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 Sujet du message: History - Alexandre/Hephaistion
MessagePosté: 22 Déc 2005 18:46 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 12 Déc 2005 20:01
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Localisation: jamais très loin
...wala, le début d'une fic entre Alexandre et Hephaistion ^^
je viens juste de voir que quelqu'un avait déja eu la même idée que moi...bon, vais essayer de pas faire exactement comme elle !
bon sinon j'espère que c'est pas trop violent pour un premier chapitre( y'a t-il un sadique dans le coin ^^ ), je vous rassure ça se calmera après, si je la continue...
bon dîtes mwa sincerely ce que vous en pensez
( soyez indulgents plize, ze débute !)

***

Hephaistion était assis sur son lit, et lisait, comme il adorait le faire pendant les très longues nuits d’hiver. Et depuis plusieurs années, il avait pris l’habitude de ne plus lire seul.
Chaque soir ou presque, Alexandre se joignait à lui, et, leurs deux corps serrés l’un contre l’autre pour combattre le froid mordant, ils partageaient la lueur d’une bougie.
Hephaistion raffolait de ses moments, où il avait l’impression que lui et Alexandre étaient inséparables, délicieusement prisonniers de leur bulle de douceur. Le prince était fasciné par les épopées d’Homère, ses destins tragiques mais surtout les exploits de ces héros qui, Hephaistion le savait depuis longtemps, alimentaient ses rêves de gloire éternelle.
Pendant ces soirées Hephaistion souhaitait que le temps s’arrête, qu’il puisse rester blotti à jamais contre a chaleur d’Alexandre, perdu dans la contemplation de ces grands yeux noirs absorbés par la lecture. Lorsqu’elle s’achevait, Alexandre se montrait doux et attentionné, faisant part à son ami avec enthousiasme de ses projets fabuleux, et Hephaistion sentait son cœur fondre devant ce beau visage rouge d’excitation.
Il savait qu’Alexandre n’accordait ces moments d’intimité à personne d’autre.
Les exploits dont rêvait Alexandre semblaient toujours insurmontables. Pourtant, en de tels moments, Hephaistion ne doutait pas qu’il les accomplirait un jour.
Mais cette nuit Hephaistion doutait qu’Alexandre vienne le rejoindre.
Depuis le remariage de Philippe avec la jeune Eurydice trois jours plus tôt , la reine Olympias retenait son fils dans sa chambre jusqu’à tard dans la nuit pour lui faire part de toute la haine qu’elle vouait à son mari. Hephaistion ne pouvait que se résigner et espérer que cette situation qui le privait de ses délicieux moments de bonheur ne s’éterniserait pas.
L’âtre flamboyant teignait la chambre d’orange et de pourpre, dégageant une intense sensation de chaleur.
La chambre était étouffante. Hephaistion fit glisser la couverture en laine qui couvrait ses épaules finement musclées. Ses yeux bleus détaillèrent un instant les multiples dorures de la pièce à demi plongée dans la pénombre.
Alexandre avait dit un soir que ce regard azur évoquait les mers orientales qu’il voulait traverser, lorsqu’il aurait des bateaux capables de l’emmener au bout du monde et au delà. Hephaistion avait senti son cœur se serrer, la joie et la tristesse l’envahir en même temps. Ce désir brûlant de conquêtes l’effrayait parfois. Ne risquait-il pas de s’éloigner à jamais de lui ?
Mais Alexandre lui avait depuis longtemps promis de l’emmener partout où cette soif de gloire le mènerait.
Soudain, il entendit la porte de la chambre grincer discrètement puis s’ouvrir. Son cœur bondit. Alexandre aurait-il réussit à échapper a sa mère ?
Tournant le dos à la porte, voluptueusement allongé sur le lit, il fit comme s’il n’avait rien entendu. Il attendit, le cœur emballé, de sentir comme il en avait l’habitude, les deux bras d ‘Alexandre entourer tendrement son torse, et la tête blonde se pencher pour voir quel livre il avait choisi.
Il sentit le poids d’un corps monter sur le lit. Souriant, il décida enfin de se retourner, rejetant ses longs cheveux bruns en arrière.
« Elle t’a enfin relâchée, Alex… »
Son sourire se figea, les mots moururent dans sa bouche.
Il avait reconnu le roi Philippe. A genoux devant lui, la barbe hirsute, une lueur effrayante dans son unique œil, sa longue tunique maculée de taches de vin, il était complètement ivre.
« Mon roi ? Mais que… »
Il n’eut pas le temps de finir, les bras durs de Philippe le plaquèrent violemment sur le lit. Le souffle coupé, il n’eut pas le réflexe de se défendre, et le roi l’immobilisa en plaquant son corps sur le sien. Stupéfait, Hephaistion essaya de le raisonner.
« Quoi…mais qu’est-ce que vous faites ? Arrêtez … »
Le visage a quelques centimètres du sien, une lueur bestiale dans les yeux, Philippe répondit, d’une voix empâtée par l’alcool :
« Tiens-toi tranquille maintenant, où je te promets que tu souffrira encore plus ! »
Hephaistion sentait son haleine lourde et les mains fortes qui meurtrissaient ses poignets. Il ne voulait pas croire ce qui se passait, même s’il voyait de plus en plus ce que voulait le roi.
Il le fixa durement, puis plaqua brutalement sa bouche contre les fines lèvres d’Hephaistion. Sa langue glissa tel un serpent, et explora le moindre recoin de la bouche du jeune homme. Ce dernier n’osa pas bouger, tétanisé par la peur. Il sentit un goût âpre l’envahir, lui donnant la nausée. Il n’osa pas le mordre, lui faire mal. C’était le roi. Ses yeux s’emplirent de larmes tandis que la honte et la panique l’assaillaient. C’était impossible, tout ça ne pouvait être qu’un mauvais rêve…
Le morceau de chair s’agitait violemment dans sa bouche. Il gémit. Philippe se redressa quelque peu, le regarda :
« Je me suis toujours demandé pourquoi mon fils se plaisait en compagnie de garçons tels que toi. Maintenant je comprends. »
Il se pencha sur le visage défait par la terreur d’Hephaistion :
« Si tu crie, si tu bouge, si tu tente quoi que ce soit, je te jure que tu ne reverras jamais Alexandre. Il souffrira alors autant que toi, sinon plus »
Hephaistion étouffa un cri d’angoisse, et le rire gras du roi s’éleva dans la chambre :
« Mon fils a vraiment bon goût … »
Il plongea vers le cou d’Hephaistion, le lécha, le mordit rudement. Le garçon cria, paniqué. La main de Philippe s’abattit sur son menton et le maintint.
« Tu n’as vraiment pas intérêt, Hephaistion. »
La main descendit, et déchira d’un mouvement brusque la fine tunique du jeune homme, le laissant nu sous le regard embrumé de Philippe.
Un mauvais rêve…rien d’autre…quelqu’un allait arriver, quelqu’un allait les entendre, il arrêterait…
Hephaistion ne parvenait plus à penser, égaré, confondu par la terreur pure qui se répandait en lui. Tout son corps tremblait, recouvert d’une sueur glacé, immobilisé par celui, dur et imposant du roi. Les mains de l’homme se promenaient sur sa poitrine telles deux répugnantes araignées de chair. Hephaistion voulut crier, se dégager, constatant une nouvelle fois qu ‘il était totalement impuissant, totalement livré à cet homme…le père d’Alexandre. Le roi qu’il avait toujours considéré avec respect…Alexandre…il allait venir, empêcherait son père de continuer…Alexandre ne supporterait pas ça…
Son corps ne lui obéissait plus, ne lui répondait plus.
Il sentit avec horreur le sexe du roi, dur et insistant, au niveau de sa cuisse. Philippe grogna, se redressa, et écarta brutalement les jambes du garçon. Hephaistion pleurait, et parvint à gémir :
« Non…je vous en prie… ».
Sa voix secouée de sanglots n’attira pas l’attention du roi, qui se positionna entre ses cuisses. Ses doigts avides cherchèrent un instant l’entrée étroite d’Hephaistion. Puis, d’un coup de rein sauvage, il le pénétra, s’enfonçant profondément en lui.
Hephaistion se cambra violemment, le souffle coupé, les yeux écarquillés par la douleur, la bouche ouverte sur un cri qui mourût dans sa gorge. La chambre ne fut plus qu’un mélange de couleurs chaudes et violentes. Le son de sa respiration saccadée emplit ses oreilles. Un goût de sang envahit sa bouche, tandis que la souffrance et le dégoût le submergeaient.
Le roi se retira quelque peu, puis replongea en lui, ses mains plantées dans les cuisses meurtries du garçon, savourant l’étroitesse de l’anneau de chair autour de son membre.
Hephaistion suffoquait, aveuglé par ses larmes, tout son corps tendu à l’extrême, les mains douloureusement crispées sur les couvertures froissées du lit. Il voulu hurler un nom, quelqu’un, quelque chose…n’importe quoi pourvu que tout cesse. Qu’on le laisse, vivant ou mort, mais que la douleur cesse…
Philippe fit quelques vas et viens maladroits et brutaux en lui, lui arrachant à chaque fois des gémissements de souffrance, puis se libéra, trop ivre pour faire durer plus longtemps son plaisir.
Il s’affala un instant sur le corps tremblant d’Hephaistion, grogna de bien-être, puis se retira de lui sans délicatesse, le faisant frissonner de douleur.
Il s’assit à ses cotés et le regarda un instant, satisfait.
Le jeune homme pleurait toujours, n’osant pas bouger, ses yeux bleus grands ouverts. La souffrance refluait lentement. Il fixait le plafond sans le voir, assailli de dégoût, pris par l’envie de vomir.
Souillé, sali, marqué. Jamais il ne pourrait l’oublier.
Son esprit errait, abattu, proche de l’inconscience.
Il entendit la voix rauque de Philippe comme venue d’un songe :
« Par Zeus, tu es délicieux Hephaistion. Mais sincèrement, je n’aurai jamais pensé que tu n’avais pas encore fais ça avec Alexandre, mon mignon ! »
Au nom d’Alexandre, Hephaistion frémit. Comment pourrait-il jamais regarder son ami en face désormais ?
Son regard de désespoir se posa sur le roi, qui ne vit pas son chagrin, et continua en se penchant sur son visage :
« Oui, j’étais bien le premier, n’est-ce pas ? »
Son rire résonna dans la pièce :
« Mon fils ne sait pas profiter de ce qu’il a ! Vais-je vraiment devoir tout lui apprendre ? J’ai toujours pensé qu’il serait incapable d’agir, ici et ailleurs, malgré ce qu’en dit sa louve de mère ! »
Hephaistion ne répondit pas, et perçut vaguement le roi se lever du lit, se rhabiller rapidement, pressé d’aller se coucher.
Il se tourna une dernière fois vers le lit, et lâcha :
« Pas un mot à Alexandre, je te le rappelle. »
N’obtenant aucune réaction, il se dirigea vers la porte, et murmura assez fort pour que la silhouette immobile sur le lit l’entende :
« A demain, mon tendre Hephaistion… »

