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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 24 Juin 2013 12:52 
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Dieu du slash ! Prosternez-vous !
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Messages: 14711
Localisation: Toulouse
J'ai tout lu d'un trait et je dois dire que j'attends la suite avec impatience.
J'aime beaucoup la façon dont tu introduis l'humanité de chacun des personnages dans l'histoire :)
:suite:

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Co-fondatrice de l'Alliance des Sadiques
La torture des pouffes c'est bien, celle des doudous c'est encore meilleur !

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 06 Juil 2013 11:43 
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Pas encore atteint(e)... mais presque

Inscription: 16 Juin 2010 11:55
Messages: 1216
Mapi : Merci ! Je suis flattée que tu sois venue me lire et que ça t'est plu ! :oops: :D

:reviews:

**
Bonjour à TOUS !
Me revoilà, après une longue absence, je le conçois, mais il semblerait que le stress des examens soit un inhibiteur d'inspiration ! Quoiqu'il en soit, les exam' sont maintenant finis (et réussis de surcroit ^^) je suis donc de retour pour tenir ma promesse : je mènerais cette fic à terme :wink: Il faut dire que l'inspiration m'est très vite revenu devant la bande annonce du nouveau film de M. Ruffalo :bave: et G. Paltrow ! :lol:

Bon, assez de blabla, voilà le chapitre V qui apporte les explications de l'intrigue et les retrouvailles tant attendue (j'y ai mis le paquet :lol: ) !
Cependant : :sensible: Ok, certes bien moins poussé que le chapitre 3 et je promet que cette fois, c'est le dernier ! *je vais finir par croire que j'aurais du poster ça derrière le voile, enfin soit !*

Pardon pour l'orthographe, j'ai fait de mon mieux !

Voila ! Enjoy ! :wink:

**

Secret - Chapitre V

« Qui médit de moi en secret me craint, qui me loue en face me méprise. » Proverbe Chinois.


- Madame ! s’écria une voix au dessus du bruit régnant perpétuellement dans le hall de commande de l’héliporteur. Appareils non-autorisés en approche !

Maria Hill, les bras croisés, faisant les cents pas sur l’estrade depuis de longues minutes, visiblement préoccupée, stoppa net.

- Alliés ? demanda-t-elle d’un ton dur mais inquiet.
- Je ne peux l’affirmer, Madame.

Lançant un léger regard à Fury qui n’avait pas détourné son attention des nuages environnants, pas stressé pour un sous, ou peut-être bien résigné, la jeune femme s’élança d’un pas rapide vers l’informaticien qui fit machinalement glissé sa chaise sur le coté pour lui permettre de faire face à l’écran. Alors qu’elle switchait sur les différents satellites disponibles, elle laissa échapper un grincement de dents quasi inaudible.

- Hill, au rapport, intervint Fury d’une voix monocorde.
- Stark, monsieur, répondit-elle prudemment. Suivi du jet mis à leur disposition.
- Hum, dit-il en tournant les talons, transférez les images dans la salle de conférence 5A.
- Bien, mon colonel.

**

Entrant dans la salle prestement, jetant un regard au couloir vide, la jeune agente tenta tant bien que mal de contenir ses conclusions, tendue.

- Avons-nous de quoi nous inquiéter ? demanda son supérieur.
- Je l’ignore, Monsieur, répliqua-t-elle d’une intonation égale, maintenant les épais dossiers contre sa poitrine. On a repéré leur signalement dans la zone de surveillance, il y a peine une heure. Ils auraient subit une attaque avant de se diriger vers nous.
- Hum… dit-t-il à nouveau, les avants bras liés dans le dos, alors qu’il approchait de l’immense fenêtre, avisant le point de lumière filant dans l’obscurité. Avec un peu de chance, Rogers ne veut simplement que des informations complémentaires…
- Monsieur, sauf votre respect, je ne pense pas que…
- Merci, Hill. Amenez-les ici quand ils auront atterris.

Hill resta interdite un bref instant, refroidie par le ton du haut gradé avant d’adopter un garde à vous rigide, claquant légèrement les talons, et de partir sans hésitation vers la plate forme.

Quand celle-ci fut partie, Fury s’autorisa un petit moment de faiblesse, s’asseyant dans l’immense fauteuil présidant la table circulaire, dos à l’écran holographique arborant fièrement le sigle de l’organisation, et passa la main sur son visage mutilé avec une lassitude extrême, peu confiant malgré les apparences… Se pourrait-il qu’ils eurent été découverts ?

Alors qu’il se reconstruisait une expression fermée et sûre d’elle, il vit arriver Stark, rageur et déterminé, toujours enveloppé dans son armure, son regard meurtrier lançant des éclairs sous sa visière relevée ; le directeur comprenant alors que le plan 3B avait été un échec cuisant dont il devait absolument limiter les conséquences collatérales… Il eut à peine le temps de se lever qu’il se retrouvait déjà brutalement rejeté en arrière, les phalanges métalliques du milliardaire éclatant sa pommette dans un craquement sourd.

Passé le court moment d’égarement que produit une douleur inattendue, Fury se rattrapa avec dextérité, atterrissant fermement sur ses points d’appuie, inexpressif alors que Steve, qu’il n’avait pas vu entrer, avait saisi Tony à bras-le-corps, vociférant sur sa conduite inexpliquée.

- Ou est-il ? cria ce dernier, dardant ses pupilles glaciales sur le directeur qui épousseta machinalement son long manteau, provocateur.
- Je ne vois pas quoi de quoi vous…
- La ferme ! le coupa-t-il, ruant dans le torse du capitaine une seconde fois alors que Thor venait porter main forte, conscient qu’il était bien plus à même de retenir de tels assauts, au grand damne du militaire qui lâcha alors prise.

Alors que l’ingénieur continuait à se débattre bruyamment, le couple d’assassin entra dans la pièce, un regard interrogateur posé sur leur supérieur qui se redressait en soupirant d’ennui.
- Que diable se passe-t-il ici ? demanda Natasha d’un haussement de sourcil, intriguée bien que parfaitement détendue.
- J’aimerais bien le savoir, agent Romanoff ! la rabroua Fury, autoritaire.

La jeune espionne réfléchi un instant et l’ignora soigneusement, s’approchant vivement de Tony, posant ses paumes sur le visage de l’homme toujours prisonnier de l’étreinte immuable du demi-dieu, cherchant à croiser son regard enflammé.

