Chapitre 16 : Réveillon chez Peter.
Le lendemain, ils passèrent la journée au lit. Dehors, il pleuvait, ils étaient si bien, l’un contre l’autre sous la couette. Ils ne virent pas les heures défilées, ils dormirent en pleine après-midi et, quand ils se réveillèrent, ils se rendirent compte qu’il était temps qu’ils se préparent pour aller chez Peter dans le Queen passer le réveillon de Noël. Buck allait un peu mieux, il avait passé la journée sans avoir à avaler de calmant, il tenait à peu près sur ses jambes. Ils prirent le pick-up que Tony avait laissé au garage. Il pleuvait toujours, dans la voiture, Buck remarqua : « Pas de neige pour Noël… - Ça te rend triste ? - Non, c’est le plus beau Noël de toute ma vie… Steve lui pinça la joue. - Ton père te cognait dessus pour Noël, c’était le seul cadeau que tu pouvais espérer… - Toi, tu me faisais toujours un cadeau… - Ma mère m’aidait, on voulait te faire plaisir. - Vous y parveniez très bien… je n’avais que vous… Cette fois, Steve caressa les cheveux, Buck lui sourit. - Tu es beau quand tu souris… fit Steve. Ils descendirent jusqu’à Manhattan par l’autoroute, longèrent les berges de l’Hudson avant de rejoindre le pont de Brooklyn. Bucky remarqua : - Tu n’étais pas obligé de passer par là pour aller dans le Queen… - Non, mais j’avais envie de passer par là, ensuite par Williamsburg… - Ça te rappelle des souvenirs… - Oui… Notre rue n’a pas changée tant que ça… - Je sais, j’y suis passé, pour voir… - On va remonter par Greenpoint et prendre le Kościuszko pont. - Je ne suis pas aller par là… - Tu vas voir le nouveau pont… - Je préférais le pont tournant... - T’imagine le bordel, s’il était encore là ! Buck rit : - Bonjour les bouchons ! Ils reconnurent leur quartier, les hautes maisons de briques, les ruelles étroites. Ils remontèrent ensuite par Greenpoint longèrent les jolie façades près de McGolrick Park. Puis rejoignirent le pont à haubans qui menait dans le Queen. Buck reconnu qu’il était beau, plus beau que l’ancien pont à treillis, mais, toutefois, rien ne remplaçait dans ses souvenirs le vieux pont tournant de l’avenue Mekeer. - Il faut reconnaître qu’il avait un nom plus simple à prononcer ! Admit Steve. - Le pont à treillis me rappelle de mauvais souvenirs, le pont tournant, des bons… - Même quand t’as failli te noyer ? - Mon petit Steve m’a sauver. - Je t’ai peut-être sauvé aussi sur le pont en treillis, en 39… - Peut-être… c’était dure. J’étais mal cette année là… Avec les filles ça n’allait pas toujours comme j’aurais voulu… j’étais mal dans ma peau… - Mon Bucky avait des défaillances ? Demanda gentiment Steve. - Oui, fréquemment… - Ça s’est arrangé, après ? - Plus ou moins… j’ai grandi, j’ai privilégié les sorties avec les filles, ça finissait de moins en moins souvent au lit… ça valait mieux… - Je ne savais pas, ça… - Je ne m’en vantais pas, les filles adoraient : je les sortais de leur quotidien, ça remplaçait mes trop fréquentes pannes… - Dis, Bucky ?… - Oui ? - Pourquoi t’aimais autant le gringalet que j’étais ? j’étais loin de ressembler à Johnny Weissmuller ! - C’était toi, c’est tout… Je t’aimais… J’éprouvais du désir quand tu étais là, j’y pouvais rien… - Si j’avais voulu… Il se tut, Buck sourit : - Si t’avais voulu, j’aurais fermé les yeux comme hier soir et t’aurais laissé faire tous ce que t’aurais voulu… - Bucky… Celui-ci rougit sous le regard de Steve, ses yeux s’égarèrent sur les façades éclairées des immeubles de briques à deux étages. Il murmura : - J’ai toujours fait tout ce que t’as voulu… Steve laissa ses doigts glisser sur une oreille. - Je sais, j’étais pas toujours facile à vivre… J’avais un sale caractère… - Oh… je ne devais pas toujours être drôle moi non plus. - Ma mère, quand t’étais gamin, elle disait que t’étais un ange… - Les femmes… - T’es mon ange, Bucky. Buck dû apprécier, il sourit largement. Steve avait dit ça avec conviction, sans rire. D’ailleurs, il ajouta : - Et je t’aime. Il stoppa le véhicule, tira le frein à main et, profitant que l’endroit était suffisamment sombre, il se pencha pour l’embrasser en disant encore : - On est arrivé… C’est bien pour faire plaisir à Peter… Car je t’assure que je préférerais être au lit avec toi… Cette fois, ce fut Buck qui se rengorgea, il était content que Steve apprécie autant sa compagnie et si peu celle des autres. Le petit garçon de Brooklyn était toujours