***
wala, la suite ce soir peut-être, si j'ai le temps de la poster, et si ça vous a plu


Dernière édition par Zabeth le 22 Déc 2005 23:19, édité 1 fois.

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MessagePosté: 22 Déc 2005 19:41 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Messages: 2254
Oui c'est vrai, Cyb avait eu la meme idée !

Mais j'aime beaucoup! Vivement la suite, poste la vite !
Pauvre Héphaistion.... :cry:


Sinon Zabeth, est-ce que tu pourrai editer ton titre selon les regles de postage des messages s'il te plait ?

_________________
Toutes mes fics ici : http://narya-stories.livejournal.com/

French RPS :
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MessagePosté: 22 Déc 2005 20:13 
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Inscription: 17 Jan 2004 13:57
Messages: 11370
Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Euh... mais... c'est pas juste !! Ta fic est cent fois, mille fois mieux que la mienne !! :cry: Tu décris trop bien les sentiments d'Hepha... ton style est superbe... veux la suiiiiiiiiiiiiiiiite !! :suite: :suite:

Cybelia.


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MessagePosté: 22 Déc 2005 21:31 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 06 Juin 2004 09:07
Messages: 487
Localisation: dans le même lit qu'Aragorn ^^
pardon mais je suis sur le cul, bravo tu es douée :bravo:
Citation:
Hephaistion se cambra violemment, le souffle coupé, les yeux écarquillés par la douleur, la bouche ouverte sur un cri qui mourût dans sa gorge

J'ai mal au ventre, j'ai les larmes aux yeux... c'est waouh !!! c'est tres fort encore bravo ! J'avoue que je suis curieuse pour la suite :verysad: c'est superbe ! c'est ... je n'ai plus de mots... :suite: :suite: :suite:

_________________
All I want is you ...
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une conscience ? pas besoin ^^ CQOPC !