Clint regarda son action avec un étonnement visible. Après tout, il n’avait jamais eu vent d’une quelconque complicité –ni même d’une quelconque entente, à la réflexion - entre le playboy et son amante, elle-même qui n’avait que peu d’estime pour l’ingénieur qu’elle considérait comme un gamin égoïste, gâté et lunatique.

Pourtant celle-ci restait plantée devant lui, fouillant ses iris chauds comme si elle essayait de pénétrer dans son esprit. Son interlocuteur sembla se détendre légèrement, se contentant alors de murmurer inlassablement, d’une voix rauque, le prénom de Bruce, affichant une légère mimique désespérée alors que ses traits crispés reprenaient lentement leur expression normale. La commissure de ses lèvres se releva légèrement en un demi-sourire satisfait alors que la jeune femme hocha la tête d’un geste entendu. Tony soupira, toujours tendu mais à présent immobile, reprenant laborieusement son sang froid, sentant par la même occasion Thor qui n’avait bien sur pas suivie la conversation muette, desserrer sensiblement ses bras malgré qu’ils restèrent toujours enroulés autour de ses épaules.

- Où est-il ? reprit alors la voix calme et calculée de Natasha, les mains sur les hanches, dévisageant le directeur.
- Mais enfin, vous n’allez pas vous y mettre, vous aussi ! s’écria-t-il avec un agacement feint.
- Monsieur, j’ai côtoyé Stark suffisamment longtemps pour savoir qu’il ne perd pas ses moyens – à ce point-la, j’entends bien - sans une excellente raison. Alors je vous le demande à mon tour, où est-il ?

Steve, qui était resté de marbre devant la réaction de la jeune femme, s’anima finalement, gonflant la poitrine, les arguments présentés le convainquant passablement bien qu’il ignorât alors comment il se devait de réagir, laissant les rennes à la rouquine, indéniablement à son aise dans cet interrogatoire peu commun.

- Où est Banner ? répéta-t-elle en séparant chaque syllabe.

Alors que Fury s’apprêtait à émettre un son qui n’allait certainement être que le début d’un odieux mensonge, l’immense écran dans son dos, jusqu’alors inutilisé, émit une série de bip strident alors qu’un dossier, dont la classification « secret-défense » s’étalait en grosses lettres capitales, s’ouvrait en pleine fenêtre sur l’hologramme.

**

- Madame, vous n’êtes pas sans savoir qu’en cas d’enquête de confidentialité, je serais contraint de donner votre nom pour conserver mon poste, n’est-ce pas ?

Le jeune homme d’une vingtaine années leva les yeux tristement sur sa voisine, qui se contenta de fixer l’écran, perdue dans ces pensées.

- Je sais, Thomson, murmura-t-elle, merci de votre aide, en tous cas.

Alors qu’elle quittait le pont A, décidée à déposer sa démission au conseil en ayant la chance de se justifier personnellement, elle sourit devant l’ironie de la situation et la surprise que son manquement au devoir ne manquerait de susciter.

Maria Hill, fidèle bras droit du colonel Fury, venait d’outrepasser les ordres en dévoilant le projet le plus classé de la décennie, plus encore que ne l’avait été la phase II en son temps… Voila qui allait faire sensation !

Posant son badge sur le bureau en acajou du directeur, elle repensa avec amertume aux 10 longues années où elle s’était dévouée corps et âme à ce travail, abandonnant famille et amis derrière elle, alors qu’elle n’avait que 18 ans. A cette époque là, elle n’était qu’une idéaliste, une ridicule adolescente sélectionnée parmi tant d’autres pendant son service militaire volontaire, à qui ont avait offert une place dans un monde qu’elle n’osait imaginer, un monde de triches et de dangers mais qui avait la possibilité d’assurer une paix durable… Du moins, c’est que la pub tournée par Howard Stark à la création du SHIELD suggérait, à la louche.

Avec le temps, elle était rapidement montée en grade, brillant par son intelligence, son organisation, sa discrétion mais surtout sa discipline des plus exemplaires, exécutant le moindre ordre sans ciller. Nonobstant, alors même que le conseil s’apprêtait, selon les rumeurs, à la promouvoir directrice d’un département entier, elle venait de trahir tous ses serments…

Elle se plaisait à penser que c’était pour la bonne cause, dans une futile volonté de donner un sens à l’abandon de la seule chose qui comptait réellement pour elle... Certes, elle avait vu d’indicibles horreurs en travaillant au coté de Fury, plus que quiconque n’aurait pu le supporter à une telle limite de la légalité ; elle avait abondé dans le sens de ses incessantes manipulations, repoussant toujours plus loin les remords de sa conscience. Mais malgré tout ça, elle ne pouvait cautionnée des expériences pseudo-scientifiques sur un homme fondamentalement bon, un homme qui avait été frappé par une malédiction qu’il s’escrimait à contrôler et ce, de façon admirable.

L’affaire Bruce Banner, quelques semaines après son accident, avait été la première de ses missions sérieuses : elle avait du le suivre pendant des mois alors qu’il courrait de plus en plus vite et de plus en plus loin, fuyant tout et tout le monde avec une volonté de préservation farouche. Rapidement promue, elle avait été retirée du cas mais avait mis un point d’honneur à se tenir au courant, à distance, de l’évolution du physicien, réalisant alors qui il était réellement, au delà de la menace qui semblait éclipser tout le reste…

Par ailleurs, elle avait connu, reçu et même commandé bien des tortures infâmes en une décennie de service, mais jamais sans raison réellement "valable" et certainement pas sur les élucubrations d’un colonel bien trop endoctriné pour son propre bien…

Elle accepta alors avec amertume l'idée que ce monde merveilleux qu’on lui avait promis et fait miroité tant de fois avait un prix… un prix qu’elle refusait à présent de payer.

**

Après que les pixels constituant la photo de Bruce se soient lentement chargés sur l’écran géant, ne laissant plus aucun doute sur le contenu du document, Tony vit rouge, amorçant un mouvement de rage que Thor réprima rapidement. Clint, prenant alors connaissance du texte devant lui, vint se placer aux cotés de son amante, le regard perçant et menaçant, alors que celle-ci esquissait une moue guère surprise, balançant son poids d’un pied à l’autre. Steve, ébranlé, s’approcha de l’image en plissant les paupières, ne sachant plus à quels saints se vouer.

- Monsieur, commença-t-il, qu’est-ce que ceci ?

