Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, je ne fais aucun profit sur cette fic.
Un très grand merci à Aléa pour la bêtalecture
La scène du balcon… revue et corrigée par Mapi.Lorsque Héphaïstion entra dans la chambre de son bien-aimé, il l’y trouva passablement en colère et tellement énervé qu’il était au bord du désespoir. Alarmé par son visage défait, le premier général se précipita auprès de lui.
- Mon amour que se passe-t-il ? Nous sommes attaqués ? Envahis ? Trahis ? Quelle horreur ! Mais par qui ?
- Non. C’est maman, répondit le blond d’une voix chevrotante.
Le ton plaintif d’Alexandre détonait avec son physique massif de conquérant, mais Héphaïstion savait qu’il en était toujours ainsi quand ils abordaient ce sujet hautement contrariant :
Olympias. Il poussa un soupir exaspéré, se demandant ce qu’elle avait encore pu inventer pour mettre son fils dans cet état.
- Que veut-elle encore ?
- Venir !
- Ha non, c’est hors de question ! Sinon elle va faire de notre vie un enfer, tout vouloir régenter, nous dire de manger équilibré… et à heures fixes ! Je ne le supporterai pas.
Sentant sa voix devenir aiguë, le brun s’arrêta de parler. Il ne voulait pas ressembler à une mauviette, surtout devant son tendre amour. Non, pour l’héritier de Philippe il voulait être beau, grand, féroce, et surtout, surtout, très courageux.
- Ecris-lui, toi.
- Et pourquoi moi ? Je ne suis pas son fils.
- Justement.
La logique du conquérant échappait à Héphaïstion mais il préféra se taire et changer de sujet. En ce beau soir d’été ils avaient bien mieux à faire que finir par tirer à pile ou face pour savoir à qui échouerait la délicate tâche de remettre la mère du roi à sa place.
Il se servit une coupe de vin et re-remplit celle d’Alexandre, puis il lui proposa d’aller prendre l’air sur le balcon.
Côte à côte ils admirèrent en silence la magnificence de Babylone. Et comme à chaque fois, cette vision calma le tumulte des sentiments des deux hommes.
- Mon tendre amour, te rends-tu compte ? Tout ce que tu vois t’appartient. Les temples sont à toi, les maisons sont à toi. Toute la ville est à toi ! Je suis à toi.
Alexandre se tourna vers Héphaïstion avec un petit sourire inquiet.
- Mais est-ce que tu m’aimes au moins ?
- Oh mon Alexandre, tu en doutes ? Je t’aime bien plus qu’Achille n’aima Patrocle !
- Bien plus comment ?
- Comme un fou ! Comme un Dieu ! Je ne saurais te dire jusqu’où vont mes sentiments car ils dépassent les rivages de ce monde.
Le roi sourit à son amant. Celui-ci crut un instant avoir enfin réussi à rassurer le blond. Mais il remarqua bien vite que ce n’était pas encore le cas.
- Pourquoi m’aimes-tu Hephaïstion ?
- Parce que tu es le plus bel homme que j’ai jamais vu !
- Plus beau que Jupiter ?
- Plus beau que le soleil !
Alexandre parut méditer un instant ces paroles puis afficha une moue boudeuse.
- Et c’est tout ?
- Non, bien sûr que non. Je t’aime parce que tu es tendre.
- Tendre ?
- Plus qu’un agneau. Non ! Qu’une agnelle !
- Bien.
Le premier général soupira intérieurement. Son amant était visiblement heureux de sa déclaration d’amour…
- Mais tu ne dis rien de ma virilité.
… ou pas.
- Tu es aussi viril qu’un taureau.
- C’est petit ça, je préfèrerais comme un éléphant.
- Un éléphant !?!
Devant l’air ébahi de son amant, Alexandre s’empourpra de colère. Héphaïstion, tentant de couper court avant l’explosion qui n’allait pas tarder, déclara malencontreusement :
- Mon amour, si ta virilité était aussi conséquente que celle d’un éléphant, je n’aurais jamais pu la supporter.
- Donc je suis moins viril qu’un animal de cette race.
- Non, déclara le fils d’Amyntaros d’une voix voilée par le désespoir, bien sûr que non. Tu es l’homme le plus vigoureux de la terre et des cieux.
Alexandre soupira piteusement. Il se sentait véritablement inquiet. Peut-être était-il allé trop loin ? Perdre Héphaïstion serait le pire malheur qui pourrait lui arriver.
- Je suis désolé. Pardonne-moi mon amour. Je sais bien que je suis difficile à vivre. Tu resteras toujours avec moi n’est-ce pas ?
- Tu es mon roi, ma vie, mon idéal. Pourquoi voudrais-tu que je te quitte ?
- Je vois bien que Cleytos te tourne autour.
- Et alors ? Il peut bien faire ce qu’il veut, je n’appartiens qu’à toi.
- Tu me le jures ?
- Oui mon Alexandre. Je ne vois que ton visage… tous les jours, dans mes rêves, dans mon avenir…
partout, souffla Héphaïstion.
Le blond rougit devant cette proclamation enflammée. Mais un dernier doute subsistait.
- Et mon haleine ? Elle ne sent pas mauvais au moins ?
- Mon tendre amour, ton haleine est aussi douce et parfumée que celle d’Aphrodite.
Rasséréné le conquérant quitta la terrasse pour se diriger vers la chambre, son amant sur ses talons. Quelques minutes plus tard toute pensée cohérente avait déserté le cerveau du fils de Philippe.
FIN