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MessagePosté: 22 Déc 2005 23:26 
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Le slash, kesako ?
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merci, merci,...trop de compliments !!! mdr
ben wala, j'ai changé le titre du post, et comme vous pouvez le voir j'avais aucune idée de titre pour cette fic, vu que je sais pas à quoi elle va mener ^^
sinon, si pour le "pairing" j'ai a peu près deviné, le "rating" dsl je sais pas ce que c'est...

bon, petit chapitre que j'ai pas vraiment fini mais qui décrit bien l'état d'esprit d'Hephaistion après ça:

***

Ils lisaient, assis tous les deux sur un des nombreux bancs de pierre du parc, véritable labyrinthe de verdure.
Alexandre aimait ces grands arbustes touffus. Il aimait s’y perdre et s’y cacher avec Hephaistion, lutter avec lui, puis s’allonger à ses côtés.
« Hephaistion ?
Le jeune homme émergea de sa rêverie. Alexandre l’observai, soupçonneux.
-Oui ?
-Tu es sûr que tout va bien ? »
Cinq jours déjà.
Cinq jours qu’Hephaistion avait vécut à travers un brouillard perpétuel qui bloquait ses pensées. Le roi se rendait chaque soir dans sa chambre, et ressortait quelques minutes plus tard, le laissant perdu, blessé un peu plus profondément à chaque fois. Il n’essayait plus de lutter, et attendait avec angoisse le moment où il entendrait la porte s’ouvrir doucement, sentirait une ombre se glisser à ses côtés.
Alors, la douleur. Pure et fulgurante.
Le roi se retirait, satisfait, après avoir répété ses menaces habituelles.
Puis la honte. Les larmes, la peur qu’Alexandre ne découvre de quoi il était l’objet. La peur qu’il ne le rejette, relégué au rang des nombreux mignons de Philippe. Ceux que l’on prenait en pitié parce qu’on savait que leur moment de gloire était court, mais que l’on méprisait. Le dégoût, l’envie de se débarrasser de ce corps souillé, l’envie de se blottir contre le corps chaud et rassurant de son ami et de tout oublier dans ses bras. En même temps, la peur qu’il ne le touche et ne sente ce qu’il avait fait.
Cinq jours qu’Hephaistion évitait tout contact avec qui que ce soit, spécialement avec Alexandre. Et pourtant, comme il se sentait seul !
Il était certain qu’Alexandre se doutait de quelque chose. Il ne pouvait l’éviter dans la soirée ou lors des repas, et sentait de plus en plus souvent son regard interrogateur posé sur lui.
Il esquiva les grands yeux ébènes, et répondit un peu trop vite :
« Bien sur que tout va bien ! »
Alexandre fronça les sourcils. La réponse avait été trop brusque.
Hephaistion leva les yeux, rencontra les siens, et s’y perdit


***


Dernière édition par Zabeth le 23 Déc 2005 00:13, édité 1 fois.

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MessagePosté: 22 Déc 2005 23:29 
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Le slash, kesako ?
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Localisation: jamais très loin
et wala la suite, la vraie:

***

Il faisait chaud. Beaucoup trop chaud.
Ils étaient une dizaine à attendre dans le grand parc qu’Aristote daigne enfin se montrer. Une dizaine d’adolescents priant pour que le philosophe ne vienne pas, estimant que le soleil blessait trop pour qu’il leurs donne cours. Cours qu’aucun d’entre eux n’avait de toute façon envie de suivre.
Il aurait dû être là depuis un bon moment à présent. Certains qu’il ne viendrait pas, les élèves se dispersèrent, et la plupart s’assirent en cercle dans la poussière pour parler de choses et d’autres sous la chaleur étouffante.
Hephaistion en faisait partie. Sauf qu’il ne parlait pas. L’esprit absent, il ne faisait même pas semblant d’écouter.
Les assauts répétés de Philippe l’épuisaient, et le laissaient le lendemain dans le même état que celui d’un mort ramené de force à la vie. Il avait pourtant réussi à garder le secret, à le cacher aux yeux de tous. Mais il savait que certains changements en lui ne passaient pas inaperçus et que beaucoup de questions restaient en suspends derrière son dos. On lui avait déjà fait plusieurs remarques à propos des cernes qu’il avait sous les yeux, de son air toujours triste et absent, de sa gaieté disparue. Mais il continuait à éviter le plus possible les contacts avec quiconque, spécialement avec Alexandre…Alexandre…il se doutait de quelque chose, c’était sûr. Et alors qu’Hephaistion cherchait à le fuir plus que tout autre, lui recherchait encore plus sa présence, et le pressait parfois de questions auxquelles son ami avait de plus en plus de mal à répondre.
Et aujourd’hui, où était-il ? Il aurait dû attendre Aristote avec eux, s’était-il passé quelque chose ?
Hephaistion frissonna. C ‘était stupide…mais il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter dès qu’il ne savait pas où était son Alexandre…son Alexandre…c’est ainsi qu’il l’appelait en secret, lorsqu’il lui parlait en pensée, imaginait les mille façons dont il pourrait lui avouer son amour…enfin, son affection tout au plus. Car aussi touchantes et sincères qu’étaient ces intentions, jamais Hephaistion n’avait envisagé de les révéler à celui qui torturait son cœur.
Surtout à présent…pouvait-il encore se considérer comme « son Hephaistion » ?
« Pardonne moi, Alexandre… » pensait-il souvent lorsqu’il croisait désormais le regard interrogateur de son ami.
Une voix virile et puissante le tira de sa torpeur. Cassandre. Grand, fort, solidement bâti, lorsqu’il parlait, s’était toujours d’une voix tonitruante. Il voulait ardemment qu’on l’admire et n’hésitait pas à se battre pour se faire respecter. Il était aussi terriblement fier, et en l’absence d’Alexandre, se proclamait dirigeant du petit groupe de garçons que le prince fréquentait.
Hephaistion ne l’aimait pas. Cassandre était jaloux d’Alexandre. Mais malgré les nombreux combats qu’ils avaient engagés entre eux il n’avait jamais réussi à le battre. Et si le prince ne voyait aucune compétition dans ces luttes, Hephaistion percevait nettement la lueur de haine qui éclairait le regard sombre de Cassandre.
Il se méfiait donc de lui, ce qui ne lui coûtait rien étant donné que Cassandre le haïssait ouvertement. Il était d’un naturel doux et calme, mais savait s’emporter même s’il le faisait rarement. Cassandre le traitait de lâche, et le sachant très bon lutteur, s’acharnait à le provoquer. Mais Hephaistion avait toujours refusé de se mesurer à lui. Jamais il n’avait lutté avec autre qu’Alexandre.
Hephaistion écouta les paroles de Cassandre. Sous les regards de ses compagnons, il parlait du récent mariage du roi, et affirmait que la jeune Eurydice était déjà enceinte.
Tous semblèrent surpris. Philippe n’était marié que depuis une quinzaine de jours. Comment pouvait-on déjà voir que sa nouvelle épouse était enceinte ?
Cassandre éclata d’un rire puissant, heureux de don effet, puis déclara sûr de lui :
« Philippe n’a évidemment pas attendu le mariage pour faire cet enfant ! Je parie qu’il la voyait déjà régulièrement plusieurs mois avant le mariage. On dit même qu’il ne l’aurait épousé que pour ça, parce qu’elle était enceinte.
-C’est ridicule, lança un garçon. Les frasques de Philippe sont bien connues, et on ne compte plus les femmes à qui il a donné des enfants, des petits bâtards qu’il ignore aujourd’hui. Il n’en a jamais épousé aucune pour ça !
-Mais c’est différent à présent, repris Cassandre qui s’échauffait. Le roi veut cet enfant ! »
A ces mots, Hephaistion réagit sans même réfléchir :
« Quoi ? Mais pourquoi le roi voudrait-il un autre enfant ? »
Cassandre se tourna vers lui et planta ses yeux obscurs dans son regard bleu clair. Hephaistion avait réagit comme il l’escomptai. Il répondit d’une voix moqueuse :
« Réfléchis un peu, Hephaistion ! Pourquoi le roi voudrait-il un autre enfant, un héritier ? C’est pourtant évident !
-Alexandre est l’héritier du trône. Chacun le sait depuis longtemps !
-Jamais il n’a été clairement dit qu’Alexandre serait roi ! Et entre nous, même s’il brûle de le devenir, je doute que Philippe ne lui laisse un jour sa chance.
-Comment oses-tu dire ça ! »
Hephaistion avait crié, son beau visage rouge d’indignation. Cassandre sourit intérieurement. Il savait que le jeune homme ne reculerait devant rien pour défendre les intérêts d’Alexandre. Encore quelques provocations de ce genre et il serait enfin prêt à l’affronter.
« Mais sois lucide ! Alexandre a maintenant plus de 17 ans et Philippe le tient à l’écart de toutes batailles, le privant ainsi de la gloire dont il rêve tant, chacun le sait ! le roi ne veut pas de son fils dans son armée, sinon il l’aurait depuis longtemps emmené combattre avec lui !
-En effet, Alexandre n’a que 17 ans ! Voudrais-tu que le roi l’envoie combattre des hommes qui en ont 40 ? »
Cassandre ricana :
« Douterais-tu de ses capacités au combat ? Je te rappelle que certains soldats qui luttent en ce moment même en Béotie n’ont guère plus de 14 ans ! »
Ce fut au tour d’Hephaistion de sourire, puis de répliquer :
« La Béotie ? Une contrée perdue où une poignée de soldats lutte contre des montagnards pour quelques mines de sels oubliées de tous…et c’est là que tu voudrais voir Alexandre se battre ? »
Il éclata d’un rire sans joie, destiné à irriter son ennemi. Ce dernier, rouge de colère, s’écria :
« Le roi ne fait pas confiance à Alexandre ! Il sait parfaitement qu’il convoite le trône depuis longtemps, encouragé par sa chienne de mère !
-Il n’a d’autre choix que de choisir son fils comme héritier ! l’enfant dont tu parlais ne sera pas en âge de régner avant des années !
-certes ! Et d’ici là, ton cher Alexandre, que sera-t-il devenu ? Lui-même n’aura aucun héritier puisqu’il refuse de prendre femme ! Ne comprends-tu donc pas que Philippe fera tout pour que le sang d’Olympias n’accède jamais au trône ? En épousant Eurydice, il a clairement rejeté sa femme et son fils aux yeux de tous. Jamais Alexandre ne sera roi !
-C’est faux ! Toutes les femmes que prendra le roi ne le feront pas renier son fils, son fils unique ! Alexandre sera roi, le plus grand de tous ! Tes paroles ne viennent que de la haine et de la jalousie que tu éprouves pour Alexandre depuis toujours ! »
De fureur, Cassandre se leva d’un bond, et s’avança au milieu du cercle muet d’étonnement formé par les autres garçons.
« Moi, jaloux d’Alexandre ? Lève-toi donc Hephaistion, et ose me redire ça en face !
-Je ne veux pas me battre avec toi. »
Cassandre éclata d’un rire chargé de dédain, et lança :
« Ne seras-tu donc jamais autre chose que le chien fidèle d’un garçon qui ne fait même pas attention à toi ? »
A ces mots, Hephaistion se leva, le visage crispé par la colère. Il se jeta sans réfléchir sur Cassandre qui n’attendait que cela. Ce dernier, paré à l’attaque, le fit basculer par dessus son épaule et le plaqua violemment à terre. Hephaistion eut le souffle coupé, mais se releva rapidement alors même que Cassandre abattait férocement son poing là où une seconde plus tôt se trouvait sa tête.