là, adorateur et exclusif… Bucky offrit le bouquet acheté un peu plus tôt à Manhattan à May. Elle rougit jusqu’aux oreilles en marmonnant qu’il ne fallait pas et s’enfuit dans sa cuisine. Peter était très fier de son coup. Les deux copines, des femmes d’une petite quarantaine d’années n’avaient pas assez de leurs deux yeux pour admirer les deux invités extraordinaires de leur amie. Ils faut reconnaître que Steve et Bucky sans avoir fait de frais de toilette particuliers était beaux. Il portait tout deux un jean bleu, neuf pour Buck, un peu plus délavé pour Steve. Une chemise ouverte sur un tee-shirt noir : rouge pour Steve, verte foncée pour Buck. Celui-ci avait mis ses Timberland beiges toutes neuves et son compagnon avait les mêmes, mais beaucoup moins neuves. Buck avait coiffé ses cheveux un peu longs en arrière mais quelques mèches rebelles retombaient sur son front. Steve ne s’était pas rasé et les prémices d’une barbe plus sombre que ses cheveux lui donnait ce charme viril, que Buck lui avait dit apprécier. Peter les avait débarrassé de leur blouson. Celui de Buck était vieux, d’un daim marron râpé. Steve sourit en pensant qu’il serait beau avec le blouson qu’il lui offrirait bientôt. Les deux hommes étaient assis l’un en face de l’autre. Steve avait May à sa droite, Buck l’une des amies qui se nommait Tania. Peter était en bout de table en face de Molly. Le dîner fut délicieux, May était une excellente cuisinière. Peter, à lui seul, s’occupa de la conversation. En une soirée, il en raconta plus à sa tante qu’il ne l’avait fait en trois ans. Elle, peu bavarde, n’en revenait toujours pas d’être assise aux côtés de Captain América. Elle savait à présent qui était le Steve de Brooklyn qui avait poché l’œil de son neveux. Elle lui fit les gros yeux en remarquant : « Vous n’avez pas honte de frapper un adolescent ! Il répondit pour sa défense : - D’abord, je ne savais pas quel âge il avait, ensuite, j’avoue que pour un ados, il se défendait plutôt bien… - Oui ! Fit Peter, je lui en ai mis plein la tête ! Et montrant Buck, il ajouta : - Et à celui-là aussi. » Buck ne dit rien, cette bagarre, il s’en serrait bien passée, comme de beaucoup d’autres d’ailleurs. Son regard bleu se posa sur Steve, il lui sourit doucement . Celui-ci tendit son pied sous la table pour coller sa chaussure à celle de son compagnon. Cela l’amusait : qui, à ce moment là autour d’eux, aurait pu s’imaginer qu’ils se faisaient du pied sous la table ? Le repas se termina par un gros gâteau au chocolat auquel Buck fit honneur davantage qu’à tous le reste. Steve caressa la cheville du bout de son pied et lui fit un clin d'oeil discret qui voulait dire : « Gourmand ! » Pour finir il eurent droit à du champagne. Steve en avait déjà but une ou deux fois, pour Buck ce fut une première. Il resta dubitatif, Steve lui demanda : « Tu n’aimes pas ? - C’est bizarre… avoua l’autre. May s’étonna : - Il n’en a jamais bu ? - Non, fit Buck, j’en n’ai pas eu l’occasion… Peter fit les gros yeux à sa tante. - May ! Voyons ! Je ne pense pas qu’en Sibérie on lui donnait du Champagne ! - Il aurait pu en boire avant ! - Ce n’était pas dans mes moyens à l’époque, expliqua Buck. - Et vous Steve ? Demanda May, à quel occasion en avez-vous bu ? - Une soirée, chez Stark… - Moi ! Remarqua Peter, j’ai le droit d’en boire depuis l’âge de quinze ans ! Autorisation de tante May ! Mais à petites doses ! May sourit. - Allez ! Tu auras bientôt dix-huit ans, tu pourras avoir un verre plein. Peter embrassa sa tante. - Je t’adore ! Il se leva pour mettre de la musique. - Je danse un slow avec toi ! Il saisit sa tante qui riait et ils dansèrent au milieu du salon. Steve glissa le dessus de son pied sur le mollet de Buck. Celui-ci le fixa, un sourire au coin des lèvres. Peter leur fit remarquer : - Dîtes donc les gars ! Il faut inviter ces dames ! » Ni l’un ni l’autre en avait envie. Pourtant, il était difficile de refuser. Steve fut le premier à se lever, il hésita, puis tendit la main à Tania, elle était brune, Molly était rousse, Buck avait toujours aimé les rouquines. Ce dernier se sentit obligé de faire comme son compagnon. Ils tournèrent au milieu du salon, Peter était ravi, eux, moins. Finalement, celui-ci poussa sa tante dans les bras de Steve, récupéra Tania et se mit à faire le fou avec cette dernière qui, il est vrai, était plutôt une