les sacs aurait dû être la seule chose à laquelle il aurait dû penser mais pour une raison obscure, il avait eu l’impression que c’était exactement ce qu’on voulait qu’il fasse. Et s’il y avait bien un sentiment que John détestait, c’était celui d’être un pantin qu’on agite suspendu par des fils dont un autre est au commande. Ne pas décider, se laisser diriger, être passif...

Trois notions que John avait définitivement rayé de sa vie à la seconde où l’histoire d’un gamin crédule s’était terminée tragiquement des années plus tôt. À ce simple souvenir, une bouffée de haine l’avait envahi, une rage difficilement contrôlable dirigé contre ce petit garçon en lequel il ne se reconnaissait plus. La sensation désagréable d’être attendu par quelqu’un lui avait donné des sueurs froides, des frissons qui avaient couru le long de sa colonne vertébrale. Vraiment dérangeant pour sa propre tranquilité d’esprit. Poussant plus loin sa réflexion, il s’était dit que la personne qui cherchait à le piéger de cette façon devait surement être dans les parages, au moins pour vérifier si son plan marchait. Il avait observé les alentours avec minutie, les sens aux aguets comme un chien aux abois. Il s’était fait vraiment l’effet d’être une bête traquée, mais il ne serait pas dit que le fauve se rendrait sans mener la bataille.

Au bout de quelques minutes, ne remarquant absolument aucune présence inhabituelle, Il avait relâché la pression qui maintenait ses muscles tendues et horrifié, avait admis qu’il devenait peut-être légèrement paranoïaque. Il en avait été honteux intérieurement, cependant, il ne l’avouerait même pas sur son lit de mort. Rageur, il avait failli s’éloigner quand il aperçut que le rideau de la maison au muret s’était doucement écarté. Il s’était vivement retourné pour rencontrer une paire d’yeux turquoise. Son regard avait alors perdu de son agressivité en voyant à qui il avait à faire. Ce n’était rien d’autre qu’une femme blonde, certainement d’âge mûre. Elle devait surement penser faire sa BA du jour en lui laissant de la bouffe sur son muret de jardin. Cela partait probablement d’une bonne intention, mais à vrai dire, John s’en moquait comme de ses premières chausettes. Si elle croyait qu’il allait gentiment accepté d’être réduit à une tâche qu’on nourrit avant de la nettoyer. Tournant définitivement le dos à la maison et à la nourriture tout en ignorant du mieux qu’il put son estomac, John s’éloigna nonchalament.

Il était repassé chaque jour et systématiquement, elle était derrière son carreau, à l’observer. Inlassablement, le sac de nourriture était là, attendant d’être pris. Il avait lutté, se répétant sans cesse qu’il n’avait pas besoin qu’on lui fasse la charité. Puis, un beau jour, il en avait eu assez. Assez de mener cette bataille dérisoire qui de toute façon, ne pourrait lui apporter que des bénéfices s’il cédait. Il s’en était beaucoup voulu, ne repassant plus dans ce stupide quartier afin de ne plus croiser ces étranges yeux turquoises. Il avait quand même fini par y retourner, par fierté, St John Allerdyce ne reculait devant rien ni personne. Il n’y avait rien eu sur le muret. Joh s’était senti moitié soulagé moitié énervé. Ainsi, il avait raison depuis le début, elle n’avait fait qu’une BA. Rien de plus. Il avait tenté d’oublier, mais le lendemain, un nouveau sac était là et les yeux protégés des rideaux étaient réapparu. Il avait tergiversé un moment puis avait fini par prendre le sac. Quelques jours plus tard, de nouvelles provisions étaient mises sur le muret. Cette fois, il les avait prise sans hésiter. Le même manège recommença encore et encore, et bientôt, l’hiver arriva. John avait cru que les habitudes changeraient, mais il trouva le sac au même endroit que toutes les fois précédentes.

L’hiver commençait à être assez rude et John était à la recherche d’un squatt pour la saison, il faisait trop froid pour seulement penser à rester dehors. Il avait cru à une blague le jour où il avait trouvé une photo entre les paquets de gâteau de la supérette. La photo d’une fenêtre de la fameuse maison où semblait habiter la dame aux yeux turquoises. La fois suivante, il s’était attardé, avait regardé de plus près la vraie fenêtre. C’était un fenêtre double-vitrage avec un loquet de sécurité, tout ce qu’il y a de plus classique. Par simple curiosité, il avait posé sa main dessus, mais la vitre s’était ouverte. Tout d’abord surpris, il avait poussé le carreau avec suspicion, vérifiant que la fenêtre n’était pas fracturée ou quoi que ce soit d’autre. Ne voyant rien d’anormal, il en avait donc conclut que la mystérieuse inconnue l’invitait implicitement à rentrer. Après s’être interrogé, il avait décidé d’entrer. De toute façon, au moindre truc suspect, il se carapaterait vite fait.