Les deux adversaires se faisaient face à présent. Hephaistion tremblait de fureur, Cassandre savourait cet instant qu’il attendait depuis longtemps. Les autres adolescents s’étaient tous levés et criaient pour encourager l’un ou l’autre, faisant cercle autour d’eux.
Hephaistion bondit en avant, visant des deux mains le cou de son ennemi. Jamais encore il n’avait combattu avec autant de haine, avec le réel désir de blesser son partenaire. Le bon lutteur qu’il était avait oublié qu’il valait mieux se battre avec sa tête et non avec son cœur.
De nouveau, Cassandre para facilement l’attaque et Hephaistion se retrouva encore un fois à terre. Le choc le fit crier de douleur. Cassandre se jeta alors sur lui et les deux garçons roulèrent dans la poussière.
Hephaistion réussit à le faire rouler par dessus lui et se releva tant bien que mal. Mais Cassandre s’étais déjà remis et fondit sur lui. Hephaistion se redressa à lui assena alors un coup au visage qui fit reculer Cassandre et décupla sa rage. Son nez se mit à saigner abondamment. Dans un cri de fureur, il se jeta sur Hephaistion et le frappa au ventre. Le jeune homme se courba violemment, la respiration coupée par la douleur. Presque aussitôt, le poing de Cassandre s’abattit sur son visage et l’envoya à terre.
Il avait oublié comment se défendre, oublié comment parer les coups de son adversaire. Il savait juste qu’il haïssait plus que tout le garçon devant lui. Aveuglé par la colère, il tenta maladroitement de le frapper mais Cassandre attrapa fermement son bras et le cogna de nouveau férocement à la tête.
Hephaistion cria de douleur et de peur mais Cassandre le frappa de nouveau, ne lui laissant aucune chance de se relever. Il essaya alors de s’écarter. Son adversaire ne lui laissait aucune issue et s’acharnait à le rouer de coups. Il ferma les yeux, impuissants. Les cris des adolescents emplissaient ses oreilles, il suffoquait dans la poussière qui s’élevait par nuages autour d’eux. Il crut que sa tête allait exploser.
Soudain les coups cessèrent, et Hephaistion sentit des bras puissants le relever. Il ouvrit faiblement les yeux et aperçut Cassandre, le visage déformé par la haine, maîtrisé par plusieurs garçons qui semblaient avoir beaucoup de mal à le retenir. Les bras le soutinrent par l’épaule et l’entraînèrent loin de la scène.
Hephaistion tremblait, pouvait à peine marcher. Il tourna la tête pour connaître son sauveur et rencontra le visage furieux d’Alexandre. Tout en le maintenant fermement, il ne le regardait pas, ne disait mot.. Hephaistion émit un bruit incompréhensible, ferma les yeux et se laissa guider par son ami.
Alexandre le mena droit dans sa propre chambre et l’assis doucement sur le bord du lit. Il s’éloigna pour fermer la porte, puis revint, se planta devant lui, et lui dit d’une voix chargée de colère et de reproches :
« Pourquoi as-tu fais ça ? Il aurait pu te tuer ! »
Hephaistion leva les yeux vers le visage mécontent. Des yeux noirs si beaux, si profonds, qui pour l’instant reflétaient la fureur. Des traits proches de la perfection, encadrés par une chevelure couleur d’or. Couleur du soleil levant, couleur du feu qui habitait également son regard.
Hephaistion sentit les larmes envahir ses yeux et ne put les contenir. Toute la tension et la peur du combat retombaient à présent. Il baissa la tête et éclata en sanglots.
Alexandre sentit alors sa colère s’envoler. Son cœur se brisa.
Il s’agenouilla et pris tendrement son ami dans ses bras. Hephaistion se serra désespérément contre lui, le corps secoué par la violence de ses pleurs.
Alexandre lui caressa doucement le dos, bouleversé par ses larmes, et lui murmura à l’oreille d’une voix apaisante :
« Tout va bien maintenant. Ne pleure pas, je suis là. Tu sais, j’ai eu très peur quand j’ai vu ce qui se passait… »
La voix d’Alexandre rassura Hephaistion. Il sentit la chaleur d’Alexandre l’envahir et le bercer peu à peu. Le visage enfoui dans le cou de son amour, noyé dans son parfum si familier, agrippé à lui, il aurait voulu tout oublier et rester ainsi la vie entière. Il sentait le cœur d’Alexandre battre tout contre lui et savoura cette délicieuse sensation.
« Cassandre ne lutte pas comme nous, Hephaistion. Il voulait te faire mal, te blesser. Son regard est empli de hargne. »
Alexandre enfoui à son tour son visage dans le cou de son ami.
« Jamais tu n’aurais dû te battre avec lui…je ne veux plus que tu recommences. »
Ils restèrent enlacés un long moment. Hephaistion ne voulait plus penser à rien. Ses larmes avaient cessé de couler, et la fatigue s’emparait de lui.
Alexandre se redressa doucement, et regarda le visage de son ami. Il était couvert de poussière grise et les larmes y avaient tracé des sillons clairs laissant apparaître sa peau dorée. Une grande écorchure lui barrait la joue, saignant abondamment. Son nez était aussi en sang, mais Alexandre ne put s’empêcher d’admirer la finesse de ses traits, et la splendeur de ses yeux d’un bleu si intense.
Il l’allongea tendrement sur le lit. Hephaistion se laissa faire, et le vit s’éloigner un instant, pour revenir muni d’un linge blanc et d’une cuve dorée remplie d’eau.
Alexandre s’assit à ses côtés, et entreprit de laver son visage de la poussière qui le recouvrait. Hephaistion s’abandonna à la caresse du linge sur sa peau. Il ferma les yeux et lâcha un profond soupir.
Alexandre stoppa alors son geste et fit quelque chose qu’il n’aurait pas su expliquer. Il se pencha et alla doucement poser ses lèvres sur celles entrouvertes de son ami.
Ce dernier, surpris, n’ouvrit pas les yeux. Il sentit avec délice la langue chaude d’Alexandre parcourir timidement ses lèvres, le goûter, l’apprécier. La caresse était divine. Il n’osait croire à ce qui lui arrivait, n’osait bouger de peur de briser le lien qui semblait à présent les unir, lui et Alexandre.
Sa langue alla lentement à la rencontre des lèvres de son amour, et effleura sa langue. Elles se touchèrent un instant. Le cœur d’Hephaistion battait à tout rompre.
Mais soudain, son corps réagit violement. Des images horribles des nuits passées avec le roi s’imposèrent à son esprit. Il essaya de les repousser, mais tout son corps se tendit malgré lui. Un goût désagréable envahit sa bouche et une terreur soudaine s’insinua en lui.
Juste à ce moment Alexandre se redressa. Il n’avait rien remarqué du malaise qui s’était emparé de son ami. Il le regarda ouvrir lentement les yeux, et lui murmura :
« Ca va ? »
Hephaistion se calma, ordonna à ses muscles de se détendre. Il n’avait aucune raison de réagir ainsi ! Il était avec Alexandre, la personne qu’il aimait le plus au monde. Ce n’était vraiment pas le moment de l’alarmer.
Il répondit, d’une voix qu’il espérait normale :
« Euh je…oui…oui, Alexandre… »
Son ami le regarda patiemment, et sourit. Hephaistion bafouilla
« Mais…pourquoi…as-tu fais ça ? »
Alexandre éclata de rire. Un rire franc et agréable, qu’Hephaistion adorait. Il se pencha tendrement vers lui et répondit :
« Parce que j’en mourrais d’envie ! »
Hephaistion se sentit rougir. Cette peur idiote avait disparu, et il ne ressentait plus désormais que le plaisir que lui procurait cette phrase.
Toujours souriant, Alexandre reprit le linge humide et entreprit de nettoyer la plaie sur la joue de son ami. Ce dernier s’abandonna à la fatigue et plongea dans une douce somnolence, laissant son amour prendre soin de lui.
Il l’entendit alors demander joyeusement :
« Hephaistion, te rappelles-tu qu’Homère racontait souvent comment Achille soignait les plaies de Patrocle pendant la prise de Troie ? »

