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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 14 Mai 2019 12:45 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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:merci:

Merci pour votre intérêt et vos commentaires ! j'écris des histoires depuis l'âge de 10 ans et les seules personnes à m'avoir lue jusqu'alors c'était ma sœur et ma
fille ! je les adore toutes les deux mais ça fait plaisir, d'avoir d'autres lecteurs ! :D


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 14 Mai 2019 14:21 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Chapitre 5 :

Bucky rêvait, il était au cinéma avec Steve. Un vieux cinéma des années 30, peut-être pas si vieux que ça… Il y avait une fille à sa gauche, il lui tenait la main. Son autre main, elle, était tout prêt de celle se Steve. Il ne pensait qu’à ça : aux doigts de Steve, tout proches. Des doigts qu’il aurait voulu sentir se refermer sur sa main. Mais Steve regardait le film, il ne s’intéressait pas plus à lui à cet instant que lui de la fille qui était à sa gauche. Buck avait un grand vide dans l’estomac comme s’il n’avait pas mangé depuis plusieurs jours. Il le ressentait souvent ce vide, il le tenaillait régulièrement le faisant souffrir d’une horrible solitude. Il tenta d’approcher ses doigts de ceux de Steve, il voulait les toucher, juste les frôler. Il n’y arrivait pas, ils étaient toujours trop loin, Steve s’éloignait, il l’appelait, il avait besoin de lui. Il n’y avait plus de cinéma, plus de fille, plus d’ami. Il était seul dans une pièce sombre, il avait peur, il avait froid, il avait mal. Il voulait bouger s’enfuir mais ne pouvait bouger d’un centimètre tout son corps était soudé à une planche froide et dure. Il étouffait, un poids lui comprimait la poitrine, il faisait de plus en plus noir. Il avait l’impression d’être enfoui sous la terre. Cette terre qui pesait de plus en plus, l’empêchait de respirer. Il se débattit de toutes ses forces, hurla. A présent, la terre tombait dans ses yeux, dans sa bouche, il ne pouvait plus crier, il étouffait. Il ne pouvait ni bouger, ni respirer. Il pensa Steve… Steve…
Pepper fut la première à entendre le hurlement, il était loin étouffé, toutefois, elle avait l’oreille fine. Elle secoua Tony qui dormait près d’elle, il était à peine neuf heures. Son compagnon se redressa, tendit l’oreille et bougonna: « Non d’un chien ! Avec ce que je lui aie donné il aurait dû dormir jusqu’à midi ! »
Il sauta du lit enfila son pantalon, un tee-shirt puis sortit dans le couloir suivit de Pepper qui nouait la ceinture d’un peignoir blanc. Tony entra sans frapper, sa compagne le suivit, inquiète. Buck n’était plus dans le lit, il était par-terre, il se tordait, grimaçait comme s’il étouffait. Tony fit signe à Pepper de rester à distance, puis s’approcha en disant : « Toi, ne m’envoie pas voler contre le mur où je crois que je vais finir par me fâcher…
Il s’agenouilla près de Buck, celui-ci n’eut pas de mouvements agressifs, il continuait à se débattre : il étouffait. Tony saisit le visage pour ouvrir la bouche et vérifier que rien n’obstruait les voix respiratoires. Non, rien… Buck étouffait dans son cauchemar et le somnifère l’empêchait de se réveiller. Tony regretta de lui en avoir fait avaler un. Il tapota les joues doucement, puis de plus en plus fort : il fallait qu’il se réveille. Pepper était très pâle, elle s’assit sur le lit, à distance raisonnable. De plus en plus inquiet, Tony finit par donner un bon coup de point dans la mâchoire, la lèvre saigna, l’autre ouvrit les yeux. Il respirait comme s’il avait manqué d’air de longues minutes. Comme son regard affolé fixait Stark, celui-ci remarqua : « C’est moi, Tony, ne me frappe pas…
- Steve…
- Non, Tony… Tony Stark.
L’autre reprenait lentement ses esprits, sa respiration s’apaisait. Tony l’aida à s’asseoir, Buck vacillait, il le tînt par les épaules :
- Ça va, continua t-il, je regrette de t’avoir donner un somnifère, je pensais t’aider… Je crois que ça a été pire, désolé…
Les yeux de Buck se posèrent sur Pepper, il rougit et marmonna :
- Je vous ai réveillés, je suis désolé…
- Ce n’est rien, Bucky, assura Tony, calme-toi, respire à fond.
Buck obéit. Peu à peu, son pouls s’apaisa. Tony poussa les mèches qui collaient au front.
- Tu te souviens de ce qui te faisait étouffer ? Questionna t-il.
- Oui, j’étais enterré… la terre me tombait dessus, je ne pouvais pas bouger… C’est la première fois que je fais ce rêve…
- C’est les somnifères, je pensais bien faire… finalement, mauvaise idée…
Il l’aida à se remettre au lit, Buck tenta de résister :
- Je préfère me lever…
- Deux minutes papillon ! Intervint Tony, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée dans l’immédiat. Attend quelques minutes…
- Ça va maintenant…
- Oui c’est ça, avec le remède de cheval que je t’ai refilé tu aurais dû dormir au moins six heures ! Alors attend un peu…
Pepper préféra les laisser, elle dit en sortant :
- Bon ! Comme je vois que tu sais y faire, je préfère vous laisser… On se retrouve en bas.
Tony reprit à l’intention de Buck.
- J’ai hâte que Steve rentre… il prendra le relais. Avec lui tu arrivera peut-être à dormir, il fera comme quand vous étiez mômes.
Buck sourit.
- Le remède miracle…
- Tu crois ?
- J’en sais rien… A l’hôpital, ça a marché, j’ai dormi un peu…
Tony s’énerva.
- Alors, il aura tout intérêt à faire ce qu’il faut, parce que tu files un mauvais coton !
- Il n’est pas obligé, ni vous non plus…
- Tu veux aller à l’hôpital ?
- Non…
- Parce que c’est là que tu vas finir si tu continues comme ça !
- Je sais…
Il avait l’air malheureux. Tony passa ses doigts dans les cheveux emmêlés :
- On ne te laissera pas tomber.
L’autre eut un pauvre sourire.
- Je ne veux être un poids pour personne, s’il faut m’enfermer…
- Non, assura Stark, ça, ce sera en dernier recours, promis.
- Merci, Tony…
Celui-ci lui tapota l’épaule en avouant :
- J’ai pas eu de petit frère, l’idée d’en avoir un me plaît bien…
Il le laissa appuyer sa tête sur son épaule et ajouta :
- Ça va aller... »
Vers une heure, ils s’installèrent dans la cuisine pour déjeuner. Bucky, silencieux, laissait les deux autres discuter entre eux. Il avait les yeux rouges, les traits tirés. Il tournait sa fourchette dans son assiette de purée, sans y goûter. Son téléphone vibra sur la table, il y jeta un coup d’œil et un sourire s’étala sur son visage. Tony l’aperçut et questionna : « Qu’est ce qui te fait sourire autant ?
- Steve est dans l’avion, il sera là ce soir…
- Ah, évidemment j’aurais dû y penser.
Il sourit à Pepper en ajoutant :
- Tant mieux ça me fera des vacances, une nouvelle nuit avec cet insomniaque et je finissais fou !
Puis, comme Buck ne mangeait toujours pas, il bougonna :
- Avale ta purée, sinon, Steve croira que je ne t’ai pas donner à manger !
L’autre se mit à manger sans appétit. Entre deux bouchées, il envoya sa réponse à Steve :
- Content que tu reviennes. »
Il faisait nuit quand Steve rentra. Tony et Pepper installés dans un des divans regardaient la télévision. Buck dans le canapé, plus loin, dormait couché sur le ventre, son bras chromé dans le vide. Tony se leva et fit signe à Steve de l’accompagner dans la cuisine.
- Vous avez faim ?
- Non, j’ai mangé dans l’avion…
- Assis, il faut qu’on parle.
Steve obtempéra sans poser de question, Tony continua :
- Votre copain ne va pas bien du tout…
- Ça j’avais remarqué !
- Oui, bah c’est plus grave que ce qu’on pensait. Il ne dort quasiment plus. Il s’écroule quand il sent une présence à ses côtés, comme là, ça fait une demi-heure qu’il dort… des cauchemars le réveille sans cesse, il dort rarement plus d’une heure par nuit. J’ai passé la dernière nuit près de lui, un cauchemar l’a réveillé, une horreur ! j’ai même tenté de lui donner des somnifères… peine perdue, ça a été pire, il n’arrivait plus à sortir de son cauchemar ! Steve, je ne sais pas si vous avez une solution miracle, mais si oui, il faut faire quelque chose…
Steve soupira.
- Malheureusement, je ne suis pas sûr d’avoir la solution, j’aimerais bien…
- Il a besoin de vous, Steve.
- Je sais. Je peux rester près de lui comme quand on était gosse, si ça peut l’aider…
- Je crois que ça peut… J’ai essayé, mais je ne suis pas vous…
- Vous avez essayé ? Demanda Steve incrédule.
- Oui, j’ai dormi près de lui, on a parlé, il est attachant, je l’aime bien… toutefois, je ne suis pas vous, c’est de vous qu’il a besoin.
- Je sais…
Il se tut, Pepper leur faisait signe de venir. Buck s’agitait, sa main gauche tentait d’attraper quelque chose. Il la balança un moment puis, brusquement, il voulu se retourner, roula et se retrouva par-terre sur le dos. Tony remarqua :
- Voilà ce que disais, pas de répit…
L’autre s’était relevé très vite, son regard était sombre comme s’il était encore dans son cauchemar. Quand il aperçut Steve ses yeux se mirent à sourire, il ne bougea pas, se contentant de constater :
- Steve, tu es rentré…
- Oui, fit celui-ci, je suis là maintenant… Qu’est ce qui t’a réveillé ?
- Je me battais…
Steve le prit par le bras.
- Allez viens, je suis crevé, on va parler de ça dans ma chambre.
En entrant dans la chambre de son ami, Buck tenta de s’échapper :
- Je vais te laisser si tu es fatigué…
Steve claqua la porte avec son pied.
- Non, décréta t-il, tu vas dormir là, avec moi.
- Non, c’est idiot, j’ai pas besoin…
Steve l’interrompit.
- T’as pas besoin de dormir peut-être !?
- Steve…
- Ça suffit ! N’essaie pas de te défendre, Tony m’a dit. Tu ne dors plus depuis trop longtemps ! Tu as les yeux fatigués, tu es pâle et amaigri… Bucky, il faut que tu dormes !
- Ça ira…
- Non, ça n’ira pas ! Tu te couches là, un point c’est tout !
Bucky baissa les yeux, vaincu, il murmura :
- Je peux aller chercher mon pyjama ?
- Oui, ça tu peux.
L’autre revint, pieds nus, en tee-shirt et bas de pyjama. Steve alla se changer aussi, lava ses dents puis vint s’asseoir contre la tête de lit. Buck s’était couché, il lui tournait le dos.
- Tu fais la tête ? Demanda Steve.
- Non, je ne comprends pas à quoi tu joues…
- Je ne joue pas, je veux que tu dormes. Si je suis là, on évitera peut-être les cauchemars… Ou du moins, si tu en fais un, je serais là…
- Je ne suis plus le gamin de treize ou quatorze qui cauchemardait…
- T’es sûr, moi, j’ai l’impression de l’avoir retrouvé.
- Tu fais exprès de ne pas comprendre…
Steve s’allongea face au dos de son compagnon. Il tendit la main et caressa les cheveux sombres.
- Je ne peux pas tout… Mais si je peux t’aider, je suis là…
- Arrête, Steve… souffla l’autre.
Il ôta rapidement ses doigts et s’excusa :
- Pardon… Je ne veux pas t’embarrasser, Bucky. On ne ressent pas les mêmes choses tous les deux… Tu es comme un frère pour moi…
- Tu ne vas t’y mettre aussi, bougonna Buck.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Tony m’a dit que j’étais comme le petit frère qu’il n’a jamais eu…
- Ah…
Steve remua un moment l’information, puis reprit :
- Ça te fait deux grands frères…
- Je suis plus vieux que toi !
- Ça faut le dire vite… notre âge à l’un comme à l’autre est plutôt confus. On a trente-cinq ans plus ou moins…
- Je ne veux pas être ton frère…
- Oui, je sais… reste mon ami, comme on l’a toujours été, ça te va ?
- Oui…
- Tu veux que je te raconte une histoire ?
Buck rit. L’autre ajouta :
- Une histoire de pirates, d’indiens, de cow-boys ?
- Non, ça ne me dit plus…
- Tu veux que je te parle de ce que j’ai fais en France ?
- Oui, ça je veux bien.
Steve lui raconta en détail son voyage, sa mission. Il lui parla de Paris, de Nick Fury. Pendant qu’il parlait, Buck se retourna vers lui, moins méfiant. Steve conclut :
- On ira ensemble à Paris, un jour si tu veux…
Buck se tourna sur le dos pour regarder le plafond.
- J’irai au bout du monde avec toi…
- Idiot !
- Crétin !
Steve remonta les couverture sur eux puis éteignit la lampe.
- Tu vas pouvoir dormir ? Demanda t-il.
- J’en sais rien.
- Essaie, moi je suis crevé. Si ça ne va pas viens me parler…
- Je ne te réveillerai pas.
- Pourquoi ? Si tu ne me réveille pas, je ne pourrais pas t’aider ?
- De toute façon, si je fais un cauchemar, tu seras réveillé…
- Je suis là pour ça… Je te prendrai dans mes bras…
- Ça vaut mieux pas…
- Parce que je te fais de l’effet ?
L’autre ne répondit pas, Steve insista :
- Répond ! c’est ça ?
- Je suis désolé…
- Alors, je ferai au mieux pour laisser une distance raisonnable.
- Oh… c’est pour toi, parce que moi…
Steve rit :
- Oui, ça va, j’ai compris… cependant si tu fais un cauchemar, tu ne seras pas dans le même état d’esprit, tu apprécieras mon soutien… non ?
- Sans doute…
- Dors crétin… essaie de ne pas faire de mauvais rêves, ce sera plus simple…
- Il faut déjà que je m’endorme…
- Pense à moi…
- Sadique. »
Steve ébouriffa les cheveux bruns. Il était fatigué, il sentait la chaleur de Buck, l’odeur de sa peau. C’était doux comme un cocon. Il se sentait bien près de lui. Il savait bien qu’il aurait pu aller plus loin, bien plus loin, sans beaucoup se forcer. Mais il ne ferait pas ça… Buck était son ami, son frère de toujours… Il ne ferait pas ça...
Buck ne savait plus qui il était, il y avait un grand vide dans sa tête. Il faisait les choses comme dans un film, sans se poser de question : il devait le faire, c’était tout. Il entra dans la maison. Il la connaissait cette maison, il l’avait déjà vu tellement souvent dans ses rêves. Il n’avait pas d’arme à la main, pas besoin pour ce qu’on lui avait dit de faire. Il trouva l’homme devant la télévision. Il n’eut que le temps de se lever. Sa main d’acier se referma sur le cou, il l’étrangla. Un bruit attira son regard : dans les escaliers, il y avait une petite fille. Elle venait de crier : « Papa ! »
On lui avait dit « Pas de témoin ». Elle tenta de s’enfuir, il la rattrapa par un pied, la traîna en bas des marches. Elle cria « Pitié, Monsieur ! ». Elle avait des yeux bleu, de long cheveux châtain. Elle n’avait pas plus de huit ans. Il cogna trois fois, le petit visage était en sang. Il y avait plein de sang sur ses mains… Il redevenait Bucky Barnes… Mais le sang était toujours sur ses mains. Il voyait les yeux bleus, la petite bouche qui suppliait. Il y avait tout ce sang sur ses mains, il en avait sur ses vêtements, dans ses cheveux, sur son visage. Il se mit à pleurer, à hurler…
Steve se réveilla en sursaut. Il se redressa d’abord, surpris, puis comprit très vite. Il referma ses bras sur son ami qui se débattait en hurlant. Il l’attira contre lui, le serra farouchement : « Bucky ! Calme-toi, Bucky. Ça va aller, je suis là…
L’autre se réveilla, le tee-shirt collé à la peau, la respiration courte, le front moite. Il sentit les bras de Steve autour de lui, la voix rassurante. Il se blottit, renonçant à prendre ses distances. Il n’avait plus que les bras de Steve, on lui avait tout pris. On avait fait de lui un monstre et ce monstre était dans sa tête. Il pleurait, le front contre la poitrine musclée. Steve, le menton posé dans la chevelure humide, lui parlait doucement :
- Tu n’es pas tout seul, Bucky, tu ne le sera plus jamais, je serais toujours là.
L’autre marmonna :
- Je ne pourrais jamais sortir tout ça de ma tête…
- Non, il faut que t’apprenne à vivre avec.
- Cette petite fille, Steve, elle me hante… Elle a peut-être une mère, quelque part…
- Ça ne sert à rien, Bucky, ce n’était pas toi…
Buck s’énerva.
- Oui c’était moi ! c’était moi, Steve !
- Bucky ! HYDRA t’avais lavé le cerveau !
- C’est trop dure ! Je ne peux pas vivre comme ça !
Steve le serra de toutes ses forces.
- Oui tu peux… Tu es fort, Bucky… plus fort que ces salauds d’HYDRA, c’est eux les assassins. C’est eux qui ont tué cette petite fille. Tu le sais… Bucky Barnes n’aurait jamais fait ça, on le sait tous les deux…
L’autre laissait couler ses larmes, plus calme à présent. Steve continua :
- Pleure, Bucky… HYDRA a fait de toi quelqu’un d’autre pendant des années mais c’est fini… Tu es de nouveau mon ami, mon camarade de chaque instant… Il pleurait mon Bucky, ça lui arrivait souvent.
Buck renifla, Steve ajouta :
- Ne te mouche pas dans mon tee-shirt, c’est dégoûtant…
L’autre rit tristement, Steve reprit :
- Bon aller, c’est pas grave, j’en mettrai un autre… Parle-moi, Bucky, dis-moi ce que tu as sur le cœur.
Il y eut un long silence avant que Buck avoue très bas :
- Il y a toi sur mon cœur, Steve…
Celui-ci sentit son estomac se mettre en vrac. Il respira un bon coup et décida de conserver le ton de la plaisanterie :
- Je t’interdis de me draguer, Buck…
- Pardon…
Steve changea délibérément de sujet :
- Cette petite fille c’était il y a longtemps ?
- 2004…
- Tu te rappelle les dates pour tous?
- Oui, la date, l’heure… leur visage, la couleur de leurs yeux…
- C’est horrible…
- Il fallait que je le fasses, je ne pouvais pas faire autrement…
- Je sais, Bucky, tu étais comme une arme, quand on appuie sur la gâchette, il faut qu’elle tire, elle n’a pas le choix.
- Je devrais être en prison…
- Non, tu as été amnistié, tu n’étais pas responsable.
- On a pas demandé leur avis aux familles des victimes !
- Tony t’a pardonné parce qu’il a appris à te connaître, si les autres te connaissais, ils te pardonneraient aussi.
- J’en suis pas si sûr, il y a des choses impardonnables dans mon CV…
- Tu es mon ami. Tu es toujours le mec bien qui apportait des médicaments à ma mère quand j’étais malade.
- Tu te souviens de ça ?!
- Je n’oublierai jamais que j’ai failli mourir à quinze ans. Tu bossais déjà à l’époque, tu as plus d’une fois payé la note du médecin.
Buck essuya ses yeux, prit ses distances et se coucha sur le dos pour regarder le plafond.
- J’ai l’impression d’avoir vécu neuf vies depuis, remarqua t-il.
Steve se sentit abandonné. Il chassa rapidement l’idée. Il laissa ses yeux errer sur le visage de son ami. Celui-ci avait encore des larmes dans les yeux, sa lèvre supérieure tremblait. Il la mordit plusieurs fois comme pour y passer ses nerfs. Steve poussa les mèches qui collaient sur le front, Buck ne le regarda pas, toutefois, il remarqua :
- Tu devrais éviter de faire ce genre de choses…
- Merde, bougonna Steve.
Le regard bleu se posa sur lui :
- Pourquoi tu dis des gros mots ?
- Parce que ça me fait du bien. Je voudrais trouver les gestes pour t’aider mais je fais que des conneries…
- Non, Steve, tu ne fais pas de conneries, c’est moi… c’est ma faute.
Steve le regarda encore de longues secondes puis fini par demander :
- Ça va mieux ?
- Oui…
Après un second silence, Steve reprit comme un cheveux sur la soupe :
- Pourquoi tu ne me l’a jamais dit ?
- Quoi ?
- Ce que tu ressentais… Pourquoi tu ne m’en a jamais parlé ?
- On ne dit pas ça à son meilleur ami… je me sentais anormal…