Fury, prenant conscience de sa position délicate, se précipita vers l’appareil, arrachant les fils, interrompant du même coup le chargement du dossier qui se ferma dans un éclair vif, comme le ferait un vieux téléviseur plasma rendant l’âme.

- C’était une nécessité, susurra-t-il entre ses dents.
- Je vous demande pardon ? s’exclama Steve, en haussant exagérément les sourcils.
- Oh, Rogers, répliqua Fury exaspéré, vous n’êtes pas sans savoir que le Hulk est un danger ! Il a fait des ravages certes appréciables durant l’attaque Chitauri, mais cela n’efface pas les nombreux dégâts qu’il a causés et qu’il continuera à causer si nous ne parvenons pas à trouver un moyen d’extermination efficace (Tony grogna imperceptiblement), en cas de perte de contrôle. De plus, si le Hulk est en effet immortel, avez-vous pensé à ce qui se passera quand Banner décèdera de mort naturel, capitaine ? Comment croyez-vous que ce monstre fera sans la moindre barrière à ses agissements violents ? Je ne peux décemment pas laisser à l’humanité l’obligation de courir ce genre de risque !

Tony eut un sifflement dégouté devant le ton détaché du directeur, serrant ses points tellement fort qu’un bruit de tôle froissée retentit discrètement. Il ouvrit la bouche, des milliards de réflexions acides le traversant mais les sons restèrent coincés dans sa gorge asséchée par la haine aveugle qui lacérait sournoisement la moindre de ses veines, obscurcissant sa vision. Il fallait l’admettre, l’ingénieur, revêtant ordinairement une froideur dédaigneuse, semblait définitivement perdre tout contrôle quand on osait s’en prendre à ceux qui lui étaient chers, que ce soit Pepper ou, plus récemment, son « assistant » de labo… Heureusement, Steve faisait bon usage de son flegme, exigeant des explications, dépassé par les événements. Dans un coin de sa folie vengeresse, Tony prit note de le remercier une fois Bruce rentré et en sécurité, avec lui, à la Tour Stark.

- Vous avez alors attendu l’occasion qu’il nous quitte pour l’appréhender, dit le capitaine en se renfrognant, ridiculement fier de sa déduction, bien qu’il n’appréciait que peu les circonstances.
- Non, souffla alors Natasha, restée silencieuse, concentrée, c’est bien pire, Rogers. Il a fait en sorte qu’il nous quitte…

Ces mots planèrent dans l’épaisse atmosphère quelques secondes, brisée alors par Fury qui soupira, sachant pertinemment que de toute façon, il était bien trop compromis dans cette affaire pour faire demi-tour.

- En effet, avoua-t-il de mauvaise grâce, nous avons récupéré les carnets du général Ross et avons poursuivit ses recherches sur une éventuelle stimulation ultrasonore.
- Et donc… ? insista la veuve noire avec professionnalisme, malgré que des précisions soient, somme toute, inutiles.
- Et bien, nous n’avions aucun doute quant au fait que le bon docteur ne manquerait pas de fuir suite à un tel incident…
- Ce qui vous laisserait donc la voix libre pour le capturer et limiterais nos recherches.

Tony inspira précipitamment, ressentant une bouffée de bonheur mal-placée à cette révélation. Bruce n’avait pas perdu le contrôle, cette dernière fois avant de l’abandonner lâchement, non, on l’avait forcé à le perdre… Ce qui changeait bien des choses ! De même, l'ark-reactor n’était alors qu’entrer en résonnance avec l’onde artificielle, ce qui avait dû causer le disfonctionnement !

En temps normal, Tony aurait exulté devant cette découverte et ce nouvel argument en faveur de la créature, mais à ce moment-la, tout ce qu’il voulait, c’était retrouvé le scientifique, s’assurer qu’il allait bien et accessoirement, le cas échéant… revenir dégommer cette enflure.

- Tout ça, c’est bien jolie, Nicky, parla-t-il pour la première fois, un sourire caustique s’épanouissant sur son visage ironique, redevenant le Tony Stark connu et haït de tous, mais tu n’as pas répondu à la question. C’est de l’anglais élémentaire, pourtant : Où est-il ?

- N’espérez pas que je vous le dise, Stark ! rétorqua celui-ci d’une voix sans appel. Ce projet est une de nos priorités pour le moment, et nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour le mener à bien.

Natasha tourna brutalement la tête vers le milliardaire, ses cheveux fouettant l’air et la joue de Clint qui ne réagit pas, fixant toujours l’espion, alors que l’Iron man affichait un rictus satisfait.

- Spidey girl, commença l’ingénieur en s’extirpant de l’étreinte du demi- dieu, qui absorbé par la conversation, avait relâché sa garde, je peux compter sur vous pour réhabilité mes accès, bien évidemment…
- Faite vite, Stark, souffla-t-elle en guise de réponse, prenant rapidement place devant l’ordinateur dans le fond de la pièce. Ramenez-le.

Et sans attendre le moindre assentiment supplémentaire, l’armure décolla et traversa la fenêtre qui éclata en milles morceaux alors que Steve et Fury se protégeaient rapidement de leur avant-bras.
L’armure piquait déjà vers le sol quand le colonel se tourna vers le militaire, affichant une expression paternelle résignée et douloureusement déçue.

- Vous savez, Rogers, j’étais persuadé que vous auriez été le meilleur des leaders pour canaliser ce rassemblement. J’avais mis beaucoup d’espoir en vous… Il semblerait que j’ai eu tord.
- Avec tout le respect que je vous dois, monsieur le directeur, grinça son interlocuteur en adoptant une posture fière et déterminée, ses yeux brillant d’une étincelle un peu nostalgique : il y a 65 ans, j’étais prêt à mourir pour protéger mon pays d’un fou totalitaire et antisémite. A présent, je suis prêt à le faire pour protéger mon équipe de vos agissements déments. Et que ce soit clair, le docteur Banner en est partie intégrante.

**

Tony chutait plus qu’il ne volait, fondant l’air vers son objectif avec obstination.

Après une dizaine de minutes, minutes durant lesquelles Natasha œuvrait activement à lui trouver de nouveaux codes d’accès valables, la base militaire qu’il avait enfreinte quelques semaines plus tôt s’élevait, imposant bloc de béton, entre les collines vertes en contrebas.