***

...alors?^^


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MessagePosté: 23 Déc 2005 02:45 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Ahhhhhhhhhhhhh !!!!! Encore la suite !! C'est superbe !

Allez Héphaistion, raconte lui ! Il faut :cry:

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MessagePosté: 23 Déc 2005 18:36 
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Je crois que j'ai pas respiré pendant la moitié du chapitre !! Je sais même pas quoi dire tellement c'est bien écrit. Enfin si, y'a une chose que je veux dire :suite: :suite:

Cybelia.


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MessagePosté: 23 Déc 2005 21:26 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Localisation: dans le même lit qu'Aragorn ^^
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Je crois que j'ai pas respiré pendant la moitié du chapitre

idem ici !
c'est magnifique ! :bravo: :suite: :suite: :suite:

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une conscience ? pas besoin ^^ CQOPC !


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MessagePosté: 23 Déc 2005 23:45 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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raaaa mais ellee st sublime cette fic!!!j'adore!!!
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MessagePosté: 24 Déc 2005 19:14 
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Slash ou non, telle est la question...
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pfffffffffff tu vas me laisser frustrer comme ça ? c'ets très vilain !
Nan en verité c'esst genial je voudrais juste une suite !

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Non non je ne suis pas monomanique en ce moment


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MessagePosté: 27 Déc 2005 00:51 
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Le slash, kesako ?
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merci à tous pour les encouragements, c vraiment adorable ^^

pas très satisfaite de cette partie, qui se déroule pas vraiment comme je voulais...( pfff c génial je contrôle même plus mes propres personnages...mdr )