- Tu te sens toujours anormal ?
- Oui…
Comme Steve se taisait, Buck ajouta :
- Tu le penses aussi, hein ?
- Non, Bucky… Non… Franchement, je ne sais plus où j’en suis. Je t’apprécie beaucoup… T’avoir là, avec moi, c’est même plaisant… Mais je ne veux pas me lancer dans plus… C’est impossible pour moi, tu es comme mon frère…
- J’en avais pas, maintenant, j’en ai deux…
- Je sais que ce n’est pas ce que tu veux, mais je ne peux pas te donner plus…
- C’est déjà beaucoup, Steve. Tu n’es pas obligé de tomber dans mes travers…
Steve passa rapidement ses doigts dans les cheveux sombres.
- Ça finira par te passer, espéra t-il, tu ne crois pas ?
- Non, je ne crois pas.
Steve l’observa longuement, cette petite phrase c’était comme une déclaration d’amour éternel. Il rougit, éteignit la lumière puis plaisanta pour détendre l’atmosphère :
- Je ne te reprend pas dans mes bras mais si t’as besoin, n’hésite pas…
- Je vais essayer de faire sans… Si c’est possible… »
Bucky ferma les yeux et tenta de calmer son cœur qui martelait sous sa poitrine. Il sentait encore les bras de Steve autour de lui, il sentait son odeur, sa chaleur. Il sentait ses doigts dans ses cheveux. Il avait envie de rouler contre lui, de l’embrasser… Oh l’embrasser… Comme il y avait souvent songé. Sa bouche contre la sienne, la chaleur de sa respiration… Il se roula en boule dans son coin, un étau serrait sa poitrine, il était malheureux… Il n’arrivait pas à se rendormir. Près de lui, Steve ronflait. Il glissa peu à peu vers lui, histoire de sentir sa chaleur. Il hésita longtemps avant de toucher une épaule. Ses doigts l’effleurèrent, s’y appuyèrent, puis sa paume. La peau était chaude, réconfortante. Il se rapprocha encore, se colla contre un bras. L’autre dû plus ou moins se réveiller car il bougonna : « T’es chiant, qu’est ce que tu fous…
Buck resta silencieux. Que pouvait-il répondre à ça ? « Pardon je m’en vais ? »
Non, il n’avait pas envie de dire ça, alors il se tut. Il se tourna sur le ventre, glissa son bras droit par dessus le torse musclé puis appuya son menton contre une épaule. Steve ronchonna :
- Pot de colle... »
Il ne dit rien de plus, il se remit à ronfler. Buck sourit, il l’aurait écouté respirer pendant des heures. Il resta éveillé longtemps. Les heures passèrent, Steve dormait, immobile, sa main gauche finit par se poser sur le bras qui entourait sa poitrine. Il referma sa poigne sur l’avant-bras posé là comme s’il eut trouvé normal qu’il soit là. Finalement, au bout de plusieurs heures, Buck s’endormit, ses lèvres entrouvertes, tout contre l’épaule de Steve.
Quand celui-ci se réveilla, il commençait à faire jour. Il sentit tout de suite la présence de son ami contre lui. Il laissa sa main posé sur l’avant-bras qui l’enlaçaient. Il soupira, au moins, Bucky avait dormi le restant de la nuit. « La méthode miracle » avait dit Tony. Oui, miraculeuse certainement, mais où cela allait-il le mener ? Il tourna la tête pour observer son compagnon. Il avait le nez dans son cou, le menton sur son épaule, la bouche ouverte, les joues rouges, il dormait à poings fermés. Il n’osait pas bougé. Il ne savait pas à quelle heure il s’était endormi. Il voulait qu’il se repose… Il le regardait, ne parvenant plus à en décrocher son regard. Pourquoi lui faisait-il cet effet là, c’était nouveau. Il n’avait jamais eu ce genre de pensées avant. Alors quoi ? Était-ce d’avoir appris ce qu’il ressentait pour lui ? Était-ce parce qu’il paraissait brusquement terriblement vulnérable ? Était-ce parce qu’il l’avait toujours aimé de cette façon sans s’en rendre compte ? Peut-être un peu de tout ça à la fois… Il l’avait toujours trouvé joli garçon, il comprenait que les filles courent après lui, c’était le plus beau gars du quartier… Il sourit en pensant ça. Voilà que le plus beau gars du quartier finissait dans les bras du petit Steve Rogers… Il respira les cheveux sombres qui lui chatouillaient le nez, puis tourna de nouveau les yeux vers le plafond. Il revit sa petite chambre à Brooklyn. Il était malade, Bucky était venu le voir tous les jours. C’était un beau garçon de quinze ans et demi, son père ne le cognait plus depuis peu. Il avait pris de l’assurance. Il avait passé plusieurs nuit à son chevet en l’absence de sa mère. Un matin, un peu comme celui là, il s’était réveillé avec un peu moins de fièvre et avait trouvé Bucky contre lui, exactement dans la même position qu’en cet instant. Il l’avait laissé dormir, puis lorsqu’il l’avait sentit se réveiller, il avait demandé : « Tu fais quoi là ?
L’autre s’était assis près de lui, s’était étiré comme un chat et avait simplement répondu :
- J’en avais marre de la chaise...
Ça n’avait pas été plus loin. Mais maintenant, quel sens ça prenait… Buck avait toujours été différent, maintenant, il s’en rendait compte. Il ne traînait pas avec les autres garçons, le seul garçon qu’il fréquentait c’était lui. Il lui disait parfois :
- Il n’y a que toi et moi qui compte, tout le reste on s’en fout… »
Il avait été aveugle… En même temps, à la fin, il y avait tellement de filles qui gravitaient autour de Buck. Comment aurait-il pu imaginer qu’il jouait un rôle ? Il aurait fait un excellent comédien. Steve sourit encore, ferma les yeux et laissa les minutes s’écouler, il aurait voulu que Bucky se transforme en fille, tout aurait été tellement plus simple… Plus simple oui, mais ça n’aurait plus été Bucky… et la personne à qui il tenait la plus au monde c’était lui, il n’avait pas envie que ça change…
Bucky sursauta comme si on l’avait piqué avec quelque chose. Steve demanda : « Ça va ?
- J’ai dormi, Steve…
- Il y a longtemps que tu dors ?
- Je ne sais pas trop, plusieurs heures certainement…
Comme Buck ne semblait pas décidé à le lâcher, Steve poussa le bras pour se lever. L’autre s’écarta à contre cœur. Assis sur le bord du lit, Steve eut envie de le secouer pour le faire se lever. Finalement, il renonça à le toucher, il devinait l’effet que ça produirait à l’un comme un l’autre. Il préféra éviter les battements de cœur et les contorsions d’estomac. Il se leva pour se diriger vers la salle de bain en décidant :
- Allez debout ! aujourd’hui je passe ma journée avec toi…
- On va faire quoi ?
- Ça te dit de retourner à Coney Island ?
- Ça existe toujours ?
- Et comment ! c’est toujours un endroit très chouette !
- Ah…
- Ouais ! Et cette fois, je t’assure que c’est pas moi qui serait malade ! »
Buck sourit.
Ils trouvèrent Pepper et Tony qui terminaient leur petit-déjeuner. Ce dernier les observa silencieusement puis remarqua :
- Bucky a une bonne tête ce matin…
- Oui, fit Steve, il a dormi un peu.
- Tant mieux, t’as trouvé une solution miracle ?
- J’ai fait ce que j’ai pu…
Tony les dévisagea, soupçonneux :
- Rien de neuf ? Finit-il par demander curieux :
- Non, lança Steve avec un regard noir, ne commencez pas Tony !
Celui-ci se leva en soupirant, il posa sa tasse dans l’évier posa ses mains sur les épaules de Buck, lui souffla dans les cheveux et demanda :
- Mon petit ouvrier préféré viens bosser avec moi aujourd’hui ?
Steve fronça les sourcils et ne laissa pas le temps à Buck de répondre.
- Aujourd’hui, il reste avec moi, répliqua t-il.
- Tant pis, fit Stark.
Il ébouriffa les cheveux sombres puis s’éloigna en remarquant :
- Tu vas me manquer, p’tit gars !
Steve se tourna vers Pepper en constatant :
- Qu’est ce qui lui prend ?
Pepper haussa les épaules.
- Je crois qu’il aime bien votre ami…
Steve ramena ses yeux sur Buck. Celui-ci regardait son café avec un intérêt forcé. Steve demanda :
- Si tu préfères rester ici, tu peux.
Buck posa doucement son regard bleu sur lui.
- Steve, ne sois pas idiot…
- Excuse-moi… C’est juste que ça me fait bizarre que tu t’entende si bien avec lui… »
Pepper sourit derrière sa tasse de café : Tony avait raison, il était jaloux.
Ils passèrent la journée ensemble. Entre Coney Island, Brooklyn, son pont, Little Italy à Manhattan, Central Park. Le soir, il mangèrent des hot-dogs en regardant la statue de la liberté depuis le liberty State Park. Ce fut une belle journée, ils avaient passé si peu de temps ensemble depuis qu’ils s’étaient retrouvés. Maintenant, ils semblaient avoir retrouvé un peu de paix, tout comme le monde autour d’eux. Quand ils eurent terminé, Steve lui montra le marchand de glace qui se trouvait à quelques pas :
- Tu veux une glace ?
- Tu me la payes ?
- Pas de problème, c’est moi qui régale… tu veux quoi ?
- As ton avis ?
- Chocolat  ?
- Ça n’a pas changé
Steve se leva.
- J’y vais, bouge pas…
Il s’éloigna, il y avait pas mal de promeneurs dans le parc, c’était une belle journée d’été. Un homme le rejoignit avant qu’il n’atteigne le marchand de glace. Plusieurs personnes lui avait déjà adressé la parole dans la journée, il s’en était débarrassé avec un autographe ou un selfie. L’homme l’interpela :
- Vous êtes Steve Rogers ?
- Peut-être pas…
L’autre l’interrompit brutalement :
- Ne me prenez pas pour un idiot !
Il montra Buck qui n’avait pas bougé et ajouta :
- Et ça, c’est Bucky Barnes, alias le soldat de l’hiver, un assassin !
Steve serra les poings, ce genre de choses devait arriver, mais l’affronter le rendait malade. Il avait envie d’écraser son poing sur la figure de cet imbécile. Toutefois, il dit calmement :
- Mêlez-vous de vos affaires…
- On devrait l’enfermer !
- Il a été amnistié ! En 44 il a donné sa vie pour la patrie, foutez lui la paix !
- Je sais l de quelles horreurs il est responsable !
- Vous ne savez rien du tout ! Poussez-vous !
Il voulut passer, l’autre le retint en disant :
- Un jour il faudra qu’il paye !
Steve s’énerva et le saisit au col pour l’écarter de son chemin.
- Ça suffit poussez-vous !
Près de lui la voix de Bucky demanda :
- Qu’est ce qui se passe, Steve ?
- Laisse Bucky, viens…
Il le prit par le bras pour l’entraîner. L’homme s’était écarté, il dit encore en dévisageant Buck :
- Comment peux-tu vivre avec ce que tu as sur la conscience ?
Buck resta figé, pâlit. Steve l’obligea à le suivre :
- Viens, répéta t-il, on rentre !
Buck le suivit sans rien dire. Ils remontèrent dans la voiture que Stark leur avait prêtée. Au bout d’un moment, Steve remarqua :
- Il fallait que ça arrive… et ça arrivera encore…
- Ce type m’a reconnu…
- Laisse tomber…
- Je te remercie de m’avoir défendu.
Steve sourit.
- Je te défendrai toujours…
Buck laissa son regard errer par la vitre. Steve tendit la main pour lui serrer l’épaule.
- Ça va aller ? Demanda t-il.
Sans le regarder l’autre remarqua :
- J’aurai bien aimé avoir ma glace…
- Tu l’auras, assura Steve, il y a plein de glace au chocolat dans le frigo de la base. »
Ils échangèrent un sourire, ils avaient quand même passée une bonne journée.
Ils traînèrent devant la télé assez tard. Quand ils montèrent se coucher, il était 23h30. Bucky ouvrit la porte de sa chambre. Steve s’étonna :
- Tu ne viens pas ?
L’autre secoua la tête, le regard fuyant :
- Non, Steve, je ne préfère pas…
- Je ronfle tant que ça ?
Bucky sourit.
- Non, ça, ça ne me dérange pas du tout…
Il se mordit la lèvre supérieure, hésita puis continua :
- C’est trop difficile d’être aussi près de toi…
- Il me semble que ce matin tu dormais bien…
- Oui…
Steve le prit par le bras.
- Allez viens ! Fais pas l’idiot ! Je me fiche pas mal que tu sois un peu à l’étroit dans ton pantalon !
Bucky avait rougi jusqu’aux oreilles. Steve comprit qu’il avait mis la main sur le problème.
- Rougi pas comme ça, reprit-il, je ne suis pas idiot !
Bucky se désola :
- Je voudrais vraiment m’en empêcher, mais quand t’es là, juste à côté…
Steve haussa les épaules, puis remarqua :
- En même temps, cette nuit, c’est toi qui es venu te fourrer contre moi…
- Je n’arrivais pas à dormir, c’était trop tentant…
- Je ne t’ai rien reproché !
- Non, c’est vrai…
Steve le prit par les épaules.
- Alors viens, sinon, je ne pourrais pas dormir tranquille…
- Toi, pourquoi ?
- Parce que je me fais du soucis pour toi. Au moins, si t’es juste à côté de moi, je peux gérer. »
Buck abandonna la lutte. Tous deux se couchèrent comme la veille. Bucky se mit en boule dans un coin du lit. Steve s’allongea sur le dos, tendit la main pour éteindre la lumière puis croisa ses bras derrière sa nuque. Au bout d’un moment, il fit glisser son pied vers son compagnon afin de bousculer une jambe au passage : « Tu dors ? Demanda t-il.
- Non…
Steve avait envie qu’il se rapproche. Il ne l’aurait avoué pour rien au monde mais il avait envie de le sentir contre lui, comme le matin au réveil. Il soupira puis ajouta :
- Tu ne veux plus me parler ?
- Je croyais que tu voulais dormir...
- Je suis énervé…
- Pourquoi ?
- J’sais pas…
- C’est moi qui vais devoir te raconter une histoire ?
Steve rit.
- Tu as toujours manqué d’imagination pour ça !
- Oui, tu étais plus doué. Mais je peux essayer si tu veux.
- Vas-y…
Buck se tourna pour le regarder. Comme il restait silencieux, Steve se tourna vers lui, il croisa le regard bleu et ajouta :
- Pourquoi tu me regardes comme ça ?
L’autre se troubla, il se tourna sur le dos pour regarder le plafond. Sans répondre à la question, il commença :
- Tu te souviens la fois où tu as été si malade…
- Oui…
- J’ai eu peur de te perdre. Tu étais tout ce qui comptais pour moi, tu étais ma raison de vivre. J’ai dit à ta mère de faire venir le docteur chaque fois qu’il le fallait, de ne pas hésiter. L’argent je m’en fichais… Tout ce que je voulais c’était te voir aller mieux. Ta mère travaillait de nuit, elle ne pouvait pas quitter son boulot pour veiller sur toi. Je restais près de toi des nuits entières, je te tenais la main… Tu ne t’en souviens pas…
- De ça, non…
- Parfois tu avais du mal à respirer. Il fallait que je te redresse contre moi pour te soulager…
- Je ne me souviens pas de ça non plus…
- Parfois, je n’avais pas le cœur de retourner sur ma chaise. Je me faisais une petite place contre toi, tu étais brûlant, j’avais chaud…
- Ça je m’en souviens !
- Oui, un matin la fièvre est tombée d’un coup, tu t’es réveillé, j’étais là…
- Ça m’a surpris puis, comme tu as dit que la chaise n’était pas confortable, j’ai compatit, pauvre Bucky, tu devais aller bosser après toutes ces nuits à mon chevet !
- J’aimais bien dormir contre toi…
Steve prit un ton amusé.
- Donc tu as profité de ma faiblesse…
- Peut-être, j’espère que tu ne m’en veux pas trop…
Steve se tourna sur un coude pour le regarder.
- Est ce que je t’ai jamais fait le moindre reproche ?
- Non, tu aurais pu…
- Pourquoi ? Puisque je t’autorise à dormir dans mes bras aussi souvent que tu veux.
- Des gens pourraient trouver ça bizarre…
- Les gens, on s’en fout…
Il n’en dit pas plus. Il se rendait compte qu’il venait de se mentir à lui-même. S’il s’était vraiment moqué de ce que pensaient les autres. A l’instant même, il aurait pris Buck dans ses bras, sans hésiter une secondes. Ce faisant, s’il s’était réellement fichu du qu’en dira t-on, il l’aurait certainement embrassé et ça aurait dérapé, beaucoup, beaucoup plus loin. Il devait se l’avouer, il était loin d’être hermétique à ce pensaient les gens. Il changea donc sa phrase :
- Et puis, qui le saura ? Remarqua t-il.
Buck ne dit rien. Il le regarda de longues secondes, puis finit par constater :
- Ce n’est pas logique, Steve, si tu ne ressens rien pour moi, tu devrais trouver ça détestable…
Steve lui lança un regard réprobateur :
- Et pourquoi donc ! Je t’ai tenu dans mes bras quand on était gamins, puis ados et même encore après, pourquoi, maintenant, sous prétexte qu’on a passé trente ans, que tu m’a dévoilé tes sentiments, je devrais trouver ça détestable !?
- Parce que tu sais ce que j’ai dans la tête…
- Tu l’avais déjà dans la tête à seize ans ?!
- Oui…
- Et alors ? Tu ne m’as jamais attaqué !
Bucky sourit :
- Non, idiot…
- Alors, pourquoi ça changerait ! Viens, crétin !
Il se jeta sur lui pour lui chatouiller les côtes.
- Alors ? Questionna t-il, toujours chatouilleux !?
L’autre commença par se laisser faire en riant, mais, très vite, son bras gauche repoussa son ami avec vigueur. Steve manqua de peu de se retrouver par-terre. Un peu surpris, il bougonna :
- Doucement ! Tu cherches la bagarre ?
- Non, pas vraiment… »
Steve allait répliquer quand ça le reprit brutalement. Une soudaine envie de se coller contre lui, de l’embrasser à pleine bouche, de sentir sa peau frémir contre la sienne. Il faut reconnaître qu’à ce moment là, le regard de son ami disait clairement : « Je ne cherche pas la bagarre, j’ai envie de toi »
C’était écrit dans ses yeux bleus et Steve sentit son sang bouillir. Buck avait beau l’avoir pousser brutalement, il était évident que, s’il le désirait, il le laisserai faire tout ce qu’il voulait : Il lui suffisait de vouloir aussi. Seulement, Steve ne voulait pas. Il se leva vivement et disparut dans la salle de bain.
Buck avait vu son trouble, il le lisait dans ses yeux à lui aussi. Il se leva à son tour pour aller taper contre la porte qui le séparait de son compagnon : « Tu veux que je m’en aille ? Demanda t-il.
- Non ! Cria l’autre, reste, je reviens !
Les avant-bras appuyés sur le lavabo, Steve se jetait de l’eau fraîche sur le visage. Buck retourna s’asseoir sur le lit, son cœur se calmait peu à peu. La boule dans son estomac, elle, persistait. Il resta à attendre que la porte s’ouvre de nouveau et, la première chose qu’il dit à ce moment, fut :
- Je suis désolé…
Steve eut un bon sourire. Il se laissa tomber de tout son long à sa place sur le lit. Buck toujours assis de son côté, ne savait pas quoi ajouter. Steve tendit le bras, lui prit le poignet pour l’attirer vers lui, puis souffla gentiment :
- Viens dormir…
L’autre s’allongea contre lui comme il l’avait fait la veille. Il hésita à passer son bras autour de la poitrine au tee-shirt rouge de son ami. Celui-ci attrapa le bras pour l’amener contre lui.
- Dors, décréta t-il d’une voix ferme, et ne cherche à t’échapper…
- Je n’ai pas envie de m’en aller, tu t’en doutes bien, le problème c’est toi.
- Pour moi, ça ira, t’en fais pas, dors. »
Buck ferma les yeux. L’épaule de Steve était contre son menton, il sentait la chaleur de sa nuque contre ses lèvres. Il inspira pour s’en imprégner tout entier. Il savait qu’il ne dormait pas, il savait aussi qu’il devait rester tranquille, immobile pour ne pas rendre la promiscuité de leur corps dérangeante. Il se répéta ce mot « dérangeante », c’est Steve qui trouvait cela dérangeant. Lui ça ne le dérangeait plus, il aimait ça, il se serait laisser glisser sans résistance si Steve avait été d’accord. Malheureusement, il ne l’était pas, donc, rester tranquille était le mot d’ordre. Il eut plusieurs fois envie de lui demander s’il dormait, toutefois, il se tut, à quoi bon l’ennuyer davantage… Il mit du temps mais finit par s’endormir, Steve aussi.


