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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 12 Mai 2013 23:18 
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Pas encore atteint(e)... mais presque

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:reviews:

Glasgow : Ouf, ravie que ça t'ai plu ! :D
Ah ah, bien sur que j'ai l'intention d'arranger tout ça, mais j'ai bien peur qu'il faille encore un peu de patience :twisted:

Cybélia : Merci beaucoup !! :D
Ah ah, en effet, c'est une erreur inexcusable ! A vrai dire, je n'ai jamais vu aucun des films Marvel en VF (la Belgique proposant la vo dans tout les cinéma) alors il arrive que je n'ai pas vraiment les appellations francophones :lol: ... Merci pour l'info, j'y penserais dans les futurs chapitres !! :D

Aunbrey : Merci infiniement pour cette longue review !
J'avoue que Bruce Banner est vraiment un personnage que j'adore aborder, un peu plus profondément que ne le font les films, alors que c'est une véritable mine de psychologie et torture mentale :mrgreen: Ravie d'être parvenu à te le rendre attachant autant qu'il l'est pour moi !
Pour ce qui est de Natasha et son bébé, je ne les ai pas oublié, ils arrivent ;)

:reviews: Encore une fois qui me font extrement plaisir ! La suite très bientôt, j'ai été tellement inspirée que j'en ai écrit les 4/5 aujourd'hui ! :lol:
Tout ce que je peux dire c'est que mes chouchous ne sont pas au bout de leur peine ! :twisted:


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 13 Mai 2013 13:32 
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Slash ou non, telle est la question...
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Très joli chapitre, j'aime avec quel soin tu décris les pensées et les doutes de Bruce. Et ta façon de ne pas précipiter les choses apporte beaucoup de crédibilité au personnage. :suite:

_________________
* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 17 Mai 2013 21:17 
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Pas encore atteint(e)... mais presque

Inscription: 16 Juin 2010 11:55
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:reviews:

Bonsoir à tous ! :D

Alors, ce soir, petit inédit pour moi, un chapitre à chaud, mon beta-lecteur étant débordé, j'ai décidé de le poster tel quel, avec mon seul avis comme argument :mrgreen:

D'abord :sensible: A la base, j'avais prévu que ce soit quelque chose de très soft et sans que je ne m'en rende compte, 4 pages étaient écrite :lol:
Spoiler: Montrer
Il s'agit donc de torture, ce qui m'a permit d'utiliser mes cours d'anatomie :mrgreen: ainsi qu'un peu de torture mentale


Enjoy ! :wink:

**

Secrets – Chapitre 3
« L’oublie détient le pouvoir et le sens du secret » Maurice Blanchot.


**
- Pitié, docteur, criait la vieille femme dans une langue aux consonnes rugueuses, faites quelque chose !! Pitié !

Alors que les supplications se faisaient de plus en plus insistantes, Bruce, réellement concentré, tentait du mieux qu’il pouvait de ramener le jeune garçon de 5 ans à la conscience. Le visage sale, les yeux ouverts et fixes sur un point au loin, le corps sans vie était posé à même le sol poussiéreux, sur une couverture trouée par les mites en plusieurs endroits. Sous les pleures incessants de la mère, le scientifique comprimait violemment le cœur au repos contre les vertèbres à l’aide de ses deux mains liées, forçant sur le sternum, cassant quelques côtes au passage sans que le pauvre enfant ne bronche…

Alors que les minutes s’écoulait inexorablement et que les larmes commençait légèrement à se tarir de résignation, Bruce, hors d’haleine, qui continuait ses geste de premier soin avec une ardeur désespérée, senti une main rêche et osseuse se poser sur son épaule, l’intimant de s’éloigner alors que la femme désolée et ces 5 autres enfants en bas âge se pressait contre le cadavre sans vie.

Le docteur resta immobile un instant, les yeux fixant les grains de sables ocres, observant leurs danses enivrantes dans le vent étouffant, avant de relever la tête vers le patriarche qui retira alors sa main, se plaçant à 2 mètres de lui, les paumes levées vers le ciel, les iris rayonnants d’un espoir caractéristique dont Bruce se surprenait à envier la piété.

- Son âme est avec les dieux, maintenant…

Alors qu’il marmonnait de courtes prières, le physicien, conscient des coutumes sacrées du sous continent indien, pencha alors légèrement la tête vers le bas, plein de sollicitudes.

- Je suis désolée, je suis arrivé trop tard, murmura-t-il, arborant un masque de regret.
- Ne vous excusez pas, bon docteur, répondit le vieille homme, avec un sourire triste et sage, dépourvu de nombreuses dents mais tout de même chaleureux. C’était la volonté des dieux de prendre notre fils, tout comme c’était leur volonté de vous envoyer ici… Puissiez-vous poursuivre votre route…

Et sur les bonnes paroles qui remettaient sa vie entière et celle de son fil dans les voies de l’infini, il alla rejoindre sa famille tandis que Banner quittait la petite tente déchirée, laissant ses habitants faire leur deuil en paix, abandonnant derrière la partie de lui qui était morte en même temps que l’innocence.

Frissonnant légèrement dans l’air humide, chaud et insalubre du bidonville, il s’autorisa un instant de repos dans un profond soupire, s’asseyant à coté de la source d’eau presque asséchée, emprisonnant ses tempes dans ses mains, les coudes soudés à ses genoux alors repliés sur lui.

Oui, malgré l’inéluctabilité de la chose, il ne pouvait s’empêcher de se reprocher la mort de tout ces gens qu’il s’évertuait à sauver, ses enfants innocents qui ne méritaient rien de ces pénitences abjectes et infectieuses… Et pourtant, mis à part ce chagrin et cette rage quotidienne dont il s’armait pour tenir bon, il se réjouissait, coupable, d’y trouver un épanouissement des plus transcendants, comme il n’en avait pas vécu depuis longtemps.

Chaque jour, aux cotés d’innombrables malades, il se battait férocement pour leur vie, plus qu’il n’en aurait fait pour la sienne, défiant la mort avec une conviction inébranlable, essayant ainsi de prendre sa revanche sur ce destin qui n’avait eu de cesse de s’acharner injustement contre lui… Il en soignait même certains, quand il arrivait à trouver des médicaments abordables au marché noir…

Et bien qu’il ne puisse nier l’enrichissement spirituel et humain qu’il avait tant recherchés en venant ici, il se devait d’avouer que les conditions de vie était dures, la nourriture difficile à trouver, et il s’étonnait un peu plus chaque jour de la pale maigreur qu’il voyait insidieusement naitre sur son visage.

Nonobstant, il refusait catégoriquement de s’en plaindre, considérant dans une conception toute judéo-chrétienne s’il en était – après tout, qu’est-ce qu’un hypothétique dieu pourrait bien porter comme intérêt à un monstre – qu’il s’agissait là d’une juste façon de payer pour ses pêchers, ses espoirs illusoires qui aurait pu faire tant de mal…
Depuis l’incident du SHIELD, il s’était rigoureusement interdit de repenser à son ancienne vie, par crainte de céder, pensait-il, par crainte de sauter dans le premier avion pour New York et de rentrer au près des siens, abandonnant égoïstement toutes ses personnes malheureuses qui avaient tellement besoin de lui… Le Bruce Banner de New York était mort le jour le jour où Tony lui avait rendu sa liberté, le libérant de cette ultime étreinte qui, à elle seule, aurait eu le pouvoir de le retenir…

Les mois avaient alors passé dans une atmosphère revigorante, une sorte de retour aux sources et, bien que mélancolique, le cœur lourd, en peine, il poursuivait inlassablement sa route…

L’autre gars ne s’était pas présenté une seule fois, ce qui apaisait supperficiellement l’esprit et l’âme du docteur, y voyant la une preuve de la légitimité de sa douloureuse décision. Au début, il s’était dit que peut-être Tony et les autres auraient cherché à le retrouver, espoir qui s’était plus ardent encore quand il avait aperçu au détour d’une ruelle animée un agent du SHIELD, se croyant faussement incognito. Mais il s’était fourvoyé… Pas d’Avengers, pas de milliardaire philanthrope. Seulement des agents isolés, uniquement présents pour assurer ces arrières dans le cas où les choses tourneraient mal, une sorte de surveillance désintéressée, en somme… Seul, c’est ainsi qu’il devait avancer, maintenant…

Décidant qu’il était temps de reprendre la « mission » dont il s’était chargé, s’y accrochant desespérement comme la dernière luminère dans l’obscurité, il se leva doucement, une fatigue sourde alourdissant ses jambes. Flânant entre les tentes quelques instants, il en repéra bien vite une d’où sortaient des gémissements continus. Il se présenta brièvement dans un indou approximatif avant de s’agenouiller au chevet de l’adolescente valétudinaire, recommandant d’éloigner les enfants de la maladie qu’il jugea d’un regard contagieuse.

