Chapitre 4
Aucun d'eux n'avait imaginé les répercutions de leurs actes sur leurs vies à tous les deux ainsi qu'à celle de toutes les autres personnes auxquelles ils tenaient.
POV de Daniel
Comment en étaient-ils arrivés là ? Pourquoi leur entêtement, non son entêtement à lui majoritairement les avait conduits à cette situation. Il était à promettre tout et n'importe quoi pour que Dylan soit à ses côtés.
Flash back
Après cette scène de l'hôpital, Dylan et lui avaient quitté la chambre non sans avoir signé une décharge. Dylan avait le droit à 5 jours d'arrêt maladie, c'est que c'était quand même assez sérieux et il ne voulait pas le laisser seul.
Commenta aborder le sujet quand on était comme lui légèrement handicapé sentimentalement, était un vrai dilemme. Il réfléchissait dans le taxi qui les conduisait à l'appartement de Dylan perdu dans ses pensées.
Dylan s'était laissé faire sans réagir lorsqu'il avait pris les choses en main. Il avait laissé le médecin l'examiner tandis que lui sortait pour organiser la sortie de Dylan. Il ne pouvait pas décemment le faire rentrer en métro, il avait donc appelé un taxi.
Il avait donc aidé Dylan à s'installer et depuis tous deux ne d'étaient pas adressés plus de deux mots et il le surveillait du coin de l'œil. Il semblait plutôt bien, même s'il paraissait un peu pâle.
Il était tellement concentré sur ses pensées qu'il fallut une secousse de Dylan pour réaliser que le taxi était arrêté. Ce dernier ne lui ayant rien dit, il décida de l'accompagner jusqu'à son appartement, il verrait à ce moment-là comment procéder pour rester.
Il en était là de ses réflexions quand ils arrivèrent à la porte de l'appartement.
« Bon, tu rentres où tu comptes camper devant ma porte, le fit sursauter la voix de Dylan.
Je…
J'ai supposé que tu voulais rester aux vues de ton intense réflexion intérieure.
Je ne suis tout de même pas aussi prévisible que ça.
Tu n'es pas prévisible, tu es juste un vrai livre ouvert lorsque tu es en plein dilemme donc je t'évite de poser la question.
Tu pourrais en remontrer à Mc Kinney côté déduction et mentalisme, dit il non sans ironie
Allez, entre au lieu de dire des bêtises plus grosses que toi. »
Il choisit de ne rien dire de plus de crainte de se ridiculiser de nouveau. Il en profita pour jeter un coup d'œil autour de lui, l'appartement n'avait rien de particulier de prime abord. Il s'agissait à priori d'un grand trois-pièces avec une mezzanine.
Il avait le charme typique cependant de l'ancien, Dylan avait choisi de garder les murs intacts ce qui laissait de magnifiques briques rouges apparentes. Cuisine, salon et salle à manger, ne faisaient qu'une seule et unique pièce d'une trentaine de mètres carrés.
Une large bibliothèque était dressée sur tout un pan de mur, il ignorait que Dylan était un féru de littérature. Par curiosité, il tendit la main pour prendre un livre et voir quels pouvaient être les livres qui l'intéressait.
Qu'elle ne fut pas sa surprise quand il réalisa qu'il ne s'agissait que d'un faux livre. Le reposant, il recula de quelques pas pour avoir une vue d'ensemble de la bibliothèque et réalisa que la tranche des livres faisaient un dessin d'ensemble, un dessin représentant le symbole de l'Oeil.
Il tira sur le livre représentant la pupille et un mécanisme s'enclencha, il dut se reculer pour laisser la porte s'ouvrir complètement. Quand il pénétra dans la pièce, la surprise fut à son comble et lorsqu'une main se posa sur son épaule, il bondit littéralement.
« Tu sais que la curiosité a tué le chat, dit Dylan.
Tu t'es pris pour Superman ou quoi, une chambre secrète. Non mais je rêve.
Ca te plait, dit Dylan en l'enlaçant par la taille. »
Dire que l'endroit lui plaisait, était l'euphémisme de l'année. Cet endroit était le paradis pour tous les vrais magiciens. Durant les jours, puis les semaines qui suivirent, Dylan et lui passèrent beaucoup de temps dans cet endroit.
Ce jour-là cependant, son bon sens prit le pas sur son envie de passer des heures dans cet endroit. Il voulait se consacrer pour le moment entièrement à Dylan. Bien que ce dernier le nierait farouchement, il avait besoin de repos.
Il proposa donc à Dylan de se faire livrer le dîner ce que ce dernier accepta sans l'ombre d'une hésitation. Ce soir-là, seul quelques baisers furent échangés, tous les deux pensant qu'il était trop tôt pour aller plus loin.