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 17 Mai 2019 13:21 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Chapitre 6 : Dérapage.

Ce fut la sonnerie du téléphone qui les réveilla. Steve en s’éveillant s’aperçut que Buck s’était tourné et qu’à présent c’était lui qui était collé dans son dos, le tenant dans ses bras. Il se trouva un peu bête. Ils s’assirent sur le lit et Steve s’empara du téléphone pour répondre. La discussion fut brève. Il raccrocha, fit la grimace, puis dit en regardant son ami : « C’était Natasha.
- Un problème ?
- Il y a une prise d’otages à Albany, je dois y aller au plus vite !
- Tu dois prévenir Stark ?
- Non, trop voyant pour une prise d’otages, il reste avec toi…
Il disparut dans la salle de bain et fut prêt en moins de cinq minutes. Comme Buck était toujours assis sur le lit, il revint vers lui pour l’embrasser dans les cheveux.
- A plus, dit-il, je me sauve, sois sage et ne fait pas enrager Tony !
Il disparut. Buck regarda la porte se refermer puis tata ses cheveux là où Steve l’avait embrassé. C’était bizarre, cette façon qu’il avait d’agir, il le traitait comme son petit ami à un détail près, le sexe. Il regarda l’oreiller vide près de lui y posa ses doigts puis vint y fourrer son visage. Il s’enivra de l’odeur de Steve, il détestait le fait qu’il soit parti si vite, il aurait voulu pouvoir le tenir encore, le sentir contre lui. Il l’avait pris dans ses bras en dormant, Buck devinait encore sa chaleur dans son dos…
Il ne se rendormit pas, mais resta là de longues minutes, perdu dans ses pensées. Finalement, il se leva pour aller prendre une douche et s’habiller. En bas, il retrouva Stark devant sa tasse de café.
- Nous revoilà seul, remarqua celui-ci.
- Pepper n’est pas là ?
- Partie chez une amie.
- Ah…
Buck prit une tasse de café et s’installa face à lui avant de continuer :
- Vous aviez raison, Tony.
- J’ai toujours raison, assura l’autre avant d’ajouter après une petite pause, mais de quoi ?
- Pour Steve… et moi…
Stark soudain très intéressé questionna :
- Il a craqué ?
- Oh non, il s’est enfermé dans la salle de bain pour se calmer…
- Non ! Rugit Tony, pourquoi ?
- Je ne sais pas, je ne comprends pas… il est bizarre…
- Ça, je l’ai toujours su… Tu veux dire quoi par là ?
Buck haussa les épaules, puis finalement soupira :
- Oh… puis c’est peut-être moi qui me fais des idées…
- Tu ne veux pas m’expliquer ce qui c’est passé ?
- Je ne sais pas… je ne devrais peut-être pas…
- Il t’a embrassé ?
- Non, même pas.
- Alors quoi !? s’énerva Stark.
- On a trouvé un moyen très sûr pour que je dorme… Quand je le sens près de moi… Cette nuit, je n’ai même pas fait de cauchemars…
- C’est génial ça, non ?
- Oui… Mais hier soir, ça a cafouillé… enfin, je l’ai pousser brutalement parce que…
Comme il ne trouvait pas ses mots, Tony assura :
- Oui, t’étais chaud quoi !
Buck regarda ailleurs, puis ramena son regard embarrassé vers sa tasse :
- Oui, reconnu t-il, et je crois qu’il a ressenti la même chose…
- Tu crois ?
- Non, j’en suis sûr.
- Ah, ça change des « je ne sais pas », c’est bien ça. Et alors ?
- Il est parti dans la salle de bain…
- Quel abruti ! Pourquoi ?
- Il ne veut pas que ça dérape… je suppose.
- Il était comment en ressortant de la salle de bain ?
- Je lui ai demandé s’il voulait que je m’en aille, il m’a dit de rester… Quand il est ressorti, il avait les cheveux mouillés. Il n’a rien dit. Il a fait comme si de rien était… on s’est rapproché, il voulait qu’on dorme…
- T’as dormi ?
- Après un moment, oui.
- T’as pas fait de cauchemar ?
- Non…
- Pourtant, à lui tout seul, c’est un cauchemar ce type ! Râla Tony.
Buck sourit avant de dire doucement :
- Ce matin… Le téléphone nous a réveillés… Il me tenait dans ses bras… Il a eu l’air gêné…
Stark réfléchit, se leva, tourna en rond dans la cuisine, puis revint s’asseoir :
- Il va falloir le décoincer, décida t-il.
- Quoi ?!
- Oui, il est coincé, non ?
- J’ai ressenti ça, moi aussi, pendant longtemps…
- Et maintenant ?
- Je ne sais pas, ce n’est plus pareil… depuis qu’il sait, j’ai perdu les pédales, je ne sais plus trop où j’en suis. Pourvu qu’on soit ensemble…
- Il est jaloux ! Tu as vu sa tête hier matin quand j’ai voulu te garder avec moi ?
- Oui, j’ai vu…
- Il faut jouer là-dessus, s’il a peur de te perdre, il craquera !
- Je ne sais pas…
- Ah ! Tu ne vas pas recommencer avec tes « je ne sais pas » !
- Il est partit pour l’instant…
- Justement, faut pas le rater quand il reviendra !
Buck secoua la tête.
- Non, Tony, il vaut mieux le laisser tranquille. Je ne veux pas jouer à ça.
Stark poussa un gros soupir.
- Vous êtes deux emmerdeurs ! Bougonna t-il.
Comme l’autre le regardait tristement, il ajouta :
- Ne me fais pas ces yeux de chien battu ! Ça me fend le cœur !
Buck demanda :
- Vous avez du travail pour moi ?
- Ça on peut trouver.
Il tendit le bras par-dessus la table afin d’ébouriffer les cheveux bruns :
- Allez ! Sois pas triste, ça s’arrangera ! c’est une tête de mule ton Steve, mais quelque part il a un cœur, il finira bien par fondre devant des yeux pareils !
Il s’empara d’une pomme croqua dedans puis ajouta, la bouche pleine, en s’appuyant nonchalamment au dossier de sa chaise :
- En tout cas, moi, à sa place, je ne ferais pas tant de manières ! Tu passerais à la casserole, mon joli ! »
Buck devint tout rouge, Tony éclata de rire.
Ils travaillèrent ensemble toute la journée. Stark remarqua que son compagnon regardait fréquemment son téléphone. Il trouva ça agaçant et remarqua : « C’est pas bientôt fini !? Est ce que je passe mon temps à attendre des nouvelles de Pepper, moi ?
L’autre bougonna :
- Elle est chez une amie ! Elle ne risque pas sa vie ! De plus vous savez qu’elle rentre ce soir, vous !
- Un point pour toi, c’est vrai. Mais quand même, arrête un peu avec ce truc !
Vers cinq heures, Tony décida d’arrêter.
- Bon, c’est bon, assez travaillé pour aujourd’hui. Si on piquait une tête dans la piscine ?
- J’aime pas ça…
- Quoi, nager ?
- J’en sais rien ! s’agaça Buck, j’ai pas de maillot !
Tony l’attrapa par le bras.
- Allez viens, je t’en prêterai un !
Stark fit deux aller-retour, Buck boudait toujours assis sur le bord du bassin. Tony finit par le mettre à l’eau de force. Il rit en plaisantant :
- T’as peur que ton bras rouille ou quoi ?!
L’autre voulu rejoindre le bord. Tony l’attrapa de nouveau en constatant :
- Tu nages si mal que ça !
Buck lui jeta un regard noir que Stark apprécia à sa façon :
- Oh ! Le joli regard courroucé, j’adore ! Allez, montre-moi comment tu nages !
Buck se décida. Il nageait très bien et vite. Il gagna sans difficulté d’une longueur sur son adversaire.
- Et bien tu nages comme un champion ! Remarqua Tony.
Son compagnon revint sur le bord, Stark s’assit près de lui.
- Où t’as appris à nager comme ça ? Demanda t-il.
- A la plage de Coney Island, avec Steve, quand on avait une douzaine d’années.
- Décidément, on y revient toujours…
Buck eut un petit sourire pensif, il reprit :
- Il avait peur de l’eau…
- Steve ?
- Oui, moi, j’ai appris vite… Puis j’ai dû l’aider… je crois que s’il n’avait pas eu autant confiance en moi, il n’aurait jamais appris…
- Je croyais que Steve n’avait peur de rien…
- L’eau n’était pas son élément… Mais il n’a pas reculé, il s’est fait violence. Il ne voulait pas me montrer qu’il avait peur. De toute façon, il ne reculait jamais, il fonçait quitte à se faire casser la tête…
- Oui, c’est plutôt comme ça que je le connais.
- Une fois, j’ai à tout prix voulu me baigner alors qu’il faisait froid. Il a été malade, je me suis senti horriblement coupable. Lui m’a dit : « Je n’étais pas obligé de te suivre… » On était tout le temps ensemble… Je me demande comment HYDRA a pu me le faire oublier pendant si longtemps…
Une colère sourde marqua ses traits. Il plongea et se mit à nager rageusement. Cette fois, Stark fut vite largué, il nagea tranquillement de son côté, laissant l’autre passé ses nerfs et son chagrin en de longs allés-retours.
Le soir, après une bonne douche, ils se retrouvèrent au bar. Tony se versa un Whisky.
- Allez, un petit verre, pour la route, t’en veux un, Bucky ?
L’autre hésita puis secoua la tête.
- Non, ça ne me réussi pas.
Stark insista.
- Allez ! On est rien que nous deux, Steve n’est pas là, tu ne diras pas de connerie !
- Je dis toujours des conneries quand je bois…
Tony lui versa un whisky.
- Tiens, décida t-il, je vais quand même pas t’offrir une limonade !
Buck accepta le verre, il sourit :
- Après tout, Steve ne me donne pas de nouvelles, tant pis pour lui, je bois un verre ça me changera les idées !
Tony cogna son verre contre le sien.
- Tchin ! Fit-il, comme Pepper a décidé de passer la soirée chez sa copine, on va se consoler ! Tu fais une partie d’échec ?
- Je vais encore perdre, mais bon, on y va…
Il perdit, en effet. Ils reprirent un verre, rejouèrent, il perdit de nouveau : ils prirent encore un verre. Bucky joua pire que jamais, Tony se moqua de lui, il noya son humiliation dans un dernier whisky, Tony en avala deux. Buck tomba assis sur le canapé et remarqua : « J’ai trop bu !
Stark rit :
- Moi aussi !
Il s’assit sur la table basse face à Buck passa ses doigts dans les cheveux courts puis reprit :
- C’est l’alcool qui te rend tout triste ?
- Je ne sais pas…
- Si quelques whisky te font faire cette tête là, je ne t’en donnerai plus !
- Pourquoi je l’aime comme ça ?
Un peu bourré, lui aussi, Tony remarqua :
- Qui, le whisky ?
- Mais non ! Steve !
- Ah ! Je l’avais oublié celui-là !
Des larmes coulèrent sur les joues de Buck.
- Ah non, fit Tony, pas de larmes. Quand tu pleures, ça me rend tout bizarre…
- Tout bizarre ? s’étonna l’autre.
- Oui, j’ai envie de te prendre dans mes bras ! c’est con quand même ! À presque cinquante ans ça ne m’étais jamais arrivé ce genre de truc ! Non mais t’imagine la tête de Pepper !
- Moi ça m’arrive tout le temps…
- Tout le temps, quoi ?
- D’avoir envie que Steve me prenne dans ses bras, même quand j’étais gamin…
Stark se leva de la table pour venir s’asseoir contre lui, il passa un bras autour des épaules tristes :
- Ça ne t’arrive jamais de penser à quelqu’un d’autre qu’à lui ?
- En ce moment, non…
- Je vais finir par être jaloux !
Il rit. Buck le regarda, un peu perdu dans la conversation :
- Jaloux ? De quoi ? De qui ?!
Tony ne répondit pas. Il prit Buck dans ses bras pour le serrer à l’étouffer.
- J’aime pas quand t’es triste, ça me file le cafard !
Buck, qui perdait pied, se blottit contre lui. Tony ne l’en serra que plus fort. Il s’en voulait toujours d’avoir voulu le tuer quelques années auparavant, il tenait à lui à présent, il le devinait malheureux, désorienté. Et puis, Buck lui faisait un effet particulier. Était-ce ses yeux, sa bouche ? Tony aurait été incapable de le dire. Mais ça le touchait à chaque fois, l’alcool aidant, il s’égarait dans toute cette sensualité à fleur de peau.
- Je ne veux plus que tu boives, décréta t-il, ça te rend trop malheureux.
- Je voudrais que ça m’enlève cette douleur que j’ai en permanence sur le cœur, mais c’est pire...
Stark perdit complètement pied :
- Je vais te consoler, moi ! Il est con ce Steve et s’il est jaloux tant pis pour lui !
Ils se retrouvèrent l’un contre l’autre dans le divan. Bucky perdu dans les vapeur d’alcool s’abandonnait aux bras de Stark et, ce dernier, bien allumé par ses cinq verres de whisky devenait brusquement très entreprenant. Il le serra, l’embrassa dans le cou, trouvant même agréable le contact de la barbe naissante. Buck ferma les yeux, il oublia que ce n’était pas Steve. Collés l’un contre l’autre sur le canapé, ils finirent par rouler par-terre. Tony tira sur le tee-shirt de son compagnon, celui-ci l’ôta rapidement. Stark se débarrassa du sien. Torse nu, ils s’agrippèrent l’un à l’autre. Tony coinça son compagnon sous lui, l’embrassa avec fougue. Buck commença par répondre à ce baiser quand, tout à coup, la réalité lui revint en pleine figure : « Tony ! Cria t-il, ça va pas !
Ce dernier retomba, lui aussi, sur terre. Il se redressa d’un coup et tomba assis sur le cul.
- Merde, fit-il, faut que j’arrête de boire…
Près de lui, Buck allongé sur le dos regardait le plafond. Les joues brûlantes, la poitrine haletante, il tentait de calmer le sang qui circulait à grande vitesse dans ses veines. Tony passa une main sur son visage, jeta un coup d’œil à son compagnon et remarqua :
- Je crois qu’on a tous les deux trop bu.
- J’ai eu l’impression d’être avec Steve, désolé…
- C’est pas plus ta faute que la mienne, je ne sais ce qui m’a pris. »
Il aurait voulu se lever mais préféra attendre que sa tête arrête de tourner. Soudain des bruits de voix se firent entendre, ils n’eurent le temps, ni l’un, ni l’autre, de faire le moindre mouvement. La porte s’ouvrit devant Pepper et Steve. Tous deux entrèrent franchement dans la pièce et s’arrêtèrent stupéfaits. Bucky s’assit rapidement, Tony se leva d’un coup, Steve rugit : « C’est quoi ce bordel ?!
Pepper ne trouva d’abord rien à dire. Elle s’approcha de Tony puis s’écria furieuse :
- Mais à quoi vous jouez tous les deux !
Stark tenta de s’expliquer.
- Il ne s’est rien passé ! On a peut-être un peu trop bu.
S’il avait voulu rendre Steve jaloux, il n’aurait jamais aussi bien réussi. Celui-ci était fou de rage. Il s’adressa à Buck qui, à présent, était debout :
- C’est dégoûtant ! Bucky ! Je ne pensais pas que tu en étais à ce point là !
Buck se sentit tout à coup très mal. Il eut l’impression que son sang se figeait dans ses veines. Il ne trouva rien à répondre, il était horrifié par ce qui venait de se passer, par ce que Steve pensait maintenant de lui. Il ramassa son tee-shirt et disparut dans les marches. Steve le suivit des yeux puis son regard tomba sur Stark.
- Mais c’est pas possible, Tony ! dit-il, vous êtes malade !
- On se calme ! Rétorqua l’autre en retrouvant un peu ses moyens, il n’y a rien eu, Steve, je vous le promets. Et puis, tout est ma faute. J’ai bu beaucoup trop whisky…
Pepper s’était assise sur le divan, Stark continua :
- Il a bu, lui aussi, ça lui a filé le cafard… on s’est un peu emballé… Steve, l’alcool ne lui réussi pas, c’est vous qui me l’avez dit, je n’aurais pas dû le faire boire. Pendant un instant il s’est cru avec vous… c’est lui qui m’a repoussé, c’est la vérité, Steve, je vous le jure…
- Et toi ? Questionna Pepper, qu’est ce qui t’a pris ?
- Je suis soûl… ça me rend un peu trop câlin…
- Câlin ?! Répéta Pepper.
- Oui, je voulais le consoler… ça a dérapé, pardon Pepper, tu sais que je n’aime que toi…
Celle-ci était si stupéfaite, qu’elle finit par en rire. Elle remit son sac sur son épaule et décida en montant les marches :
- Si tu es soûl à ce point là, tu vas dormir dans le canapé, tout seul ! Moi, je vais me coucher ! »
Elle disparut, Tony se retrouva seul avec Steve dont la fureur retombait peu à peu. Stark enfila son tee-shirt avant de retomber assis dans le divan. Steve s’installa près de lui.
- J’en reviens pas… Bougonna t-il.
- Moi non plus, fit Tony, votre copain a le don de me faire devenir cinglé… j’ai d’abord voulu le tuer, et maintenant…
Il ne dit rien de plus, c’était clair. Steve se sentait oppressé : il était horriblement jaloux. Cela apparaissait clairement sur son visage tendu. Stark remarqua :
- Oh Steve ! Pas la peine d’être jaloux ! c’est moi qui est dérapé, lui, il ne pense qu’à vous…
Après un moment de réflexion, il ajouta :
- Et puis, c’est un peu votre faute tout ça !
Steve s’indigna :
- Comment ça, ma faute !?
- Steve ! Fit Tony, vous vous rendez compte du mal que vous lui faites ! Il est dingue de vous depuis qu’il est gamin ! Il vous retrouve après toutes ces années d’horreurs, il est toujours aussi dingue de vous ! Vous lui donnez de l’espoir…
Il s’arrêta, sa colère monta en flèche, il cria :
- Et vous vous enfermez dans la salle de bain ! Vous êtes con ou quoi !?
L’autre se troubla, il balbutia :
- Il vous a dit…
- Il faut bien qu’il se confie à quelqu’un ! Il est un train de craquer le pauvre !
- Je ne comprends pas que vous vous soyez soudainement autant attaché à lui…
- Franchement, là n’est pas le problème. Le problème c’est vous. Moi, j’aime Pepper ! et à cause de vos conneries, elle est fâchée !
- Mes conneries ! Se révolta Steve.
- Oui ! s’il n’avait pas été si malheureux ce soir, tout ça ne serait jamais arrivé !
Comme Steve fronçait toujours les sourcils, Tony continua :
- Oh ! Et puis ne me regardez pas comme ça ! Je ne suis pas amoureux de lui ! Si je l’étais je ne ferais pas tant de manières ! Ce type provoque sur moi un truc bizarre, il me rend taré… j’ai envie de le consoler comme un gamin. Et puis j’ai bu parce que j’étais énervé que Pepper ne soit pas rentrée de bonne heure… Tous ça nous a mené un peu trop loin… Steve ! Faites pas la tête ! Il ne s’est rien passé ! Purée ! Vous faites chier aussi avec vos préjugés d’hommes des cavernes ! On est au vingt et unième siècle on s’en fout que vous ayez envie de coucher avec votre meilleur pote ! Surtout qu’il ne demande que ça ! Merde ! Remuez vous !
Steve fixait le sol avec un intérêt bizarre, il finit par murmurer :
- Il va si mal que ça ?
- Oui ! Râla l’autre, il souffre d’avoir servi d’arme à HYDRA pendant des années et il souffre d’aimer un imbécile comme vous !
- Stark !
- Quoi !? Quand on a envie de quelqu’un qui nous tend les bras on ne va pas s’enfermer dans la salle de bain !
- Si ça se savait… Ce n’est pas très compatible avec mon image…
Stark jubila.
- Ah ! Le voilà le problème ! Votre image ! Je croyais que c’était moi qui soignait mon image ! Steve… Quand le monde entier en avait après lui, vous ne vous êtes pas tant soucier de votre image ! Vous avez pris tous les risques pour lui ! Alors pourquoi vous finassez aujourd’hui ?
Steve enfouit son visage dans ses mains. Tony poursuivit :
- Vous l’aimez ?
- Oui.
- Alors allez le prendre dans vos bras et ne vous sauvez pas dans la salle de bain comme s’il était pestiféré ! Essayez d’imaginer ce qu’il peut ressentir !
- Stark… soupira Steve comme s’il voulait se confier.
- Quoi ? Interrogea Tony afin d’obtenir la suite.
- Non, laissez tomber…
- Puisqu’on en ait aux confidences, vous pouvez continuer, ne vous arrêtez pas en si bon chemin !
Steve regardait de nouveau par-terre. Il avoua d’une voix lente :
- Je n’avais jamais rien ressenti d’aussi violent… avant.
- Même pour Peggy ?
- Même pour elle, c’était tellement plus paisible.
- Si vous étiez un peu plus en paix avec vous même, vous ne seriez pas aussi tourmenté.
- Vous ne seriez pas tourmenté si vous aviez brusquement envie de faire l’amour comme un fou avec Rodey par exemple !?
L’autre sursauta.
- Vous cherchez vraiment les comparaisons les plus tordues ! Et de toute façon, s’il était d’accord, ça ne regarderait que nous !
Comme Steve restait silencieux, Tony ajouta :
- Vous allez bien ensemble, ça ne choquera personne…
- Vous rigolez là ?
- Non, je suis sérieux, il vous regarde déjà comme un dieu et vous avec une tendresse évidente, je ne vois pas pourquoi vous refusez de franchir le dernier pas, puisque vous en crevez d’envie !
- J’en crève d’envie…
- Ça se voit.
- Tant que ça ?
- Oui, assura Stark.
Steve se leva et décida :
- Je vais aller le voir…
- Il doit être mortifié…
- Comme vous dîtes ! »
Steve monta à l’étage pour aller frapper contre la porte de son ami. Sans réponse, il entra. La chambre était vide, la salle de bain aussi. Steve revint dans la chambre, la fenêtre était ouverte, il y avait une feuille déchirée à la hâte sur le lit à côté du téléphone abandonné là. Il ramassa le papier et lu le message : « Je pars, ça vaut mieux pour tout le monde, pardon Steve. J’emprunte le pick-up de Tony, je le laisserai près de l’église Saint Michael de Brooklyn. Adieu. »
Steve dégringola l’escalier, Tony était toujours assis dans le divan. Il lut le papier qu’il lui tendait : « Il est passé par la fenêtre, expliqua Steve, il faut le rattraper ! Venez, on file à Brooklyn !
Stark fit la grimace, il le suivit en remarquant :
- C’est pas le genre de type qui se laisse rattraper… enfin, je vais reprendre ma voiture avant qu’on me la vole... »
Il retrouvèrent le pick-up, sillonnèrent, chacun de leur côté, le quartier mais ne trouvèrent personne. Buck savait se cacher c’était presque une seconde nature chez lui. Après des heures de recherches infructueuses, ils regagnèrent la grande salle de la base. Steve tomba assis sur le divan, cacha son visage dans ses mains et pleura. Tony se servit une tasse de café, s’assit et soupira : « J’ai un mal de tête affreux...
Puis, après un long silence, il ajouta :
- Je suis désolé, Steve…
- Ce n’est pas votre faute, c’est la mienne... »


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 17 Mai 2019 17:04 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Mais mais... c'est quoi ce bazar???? ça ne va pas du tout!!!! Il faut qu'ils retrouvent Bucky hein? et Steve va lui avouer ses sentiments et tout va bien se passé hein? j'ai bon? dis j'ai bon hein?
Vivement la suite!!!

_________________
Le verbe aimer est un des plus difficiles à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur est toujours conditionnel. (Jean Cocteau)

Petite citation empruntée à la signature de Chtimi 252... (ps si tu veux que je la retire dis le moi. Je le ferai bien évidemment)


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 17 Mai 2019 19:40 
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Raaah ! Mais je vais finir par en prendre un pour taper sur l'autre !! Quelles têtes de mules ces deux-là ! (pfff, ta fic me donne envie d'en écrire une aussi mais je manque de temps).

:suite:


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 17 Mai 2019 21:46 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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je mets la suite la semaine prochaine. On va les laisser souffrir un peu pour qu'ils apprécient leur bonheur... bon week-end à vous ! merci.


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 17 Mai 2019 21:48 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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où peut-être demain, si j'ai un peu de temps ! :merci:


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 18 Mai 2019 18:38 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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CHAPITRE 7 : Sibérie.

