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 Sujet du message: [Finie]Parce qu'on ne meurt j...-Ellana, Le pacte-Jil/Say- G
MessagePosté: 30 Juin 2015 07:48 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 20 Juin 2015 08:19
Messages: 97
Localisation: Cermont
Titre: Parce qu'on ne meurt jamais tout à fait
Statut: OS- complet
Fandom: Le pacte des Marchombres
Pairing: Jilano/Sayanel
Les personnages appartiennent à Pierre Bottero, je ne fais que les torturer un peu pour notre plus grand plaisir.

L’idée m’est venue lors d’une relecture de La Prophétie. Une phrase, un déclic s’est fait en moi. Je raconte la relation qu’il aurait pu y avoir entre Jilano et Sayanel, je trouve que ces deux personnages vont très bien ensemble donc pourquoi ne pas leur inventer une histoire ?
Je tiens à préciser que je ne suis pas Pierre donc je n’aurais pas le même style d’écriture mais j’espère que vous aimerez quand même.
Bonne lecture.

Partie I

Jilano était plus qu’un frère pour moi.
C’était les mots qu’il avait adressé à Jorune avant de le tuer. Il n’avait pu l’épargner quand bien même Ellana l’aurait voulu. La peine était encore trop immense. A sa mort, il avait cru qu’une seconde partie mourrait avec lui alors qu’il venait à peine de rebondir après la trahison de son élève. Pourtant son geste avait été bien dérisoire. Jorune mort, rien n’avait changé hormis que sa colère, sa rancœur n’avait désormais plus aucune cible. Seuls les souvenirs restaient.

C’était la seconde fois qu’il se rendait dans les sousol de la guilde. Aujourd’hui, cette dernière se réunissait pour l’Ahn-Ju. Sayanel avait été présenté devant le conseil six mois plus tôt. Ce soir son maître avait décidé de lui faire passer les épreuves qui lui permettraient de solliciter la greffe s’il réussissait. Comme le jour de sa présentation, la salle était comble. Même si peu d’élèves passaient l’examen - moins de dix cette année-là – tous les marchombres présent à Al-Jeit venaient y participer. Inquiets de l’avenir de leur Voie, ils voulaient s’assurer que la relève était prête et pourrait porter leurs valeurs. Quelques élèves avaient été présentés. A ce moment là, il avait laissé les souvenirs de sa propre présentation l’emplir. L’appréhension, le regard des autres sur son dos, puis la paix, l’harmonie totale avec lui, avec la Voie. Puis était venu l’Ahn-Ju. Chaque élève était évalué par trois maîtres marchombres. Les exercices qui lui avaient été demandés avaient requis toutes ses capacités. Ses muscles avaient été sollicités tout comme son raisonnement. Il avait du faire preuve de discernement. C’est épuisé mais ravi que Sayanel rejoignit son maître. Il avait réussit et était impatient de lui annoncer. Lorsqu’il revint dans la grande salle, ses yeux cherchèrent son maître. Ce dernier se trouvait dans un coin en train de discuter avec une femme et un jeune homme. Il fut rapidement à leurs cotés. L’homme lui adressa un hochement de tête, ses yeux remplis de fierté. Cela n’aurait pas du le surprendre mais Sayanel ressentit une petite pointe de regret pour ne pas lui avoir appris lui-même la nouvelle. Regret qui fut rapidement dissipé lorsque Samuel lui présenta les deux marchombres.
- Sayanel, voici Esil et Jilano son élève qui tout comme toi vient de passer avec succès l’Ahn-Ju.
Les deux jeunes se dévisagèrent avant de se serrer la main. L’élève d’Esil le dépassait de quelques centimètres, ses cheveux noirs cascadaient jusqu’au milieu de son dos. Ses yeux bleus donnaient l’impression que rien ne lui échappait. Il sentait déjà bruler en lui la flamme marchombre, de la même ardeur que celle présente chez les plus grands. Il ne se doutait pas que ses capacités devaient être exceptionnelles et qu’il écrirait son nom dans l’histoire marchombre. Esil semblait être une femme possédant la sagesse des anciens. Elle était d’âge avancé pourtant le temps n’avait aucune emprise sur elle. Cette soirée fut sa première rencontre avec Jilano.