Au vue des nombreuses pathologies auquel il avait été confrontées durant ses précédents voyages, avant sa parenthèse, comme il se plaisait à l’appeler froidement, Bruce s’était étonné de n’avoir jamais contracté la moindre bactérie, le moindre virus… « Il faut croire que même les microbes ont peur du géant » s’était amusé Tony, alors qu’il écoutait, fasciné, les récits de son ami. Ah Tony…

Abreuvant distraitement sa patiente, Bruce sentit ses pensées dériver à des kilomètres de là, dans cet endroit qu’il s’était interdit même en rêves… Tony… Il lui manquait tellement… Son sourire en coin et provocateur, ses blagues drôles et moins drôles, sa perpetuelle suffisance, son excitation presque enfantine quand il arrivait à fabriquer un nouveau gadget que tous considéraient injustement comme totalement inutile…

De tout ce qui aurait pu lui manquer – l’hygiène, la technologie, les pizzas au peperroni du coin de la 12e sur Brooklyn –, il regrettait par-dessus tous les contacts humains auxquels il avait dû renoncer. Thor, Clint, Natasha, Steve… Ses amis, une famille qui aurait potentiellement pu vouloir de lui…

Chassant ses souvenirs amères d’un hochement de tête avant qu’il ne soit trop tard, son attention s’attarda une dernière seconde sur la montre qui ornait son poignet et que Tony lui avait offerte pour le remercier de son travail à ses cotés. Plus d’une fois, il avait pensé la vendre, se doutant très bien de la quantité de médicaments qu’elle pouvait représenté au vue de sa valeur –lui-même n’y connaissait pas grand-chose, mais c’était un cadeau de Stark, après tout. Cependant, dans un élan irrépressible d’avarice et de nostalgie, il l’avait précieusement gardé, gravant dans son cœur refroidi les images de ses quelques mois de répis…

**

- Bonjour les enfants, bailla Steve en entrant dans le penthouse, s’étirant longuement par la même occasion, jouant involontairement de ces muscles.

Sans attendre la moindre réponse, il se laissa lourdement choir sur sa chaise habituelle alors que Natasha faisait glisser machinalement, dans une habitude bien huilée, le lait dans sa direction, machouiant toujours dans sa tartine. Etrangement bien, le capitaine se saisit de la bouteille au goulot, renversant le contenu sur ses céréales, puis se mit à manger silencieusement, chacun évitant de croiser le regard des autres. Au bout de plusieurs minutes de calme uniquement rompu par le bruit des pétales de blé soufflé qu’il mâchait assidument, cette paix attira son attention. Jetant un regard circulaire sur la pièce, tout lui paraissait normal au premier abord : Natasha étudiait soigneusement son café arabica, Thor engloutissait les croissants à une vitesse surhumaine, et Clint, quant à lui, lançait de petits morceaux de pain sur le mur, sous le regard blasé de sa collègue espionne... Wait.

- Ou est Stark ? lança Steve, complètement ébahi, ne croyant pas à sa chance.
- Chais pas, renifla l’archer qui avait alors choisi le demi-dieu pour cible qui, obnubilé par ses viennoiseries françaises, ne se rendait compte de rien. Personne l’a vu depuis qu’on est en rentré, hier.
- On devrait peut-être aller le chercher non ?

Les deux assassins cessèrent soudainement toute activité et lui lancèrent un regard surpris qui valait toutes les réponses du monde. Alors que le soldat sentait monter en lui un irrésistible fou rire qu’il essayait vainement de refreiner, la voix de l’IA retentit dans la pièce, coupant court à tout éclat.

« Bonjour, mademoiselle Potts »

Se tournant vivement vers la porte tout en sautant rapidement sur ses pieds, le capitaine observa la jeune femme entrer dans son impeccable tailleur ivoire avec un sourire avenant.

- Bonjour à tous ! s’exclama-t-elle, sa présence seule égayant la pièce. Je vous en prie, Steve, ne vous dérangez pas, voyons !

L’intéressé lui adressa un petit sourire mais resta obstinément debout jusqu’à ce que l’assistance de Stark ne soit assise à table avec eux, pianotant sur une espèce d’ordinateur extra-plat miniature dont le logo ressemblait vaguement à une pomme.

- Je venais juste vous avertir que la conférence de presse à l’hôtel de ville est toujours prévue pour demain. Et vous y êtes tous convié. N’est-ce pas, Tony ? Ajouta-t-elle à la volée.

Silence.

- Tony ? interrogea-t-elle en se tournant pour scanner la pièce à la recherche de son ex-amant mais estimé ami. Ou est-il ? reprit-elle en se tournant vers Rogers, ses cheveux fouettant l’air sous sa précipitation.

- Personne ne l’a vu depuis notre retour du SHIELD, mademoiselle, de même que le Dr Banner.

Pepper marqua un petit temps de pause avant de se lever et de s’engouffrer en vitesse dans l’ascenseur. Connaissant Tony comme elle le connaissait, le pire l’effrayait. Qu’est-ce que ça allait être maintenant ? Du scotch en trop grosse quantité ? De l’herbe ? Pire ? Qu’avait-il bien encore pu inventer ? Pepper se maudit intérieurement un bref instant d’avoir pu croire que l’influence positive du docteur sur son patron aurait suffit à le faire quitter, sans retour, ses mauvaises habitudes autodestructrices, compagnes funestes de ses anciens démons.

- Jarvis, dit-elle d’une voix paniquée, lance un scanner thermique de toutes les pièces de l’immeuble, s’il te plait.
- Effectué, répondit-il immédiatement. Monsieur se trouve dans la chambre du Dr Banner, 15e étages, pièces 615.
- Dans la chambre du docteur ? répéta-t-elle, surprise.
- Oui, mademoiselle, seul.

Ce mot unique anéantit le peu de calme qu’il lui restait. Essoufflée, elle atteignit rapidement la dite porte qu’elle ouvra sans ménagement, sans même frapper. Sur le seuil, elle se figeait. Dans la salle faiblement éclairée par les interstices du volet mécanique, elle vit se découper la silhouette avachie de Tony sur l’immense lit, parfaitement immobile, les mains posées mollement sur ses cuisses, paumes vers le plafond, le dos vouté, le regard fixé sur la moquette aux motifs griffés.

Lentement, comme si elle apprivoisait un animal sauvage qu’elle avait peur de terrifier, Pepper se planta, les bras croisés, prétendant être plus désapprobatrice qu’inquiète, devant le milliardaire qui sembla bizarrement ne pas la voir, aucun trésaillement n’egayant son visage fermé, prisonnier d’un monde qui deurmeurait horriblement innaccessible. Plissant les yeux dans la semi obscurité, elle jeta une breve œillade a l’intérieur de ses coudes, rassurée de ne pas y voir de traces récentes. Toujours aussi précautionneusement, elle s’accroupi autant que sa jupe et ses escarpins lui permettaient, puis passa son index sous le menton de l’ingénieur, forçant son regard afreusement vide à croiser le sien.

- Tony, murmura-t-elle tendrement en passant ses doigts sur les cernes bien marquées de son vis-à-vis, redoutant la raison de son comportement. Qu’est-ce qui s’est passé ? Depuis combien temps n’as-tu donc pas dormi ?

Il continua à détailler un point au delà d’elle, pris dans son mutisme, une étincelle déchirante envahissant ses pupilles mornes.

- Tony…
- 67heures 48 minutes et 13 secondes, mademoiselle, surgit la voix automatisé du majordome.

Elle soupira.

- Allez, viens, il faut te mettre au lit.

Et alors que la jeune femme se redressait, appuyant ses avant bras sur ses genoux avec effort, Tony s'anima soudainement, agrippant le bas de sa veste avec ses deux points fermés, ses iris ressemblant à ceux d’un petit garçon perdu dans une grande foule violente et tapageuses, le souffle cours, haluciné. Pepper eut un rapide regard attendri devant cette façon qu’avait Stark de vivre chaque émotion avec tant d’intensité, d’une candeur désarmante et dévastatrice, quand elle le vit entrouvrir sensiblement les lèvres.

- Il est parti… couina-t-il, d’une grimace implorante, se parlant à lui même.
- Qui ça ?
- Il est parti, parti… il est parti… répéta-il inlassablement comme s'il s'agissait d’un mantra, se balançant légèrement d’avant en arrière, possédé.

Alors que Pepper saisissait avec tendresse le visage du milliardaire tremblant entre ses doigts fins, son regard fut attiré sur le petit morceau de papier à présent chiffonné et humide sur lequel elle parvint à déchiffrer deux mots dont l’encre avait coulé, donnant l'impression que Tony avait tenté de l’effacer, voulant faire disparaitre du même coup cette réalité qu’il ne pouvait supportée...

Il ne lui en fallu pas plus pour tout deviner. Elle soupira, contrite, avant de reporter son attention sur l’homme un peu plus abimé en face d’elle.

- Tony, Chéri, allez, viens. Viens avec moi.

Elle l’aida à se relever avant de l’éloigner de la chambre abandonnée vers la sienne, le soutenant du mieux qu’elle le pouvait.

**

Ce jour-la, après avoir couché Tony, l’assistante revint dans la salle commune où les autres membres de la team discutaient passionnément du projet Arizona, inconscients des évènements passés. Elle s’assura de l’attention et annonça d’une voix claire, ne laissant aucune place à l’interprétation lyrique : « Banner est parti ». Le silence se fit bien morne ce jour là.

Les semaines passèrent et chaque membre de l’équipe se vit exprimer son ressentiment à cette nouvelle de façon tout personnelle.