Les jours, les semaines, les mois passèrent sans nouvelle de Bucky. Le fait qu’il ait abandonné son téléphone prouvait à quel point il tenait à mettre une distance entre eux et lui. Steve tomba dans une profonde dépression. Tony dû faire appel à Natasha pour tenter de lui faire remonter la pente. Celle-ci passa beaucoup de temps avec lui. Elle l’entraîna dans des petites missions de sauvetage. Ils passèrent du temps à la salle de sport, à la piscine. Ils allèrent au cinéma, faire de grandes balades. Malheureusement, tout le ramenait à Bucky, il se reprochait son départ et ne parvenait pas à reprendre le dessus. Il rompit définitivement avec Sharon quand elle proposa de venir le voir, elle ne comprit absolument pas ce qui se passait et personne ne chercha à lui expliquer. Ils firent des recherches, mais comme ils s’en doutaient, tous, il leur fut impossible d’obtenir le moindre renseignement sur Bucky. Il avait tous simplement disparu. Bruce était venu avec Natasha, il passait une bonne partie de son temps avec Tony. Celui-ci s’était vite réconcilié avec Pepper. Toutefois, il se reprochait le départ de Buck, ce soir là, c’est lui qui avait tout fait déraper. Il se jura de ne plus jamais boire à l’excès.
Quatre mois s’écoulèrent tristement. Les premiers jours de décembre étaient pluvieux et froid. Steve passait des heures entières dans la salle de sport à passer ses nerfs sur des sacs de frappe qui finissaient crever.
Ce week-end là, il était seul à la base avec Tony. Celui-ci s’acharnait à des essais compliqués dans son atelier et ne voulait voir personne. Pepper était donc partie en balade chez sa sœur et Bruce et Natasha s’étaient offert un week-end en amoureux. Steve errait comme un lion en cage, entre la salle de sport, sa chambre, la cuisine et la grande salle où il passait des heures à lire. Vers onze heure, quand il vint dans la cuisine pour prendre un café, il trouva Stark faisant la même chose : il lui montra une enveloppe sur la table : « Y’a ça pour vous, dit-il simplement.
Steve déchira le haut de l’enveloppe pour en sortir une feuille à l’écriture pointue. Tony vit son visage changer à mesure qu’il lisait. Quand il lui tendit la lettre, ses mains tremblaient, Stark lu :
- Ne le cherchez plus. Il est de retour au bercail, avec moi. Il y a de quoi le rendre docile ici. Je me suis un peu amusé, je l’avoue… Je sais que vous tenez à lui. Je crois qu’il à besoin de vous, Captain. Je trouve qu’il supporte beaucoup moins bien la douleur qu’avant. Regardez dans le fond de l’enveloppe, pour l’instant je me suis arrêté là. Venez vite ou vous recevrez d’autres petits morceaux de lui.
Steve retourna l’enveloppe et cinq ongles tachés de sang tombèrent sur la table.
- Nom d’un chien ! Fit Tony.
- Je ne sais pas de qui il s’agit, mais il l’a torturé…
- Il est a l’ancienne base d’HYDRA, en Sibérie, remarqua Stark.
- Je dois y aller.
Comme Steve tournait les talons, Tony se leva en décrétant :
- Je viens avec vous.
- Il ne parle que de moi… Objecta l’autre.
- Je m’en fiche, je ne vous laisserai pas vous jeter seul dans la gueule du loup.
- Alors restez discret !
- Vous savez que je suis la discrétion même.
Comme Steve ne sembla pas apprécier la plaisanterie, il ajouta en lui serrant l’épaule :
- On va le sortir de là. »
Ils se préparèrent. Steve se contenta d’une arme, de cartouches et de son bouclier, il opta pour la discrétion et un blouson assez chaud, la Sibérie au mois de décembre c’est le froid et la neige. Stark fit de même, préparant juste son armure afin de l’endossée rapidement. Le Quinjet décolla, Tony aux commandes : il y avait plusieurs heures de vol. Ils demeurèrent longtemps silencieux, Steve était inquiet, il se rongeait les ongles. Le pilote finit par rompre le silence : « Steve, vous avez une idée de qui peut être ce taré ?
- Non, je ne vois pas qui pourrait s’en prendre à Bucky pour m’atteindre…
- Quelqu’un qui sait combien vous tenez à lui.
- Après que je me sois mis hors la loi pour le défendre, beaucoup ont dû le comprendre.
- C’est quelqu’un qui connaissait HYDRA, sa base, le rôle de Buck…
- Et même comment le manipuler, remarqua Steve, c’était écris.
- Buck est déprogrammé, non ?
- Oui, je pense. Mais, il a parlé de le rendre docile, je ne sais pas que ce type entend par là… HYDRA avait certainement une sécurité, un dispositif de secours au cas où Bucky leur aurait échappé…
- Mais pourquoi s’en prendre à lui plutôt qu’à vous directement ?
- Il a peut-être perdu des proches à cause de moi, qui sait où mène la vengeance… vous connaissez ça ?
Tony savait à quoi il faisait allusion, il reconnu :
- J’étais hors de moi, je n’ai pas su contrôler ma douleur, je le regrette aujourd’hui, c’est peut-être pour ça que je me suis attaché autant à lui…
- Peut-être… répéta doucement Steve.
Tony voulu lui remonter le moral et sans doute le sien en même temps :
- Ça va aller, Steve, on va le sortir de là…
L’autre renifla en regardant ailleurs. Stark reprit :
- Sérieusement, Steve, les années avant qu’il ne parte au front, vous ne vous êtes jamais rendu compte qu’il était dingue de vous ?
- J’en sais rien… je sentais que quelque chose n’allait pas chez lui, mais il ne se confiait pas. Les filles défilaient comme si sa vie en avait dépendue… De temps en temps, elles disparaissaient, plus une seule à l’horizon. Dans ces moments là, il était froid, distant : j’avais l’impression qu’il me faisait la tête. Il pouvait aussi, d’un coup, vouloir passer du temps avec moi… Il donnait, alors, l’impression de vouloir redevenir un gamin… Puis il y avait de nouveau une fille… Je crois qu’une fois, il a tenté de se suicider, déjà…
- Vous croyez ?
- Sa mère m’a appelée, elle m’a dit qu’il était parti voir une fille qui habitait le Queens. Elle l’avait trouvé bizarre, elle s’inquiétait parce qu’il ne rentrait pas alors qu’il lui avait promis d’être là pour manger. Je l’avais vu la veille, il était déjà dans un mauvais jour. Je l’ai cherché… Je l’ai trouvé, il était seul sur le nouveau pont de l’avenue Meeker. Je sais qu’on était en 1939, le pont venait d’être inauguré. Il était appuyé sur le garde fou, il avait le regard vide, j’ai compris pourquoi sa mère était si inquiète, ce regard ne présageait rien de bon. Il ne m’a pas entendu arrivé. Quand j’ai été assez proche, j’ai dit son nom pour qu’il me voit. Il s’est tourné vers moi en constatant : « Ah, c’est toi... », ensuite il s’est remis à contempler le vide. Je me suis appuyé au garde fou près de lui et je lui ai demandé ce qui n’allait pas. Il est resté silencieux, j’ai insisté en lui demandant si une fille lui avait fait de la peine. Il a sourit puis a répondu sans cesser de regarder au bas du pont : « Oui, quelqu’un me fait de la peine tous les jours, mais c’est sans le vouloir, ce n’est pas sa faute.
- Tu ne veux pas me dire qui c’est ?
- Non, je ne peux pas...
Je ne savais pas quoi faire, il me faisait de la peine et j’étais furieux contre cette personne qui le faisait souffrir… C’était moi…
C’est alors qu’il m’a dit froidement :
- Il est vraiment chouette ce pont, il suffirait d’enjamber et hop… tout serait fini…
Ça m’a fait froid dans le dos. Je me disais que si j’étais arrivé un peu plus tard, ou que si sa mère ne s’était pas inquiétée, il aurait peut-être mis sa menace à exécution. J’ai dit :
- Viens, Bucky, ne restons pas là.
Je voulais l’éloigner de ce pont. Il m’a regardé, je n’oublierai jamais ce long regard, j’ai dit :
- Cette fille, il faut que tu lui parles !
Il avait toujours ce même regard que je ne comprenais pas quand il a répondu :
- Laisse tomber, Steve, tu ne peux pas comprendre.
Il a lâché le bord du pont et m’a suivi. Non, je ne comprenais rien. Toutes les filles lui tombaient dans les bras, je me disais :
- Mais pourquoi faut-il qu’il s’attache à celle qui ne veut pas de lui ?
Brusquement, j’ai cru comprendre, j’ai demandé :
- C’est une femme mariée ?
Il a secoué la tête et m’a pris par l’épaule comme il faisait souvent.
- Ne sois pas idiot ! Évidemment que non !
Je lui ai fait remarquer que ce n’était pas si idiot que ça. Il a retrouvé son sourire en disant :
- Je t’ai toi, c’est tout ce qui compte. Je suis désolé pour ce que j’ai dit tout à l’heure, je ne le ferais pas…
J’ai remarqué :
- J’espère bien !
Il m’a demandé si je voulais venir manger chez lui, comme j’étais content de le voir sourire de nouveau, j’ai accepté. Ses parents avaient fini de manger, sa mère nous a servi tous les deux. Il a été a mes petits soins toute la soirée. Si je voulais ci, si je voulais ça, si c’était bon, si j’en voulais encore… Je n’ai jamais rien compris… Maintenant, je me dis que c’était clair pourtant…
- Ça peut le paraître aujourd’hui, répliqua Stark, mais sur le moment ça ne l’était sans doute pas tant que ça.
- Quand il est parti pour le front, continua Steve, je crois qu’il pensait ne jamais rentrer, ne jamais me revoir. Il ne voulait pas que je cherche à m’engager, il me disait de rester tranquille et de faire ce que je pouvais en restant à Brooklyn. Il ne s’attendait certainement pas à me revoir quelques mois plus tard avec vingt centimètres de plus et des muscles tous neufs. Il est resté avec moi, dans les commandos hurlants, pendant plusieurs mois, je me demande ce qu’il pouvait ressentir. Je me souviens que ses yeux brillaient quand il me regardait, il admirait peut-être ce que j’étais devenu, il avait l’air fier de moi, fier d’être mon ami. En même temps, il m’a toujours dit qu’il suivait le petit gars de Brooklyn et que c’était pour lui qu’il était resté… je n’ai pas pu attraper sa main, ce jour là, quand il est tombé du train… Je pense que ça a été le moment le plus horrible de ma vie. Bien pire que de plonger dans les eaux froides de l’atlantique nord…
- Vous n’aviez pas l’impression de l’aimer un peu plus que la norme ?
- Non, il était mon ami, je le considérais comme mon frère…
Steve sourit en se rappelant :
- Il n’aimait pas que je lui dise qu’il était mon frère, il me disait : « Tu es bien plus qu’un frère pour moi, les frères se disputent, se battent. Jamais je ne me battrais avec toi, jamais. » Il insistait sur le « jamais », HYDRA l’a fait mentir…
Stark assura :
- Le Bucky Barnes que vous connaissiez ne s’est jamais battu contre vous, vous le savez… Tous comme il n’a jamais tué mes parents. Ce n’était plus Bucky à ce moment, il ne savait même plus qui il était.
- Je sais, Tony, moi j’ai dormi pendant près de soixante dix ans, lui a souffert pendant tout ce temps, et moi, je n’étais pas là pour lui. Le pire, c’est que l’autre soir, quand j’aurai pu enfin faire quelque chose pour lui, que j’en crevais d’envie, j’ai été m’enfermer dans la salle de bain…
Tony fut d’accord :
- Et oui, conclut-il, là, c’était n’importe quoi ! »
Ils se turent. Steve retomba dans ses pensées et Stark le laissa avec elles. Ils gardèrent le silence le restant du trajet.
Steve décida de rentrer seul dans la base. Stark gardant l’effet de surprise. Ils pouvaient correspondre grâce à leur oreillette. L’ancienne base d’HYDRA était telle qu’ils l’avaient laissée trois ans auparavant. Tout cela ne lui rappelait rien de bon. Il explora prudemment chaque salle, chaque étage en rendant compte à Stark de ce qu’il voyait : pour l’instant rien. Ce ne fut qu’en arrivant au dernier sous-sol qu’il trouva une salle éclairée. C’était une grande pièce rectangulaire, aux épais murs de ciment, aux sol de terre battu. De vieux néons crochés aux plafond éclairaient d’une lueur blafarde, des caisses étaient empilées dans un coin. Il y avait une fenêtre blindée à environ deux mètres de haut. Derrière, un homme dont Steve distinguait difficilement le visage. Tous ceci lui rappelait la très désagréable mise en scène qu’il avait dû subir avec Bucky et Stark lors de leur dernière venue sur cette base. Steve informa Tony de sa position, puis cria : « Où est-il !?
L’homme laissa un moment de silence avant de dire :
- Voyez-vous Captain, si vous me tuez vous ne le saurez jamais et il mourra.
- Qu’est ce que vous voulez ?
- Vous voir souffrir.
- Alors venez vous battre et laissez le partir.
- Non, ce serait trop facile. La plus grande des souffrance c’est de voir ceux qu’on aime mourir, pas de mourir soi-même.
- Je le sais ça ! Dîtes-moi au moins ce que vous me reprochez ?!
- Vous vous souvenez de Washington ? De la base du SHIELD ?
- De la base d’HYDRA vous voulez dire ?
- Oui, si vous voulez. J’y étais le jour où vous avez tout détruit. J’ai tout perdu ce jour là. J’ai tout perdu à cause de vous.Tous mes amis, tout ce qui m’étais cher. Ça fait cinq ans que je vis la peur au ventre, qu’on me retrouve qu’on m’arrête. HYDRA était si près de réussir, vous avez tout gâché !
- Bucky n’est pour rien là-dedans !
- C’est vrai. Mais il est utile à ma vengeance. Je n’ai eu aucun mal à l’attirer, il a suffit que je lui rappelle quelques mauvais souvenirs et il a très vite voulu savoir qui j’étais. Une bien mauvaise idée, car dès qu’il est arrivé, j’ai actionné ceci.
Il montra une sorte de petite télécommande et continua :
- Son bras a tout de suite été désactivé et une petite puce situé dans son dos lui a rappelé comme il était douloureux de ne pas vouloir obéir aux ordres. Sur ce point, je vous félicite, vous l’avez parfaitement déprogrammé.
- Vous êtes une ordure ! Pourquoi torturer Bucky alors que c’est de moi que vous voulez vous venger !
- Je vous l’ai dit, vous en souffrirez que davantage. Vous avez trouvé ses ongles ?
- Qu’est ce que vous lui avez fait ?! Cria Steve de plus en plus furieux.
- Vous connaissez le knout ?
Steve serra les poings, il dit doucement à Stark dans son oreillette :
- L’avez-vous trouvé ? Il est enfermé dans une pièce à mi-hauteur de la grande salle du sous-sol dont je vous parlais.
Tony répondit :
- Pas encore, j’avance…
- Ne le tuez surtout pas, je ne sais pas où il a mis Bucky…
- Ok.
Comme Steve ne répondait pas, l’homme reprit :
- C’est un fouet, un fouet très particulier. Une vingtaine de coup suffit à tuer un homme. J’ai voulu tester sa résistance. J’ai été déçu… bon, je dois reconnaître pour sa défense, que je l’avais déjà bien éprouvé… Mais j’ai dû m’arrêter à douze, je ne voulais pas risquer de le tuer si vite…
- C’est abominable ! Bucky ne vous a rien fait ! Dîtes-moi où il est, ensuite nous réglerons nos comptes, vous et moi !
- Ah ! j’ai oublié ! Il a voulu s’enfuir… Du coup, j’ai dû lui loger une balle dans la jambe, comme il est têtu, il a fallu que je lui tire ensuite dans l’épaule, puis dans le ventre, ça l’a enfin arrêté.
Il regarda sa montre, avant de poursuivre.
- Je vais vous dire où il est, de toute manière vous ne pourrez plus le sauvez. Avez-vous remarqué que cette salle a quelque chose de particulier ?
Steve regarda autour de lui, ne vit rien.
- Non, continua l’autre, le sol, regardez le sol.
- C’est de la terre ? Remarqua Steve.
- Oui, et dans la terre on peut enterrer des choses….
Steve sentit son sang se glacer. Son regard scruta la terre battue autour de lui, il dit à Stark :
- Il l’a enterré vivant ! »
Au même moment, il vit Iron man entrer en trombe dans la petite pièce à mi-hauteur. Steve ne s’occupa pas de savoir ce qui se passait là-haut. Il n’avait qu’une idée trouver une pelle et l’endroit où était Bucky. L’endroit, il le trouva facilement, il lui suffit de pousser les quelques caisses empilées dans un coin. La terre avait été remuée. Mais pas de pelle. Il dû chercher dans les autres pièces. Il finit par trouver ce qu’il cherchait. Il se mit à creuser, les muscles tendus, la sueur au front. Il appela plusieurs fois Bucky, il lui sembla entendre une vague réponse. Mais l’appel était faible, il ne se renouvela pas. Stark entra bientôt en courant, il ne portait plus son armure. Il tomba à genoux et se mit à creuser avec un morceau de ferraille. Steve, sans ralentir le mouvement de la pelle, questionna : « Où est votre armure ?
- Cet abruti l’a mis hors service avec une simple télécommande, je suis vert !
- Elle ne fonctionne plus du tout ?!
- Non, rien, complètement HS !
- C’est sûrement le même truc qui a désactivé le bras de Bucky !
Là-dessus, il appela encore :
- Bucky ! Tiens le coup ! On arrive !
- Il ne répond plus… remarqua Tony la gorge serrée.
- Il me semble l’avoir entendu quand j’ai commencé à creuser… Et l’autre, là-haut, vous en avez fait quoi ?
- Il est mort, il avait une pilule de cyanure dans la bouche.
- Un pur descendant d’HYDRA, c’est lamentable...
- Comme vous dîtes !
La pelle de Steve heurta quelque chose. Il se jeta à genoux dans le trou et frappa, d’un coup poing qui entama la peau de ses doigts, le couvercle qui venait d’apparaître. Le bois craqua, les jambes du prisonnier apparurent. Steve espérait faire entrer un peu d’oxygène, il aurait préféré tomber du côté du visage. Il bougonna :
- Merde… c’est ses jambes… »
Il se remit à creuser, la sueur lui coulait dans les yeux, Stark l’aidait de son mieux. Ils changèrent de place. Tony dégageant le côté des pieds, Steve ôtant la terre du côté opposé. Dès que sa pelle eut dégagé suffisamment de terre, il fit un nouveau trou dans le couvercle sans se préoccuper de son poing en sang. Cette fois, le visage de Bucky apparut. Steve passa sa main pour lui tapoter les joues, elles étaient chaudes mais il ne réagissait pas. Il sentit son cœur se serrer. Avec Stark ils finirent de dégager la terre puis arrachèrent le couvercle. Ce dernier prit les pieds, Steve les épaules, ils le sortirent du trou pour le poser doucement sur la terre battue. Stark était très pâle. Steve pleurait sans s’en rendre compte. La chemise, le tee-shirt, le jean de Buck étaient couvert de sang séché, il était pied nu. Steve tapota les joues, souffla un peu d’oxygène entre les lèvres. Stark s’agenouilla près de lui en murmurant : « J’ai peur qu’il ne soit trop tard…
- Non ! Fit Steve, non !
Dans sa colère, il frappa plus fort le visage autour duquel les cheveux avaient repoussés, encadrant de longues mèches les joues, le front, le cou. Les lèvres remuèrent, laissèrent entendre un faible gémissement.
- Il est vivant ! s’écria Steve.
Stark retrouva instantanément des couleurs.
- Il faut sortir de là au plus vite, remarqua t-il.
- Il faut l’emmener au Quinjet, il a besoin de soins.
- Prenez-le sur vos épaules et sortons vite… par là ! Dit-il en montrant la sortit opposée au Quinjet.
- Mais le Quinjet est de l’autre côté !
Stark le bouscula et l’aida à charger Buck sur ses épaules en expliquant :
- Il faut faire vite ! Il y avait un minuteur là-haut ! j’ai bien peur que tout ça n’explose !
Ils s’engagèrent dans les escaliers les plus proches. Steve questionna :
- Il restait combien de temps ?
- Une petite dizaine de minutes !
- Bon sang, c’est pas vrai !
Ils avaient mis un certain temps à creuser, ils étaient incapables de dire combien. Steve râla encore :
- Vous ne pouviez pas le dire avant !
- Ça aurait changé quoi, vous auriez abandonné Buck ?
- Non.
- Alors courez et taisez-vous ! »
Une fois dehors, ils plongèrent dans le premier fossé venu. Ils échouèrent dans la neige. Steve s’allongea contre le blessé pour le protéger, Tony referma ses mains sur sa tête. Quinze secondes passèrent, puis trente. Steve redressa un peu la tête en objectant :
- Vous êtes sûr qu’il ne restait que dix minutes ?
- Oui ! Baissez-vous ! »
Au même instant une déflagration, suivie de plusieurs autres, retentit envoyant promener dans les airs d’énormes projectiles de toutes sortes. Steve protégea le blessé de son corps et leur tête à tous trois de son bouclier. Quelque chose rebondit sur celui-ci faisant un bruit métallique. De nombreux débris de taille plus modeste tombèrent sur eux. Stark fit « aie », Steve demanda :
- Ça va ?
- Oui, mon armure me manque...
Quand tout fut retombé, il se redressèrent. Devant eux, le spectacle était doublement désolant. La base était complètement détruite. Mais le pire dans tout ça, c’est que le Quinjet posé trop près de celle-ci était lui-aussi parti en fumée.
- Nom d’un chien, bougonna Tony, nous voilà bloqué ici !
Steve sortit son téléphone, fit la grimace et le remit aussitôt en place.
- Pas le moindre réseau… dit-il.
La déflagration avait été telle que tout ce qui se trouvait à proximité était détruit ou enterré. Ils n’y avait plus aucun moyen de transport opérationnel. Steve redressa Bucky pour le sortir de la neige. Ceci fait, il se débarrassa de son porte bouclier, ôta son blouson et demanda de l’aide à Tony pour l’enfiler au blessé. Ensuite, il raccrocha son porte bouclier pour le remettre en place. Il regarda autour de lui en tenant son ami contre lui.
- Il faut trouver un abri… Tout à l’heure, en arrivant, on a survoler des habitation, un ancien village sans doute…
- Oui, mais il n’y avait apparemment plus grand-chose en état…
- Dans ce froid, le moindre abri n’est pas négligeable, on ne peut pas rester là !
- On a plusieurs kilomètres à faire à pied… Bon sang, si j’avais mon armure…
Puis, regardant Buck, il ajouta :
- Et lui, vous allez le transporter comment ?
- Mes bras suffiront, j’ai déjà transporté plus lourd.
Stark toucha les joues du blessé comme pour s’assurer qu’il vivait encore.
- Il est salement amoché, remarqua t-il, on n’a plus rien pour le soigner, tout était dans le Quinjet…
- Oui… et qui nous cherchera ici ? On a prévenu personne, on est seul…
- Pour ça je ne m’inquiète pas trop… Il y a une sorte de boîte noire dans le Quinjet, elle a sûrement résisté à l’explosion, si on nous cherche, on nous trouvera. La problème c’est que je voulais être tranquille ce week-end, j’étais de mauvaise humeur, j’ai envoyé promener tout le monde. Personne ne nous cherchera avant lundi…
- Merde, fit Steve, il va falloir tenir trente-six heures…
Il se leva et souleva, avec l’aide de Stark, Buck dans ses bras. Celui-ci était complètement dans les vapes, Steve remarqua :
- Il est plus lourd que je ne pensais…
- Vous pourriez le transporter sur vos épaules…
- Non, il n’est pas en état. Tout à l’heure, je n’avais pas le choix, il fallait faire vite. Il crache du sang, le transporter sur mon dos ne ferait qu’aggraver les choses.
Tony regarda le ciel.
- Il ne faut quand même pas trop traîner, le ciel se couvre et la nuit va venir vite.
- En route, décida Steve, il faut trouver ce village…
- Ou ce qu’il en reste. »
Ils marchèrent presque deux heures. Le vent se leva apportant la neige avec lui. Quand ils aperçurent les premières habitations, la nuit commençait à tomber. Seulement, les constructions qu’ils rencontrèrent étaient complètement écroulées, tout à fait inhabitables. Ils durent avancer encore de longues minutes dans le vent cinglant et la nuit à présent presque complète. Buck commença à s’agiter, il ouvrit les yeux et, ne comprenant pas bien ce qui se passait, il marmonna : « Steve ? c’est toi ?
- Oui, ne bouge pas, t’es déjà bien assez lourd comme ça…
- Tu m’as sorti de cette boite, il m’avait bien semblé t’entendre…
- Chut… calme-toi…
- Qu’est ce qui se passe, pourquoi on est dehors dans la neige ?
- Le Quinjet a explosé avec le base, on est coincé ici… On cherche un abri.
- Là ! Fit Stark, cette maison est encore debout !
Il poussa la porte qui s’ouvrit sans difficulté. C’était une toute petite maison d’une seule pièce. Il restait même quelques meubles poussiéreux à l’intérieur. Tony arracha le matelas du lit écroulé, le secoua et le tira non loin de la cheminée qui par chance était, elle aussi, encore debout.
- Mettez-le là, dit-il à Steve.
Il l’aida à l’allonger. Le blessé gémit un peu au contact du matelas. Steve pensa aux coups fouet qu’il avait reçu et s’excusa :
- Désolé, Buck…
Celui-ci tenta un sourire en répondant :
- Merci, Steve… Merci de m’avoir sorti de là.
- J’ai participé moi-aussi, remarqua Stark.
- Merci à vous aussi, Tony. »
Ce dernier s’empressa de trouver de quoi allumer un feu. Pendant ce temps, Steve ôta le blouson, la chemise et poussa le tee-shirt afin d’observer, d’abord la balle dans l’épaule, ensuite celle logé sous les dernières côtes, du côté droit. Le sang après avoir abondamment coulé avait coagulé. Il en était de même pour la jambe au niveau de la cuisse. Ça ne saignait plus. Steve remarqua en soupirant : « On n’a aucune chance de pouvoir extraire ces balles, il vaut mieux les laisser là où elles sont.
Stark répondit, tout en regardant les flammes monter dans la cheminée :
- Je suis d’accord avec vous, mais il aurait fallu pouvoir au moins les désinfecter, s’il reste comme ça trente-six heures ça craint…
- Je sais…
Il ne dit rien de plus. Il observa les doigts aux ongles manquants. Comme Bucky grimaçait, il demanda :
- Je te fais mal ?
- Toi, non. C’est mon dos, je ne peux pas rester coucher comme ça…