La route s’étendait devant eux. Leurs maîtres les avaient laissés quelques heures plus tôt. Ils s’étaient retrouvés seuls pour la première fois. Ils ne se connaissaient pas hormis le soir de l’Ahn-Ju, ils ne s’étaient jamais rencontré pourtant leurs mentors avaient décidé qu’ils feraient le voyage ensemble. Ils solliciteraient la greffe à deux avant d’effectuer le chemin du retour encore en compagnie l’un de l’autre. Ils avaient tout un long périple pour se connaitre. Les premières heures ne se firent pas dans la facilité. Ils s’observaient, se jugeaient puis chacun avait du admettre les capacités de l’autre et ils s’étaient harmonisés.
Une confiance mutuelle s’était installée puis d’autres sentiments étaient venus s’ajouter. Leur relation avait évolué et même s’il était difficile de lui mettre un nom, ils pouvaient affirmer qu’elle avait vite dépassée l’amitié. Leur voyage avait finalement atteint son but. Devant eux se dressait le Rentaï. Ils échangèrent un regard où chacun pu lire en l’autre le même sentiment, le même appel. Sans attendre davantage, ils commencèrent leur ascension. Rapidement, leur chemin divergèrent mais qu’importe, leur but était le même. L’expérience que Sayanel avait vécue était indescriptible. Il avait entendu la montagne chanter pour lui avant de le transformer à jamais. Lorsqu’il avait repris connaissance au pied de la montagne, il savait qu’il avait changé. La greffe qu’il venait d’obtenir n’était qu’une infime partie de ce changement. Après avoir récupéré, il s’était mis en quête de son compagnon. Il l’avait trouvé toujours inconscient. Doucement, il l’avait déplacé à l’ombre et avait attendu son réveil. Il n’avait pas tardé. L’apprenti avait repris ses esprits quelques instant plus tard et s’il s’était montré surpris de trouver Sayanel à ses cotés, il n’avait rien dit.
D’un commun accord, ils avaient décidés de passer la nuit sur un flan de la montagne et de n’effectuer le retour que le lendemain. Ils voulaient profiter une dernière fois de la magie du Rentaï et concrétiser ce changement. La lune était haute et un vent frais venait caresser leur visage. Leurs pieds pendaient dans le vide, devant l’immensité du désert. Leurs jambes se frôlaient. Sayanel avait posé sa main sur la cuisse de Jilano sans que celui-ci ne bouge. La paix de cette nuit faisait écho dans leur cœur. Puis il y eu une perturbation. Sayanel l’a perçu aussi clairement que si elle venait de lui être criée. Imperceptiblement, Jilano venait de bouger. Il s’était rapproché de lui, il pouvait désormais sentir son souffle sur son visage. Puis quelque chose de chaud et doux sur ses lèvres. Il recula surpris.
- Que… balbutia t-il avant d’être interrompu par le doigt de Jilano posé sur ses lèvres.
Ses yeux rencontrèrent les siens. Il pu y lire les mêmes sentiments qui résonnaient en lui. Son cœur se calma et cette fois-ci, se fut lui qui fit le premier pas. Il partit à la recherche des lèvres du marchombre. Dans ce baiser, ils firent tout passer. La plénitude qu’ils ressentaient, l’amour naissant mais également leurs doutes. Ils n’allrent pas plus loin. Le moment n’était pas venu. Ils passèrent le restant de la nuit à profiter de la douceur de la montagne main dans la main. Cette nuit-là marquait l’évolution de leur relation. Au matin, ils avaient repris leur route. Le retour avait mis plus de temps. Ils voulaient savourer la présence de l’autre et refusaient de précipiter l’évolution de leur relation. Ils avaient passé leurs nuits à s’aimer sous le regard bienfaiteur de la lune.
Les retrouvailles avec leurs maitres avaient marqué un tournant, une cassure de rythme entre eux. Aucun commentaire ne fut émis suite à l’annonce de l’obtention de leur greffe, pas plus que s’ils devinèrent la relation de leur élèves ils n’en parlèrent. Ils passèrent encore quelques jours ensemble puis leurs routes se séparèrent, chaque maître reprenant en main la formation de son apprenti. Samuel entraina Sayanel vers les frontières du Nord là où résidaient les frontaliers. Il poursuivit son apprentissage encore un an. Durant cette période, il ne revit Jilano qu’une seule fois en compagnie d’Esil. Il fut soulagé de lire dans son regard la même détermination que lors de leur voyage. Il ne reniait pas leur relation et était prêt à la poursuivre. La présence de leurs maîtres les empêchaient toutefois de converser autrement que par le regard et encore. Ils devaient être discrets car rien n’échappait à des maîtres marchombres.