Steve fut, en apparence, le moins touché, gardant la tête fermement ancrée sur les épaules. Il déplora quelques temps la perte d’un soldat précieux et estimé mais refusa catégoriquement de prendre parti sur sa décision, laissant à Banner le soin de choisir si sa présence était plus néfaste que bénéfice : lui-même n’avait malheureusement pas d’idée statuée sur ce point.

Parrallelement, Thor fut, quant à lui, bien plus affecté, préférant retourner passer auprès des siens, supportant mal le lourd chagrin qui s’était abattu sur l’immense résidence bien que tous se complaisaient à faire comme si de rien était.
Du coté féminin, Natasha s’arrondissait un peu plus chaque jour, laissant entendre avec humour qu’elle devait arrêter de s’empiffrer, prétextant que le départ du docteur avait causé en elle un stress inavouable, lui donnant des envies de boulimie incoercibles. Tout le monde goba l’histoire, bien qu’elle ne soit qu’à moitié vraie…

L’archer, pour sa part, égal à lui-même et secret, ne montra pas d’émotion particulière, passant de plus en plus de temps à l’archerie. Pour éviter Stark ou pour autre chose, personne n’aurait su le dire…

Ah, Stark… Pepper, en témoin silencieux qui voyait chaque jour cette comédie absurde se faire un peu plus imposante, voyait bien que chacun d’eux avait été affecté par le départ abrupt du docteur… Mais elle voyait aussi, qu’aucun d’eux ne l’était autant que Tony.

Ce dernier, à son grand désespoir, était méconnaissable et avait repris ses nombreuses mauvaises habitudes, après de quelques jours de silence, visiblement libéré de toutes inhibitions. Acerbe et désagréable, la plupart des habitants l’imposante maisonnée tentait de l’éviter tant bien que mal alors qu’il restait enfermé des heures durants dans son laboratoire, répétant à qui voulait l'entendre qu’il travaillait sur un projet de la plus haute importance et parfaitement secret.

Les heures de recherches étaient longues, celle de sommeil extrêmement limité et le régime expresso remit au gout du jour…

Pepper était une femme intelligente, elle voyait parfaitement ce qui se cachait sous cette détresse latente : une complicité vitale et indispensable qui reliait les deux hommes avec bien plus de force qu’elle n’avait voulu le soupçonner…

Pourtant, elle refusait de l’admettre réellement, ne voulant pas renoncer à cet homme merveilleux qu’elle avait aimé et pourtant rejeté. Aussi, laissait-elle inconsciemment Tony dans son isolement, submergé par un chagrin qu’il ignorait lui-même, convaincue que le temps penserait les blessures de l’ingénieur et lui rendrait son amour… Un mal pour bien…

**

Sous le soleil blafard et accueillant, Bruce afficha une légère mimique de bien-être, laissant les rayons caresser tendrement sa peau moite. Profitant enfin d'un court moment de cette allégresse fugace, ce fut avec réticence qu’il se retourna vivement quand il sentit une présence inutilement fantomatique derrière lui. Il resta figé un instant, les muscles bandés, prêt à s’enfuir mais se détendit rapidement en identifiant le visage familier.

- Vous ? marmonna-t-il, en se redressant, fronçant les sourcils, qu’est-ce que vous faites la ?

Et alors que son interlocuteur restait immobile, le dévisageant d’un œil attentif, le physicien sentit alors une piqure sèche à la base sa nuque, avant qu’il n’y porte rapidement sa main, appuyant sur le point pour en soulager ridiculement la douleur alors que sa vision se faisait flou, son vis-à-vis empruntant des formes géométriques variables et aléatoires devant ses yeux fatigués, ses jambes se dérobant soudainement sous son poids.

**

Ce matin là, qu’elle ne fût pas la surprise de Pepper quand elle vit le grand hall vitré si animé, tous les habitants de la Tour semblant au branle-bas de combat, portant de grosses caisses métalliques visiblement très lourdes vers l’extérieur du bâtiment, avec application.

- Natasha ? s’exclama-t-elle quand la porte de l’ascenseur s’ouvrit dans un tintement caractéristique. Que se passe-t-il ? demanda-t-elle en saisissant la jeune espionne par le poignet, veillant à ne pas toucher les munitions qui y étaient accrochées.
- Le protocole Arizona est opérationnel, on décolle dans 7 minutes, répondit-elle avec un léger sourire satisfait.

Elle hocha la tête, sachant pertinemment les heures de travail que cette mission avait exigées, heures de travail dans lesquels ils s’étaient tous lancés à corps perdus.

- Ou est Tony ?
- Il a refusé de venir, malgré les menaces assez extrêmes, au demeurant, de Steve. Autant dire que l’idée d’une mission à 4 ne le rassure pas plus que ça…

Pepper lui adressa un sourire compréhensif, intérieurement étonnée d’une telle réponse. Savoir que Tony manquer volontairement une occasion relativement dangereuse de tester une de ses dernières merveilles, lui en bouchait un coin, tout en réveillant cette peur panique qui grandissait en son sein depuis l’incident de la chambre 615. A croire qu’elle ne parviendrait jamais à le faire sortir de son isolement volontaire et malsain...

Alors que l’assistante s’apprêtait à prendre congé, elle vit Natasha pâlir rapidement dans le coin de son œil et se pencha alors pour la soutenir alors que cette dernière s’écroulait, soudainement vidée, une main protective inconsciemment levée sur son ventre légèrement bombé, ce que Pepper ne pu que remarquer en haussant ses sourcils parfaitement dessinés. Clint, non loin de la, lâcha précipitamment sa caisse qui alla frapper le sol dans en grondement assourdissant, venant prendre la place de la jeune blonde alors que son amie revêtait en un instant un masque d’indifférence froid, se redressant dans un reniflement digne.

- Tasha, c’est la deuxième fois que ça t’arrive cette semaine, commença l’archer d’une voix grave mais concerné, sa main toujours enroulé sur le flan de la jeune femme, protecteur. Tu devrais peut-être rester ici…

- Ne soit pas ridicule, se renfrogna-t-elle en essayant vainement de se dégager, mal à l’aise de cette attention publique.

D’un geste souple et gracieux, elle s’extirpa prestement de cette étreinte infortuite avant de se diriger d’un pas fier vers la sortie. Clint l’observa se déhancher quelques instants avec un regard étonnement tendre puis ferma ses traits à toute expression, retournant à sa tâche sans une politesse pour Pepper.

Celle-ci attendit patiemment que la petite délégation ne soit partie et se rendit au le labo, faisant un crochet par la cuisine, bien décidée à forcer le milliardaire à avaler quelque chose s’il avait l’audace de refuser… ce qu’il ferait surement.

Quand elle pénétra dans la large pièce, elle crut s’être trompée d’endroit et d’avoir atterri dans un vaisseau intergalactique tant chaque parcelle de sol vide était envahie par un nombre incalculable de câbles et d’ordinateurs en tout genre, projetant leurs couleurs vives et muables sur les murs encombrés. Elle fit quelque pas, évitant avec peine de trébucher sur les nombreuses canettes de boissons énergisantes dont le cadavre gisait dans ce foutoir indescriptible, pour finalement entr’apercevoir une touffe de cheveux noirs jais, bougeant frénétiquement sous le bureau.

- Tony ?
- Oh, pep’, répondit-il d’un ton joyeux, toujours caché sous l’épaisse table, je t’en prie, fais comme chez toi, je branche ces fils et je suis tout à toi, mon amour !

Il avait dit cette réplique en chantonnant, clairement sarcastique, mais elle sentit un battement lui échapper, au souvenir de tout ce que cette déclaration aurait fait naitre en elle, des mois plus tôt. La jeune femme esquissa alors un rictus enchanté devant l’entrain de son ami, réjouie qu’il ait finalement trouvé une activité stimulante, le mettant de si belle humeur.

Distraitement, elle s’assit auprès de la seule table parfaitement rangée sur laquelle elle remarqua, mécontente, d’épais dossiers griffonnés de l’écriture pressée du docteur disparu ainsi qu’une de ses paires de lunettes, placée parallèlement au bord de l’établi avec une précision presque religieuse, reflétant plus la maniaquerie de Tony que la personnalité discrète et un peu brouillon du physicien.

Tendant les doigts vers l’objet qui la mettait étrangement mal-à-l’aise, elle sursauta en sentant la main de Tony saisir brusquement la sienne.

- Non, non, siffla-t-il enjôleur, pas touche, c’est pas à moi… Je voudrais pas, rit-il en s’éloignant, jouant négligemment avec son tournevis, que le géant m’en veuille la prochaine fois que je dégringolerais d’une fiesta extraterrestre !
- Tony, soupira-t-elle, déçue que l’état de son ami ne soit pas aussi normal qu’elle ne le pensait. Pourquoi as-tu gardé ses affaires ?
- Mais enfin, pep’s, tu aimerais que tes affaires disparaissait après 2 mois d’absence ? Perso, ce serait pas trop mon truc ! Enfin, quoique, ça me dérangerait pas, je pourrais racheter un ou deux T-shirt, d’ailleurs et puis il y a...