Steve l’aida à se mettre sur le côté et tenta de relever aussi doucement que possible le tee-shirt qui adhérait aux plaies coagulées. Tony s’était mis à ouvrir les placards de ce qui, en son temps, avait été une cuisine. Steve finit par sortir son couteau pour se débarrasser du tee-shirt. Celui-ci était collé de la ceinture aux épaules et, bien que son ami serrât les dents, Steve sentit bien qu’il lui faisait un mal atroce. Même avec l’aide du couteau, il abandonna. Il dit à l’intention de Stark :
- Tony venez voir…
- Deux secondes, fit ce dernier.
Il remua encore le fouillis autour de lui puis revint vers eux en brandissant une bouteille au quart vide.
- Regardez ce que j’ai trouvé ! Dit-il, de la vodka, ça peut servir de désinfectant…
Il déboucha le goulot, renifla le contenu puis ajouta en s’agenouillant près du blessé :
- Hum, ça à l’air correct…
Son regard tomba sur le dos où le tee-shirt adhérait encore par endroit.
- Mon Dieu, souffla t-il, un truc à faire des cauchemars...
Le dos du blessé était couvert de longues plaies béantes, la chair à vif, du sang séché partout. C’est à cause de tout ce sang qu’il était si difficile de se débarrasser du tee-shirt. Tony regarda la bouteille la posa près d’eux et reprit :
- Moi, je ne mets pas ça là-dessus…
- Non, fit Steve, mais on peut s’en servir pour les autres blessures. Pour ça, il faudrait faire bouillir de l’eau, ça aiderait à décoller le tee-shirt et à nettoyer les plaies.
- Il reste quelques casseroles dans les placards. Je vais prendre de la neige et faire ça.
- Merci, dit Steve.
Alors que Tony s’éloignait, il vint se placer face au blessé qui avait fermé les yeux. Il passa une main dans les cheveux bruns et demanda :
- Ça va aller ?
- Oui, ça fait mal, mais j’ai connu pire…
Steve se demanda si on pouvait vraiment connaître pire que ça, mais il ne releva pas la question. Il prit la bouteille de vodka en mis un peu dans le fond de sa main, goûta du bout de la langue puis le prévint gentiment :
- Stark a trouvé de la Vodka, je vais en verser un peu sur les blessures par balle… ok ?
Il avait besoin de son assentiment pour le faire, il savait qu’il allait le faire souffrir. Buck hocha la tête :
- Vas-y, ça ira.
Steve coupa le tee-shirt du haut en bas pour faire apparaître les deux impactes de balle puis y versa rapidement un peu du liquide transparent. Son ami se raidit en serrant les dents. Steve agrandit ensuite le trou du pantalon avant d’y verser, là aussi, un peu de Vodka. Bucky se raidit de nouveau sous la douleur. Steve s’excusa encore :
- Je suis vraiment désolé…
L’autre, au lieu de lui faire le moindre reproche, lui tendit la main en disant :
- Mets-en là-dessus aussi, ça vaut mieux.
Steve obéit. Buck ne broncha pas cette fois, il secoua la main et la ramena contre lui. Il trouva même la force de sourire à Steve en remarquant :
- Je savais que tu viendrais, j’avais confiance…
- La dernière fois, je t’ai abandonné.
- Tu ne m’as jamais abandonné, Steve. Si tu avais pu savoir que j’étais vivant tu serais revenu me chercher.
Stark était assis près de la cheminée, il attendait que l’eau bout. Steve assis face à son ami lui caressa doucement les cheveux.
- Ce type avait mal calculé son coup, heureusement pour nous. Il a regardé sa montre, il m’a dit que t’étais mort…
Bucky lui sourit doucement.
- Je savais que tu allais venir, j’ai évité de m’agiter, j’ai économiser au maximum mon oxygène. J’ai respiré le plus calmement possible, si j’ai gagné quelques minutes, elles m’ont sauvé.
- Ça devait être horrible d’être là-dessous…
- Ce n’est pas la pire façon de mourir, à la fin j’ai perdu conscience, c’est tout…
- C’est tout, tu parles…
- Je me suis réveillé dans tes bras, c’est pas si mal…
Steve caressait toujours les cheveux sombres, il sourit :
- Idiot, » dit-il.
Ils restèrent là, de longues minutes à se regarder. Ce fut Stark, finalement, qui les rejoignit en disant :
- Désolé d’interrompre ce joli tête à tête, mais l’eau a bouillie !
Steve trempa le bout de son auriculaire dans le liquide, Tony bougonna :
- Ne mettez pas vos microbes dedans !
- On est pas à ça près et je préfère ne pas l’ébouillanter !
- J’avais vérifié ! Répliqua l’autre.
- Vous disputez pas, soupira Buck.
Leurs yeux tombèrent sur le pauvre dos en lambeaux. Stark abandonna l’eau entre les mains de Steve en constatant :
- Je vous laisse… je ne me sens pas une âme d’infirmière…
- Moi non plus, avoua Steve, mais il faut que quelqu’un le fasse.
Coopératif, le blessé se tourna à demi sur le ventre en grimaçant :
- T’inquiète, Steve, ça ira. Décolle ce tee-shirt qu’on en finisse.
Ce dernier pris son courage à deux mains et versa l’eau tiède sur les pièces du vêtement encore collé à la peau. Buck ne broncha pas plus que ça. Steve attendit que le tissus s’imbibe afin de ne plus adhérer aux plaies.
- Tu n’aurais pas dû remettre ton tee-shirt, remarqua t-il.
- J’avais froid…
- Oui, évidemment… Pourquoi t’ai venu ici ?
- Ce type savait un tas de choses sur moi. Je ne sais pas comment il a su où j’étais, mais il m’a trouvé…
- T’étais où ?
- Morrisania, dans le Bronx…
- Je ne te cherchais pas si près…
- Je n’avais pas le cœur à m’éloigner, et puis je me suis dit que New-York serait le dernier endroit où tu me chercherais… Ce type m’envoyait tous les jours des photos de mes victimes, des trucs sordides qui m’empêchaient de dormir. C’est pour ça que je suis allé là-bas, je voulais qu’il arrête. Je ne connaissais pas l’existence de la petite télécommande… Ni de la puce dans mon dos. Je n’avais aucun moyen de lui résister. Il m’a arraché les ongles puis m’a laissé moisir un moment dans une cellule, je ne sais pas combien de jours, je n’avais plus la notion du temps là-dedans. Un jour, il est venu me chercher m’a amené dans une pièce face à un bureau, je me serais cru à un interrogatoire de la Gestapo… Il s’est mis a me parler de toi, de son plan de vengeance, ce type était particulièrement atteint… Il est mort ?
- Oui, il a avalé sa capsule de cyanure…
- Je ne le regretterai pas, il était cinglé. A un moment, emporté par ce qu’il disait, il s’est éloigné vers la fenêtre, il avait laissé la télécommande sur le bureau. Quand il a compris son erreur, il m’a tiré trois fois dessus pour m’obliger à la lâcher… ensuite, il m’a dit que là où il allait me mettre, je ne pourrais pas m’échapper…
Steve soupira.
- Je suis désolé, je me sens responsable, ce type s’est vengé de moi à travers toi.
- Il était dérangé, tu n’es pas responsable.
Steve tira doucement sur les morceaux du tee-shirt, ils se détachèrent les uns après autres sans trop de difficulté. Steve demanda encore :
- Pourquoi il t’a fouetté ?
- C’était juste avant de me mettre dans cette saleté de boite. Avec trois balles dans le corps j’avais perdu beaucoup de sang, je n’étais déjà pas très en forme mais faut croire que ça ne lui a pas suffit. Il est venu dans ma cellule avec ce fouet qu’il appelait un knout… Il voulait tester ce que cela faisait… Je ne sais pas pourquoi ce type me détestait, je ne me souviens pas de lui… Mais, lui, par contre…
Pendant qu’il parlait, Steve, à l’aide d’un morceau de tissus et d’un peu d’eau, nettoyait avec des mouvements prudents les plaies à vif. Comme Bucky s’était tu, il demanda :
- Quoi, qu’est ce qu’il savait, lui ?
- Il savait des choses sur moi, des choses que je n’avais jamais dit à personne, jusqu’à il y a peu…
Stark, assis près de la cheminée, écoutait la conversation. Buck continua :
- Je crois que j’ai dû me rappeler de toi, parfois, pendant qu’il me torturait le cerveau avec leur machine infernale. Il savait combien je tenais à toi…
- Pauvre Bucky, soupira Steve, à une époque où toi-même tu ne savais plus qui tu étais, lui te connaissais… Il te détestait parce que tu m’aimais.
- Tu peux le dire au présent, rectifia l’autre, c’est toujours d’actualité…
Steve sourit.
- Je sais, tu n’aurais pas dû partir si vite…
- Steve, ce que tu as pensé de moi, ce soir là…
Sa gorge se noua : il n’en dit pas plus. Steve s’empressa de le rassurer :
- Ça va, Tony m’a expliqué… Et puis, l’alcool ne te réussis pas. Je ne t’en ai pas voulu longtemps. J’ai vraiment regretté que tu sois parti, on t’a chercher avec Stark…
- Il a retrouvé sa voiture ?
- Heureusement pour toi, lança Tony, sinon je t’aurais laissé mourir dans cette caisse !
Jusqu’alors, Buck avait bien supporté la douleur, brusquement il frémit et serra les dents en ronchonnant :
- Là, ça fait mal, Steve…
- Excuse-moi, fit celui-ci, en montrant quelque chose à Stark.
- Regardez ! Ajouta t-il.
Il tenait entre son pouce et son index une petite puce sanglante. Tony la prit, la posa au creux de sa main et la montra à Buck en remarquant :
- Personne ne te contrôlera plus grâce à ça en tout cas…
Buck regarda la minuscule carte tachée de sang avec une moue dédaigneuse :
- Saleté de truc, bougonna t-il, vous pouvez la jeter au feu.
Tony la jeta dans les flammes avant de demander :
- Et ton bras, Bucky, enfin ton bras spécial… il ne fonctionne plus ?
- Non, il est comme mort depuis que je suis arrivé ici, il connaissait un truc pour le désactiver.
- Ça a même marché pour mon armure… Elle s’est désactivé, rangée et plus rien… me voilà un homme comme les autres au milieu de ce désert de glace !
Buck le regarda d’un air désolé, toujours couché sur le côté gauche, légèrement sur le ventre, face à la cheminée où les flammes dansaient, dessinant sur son visage des lueurs orangées.
- C’est pas grave, poursuivit Stark, ne fait pas cette tête de chien battu. Quand on sera de retour à la base, je la réparerai… et ton bras aussi.
Buck ferma les yeux. Steve avait fini avec son dos, il ramassa son blouson et le posa avec précaution sur les épaules nues. Stark lui tendit le sien en disant :
- Tenez, mettez celui-là sur ses pieds…
Steve obéit. Ensuite, il fit le tour du blessé pour venir s’asseoir face à lui. Celui-ci posa sa main valide sur son genou. Steve regarda les doigts sans ongles, tachés de sang puis posa sa paume sur le haut de la main.
- Tu souffres beaucoup ? s’enquit-il doucement.
- Non…
- Tu mens !
- Oui… mais à quoi bon me plaindre, vous avez fait tout ce que vous pouviez…
- Je ne veux plus que tu me mentes ! Lui reprocha Steve.
- Je t’ai donc menti si souvent ?
- Tout le temps ! Chaque fois que je te demandais qui était cette fille qui te rendait si malheureux !
- Oh, c’est loin, tout ça…
- Je m’en souviens comme si c’était hier ! Assura Steve.
- Pour moi, c’est loin, comme dans un brouillard… mais c’est vrai, j’étais obligé de te mentir…
- Tu aurais pu me dire la vérité !
- Ne sois pas idiot, Steve, tu sais que je ne pouvais pas.
Steve serra la main sous ses doigts, sa voix tremblait :
- J’ai détesté cette personne qui te faisait du mal. Combien de fois je t’ai supplier de me dire qui c’était… J’aurais voulu pouvoir la voir, lui hurler dessus… cette personne, c’était moi…
- C’était toi… il n’y a toujours eu que toi…
- Tu te souviens du pont ? Demanda Steve en repensant à sa conversation avec Stark.
- Le Kościuszko pont ?
- Oui, on ne l’appelait pas encore comme ça…
- Non, c’est vrai… J’étais triste ce soir là…
- Tu as pensé à sauter ?
- Oui… J’avais passer une sale soirée…
- Tu ne m’as jamais raconté.
- Oh, rien d’extraordinaire. J’étais avec une fille et ça n’a pas marché… Je me sentais nul… Les filles en général étaient plutôt compréhensives, c’est moi qui ne supportait pas mes défaillances, elles me rappelaient trop…
Il y eut un long silence, Steve ne fit rien pour le rompre. Il regardait le visage aux paupières closent de son ami : il semblait ne plus avoir la force de tenir les yeux ouverts. Il finit par avouer :
- Ça me rappelait trop que c’était avec toi que j’avais envie d’être.
- Qu’est ce que tu aurais fait si je n’étais pas venu ce soir là ?
- Je ne sais pas…
Stark bougonna :
- Il dit toujours ça, mais au fond, il sait très bien…
Steve caressa les mèches sombres, en écarta une ou deux qui barrait le front pâle puis il reposa sa main sur le haut de celle que son ami appuyait toujours sur son genou.
- Tu es fatigué ? Demanda t-il, je t’embête avec mes questions.
- Non, Steve… ça m’empêche de penser à la douleur. Je ne crois pas que j’aurais sauté… tu avais besoin de moi et ma mère aussi.
- Tu étais tout ce que j’avais, Bucky, sans toi qu’est ce que je serais devenu…
Ce n’était pas une question, d’ailleurs Buck n’y répondit pas, il reprit :
- Je t’avais promis que je serais toujours là pour toi, je n’avait pas le droit de sauter.
- J’ai l’impression de n’avoir toujours pensé qu’à moi, Bucky. Je ne voyais que mes problèmes, je ne comprenais pas les tiens… je ne pouvais pas t’aider…
- Personne ne pouvait m’aider, tu le sais, Steve. A l’époque, dans notre quartier, personne n’aurait compris.
Steve savait que c’était la vérité. Il passa une main rageuse sur ses yeux et renifla. Stark se leva d’un coup en constatant :
- J’ai faim !
Steve le regarda un peu surpris :
- Je n’en doute pas une seconde, admit-il, mais à quoi ça sert de le dire ?!
Sans répondre, Tony alla ouvrir un placard à moitié écroulé en disant :
- Il reste des vieilles boites de conserves là-dedans… regardez ça !
- Oui, fit Steve, mais elles sont là depuis combien de temps ?
- C’est des conserves ! Même qu’elles soient là depuis vingt ans ça se mange !
- Vous êtes sûr ?
- Oui… et puis l’ouverture est assez moderne ! Regardez, pas besoin d’ouvre-boîte !
- C’est quoi ?
- Des petits pois.
Il renifla le contenu.
- Ça sent bon, je vais les faire chauffer...
- Vous avez trouvé autre chose ?
- Il y a deux boites comme celle-ci plus une de carottes. Le reste ne vaut pas la peine qu’on en parle.
Il revint près de la cheminée avec sa casserole de petits pois.
- Il dort ? Demanda t-il en montrant Buck du menton.
- Non, je ne crois pas, répondit Steve.
- Vous n’avez pas faim, vous ?
- Oui… un bon steak avec des frites…
- Ah ! Désolé ! y’a pas ça au menu !
Steve allait répliquer quand Buck fut prit d’une brutale quinte de toux. Cela le fit se recroqueviller sous l’effet de la douleur. Ses doigts se crispèrent sur le genou de Steve, celui-ci s’inquiéta en venant poser une main sur le visage tendu :
- Ça va Bucky ?
L’autre hocha lentement la tête puis finit par répondre :
- Si tu veux toute la vérité… ça fait mal… et j’ai dû sang dans la bouche…
Steve croisa le regard de Tony, celui-ci prit un air qui se voulait rassurant :
- Allez Captain ! Il est solide. Il tiendra.
Buck sentait la main de Steve trembler contre la sienne, il assura à son tour :
- Je ne mourrai pas pour ça, Steve, je veux rester avec toi… »
Steve reposa sa main sur celle de son ami qui la retourna et, malgré ses ongles arrachés, serra les doigts de Steve entre les siens.
Le vent s’était levé. Ils bousculait les vieux murs, glaçant l’atmosphère. Tony partagea ses petits pois avec Steve puis se mit à tourner en rond comme un lion en cage. Il échoua le nez contre une vitre fêlée à regarder la neige tombée. De temps en temps, il trouvait quelque chose à jeter au feu avant d’arpenter de nouveau la pièce et de finir le nez contre le carreau. Il frissonna : il avait froid, mais, pour rien au monde, il aurait récupéré son blouson qui réchauffait les pieds du blessé. Celui-ci était curieusement calme, il demeurait immobile, tenant toujours la main de Steve. Tony finit par revenir s’asseoir près de la cheminée. Comme le silence lui pesait, il demanda : « Vous croyez qu’il dort maintenant ?
- Je ne crois pas, répondit Steve.
- Je me demande comment il fait pour rester aussi calme, je crois qu’à sa place je n’arrêterai pas de me plaindre…
- Ça ne m’étonnerai pas de vous.
- Je ne suis pas un surhomme, désolé, je fais juste de mon mieux.
Steve sourit.
- Je crois que lui aussi fait de son mieux pour ne pas trop nous encombrer.
- Il vous encombre ?
- Non, il est vivant, c’est tout ce qui compte. Je resterais près de lui le temps qu’il faudra.
Stark montra du menton les doigts du blessé qui serraient toujours la main de son compagnon.
- J’ai l’impression qu’il n’est pas là de vous lâcher, remarqua t-il.
- Il me serre la main si fort que j’ai les doigts paralysés, avoua Steve.
Il sentit la poigne qui se desserrait.
- Pardon, dit Buck.
- Il ne dort pas, constata Tony.
Après quelques secondes, il ajouta :
- Purée ! qu’est ce qui fait froid ici, quel saloperie de pays !
- Reprenez votre blouson si vous voulez, proposa Buck.
- Pas question ! Tu es pieds nus ! Gravement blessé ! Tu rigoles là ?!
- Comme vous voulez, Tony… accepta l’autre, ne criez pas, ça me fait mal à la tête.
Stark se leva, alla jusqu’au lit défoncé et récupéra le sommier troué. Il le posa aussi près de l’âtre que possible, après l’avoir secoué un peu, puis s’allongea dessus en déclarant :
- Ce sera toujours moins froid que par-terre…
Il alla poser deux portes de placard sur le feu avant de revenir se coucher en croisant ses bras derrière sa nuque. Il bougonna :
- Je ne tiendrai jamais encore plus de vingt-quatre heures enfermé ici…
- Il va bien falloir, soupira Steve.
- Nom d’un chien, quel bled abominable ! Vous m’étonnez qu’il n’y ait plus personne !
- Essayez de dormir.
- Qu’est que vous croyez que j’essaie de faire là !
- Pour l’instant, vous râlez.
- C’est mon somnifère préféré, râler !
Buck interrompit la discussion.
- Steve ?
- Oui.
- Tu devrais essayer de dormir toi aussi.
- T’en fait pas pour moi.
- Si tu dors, j’arriverai peut-être à dormir aussi.
Stark bougonna.
- Prenez-le dans vos bras, c’est ça qu’il veut !
- Taisez-vous, Stark ! s’indigna Steve, c’est pas le moment, il a mal partout !
Tony n’insista pas, il se contenta d’un soupir qui en disait long.
Ce fut Buck qui reprit :
- Tu peux au moins te coucher près de moi au lieu de rester assis, ça me fiche le tournis.
Steve après une brève hésitation, s’allongea sur un coin du matelas, le nez en l’air. Buck vint poser ses doigts sur la poitrine, il murmura :
- Pourquoi tu ne me regardes pas ?
- Sois sage, Bucky, essaies de dormir, il est tard…
- Steve ?
- Quoi encore ?
L’autre resta silencieux, Steve répéta :
- Quoi ? Qu’est ce qu’il y a, casse-pied ?
- Rien…
Steve, cette fois, se tourna sur le côté pour regarder son ami. Son regard tomba sur les yeux bleus qui le fixaient, un peu hésitants. Il alla poser ses doigts sur les joues, caressa une oreille, le cou. Il sentit la pomme d’Adam rouler sous son pouce. Il remonta sa main sur le visage puis dans les cheveux un peu longs. Là, il la laissa et questionna encore :
- Quoi ? qu’est qu’il y a ?
Buck sourit. Steve se dit qu’il était plus beau que jamais quand il souriait. Il passa son pouce sur le sourire et répondit à la question muette que l’autre ne se décidait pas à poser :
- Tu veux que je te prennes dans mes bras ?…
- Je ne sais pas…
Steve eut un rire bref.
- Tony a raison, remarqua t-il, quand tu ne veux pas répondre, tu dis « je ne sais pas » !
Il n’attendit pas la réponse. Il se rapprocha du blessé pour attirer le front contre sa poitrine et entourer d’un bras une épaule. Il embrassa les cheveux. Buck glissa son bras autour de lui. Il toussa un peu, Steve caressa la nuque, chaude sous ses doigts.
- Ça va aller ? Demanda t-il.
L’autre répondit quand la quinte de toux fut passé.
- C’est la blessure à l’abdomen… ça fait un mal de chien…
- Si je pouvais faire quelque chose…
- T’avoir là, Steve, c’est tout ce dont j’ai besoin… Je n’ai toujours eu besoin que de ça…
- Petit cachottier…
- Je n’ai plus la force de dissimuler.
- Tant mieux, ça m’a ouvert les yeux… Je n’avais pas vu que la personne que j’aimais le plus au monde étais juste à côté de moi, quel idiot je faisais…
- Je te l’ai toujours dit que t’étais idiot !
- Abruti...
- Ne me fais pas rire, ça fait mal…
- Alors ne rit pas. Contente-toi de dormir. »
Buck avait fermés les yeux. Il sentait les doigts de Steve dans sa nuque. Il tenta d’oublier la douleur et de ne penser qu’à cette petite caresse apaisante. Il sentait le tissus du tee-shirt tout près de son visage, le tissus imprégné de l’odeur de son ami. Il devinait le cœur qui battait plus vite, là, quelque part, sous la poitrine musclée. Il se dit qu’il allait peut-être mourir là, ne jamais se réveiller. Cette idée l’enserra comme un étau, il eut dû mal à respirer : il n’allait pas mourir maintenant, alors que les choses allaient enfin dans son sens ?! Il se sentit obligé de dire encore, histoire d’être certain de lui avoir dit : « Je t’aime, Steve…
L’autre embrassa encore les cheveux, il se sentait brûler bien plus qu’il n’aurait voulu en cet instant. Ces trois mots ne firent qu’empirer les chose. Il respira à fond pour garder son calme, toutefois son cœur tapait comme un fou dans sa poitrine. Il murmura, le plus bas possible, afin que Stark ne l’entende pas : « Je t’aime, Bucky, dors…
Il laissa sa phrase en suspens, puis ajouta :
- Ne meure pas…
- Je ferais de mon mieux.
- Je sais. »
Buck posa son front contre le tee-shirt, il sentit le cœur battre sous l’arête de son nez. Il sourit : Steve était plein de vie, lui. Il se souvint du petit Steve de Brooklyn contre lequel il se couchait déjà, il a si longtemps, en cachette…
Il sombra dans un sommeil agité. Il se réveilla plusieurs fois, il avait froid, il avait chaud. Près de lui Steve dormait, un peu plus loin, Stark ronflait. Il comprit qu’il avait de la fièvre. Il s’écarta de Steve pour tenter d’avoir moins chaud. De longs frissons le parcoururent : pendant un instant, il ne su plus s’il avait froid ou chaud. Il ne voulait pas réveiller les autres. Il poussa le blouson de Steve et se tourna sur le dos. Son dos rentra en contact avec le matelas, il grimaça et s’empressa de se tourner de l’autre côté. Il serra ses pieds glacés sous le blouson de Tony en le remerciant de ne pas l’avoir récupéré puis attira celui de Steve contre lui pour fourrer son visage dedans, contre la doublure où il y avait son odeur. Il toussa aussi silencieusement que possible, le goût du sang dans sa bouche lui donna envie de vomir. Il essuya ses lèvres du revers de la main et songea qu’il ne tiendrait jamais toute une journée comme ça. Il demanda pardon mentalement à Steve et finit par se rendormir le blouson serré dans ses bras…
Ce fut Steve qui se réveilla le premier le lendemain, le jour était levé. Il s’assit sur le matelas, jeta un coup d’œil à Stark, au feu éteint, à la fenêtre gelée, puis son regard se posa sur Buck près de lui. Il lui tournait le dos : les longues plaies qui lui zébraient le dos avaient séchées. Il tenait serré contre lui le blouson de Steve. Ses joues étaient rouges, son front moite, ce qui n’était pas logique par le froid ambiant. Steve appela : « Stark !
Celui-ci se redressa en bougonnant :
- La vache ! Il fait un froid polaire ici !
- Il a de la fièvre…
Tony s’agenouilla près du malade pour toucher le front comme Steve venait de la faire.
- Il est brûlant… constata t-il, fallait s’y attendre, avec trois balles dans corps depuis plus douze heures.
- On ne peut rien faire, soupira Steve.
- Non, confirma Tony, rallumer du feu pour ne pas mourir de froid, c’est tout ce qu’on peut faire.
Bientôt, de hautes flammes montèrent dans la cheminée. Steve restait prostré à regarder son ami à ses côtés. Stark finit par venir s’asseoir près de lui. Il remarqua, histoire de meubler le silence :
- La fièvre l’a complètement abattu…
- Il a au moins 40…
- Il n’a pas l’air de vouloir lâcher votre blouson…
- Il est mignon…
Il se trouva tout bête d’avoir dit ça devant Stark, il rougit et s’agita, marque d’un embarras évident. Tony sourit et confirma :
- C’est vrai, il est mignon comme ça, il a l’air fragile…
Steve le foudroya du regard en bougonnant :
- C’est pas fini ! Allez voir ailleurs si j’y suis !
Tony sourit en retournant s’asseoir sur la cheminée.
- Vous êtes jaloux, Steve, dit-il, il faut vous contrôler ! Je croyais que c’était votre truc le contrôle !
- En ce moment, je ne contrôle plus rien, avoua l’autre.
- Je vois ça…
- Il va mourir…
- Si personne ne revient à la base avant demain, il ne tiendra pas. Avec les sept heures de décalage, à New-York il est deux heures du matin. Tout ce qu’on peut espérer c’est que quelqu’un s’aperçoive que le Quinjet a disparu avant lundi…
Steve se leva, tourna en rond dans la pièce, regarda longuement par la fenêtre.
- Il n’y a rien… rien que le froid, la neige, le vent, la solitude…
Il appuya son front contre le mur, les poings serrés, il constata tristement :
- Il est là, en train de mourir et je ne peux rien faire… Je me sens aussi inutile que sur ce saleté de train…
- Vous avez tort. Là vous pouvez rester près de lui…
Steve se retourna face à Stark. Il eut un pauvre sourire. Il respira à fond pour ravaler sa peine puis vint de rasseoir sur le matelas. Il fit glisser ses doigts sur le bras d’acier puis s’allongea près de lui à une distance raisonnable du dos à vif. Les mèches sombres s’emmêlaient à quelques centimètres de son visage. Il murmura :
- Je suis là, Bucky, je ne te laisserais pas tomber cette fois.
Stark jeta un morceau de bois dans l’âtre. Il alla lui aussi regarder par la fenêtre, soupira puis revint s’étendre sur le vieux sommier troué, il n’y avait rien d’autre à faire qu’attendre…