Alors que Sayanel était libre, il ne rejoignit pas immédiatement Jilano. Il savait que ce dernier avait terminé sa formation quelques mois auparavant. Mais le marchombre voulait être seul, savouré cette nouvelle liberté, l’accepter. Il savait que Jilano l’attendrait. Devant lui, la prairie s’étendait perte de vue lui renvoyant une infinité de choix. Tant de possibilités mais qu’importe, il avait toute une vie pour lui.
Une vie pour tout choisir.



Partie II

Sayanel n’avait revu Jilano que quelques années plus tard alors que tout deux évoluaient parallèlement sur la Voie, ils s’étaient retrouvés. Jilano était devenu maître marchombre. Tant de changements en si peu de temps.
Sayanel galopait à grande vitesse vers la capitale. Il venait d’escorter une caravane jusqu’à Al-Far et était épuisé mais pour rien au monde il n’aurait raté ce rendez-vous avec son ami. Il arriva dans une taverne située à l’intérieur d’une ruelle un peu à l’écart de l’agitation d’Al-Jeit. Un serveur le conduisit à une table au coin de la salle. Son ami y était déjà attablé à ses cotés se tenait un jeune homme. La peau tannée, baraqué, les cheveux courts de jais, il se dégageait de lui une force animale.
- Heureux de te voir mon ami.
- Moi aussi.
L’accolade des deux marchombres fut chaleureuse.
- Sayanel, laisse-moi te présenter Rihel que je guide sur la Voie depuis bientôt un an. Rihel, voici Sayanel l’un de mes plus fidèle ami.
- Je dirais même le plus fidèle.
Ils échangèrent un regard qui en disait long sur leur relation avant d’éclater de rire.
Le repas se passa dans une ambiance conviviale, chacun racontant ses aventures. Rihel se montra enjoué et ravi d’échanger avec eux. Nul doute qu’il était prometteur. Si la soirée se déroula dans la bonne humeur, la présence de Rihel dérangea quelque peu Sayanel. Il aurait préféré se retrouver en tête à tête avec Jilano pour leurs retrouvailles. Il lui fallu toutefois attendre que la lune soit déjà haute dans le ciel pour que l’apprenti déclare qu’il était temps pour lui d’aller au lit. Il se leva et disparu dans la rue.
Les deux marchombres quittèrent également la taverne. Ils déambulèrent dans les rues sans but précis. Sans y prêter attention, leurs pas les menèrent au pied d’une tour. Sans se concerter, ils commencèrent leur ascension. Ils se déplaçaient avec la même fluidité et il ne leur fallu pas longtemps pour atteindre le sommet. D’en haut, ils avaient une vue panoramique de la ville. Le vent essaya de les déséquilibrer avant d’abandonner. Aucun d’eux n’avait ne serait-ce que frémit.
- Et maintenant ?
Jilano se tourna surpris par les mots de son ami.
- Que faisons-nous ?
Le maître marchombre vint enlacer son ami. Sayanel plus petit que lui appuya son dos contre le torse de son compagnon.
- Quand le soleil se lèvera, je partirais rejoindre mon élève et toi tu partiras vers ton destin, souffla til à son oreille.
Sayanel se tourna plantant son regard dans celui de son semblable.
- Je ne le veux pas.
Il voulu reculer mais les deux bras de Jilano le retinrent et l’appuyèrent contre lui.
- Tss ! Sayanel te rends tu compte que tu ressembles à un enfant qui fait un caprice.
Le marchombre rougit sous la réprimande et enfouit sa tête au creux du cou de son ami.
Ils restèrent enlacés un long moment puis doucement, les lèvres de Jilano vinrent à la rencontre de celles de Sayanel. Le marchombre les accepta immédiatement. Ils n’avaient que la nuit pour s’aimer. Leur temps était compté et d’autant plus précieux qu’ils ne savaient la date de leur prochaine rencontre.
A l’aube, ils se séparèrent. Les années passèrent sans qu’ils ne se voient. Jilano continuait sur la Voie des maîtres marchombres sans que celle-ci ne tente Sayanel.