Se glissant par l’étroite ouverture, il avait alors pénétré dans une chambre. Un chambre d’aspect simple, des murs blancs, une armoire en bois acajou ainsi qu’un lit double de ce même bois et pour compléter, un bureau, une chaise, une petite table de chevet avec un lampe. La décoration était également des plus basiques, juste quelques cadres contenant des photographies grand format d’une nature hivernale ou d’animaux dans un paysage enneigé. Sinon, une statuette égyptienne et un gros bouquin traînaient sur la table de chevet tandis que le bureau était parsemé de papiers et cahiers divers. Il avait écarté les portes de l’armoire et détaillé la garde-robe qui s’y trouvait. Des pantalons entoile et en tissu, un ou deux jeans, une pile de tee-shirt variant du bleu foncé au blanc, des slips, des chausettes et une énorme rangée de chemises soigneusement étendues sur des cintres. Les pulls étaient tous en laine avec différents motifs. Le tout à une taille d’enfant. Dans l’ensemble, la chambre était propre, même si on aurait pu dire avec certitude que personne n’y avait vécu depuis belle lurette. John s’était étendu sur les draps, inspirant à plein poumons l’odeur de lessive mélangé à un reste de senteur corporel qui s’en dégageait. Il n’avait pas eu conscience de s’endormir.

Il avait été réveillé le matin suivant par le bruit d’ustensibles culinaires qu’on manipulait dans la pièce à côté. Il s’était levé, bien décidé à avoir des explications et avait longé le couloir à la sortie de la chambre qui menait jusqu’à une cuisine. Il avait vu pour la toute première fois l’intégralité de la main qui le nourrissait. La dame s’était retournée et lui avait souri. Un sourire doux qui remua quelque chose en lui qu’il étouffa bien vite. Mû par un étrange instinct, il s’était assis à table et elle avait déposé devant lui une assiette remplie de bacons, d’oeufs et d’haricots. John n’avait pas su pourquoi il lui avait fait confiance, néanmois, il avait commencé à manger ce qu’elle lui avait servi. Et pendant qu’il mangeait, elle avait juste dit : “je suis Mona”. Ce à quoi il avait répondu, un moment de silence plus tard, “John”.

Depuis ce jour, il était revenu souvent chez Mona, dormant dans cette chambre qui était pratiquement devenu la sienne et qu’il aimait, se protégeant de l’hiver frigorifique. Il avait souvent voulu savoir à qui était réellement cette pièce et avait cherché quelques indices. Il n’avait pas vraiment fouiné, juste jeté un coup d’oeil par ci par là, par simple curiosité. Rien n’en était ressorti. Il avait appris par Mona qu’elle vivait seule depuis quelques années, mais elle n’avait pas dit à qui appartenait les affaires d’enfants et il n’avait pas demandé. Il ne voulait pas trop s’attacher sans paraître non plus totalement impoli.

Elle lui parlait de sa vie, du quartier et lui laissait parfois échapper quelques détails de son passé. En vérité, peu importait du moment qu’elle ne lui prenait pas le choux avec des imbécilités comme la fonte des glaciers ou le sauvetage des baleines irlandaises. Sujets de conversations bâteaux dont il n’avait absolument rien à faire. Il avait vraiment plus important à penser. Il n’était peut-être qu’un petit con égocentrique mais au moins, il ne gonflait pas les gens en s’occupant de sa poire. Une facette de sa personnalité qu’il appréciait tout particulièrement et que, coup de bol, Mona avait également. Une période d’éclairsissement dans ce passé si sombre. Mona s’était vu accorder le peu d’estime qui lui restait pour les autres. Elle n’en avait jamais démérité.

Les années s’étaient écoulées. John avait maintenant 17 ans. Sa réputation dans la rue n’était plus à faire. mieux valait ne pas chercher d’embrouilles à ce garçon qui n’hésiterait pas une seconde à tout flâmber si nécessaire. Son comportement implacable et destructeur venait à bout des mecs les plus costauds. Quand à sa langue, aussi acéré qu’un poignard et ses remarques blessantes, elles atteignaient même les esprits les plus développés.