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 18 Mai 2019 19:14 
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Bon, en fait tu es une vraie sadique toi ! :lol:

:maiseuh: pauvre Bucky !

J'espère que quelqu'un va vite venir les secourir.

:suite:


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 18 Mai 2019 20:20 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Qui aime bien châtie bien ! j'ajoute la deuxième partie, c'était trop long pour mettre tout en un chapitre.


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 18 Mai 2019 20:24 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Chapitre 7 : Sibérie (partie 2)

Buck ne savait plus où il était. Il avait froid… non, il avait chaud. A vrai dire, il était incapable de savoir si c’était l’un ou l’autre. Il avait des frissons glacés, ses pieds étaient gelés mais il brûlait de l’intérieur. Il se souvint du froid de la cellule de cryogénisation quand on le sortait de là, de la difficulté à se réchauffer, de l’horrible sensation d’égarement. Mais là, ce n’était pas cela. L’horrible douleur ne lui vrillait pas la tête mais le ventre. A chaque respiration c’était l’enfer, il y avait le sang dans sa bouche, l’envie de tousser… Puis, comme un éclair dans on esprit, il y eut Steve, il était là, près de lui. Il ouvrit les yeux, sentit le blouson contre lui : le blouson de Steve : « Steve ? Fit-il.
Une voix dans son dos répondit tout de suite.
- Je suis là.
Buck, sans cesser de serrer le blouson, se retourna pour le voir. Steve lui sourit. Il aimait son sourire, il n’avait pas changé depuis toutes ces années, tout comme ses sentiments. Il répondit à ce sourire et dit : « Bonjour…
Steve caressa les joues brûlantes.
- Tu as de la fièvre, beaucoup de fièvre.
- Je sais…
- Je suis tellement désolé pour tout ça.
- Moi aussi, Steve, j’aurais voulu avoir un peu de temps avec toi…
- Je ne te laisserai pas mourir. Pas encore une fois…
- Tu te le reproches encore ?
- Oui, je t’ai laissé là-bas…
Il y eut un long silence, puis Buck changea complètement de sujet.
- Tu l’aimais Peggy ?
La question laissa Steve silencieux. Buck insista :
- Dis-le moi.
- Oui, c’était la femme que j’avais toujours cherchée.
- Ce que j’ai pu être jaloux…
- J’imagine.
- Si j’avais pu te la piquer, rien que pour tu ne l’aies pas… mais elle ne voyait que toi…
- Je l’ai cherchée parce que je cherchais une fille… si je n’avais pas à tout prix cherché une fille, je me serais peut-être aperçu que la personne que j’aimais le plus au monde était près de moi depuis des années…
- C’est gentil ça.
Steve caressa les mèches brunes, les joues, les oreilles, le cou. Buck amena ses doigts fébriles sur le devant du tee-shirt de son ami et serra l’étoffe dans sa paume.
- Ne me quitte plus jamais, dit-il encore.
- Plus jamais, promis Steve.
Il posa ses lèvres sur la bouche brûlante qui trembla un peu plus. Il n’appuya pas son baiser. Il laissa juste sa bouche errer sur les lèvres frissonnantes. Buck ferma les yeux, il eut l’impression de flotter. Il oublia un peu la douleur qui lui déchirait le ventre. Il avait si souvent rêvé de ce baiser : des rêves sans espoir, qu’il avait enfouit au plus profond de lui. Il se souvenait d’avoir ramener Steve, le visage tuméfié après une bagarre contre plus fort que lui. Il le faisait asseoir sur la table de la cuisine, prenait un coton, de l’alcool et soignait le petit visage boudeur, dur et renfrogné. Il s’attardait sur une lèvre fendue, il lui prenait des envies de l’embrasser. Il ne comprenait pas ce besoin qu’avait Steve de se fourrer dans toutes les bagarres du quartier. Lui, les auraient plutôt évitées. Il les affrontait pour lui, afin de lui éviter de prendre plus de coups, parfois ça tournait mal, même pour lui et ils se retrouvaient tous deux avec un œil poché et une lèvre fendue. Il eut l’impression d’être dans cette cuisine, la cuisine chez Steve… la maison de Steve… la chambre de Steve… le lit… l’ours en peluche sur la table de chevet. Il est vieux cet ours, il y a longtemps que Steve ne dors plus avec. Buck est de nouveau dans cette chambre, Steve le console, son père la cogné, une fois de plus. Buck regarde cette ours et dit : « Tu me donnes ton ours en peluche…
Steve sursauta.
- Bucky ? s’étonna t-il.
- Ton ours en peluche, ça me ferait plaisir si tu me le donnais…
Steve toucha la tête brûlante.
- On est plus dans ma chambre…
Il se tourna vers Stark qui les observait silencieusement :
- Il délire, il se croit dans ma chambre à Brooklyn quand on avait douze ans…
Stark avait bien entendu, il remarqua :
- Il veut votre ours en peluche… vous lui avez donné ?
- Oui, je lui avait donné, il le mettait dans son lit.
- Comme avec le blouson.
- Oui, comme avec le blouson, répéta Steve.
Il embrassa le front moite puis ajouta :
- Je te donnerai tout ce que tu veux, Bucky…
- On va jouer au base-ball ?
- Si tu veux.
- Rien que nous deux, je prends la batte...
- Oui Bucky, calme-toi…
Il caressa les cheveux pour l’apaiser mais l’autre semblait très loin dans ses souvenirs.
- Tu vas rester avec moi, aujourd’hui, promis ?
Steve embrassa les cheveux sans répondre, son ami était trop loin, dans les rues de Brooklyn dans les années 30. Il marmonna encore :
- Faut les laisser ces types, ils sont idiots, faut pas te battre avec eux… reste avec moi… on va se balader… rien que nous deux…
- Rien que nous deux, répéta Steve pour lui faire plaisir.
Peu à peu, le blessé se calma. Il bredouilla quelques phrases incompréhensibles puis se tut sombrant dans une torpeur inquiétante. Tony s’assit sur son sommier pour mieux les voir, il constata :
- Steve… Ce type vous aime comme un dingue depuis qu’il a douze ans ! A cet âge là, il voulait déjà vous piquer votre nounours pour dormir avec ! Vous vous imaginez ce qu’il a pu ressentir quand vous vous êtes enfin décidé à l’embrasser tout à l’heure !
- Je sais tout ça, Tony. Il ne pensait qu’à être tranquille avec moi, même quand on était plus grands. Il m’entraînait pour être seul avec moi, il aimait qu’on se cache dans des coins à nous. Moi, je ne pouvais m’empêcher de chercher la compagnie d’autres personnes même si c’était pour me faire casser la figure…
- C’est pas pour dire, constata Stark, mais c’était un gamin bizarre…
- Son père le battait sans cesse. Lui, il avait besoin de tendresse… son père le traitait de raté et sa mère n’a jamais su avoir les bons gestes. Il n’avait que moi…
- Oui, et vous, n’aviez que lui.
- Non, jusqu’à dix-huit ans, moi, j’ai eu ma mère, on était très proches… Quand elle les morte, il a tenté de se rapprocher de moi, il voulait qu’on prenne un appartement ensemble. J’ai joué au dur, à celui qui pouvait se débrouiller seul… alors il a laissé tomber… je crois que je lui ai fait beaucoup de mal à ce moment là, c’est après ça qu’il s’est mis à faire défiler les filles…
- Il cachait sa peine comme il pouvait…
Les heures passèrent. Stark brûlait tout ce qu’il trouvait, tous les meubles y passèrent. Steve ne bougeait pas, il paraissait tout aussi anéanti que le blessé. Vers midi, ils vidèrent la boite de carottes. Stark alla chercher de la neige dans une casserole quand elle fut fondue. Il arracha un morceau de tissus de la chemise de Buck puis, après l’avoir trempé dans l’eau froide, il tamponna le visage et le cou du malade.
- Allez, Steve, dit-il, bougez-vous et aidez-moi… on peut peut-être le rafraîchir un peu, on ne doit pas laisser tomber !
L’autre se redressa, s’assit, pris un morceau de tissus et aida Tony à tamponner la peau moite du blessé. Celui-ci, au bout d’un moment, réagit un peu. Il s’accrocha au tee-shirt de Steve en marmonnant :
- Il fait froid, pourquoi il fait si froid ?
Steve récupéra son blouson et Tony l’aida à l’enfiler à Buck. Il ferma le zip jusqu’en haut. Stark enveloppa au mieux les pieds nus dans son propre blouson avant de s’asseoir près de Steve pour dire :
- Réchauffez-le contre vous, maintenant, il a froid…
Steve se recoucha afin de le reprendre dans ses bras. Tony passa ses doigts sur les cheveux collés par la sueur et remarqua :
- Il aurait besoin d’un bon bain…
Comme Steve demeurait silencieux, il s’énerva :
- Bon sang ! Parlez-moi ! Ça me rend dingue ce silence !
- Que voulez-vous que je vous dise ?
- Je ne sais pas, n’importe quoi !
- Vous voulez que je vous dise une chose Stark ?
- Oui !
- On devrait apprendre aux enfants à écouter leur cœur au lieu de leur apprendre des notions toutes faites…
- Vous dites ça pour vous ?
- Pour moi, et sûrement beaucoup d’autres qui se voilent la face pour être dans la norme. Peut-être un peu moins aujourd’hui…
- C’était quoi l’homosexualité dans votre quartier de Brooklyn dans les années 30 ?
- On n’en parlait pas, ce n’était qu’un sujet de moquerie. Jamais ma mère n’aurait abordé un tel sujet, pourtant c’était une femme à l’esprit ouvert… Pauvre, Bucky, comme il a dû se sentir mal, face à certaines moqueries qui, moi, ne m’atteignait pas… Et son père qui le traitait toujours de raté, de lavette et je ne sais quoi d’autre...
- Pourtant, il était grand, fort, il savait se défendre ?
- Oui, mais c’était un rêveur, il avait le cœur tendre, son père le sentait, il prenait plaisir à l’humilier. J’ai jubilé le jour où j’ai compris qu’il lui avait cassé la figure…
- J’imagine qu’il était, lui aussi, content de lui…
- Je ne sais pas, il ne s’en ai jamais vanté plus que ça. Il disait toujours qu’il avait voulu défendre sa mère. Mais il est certain que la vie est devenue plus facile pour lui, son père est devenu doux comme un agneau, après ça c’était lui le chef de famille. Il travaillait sur le port, il ramenait plus d’argent au foyer que son vieux.
- Il avait déjà des petites copines à ce moment là ?
- Ça a commencé, mais rien a voir avec après. J’en voyais une passée, je ne sais pas combien de temps ça durait. Il venait souvent pleurer sur mon épaule, il disait qu’il était malheureux que c’était la faute d’une fille…
- Et vous vous le consoliez sans vous poser de questions ?
- C’était comme mon frère, j’étais toujours là pour lui.
- Ça a changé quand votre mère est morte.
- Oui… Le fait que je refuse de m’installer avec lui, ça a dû lui faire du mal, il est devenu plus distant…
- Tout ça devait être très difficile à vivre pour lui. Il a peut-être espéré pouvoir se rapprocher de vous, vous avez détruit tous ses espoirs…
- Je ne pensais pas lui faire du mal, je pensais que c’était moi qui étais malheureux, pas lui. Son père ne le cognait plus depuis longtemps, il était beau et en bonne santé, toutes les filles lui tombaient dans les bras. Comment aurais-je pu penser une seconde qu’il était bien plus à plaindre que moi…
Steve se tut. Allongé sur le côté, il tenait son ami contre lui, l’entourant de ses bras. Celui-ci frissonnait et claquait des dents, sa main droite accrochée au tee-shirt de son compagnon. Stark sourit en remarquant :
- En tout cas il s’accroche… et je pense qu’en s’accrochant à vous, il s’accroche à la vie.
Steve embrassa les cheveux sombres avant d’y appuyer son menton.
- Il y a seulement quelques mois l’embrasser m’aurait paru ridicule… vous ne trouvez pas ça ridicule, Tony ?
- Non ? Pourquoi ? Embrasser les gens qu’on aime c’est une chose normale. Surtout quand, en plus, ils sont dans cet état là. Je serai aussi désespéré que vous si ma Pepper était dans cet état là… et puis, de vous à moi…
- Oui ? Fit l’autre curieux, de vous à moi ?
- Je l’ai un peu embrassé votre Bucky…
- Je vous déteste.
- Bon, j’étais un peu bourré. Mais j’en garde pas un si mauvais souvenir. Je ne sais pas jusqu’où j’aurais été s’il ne m’avait pas arrêté.
- J’aurais dû vous casser la gueule !
- Oh ! Tout de suite les grands mots ! Si vous l’aviez embrassé avant moi ça ne serait pas arrivé !
- Je sais, c’est pour ça que je me retiens de vous casser la gueule.
- J’avoue que si je devais coucher avec un homme de mon entourage, ce serait lui.
- Vous me cherchez là ?
- Non, c’est la vérité. Avec lui, ça me semblerait pas trop ridicule… avec Rodey par contre, ça me semble plus qu’improbable.
- Occupez-vous de Pepper !
- Oui, c’est ce que je compte faire dès mon retour, avec tout ça, je l’ai un peu négligée, je crois qu’elle est un peu jalouse, elle aussi…
- De qui ?
- Devinez ?
Il montra Buck du menton. Steve ronchonna :
- Il est à moi.
- Jaloux et possessif… comme Pepper.
- Vous ne l’êtes pas, vous, peut-être ?
- Oui, comme tous les gens qui s’aiment…
Il s’interrompit observa Buck et murmura :
- Vous savez ce qui est le plus terrible dans tout ça ?
- Quoi ? Fit Steve.
- C’est qu’il a fallu que HYDRA lui fasse faire toutes ces horreurs. Si, comme vous dîtes, c’était un gars sensible, je comprends pourquoi cela le hante autant. On a fait de lui un monstre insensible pendant des années. Tout le contraire de ce qu’il est. Je hais HYDRA pour ce qu’ils ont fait à mes parents mais aussi pour ce qu’ils lui ont fait à lui…
- Si je pouvais seulement lui faire oublier un peu tout ça…
- S’il y a une seule personne au monde qui en est capable, c’est bien vous, et vous le savez.
- Oui, Tony, je le sais…
Stark se leva brusquement. Il se dirigea vers la fenêtre.
- Vous avez entendu ?
- Oui, un jet est passé au-dessus de nous !
- Il me semble bien, ils nous cherchent… Si on ne se montrent pas, ils ne nous trouveront pas, je vais y aller…
- Prenez ça, dit Steve en lui montrant le blouson sur les pieds de Buck.
- Non !
- Vous ne pouvez pas sortir comme ça !
Stark savait qu’il avait raison. Il ramassa le blouson à contre cœur avant de le remplacer par la chemise déchirée qu’il enroula de son mieux autour des pieds du blessé. Ensuite, il enfila le blouson et s’empressa de sortir dans la tourmente. Steve embrassa encore les cheveux avant d’y reposer son menton :
- Tiens le coup Bucky, ils arrivent... »
Combien de temps s’écoula dans un silence pesant, Steve aurait été incapable de le dire. Il sentait son ami respirer contre lui, c’était tout ce qui comptait. Il avait envie de le serrer à l’étouffer de lui crier qu’il l’aimait. Il avait une douleur immense dans la poitrine, il aurait voulu hurler et pleurer à la fois. Cela dura longtemps, peut-être plusieurs heures dans un silence de plomb. Puis la voix de Buck murmura : « On prendra un appartement, tous les deux…
Ça tombait si bizarrement dans ce silence. Que Steve le regarda en deux fois pour voir si c’était bien lui qui parlait. Il se demanda s’il délirait ou s’il était tout à fait conscient de ce qu’il disait :
- Bucky, ça va ? Demanda t-il.
- Non, pas vraiment… pourquoi ?
- Tout à l’heure tu délirais, tu voulais que je te donne mon ours en peluche !
Cela fit rire Buck, il grimaça et se crispa, les doigts toujours serrés sur le tee-shirt.
- Ne me fais pas rire, ça fait trop mal…
- Je te l’avais donné cet ours, tu l’as eu longtemps.
- Je l’avais encore quand je suis parti au front.
- C’est vrai ? Tu ne dormais plus avec quand même ?
Il y eut un silence. Steve ajouta, perplexe :
- Ça t’arrivait ?
- Oui, avoua l’autre, malheureusement, il ne te remplaçait pas très avantageusement.
Steve rit.
- Oh, la vache ! Il devait avoir une salle tête à la fin…
- Je me demande ce qu’il est devenu…
- Il a certainement fini à la poubelle.
- Je l’aimais bien…
- Il avait un petit nom ?
- Steve…
Celui-ci couvrit les cheveux sombres de baisers, puis se souvenant de sa première question, il dit :
- On prendra un appartement, dans Brooklyn si tu veux !
- C’est un peu cher dans Brooklyn aujourd’hui…
- On s’arrangera. Du côté de Greenpoint c’est un peu plus abordable.
- Près du Kościuszko pont ?
- Tu l’aimes bien celui-là. Tu sais qu’il a été remplacé par autre ?
- Ah, non, je ne savais pas… C’est dommage…
- Mais il porte toujours le même nom impossible.
- Ah ! Tant mieux, je sais que tu n’arrives pas à le prononcer.
- C’est pour ça que tu l’aimes tant, pour me faire souffrir… Moi, je préférerais habiter du côté McGolrick Park, c’est chouette par là.
- J’irai où tu voudras…
- Je sais.
Steve regarda les gouttes de sueur rouler sur le front qui s’appuyait contre lui.
- Un Jet est passé tout à l’heure, Stark est parti à leur rencontre. Il faut que tu tiennes, Bucky.
- Je tiendrai, Steve, pour aller vivre avec toi à Greenpoint.
Steve le sentait se raidir contre la douleur, il demanda :
- Qu’est ce qui te fait si mal, ton ventre ?
- Oui… mais je crois que maintenant j’ai mal partout. Mon épaule me ferait hurler, mon dos me brûle, ma jambe aussi, mon ventre c’est abominable et mes doigts me font un mal de chien…
- Arrête de serrer mon tee-shirt comme ça…
- Non ! Laisse-moi, m’accrocher, tant pis si ça fait mal. Il faut que je m’accroche…
- Accroche-toi alors… de toute façon, je te tiens.
- Steve ?
- Oui ?
- J’ai rêvé ou tu m’as embrassé tout à l’heure ?
- Sur le front ?
- Non, avant ça… sur la bouche…
- Tu n’as pas rêvé…
- Tu recommenceras, parce que, tu sais, c’était comme dans un brouillard.
- Je me doute, c’est après ça que t’as voulu mon ours en peluche.
- Il avait ton odeur…
- Bof, au bout de dix ans certainement plus tellement.
- Non, mais c’était le seul Steve que je pouvais tenir dans mes bras.
- Je suis là, maintenant… tu verras, je serais bien mieux qu’un nounours.
Buck sourit en s’agrippant au tee-shirt. Un grondement approcha, les vitres tremblèrent. Steve embrassa encore le haut du front puis il se redressa après avoir détaché doucement les doigts crispés de son tee-shirt.
- Ils arrivent…
Buck ferma les yeux, il toussa, quelques gouttes de sang apparurent au coin de ses lèvres. Steve qui s’apprêtait à se lever, resta finalement assis près de lui, il prit la main dans la sienne en disant :
- Je ne m’en vais pas, je suis là, Bucky.
Au même moment, Stark entra, suivi de Sam, de Rodey et d’une équipe médicale réduite à deux personnes. Tony dit en regardant Steve qui ne s’éloignait toujours pas de son ami :
- Voilà nos sauveurs ! Heureusement qu’ils leur a pris l’idée de se retrouver à la base !
Finalement, Steve s’était levé pour laisser la place à l’équipe médicale. Il vint serrer Sam dans ses bras et tendre la main à Rodey.
- Merci, dit-il, merci à vous deux…
- Comment va t-il ? Demanda Sam.
- Pas fort… il était temps que vous arriviez.
- On a fait au plus vite, expliqua Rodey, on est arriver à la base en même temps, tôt ce matin. Quand on a vu que le Quinjet n’était pas là, on s’est inquiété. Et comme personne ne répondait aux appels on s’est inquiétés encore plus. Dès qu’on a détecté un signal, on est venu au plus vite. On s’attendait au pire…
Steve remarqua :
- Tony et moi on va bien, on aurait pu tenir encore, le problème c’est Bucky…
Stark bougonna :
- On aurait pu tenir, sûrement ! Mais bon, l’endroit est loin d’être génial, je ne le regretterais pas !
Buck, à présent, était sur une civière recouvert d’une couverture de survie. Steve croisa le regard de Stark et reconnu :
- Moi non plus, je crois... »
Dans le jet, quand l’équipe médicale eut fini de s’occuper du blessé, elle laissa Steve s’asseoir près de lui. Sam et Tony étaient assis près d’eux. Rodey était aux commandes, le médecin et l’infirmière étaient installés à l’avant avec lui. Buck observait Steve avec un sourire fiévreux. Ce fut Tony qui parla le premier :
- Il l’ont mis sous morphine, il plane un peu, remarqua t-il.
- Tant mieux, fit Steve, je préfère le voir planer que souffrir.
Les yeux de Sam observait la main du blessé qui avait de nouveau saisit celle de Steve. Il constata :
- Il est accro à toi…
Puis posant ses yeux sur le regard bleu adorateur de Buck, il ajouta :
- Il te regarde comme un Dieu, c’est flippant.
Steve haussa les épaules.
- C’est la morphine, assura t-il.
- Ça c’est ce qu’on dit, répliqua Stark.
Sam sentit un malaise dans l’air, il préféra ne pas en rajouter. Ce fut la voix de Buck qui s’éleva, peu après. Toujours son sourire béat aux lèvres, il murmura :
- Tu es beau, Steve…
Ce dernier rougit, un peu embarrassé sous le regard adorateur de son ami. Les deux autres sourirent, amusés. Steve tenta d’apaiser la situation en disant :
- Chut, Bucky, évite de parler…
Sam qui ne connaissait pas aussi bien la situation que Stark plaisanta :
- Si la morphine le rend bavard, ça va devenir gênant…
En effet, Buck continua :
- Quand même, ton Dr Erskine, il a bien réussi son coup…
- Chut, Bucky… fit encore Steve.
Mais l’autre était lancé, le regard plein d’étoiles, il continua :
- Je ne sais pas s’il pensait si bien réussir…
Steve curieux de savoir la réponse demanda quand même :
- Tu ne me trouvais pas beau quand je faisais 1,64 et 50 kilos tout mouillé ?
- Oh oui ! Lança Buck avec conviction, tu étais craquant… Tu as toujours été craquant…
Là dessus, il continua à regarder Steve, un sourire jusqu’aux oreilles. Sam amusé constata :
- Avant tu étais craquant, maintenant tu es beau, en gros c’est ça.
Steve, un peu rouge, souriait malgré lui. Bucky aussi était craquant, il avait les yeux brillants et son sourire béat était celui d’un gamin de douze ans devant son héro préféré. Il enferma la main de son ami entre les deux siennes afin de l’y serrer plus fort, il dit encore pour tenter de l’apaiser.
- Ferme les yeux, la morphine va te faire dormir.
- Tu ne vas pas partir avec une fille, hein ?
Steve soupira, décidément, pas moyen de l’arrêter.
- Non, assura t-il, aucun risque.
- Tu resteras avec moi… juste avec moi…
- Oui, Bucky, je te le promets…
Celui-ci ferma les yeux en marmonnant encore :
- Tu sais, je n’ai plus mal du tout, je suis fatigué…
Il s’endormait. Steve croisa le regard de Sam qui remarqua :
- Tu ne devrais pas faire des promesses que tu n’es pas sûr de tenir !
- Je les tiendrai, maintenant, je sais que je les tiendrai…
Sam leva des sourcils étonnés, il jeta un coup d’œil à Tony. Ce dernier eut un geste qui disait à peu près :
- Oh, moi ! Je ne m’en mêle pas ! »
Sam préféra ne pas poser de question, Steve avait l’air fatigué : il tenait toujours la main de Buck…


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 19 Mai 2019 11:30 
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Aaaaah je préfère ça !! :D

:suite:


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 19 Mai 2019 18:20 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Chapitre 8 :
Tony avait fait préparer le bloc à la base, le blessé avait besoin d’être opéré rapidement. Steve s’assit pour boire un café dans la cuisine. Tony était dans son atelier, Rodey était reparti. Sam s’installa, lui aussi, devant un café. Il était presque 19 heures, il faisait nuit. Steve vida sa tasse par petite gorgées tout en passant de temps en temps sa main sur son visage comme pour chasser des souvenirs désagréables. Sam l’observa longtemps puis finit par demander : « Tu me racontes ?
Steve fit un récit rapide des événements, depuis le départ de Buck jusqu’aux tous derniers incidents. Sam questionna :
- Pourquoi il est parti brusquement il y a quatre mois, vous vous êtes disputés ?
- Non… pas vraiment. On a eu une petite prise de tête, rien de bien grave. Je ne pensais pas qu’il partirait pour ça.
- Il ne va pas bien dans sa tête, tu devrais le savoir !
- Merci, Sam. J’avais remarqué, je me suis fait suffisamment de reproches, pas la peine d’en rajouté.
- Il est toujours amoureux de toi, y’a pas de doute là-dessus.
- Aucun doute… mais c’est plus un problème.
- Ah ! c’est nouveau ça ?!
- Autant que je te le dise…
Comme il hésitait, Sam s’impatienta :
- Que tu me dises quoi ?!
- C’est réciproque.
- Sans rire !
- J’aurai dû m’en rendre compte depuis longtemps, Sam… il est bien plus qu’un simple ami… Et ça depuis toujours.
Sam avait l’air atterré. Steve s’inquiéta :
- Ça me fait baisser dans ton estime ?
L’autre haussa les épaules.
- Non, dit-il, je n’ai aucun problème avec ça. C’est juste…
- Juste quoi ?
- C’est juste que je me demande si la culpabilité que tu ressens, ne te pousse pas sur une voie que tu n’aurais jamais emprunté sans ça.
Steve secoua la tête.
- Non, Sam. Ce que je ressens pour lui n’a rien d’artificiel ou de forcé. Je l’aime et s’il m’avait ouvert les yeux avant, il n’y aurait jamais eu Peggy…
- A ce point là ?!
- Le voir tomber dans ce ravin… c’était atroce. Les événements ce sont tellement bousculés, après. Je ne pensais qu’à me venger d’HYDRA. Mais j’avais tout perdu, avec lui. Je ne savais pas ce qu’il ressentait pour moi, jusqu’à l’autre soir… ça a tellement tourné dans ma tête. Il avait tellement besoin de moi… à chaque fois que j’étais avec lui, on se rapprochait davantage. Je savais à quoi il pensait, ça me troublait, je me suis vite rendu compte que j’en avais autant envie que lui. Mais comme j’ai des principes bien ancrés, je me suis enfui, je n’ai même pas été capable d’assumer, je me rend compte, à présent, comme c’était lâche de ma part.
- C’est pour ça qu’il est parti ?
- Plus ou moins, oui.
- Ça t’a ouvert les yeux ?
- J’ai cru le perdre une seconde fois et ça aurait encore été de ma faute…
- L’autre fois, ce n’était pas ta faute.
- Un peu quand même, du moins je l’ai toujours ressenti comme ça. Ça ne pouvait pas recommencer… Ce type l’a enterré vivant, Sam !
- C’est horrible…
- Et Bucky, tu sais ce qu’il m’a dit ?
- Non.
- Il m’a dit que ce n’était pas si terrible comme façon de mourir !
- Hum… j’en suis pas si sûr, perso, ça me fait froid dans le dos…
- Sam… quand je l’ai sorti de là, j’ai cru qu’il était mort…
- Il ne respirait plus ?
- A peine… Quand j’ai vu qu’il réagissait… je n’ai jamais eu autant envie de serrer quelqu’un dans mes bras, s’il n’avait pas été dans un tel état je l’aurais sûrement embrassé…
- Les médecins de Stark vont le remettre sur pied.
Comme Steve avait l’air embarrassé, tournant et retournant sa tasse vide, le regard fixe. Sam ajouta :
- Ça ne change rien pour moi, je serais toujours ton ami et si t’as besoin de moi, je serai là. Par contre si tu comptes bosser avec Bucky, je crains que ce soit délicat…
- Pour l’instant ce n’est pas le problème, il n’est pas en état de combattre. Il a besoin de calme et je compte rester avec lui, prendre des vacances…
- Ok, je comprends. Tu comptes te remettre à chercher un appartement ?
- Oui, sur Brooklyn…
- Tu comptes devenir riche ?
- Non, mais j’ai un peu d’argent. Je trouverai un boulot au calme en attendant qu’il aille mieux.
- Je t’imagine mal en représentant avec un attaché-case…
- Il n’y a pas que ça…
- Je rigole ! Quand j’aurai un peu de temps je me renseignerais pour l’appartement.
- C’est gentil… il paraît que les prix sont en baisse sur Greenpoint.
- C’est précis en plus !
- Bucky et moi, on a de vieux souvenirs…
Sam sourit.
- Oui, j’imagine...
Un peu plus tard, il retrouvèrent Stark en compagnie du médecin qui avait opéré Buck. Il leur donna des nouvelles :
- On a réparé son dos, avec notre nouvelle méthode de renouvellement des cellules il ne devrait garder que peu de cicatrices. Pour les ongles, on a replacé les siens, je vous félicite d’avoir eu la bonne idée de les garder, ça aidera en attendant la repousse. Les balles dans l’épaule et dans la jambe n’ont pas posé de problème. Le gros soucis a été celle dans l’abdomen, elle a touché plusieurs organes. Il a perdu beaucoup de sang pendant l’opération, vu ce qu’il avait déjà perdu avant, il va se réveiller dans un état de faiblesse particulièrement important. Je ne peux pratiquer aucune transfusion pour l’instant, je n’ai pas de poche de O négatif. Je verrai demain à lui donner du plasma, je préfère attendre qu’il se réveille. On l’a installé au calme, il aura besoin de beaucoup de repos, vous pouvez aller le voir, toutefois, il va rester dans les vapes encore un moment.
Les trois hommes entrèrent dans la petite chambre sombre. Seul la veilleuse au-dessus du lit éclairait les lieux. La tête du lit était légèrement remontée, Buck, inconscient, avait les yeux fermés. Il était attaché par le bras droit à une perfusion et avait les tuyaux à oxygène sous le nez. Il était propre à présent, avec une barbe de quelques millimètres. Ses cheveux, certainement lavés au shampoing sec, tombaient sur son front, ses oreilles, son cou par mèches rebelles. Il était pâle, le visage creusé et portait une chemise d’hôpital vert pastel. Ses lèvres entrouvertes laissait apparaître ses incisives supérieures dont une était légèrement avancée. Ses mains reposaient sur le rabat du drap qui s’arrêtait au-dessus de la taille. Sam et Tony restèrent à la porte. Steve vint jusqu’au lit. Son regard tomba sur les ongles recousus, il fit le tour du lit approcha le fauteuil qui était sous la fenêtre et s’assit près de son ami, du côté droit. Sam remarqua :
- C’est un jour sans fin, j’ai l’impression d’avoir déjà vécu ça…
- Oui, reconnu Tony, mis à part que l’autre fois, il n’était pas resté à la maison : notre petite clinique privé manquait de personnel.
- Je vous remercie, Tony, de l’avoir gardé ici, dit Steve.
- Il bénéficiera des techniques de pointe, ici. Vous verrez, il sera vite sur pied.
- Il a du chemin à faire, soupira Steve, il fait peur à voir…
Sam constata :
- C’est un dur à cuir, mais là, on a vraiment l’impression qu’il s’est cogné à un mur plus solide que lui.
Tony haussa les épaules.
- La torture, ça ne réussi à personne…
Sam questionna :
- Je suppose que tu va rester là, comme la dernière fois ?
- Oui, bien supposé.
- Bon, bah moi, si Tony a une chambre de libre, ce ne serait pas de refus, je n’ai pas envie de me taper quatre-vingt kilomètres à l’heure qu’il ait !
Stark approuva.
- Ouais, je vais trouver ça. Je crois que je vais faire comme vous. Ça ira, Steve ?
- Pas de problème…
Avant qu’ils aient complètement disparus, il ajouta :
- Merci à vous deux. Tony, sans vous, je n’aurais sans doute pas pu le sauver…
Celui-ci, sans répondre, lui fit un bref salut puis referma la porte. Le silence retomba sur la petite pièce mal éclairée. Steve approcha encore un peu le fauteuil, il prit la main droite de son ami dans la sienne quelques instant, elle était froide. Il souleva le rabat du drap pour glisser le bras sous les couvertures et permettre aux doigts maltraités de se réchauffer. Il bailla, appuya sa nuque sur le dossier du fauteuil et ferma les yeux. Le silence, la pénombre, tout était propice au sommeil : il ne tarda pas à s’endormir.
Il rêva qu’ils étaient dans leur cabane, sur le terrain vague. Bucky pouvait y rester des heures, voir une journée entière s’ils étaient ensemble. Ils amenaient à manger, à boire, des friandises, des jouets, des bandes dessinées. Ils bloquaient la porte derrière eux, Bucky était content, le sourire jusqu’aux oreilles. Steve, lui, avait plus de mal à rester en place. Il aimait les jeux remuants, les courses, les bagarres. Bucky préférait son coin tranquille, jouer au base-ball à deux : il voulait toujours être le batteur. Il évitait les autres enfants comme la peste, il ne les aimait pas. Le matin, il partait plus tôt pour l’attendre devant chez lui, le midi ils mangeaient, côte à côte, partageant souvent leur nourriture, l’après-midi, Buck le raccompagnait chez lui. La plupart du temps il demeurait avec lui : ils restaient à la maison où allaient se cacher dans la cabane tordue, au fond du terrain vague. Quand il rentrait trop tard, Bucky se faisait cogner, cela ne l’empêchait pas de recommencer. Il en profitait pour passer encore plus de temps avec Steve. Quand il arrivait tout cabossé, celui-ci le faisait asseoir sur une chaise pour soigner les contusions et les plaies. Ils restaient ensemble, parfois toute la nuit. Dans la cabane, ce que Bucky préférait c’était les soldats de plomb. Ils en avaient quelques uns chacun. Vieux soldats de la guerre 14-18 usés et décolorés. Ils leur faisait un champ de bataille, un abri, leur trouvait des ennemis. Steve aimait faire plaisir à Buck et rester là des heures. Mais parfois, il en avait assez. Il voulait courir, voir d’autres camarades, voir d’autres horizons. Ce jour là, il jeta un coup de pied dans les soldats, les renversant sur le beau champ de bataille que Buck leur avait aménagé. Celui-ci fronça les sourcils mais ne dit rien. Steve voulait aller dehors, il tombait une pluie fine, le terrain vague était boueux. Buck lui fit remarquer qu’il serait malade s’il se faisait tremper. Steve tapa du pied en criant : « Je ne suis pas une poule mouillée !
- Non, mais tu as les poumons fragiles !
- On croirait entendre ma mère !
- On ira jouer au base-ball quand il fera beau.
- J’en ai assez d’être enfermé ici avec toi !
Bucky eut l’air triste quand il remarqua :
- T’aime pas être ici avec moi ?
- Non ! Tu m’énerves ! Tu joues comme un bébé !
Buck haussa les épaules sans répondre. Il avait douze ans mais il ne trouvait pas qu’il jouait comme un bébé, et puis les autres il s’en fichait. Il finit par dire pour faire plaisir à Steve :
- Si tu veux on peut lire une bande dessinée en mangeant des bonbons.
- Non ! Je veux sortir !
Comme il s’apprêtait à sortir, Buck se leva pour lui barrer le passage :
- Non ! Tu vas être malade !
Steve, qui se savait moins fort que lui, le poussa de toutes ses forces en hurlant :
- Pousse-toi, imbécile !
Buck tomba lourdement, Steve s’enfuit pour aller jouer dans les rues avec d’autres gamins. Le soir quand il rentra il se fit disputer, il était mouillé et crotté, sa mère lui reprocha de ne pas être resté avec Buck. Steve bougonna :
- Celui-là, je le déteste !
Sa mère lui fit les gros yeux. Il ne le pensait pas, évidemment… mais quand même, Buck jouait trop souvent à la maman poule. Steve était petit, délicat, mais il avait besoin d’espace et de liberté.
Le lendemain, Buck l’attendait pour aller à l’école. Son visage contusionné montrait qu’il avait pris une volée la veille, il boitait. Steve se sentit triste, désolé, il murmura :
- Pourquoi tu es resté à la cabane, hier ? si tu étais rentré tôt, il ne t’aurais peut-être pas cogné !
- Je suis rentré tôt… ce n’est pas pour ça…
- Qu’est ce qu’il a trouvé d’autre ?
Buck hésitait. Il marchait près de Steve en tirant la jambe. Celui-ci demanda encore :
- T’as mal à la jambe ?
- Il m’a jeté en bas de l’escalier…
- Mais pourquoi il était si furieux si t’es rentré tôt ?!
- J’avais déchiré mon pantalon…
- Comment t’as fait ça ?
De nouveau, Buck parut hésité. Steve, qui n’était pas patient, s’énerva :
- Bon ! Tu me le dis !?
- Hier quand tu m’as poussé, j’ai déchiré mon pantalon sur un clou…
- Oh…
Il se trouva tout penaud. Son ami venait de se faire rosser à cause de lui. Il boitait, avait du sang dans l’œil gauche, sa lèvre inférieures était gonflée, une de ses pommette violacée. Il avait sûrement des bleus sur tout le corps. Steve murmura :
- Pardon, je suis désolé…
- Je ne t’en veux pas.
- Si tu veux, je te donne tous mes soldats !
- Mais non, idiot !
- Oui, je veux que tu les prennes, tu les aimes plus que moi, et puis je n’y joue qu’avec toi. Garde-les, ça me fera plaisir.
- Je les garderais précieusement.
- Je sais, tu prends toujours soin de tes affaires, contrairement à moi. Tu viens à la maison après l’école ?
- Si tu veux…
- Mais pas trop tard, pour pas qu’il te tape !
- Je me fiche qu’il me tape si je suis avec toi…
- Non ! Moi, je ne veux pas qu’il te cogne encore !
- S’il me cogne, je viendrais dormir avec toi.
- Pourquoi tu l’as pas fait, hier ?
- T’étais fâché…
- Mais non ! Je ne l’étais plus…
Buck sourit doucement.
- On est amis pour toujours ? Demanda t-il.
- Oui, amis pour toujours ! »
Ils frappèrent leur main l’une contre l’autre. Buck souriait, il avait déjà son incisive droite centrale légèrement avancée…
Steve se réveilla en sursaut. Dans la chambre, rien n’avait bougé. Bucky était toujours inconscient. Steve regarda les lèvres, s’y attardant quelques secondes. C’était la bouche boudeuse du gamin de Brooklyn. Le gamin, l’adolescent, l’homme, celui qui avait toujours été là pour lui. Combien de fois l’avait-il surpris en train de l’observer à la dérobée ? Trop souvent… Il lui demandait s’il avait un truc bizarre. Buck répondait, l’air détaché, en plaisantant : « T’as une sale tête !
Ou :
- Tu devrais te coiffer le matin !
Ou :
- Tu devrais changer de coiffeur !
Ça passait comme ça, en plaisanterie. Toutes ces fois, il aurait pu l’embrasser, l’autre ne demandait que ça… Il avait vraiment été aveugle… Ou était-ce tout simplement qu’il y a des choses qu’on n’a pas envie de voir ?
Il regarda encore la bouche : il l’aurait volontiers embrassée, là, maintenant… Cette simple idée, fit se répandre en lui une longue vague d’excitation. Il s’agita, respira à fond, tenta de penser à autre chose. Il n’avait que très peu dormi, la nuit était loin d’être finie. Il ferma les yeux et songea de nouveau à cette cabane. D’autres gamins allaient dedans, parfois. Les premiers arrivés avait le lieu pour eux. Il ne fallait rien laisser à l’intérieur, sinon on ne retrouvait pas ses affaires. Elle ne resta pas debout longtemps, ils avaient treize ans environs quand une troupe la détruisit totalement. Quand Buck sut qui avait fait ça, il devint furieux. Lui, toujours si sage et discret, entra dans une colère farouche. Le jour où il rencontra la petite troupe de coupables dans la rue (ils étaient quatre), ils se précipita sur eux comme un enragé. C’étaient des gamin du même âge qu’eux. Lui, Steve, plutôt surpris par cet rage inhabituel, s’était toutefois mêlé à la bagarre. A deux contre quatre, ils avaient pris pas mal de coups, cependant, Buck était si furieux qu’il avait fini par mettre les quatre autres gamins en fuite. Steve le voyait encore, les poings serrés, l’œil noir, le menton provoquant. Ils étaient rentrés chez Steve, tous pochés, les vêtements déchirés. Sarah Rogers avait poussé des hauts cris :
- Steve ! Il a encore fallu que tu te bagarre !
Bucky avait tout de suite démenti, il n’était pas du genre à laisser les autres se faire accuser à sa place.
- Non, Madame, cette fois c’est ma faute, Steve n’y est pour rien…
Elle avait eu l’air surpris. Buck ne cherchait pas la bagarre en général. Elle avait bougonné :
- Si tu t’y mets aussi…
Steve avait pris sa défense.
- Mais, m’man ! Ils ont démoli notre cabane !
Sarah observa :
- Elle n’était pas à vous cette cabane, c’était la cabane de tout le monde.
- Ce n’était pas une raison pour la démolir… avait bougonné Buck.
Elle fut d’accord sur ce point.
- Oui, c’est vrai.
Puis le prenant par le bras, elle avait ajouté :
- Viens-là, donne-moi ta chemise et ton pantalon que je les recouse, sinon tu vas prendre des coups ce soir.
- J’en prendrai de toute façon…
Elle l’aimait bien, elle insista :
- Tu sais bien que ce sera pire, si tu rentres dans cet état là.
Comme il ne bougeait toujours pas, elle poursuivit :
- Va dans sa chambre avec Steve, il m’amènera tes vêtements.
A treize ans, il était pudique devant ces dames. Il s’était déshabillé dans la chambre puis assis sur le lit. Steve était revenu avec de l’alcool et du coton, ils avaient nettoyé mutuellement leurs balafres. Ensuite, Bucky s’était mis en boule sur un coin du lit. Il était en caleçon et tricot de peau. Il était déjà musclé, il avait des bleus partout. Steve sentait quand il était malheureux. Il dit pour le consoler :
- C’est pas grave, on restera dans ma chambre… »
Ils n’allaient jamais chez Bucky. Steve n’avait vu ses parents que de loin. Son ami détestait rentrer chez lui, on comprend aisément pourquoi. La première fois que Steve avait vu la chambre de Buck, il avait quinze ans. Son ami avait remis son père à sa place et ne le craignait plus. A partir de ce moment, ils passèrent aussi du temps chez Buck. La chambre de ce dernier, c’était une petite mansarde, avec un rideau épais devant la fenêtre. Il y faisait toujours sombre. Elle était, en générale, bien rangée : Buck était soigneux. Steve y avait retrouvé son ours en peluche, ses soldats de plomb et d’autres petites choses qu’il avait autrefois donné à son ami. Celui-ci ne perdait rien, surtout quand il s’agissait de Steve. La seul chose qui était en vrac dans cette pièce, c’était le lit. Steve ne le vit jamais bien fait. Les draps, les couvertures, tous pendaient toujours en tout sens. L’oreiller était aussi bien à la tête qu’au pied et parfois même au beau milieu du lit.
Steve sourit en repensant à l’état du lit. Il ne pouvait pas être bien fait. Dès qu’ils entraient dans la pièce, Buck se jetait dessus. Il s’y étalait avec nonchalance, sur le ventre, sur le dos, sur le côté. Il s’emparait de l’oreiller la mettait sous sa poitrine, sous sa tête, sous ses pieds. Il tapait sur le bord du lit en lui disant : « Viens t’asseoir là, raconte-moi ce que t’as fait aujourd’hui. » A cette époque là, ils ne se voyaient plus tous les jours, Steve allait encore à l’école, mais Bucky était parti travailler sur le port. Il avait grandi brusquement. Il était musclé et nerveux mais il lui manquait quelques kilos. Cela ne l’empêchait pas d’avoir beaucoup de charme, les filles le regardaient, il s’en était vite rendu compte…
Perdu dans ses pensées, Steve s’était rendormi, il ronfla jusqu’au petit matin, ce fut un tout premier rayon de soleil qui à travers les stores, le ramena à la réalité. Son premier regard fut pour Bucky. Celui-ci était réveillé. Il avait couché complètement la tête de son lit et le profil dans l’oreiller il l’observait en souriant. Steve aussi le gratifia d’un grand sourire. Buck remarqua d’une voix qui exprimait beaucoup de faiblesse : « Tu ronflais…
- Il y a longtemps que tu me regardes dormir ?
- Je ne sais pas…
- Je vais faire comme Stark, je vais te faire les gros yeux quand tu me diras « Je ne sais pas ».
- Tu ressemblais à mon petit Steve…
- Mais je suis toujours le petit Steve, j’ai juste quelques centimètres et quelques muscles en plus.
- Je te regardais dormir, déjà…
- Quand tu venais te fourrer dans mon lit ?
- Oui, où, plus tard, quand on se contentait de dormir dans la même chambre, à cette époque là, je n’aurais plus osé venir dans ton lit.
Steve se leva pour venir s’asseoir sur le matelas, près de lui. Il glissa ses doigts dans les cheveux, autour de l’oreille, l’autre ferma les yeux. Steve reprit :
- Moi aussi je te regardais dormir, tout à l’heure.
- Je ronfle ?
- Non, toi non. Tu dors la bouche ouverte… Je regardais ta petite dent, là.
Comme Bucky s’était tourné face à lui, il passa son pouce sur l’incisive mal rangée. Son ami referma ses lèvres sur le doigt, Steve l’y laissa quelques seconde, la fit glisser sur la lèvre supérieure puis ramena sa main derrière l’oreille gauche dans les cheveux. Buck avoua :
- Je suçais mon pouce…
- Tiens, je ne savais pas ça !
- J’avais arrêté quand on s’est connu…
- T’as fait ça jusqu’à quel âge ?
- Huit ou neuf ans, mon père m’a tellement cogné dessus, j’ai fini par arrêter…
- Quel pauvre con c’était ce type…
Buck ne répondit pas, ce n’était pas la peine. Il laissait son regard errer sur Steve en se demandant s’il allait le faire de lui même ou s’il allait falloir qu’il lui demande :
- Steve ? Fit-il.
- Oui ?
Buck hésita, puis finit par répondre :
- J’ai soif…
Steve lui donna à boire, puis revint s’asseoir près de lui. Il glissa de nouveau ses doigts dans les cheveux avant de demander :
- Tu te sens comment ?
- Je dois avoir zéro de tension…
- Tu es mignon… ça me donne envie de te serrer dans mes bras…
Buck sourit, il avoua :
- Là, si tu me serres, je crois que je vais tomber en miettes… par contre, tu peux faire autre chose.
Steve savait très bien ce qu’il voulait. Il se pencha, appuyant ses coudes de chaque côtés de son visage.
- Ferme les yeux, » ordonna t-il.
L’autre obéit. Steve toujours appuyer sur un coude, laissa errer les doigts de son autre main sur le visage qu’il sentait frissonner. Finalement, il la replaça derrière l’oreille et posa ses lèvres sur la bouche qui l’attendait, entrouverte. Il sentit la main droite de Buck se refermer sur son bras. Il sentait qu’elle s’accrochait comme elle pouvait, elle tremblait. Cette fois, ce fut un long et vrai baiser. Steve joua longtemps à errer sur la bouche frémissante, à l’investir davantage au grand bonheur de l’autre qui tremblait comme une feuille. Steve profita longuement des lèvres chaudes et mouillées. Quand il fit un mouvement pour arrêter, Buck le rattrapa frénétiquement. Il semblait ne plus vouloir se détacher de lui. Malgré sa faiblesse évidente, ses doigts s’accrochaient toujours à la manche de Steve. Celui-ci remarqua en riant : « Si tu continues ce sera le plus long baiser de tous les temps !
- Oui, fit simplement l’autre en le retenant.
Steve reprit les lèvres avec un peu plus de vigueur. Lécha, mordilla, l’autre gémit, la chaleur de sa gorge électrisa Steve tout entier. Il se sentit bouillir, il eut envie de tout arracher, la couverture, les draps, la chemise, pour l’avoir tout à lui et le faire gémir plus fort. Il s’éloigna un peu pour retrouver son calme. Buck murmura :
- Je n’ai plus embrassé personne depuis plus de soixante-dix ans…
- Ouah ! Fit Steve, ça ne se voit pas, la vache…
- Ça veut dire quoi ça ? s’amusa l’autre.
- Que tu sais toujours très bien y faire…
- Ça ne s’oublie pas, idiot !
Steve l’observait en souriant, son visage encore tout près du sien.
- Et puis, remarqua t-il, t’attendais ça depuis longtemps ?
- Je ne sais pas…
Steve referma sa main sur la mâchoire moqueuse.
- Oh toi ! Fit-il, si tu dis encore ça !
Buck rit.
- Tu vas faire quoi, m’étrangler ?
- Je pourrais, ce serait facile…
Il referma les doigts de sa main droite autour du cou de son ami, puis ajouta :
- Tu n’es pas en état de te défendre…
- Je ne me défendrai pas…
- Tu me laisserais t’étrangler ?! s’étonna Steve.
- Si c’est ce que tu veux…
- Idiot !
L’autre rit. Steve colla de nouveau sa bouche aux lèvres amusées. Le baiser reprit pendant quelques secondes, ce fut la porte qui s’ouvrit qui fit se redresser Steve d’un coup. Stark apparut, il referma la porte en demandant d’une voix goguenarde :
- Et bien ! Vous fichiez quoi là !
- Vous pouvez pas frapper avant d’entrer ! Râla Steve.
- Pourquoi ? Fit l’autre, je suis chez moi, ici !
- C’est pas une raison !
Stark haussa les épaules, entra nonchalamment et vint ébouriffer les cheveux de Buck en remarquant :
- Toi tu ne dis rien ! Tu t’en fiches !
Il posa une pile de magazines sur la table ainsi qu’un pyjama gris. Il ajouta :
- Un peu de lecture… et un pyjama, je ne pense pas que notre beau brun apprécie de se promener en chemise de nuit toute la journée.
Buck le remercia d’un sourire. Stark s’appuya contre la fenêtre.
- Tu es devenu muet ? Interrogea t-il.
- Non…
- Bon, si tu le dis… J’ai vu le médecin tout à l’heure, il va venir te voir bientôt.
Steve constata :
- Il aura sûrement besoin de plasma…
- Oui, on voit qu’il a l’air plutôt flagada…
Le terme « flagada » amusa Bucky qui ne put s’empêcher de rire. Stark l’observa, l’œil soupçonneux, il remarqua :
- Je crois qu’en plus, il est sur un petit nuage. La faiblesse y est certainement pour quelque chose, mais il n’y a pas que ça…
Comme Steve avait un air tout à fait innocent, Tony continua :
- Le Dr Mcdee va croire qu’il a pris du LSD.
- N’exagérons rien ! Grommela Steve.
Celui-ci tenait la main droite de Buck entre les siennes. Stark reprit :
- Bien que, si vous ne lui lâchez pas la main, il va comprendre très vite… »
Au même moment la porte s’ouvrit. Steve lâcha les doigts et se leva rapidement du bord du lit, il resta debout, près de la fenêtre, avec Stark. Le docteur ausculta son patient qui perdait pied peu à peu. Il fit un signe certainement convenu avec son infirmière avant d’expliquer : « C’est ce que je craignais, la tension est vraiment faible, on va lui donner du plasma avant qu’il finisse dans les vapes.
L’infirmière revint s’affairer autour du malade. Inquiet, Steve remarqua :
- Il allait bien y’a deux minutes…
- Il va bien, assura le Docteur, ne vous inquiétez pas avec une tension inférieure à 6 faut pas s’étonner qu’il perde conscience . On s’en occupe…
Stark se rapprocha de Steve pour lui souffler à l’oreille :
- Je crois qu’il s’est un peu excité tout à l’heure, ça l’a achevé…
- Gardez vos réflexions pour vous ! Bougonna l’autre.
Quand le personnel médical fut partit, Steve vint de nouveau s’asseoir sur le lit afin de reprendre la main de son ami. Celui-ci parvint à rouvrir les yeux pour lui sourire.
- Ça va, dit-il, faut pas t’en faire pour moi, Steve…
- T’es marrant, toi ! Répliqua Steve, si tu voyais ta tête !
Buck rit.
- C’est pas gentil ça…
Plus sérieusement, Steve reprit :
- Il faut que tu te reposes.
- De toute façon, je ne peux rien faire d’autre…
- Je reste là.
- T’es pas obligé… sors un peu, ça te fera du bien.
- Plus tard, peut-être, pour l’instant je reste avec toi.
Stark intervint :
- Bon, moi, je vais manger quelque chose, j’ai faim !
Avant de sortir, il annonça :
- Je vais demander à ce qu’on vous amène à manger pour deux…
Steve le remercia d’un sourire. La porte se referma.


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 19 Mai 2019 21:33 
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Inscription: 26 Jan 2018 10:49
Messages: 1131
Localisation: Entre Reims et Laon
whao!! c'est intense la vache!
Pauvre bucky... j'ai cru qu'il allait y passer!!
Heuresement tout va presque bien!!! maintenant il faut qu'il récupère!
vivement la suite!!

_________________
Le verbe aimer est un des plus difficiles à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur est toujours conditionnel. (Jean Cocteau)

Petite citation empruntée à la signature de Chtimi 252... (ps si tu veux que je la retire dis le moi. Je le ferai bien évidemment)


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 Sujet du message: Re: BUCKY - Avengers Endgame (suite UA) - Steve/Bucky - PG-1
MessagePosté: 20 Mai 2019 14:46 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Pour ceux qui me lisent et que je remercie encore. Merci pour vos commentaires, ils font toujours plaisir.

Chapitre 9 :