Il ne parvenait pas à croire à une telle coïncidence, à croire que faisant une pause durant ses heures de recherches infructueuses, il avait pu, par le plus grand des hasards, se retrouver aussi prêt de lui, aussi prêt de pouvoir le toucher, l’enlacer… le ramener. Une pointe de culpabilité l’assaillit perfidement, le poussant à libérer un gémissement plaintif. Et dire qu’ils s’étaient tous fait manipuler… Pour cela, Tony s’en voulait... Pire, Fury avait réussi à le duper, malgré qu’il restât toujours sur ses gardes en sa présence...

Au demeurant, le plan du directeur avait été parfait… Faire une pierre deux coups en envoyant les Avengers sur les traces du trafiquant d’armes qui l’inquiétait tellement, les gardant ainsi éloignés de la capture programmée et minutée de leur ancien membre… Oui, un plan des plus ingénieux… A une faiblesse prêt : il avait affaire à Tony Stark, le roi incontesté de la manipulation en tout genre, parvenant toujours à amener sans le moindre effort, et sans même qu’ils ne s’en rendent compte, tout le monde à ses pieds, le grand public, les journalistes ou ses actionnaires, logés à même enseigne !

Du moins, c’est que le milliardaire aurait pensé si ses sentiments inavoués et inconscients pour son collègue n’avaient pas obscurci son raisonnement, si son inquiétude ne l’avait pas détourné d’une énigme, à priori, enfantine…
Pourtant, il devait se l’admettre, cela n’aurait été aussi évident qu’il se plaisait à le croire, à sa grande frustration, d’ailleurs, car en dépit de la confiance toute relative qu’il portait au colonel, il était persuadé que l’organisation secrète, malgré son immoralité latente, avait plus d’intégrité que ça…

A cet instant, plus forte encore que l’envie de récupérer son ami, il avait envie de se venger et quand Tony Stark se vengeait, il pouvait faire preuve d’une imagination féconde et dévastatrice…

**

- Alors, ou en est-il ? Demanda Clint, en s’appuyant d’une main sur le dossier de chaise de son amante.
- Il a atteint la porte principale, souffla-t-elle en se redressant, sa colonne vertébrale rentrant en contact avec les phalanges calleuses de l’archer. Les codes ont fonctionnés, l’alarme ne s’est pas déclenchée…

Clint lui adressa un sourire bienveillant avant de tourner les talons et de se diriger vers Steve qui continuait à argumenter fermement avec Fury qu’il ne le quittait pas des yeux la moindre seconde, halluciné et blessé du piètre comportement dont son supérieur, jadis estimé, avait fait preuve.

Natasha, guère encline à participer à un débat stérile sur l’honneur militaire, et américain de surcroit, d’avant-guerre, continua à pianoter distraitement sur le clavier plastique, muée par son éternelle curiosité pour toutes ses choses dont on ne lui disait rien.

Rétrospectivement, elle aurait dû écouter les leçons que sa mère avait tenté vainement de lui inculqué avant de disparaitre, celles qui disaient que dans l’URSS de sa jeunesse, se mêler des affaires des autres s’avérait être un défaut dangereux et le plus souvent fatal…

Elle l’apprit alors à ses propres dépends.

S’égarant dans un fichier dont le nom comportait une suite de nombre aléatoire, elle eut le malheur de double-cliqué sur un des comptes rendus vidéo qui s’ouvrit, le son ayant été coupé sagement par l’utilisateur précédent.

Comprenant soudainement le contenu de la bande, elle se figea, ne pouvant en croire ses yeux, son cœur ratant douloureusement un battement. Devant ses pupilles effarées se déroulait une scène d’une telle cruauté qu’elle se sentit défaillir. La bile au bord des lèvres, elle observa silencieusement l’homme – car elle ne pouvait se résoudre à lui attribuer une identité en de telles circonstances- se débattre sur la table avec une férocité contenue, la douleur déformant les expressions de son visage habituellement si apaisées, alors que son tortionnaire se saisissait d’une espèce scie à métal, approchant dangereusement la lame mobile du crâne du physicien agonisant.

Les images défilaient devant elle avec une lenteur irréelle et elle sentit ses points se serrer en apercevant les taches verdâtres qui s’étalaient sur le torse de Bruce lorsque la lame fissura la boite crânienne, signe évident que le Hulk était bien la. Un instant, elle ferma les paupières, priant pour que lorsqu’elle les rouvrirait, l’alter-ego du scientifique l’aurait libéré de ses entraves et que toute cette souffrance serait finie…

Mais non, lorsqu’elle les rouvrit, son visage se tordant pour adopter l’expression d’une petite fille apeurée et perdue, elle eut tout juste le temps d’apercevoir que la couleur caractéristique ne s’était pas étalée outre mesures, que Bruce était encore en train d’hurler à s’en arracher les poumons, réprimant son seul allié…

- Je t’en supplie, pensa-t-elle murmurer, profondément choquée, comme suivant la scène en dehors de son propre corps. Je t’en supplie, sauve-toi de là…

Mais alors qu’elle sentait une goutte salée dévaler le long de sa joue tant l’atrocité de cette vision allumé des milliers de flambeaux d’empathie dans chacune de ses cellules, lui donnant l’impression que ces propres cicatrices la démangeaient maladivement, le lecteur vidéo s’éteint brusquement, accompagné de la sensation de deux paumes chaudes se posant sur les bras, juste en dessous de l’épaule, la secouant légèrement pour la faire sortir d’une tétanie dont elle n’avait pas conscience. Prenant cette intervention fantomatique pour sa porte de sortie, elle se concentra sur le touché ferme et tendre puis releva son regard embué de larmes vers son compagnon qui se contenta de lui sourire avec tendresse, effaçant une trainée humide de son pouce.

- Chut, dit-il quand elle voulu ouvrir les lèvres. Je sais… mais Tony est là-bas, il va le sortir de la.

Elle ne lui répondit pas, se contentant d’enfouir son visage dans son torse, vulnérable pour la première fois depuis bien longtemps, enfermée dans les affres d’un passé jamais totalement révolu, tandis que Thor et Steve qui avaient suivit la scène se retournaient, une grimace malsaine sur le visage pour le premier, une profonde rage pour le second, fixant le directeur qui recula fébrilement sous le poids de leur regard assassin.

**

La porte vola en éclat, propulsée par le rayon à haute densité énergétique qui fila de la paume de l’Iron man entrant dans la salle blindée, surprenant la jeune femme en blouse blanche qui se leva alors prestement, terrorisée, mimant un garde-à-vous peu naturel.