Pepper eut une grimace exaspérée alors que Tony partait dans un monologue inutile, son débit s’accélérant graduellement, comme à chaque fois qu’il essayait de lui cacher quelque chose sous ses sarcasmes.

- Tony, le coupa-t-elle froidement. A quoi est-ce que tout cela rime ?
- Glad you ask *! s’exclama-t-il avec un immense sourire. Ca fait des semaines que je bosses la dessus, et c’est enfin au point !

Dans un geste agile, il lui lança un petit écran transparent qu’elle failli laisser s’échapper, sur lequel s’étalaient de nombreuses équations complexes qu’elle ne comprenait pas, le tout accompagné d’une représentation de la terre en rotation.

- Ok, continuait-il, peu soucieux de son attention car clairement fier de lui-même, je sais qu’il a coupé son cellulaire pour que je ne puisse pas le retrouver si facilement, mais imaginons qu’il le vende, pour acheter des beignets aux crevettes ou des revues porno, que sait-je ! Il devra bien l’allumer pour en prouver l’état, rien qu’une milliseconde !
- Tony …
- J’ai enfin réussi, l’ignora-t-il involontairement, absorbé par ces explications, à bidouiller un truc vaguement inspiré du superbe algorithme qu’il avait conçu pour le Tesseract. Ingenieux, je sais ! Comme ça, même s’il se trouve hors de la couverture réseau, BAM !

Il marqua une pause théâtrale, les bras en croix, content de son effet, son sourire béat encore plus grand, si c’était possible, prenant les rouges rougies de Pepper pour de l’admiration à son égard.

- Et puis, comme ça, je saute dans l’armure et…
- Tony ! cria-t-elle alors, le regardant plus durement, s’assurant l’attention de l’ingénieur immobile dont le coin des lèvres s’affaissa légèrement, serrant le cœur de la jeune femme.
- Tony, reprit-elle d’une voix douce, espérant le ramener à la raison sans qu’il ne se braque, laisse le partir…
- Ah ah, s’éclaffa-t-il après un arrêt, légèrement gêné –ce qui était bien une première dans l’histoire de leur collaboration-, mais qu’est-ce que tu me chantes la ? Tu sais bien que les sachets dans ma table de nuit sont pour mon usage personnel, hein ?
- Tony, répéta-t-elle, faisant fie de la blague douteuse sur les quantités illégales de cocaïne dans l’immeuble – et certainement pas dans sa chambre, faute n’était pas d’avoir chercher-, ne fais pas genre tu n’as pas compris…

Il ne répondit rien, se contentant de retourner, en une pirouette désinvolte, à son travail en silence, les épaules imperceptiblement voutées.

- Arrête ce petit manège tout de suite !

Il se figea au haussement de ton, toujours dos à elle, un pied suspendu en l’air.

- Tu sais très bien, reprit-elle, passablement énervée, que ce n’est pas un jeu. Il n’est pas parti en te laissant des indices ou une enquête à suivre. Il ne voulait vraisemblablement pas (elle insista sur ces mots) que tu le retrouve… Pourquoi est-ce si dur de comprendre ça ?! Nous sommes tous la pour toi, tous tes amis. Et moi, je serais toujours la ! Alors pourquoi t’acharnes-tu à le retrouver ?

Tony ne réagit pas, bien que si elle n’avait pas été aveuglée par sa propre colère, elle aurait certainement pu repérer l’inavouable frisson qui traversa le milliardaire.

- Enfin, Tony, tu es quelqu’un de rationnel ! Je ne t’ai fait vu te mettre dans de tel état pour un collègue, aussi proche soit-il ! Pourquoi vouloir le harceler ainsi, hein ?!

- Parce que c’est qu’un sale menteur ! cria-t-il en se retournant brusquement, les traits tirés, jetant ce qu’il avait dans les mains d’un geste violent, étranglant tout mot dans la gorge de Pepper qui le regarda sans voix devant cet éclat.

- Il m’a menti, continua-t-il alors, sa lèvre inférieure légèrement tremblante, ses yeux brillant d’une flamme d’un accablement ravageur, envoyant valser le contenu de son bureau dans une rage dévorante. Il m’avait dit qu’il ne voulait pas partir ! Il m’avait promis qu’on serait toujours la l’un pour l’autre et lui, il m’abandonne !! Qui est-il pour me faire ça, hein !?

Pepper ne dit mot, apeuré, ses émotions envolé devant l’abattement de son ami qui, pinçant violemment l’arrête de son nez, souhaitait ainsi refreiner ses tremblements, respirant difficilement, s'exhortant au calme…

- Je refuse de le laisser partir comme ça… Il me doit des explications… susurra-t-il entre ses dents serrés, d’une voix rauque presque méconnaissable.

Silencieusement, la jeune femme se leva, posant une paume délicate sur les bras croisés. Il essaya vainement de se débattre, chaque tentative semblant l’affaiblir significativement.

Bouillant intérieurement, elle dut retenir les rebuffades du milliardaire qui épuisé fini par enfouir son visage cripsé dans son cou, agité par de lourd sanglot sans larmes, laissant enfin evacuer la pression de cette tristesse et de cette frustration si longtemps retenue, se laissant glisser vers le carrelage encombré…Tendrement, Pepper permit à ses doigts de caresser le cuir chevelu du héros, le berçant légèrement alors que celui-ci s’accrochait à elle de ses deux mains comme si sa vie en dépendait, lui arrachant presque un gémissement d’inconfort qu’elle réprima pourtant, ne voulant pas rompre leur proximité.

- Chéri, murmura-t-elle doucement quand les tremblements commencèrent enfin à se calmer, s’il compte tant que ça pour toi, il faut que tu respectes sa décision… Laisse-le en paix et retrouve la tienne…

**

Quand Bruce revint laborieusement à lui, tout n’était que douleur, déferlant par vagues hérissées dans chaque parcelle de son corps. Gémissant un peu plus à chaque instant où l’inconscience rassurante laissait place à une souffrance déroutante, il tenta vainement de bouger, les lanières de cuir –à première approche- acérant ses poignets et chevilles dans un couinement désagréable.

Ouvrant les paupières, il les plissa brusquement, le rayonnement d’un blanc étincelant brulant sa rétine alors qu’une odeur nauséabonde d’antiseptique et d’hémoglobine séchée arrivait à ses narines, provoquant un haut le cœur qu’il retint avec peine.

Drogué, il peinait à formuler la moindre hypothèse cohérante dans le nuage opaque de son esprit ou à localiser ses blessures. Vaguement inspiré, il essaya de parler mais les sons restèrent coincés dans sa gorge irritée, ne laissant échapper qu’un gémissement étranglé. Frissonnant une seconde fois en prenant conscience de l’épais tube en plastique obstruant sa trachée, il amorça un autre mouvement pour se lever, sans y parvenir toute fois, clairement paniqué, envoyant valser d’un coup de tête non prémédité un genre de bac qui s’étala au sol dans une explosion métallique.

Le silence se fit quelques instants, uniquement rompu par sa respiration haletante et laborieuse quand soudain, il sentit un délicieux courant d’air lécher sa peau brulante, accompagné du bruit d’une porte à pression, suivie quelques secondes plus tard par le martellement répété de talons féminins, aggravant par le même fait les élancement qu’il ressentait dans chaque coin de son crâne, jusqu’à ce que le piétinement sec ne se termine, à quelques décimètres de lui. L’arrivante souleva brièvement son poignet, autant que les sangles le permettaient en tout cas, estimant son pouls avant d’allumer les machines derrière la tête du physicien, qui tentait tant bien que mal de conserver son calme, le tiraillement dans sa nuque lui arrachant un léger soupir. Alors que les bips entêtants et réguliers de l’appareil retentissaient sourdement mais réconfortant, Bruce s’exhorta au calme, ne voulant pas réveiller l’autre gars, dans ce qu’il pensait alors n’être qu'un hôpital.

Avait-il eu un accident qui, par chance, n’avait pas démoli la moitié du quartier ? Le SHIELD l’avait-il rapatrié ?

Alors qu’il s’escrimait avec peine à se remémorer ses derniers souvenirs un peu flous, la porte se fit entendre à nouveau, laissant entrer un individu dont l’odeur, contrastant avec l’âpre senteur médical, reflétait un capiteux parfum de musc et de gingembre, probablement fort couteux.

Le nouveau venu s’approcha et souleva une des paupières du scientifique, plantant résolument son laser sur sa pupille dilatée, le poussant à exhaler un feulement à l’agression lumineuse.

- Qu’en est-il ? s’exprima alors une voix d’homme avec une autorité naturelle, quoique quelque peu hautaine.
- Les constantes cérébrales étaient normales jusqu’il y a 5 min, docteur, répliqua la jeune femme, d’une voix fluette, visiblement intimidée. Les ondes alpha ont alors doublées de fréquence, ajouta-t-elle, après une brève hésitation.

- Bien, répondit son supérieur après une légère pause et un « hum » appréciateur. Pas de traces du monstre ?

A l’appellation, Bruce sentit son cœur rater un battement puis accélérer sensiblement, ce que le moniteur ne manqua de signifier au personnel médical en présence.