Ils mangèrent ensemble. Buck manquait d’appétit, Steve dû le motiver. Quand il ne resta plus sur le plateau qu’une banane et une pomme, ce dernier sourit en remarquant :
- Si tu me dis que tu prends la pomme, je t’étripe !
- Je prends la pomme, risqua Buck.
Steve se jeta sur lui pour le saisir par la nuque à deux mains. Il le regarda dans les yeux pour questionner :
- T’es sûr là ?
- Je ne sais pas…
Steve rit et l’embrassa à pleine bouche. Il lâcha et reprit les lèvres au moins dix fois, ne parvenant pas à se résigner à s’en détacher. Finalement, il eut l’impression que la température était infernale dans la chambre, il passa une main sur son front et prit ses distances. Buck l’observa, amusé. Il prit la banane et décréta :
- Je te laisse la pomme…
Steve haussa les épaules.
- Comme si je ne m’en doutais pas, quelqu’un connaît déjà nos goûts, ici…
- C’est Tony.
- Oui, j’imagine…
- T’as chaud ?
- C’est ta faute…
- A moi ?
- Oui, à toi. C’est pas la banane qui m’a excité à ce point là !
Buck éclata de rire et plaisanta encore.
- Sait-on jamais…
- Idiot.
Ils se couvèrent longuement du regard en mangeant chacun leur fruit. Steve poussa ensuite le plateau. Il s’appuya contre la fenêtre pour regarder dehors, Buck constata :
- T’en a assez d’être enfermé ici ?
L’autre lui fit un beau sourire.
- T’en fait pas pour moi…
- Tu devrais sortir prendre l’air.
- Je ne vais pas te laisser tout seul…
- Pourquoi ? Je ne vais pas m’égarer dans mon lit ! Sors je te dis, t’as l’air d’un lion en cage !
- En vérité j’aime bien être avec toi, mais si je t’embrasse encore, ça va encore me mettre dans un état pas possible…
- J’ai senti ça…
Steve baissa les yeux avec un petit sourire gêné. Cela amusa Buck :
- Fait pas ta tête de grand timide… Va t’aérer, je vais dormir…
Steve prit son blouson, il l’embrassa sur le front et lança avant de sortir :
- Repose-toi ! Je reviens... »
Buck lui sourit, regarda la porte se refermer puis laissa son regard se perdre dans le ciel gris qui apparaissait derrière le vitre : Steve n’aimait pas rester enfermé, il avait besoin d’espace, ce n’était pas nouveau…
L’été de leur douze ans, pendant les vacances. C’était Steve qui avait décidé pour la première fois de prendre le métro pour se rendre à Coney Island. Buck, plutôt pantouflard n’aurait jamais eu l’idée d’aller si loin. Ils avaient entamé leurs petites économies. Steve avait gagné un peu d’argent en faisant des courses pour une voisine et Buck en vendant des journaux. Ils avaient passé l’après-midi sur la plage où ils s’étaient baignés en short et tricot de peau. C’est cette année là, qu’ils avaient appris à nager. Steve, bien que plus aventureux, avait eu du mal à appréhender l’eau. Buck avait dû insister pour qu’il le rejoigne. Les jours suivants ce fut lui qui voulu y retourner, il lui avait suffit de quelques heures pour apprendre à nager. Il fallu y retourner bien des fois pour que Steve finisse par se débrouiller aussi….
Buck souriait en repensant au petit Steve qui fronçait les sourcils devant les vagues, lui qui se vantait de n’avoir peur de rien… Buck prenait déjà un malin plaisir à douze ans et demi à le toucher, le bousculer, le tenir contre lui. Steve avait toujours déclenché chez lui le désir, le besoin, c’était comme une dépendance qu’il avait dû combattre toute sa vie… Il était heureux en cet instant, pourtant, il avait peur… Peur qu’un jour son ami se lasse, retourne à des fréquentations plus rationnels, il n’était pas certain de le supporter, pas après tout ça… plus maintenant…
Steve trouva Sam dans la cuisine, celui-ci demanda :
- Comment il va ?
- On lui donne du plasma, ça devrait le remonter…
- Toi, ça va ?
- Moi ? Pourquoi ça n’irait pas ?!
- Je demandais juste… Tu comptes faire quoi ?
- Je vais me balader du côté de Williamsburg, tu m’accompagnes ?
- Tu veux faire du shopping ?
- Faut que j’achète des fringues et surtout des chaussures à Bucky, il est pieds nus…
- Et t’as besoin d’aller dans Brooklyn pour ça ?
- Tu connais des magasins dans le coin, toi ?
- Non, mais y’a pas besoin de descendre jusqu’à Brooklyn…
- C’est un coin que j’aime bien, tu devrais t’en douter, même si ça a pas mal changé en soixante-dix ans. Alors, tu viens ?
- Ok, j’ai rien de particulier à faire, on prend ma voiture ?
- A moins que tu veuilles monter en moto derrière moi !
- Non, sérieusement, j’y tiens pas…
Il eut un sourire malin, il ajouta :
- Je laisse ma place à Buck…
- Ah ! c’est malin ! » Riposta Steve.
Le temps était nuageux mais agréable pour un mois de décembre. Noël approchant, il y avait pas mal de monde dans les rues. Les deux amis arpentèrent les rues toute la matinée. Steve s’y baladait en compagnie de vieux souvenirs. Il avait joué, couru en compagnie de Buck dans ces rues, il s’y était même battu, souvent, trop souvent…
« Je finirai par croire que t’aime t’en prendre plein la tête ! » lui avait dit Bucky, plusieurs fois.
Ils passèrent devant le cinéma. Steve observa la grande devanture vitrée, Sam demanda :
- Il existait déjà ?
- Non, pas celui-là, mais on allait parfois au cinéma avec Bucky, le premier film qu’on a été voir c’était Tarzan l’homme singe en 1932… Il avait quinze ans, il bossait depuis peu, il m’avait invité…
- Je connais ce film…
- Je suppose que tout le monde connaît ce film…
- Oh, maintenant ça commence à dater.
Steve sourit.
- Je date aussi…
- Oui, mais toi, ça ne se voit pas !
- Bucky adorait… A chaque fois qu’un nouveau Tarzan sortait j’y avais droit.
- Ça te dérangeait ?
- Non, j’aimais bien aussi… on avait droit à Maureen O’Sullivan en petite tenue…
- Bah tiens !
Ils s’éloignèrent en riant, puis Sam remarqua :
- Bien que ton Bucky, il mâtait peut-être Johnny Weissmuller !
Steve le regarda bizarrement avant de répondre :
- Il amenait souvent une fille avec nous, parfois deux…
- Ça n’empêche rien !
- T’es chiant !
- Tu devrais lui poser la question.
- Non… Ça ne me regarde pas.
- Il a sûrement toujours préféré les mecs, même si il ne s’en vantait pas !
- Je ne sais pas… Je n’ai jamais regardé un mec de ma vie… et pourtant quand je le regarde lui…
- Ce qui est bizarre avec toi, c’est que ça t’ait pris du jour au lendemain…
- Je l’ai toujours aimé… C’est juste que je ne pensais pas une seconde qu’il pouvait y avoir ça… quand j’ai commencé à y penser… je n’ai plus penser qu’à ça…
Sam l’observa puis lui tapa sur l’épaule.
- On a tous nos faiblesses, je crois que Buck c’est la tienne.
- Il faut que je lui trouve des fringues, on était là pour ça à l’origine…
- Oui, et des chaussures, sinon il va se promener pieds nus, tu connais sa pointure au moins ?
- Pareil que moi…
- Et pour les vêtements ?
- Pareil que moi.
Sam après un petit mouvement de surprise, reconnut :
- Oui, c’est vrai, vous êtes à peu près foutus pareils…
- Quand on s’est retrouvés en 43, il m’a fait remarqué qu’il pouvait me piquer mes fringues et même mes pompes, chose qui aurait, bien entendu, était impossible avant ! »
Vers midi, ils avaient trouvé ce qu’ils cherchaient. Steve avait acheté deux jeans dont un noir. Trois chemises : rouge, verte et bleue avec des dessins divers. Trois tee-shirt noirs, des boxers, des chaussettes. Ainsi qu’une paire de chaussures Timberland beige. En ressortant du magasin, Sam remarqua : « Il avait vraiment besoin de tout ça ?
- Oui, ses fringues étaient pourris… Il mettait toujours le même jean, avec tout ça, il a fini à la poubelle…
- Bon, j’espère qu’il a les mêmes goûts que toi…
- Oui, je pense.
- Décidément, vous êtes fait pour vivre ensemble…
En revenant à la voiture, ils passèrent devant un magasin de jouets, Steve eut un sourire bizarre, il entra. Sam s’étonna en le suivant :
- Tu vas faire quoi là-dedans !?
- Acheter un ours en peluche.
- Quoi ? Quoi ! Un quoi ?!
A la grande surprise de Sam, Steve ressortit avec un ours en peluche marron d’une vingtaine de centimètres avec un ruban rouge autour du cou enveloppé dans un paquet cadeau. Quand ils furent dans la voiture, Sam, tout en conduisant, questionna :
- Tu m’expliques là ?
- Quoi ?
- L’ours ? c’est pour qui ?
- Pour Bucky.
- Là, tu te fous de moi !
- Non… C’est un clin d’œil, un vieux souvenir entre nous.
- Ça, vieux, j’en doute pas. Par contre j’aimerais bien comprendre !
- Une fois que son père l’avait cogné… il devait avoir douze ans. Il m’a demandé si je voulais bien lui donner mon vieil ours en peluche que j’avais abandonné dans un coin depuis longtemps. Je lui ai donné. Il y a quelques jours, quand on était coincés en Sibérie, dans son délire, il me réclamait mon ours en peluche…
- Bizarre…
- Quand il a repris ses esprits, je lui ai fait remarqué. Il m’a avoué qu’il tenait beaucoup à cet ours… Il l’avait appelé Steve… quand il est parti pour le front, il l’avait encore…
Sam secoua la tête avec désespoir :
- Vous êtes vraiment bizarres tous les deux !
Cela fit sourire Steve, les réflexions de Sam finissaient plutôt par l’amuser. Celui-ci reprit la parole pour décider :
- Si t’as encore une heure à m’accorder je t’invite à déjeuner dans un endroit chouette.
- C’est toi qui payes ?
- Oui, j’t’invite ! Je crois que tu t’es assez ruiné comme ça !
Steve approuva.
- Je le crois aussi... »
Il était un peu plus de deux heures lorsque Sam déposa Steve à la base avant de rentrer chez lui. Ce dernier rencontra Pepper qui lui fit savoir que Stark voulait lui parler. Elle le regarda poser ses paquets et remarqua : « Vous faites du shopping, Steve ?!
- On va dire exceptionnellement, oui… Bucky passe son temps à vider mon armoire, je lui ai acheté quelques fringues…
Pepper sourit. Steve se demanda si Tony lui avait parlé d’eux. Elle dit encore :
- Il est dans son atelier…
Il laissa ses paquets sur la table et alla rejoindre Stark. En entrant dans la grande pièce où bossait celui-ci, il constata :
- Vous vous êtes réconcilié avec Pepper ?
- Oui, fit l’autre.
Il était penché sur un prototype, le tournevis à la main. Il se redressa pour continuer :
- D’ailleurs je finis un truc et on part en balade…
- Vous vouliez me parlez ?
- Oui, puisque vous êtes là et que je ne suis pas encore parti…
Comme il s’était remis à bricoler, Steve questionna :
- De quoi il s’agit ?
- De Bucky, répondit l’autre sans relevé la tête.
- Ah ?
Stark posa son tournevis et pris un air sérieux.
- Vous avez remarqué qu’il est dingue de vous ?
Surpris, Steve balbutia :
- Bah oui…
- Gamin, il vous adorait déjà… Vous vous imaginez ça ? Vous étiez petit et chétif et il vous adorait !
- Qu’est ce que le « petit et chétif » vient faire là-dedans ?
- Ça veut dire que ses sentiments pour vous viennent de très loin, quand on est gamin, parfois on aime quelqu’un parce qu’on l’admire, parce qu’on voudrait lui ressembler. Ce n’est pas le cas pour votre copain. Il vous aimait quand vous aviez trente kilos et vingt centimètres de moins. Il n’a jamais cessé de vous aimer jusqu’à ce qu’il finisse entre les mains d’HYDRA. Ils ont fait ce qu’on sait de lui… Mais il l’a dit lui-même, dès qu’il s’est souvenu de vous, ses sentiments sont revenus… Steve… Ce n’est pas un jeu.
- Je ne joue pas Stark ! protesta Steve.
- Je veux bien vous croire… Je sais que vous êtes quelqu’un de bien. Mais ne vous trompez pas surtout. Je peux vous assurer que Bucky ne supportera pas de retomber de là où il est…
- Sur un petit nuage… reconnu Steve.
- Oui, ça m’a frappé ce matin quand je suis rentré dans la chambre… Vous l’embrassiez…
- Oui…
- Il était aux anges. Il vous regardait comme…
Il secoua la tête puis avoua :
- Comme je ne sais pas trop quoi à vrai dire… Je ne pensais pas qu’on pouvais exprimer autant d’amour en un seul regard…
Steve un peu gêné, marmonna :
- C’est très joli ce que vous dîtes là, Tony…
- Oui, bah ça paraît con, mais c’est comme ça. Alors j’espère que vous savez dans quoi vous vous lancez !
- J’ai réfléchis à tous ça… Il a gardé tout ça pour lui pendant plus de dix, sans compter ces dernières années… Je sais à quoi m’en tenir… Si je le laisse tomber, il s’ouvrira de nouveau les veines… Je n’aurais pas la prétention de penser que ce ne serait que à cause de moi, il y a aussi tout ce qu’HYDRA lui a fait faire. Il vit très difficilement avec ça, il a besoin de moi, je m’en rend compte. Si je ne voulais pas me lancer là-dedans, il ne fallait pas que je commence…
- Tout à fait d’accord avec vous. J’espère que vous l’aimez autant qu’il vous aime…
- Je l’aime comme un dingue, je me demande comment je ne m’en suis pas aperçu plus tôt.
- Il a bien caché son jeu, constata Stark, peut-être que s’il s’était dévoilé plus tôt ça aurait changé beaucoup de chose.
- Je pense que mon destin aurait été tout autre et le sien aussi…
Tony rangea rapidement ses affaires.
- J’ai fini avec ça, dit-il, je fais une petite visite à mon malade préféré et je disparaît pendant quelques jours avec Pepper. Vous venez avec moi je suppose ?
- Je vous suis.
Steve récupéra ses sacs en passant, Stark, curieux, demanda :
- C’est quoi tout ça ?
- Des vêtements neufs, des chaussures et une petite surprise.
- J’aurais le droit de voir ce que c’est ?
- Si ça vous amuse. »
Buck n’était plus branché à la perfusion, il dormait. La porte dû le réveiller en se refermant car il se redressa assez brusquement. Steve posa les sacs et vint s’asseoir sur le lit près de lui : « Ce n’est que nous, dit-il, faut pas sursauter comme ça…
- Je faisais un cauchemar…
Steve soupira.
- Ça ne te passera jamais…
- Ça va comment ? Demanda Tony.
- Mieux.
Steve caressa les cheveux ébouriffés par l’oreiller, Stark continua :
- Je viens te dire au revoir, Pepper et moi on part en balade.
Buck sourit.
- Elle n’est plus fâchée ?
- Non…
Stark montra les paquets du menton. Buck questionna :
- C’est quoi tout ça ?
- Demande à Steve.
Celui-ci amena les paquets sur le lit pour lui montrer les vêtements choisis. Bucky admira tout particulièrement les chaussures, le reste étant plutôt banal. Pour finir, Steve sortit le paquet cadeau en disant :
- Ça c’est pour te tenir compagnie quand je ne serais pas là.
L’autre arracha le papier et éclata de rire en voyant l’ours en peluche. Steve ajouta :
- Tu peux l’appeler Steve si tu veux.
- Je ne l’aimerai jamais autant que l’autre, confessa t-il, mais c’est gentil d’y avoir pensé.
- Tu n’auras pas besoin de l’aimer autant que l’autre, dit Steve, je suis là, maintenant…
Il y eut quelques secondes de flottement puis Buck jeta son bras autour du cou de Steve pour se serrer contre lui. Celui-ci caressa les cheveux dans la nuque. Stark s’empara de l’ours en peluche afin de l’observer un instant :
- Hum ! Fit-il, vous avez bien choisi, Steve, il vous ressemble…
Il posa l’animal sur un coin de l’oreiller pour ensuite s’asseoir à gauche de Buck. Il sortit un petit objet rond de sa poche et le colla sur le métal du bras gauche, au niveau du coude.
- Je vais te faire un cadeau utile, moi, dit-il.
Il tourna l’objet circulaire qui vrombit contre le chrome et ajouta :
- Je vais te réparer ça en rien de temps !
Après quelques secondes il ôta l’objet. Buck sourit, son bras fonctionnait de nouveau.
- Alors !? Fit Stark, quel cadeau tu préfères ?
Buck ne répondit pas à la question, il dit seulement :
- Merci, Tony.
Celui-ci constata :
- Ça ne répond pas à ma question mais je m’en contenterai… en tous cas ne profite pas qu’il remarche pour assommer quelqu’un…
Puis regardant Steve, il ajouta :
- Ou peut-être celui-là, ce ne serait pas trop grave…
- Je n’assommerai personne, assura Buck.
- Je sais.
Il ébouriffa les mèches sombres, leur lança un bref salut et sortit. Steve caressa longuement les cheveux de Buck qui lui souriait, il finit par remarquer doucement :
- J’aime quand tu souris…
L’autre n’en sourit que davantage. Steve colla ses lèvres aux siennes…
Combien de temps restèrent-ils, là, à s’embrasser, ni l’un ni l’autre n’aurait su le dire. Il n’y avait plus que le contact de l’autre, sa peau sous les doigts, le fait de le sentir respirer. Quand Steve croisait le regard de Buck, il comprenait parfaitement ce que voulait dire Stark. Il n’avait pas besoin de le dire avec des mots, ses yeux disaient « je t’aime » mille fois mieux que toutes paroles. Steve s’égarait dans ce regard, dans les bras qui le serraient, le retenaient. Il aimait son contact, ses frissons. Il aimait sa nuque chaude sous sa paume, les mèches de ses cheveux, entre ses doigts. Il pensait à toutes ses années où son ami n’avait pensé qu’à ça, en secret. Il songea à tous ces regards croisés, ces regards qui lui hurlaient déjà « je t’aime ». Il n’avait jamais rien compris. Pauvre Bucky ! Comme il avait dû être malheureux, se sentir seul et incompris. Mais comment lui dire ça, Steve n’avait pas les mots, il trouvait seulement les gestes, il se plaisait à le lui faire comprendre en l’enlaçant, l’écrasant contre lui, en couvrant son visage de baiser, en pressant ses lèvres contre les siennes. Il n’était pas certain de pouvoir lui dire « je t’aime », il avait l’impression que ça sonnerait bizarre. Il préférait le montrer que le dire…
On frappa à la porte. Steve embrassa encore deux ou trois fois la bouche adorée puis se leva en disant d’entrer. Ce furent Natasha et Bruce qui apparurent. Buck avait reposé sa tête dans l’oreiller, il regarda les deux visiteurs entrer en restant silencieux, il ne les connaissait que peu, c’étaient plus les amis de Steve que les siens. Natasha vint serrer Steve contre elle, Bruce lui serra la main. La jeune femme dit comme pour s’excuser : « Désolé de ne pas avoir été là…
- Qui t’a prévenue ? Demanda Steve.
- Tony. Je l’ai appelé pour le prévenir qu’on passerait aujourd’hui, il m’a raconté pour Buck… et votre affreux week-end.
Une nouvelle fois, Steve se demanda jusqu’où Tony avait été bavard. Ce fut Bruce qui demanda :
- Il va comment ?
- Comme quelqu’un qui a perdu plus d’un litre de sang…
Buck les suivait des yeux. Natasha fit le tour du lit et prit l’ours qui traînait toujours sur l’oreiller.
- Tiens, fit-elle, il a une bonne tête celui-là.
Steve sourit.
- C’est ce que je me suis dit aussi…
Elle le reposa à sa place, son regard erra sur Buck, celui-ci regarda ailleurs. Ce fut Bruce qui reprit la parole, il expliqua :
- J’ai parlé avec le Dr Mcdee en arrivant…
Il laissa son regard errer par la fenêtre avant de reprendre :
- Il me disait que Buck était mourant quand ils vous ont retrouvés. Il avait perdu plus d’un litre et demi de sang. Ça fait la seconde fois que ça arrive… Il m’a fait remarquer qu’il ne retrouverait peut-être jamais toutes ses facultés d’avant…
Steve croisa le regard de son ami. Ce fut lui qui demanda :
- Vous voulez dire quoi par là ?
- La force et la résistance exceptionnelle, mis à part son bras gauche, il retrouvera certainement les facultés qu’il avait avant HYDRA…
Steve regarda de nouveau Buck. Ce fut lui, cette fois, qui déclara :
- Je m’en fiche… je déteste ce qu’HYDRA à fait de moi.
Steve eut un petit sourire qui disait : « Je reconnais bien là mon Bucky. » Pourtant, il constata tout haut :
- Il te faudra quand même un temps de réadaptation… J’imagine très bien ce que ça me ferait si je devais un jour refaire cinquante kilos tout mouillé…
- De toute façon, remarqua Bucky, là, tel que je suis, je ne serais pas capable d’écraser une mouche. Alors ça pourra aller qu’en s’arrangeant, non ?
- Oui, c’est certain… reconnu Steve avant de poursuivre, et toi tu n’as jamais été une demi-portion de toute manière…
Buck fronça les sourcils :
- Tu n’étais pas une demi-portion ! Tu étais un type chouette et courageux !
Steve se redressa, flatté :
- Merci, dit-il, un grand sourire aux lèvres.
Natasha les observa, ils avaient l’air plus complices que jamais. Elle se demandait ce qu’il était de leurs derniers petits problèmes. Elle et Bruce ne les avaient pas revus depuis plusieurs mois. Elle remarqua :
- C’est fou, mais j’ai beaucoup de mal à t’imaginer, Steve, avec les muscles et les centimètres en moins…
- J’ai vécu pendant 25 ans dans la peau d’un gringalet. Je m’y sentais horriblement piégé…
Buck constata :
- Si tu n’avais pas autant cherché la bagarre, ça aurait peut-être été moins un problème.
- Je ne cherchais pas la bagarre, c’est elle qui me trouvait…
Buck rit. Natasha observa :
- Voilà une belle excuse. Avoue, Steve, que t’as toujours aimé la bagarre !
Steve soupira.
- Oui, un peu je l’avoue…
Buck reprit :
- Combien de fois, je t’ai dis « Viens ! Allons-nous en ! » et toi, rien à faire, il fallait que tu y ailles, quitte à t’en prendre plein la tête !
- On ne se refait pas… avoua Steve en haussant les épaules.
Un peu étonné, Bruce demanda à Buck :
- Vous n’étiez pas bagarreur, vous ?
Buck laissa Steve répondre :
- Lui ? Non. Quand il pouvait l’éviter, il s’empressait de tourner les talons. Il était plutôt pacifique. Par contre, mieux valait éviter de le mettre vraiment en colère, ça pouvait faire mal…
Ce fut Buck qui continua :
- C’était pas facile d’avoir la paix avec toi. Chaque fois je me disais « tant pis pour lui, qu’il se débrouille ! », mais je ne pouvais quand même pas te laisser te faire casser la tête par de grands abrutis de première !
- Tu t’en ai pris des rossées à cause de moi, s’excusa presque Steve.
- Oh… j’étais habitué, une de plus, une de moins, j’en ai tellement pris dans ma vie.
Steve eut envie de le serrer dans ses bras. Il s’en voulait encore. Il s’était fait cogner par son père jusqu’à l’âge de quinze et là où il aurait pu être tranquille, il se prenait des trempes à cause de lui. Buck ajouta, comme s’il devinait les pensées de Steve :
- On rigolait bien quand même…
Steve se souvint :
- J’ai bien cru que tu allais y rester, un jour…
Buck toucha ses cheveux aux dessus de l’oreille droite en disant :
- Ma tête s’en souvient encore…
Curieuse, Natasha questionna :
- Il s’est passé quoi ?
Steve raconta.
- Deux grands mecs m’avaient chopé en sortant de chez moi. Je ne sais plus ce qu’ils me reprochaient… J’avais dû leur manquer de respect mais comme j’étais avec Bucky ils avaient attendus pour se retrouver seul avec moi. Il m’ont traîné dans la ruelle pour me cogner. Comme toujours je me suis défendu comme j’ai pu. Buck qui venait me rejoindre s’est empressé de venir me prêter main forte…
Celui-ci l’interrompit pour expliquer :
- Je sortais de chez moi quand j’ai vu ces deux brutes te traîner dans la ruelle…
- Heureusement que je t’avais, reconnu Steve, ils m’ont lâché quand ils t’ont vu. Tu leur as botté les fesses… ils se sont enfuit mais l’un d’eux a ramassé un caillou gros comme mon poing. J’ai crié pour que tu t’écartes mais tu l’as pris de plein fouet. Tu es tombé comme une masse. L’autre ses tiré, évidemment… J’ai eu la peur de ma vie… »
Steve ne parlait plus mais il se revoyait, relevant son ami sur ses genoux. Il avait du sang plein les cheveux, ça coulait sur son pantalon. Il s’apprêtait à hurler « au secours » lorsque Bucky avait rouvert les yeux. Il l’avait fixé avec ce regard très doux qu’il avait parfois et avait dit : « Ça va Steve, je vais bien… » Il était horriblement sonné, il était beau, il le fixait en souriant doucement. Et s’il l’avait embrassé à ce moment là, qu’aurait-il fait ?…
Ce fut la voix de Natasha qui le sortit de ses pensées : « Vous l’avez retrouvé ce type ?
- Oui, répondit Steve, Buck a eu l’occasion de se faire justice.
- Oh c’est toi ! Protesta Bucky, moi je m’en fichais de ce type !
- Il avait failli te tuer…
- Oui, oh, tu sais j’avais la tête dure. Mon père m’a plus d’une fois balancé en bas le l’escalier, je ne suis pas mort pour ça !
- Bucky… reprocha doucement Steve.
Ce fut Bruce qui changea de sujet.
- Natasha et moi on va passer un peu de temps ici. Je dois attendre que Tony revienne… Celui-là, il faut qu’il s’en aille au moment où j’arrive…
Ils discutèrent pendant un moment de tout autre chose puis Natasha et Bruce se retirèrent. Steve revint s’asseoir sur le lit. Il glissa ses doigts dans les cheveux de son ami, au-dessus de l’oreille droite et remarqua :
- On sens encore la cicatrice…
- On avait quel âge ?
- Une vingtaine d’années… t’as cru que j’étais mort ?
- Quand j’y repense, ça me fait froid dans le dos, il y avait du sang partout…
Buck rit. Il constata :
- Tu sais, le cuir chevelu ça saigne toujours beaucoup…
- Oui, mais quand même… tu étais drôlement sonné…
- Oui… J’étais content…
Steve sursauta :
- Content ? Pourquoi t’étais content ?!
- Parce que tu m’avais pris contre toi…
- T’étais impossible…
- J’ai presque cru que tu allais m’embrasser.
- Si seulement j’en avais eu l’idée… j’aurais pu…
- J’aurai bien aimé… Mais je savais que tu ne le ferais pas. Steve Rogers n’était pas ce genre de mec…
- Quel genre de mec tu crois que j’étais ?
- Un type trop bien pour tomber dans ce genre de délires…
Steve caressait toujours les cheveux.
- Tu es resté fidèle à ton délire, Bucky. Ce qui en fait une belle histoire, pas un délire. Et franchement, si je ne l’ai pas fait à l’époque, je suis heureux aujourd’hui de m’y laisser entraîner…
- C’est vrai ça ?
- Oh oui…
Ce fut lui qui s’allongea contre Buck pour venir poser sa tête au creux de son épaule. Celui-ci croisa ses bras autour de son ami. Steve reprit :
- Ça ne me fait rien que tu redeviennes le Bucky Barnes d’avant HYDRA, c’est ce type que j’apprécie…
Comme Steve avait posé sa main au milieu du torse de Buck, il sentit le cœur battre plus fort. Il caressa la poitrine à travers le tee-shirt. Les doigts de son compagnon caressèrent ses cheveux. Steve avoua :
- J’ai envie de faire l’amour avec toi…
Sous le tee-shirt le cœur tapa plus fort. Buck murmura :
- Moi aussi…
- Ça me fait bizarre de te dire ça… j’ai l’impression d’être un peu paumé…
- Y’a rien qui presse prend ton temps…
- J’ai pas vraiment envie de prendre mon temps…
- Ça m’arrange, moi, quand tu veux…
Cela fit sourire Steve, il déposa un baiser sur le tee-shirt en disant :
- Je t’arracherais bien ton pyjama… Ça me fait bouillir le sang rien que d’y penser…
- Si tu savais l’effet que ça me fait…
Amusé, Steve reconnu :
- Je devine très bien. C’est pour ça que j’essaie de me tenir tranquille. Je ne me sens pas près pour ça en pareil lieu…
- Moi non plus…
Buck laissait errer ses doigts dans les cheveux de l’homme couché sur son épaule. Steve descendit sa main sur le ventre, sentit l’épais pansement sous sa paume.
- Tu as mal ? Demanda t-il.
- Non, si je reste tranquille ça va.
Steve se rendit compte qu’il avait appuyé sa tête sur l’épaule blessée, il se redressa pour questionner :
- Je ne te fais pas mal avec ma tête ?
Buck appuya sur la tête pour la remette à sa place.
- Mais non, idiot, je ne suis pas en sucre ! »
Steve reprit sa position. Ses doigts descendirent plus bas, sous le nombril. Il devinait la peau chaude et douce sous le coton du pyjama. Il s’attarda là, parce que c’était agréable et qu’il n’avait pas l’intention de descendre plus bas pour l’instant. Buck ferma les yeux, à ce moment là, lui aussi aurait bien arraché vêtements, pyjama pour sentir sa peau nue contre la sienne. Steve finit par remarquer : « J’en ai envie et, en même temps, faire l’amour avec toi ça me stresse…
- Parce que je suis un mec ?
- Oui… et aussi parce que c’est toi… j’ai peur de ne pas être à la hauteur…
- T’es bête… Tu seras toujours suffisamment à la hauteur en ce qui me concerne. Le seul fait que tu promènes ta main sous mon nombril me fait de l’effet, tu dois t’en rendre compte ?
Steve sourit fit descendre rapidement sa main un peu plus bas puis l’ôta en riant :
- Oui… je vois, je vais remettre mes mains un peu plus haut sur ta petite personne…
- Ça vaut mieux, sinon je devrais trouver un autre pyjama…
Steve apprécia l’idée. Qu’il lui fasse tant d’effet l’excitait énormément. Il se sentait lui aussi à l’étroit dans son pantalon. Il eut envie de passer sa main sous le tee-shirt, il hésita et renonça c’était trop existant. Il se contenta de faire glisser ses doigts sur le tee-shirt pour caresser la pointe des seins qui durcissait rapidement à ce contact même à travers le tissus. Steve s’y attardait avec bonheur, le cœur battait pas loin, il était content de penser qu’il ne battait que pour lui. Buck dit doucement :
- Et si quelqu’un rentrait, là, sans frapper ?
- Je m’en fiche…
- Menteur ! A chaque fois que quelqu’un est entré t’as fait un bond loin de moi !
- Je m’en fiche…
- Je suis certain que si quelqu’un entrait à l’instant, tu te retrouverais debout en une seconde !
- Debout, non… Mais j’aurais la décence de m’asseoir… tu ne crois pas que ça ferait mauvais effet si je restais couché contre toi ?
- Je ne sais pas…
Steve lui pinça le bout du sein.
- Aïe !
- Douillet !
- Abruti…
- Avoue que ça te gênerait aussi ?
- Oui, Steve, évidemment… Tu resterais assis sur le lit ?
- Oui.
- Sûr ?
- Certain, t’en auras la preuve tôt ou tard, la journée ne va pas se terminer sans que personne ne vienne.
Buck le serra en remarquant :
- Le plus tard possible, je veux te garder là.
- Je suis bien là, contre toi…
- Je t’aime, Steve.
Celui-ci embrassa la poitrine par-dessus le tee-shirt.
- Moi aussi, Bucky... » avoua t-il malgré l’impression bizarre que cela lui procurait.


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