- Que… que faites-vous…
- Tutu, répondit Tony, arborant un sourire charmeur, l’index pointé à la verticale devant lui pour l’intimer au silence. Je sais que tout le monde veut un autographe de mon illustre personne mais je suis venu chercher l’autre attraction !

Ses lèvres se relevèrent sur ses dents en un rictus tout sauf amusé à ces mots. La jeune femme resta interdite un instant, portant son attention de gauche à droite comme si ça la marche à suivre était gravée sur les murs.

- Je… je dois demander à mon supérieur pour…
- Allez, zou ! répliqua-t-il en faisant un pas brusque vers elle qui, effrayée, s’élança dans le couloir en courant.
- Oh, au passage, cria Tony nonchalamment, envoyer la facture à Fury pour la porte !

Passablement enjoué par la situation, il se reprit bien vite, conscient de la gravité de la situation, reconstituant en vitesse une mine froide alors qu’il ouvrait le boitier de contrôle de la porte, grimaçant devant la complexité des circuits et le temps que ça risquait de prendre. C’était typiquement lui ça… Au lieu d’extirper le mot de passe à la jeune fille avant de la faire fuir, il avait du faire le fanfaron. Bon, autant improviser, alors ! se dit-il.

- Jay’, dit-il en relevant sa visière, mes chances de défoncer ce battant par la force ?
- Parfaitement nulle, monsieur. L’alliage utilisé est inconnu mais ses propriétés semblent indiquer que même le Dr Banner aurait du mal à en venir à bout avant d’être métrisé.

Tony soupira, avant de tendre la main vers la tripotée de fils électriques dénudés, passant de l’un à l’autre comme s’il jouait à pif-paf-pouf.

- Monsieur, si je puis me permettre…
- Mute.

Le silence retenti, uniquement brisé par sa respiration haletante avant qu’il n’enroule son doigt autour du fil bleu le plus épais. Il hésita un instant avant de tirer un coup sec. La porte s’ouvrit sans un bruit.

- Hum, c’était facile, chuchota-t-il en haussant les épaules.
- Monsieur, comme j’essayais de vous le dire, cet interrupteur était grandement inspiré du détonateur du missile Stark Industries 40B, offert au SHIELD lors…

Mais Tony n’écoutait déjà plus, le sang pulsant frénétiquement à ses tempes alors qu’il retenait un cri de haine.
Sur la table médicale en pvc, il aperçu les vestiges de ce visage qui lui avait tellement manqué, les traits harmonieux et expressif qu’il aimait tant, gommés par la douleur qui l’éreintait, alors que le corps du scientifique devant lui était parcouru de lourds tremblements. Comme somnambule, il pénétra silencieusement dans la pièce, titubant, un trou douloureux enflammant sa poitrine tandis que son regard déviait sur le corps musclé mais meurtri de son ami, les cicatrices rouges et purulentes contrastant avec la peau anormalement jaune. Arrivé à son niveau, mué par les centaines d’émotions qui irradiaient ses hémisphères cérébraux, Tony laissa sa main métallique suivre le tracée de l’une d’elle, l’épiderme présentant une légère teinte verdâtre sous la pression qu’il y appliquait…

- Hey, susurra-t-il, la gorge sèche et tiraillante alors qu’il coupait machinalement les liens entravant les membres lacérés, Brucey, big guy

Lentement, le physicien ouvrit péniblement les yeux, ses paupières papillonnant, donnant l’impression qu’il se réveillait d’un sommeil sans rêve.

- Tony, souffla-t-il plus qu’il ne parla.

Ses iris profonds et fatigués croisèrent ceux du milliardaire un bref instant, s’illuminant d’une étincelle que Tony ne parvint à interpréter, une grimace souriante naissant sur les lèvres bleuies, avant que les globes oculaires de Bruce ne se retournent brutalement sur leurs orbes et que son corps entier ne soit traversé de violentes convulsions, les muscles commençant à saillir sous la peau diffame, les os s’allongeant, le tout s’accompagnant d’un cri de douleur déchirant.

Tony, ne sachant comment réagir, renoua ses doigts autour de son poignet, essayant de calmer les sursauts incontrôlés, plaquant son torse contre les flans de son ami dans le but de le stabiliser, vaguement conscient du danger de la situation.

- Monsieur, intervint Jarvis, appel du SHIELD.
- Stark !s’écria la voix de Steve paniqué, vous devez le faire sortir de la !
- Désolée, boucle d’or, je suis un peu oc…
- Stark, le bâtiment contient un service de refroidissement déjà déficient pour contenir une arme biologique expérimentale, si le Hulk abime la structure externe, le risque de contagion est…
- Got it.

Et sans un mot de plus, toujours dans un état second, il saisit Bruce à bras le corps avant de décoller vers la sortie.

**

Alors que Bruce se faisait de plus en lourds dans ses bras au fur et à mesure de sa transformation, Tony survolait en vitesse les forêts sauvages, cherchant désespérément du regard une clairière où il pourrait le déposer, tout en s’assurant que celle-ci soit assez loin de toute forme de vie humaine – Bruce lui en voudrait autrement, et il n’était clairement pas disposé à le perdre à nouveau.

Lorsqu’il aperçut enfin une trouée plus claire dans le tapis végétal éclairé par la lumière blafarde de l'astre lunaire, il piqua rapidement et eut à peine le temps d’atteindre son objectif que le poids dans ces bras se fit tellement pesant qu’il n’eut d’autre choix que de laisser s’échapper. Retenant son souffle, il resta suspendu dans les airs, suivant du regard la chute de son collègue dont le contour se faisait aléatoire dans l’obscurité.

Pendant un instant, le silence se fit roi, seulement brisé par un bruit de collision sec. Tout à coup, comme sorti de nulle part, un cri inhumain retenti. Tony sourit avant de se précipiter vers sa source, heureux comme pas permis devant le caractère presque normal qu’avait cette scène a ses yeux. Bruce était de retour, avec ses démons et tout le reste…

Le milliardaire se sentit revivre, un frisson exaltant son être avec plus de félicité que n’importe quelle quantité d’alcool, mission périlleuse ou expérience suicidaire !

S’approchant peu à peu, il regarda d’une fascination mêlé de frayeur, la créature enragée arracher les arbres alentours comme de vulgaires mauvaises herbes avant de les projeter sur les rochers bordant l’immense clairière, où ils éclataient alors en milles morceaux dans un bruissement sourd.