- Docteur, s’exclama-t-elle, il nous entend !
- Cessez donc de crier, mademoiselle, répondit-il avec un ton assuré et blasé, cela est parfait, nous avons besoin de sa coopération. Commençons, voulez-vous ?

A cet instant, Bruce crut entendre un indiscernable sourire sadique dans la voix de l’homme qui, lui semblait-il, n’était définitivement pas un alliée.

Sentant l’autre gars couver légèrement à la base de son encéphale, il mordit faiblement l’intérieur de sa lèvre, tentant d’ignorer la douleur qui irradiait dans chacun de ses muscles quand soudain, il sentit un liquide froid et collant étalé vivement sur son torse, le pinceaux le griffant un peu à chaque passage, répandant une fragrance qu’il ne reconnu que trop bien, ayant travailler en milieu hospitalier, puis, sans l’entendre venir, il sentit le fil de lame affutée se frayer un chemin parmi sa chaire, semblant en arracher des morceaux conséquents, son sang se répandant, chaud et poisseux, sur ses flans tremblants ; lui coupant un souffle qu’il n’avait pas remarquer avoir retenu.

La lame buta contre l’os, envoyant un horrible spasme dans ses cotes, avant de le contourner et d’attaquer l'extremité distale de son oesophage. Alors que la souffrance, tel du sel sur une plaie béante, se faisait insupportable, un éclair vert passa prestement devant son regard, chaque nerfs de son corps donnant l’impression de recevoir une violente décharge électrique.

Se débattant tant contre ses assaillants que contre lui-même, Bruce mordait à présent sa lèvre à vif, luttant pour retenir le Hulk qui se faisait de plus en plus envahissant dans sa tête, ne désirant que sortir sous le feu de ces élancements lancinants.

MAL !! hurlait la créature, comme en écho à ses propres émotions.

Pourtant pour rien au monde, malgré le trifouillement incessant qu’il sentait léser ses organes, le physicien n’aurait relâché sa garde sur son alter-ego une seule seconde. Il n’avait pas la moindre d’idée d’où il était, ni à quoi rimait tous cela, tout ce qu’il savait c’est que se laisser aller était bien trop dangereux.

Et si ce laboratoire – ce n’était définitivement plus un hôpital lambda- était en plein centre ville ? Et si, une fois sorti, le Hulk assouvissait sa vengeance sur de pauvres civiles innocents ?

Non, il devait le tenir en laisse, prouver son contrôle une ultime fois.

Exhalant un cri presque inhumain qui lui donna l’impression de s’arracher les poumons aux fers rouges, il sentit le scalpel s’immobiliser dans sa chair meurtrie, à proximité de son foi quand il entendit, comme de l’autre coté des eaux profondes où il livrait bataille avec une certaine partie indomptable de lui-même, la jeune femme parler, perdant tout sang froid.

- Docteur, la pression intra-cranienne se fait bien trop élevée, on ne peut pas continuer !
- Drainez l’hématome immédiatement et demandez deux cc d’adrénaline ! cria-t-il d’une voix forte au dessus du l’électrocardiogramme affolé, prenant sa place et enfonçant l’objet tranchant encore plus durement dans ses entrailles, le faisant ouvrir les yeux dans une expression d’aliénation pure avant de les refermer vivement sous l’éclairage.

- De l’adrénaline, docteur ? demanda alors la jeune femme, visiblement surprise. Mais ça ne va pas soulagé la…
- Il nous faut amener le sujet à libérer le monstre et à le maintenir en surface, affirma-t-il d’une voix sans expression, bien que toujours à l’œuvre. Il ne doit surtout pas faire une syncope. Dépêchez vous ! Et dites à l’administration qu’ils pleuvent lancer le plan 3B !

Bruce n’entendit même pas les pas s’éloigner précipitamment, trop occupé à se battre avec hargne pour la moindre bouffée d’oxygène, comme si cela aurait pu le sauver de ce calvaire incessant. Hulk rugi à nouveau alors que l’aiguille se frayait un chemin dans l’artère ulnaire**, accentuant la torture s’épissant dans la moindre de ses cellules.

Banner, ayant l’impression que son cœur allait s’arrêter définitivement de trop battre d’un instant à l’autre, le gratifiant d’un repos qu’il n’avait jamais imaginé si accueillant, même après l’accident, s’acharnait à contenir son stress extrême, prêt à endurer ce supplice aussi longtemps qu’il le pourrait.

Comme si l’enfer l’avait entendu et souhaitait le mettre au défi, il sentit son estomac se perforer, l’acide embrasant ses tissus déjà cuisants.

Brièvement, dans cette océan sans fin d’affliction, Bruce eut une pensée attendrie pour Tony qui lui avait dit, un jour, il y a des siècles, que le physicien semblait chercher n’importe quelle façon possible et imaginable d’expier des fautes dont, à tord, l’ingénieur ne le croyait pas coupable… Bruce se mit alors à accepter cette épreuve avec une sorte de bonheur masochiste et destructeur, condamnée à jamais à errer entre l’existence et la violence.

Tony aurait surement rit, comme lui, devant cet ironie du sort…

Et pourtant, dans un coin de son esprit au bord de la rupture, Bruce se plaisait à penser que ça n’aurait pas été le cas, que celui-ci aurait tout fait pour le sauver, pour lui trouver une hypothétique qualité salvatrice…
Et ce fut sur cette pensée amère mais douce, que le docteur Banner parut s’abandonner à la démence dans une exclamation déchirante…

**

- Il est temps que tu cesses de le poursuivre, Tony, répéta Pepper d’une voix amicale en frottant une main légère sur son épaule nouée avant de tourner les talons. Laisse-le, il ne voulait pas qu’on le retrouve…

L’ingénieur avait trainé des pieds, un soupir de profond reproche sur les lèvres devant la terrible véracité des propos de son assistante jusqu’au générateur principale du labo, restant immobile devant l’énorme machinerie silencieuse, son index dans les airs devant lui, incertain de devoir appuyer sur l’interrupteur…

Oui, pensa Tony avec amertume, Bruce avait décidé de partir…Et même s’il sentait sa poitrine se serrer à ce sentiment d’abandon qui refusait de le quitter ainsi que par égard pour son ami qui avait toujours souhaité souhaiter disparaitre plus que tout au monde, le milliardaire inspira profondément, s’apprêtant à appuyer sur le bouton, lui offrant un dernier hommage.

Soudain, un son strident retentit sur l’ordinateur du fond de la pièce. Sentant une poussée d’adrénaline envahir délicieusement ses veines, il s’élança, littéralement, vers le calculateur avant de crier d’une voix forte, les yeux écarquillés :

« Pepper ! J’ai un signal ! »

**

* Glad you asked = content que tu demandes
** Artère qui passe à l'interieur du coude ;)

**
TBC... :twisted:

**
Alors, Verdict ? Merci encore pour votre soutient et j'espère que ce chapitre vous a plu au moins autant que j'ai aimé l'écrire !


Dernière édition par Axi4551 le 18 Mai 2013 01:06, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 18 Mai 2013 01:05 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Ouah, ça c'est de la suite! Tu nous gâtes :D
Sinon ben c'est un chapitre très dur. Tony est hyper touchant à souffrir comme ça, je suis contente de voir Pepper être là pour lui. Quant à Bruce, la scène de torture est juste horrible!!
Après une telle lecture je brûle évidemment de découvrir :suite:

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 18 Mai 2013 10:30 
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Slash ou non, telle est la question...
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Superbe chapitre où les deux personnages principaux ont toujours autant de profondeur. Hâte de voir Tony accourir à présent :mrgreen:

:suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 18 Mai 2013 13:32 
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:maiseuh: Espèce de sadique !!! Pauvre Bruce. Et pauvre Tony.

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 18 Mai 2013 19:34 
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Mais ils n'ont pas encore compris que Natasha est enceinte ? :shock:
(namé je ne me focalise pas que là-dessus, hein, tu vas finir par croire que sa grossesse est devenue mon obsession ou je ne sais trop quoi :lol:)
('fin, c'est un peu vrai quand même)
(mais c'est juste que ça m'intrigue cette histoire ! Banner n'est plus là, il ne peut donc pas synthétisé (ou un mot de ce genre-là) les médicaments qu'elle a besoin pour avorter. Et si elle "dépasse" la date & que ce n'est plus possible ? Ou pire, elle perd le bébé durant sa mission ?...)
(déjà qu'elle n'a pas l'air bien puisqu'elle a failli s'évanouir devant tout le monde. Keskispass ? ~~~)
(non, vraiment, je ne fais de fixette sur cette partie de l'histoire)
(du tout)

Raaaaah autant j'adooooore la torture psychologique (c'est moche à dire, on va me prendre pour une folle), autant la torture physique, j'ai plus de mal parce que la douleur est quasiment tangible donc voir, sentir l'autre souffrir, j'ai un peu de mal (beaucoup de mal).
Néanmoins, je trouve quand même que c'est très bien écrit. Et j'aime énormément que la torture soit "interrompue" par les "pensées" de Bruce. On enchaîne pas torture sur douleur, on est "entrecoupé" par les ressentis psychologiques de Banner et j'aime beaucoup cet aspect-là.
De même, la torture psychologique dont est sujet Tony est vraiment bien faite. Il est touchant. Il se sent trahi, abandonné et je trouve que ces sentiments ressortent vraiment bien durant le chapitre. J'ai eu qu'une envie : le prendre dans mes bras et serrer très fort jusqu'à ce qu'il aille mieux (instant maternel du jour bonjour ~).