***

Hephaistion courrait dans l’immense jardin qui encerclait le palais.
Il cherchait Alexandre. Depuis plus d’une heure à présent.
Le prince avait d’abord été absent au déjeuner, puis au dîner. Et à y réfléchir, personne ne l’avait vu de la journée. Hephaistion avait senti son inquiétude grandir peu à peu. Personne ne savait où était Alexandre.
A présent le soir tombait. La nuit serait bientôt là, et il n’était toujours pas rentré. Hephaistion se répétait qu’il avait sûrement tort de s’affoler ainsi, mais n’y tenant plus, il était parti à sa recherche dès la fin du jour. Il avait cherché dans toutes les pièces du château, et explorait à présent le parc et les jardins gigantesques du domaine royal, criant le nom d’Alexandre.
Le soleil déclinait doucement, peignant le ciel aux couleurs sang et or.
L’angoisse étreignait Hephaistion de plus en plus fort. Jamais il n’aurait le temps d’aller partout avant la tombée de la nuit noire.
Mais il contourna une large haie d’églantines, et découvrit alors Alexandre assis sur un banc de marbre gris. Il se tenait droit et immobile, les yeux fixés sur le soleil qui se couchait lentement à l’horizon.
Sa toge blanche était maculée de terre, ses cheveux n’étaient plus retenus par le lien d’or qui lui serrait habituellement le front, et tombaient en cascade ambrée autour de son visage. Il semblait complètement absorbé par ses pensées, perdu au plus profond de son esprit. Ses traits figés reflétaient la concentration la plus intense, ses yeux dans lesquels brillait le soleil étaient grands ouverts et étincelaient.
L’astre couchant projetait sur lui une lumière puissante, teintée de rouges et d’oranges, l’enveloppant d’une aura de chaleur flamboyante. Il irradiait.
Pendant quelques instants Hephaistion resta aussi immobile que lui. Le jeu des couleurs brûlantes sur sa peau dorée paraissait irréel.
Il n’osa pas le toucher. Ce regard absent l’alarma. Son Alexandre semblait si parfait, divin.
Inaccessible.
« Alexandre ! »
L’interpellé tourna lentement la tête et plongea les flammes de son regard dans les yeux de son ami.
« Hephaistion. Que fais-tu là ? »
Sa voix était calme et profonde, légèrement rauque, comme s’il n’avait pas parlé depuis des jours. Il fixait Hephaistion mais ce dernier se rendit compte qu’il ne semblait pas le voir.
Troublé par ces yeux sombres et ce ton si étrange, il répliqua :
« Je…je t’ai cherché, Alexandre…je t’appelle depuis des heures ! Que faisais-tu, pourquoi n’as-tu pas répondu ? »
Alexandre reporta ses yeux à l’horizon et répondit calmement :
« Excuse-moi. Je n’ai rien entendu. »
Hephaistion ne savait que faire. Il connaissait ce regard vide, cet air lointain, et les détestait.
Il savait qu’alors Alexandre se noyait dans ses pensées les plus intimes et obscures. Il sentit la tristesse l’envahir.
Son Alexandre…il avait l’air si distant, si froid, égaré là où son ami ne pouvait le suivre.
Il s’assit en silence sur le banc près de lui.
Ils restèrent ainsi un long moment. Si proches mais pourtant si loin l’un de l’autre, pensa Hephaistion, chagriné. Il espérait désespérément qu’Alexandre reviendrait bientôt à la réalité. Mais peut-être avait-il déjà oublié sa présence.
Soudain, les yeux toujours fixés aux limites du ciel écarlate, Alexandre déclara :
« Je l’ai fait. »
Hephaistion comprit tout de suite. Il demanda néanmoins, après un temps d’hésitation :
« Tu…tu as fais quoi, Alexandre ?
- Je l’ai fait. Avec une femme. »
Le cœur d’Hephaistion se serra. Il leva la tête et observa le visage beau et inexpressif d’Alexandre.
Ce dernier remua doucement les épaules, puis les bras. Il semblait émerger lentement d’un très long sommeil. Il posa son regard sur le jeune homme brun et parût attendre quelque chose.
Hephaistion ne savait que dire.
Ils en avaient parlé ensemble plusieurs fois. Ils étaient alors aussi inexpérimentés l’un que l’autre, et ils passaient des soirées entières à échanger gaiement leurs interrogations et leurs doutes sur la chose. Ils ressentaient tous deux un mélange confus de peur et d’excitation à l’idée de passer à l’acte, mais Alexandre savait bien que sa mère le pressait de choisir la femme qui porterait son enfant. En riant, ils avaient alors maintes fois passé en revue toutes les jeunes filles du royaume qu’ils connaissaient, et essayé d’imaginer laquelle leur conviendrait. Ils tombaient toujours d’accord pour dire qu’aucune n’était belle, ou au moins désirable. De toute façon, ils étaient tous les deux trop jeunes pour y penser !
Hephaistion avait cependant redouté qu’à la suite de ces conversations Alexandre ne commence à s’intéresser à des filles qui l’éloigneraient de lui. Mais il n’en fut rien, le prince ne changea pas et continua d’en plaisanter avec lui.
Pourtant, durant ces moments si intimes passés à deux, le cœur d’Hephaistion balançait. Il brûlait d’envie de lui dire combien il l’aimait lui, lui seul…et combien il se sentirait rassuré…s’il pouvait essayer avec lui, au moins la toute première fois…il aurait tellement moins peur…
Les choses avaient tellement changées depuis. Le rêve était mort, cruellement chassé par la réalité.
Il essaya d’adopter un ton enjoué, alors que le chagrin s’emparait de lui.
« Et alors ? Comment était-ce ? »
Alexandre reporta son regard au loin et répondit ;
« C’est étrange… »
Surpris, Hephaistion demanda :
« Etrange ? Tu veux dire agréable ? Et…comment…comment est-ce…arrivé ?
- Hier soir, lorsque je suis monté dans ma chambre, je l’ai trouvé là, m’attendant. Une jeune fille. Brune, jolie, avec de grands yeux tout bleus…je ne l’avais encore jamais vu au palais. J’ignore comment elle est entrée dans ma chambre. »
Hephaistion fixa tristement le sol pendant que son ami continuait ;
« Elle était nue, je n’ai pas eu à la déshabiller. Et lorsque je me suis approchée d’elle, j’ai vu qu’elle était encore plus effrayée que moi. J’ai vite compris qu’elle avait été envoyée par ma mère. C’était sans doute un esclave, elle n’avait pas choisie d’être là. »
Hephaistion sentit un désespoir glacé l’envahir.
Alexandre poursuivit :
« Elle était fraîche et pure. L’air innocent d’un oiseau tombé du nid. J’ai essayé d’être très doux. Elle a gémit quand je l’ai pris.
- Et…qu’as-tu ressenti ? »
Alexandre se tu un instant, puis reprit farouchement ;
« Du plaisir. De la passion, simple et dévorante. Tout le corps est comme aspiré dans un tourbillon de sensation. On perçoit chaque chose avec plus de force, plus intensément. Une exaltation des sens. Je me rappelle parfaitement son odeur chaude, le grain de sa peau moite. Un moment j’ai oublié qui j’étais. J’étais avec elle, en elle, plus rien ne comptait. Je n’étais plus que les frissons délicieux qui parcouraient ma peau alors que je la touchais, la goûtais. Elle était brûlante. Puis j’ai eu l’impression de vibrer, de m’envoler hors de mon corps, emporté par ces vagues de plaisir rouge qui me rendaient fous. Pendant un infime moment on connaît le bonheur. Un bonheur violent, presque animal. Je l’ai touché avec elle. »
Hephaistion se sentait mal.
Chaque mot l’atteignait au plus profond de lui-même, le captivai et le blessai. Il aurait voulu que son ami l’enlace, lui offre sa chaleur, un peu de cette ardeur qu’il avait donné à cette fille.
Etais-ce cela, la jalousie ? Une tristesse profonde et dévorante ?
Il avait de plus en plus de mal à refouler les larmes amères qui perlaient à ses yeux, et dit d’une voix tremblante :
« Alexandre… »
Ce dernier revivait l’instant, plongé dans son souvenir, savourant les quelques sensations qui lui parvenaient encore. Sa voix se faisait chaude et passionnée. Il s’enflammait.
« Et accéder à une telle félicité…atteindre l’extase dans les bras d’une fille que je n’avais jamais vu auparavant…n’est-ce pas étrange ? Je me suis sentie liée à elle, comme à personne d’autre. Nous ne formions plus qu’un seul corps. Ce fut pourtant très court, mais je suis sûr que jamais je ne l’oublierais. »
Il ne vit pas combien ses paroles faisaient souffrir son ami. Hephaistion luttait toujours contre le chagrin, les yeux fixés droits devant lui. Il se mit à trembler.
Alexandre s’en aperçut et crut qu’il avait froid. Le soleil avait complètement disparu à présent. La nuit approchait, l’atmosphère se rafraîchissait.
Il écarta gentiment les bras, et prit son ami tout contre lui pour lui tenir chaud. Hephaistion frissonna à ce contact. Il passa ses bras autour du cou d’Alexandre et se serra désespérément contre son corps. Il aurait voulu le serrer plus fort encore, le sentir fondre en lui. La tête abandonnée sur son épaule, il respira longuement son odeur si chaude, si troublante.
Alexandre frottait doucement son dos de ses deux mains pour le réchauffer, et poursuivait :
« Je crois que je me suis vite endormi après…au matin, elle était partie. Je voulais la revoir. Je l’ai cherché partout, pendant des heures. Je voulais connaître son nom. Mais je ne l’ai pas retrouvé. Alors je me suis assis là. J’aurais tellement aimé lui parler. »