Pourtant, alors qu’il se baladait du côté des entrepôts désaffectés, il vit un homme avec un carton sous le bras rentrait dans l’un d’eux. Il le suivit sans vraiment y réfléchir et tomba droit dans un piège. Une dizaine de mecs avec un tatouage de serpent sur le bras l’attendait derrière la porte. Le gang des snakekillers avait visiblement l’intention de se débarrasser de lui une bonne fois pour toute. Ils n’avaient jamais supporté que le “petit” John empiète sur leur plate-bande et les nargue effrontément. Le combat allait être serré. John se maudit de ne pas s’être méfié. Il aurait dû flairer le coup foireux à des kilomètres. Le chef sembla donner le départ et la partie commença. Coups de pieds et poings volèrent, uppercuts et KO s’enchainèrent. Le sang gicla de tout côté, éclaboussant les murs de sa couleur rouge. Cela se déroula assez rapidement et bientôt, il ne resta plus que John debout. Malgré sa victoire, il était salement amoché. Il pouvait à peine se tenir sur ses jambes, avait un mal de crâne terrible, du mal à respirer et sa clavicule était surement fracturée.

Un instant, il crût qu’il allait s’évanouir tant la douleur se fit insoutenable, le prenant aux tripes. Il inspira douloureusement et se força tant bien que mal à fuir hors du hangar. Il fallait qu’il atteigne un endroit à peu près sûr au plus vite, sinon, d’autres gangs pourraient venir profiter de son état et là , il était certain qu’il ne s’en sortirait pas. Plus que jamais vulnérable, il se traîna littéralement le long des ruelles, rejoignant inconsciemment la maison de Mona.

Lorsqu’enfin il l’atteignit, il eut à peine le temps de l’apercevoir courir vers lui avant de se sentir tomber en arrière. Il ne se rendit même pas compte que sa tête heurtait le sol. Il se demanda vaguement s’il était mort car si tel était le cas, il serait surement le seul à n’avoir personne sur sa tombe. Il espéra que Mona y serait avant que le noir ne l’engloutisse, plongeant son esprit dans la mélasse.

Lorsqu’il reprit conscience, une vague de douleur le submergea et il dut serrer les dents pour ne pas hurler. Tout son corps semblait avoir subi le passage d’un rouleau compresseur qui ne se serait pas arrêté avant d’avoir bien écrasé tous ses os et muscles. il tenta d’ouvrir les yeux mais y renonca aussitôt. La lumière était vraiment aveuglante.

Il crut qu’il avait perdu la vue. Il réesseya un moment plus tard, les ouvrant lentement. La luminosité faillit le faire verser quelques larmes puis son regard brouillé se stabilisa et il constata avec soulagement qu’il voyait encore parfaitement, le plafond était tout simplement blanc. Il tourna très légèrement la tête afin d’observer son environnement sans pour autant réveiller l’orchestre qui dormait à l’étage. Un mur aussi blanc que le plafond avec une fenêtre de taille respectable surmontée d’un store. Impossible d’apercevoir l’extérieur mais la perfusion reliée à son bras ne laissait aucun doute quant à l’endroit où il se trouvait. Il soupira tout en replaçant confortablement sa tête dans l’oreiller.

Et voilà, après plus de 7 ans à éviter ce lieu, il avait quand même fini par y atterir. Pour un peu, il se mettrait à croire ces conneries de destin où quoi que vous fassiez, vous ne pouviez pas y échapper et tout le blabla. Se reprenant, John décida de s’attaquer à la deuxième partie de la chambre en tournant cette fois sa tête de l’autre côté.

Il constata immédiatement avec agacement qu’il n’était pas seul. Le deuxième pensionnaire était à peine à 1.50m de son propre lit. Etendu de tout son long, il avait également une perfusion dans le bras. En revanche, lui était doté de deux énormes machines, ce qui semblait être une aide-respiratoire et l’autre était facilement identifiable, le curseur lumineux qui se déplaçait de haut en bas ne laissait aucun alternative. Il s’agissait d’un électro-cardiogramme.

John en conclut que c’était un comateux avant de revenir en position initiale : tout ce blanc lui donnait vraiment envie de vomir, il n’existait probablement pas de couleur plus agressante au réveil que le blanc. C’est pas tout ça, mais il commençait à perdre patience. Alors qu’il allait arracher férocemment la chose dans son bras pour cause de colère plus très bien contenue, entra un homme en blouse blanche -John crut qu’il allait se relâcher sur ses pompes si brillantes- qui était visiblement son médecin personnel.

Génial, juste au moment où il allait défoncer le matériel médical. L’homme lui adressa un sourire qui se voulait engageant.