Super chapitre en somme ! :suite:

(il y a vraiment trop de parenthèses dans ce post ._.)


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 18 Mai 2013 21:35 
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Glasgow : Ravie que le scène de torture soit relativement "bien passée", j'avoue ne pas avoir vraiment prémédité ça mais je trouvais rien de mieux pour mettre en exergue le masochisme (et le peu d'estime personnel) de Banner ! :p Merci pour ton com !

Mimey : Merci beaucoup ! la suite bientot :D

Cybélia : Je vais prendre le "espèce de sadique" comme un compliment, vu comme j'ai du travailler cette scène ! Visiblement, j'ai pu me mettre dans la tête des méchants :lol:
Merci encore de me suivre !

Aunbrey : ahaha, je signalerais qu'à la base je n'avais pas prévu de parler de la grossesse de Natasha dans ce chapitre mais ton engouement dans ta review précédente m'a bien plus ! :lol: La suite de cette aventure est prévu pour le prochain chapitre, dont la confrontation avec le père ;)
Navrée que la scène de torture t'ai tant dérangé :'( Pour ce qui est des entrecoupements de pensées entre les descriptions assez crues, je le reconnais, c'était, comme je le dis plus haut à Glasgow, le but même de cette scène. Ecrite de la torture pour la torture n'a pas beaucoup d'interet, à mon sens, ce que je voulais, c'était vraiment mettre en évidence la psychologie de Bruce et aussi justifié la réaction de Tony et des autres, dans les prochains chapitres !
Pour ce qui est des paranthèse, ne t'en fais pas, tu peux en mettre autant que tu veux tant que tu continues à commenter aussi gentillement ! :lol:

:reviews: et je vous rassure, plus de sujets sensibles à présent, les choses vont commencer à retourner progressivement à la normale, la fin prévu d'ici 3 chapitres ! :)


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 22 Mai 2013 20:26 
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Pas encore atteint(e)... mais presque

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Bonsoiiir ! :mrgreen:

Alors voila, normalement, j'avais prévu de ne poster ce chapitre que vendredi mais vu qu'il est fini et que je suis une impatiente chronique, je vous le présente aujourd'hui ! :wink:

Comme annoncé, plus de sujets sensibles (donc pas de Bruce dans ce chapitre) à part la torture mentale habituelle et un chapitre un peu long que d'habitude. J'ai voulu le coupé en 2 mais aucune scène ne semblait s'y preter. Cependant, l'abondance de dialogues compense cet excès, me semble-t-il. :P A ce sujet, écrivant mes dialogues a voix haute pour qu'ils sonnent vrais, je m'excuse si les écrits vous semble un peu bizarre.

J'espère sincèrement que ça vous plaira ! :D Les révélations sont enfin là ;)
Aunbrey, j'espère que l'avancement dans la storyline Natasha's baby te conviendra ;)

Merci encore pour votre soutient et vos reviews !
Enjoy ! :wink:

**
Secrets - Chapitre 4

« Le plus terrible secret de notre monde serait qu’il n’y ait aucun secret » JF Demian.


Quand Clint manœuvra habilement le jet en direction du toit de la tour Stark, avec toute l’aisance que donne l’habitude, qu’elle ne fut pas sa surprise de voir ce qu’il appelait ironiquement « la boite de conserve » lui barrer la route.

- Non, pas ce matin, Birdy, ricana la voix mécanique du milliardaire au dessus du bruit des moteurs, c’est pas fini pour aujourd’hui !
- Stark, répondit Steve en se saisissant rapidement du microphone tandis que Clint soupirait bruyamment, marquant à la fois son ennuie et sa fatigue extrême, qu’est-ce qui se passe ?
- Oh captain, my captain, chantonna-t-il, manifestement enchanté, une mission de la plus haute importance !

Et ce fut sur cette phrase quelque peu sibylline que l’Iron man rompu toutes communications, se contentant de s’éloigner vers l’horizon, laissant derrière lui une caractéristique trainée lumineuse. Steve resta immobile un instant, passablement étonné de retrouver là cette attitude typiquement Starkienne qui avait fait défaut ces dernières semaines, tout en essayant désespérément de comprendre la référence qu’il pensait avoir discerné. Il esquissa un léger sourire devant ce fait, bien que pestant intérieur sur ce retour au naturel et à l’impertinence. Les vacances sont finies, les enfants, pensa-t-il tristement, se sentant déjà fatigué de ce revirement.

- Alors, commença Natasha en s’approchant, gardant un œil sur le milliardaire déjà loin, que fait-on ?

Celui poussa un profond soupir, pinçant l’arête de son nez tout en rejetant la tête en arrière, comme si répondre lui demandait un effort douloureux.

- On le suit, je suppose… Depuis son intrusion dans la zone militaire protégée le mois dernier, Fury m’a rendu responsable de la moindre de ces actions… Autant que je le surveille de près.

La jeune espionne leva un sourcil, affichant un amusement certain devant l’ironie de la situation. Voila que le plus grand héros des Etats-Unis se retrouvait baby-sitter de l’homme le plus insupportable de la planète, voire de l’univers entier – Loki, excepté : il y avait franchement de quoi rire.

Cependant, elle n’en fit rien, ne se rappelant que trop bien combien les premières semaines ayant suivi le départ du docteur avaient été des plus éprouvantes… Outre sa peur envers le monstre, elle avait toujours respecté son hôte avec une admiration des plus discrètes, encensant son contrôle et sa volonté de bien. Elle approuvait la plus part de ses décisions sans vraiment y réfléchir, autant pour leur bien-fondé que pour leur rationalité, comme elle avait écouté jadis les patriarches chrétiens dans son enfance, dans ce pays qu’elle ne se sentait plus à l’aise de nommer le sien. Certes, le savoir parti avait été un coup dur en soi, ravivant en elle une compassion inavouée face à ses propres souvenirs de fuites interminables mais bouleversant ainsi ses plans cachés, repoussant du même coup la résolution de son « problème »…

Néanmoins, il lui fallait admettre, tout égocentrisme mis de coté, que devoir gérer les réactions de Stark a cette occasion s’était révélé un véritable challenge, de même qu’un travail à temps plein. Alors que tous n’aspiraient qu’à reprendre leur vie plus ou moins conventionnelle, et à régler l’affaire arizonienne qui s’était révélée d’une simplicité effarante, Tony, lui, semblait plus enclin à attirer l’attention par tous les moyens possibles et imaginables, faisant preuve d’une inspiration débordante et incontrôlable.

Le pire d’entre eux, qui avait alors obligé le SHIELD à réduire sévèrement les accès du milliardaire, remontait à la 2nd semaine suivant le départ impromptu de Bruce. Cette nuit-la, l’ingénieur, d’humeur provocante et en manque de sensations fortes, s’était alors allégrement introduit dans une base ultrasécurisée, protégeant les dernières recherches top-secrètes engagées par Fury, ce qui déclencha par la même occasion une alerte de type VI, forçant tous les agents à arriver sur le qui-vive dans une manœuvre complexe, organisée et surtout, fort couteuse.

Bien sur, le colonel s’était fait un plaisir d’incendier Stark sur son infraction et de le menacer de nombreuses façons, ce que ce dernier balaya d’un geste suffisant du poignet, visiblement encore plus amusé. Natasha ignorait cependant ce que Fury avait dit à Tony à ce matin-là, ce qui avait tout changé…

Elle avait juste aperçu, déjà assise dans le jet, d’un œil concentré et suspicieux, le sourire ravi du milliardaire s’affaisser brusquement quand le colonel l’enjoignit d’attendre un instant, avant de lui parler tout bas, s’assurant que personne ne puisse deviner la teneur de son message d’une œillade critique.

Alors qu’elle-même envisageait sérieusement d’organiser des tours de garde autour de sa chambre pour prévenir de tels incidents à l’avenir, tout s’était pourtant arrangé rapidement. Le lendemain, les Avengers ne virent plus Tony, en dehors de son labo, qu’en de rares occasions, le croisant dans les couloirs, essuyant d’un même coup des remarques impolies, offensantes la plus part du temps. Un comportement qui les avaient obligé, impuissant, à supplier Pepper de s’installer dans l’immense tour de sorte à veiller sur lui, là où il ne laissait entrer personne.

Alors que l’armure s’élançait avec conviction vers l’est, traversant du même coup l’océan Atlantique en quelques heures, suivie de près par le reste de l’équipe, Natasha se permit un moment de repos, se laissant glisser contre la carcasse de l’appareil, avant de ramener ses jambes devant elle, le front posé résolument sur ses genoux, les lèvres plissées, relativement nauséeuse. Clint fit mine de se rapprocher mais se reprit bien vite en interceptant le regard meurtrier qu’elle lui adressa, sous son bras replié.