marrante. Molly, plus calme, se rendit très vite compte que Buck pensait à autre chose. Elle le remercia et tous deux allèrent se rasseoir. En s’asseyant, Buck fit la grimace et posa sa main droite sur sa blessure au ventre. May s’en aperçut, elle fit remarquer à Steve : « Votre ami n’est pas bien, je crois… Il rejoignit son compagnon, posa une main sur son épaule et questionna : - Tu veux qu’on rentre ? - Je ne voudrais pas avoir l’air grossier… - Tu as mal ? - Ça tire, mais rien d’insupportable… May qui avait écouté dit gentiment : - C’est déjà très gentil d’être venu… Rentrez, ça vaut mieux, vous avez pas mal de route à faire, il est déjà tard… Steve serra l’épaule entre ses doigts. - Viens, Buck. Peter cessa de tournoyer avec Tania accrochée à son cou. Il les rejoignit en remarquant : - C’est dommage, on commençait juste à s’amuser ! - Toi, tu t’amuses, fit sa tante, Buck beaucoup moins, il est pâle, n’oublie pas qu’il était encore sur un lit d’hôpital hier ! - C’est vrai… reconnut le jeune homme, c’est chouette d’être venu… - On a passé une très bonne soirée, remercia Steve en enfilant son blouson. Il tendit le sien à Buck en s’inquiétant : - Ça va toi ? - Oui… te tracasse pas… Ils saluèrent, remercièrent encore une fois, la porte se referma sur eux. Peter se précipita sur les cadeaux au pied du sapin en constatant : - Il est minuit passé ! Je peux en ouvrir un !? - Non ! Défendit May, demain ! - Oh ! t’es pas drôle ! Moi, je t’ai fait un beau cadeau ce soir ! - Quel cadeau ? - Je t’ai fait danser avec Captain América ! May rit bizarrement. - Quoi !? s’indigna Peter, c’était pas un beau cadeau ?! - Oui, Peter, c’était très plaisant de danser avec lui… Mais lui, avait les idées ailleurs… - Ah ? Il préférait Tania ? - Non, fit celle-ci, de moi aussi il s’en fichait… - Pourquoi vous dîtes ça avec cet air là ? s’impatienta Peter. Molly ne semblait pas comprendre, elle non plus. May tapota l’épaule de Peter, elle dit doucement : - Ils se sont fait du pied sous la table toute la soirée… - Qui ? s’étonna le jeune homme. Ce fut Tania qui expliqua : - Tes deux amis… j’ai fait tomber ma serviette, ils n’ont pas vu que je la ramassais… - C’est ridicule ! Bougonna Peter, tu te fais des idées ! - Non, assura May, elle m’en a parlé dans la cuisine, j’ai regardé de loin, discrètement, ils n’ont pas arrêté… Le jeune homme observa les deux femmes bizarrement. - N’importe quoi ! Vous me faites marcher ! - Et non ! Répondit sa tante, ils ont l’air très, très proches tous les deux… Tania remarqua, histoire de détendre l’atmosphère : - Je les trouve mignons… Peter n’avait pas l’air d’accord du tout. Il lança : - Je ne vous crois pas ! Vous racontez n’importe quoi ! May lui sourit gentiment, histoire d’apaiser son neveu, elle reconnut : - Tu as raison, on se trompe peut-être… - Sûrement ! Il ramassa un des colis qui portait son nom et demanda : - Je peux ? - Mais oui, mais seulement celui-là... » Steve prit le chemin le plus rapide pour rentrer. Bucky se tenait le ventre, il était pâle. Ils demeurèrent un long moment silencieux, ce fut lui qui finit par rompre le silence afin de rassurer son compagnon : « Ça va, Steve, je vais bien, j’ai juste besoin de m’allonger, ne fais pas cette tête là… - Tu es tout pâle… Buck haussa les épaules. - Je ne suis pas encore au top de ma forme ! Couché, dans tes bras, je retrouverai vite des couleurs, promis. Steve apprécia, il sourit : - Là, tu m’intéresses… Il hésita avant de reprendre : - Toutefois, il vaudrait mieux que je te laisse dormir. - J’ai pas envie de dormir. Steve leva un sourcil. - Tu n’es pas très raisonnable ! - Non, et je n’ai pas envie de l’être, on dormira après… - Après… répéta l’autre en lui jetant un coup d’œil plein de convoitise. - Oui, après, confirma Buck. - T’es désirs sont des ordres... Ils étaient sur l’autoroute. Buck appuya sa tête au montant de la portière, il ferma les yeux, plus fatigué qu’il ne voulait l’admettre. Steve mit de la musique en disant doucement : - On a une petite heure de route, repose-toi un peu… - Oui… je crois que j’ai trop mangé… - Moi aussi, Tante May est une redoutable cuisinière… » Il tendit le bras et caressa doucement, du dos de la main, la joue déjà un peu râpeuse. Buck sourit sans rouvrir les yeux…
Dernière édition par stucky76 le 27 Mai 2019 20:15, édité 1 fois.
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