Hephaistion murmura :
« Tu es ici depuis ce matin ?
- C’était un esclave, ma mère a du l’envoyer loin de moi. Elle voulait juste savoir si j’en étais capable, mais ne souhaitait pas que je m’attache à elle. C’est tellement…paradoxal ! Une si tendre intimité avec une inconnue…une fille que je ne reverrai probablement jamais. »
Hephaistion demanda, d’une petite voix semblable à un gémissement :
« Elle…elle te manque, Alexandre ?
- Non, je ne la regrette pas. Je ne sais rien sur elle, pas même son nom. Elle était belle, elle m’a offert le moment le plus intense de toute mon existence. Mais je me rends compte à présent que je ne saurais quoi lui dire. Ca a été tellement…simple ! Tout s’enchaînait, c’était à la fois très doux et bestial. Mais je ne l’aime pas. »
Le cœur d’Hephaistion chancelait. Il brûlait d’envie de tout lui avouer, de lui dire tout ce qui lui pesait…j’aurais aimé, Alexandre…j’aurais aimé être avec toi…être ta première expérience, ton premier amour…j’aurais voulu te sentir en moi, être à toi et m’envoler avec toi. Mais est-ce que je peux encore être tien maintenant…pourquoi voudrais-tu de moi ?
Dans son esprit, Philippe l’abîmait un peu plus chaque nuit, et Hephaistion sombrait de plus en plus profondément dans la honte et la peur qu’Alexandre ne découvre tout et rejette son amitié. Une larme roula sur joue. Il se sentait déchiré, perdu.
Brusquement, Alexandre le serra si fort qu’il eut le souffle coupé, et parla d’une voix rapide et dure :
« Mais c’est tellement étrange, de revenir après avoir atteint un plaisir si sauvage et pur, après avoir goûté l’extase. C’est comme le vague aperçu d’une sensation envoyée par les dieux. Ca semble irréel, c’est inoubliable. Mais c’est si horrible de retomber ainsi dans la réalité ! Par Zeus, on ne nous fait que trop ressentir à quel point nous sommes humains ! Les dieux sont cruels ! Et ils ne nous font goûter la saveur du divin que pour nous replonger plus brutalement encore dans le monde terrestre ! »
Hephaistion se figea. Alexandre s’était à nouveau égaré dans son esprit torturé, et lui livrait à présent ses pensées sans vraiment savoir qu’il les exprimait à voix haute.
Il ne savait pas comment le faire revenir. Il savait pourtant que son ami ne devait pas rester seul dans cet état si proche de la folie, mais ignorait comment le suivre.
« Tous nos actes sont limités parce que nous sommes humains. Nous sommes humains et nous allons mourir. Il ne faut pas craindre la mort, mais elle est présente dans chacun de nos gestes, chacune de nos paroles ! La mort est partout et il faudra la vaincre. Songe à ce que nous pourrions accomplir si nous étions libérés de la peur de la mort. Les dieux sont immortels, et je peux l’être aussi. Mère me répète que je suis fils de Zeus. Je saurai m’en montrer digne, et j’irai plus loin, plus haut que nul autre avant moi ! Je toucherai les sommets qu’aucun homme n’a jamais atteints. J’explorerai les contrées les plus reculées du monde et nul homme sur Terre n’ignorera mon nom ! Chacun saura qui est Alexandre et ce qu’il a accomplit. Je surpasserai les héros mythiques et leur gloire éternelle. Je serai immortel et mon nom s’inscrira parmi ceux des dieux.
- Alexandre ! »
Hephaistion avait crié, effrayé par la voix de plus en plus embrasée d’Alexandre. Il fallait à tout prix qu’il lui revienne.
« Alexandre…tu es resté ici toute la journée, tu n’as rien mangé, rien bu depuis hier, tu as peut-être de la fièvre…il faut rentrer, maintenant ! Viens, regarde, il fait nuit à présent…Alexandre ! »
Alexandre ne dit rien, ne bougea pas. Il ne semblait plus se rappeler la présence de son ami.
Hephaistion ne savait plus comment le faire réagir et le ramener auprès de lui. Il ne pouvait pas l’aider. Des larmes de désespoir coulaient sur ses joues. Il n’osait bouger, le corps prisonnier des bras puissants.
Finalement, Alexandre frémit et desserra quelque peu son étreinte. Ses bras redevinrent doux.
« Excuse-moi, Hephaistion. Parfois j’ai simplement l’impression que mon esprit s’évade… »
Sa voix était redevenue normale et calme, il semblait être de nouveau lui-même, prévenant et attentif. Il caressa tendrement le dos d’Hephaistion pour le rassurer.
« …je suis désolé si je t’ai fait peur…merci d’être tout de même resté. »
Hephaistion pleurait en silence.
L’esprit abattu, il ne savait plus vraiment ce qu’il voulait. Il aurait voulu être à la place de cette fille pour pouvoir tenir Alexandre dans ses bras et lui dire ce qu’il ressentait pour lui. Partager avec lui cette délicieuse intimité. Lui prouver son amour, lui offrir du plaisir.
A cette idée l’image repoussante du roi se dressa à nouveau dans son esprit. Philippe…les seules étreintes qu’il connaissait étaient les siennes. La souffrance lui revint en mémoire. Tout son corps s’en rappelait et se contracta malgré lui. Le plaisir du roi était si violent, si abject…il revit le visage extatique de Philippe au dessus du sien, alors que lui-même pleurait de douleur.
Il chassa les scènes horribles de ses pensées. Tout aurait été différent avec Alexandre. Il aurait sûrement eut moins mal…mais qu’importe la souffrance, puisqu’il aurait été avec lui…et Alexandre semblait avoir tellement aimé…ça paraissait tellement délicieux, lorsqu’il en parlait…
Je t’aurais offert mon corps Alexandre, pensa-t-il. J’aurais été à toi, si seulement ton père ne m’avait pas tant abîmé, souillé…à présent je tremble à l’idée que tu ne le découvres…et je ne sais pas combien de temps je pourrai encore supporter ça…j’ai peur, Alexandre…j’ai mal…je t’en supplie, garde moi ainsi pour toujours, entre tes bras…je ne demande rien d’autre…
Ses larmes s’étaient changées en lourds sanglots qu’il ne pu contenir.
Alexandre s’en aperçut. Désemparé, il serra plus fort le corps tremblant d’Hephaistion, et se rendit compte qu’il avait beaucoup maigrit. Il s’alarma ;
« Hephaistion…Ca ne vas pas ? Qu’y a-t-il, pourquoi pleures-tu ? »
Le chagrin de son ami le bouleversait.
Hephaistion enfouit son visage dans son bras replié sur le cou d’Alexandre, les épaules secoués par ses pleurs. Il savait que son ami ne comprenait pas son désespoir mais ne pouvait s’empêcher de pleurer. Jamais sa vie ne lui avait parut aussi triste et inutile qu’en ce moment.
« Hephaistion…
- C’est…c’est trop dur, Alexandre… »
Sa voix n’était plus qu’un faible gémissement entrecoupée de sanglots.
Profondément troublé, Alexandre lui murmura quelques paroles apaisantes à l’oreille. Cette voix chaude et rassurante, son souffle brûlant contre sa peau lui firent du bien. Alexandre glissa avec une infinie douceur une main dans ses longs cheveux châtains et les caressa lentement. Son autre main frottait tendrement son dos, cherchant à le réconforter comme il pouvait.
« Hephaistion…tu sais que tu peux tout me dire… »
Oh non, Alexandre…pensa Hephaistion. Non, pardonne moi…
Il ne pouvait que s’abandonner aux larmes dans ses bras, soulagé qu’il ne le repousse pas, plongé dans sa chaleur.
Mais le ciel était noir à présent, et l’obscurité enveloppait leurs deux corps enlacés, les glaçants peu à peu.
Alexandre pressa plus fortement son corps contre celui de son ami, espérant le réchauffer, et murmura ;
«…parle moi, Hephaistion…je t’en prie…parle moi… »


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MessagePosté: 27 Déc 2005 10:59 
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Inscription: 06 Juin 2004 09:07
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Localisation: dans le même lit qu'Aragorn ^^
Oh mon Dieu ! j'ai l'impression d'etre restée accrochée à la TV et au moment où je suis suspendue aux levres du héro PUB !!!!!
:verysad:


c'est toujours aussi beau et fort ! :bravo:
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je crois que ça fait ça à beaucoup de gens !

:suite: :suite:

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MessagePosté: 27 Déc 2005 14:00 
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Slash ou non, telle est la question...
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Localisation: Brest pour le moment
je me demande si c'est de sadisme dont tu fait preuve ou juste de l'inconscience ? comment peux tu nous laisser la comme des truites la bouche ouverte attendant avec envie la suite ?
pffff vraiment c'ets vilain de nous laisser en plan ^^
:suite: :suite: :suite: :suite: :suite:

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MessagePosté: 27 Déc 2005 14:04 
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Localisation: jamais très loin
^^
Valmont, je te rassure...
c'est bien du sadisme.
:twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted: :twisted:







mdr !!!


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