Feignant qu’il n’avait jamais eu l’intention de l’importuner, il rejoint alors distraitement le capitaine tandis que Thor, à qui il avait accepté de passer le volant tout en laissant le mode automatique, semblait émerveillé, comme un enfant avec un nouveau joué. Pourtant, Dieu sait qu’il ne le méritait pas ! Ce dernier avait bien sur eu le chic, comme de coutume, de débarquer en plein milieu de l’offensive, les saluant avec un naturel déconcertant, malgré que ce soit le plus mauvais moment et que les tirs derrière lui allaient crescendo… L’archer lui lança un petit regard inexpressif, guère désireux de se la jouer sociale avant de s’agenouiller avec contrôle à coté du siège de son soi-disant supérieur.

- Quelle mouche l’a piqué selon vous ? demanda-t-il d’un ton égal.
- Bonne question, répondit Steve en frottant son menton de son pouce et index, contrarié.
- J’ai essayé de joindre le SHIELD mais il semble avoir coupé les communications radio externes.

Capitaine America garda le silence. L’archer, n’attendant de toute façon aucune réponse, s’étira légèrement, épuisé de la mission qu’ils venaient à peine d’achever puis repris, avec une expression maussade :

- J’espère juste qu’il n’aura pas encore la stupidité de nous faire tomber dans un traquenard…
- Pourquoi ça ?
- On n’a pas pu recharger le stock de munitions qui a été bien entamé... Ca a été un beau merdier.

Steve tiqua légèrement sur ce qu’il considérait comme un manque de vocabulaire élémentaire mais ne dit rien, conscient d’être d’un autre temps et que, de toute façon, Barton était bien la dernière personne à considérer ses remarques. Même Tony y portait plus d’attention ! Il jeta un regard médusé sur son équipe, qu’il jugea, rapidement, tristement décimée. Cette grande team, unie et puissante, qu’il avait eut l’honneur de diriger n’était plus que l’ombre d’elle-même. Bruce, leur arme secrète, avait fuit, désespéré, l’horreur de sa condition, Natasha semblait un peu plus apathique à chaque seconde, présentant des moments de faiblesse que Steve, tout militaire qu’il était, considérait comme dangereux et enfin, Tony qui, depuis le départ de son collègue, était devenu la définition même d’une bombe à retardement…

Il jeta un bref regard au soleil qui se couchait sur le désert rocheux africain, le cœur rongé par un mauvais pressentiment, quand soudain, le point de lumière qu’ils suivaient assidument piqua vers le sol rocailleux.

**

- Stark, expliquez-vous à présent, ordonna-t-il d’une voix autoritaire, s’attirant un haussement d’épaule insolent du concerné face à son intonation.

Ils avaient atterri au beau milieu de nulle part, discrètement caché derrière un immense morceau de falaise, comme si la montagne avait été coupée au couteau à cet endroit précis, abritant ainsi du vent violent une petite ferme locale manifestement abandonnée. La bâtisse, fort vétuste, semblait à moitié détruite, le toit percé en de nombreux endroits, dévoilant un ciel merveilleusement étoilé. En d’autre temps, Steve se serait étonné brièvement devant l’idyllique de la scène, avant que son flegme ne le rappelle violemment à l’ordre, mais le fait de se retrouver ici par la faute de Stark s’agrémentait d’un immense point d’interrogation non négligeable.

- Mes chers et pas-toujours-estimés amis… commença-t-il, recevant du même coup un rire désabusé et caustique de l’archer, alors que tous les autres, à l’exception du demi-dieu, levèrent les yeux au ciel… nous sommes réunis, ici, en ce jour, pour que je vous annonce une merveilleuse nouvelle !

Il marqua une pause théâtrale, écartant les bras en croix sur le coté autant que l’imposante armure le lui permettait avec un sourire satisfait, conscient qu’il ne paraissait ainsi que plus charismatique.

- Pitié, dites-moi qu’il démissionne… murmura Natasha, esquissant une grimace ressemblant vaguement à un sourire franc.
- Bruce est de retour parmi nous ! s’exclama-t-il en l’ignorant, tendant ces mains métalliques vers une porte imaginaire d’où aurait dû sortir le scientifique, comme par magie.

Tous restèrent immobiles, silencieux, le regardant comme s’il avait subitement (ou finalement, en fonction du point de vue) complètement perdu la raison.

- Stark… susurra Steve entre ses dents, les points serrés, halluciné qu’il ait pu leur faire traverser la moitié de la circonférence terrestre pour une quelconque blague de mauvais goût.
- Mais non, je vous jure qu’il est la ! Enfin… pas là, exactement, mais à 10 km au sud ! Il a du se perdre, on va le chercher et hop, c’est bon ! minauda-t-il, en sautillant, exagérément content de son effet.

Là, c’en était définitivement trop. Steve vit sa vision se voiler d'une rage muette, la fatigue engourdissant jusqu’alors ses membres s’envolant en une seconde…

- Pour l’Amour de Dieu, Stark, vous êtes le gamin le plus insupportable que j’ai jamais connu, et pourtant, j’ai connu votre père !
- Hey, oh, sleeping beauty, je t’interdis strictement de parler de mon père !
- Vraiment ? grinça Steve, le suivant dans l’ironie, sa voix résonnant dans l’immensité les entourant. Vous ne voudriez pas savoir ce qu’il pense de tout ce que vous faites ? Qu’est-ce qu’un homme brillant comme lui pourrait bien…

- J’ai dit « Je. Vous. Interdis. De. Parler. De. Mon. Père. », répliqua Tony d’un ton agressif, visiblement à 2 doigts d’en venir aux mains, séparant chaque syllabe sous la haine aveugle qui coulait dans ses veines. Leur visage n’était qu’à quelque centimètre l’un de l’autre, leurs orbes lançant de violents éclairs. C’est compris, soldat ?

- Les gars, taisez-vous, souffla soudainement Clint, le regard au loin, visiblement préoccupé.
- Sinon, je vous jure, espèce de… continuait Tony d’une voix forte, la lumière destructrice dans ces pupilles faisant presque frissonné le capitaine qui resta parfaitement immobile, son souffle s’accélérant, prêt à livrer bataille.

- Stark, la ferme ! répéta l’archer un peu plus fort.

Tony se tourna rapidement vers lui, prêt à l’envoyer balader de façon colorée quand il avisa la posture défensive de l’agent qui restait profondément absorbé par le paysage, ces yeux bleus perçant saillant dans l’obscurité. Soupirant et regrettant un combat qu’il rêvait depuis des mois, il s’éloigna du capitaine et referma son casque, à l’affût.

- Natasha, souffla Clint en tendant sa paume vers elle, file-moi les jumelles.
- Oh, les faucons peuvent aussi devenir myopes !?
- Stark, soupira Steve, se retenant manifestement avec peine et fixant l’espace pourtant parfaitement calme, juste… ne recommencez pas…

L’archer ignora soigneusement ce dialogue sans intérêt, interceptant ce que sa collègue lui lança avec assurance. Il positionna l’objet dans son champ de vision une brève seconde avant d’hocher la tête, rassuré.

- Barton ? interrogea le capitaine, tendu et raffermissant sa prise sur son bouclier.
- Des troupes de surveillance, visiblement lourdement armées. Ils viennent de tourner vers le sud mais ça ne doit pas être un phénomène isolé, les unités sont trop petites. Il doit y en avoir d’autres dans le coin…

Ils gardèrent le silence, guère étonnés de débusquer par hasard une quelconque organisation terroriste dans un tel endroit.

- Bruce… murmura Tony, relevant sa visière, les iris soudainement voilés. Les clichés thermiques que j’ai pris sont de très mauvaise qualité mais l’optimisation ne montre aucune autre structure humaine dans un rayon de 150km…

Il fallu quelques instants pour que Steve saisissent le sens de ces propos à priori inutiles, se rappelant soudainement la raison de leur présence en pleine Afrique du Nord.

- Vous pensez qu’il a été enlevé ? réalisa le blond avec un haussement de sourcils circonspect.
- Ca m’étonnerait, résonna la voix de Natasha qui s’était pourtant faite discrète depuis leur arrivée. Bruce était un vrai paranoïaque… Il fait parti des rares personnes que je connais que je ne puisse approcher sans me faire remarquer. Si c’est vraiment le cas, il a du être aborder par une connaissance ou par quelqu’un de confiance…

- Et le guerrier vert ? demanda Thor de sa grosse voix en s’approchant. Comment se fait-il qu’il ne l’ait pas défendu ?
- Il a dû être pris par surprise, je suppose…

Steve ne dit rien, frottant de nouveau son menton, comme à chaque fois qu’une réflexion complexe mais importante effleurait son esprit endoctriné. Il reporta son attention sur Tony qui, parfaitement figé, affichait une expression d’horreur, la lèvre inférieure légèrement tremblante, attestant qu’il arrivait à la même conclusion, les démons de ces dernières semaines de nouveau présents dans son attitude.

- Bien. Que Banner soit la ou pas, nous devons nous en assurer, répliqua-t-il, la tête droite comme à chaque fois qu’il comptait faire appel à une de ses nobles valeurs d’un autre temps. Il a beau être parti, il fut un membre de notre corps armé, nous lui devons bien ça ! Mais il nous faut trouver un plan d’action avant de…

Il ne put cependant finir sa phrase, entendant le bruit soudain d’une chute derrière lui, ainsi qu’un bruissement de cailloux. S’orientant prestement vers la source, il vit Clint accourir auprès de Natasha qui sembla se reposer, inanimée, sur son torse, ses yeux bougeant de droite à gauche sous ses paupières quasi-closes. Steve les rejoignit en vitesse, soucieux, avant de remarquer les cernes qui s’étendaient sur son beau visage inexpressif.