Ils se retrouvèrent quelques années plus tard lorsque l’homme revint précipitamment à Al-Jeit. Son ami allait mal, il le sentait, il devait le revoir. Il se précipita chez lui. Son appartement donnait sur les hauteurs de la ville. Jilano ne paru pas surpris de le voir apparaitre. Sayanel lui se stoppa net, la vision qu’il avait sous les yeux le pétrifiait.
Jamais il n’aurait cru que son ami se laisserait ainsi aller. Ses cheveux jais étaient en pagaille, son haut de cuir totalement défait laissait apparaitre son torse finement musclé. Sayanel franchit les quelques pas qui le séparait de l’autre homme pour le prendre contre lui. Etrangement celui-ci le laissa faire, habituellement il était celui qui dirigeait.
- Il n’y a plus aucun espoir.
Sayanel resserra sa prise. Pour la première fois, Jilano se laissait aller, ses émotions sortaient. Il s’épanchait sur l’épaule de son ami.
- Je ne guiderais plus personne. Notre Voie est en passe de s’écrouler. J’ai vu trop de jeunes obtus, aussi flexible qu’un chêne, ancrés dans leurs convictions. J’abandonne.
Sayanel savait que l’homme avait vécu beaucoup de déconvenues auprès des derniers élèves qu’il avait voulu guider. Trop ne s’étaient jamais vraiment engagés, ils étaient partit sans un regard en arrière.
L’énergie que Jilano mettait en eux se retrouvait piétinée à chaque échec. A chaque fois un peu plus douloureusement. Jilano s’éteignait peu à peu.
- Arrêtes, tu te détruis. Patience mon ami, un jour l’élève que tu attendais viendra à toi. Mais en attendant, arrête de te faire autant de mal.
Il y avait tellement de peur dans ses paroles que le maitre marchombre ne pu qu’obéir. Il attendrait. Comme chaque nuit de retrouvailles, ils se prouvèrent leur amour. Leur relation était fugace, balançant sur un fil, rythmée par leurs rencontres. Profonde et éphémère à la fois. Pourtant, pour rien au monde Sayanel n’aurait voulu y renoncer. A son tour, il prit un élève et comprit les challenges que cela représentait. Pour sa part, Jilano tint sa promesse et n’en reprit plus. Leur vie aurait pu continuer ainsi, ce ne fut pas le cas. Jilano retrouva son étincelle, celle qu’il avait peu à peu perdu, en la personne d’Ellana. Le changement fut brutal, Sayanel le constata lorsque les deux maîtres envoyèrent leurs élèves solliciter la greffe. Jilano prit les devants. Leurs échanges furent passionnés. De jours comme de nuits, ils s’accordèrent, passant tout leur temps ensemble. Lorsqu’ils retrouvèrent leurs élèves, Sayanel trop fin pour passer à coté, aperçu la blessure béante que Nilhem portait. Le temps des séparations était venu.
Il passa son temps à essayer de réparer son élève en vain. Il n’avait pu revoir Jilano seul pour lui faire partager ses doutes. Ce qui devait arriver arriva. Nilhem trahit, appelé par le pouvoir. Cela le marqua. Son âme était blessée. Il tomba. Ne pouvant le supporter, il partit. C’était la dernière fois qu’il avait vu Jilano vivant. Trop prisonnier de sa tristesse, il n’avait pu se résoudre à retourner à Al-Jeit. S’il avait su. Son ami avait eu besoin de lui et il n’avait pas été là. Cette blessure faillit lui être fatale, mais il savait qu’il n’avait pas le droit de s’effondrer. Jilano ne l’aurait pas permis. Il tenait pour Ellana, lui donnant le temps que Jilano lui avait déjà offert. La paix ne lui était pas encore permise.

Aujourd’hui, Jorune était mort. Son ami vengé, la peine restait. Le deuil continuait, il ne tenait qu’à lui de retrouver l’Harmonie.


FIN

J'espère que ça vous aura plus.


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