“Monsieur ? La dame qui vous a amenez ici n’a pas donné votre nom. Vous êtes donc ?

- Je vois pas en quoi ça vous regarde grogna un John revèche.

- Certes, mais vu que vous allez séjourner dans cet hôpital un moment, ce sera bien plus pratique pour nous et pour vous.

- Une minute, qui a dit que je restais ici ! Je n’ai absolument pas l’intention de rester. D’ailleurs, je pars tout de suite” contra t-il tandis qu’il tentait de se relever. Cet effort pourtant infime habituellement lui demeura impossible à effectuer tellement son corps fut assailli d’une douleur cuisante. Il était tout simplement dans l’incapacité de partir. Le plus important mouvement qu’il pouvait faire se limitait à bouger la tête. Le docteur reprit :

“Je doute que vous puissiez bouger avant un moment, monsieur...

- Allerdyce répondit John de mauvaise grâce.

- Monsieur Allerdyce, comme j’allais le dire, vous avez été sérieusement touché -John lui jeta un regard terrifiant- du moins physiquement. Votre cas est loin d’être léger.

- C’est-à-dire ? demanda t-il impatiemment.

- Vous avez une jambe cassée, une clavicule fracturée, des côtes fêlées, un léger traumatisme crânien ainsi que des contusions sur pratiquement l’intégralité du corps. Vous avez besoin de repos, beaucoup de repos et...

- Et quoi ? l’interrompit John.

- Pour ne rien vous cachez, je n’ai aucune idée de combien de temps il vous faudra pour vous en remettre.

- Aucune idée ?! Mais vous devez bien en avoir une vague idée glapit John.

- Pas du tout. De plus, je ne sais pas encore avec certitude si vous n’en garderez pas des sequelles. Normalement, vous ne devriez pas mais nous n’en sauront pas plus tant que la guérison n’aura pas commencé.

- Quelles genres de sequelles pourrais-je garder ?

- Des articulations un peu grippées, une fragilité au niveau de la clavicule, des méchantes migraines de temps en temps mais le risque le plus grave serait des problèmes temporaires voire permanents de motricité.

- Mais je n’ai qu’une seule jambe de cassée...

- Votre jambe n’est pas seulement cassée Monsieur Allerdyce, il faut que vous compreniez que j’ai rarement vu une jambe dans un tel état. Vos os ne sont pas que fracturés, ils sont littéralement réduis en bouillie. On vous a posé un plâtre mais il est nécessaire que nous vérifions aussi souvent que possible la ressoudure des fragments. C’est pourquoi, il est vital que...

- Que je restes ici pendant ce temps, j’ai bien compris...

- N’ayez pas l’air si rebuté, je vous assure que la nourriture n’est pas si mauvaise que ça.

- Si vous le dîtes grinca John.

- Votre organisme doit se “réparer” et je compte sur vous pour être raisonnable.

- Tout à fait moi ironisa t-il et puis, comme si j’avais le choix.

- Vous ne devriez pas avoir trop de problèmes de tranquilité plaisanta le docteur.

- C’est sûr. Mais si il ronfle, je jure que je le finis moi-même.

- Bon et bien, je vais vous laissez vous reposer. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, appuyez sur l’interrupteur à votre droite.”

Le médecin tourna les talons et sortit de la chambre, laissant John en pleine réflexion. Et voilà qu’il était coincé dans une chambre intégralement blanche avec pour seules compagnies un poste de télévision et un comateux. Génial. Il avait belle allure le John. De plus, il ne pouvait rien faire sans souffrir, il lui était donc impossible de quitter cet endroit. Définitivement hors de question.

Il se résolut, bien que vraiment à contre-coeur, à rester. Ce fichu médecin aurait quand même pu lui filer des anti-douleurs, après tout, il était docteur non ? Il aurait dû se rendre compte que John en avait besoin, ce n’était pas à lui de demander. Bon sang, l’orchestre avait apparemment décidé de le rendre dingue, sinon comment expliquer qu’il ai subitemment eu envie de jouer l’intégralité des symphonies poubelles de la musique. Difficile de réfléchir avec pareille cacophonie.

Il décida de profiter d’avoir un lit plutôt confortable pour dormir un petit peu, le reste pouvait attendre.

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John&Bobby...
Ennemis, Amis ou Amants ?

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 Sujet du message: Re: Observations au microscope (John/Bobby)
MessagePosté: 18 Avr 2009 07:58 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 17 Avr 2009 18:02
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:suite: :suite: :suite:
Je veux la suiteeeeeeeee !!!
Ta fic est super. Continue.
DSandrine


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