Alors qu’il s’apprêtait à contacter Natasha pour leur donner sa position, l’ingénieur suspendit son acte en voyant se dessiner devant ses yeux, un événement auquel il n’aurait jamais pensé assister de son vivant...

Semblant avoir épuisé toute satisfaction de son exutoire de fortune, l’immense géant s’accouda maladroitement à un pin imposant, le visage baissé, ses épaules tremblantes par à-coups irréguliers, imprimant sur la rétine de Tony une image bien trop familière. A cet instant, il ne put discerner avec exactitude qui de Bruce ou de son alter-ego se tenait dos à lui en proie à une telle fragilité, mais il était certain d’une chose, la créature, qui qu’elle soit,… pleurait.

Mué par un sentiment qu’il ne parvint pas à identifier, il avança, la paume suspendue en l’air, craquant une racine sous son pied, alarmant ainsi le Hulk qui se retourna brusquement avec un cri déchirant, mi-effrayant, mi-implorant, ses basses profondes faisant trembler légèrement le sol. Tony recula d’un pas surpris, mais ne vit aucune animosité dans le regard humide de son interlocuteur qui sembla le reconnaitre, l’avisant d’une candeur presque enfantine et incomprise.

- Métal ? grogna-t-il, en se laissant tomber sur le sol.
- Hey, big guy ! hésita l’ingénieur, optant pour un vocabulaire basique. Oui, c’est moi ! Calme-toi ! C’est fini, ils ne te feront plus rien !

Hulk secoua sa grosse tête de dépit, exhalant un soupir à fendre l’âme, alors que Tony marchait précautionneusement vers lui avant de poser une main rassurante sur l’avant-bras fluorescent. Le « monstre » lui adressa une moue surprise à laquelle Tony répondit par un rictus se voulant rassurant malgré l’adrénaline titillant son instinct de survie qu’il plaça alors en sourdine.

Il sursauta violement quand un objet de la taille d’une balle de base-ball vint éclater brutalement sur son poignet, le laissant complètement trempé. Relevant la tête, il vit les traits déformés du géant et resta béat…

Il aurait dû craindre une telle proximité, il aurait du reculer, fuir même ! Mais non, il ne pouvait s’y résoudre… Dans le visage meurtri de la créature, il pouvait clairement voir les plis harmonieux de son ami et n’hésita plus un instant sur la dualité de la personnalité du physicien.

Certes, Bruce était maitre de son destin… mais ce, autant que le Hulk ne l’était ! Si opposés, ces deux âmes en peine partageaient pourtant un corps et une existence qui s’était avérer bien rude au fils des années, présent l’un pour l’autre, leur indépendance respective entravée d’un lien dont il ne comprenait pas la nature…

Tony sentit un élan d’espoir le transpercer, comprenant que l’incompréhension de leurs situations était responsable de cette incessante affliction… Au plus vite aurait-il convaincu Bruce d’accepter « l’autre gars », au plus vite pourraient-ils tout deux retrouver la paix et évoluer ensemble. Et, avec un peu de chance, près de lui -Tony était prêt à tout sacrifier dans ce but.

Le géant grogna, penaud, pour attirer l’attention du milliardaire.

- Hulk fatigué de la douleur… Hulk fatigué de courir…

Tony sentit son cœur se comprimer brièvement devant cette faiblesse humaine des plus attachantes puis vit les muscles puissants se contracter, l’échine de son ami insoupçonné se recroquevillant alors qu’il laissait peu à peu le physicien resurgir à la face du monde. Quand il eut enfin repris taille normale, l’ingénieur se précipita pour le serrer dans ses bras, l’empêchant de s’effondrer sur le sol boueux, plongeant son visage dans son cou avant de scruter le scientifique endormi, buvant le moindre rayon se reflétant sur la peau légèrement halé qui projetaient des ombres légères sur ses joues livides.

Tony ne parvenait définitivement plus à en croire ses sens… Bruce… Il était la, sain et sauf, dans ses bras… sa chaleur contre la sienne… son souffle caressant délicieusement son visage, son cœur battant à un rythme régulier et obsédant…

Electrisé, il se pencha, effleurant les lèvres vermeilles de son pouce, frissonnant d’extases devant leur absence d’aspérité, s’enivrant de la senteur suave et tellement masculine...

A cette seconde précise, il comprit que toutes ses semaines de doutes et de tergiversations avaient été des plus futiles, qu’il avait eu tord… que Bruce était définitivement bien plus qu’un simple assistant de labo, ou même qu’un ami… Bruce avait pris une place dans sa vie qui aurait du l’effrayer, lui qui avait si peur de s’attacher, lui qui s’était forgé une forteresse inébranlable gardant quiconque à distance… Et pourtant, Bruce, par sa présence même, l’avait balayé d’un coup de main désinvolte, détruisant les fondations aussi bien que les hauteurs. Bruce lui était indispensable.

Tony, émerveillé de le tenir enfin dans ses bras, confus mais sûr de ne jamais le laisser partir à nouveau, laissa courir sa main sur le visage détendu, marquant chaque pli de son index avec douceur, scrutant parallèlement d’un œil critique les cicatrices qui avait quasiment guérie, paraissant vieille de plusieurs semaines.

Surement le Hulk y était-il pour quelque chose, pensa-t-il, mais les lèvres du physicien se faisait alors si tentante que l’ingénieur peinait à raisonner.

Avec une tendresse infini, les paumes légèrement tremblantes, il prit la mine endormie en coupe, laissant ses doigts en mémoriser la texture, avant d’approcher lentement, hésitant, son souffle se mélangeant à celui, faible, du docteur.

Fermant les paupières, il grappilla millimètre par millimètre l’espace inconnu mais non-hostile les séparant, se délectant de l’expectation autant qu’il se serait délecter du baiser lui-même, tant le moment lui semblait paisible, naturel, juste…

Frissonnant d’émotions qu’il n’aurait pourtant jamais admises, il sentit alors sa lèvre inférieure effleurer lentement celle de son vis-à-vis quand soudain, il sentit les traits s’animer sous ses phalanges. Pris de cours, tel un animal en plein phare automobile, il se releva en vitesse, instaurant une distance décente de sécurité entre lui et l’homme à moitié nu qui commençait à se mouvoir, s’extirpant un sommeil apparemment éreintant.