Il voulut passer la nuit sur le canapé du salon mais Dylan lui proposa de partager son lit. Il se dit que de toute façon, il n'y avait pas grand risque, ils étaient tous les 2 adultes et respecteraient chacun le choix de l'autre.
Il ne se doutait pas cependant que sa nuit allait être un enfer. Il ignorait jusqu'à quel point allait sa frustration, jusqu'à ce qu'il ait Dylan à moitié nu dans le même lit que lui. Au bout d'une demi-heure, alors que Dylan semblait dormir paisiblement.
Il était prêt à se relever et à se rendre dans le salon pour dormir quand il sentit un bras l'emprisonner dans une étreinte. Il allait se reculer et tancer Dylan quand il réalisa que ce dernier dormait toujours et avait simplement changé de position dans son sommeil.
Il se dit que la nuit risquait d'être un véritable supplice mais au final bercé par les battements du cœur de Dylan. Il se réveilla relativement tôt le lendemain matin. N'en déplaise aux mauvaises langues, il était un lève-tôt.
Aussi délicatement que possible, il se retira de l'étreinte de Dylan. Il se faufila donc à l'extérieur de l'appartement sans un bruit pour aller courir. Il avait hésité un instant avant de finalement laisser un petit mot pour Dylan au cas où il se réveillerait avant son retour.
Il ne vit pas les rideaux de la chambre se décaler légèrement et l'ombre de Dylan apparaître. Il fit donc son jogging quotidien en profitant pour passer par sa chambre d'hôtel et prendre de quoi manger. Il avait beau être doué pour beaucoup de chose, la cuisine n'en faisait pas partie.
Arrivé dans l'appartement, il entendit la douche couler. Il savait donc que Dylan était debout et alerte ce qui était une bonne nouvelle. Le visage de Dylan lui fit l'effet d'un choc. En effet, même si la balle n'avait créé qu'un fin sillon, aujourd'hui la partie de son visage atteinte était complètement tuméfiée.
Il ne dit rien mais choisit de l'embrasser après tout, même s'il lui avait joué un tour, il aurait très bien pu le perdre. Ces marques sur son visage en étaient la preuve irréfutable. Les jours qui suivirent une routine toute relative s'installa.
Dylan en profita pour lui faire découvrir la chambre secrète qu'il avait découverte. Dylan lui expliqua alors que la famille Shrike avait une histoire très entrelacée avec la magie. L'arrière-grand-père de Dylan avait été l'apprenti d'Eisenheim, un célèbre magicien du début du XX ème siècle.
Ce dernier n'ayant pas de descendance mâle lui avait enseigné tout ce qu'il savait et épousa la fille du magicien. Peu avant le début de la 1ere guerre mondiale, ils choisirent de partir tenter leur chance aux Etats Unis.
Ils avaient tiré le diable par la queue pendant un moment jusqu'au développement du cinéma. C'est grâce à lui qu'ils avaient déployé leur talent en faisant des 1ers techniciens d'effets spéciaux. Ils avaient continué d'exercer en tant que magicien mais cette activité leur avait permis un complément de revenus substantiel.
De génération en génération, ils avaient continué à transmettre leurs secrets jusqu'à Dylan. Celui-ci était le seul à ne pas avoir contribué à sa part d'héritage en choisissant de bosser en tant qu'agent du FBI.
Du moins, c'est ce que lui pensait mais il ne se permit pas cette réflexion à haute voix. Les mois défilèrent ensuite à grande vitesse et même si tous deux avaient entamé une relation, on ne peut plus sérieuse, il continuait à garder chacun leur indépendance.
Bien sûr, le fait qu'il se soit déjà à moitié installé chez Dylan et inversement, ne voulait absolument rien dire. Du moins, c'est ce qu'il voulait croire. Ils avaient fini par sauter le pas, dès la fin de la 1ere semaine.
Leur première fois n'avait rien eu de sensationnel, ils étaient tous les deux trop pressés et avait trop faim de l'autre pour que tout se passe parfaitement. Ca ne les avait pas empêchés de recommencer à de nombreuses reprises depuis et ça n'avait été que plus jouissif à chaque fois.
Ils durent se faire discret une fois que les autres débarquèrent en ville, cependant ils ne le furent pas assez. Henley était passée un soir chez lui pour « discuter », elle tentait des approches depuis quelques temps.
Elle ne put qu'assister impuissante au baiser enfiévré que Dylan et lui se donnaient sur le seuil de la porte, inconscients de sa présence…
A suivre