**

Quand Bruce ouvrit les yeux, il ne vit qu’un ciel clair et découvert, les étoiles brillant au dessus de lui. Reprenant peu à peu conscience de son corps, il gémit sous l’engourdissement de ses muscles inusités, ses pensées voguant dans un léger brouillard, confirmant un état post-Hulk. Laborieusement, il se redressa, la moindre fibre de son être le tiraillant.

Il jeta un regard interrogateur autour de lui, ne parvenant pas à se souvenir de comment il était arrivé la, quand il entrevit une silhouette massive dans l’obscurité. Il fut tenter de paniquer un court moment, son instinct de préservation livrant bataille pour avoir le dessus. Inspirant profondément, il fut frappé d'évidence, reconnaissant la dite-silhouette si vite qu’il en resta bouche bée.

- Tony ? murmura-t-il de crainte que l’illusion – car il ne pouvait en être autrement- ne s’évanouisse.

Il entendit l’autre homme déglutir alors qu’il s’approchait d’un pas ou deux, permettant à Bruce de croiser un regard plein d’inquiétude qui se détourna bien vite. En un éclair, tous les souvenirs de ces dernières semaines - sa fuite, son désespoir, sa solitude, sa capture et le reste, plus douloureux, - se déversèrent sadiquement dans sa mémoire, lui arrachant un couinement, faisant gronder son alter-ego à la surface qui décida, étrangement, de ne pas s’imposer.

- Oh mon dieu, Tony ! s’exclama-t-il faute de mieux.

Alors que des larmes de souffrance invisibles picotaient ses yeux secs, il sauta sur ses pieds avec une grimace contenue, et se jeta sur le milliardaire, entourant ses bras autour de l’armure glaciale, tel un acharné, comme s'il cherchait à traverser le métal pour coller son corps abimé contre la peau chaude et rassurante de l'autre homme. Tony resta figée, surpris d’une telle réaction, avant de lui rendre son étreinte avec ferveur, une main fourrageant gentiment dans ses cheveux imbibé de sang séché, l’autre s’enroulant autour des hanches nerveuses du physicien.

- Bruce, murmura-t-il d’une voix étranglée, ne fais plus jamais ça, tu m’entends !

Intérieurement, Tony se maudit d’une telle répartie. Il y avait pourtant tant de chose à dire, à crier même ! Toutes les questions qui le torturaient depuis la disparition de Bruce lui brûlant la langue. L’assurance de ses sentiments ne désirant que s’échapper au grand jour.

Le physicien resserra promptement son étreinte, coupant leur deux souffles pendant quelques instants -Tony entendit l'armure craquée sous l'assaut* -, avant de s’éloigner, bien que toujours solidement logé dans les bras du milliardaire dont les doigts traçaient de petits figures anarchiques dans son dos. Alors que Bruce se réchauffait de ce geste pourtant banale moins d’une année plus tôt, il avisa d’un œil attentif la longue coupure qui barrait la joue de son sauveur, celui-ci semblant éviter soigneusement son regard.

- Tu es blessé ? dit-il en posant un touché expert sur la pommette sanglante.
- Hein ? répliqua Tony, en frissonnant, bien que certainement pas de douleur. Ah, ça ! Je ne sais même plus d’où elle vient… Surement un cadeau empoisonné de Barton. Faudrait qu’il grandisse un peu, d’ailleurs ! Non mais quel gosse !
- Ah ah, idiot, répliqua Bruce avec son éternel sourire bienveillant, celui qu’il ne semblait adresser qu’à Tony.

Il n’en fallu pas plus pour que l’ingénieur perde tout contrôle.

Transporté par ce rire chaud et chéri, il fondit sur lui avec assurance, terrassé par le torrent d’émotion pure qu’il l’assaillit, alors qu’il s’extasiait devant la douceur des lèvres du physicien, qui se figea, choqué. Tout à sa passion, Tony ne se rendit pas tout de suite compte de cette réaction, se contentant de picorer la bouche ainsi offerte de baisers volatiles, ne rompant jamais le contact. Enhardie de sa propre audace, Tony laissa alors sa langue glisser tendrement d’une commissure à l’autre, sentant les lèvres s’ouvrir délicatement en une réponse hésitante mais haletante.

L’ingénieur sembla reprendre en partie pied avec la réalité lorsqu’il sentit la pression se faire plus lourde sur ses pectoraux. Les mains du scientifique avait monté, aériennes mais fermes, sur son torse, et Tony craint un instant, dans l’océan de ses pensées chaotiques, qu’il ne le repousse.

Cependant, il n’en fit rien, ces paumes qu’il imaginait brulantes contre sa peau frissonnante, demeurant contre l’armure, incertaines…

A bout de souffle et dans un état second, Tony fut contraint de s’éloigner, refusant tout de même de desserrer l’étau qu’il formait autour du corps du physicien. Remplis d’allégresse, il croisa le regard perdu de ce-dernier et comprit alors le poids de son erreur, sa réalisation hâtive lui faisant l’effet d’une douche froide.

- Euh, commença-t-il, mal-à-l’aise devant l’inexpressivité de son ami qui paraissait pourtant légèrement essoufflé. Désolée, c’est juste que… euh… je…

Pétrifié par l’absence de réaction, Tony sentit alors la honte et le désespoir l’envahir.
Il décolla alors sans un mot, laissant Bruce perdu et presque nu, dans une forêt qui lui était inconnue.

**
TBC... :twisted:


**
*Oui, je sais, c'est bizarre.... On a qu'à dire que le Hulk aide un peu :mrgreen:

**

Alors Verdict ?
Avant tout, merci infiniment d'avoir pris le temps de lire ce nouveau chapitre, malgré l'immense attente qu'il a imposé. :oops:
Le nouveau chapitre avance lentement mais surement, mais vu que ce sera le dernier avant l'épilogue, je suis prête à digresser de mon plan. Des idéés ? Des choses que vous voudriez lire ? Je vous écoute !
*Ne t'inquiète pas Aunbrey, la suite de l'aventure de Natasha et son bébé est prévue ;)*


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 06 Juil 2013 12:58 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 09 Déc 2011 13:28
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Je ne sais pas si je dois me sentir flattée de me dire que toutes les fois où je t'ai harcelée avec la grossesse de Natasha aient payé ou alors être mortifiée et honteuse d'être aussi chiante alors que ça n'était pas dans tes intentions premières de développer autant cette histoire... Ahrem et dire que quand j'ai lu : "Des choses que vous voudriez lire ?", j'allais répondre : "Natasha et sa grossesse, gniaaaah !!", je ne suis pas du tout un cas social désespéré, du tout, du tout :lol:
Sinon, chaque fois que je viens dans cette partie du forum, je suis en mode 'Espoir ON', parce que j'attendais fermement la suite et dès que je vois ton pseudo, je pense : "Natasha, grossesse, bébé, Clint, GROSSESSE !". C'est une obsession, c'est moche :mrgreen:

Soit dit en passant, félicitations pour tes examens :) Néanmoins, cela n'a rien d'étonnant, le génie qui est en toi s'est simplement révélé à la face du monde ~

Ce chapitre était génial !
Déjà parce que ça fait vraiment TRÈS plaisir de retrouver toute notre petite troupe de super héros, ensuite parce que le déroulement de l'histoire est toujours aussi prenant.
J'avais le coeur serré pendant toute une partie du chapitre, vraiment. Et doucement, l'étreinte a disparu pour revenir un grand coup, en pleine face, à la fin du chapitre. Parce que bon sang, on ne s'arrête pas à un moment pareil ! Et l'autre zigouigoui fuit alors qu'il devrait embarquer Bruce avec lui :roll: Ralala Tony, TU CRAINS ! :mrgreen:
Namé sérieusement, cet andouille là, au lieu d'attendre, il se barre parce que le pauvre docteur a du mal à analyser la situation. Après tout ce qu'il a vécu, la moindre des choses, c'est de lui laisser un peu de temps pour respirer et comprendre ce qu'il se passe exactement. Raaah, Tony, tu me frustres TT'

Le moment où Hulk pleure, c'est juste intenable comme situation. Déjà imaginer que Hulk puisse pleurer, ça semble tout bonnement impossible mais en plus, les paroles que le "monstre" dit, on a qu'une envie : le serrer dans ses bras, sauf que c'est légèrement trop dangereux donc on s'abstient mais le coeur y est ! J'ai trouvé le moment très fort émotionnellement parlant. La bête montrait vraiment sa faiblesse en faisant ça devant Tony (raison de plus de le traiter d'idiot !), montrait qu'il lui faisait suffisamment conscience pour le voir dans cet état (*FRUSTRATION*), j'ai vraiment trouvé le moment très fort, c'était beau et triste à la fois. C'était superbement bien écrit.

De même que lorsque Natasha (promis, je ne parle plus de sa grossesse :mrgreen:) découvre la vidéo sur l'ordinateur, l'émotion ressentie, c'est assez difficile à décrire. Ça se ressent de manière tellement forte, j'étais partagée entre l'horreur et la rage qu'on ait pu faire subir ça à Banner. On imagine facilement toutes les tortures qui ont pu lui être infligées et la description présente dans ce chapitre-ci rend le tout beaucoup trop vivant. C'est monstrueux.
De ce fait, même si c'est un peu moche à dire mais je ne sais pas trop comment le formuler autrement, j'ai bien aimé que Natasha ait une réaction "violente" face à ce qu'elle voit. On pourrait se dire qu'elle est un peu blasée parce qu'elle a du en voir des choses terribles et pourtant, voir ce que Bruce a enduré (et on parle bien de Bruce, non de Hulk car il a contrôlé le monstre jusqu'au bout -quelle maîtrise admirable !-), ça l'a touché. Voir qu'un homme qu'elle a côtoyé quotidiennement pendant quelques temps subir de telles atrocités, ça l'a horrifié. Ça nous montre juste qu'elle a un côté humain, qu'on a peut-être tendance à oublier mais qui reste tout de même bien présent !

Bref', la fin me frustre, je veux :suite:


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 06 Juil 2013 22:31 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 15 Aoû 2010 11:03
Messages: 571
Localisation: Bordeaux
Magnifique chapitre. Au moins quand tu te fais désirer, tu nous gratifies d'un long chapitre super bien travaillé!
Que dire de la détermination, des sentiments exacerbés de Tony sinon qu'il est juste magnifique !
Très belle scène bien sur ce Hulk qui n'a jamais été aussi humain qu'avec cette lassitude et ces larmes qui montrent toute la souffrance et la fatigue endurées.
Bon la réaction de Tony et sa fuite, un grand classique comme l'art de t'arrêter là où le lecteur VEUT absolument la suite et un peu de douceur !

Bref :bravo: :bravo: :suite:

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* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 07 Juil 2013 17:19 
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Inscription: 17 Jan 2004 13:57
Messages: 11370
Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Aaaaaaaah !! Enfin la suite ! ^^

Imaginer Hulk pleurer, ça a fait chavirer mon petit cœur, mais c'était très bien trouvé.
Et la dernière scène... Tony, reviens tout de suite !!! Grrrr... :evil:

:suite:


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 08 Juil 2013 08:12 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 06 Mai 2010 12:45
Messages: 3655
Localisation: mon coeur, lui, est toujours à Londres en tout cas
Je ne vais pas faire dans l'original en disant que j'ai trouvé Hulk qui pleure terriblement touchant, mais bon c'est le cas. C'est une scène qui démontre plus que jamais le lien flou entre lui et Bruce.
Sinon, ben j'ai envie d'étrangler Fury :evil: Contente en tout cas que Bruce soit enfin sorti de cet enfer.
Par contre le départ de Tony à la fin c'es moyen. J'espère qu'il a prévu de revenir vite fait, sinon ça va pas aller :wink:

Très bon chapitre en tout cas, il me tarde de lire la suite.

:suite: :suite:

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"When I'm not writing, I'm dying" Neil Diamond

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 01 Aoû 2013 14:05 
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Dieu du slash ! Prosternez-vous !
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Inscription: 06 Mai 2006 18:50
Messages: 14711
Localisation: Toulouse
Bah... Tony ne peut pas s'en aller comme ça ! Pas maintenant ! Pas avec un Bruce à moitié nu pour lui tout seul ^^ *suis choquée* XD

Bon sinon je suis contente que Bruce soit sauvé parce que quand même il a pas mal dérouillé le pauvre. Va falloir que Tony le chouchoute pour lui faire oublier tout son calvaire. Quant à Fury, c'est possible de me le prêter pour que je lui donne un bon coup sur la tête ? Non mais quelle idée de faire torturer Bruce pour étudier Hulk hein ?

:suite: :suite:

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Co-fondatrice de l'Alliance des Sadiques
La torture des pouffes c'est bien, celle des doudous c'est encore meilleur !

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