- Elle est épuisée… Barton, installez-la dans la bergerie et assurez-vous qu’elle va bien, nous resterons ici cette nuit.

Ce dernier hocha la tête, inhabituellement tendu avant de soulever la jeune femme, donnant l’impression de ne porter qu’une plume.

- Thor, reprit le capitaine, vous et moi allons balayer le périmètre. Et Stark, commença-t-il d’une voix dure avant de s’adoucir légèrement devant la mine inquiète de l’ingénieur, vous monterez la garde, arranger-vous pour faire un feu.

Il posa sa main sur l’avant bras métallique, voulant croiser le regard de l’autre homme qui sembla brusquement sortir de sa léthargie avant d’acquiescer rapidement.

**

Ce ne fut qu’une fois qu’il se fut affalé durement sur une imposante pierre, devant le feu qu’il avait laborieusement allumé avec le mobilier abandonné, que Tony sembla reprendre contact avec la réalité. Alors qu’il essayait inconsciemment de s'asseoir confortablement sur le caillou saillant, ses pensées se bousculaient, cognant férocement dans son crâne comme des charges élémentaires dans un accélérateur de particules. Non, il ne pouvait pas croire que…

Le matin même, il se voyait rentrer à la tour victorieux, trainant Bruce par la main dans son labo en souriant, souhaitant lui montrer son travail, devenu totalement dépendant de l’appréciation de son ami…

Fermant les paupières, il pu parfaitement imaginer son expression, un frémissement de la commissure de ses lèvres trahissant ses réflexions.

Bruce aurait esquissé une moue pataude, mal-à-l’aise, secrètement impressionné mais guère persuadé que flatter l’ego de son collègue soit la meilleure des idées, craignant, à raison d’ailleurs, qu’il n’en devienne que plus insupportable. Tony se serait alors approché subtilement de lui, d’une démarche féline, un sourire en coin plaqué sur le visage, aguicheur, observant avec délectation le physicien rougir sous son regard perçant puis aurait mis tendrement ses doigts sur l’épaule noueuse, la massant lentement, sa paume reposant mine de rien sur les cotes en contrebas, là où il pourrait sentir le cœur du scientifique s’emballer légèrement. Il aurait alors sorti une quelconque remarque à laquelle Bruce aurait rit bruyamment, essayant vainement de se retenir, brisant l’atmosphère qui se serait faite intense. Il l’aurait alors entrainé dans une étreinte virile, allant jusqu’à partager les tremblements de son hilarité, ravi de l’avoir enfin retrouvé…

Mais tout ceci était vain…

Alors que Tony s’évertuait à garder une vision positive, tentant de se persuader que ce scénario pouvait encore arriver, il sentit son cœur se serrer à l’évocation de ses souvenirs, lui rappelant douloureusement le manque qu’il ressentait alors et le faux espoir de cette journée qui s’escrimait avec succès à l’abattre, lui, qui avait pourtant résisté à tant de choses.

Il eut une brève pensée pour ceux qui avaient osé s’en prendre à son physicien, une haine sourde chatouillant l’intérieur de ses veines, imaginant des vengeances toutes plus horribles les unes que les autres, sachant pertinemment que Bruce l’empêcherait de les exécuter... Du moins, entièrement… Alors qu’il arborait un rictus que l’on pourrait qualifier de diabolique, les yeux froids, la voix de JARVIS retentit dans son casque, lui vrillant les tympans tant cela le surprit.

- Monsieur, un appel de Miss Potts, pour la 5eme fois. Je suggèrerais de décrocher.
- Je le prends.

Prêt à entendre les remontrances de Pepper, qu’il avait quitté sur un coup de tête le matin même, la laissant s’époumoner à la fenêtre sur ce qu’elle considérait être une très mauvaise idée, ses épaules s’affaissèrent autant que l’armure le lui permettait, ses avant-bras prenant appui sur ses genoux. Le son de l’autre coté du combiné bruissa légèrement avant de révéler le timbre maternel mais soulagé de la jeune femme.

- Tony, mon dieu ! Tu aurais pu répondre plutôt ! Je t’ai appelé au moins 15 fois !

La voix marqua une pause, incertaine.

- Tony ? Tony, tu m’entends ?
- Oui, oui, répliqua-t-il en souriant maigrement, malgré lui, étrangement las.
- Ah, merveilleux ! Tout va bien ??
- Pour tout te dire, non…

Il décida de jouer la carte de l’honnêteté. Après tout, elle l’aurait deviné s’il lui avait menti et s’en serait inutilement offusquée.

- Tony, murmura-t-elle réprobatrice dans un souffle blasé, je t’avais dis que tu te ferais plus de mal que de bien dans ton obsession. Il avait fait son choix, tu n’as pas le droit de le contraindre… Il a refusé de te suivre, ce qui est bien naturel et…
- Bruce a été enlevé.

Alors que Pepper restait sans voix, visiblement abasourdie par la révélation, Tony eut soudainement la désagréable sensation d’une lame brûlante dans sa poitrine, lui coupant le souffle, comme si énoncer ce constat pour la première fois à voix-haute le rendait réel alors qu’il ne l’était pas encore totalement.

Sans qu’il ne puisse le prévenir, les souvenirs de sa propre captivité resurgirent en masse, lui donnant la migraine. Tout lui revenait de façon tellement tangible qu’une bouffée d’adrénaline le parcourra en une seconde, paralysant ses sens, détruisant toute raison…

L’humidité, le sang séché entre ses lèvres sèches et douloureuses, les chaines rouillés et pesantes entaillant profondément ses poignets à chaque mouvement… La peur de mourir sans jamais revoir la lumière, la peur d’être maintenu en vie assez longtemps pour en oublier la chaleur… Il se souvenait de tout avec une lucidité accablante.

Son esprit divaguant peu à peu sans qu’il ne puisse le contrôler, il se surprit à imaginer Bruce à sa place, prisonnier d’un de ses propres cauchemars ce qui le terrifia, accélérant précipitamment son souffle irrégulier alors qu’il avait déjà la sensation de ne plus pouvoir respirer, l’odeur épaisse et nauséabonde des cavernes d’Afghanistan obscurcissant tout le reste…

Lorsqu’il n’entendit plus que son propre sang pulsant à ses oreilles, il posa la main sur l’arc-reactor qui sembla alors le piquer douloureusement, embrasant les plaies béantes et infectées de l’époque pourtant disparues… Un instant, ces doigts tentèrent de le crocheter, comme pour arracher et jeter au loin ce bout de métal froid, symbole de cette torture qui le meurtrissait à la moindre occasion, dans une spirale destructrice.

- Tony, s’écria Pepper malgré qu’il ne perçu qu’un murmure à peine audible. Tony, écoute-moi et calme-toi ! Respire ! Respire avec moi !

Tandis qu’elle inspirait et expirait bruyamment au travers du téléphone, saturant la réception, l’ingénieur, en proie à une crise de panique déchirante, s’accrocha à ce son comme à une bouée de sauvetage en pleine mer, comme s’il s’agissait là de la seule sortie possible à cet enfer qui le rongeait. Lentement, il cessa d’haleter, son rythme cardiaque diminuant progressivement pendant que les images qui vrillaient sournoisement ses paupières fermées s’estompaient avec lenteur, les couleurs se fanant telles effacées sous la pluie…

Tony resta attentif au battement de son palpitant, ne prêtant pas d’attention à Pepper qui se mit alors à déblatérer sur la cotation boursière de l’entreprise, sachant pertinemment que cela avait un effet sédatif puissant et apaisant sur son patron. Une fois qu’elle n’entendit plus de signes erratiques chez ce dernier, elle interrompit son monologue et demanda du tac au tac, comme on lancerait une bombe trop tôt dégoupillée :

- Tony, m’as-tu jamais aimé ?
- Quoi ? s’exclama-t-il, surpris et pas tout à fait remis de ses émotions.
- Attend, dit-elle d’un ton malheureux. Je n’ai pas été clair…

Il ne répondit rien, hébété, redoutant ce qu’elle comptait lui dire ; lui qui tenait tant à ne pas repenser à l’échec cuisant qu’avait été leur relation.

- Quand tu m’as demandé en mariage... (elle soupira) Etait-ce par commodité ?
- Mais enfin, qu’est-ce que…
- Laisse-moi finir. Je dois le faire.

Il ne dit rien, son ton sec le faisant chanceler légèrement.

- Quand tu es… revenu…, murmura-t-elle, hésitante, peu désireuse de le renvoyer dans les douleurs de son passé, j’ai toujours pensé que la paix et le bonheur seraient à présent pour toi des notions presque étrangères. Je pensais… que jamais tu ne te remettrais à 100 % de tes blessures, et ainsi, chaque nuit, je me retrouvais à essuyer ton front plein de sueur alors que tes cauchemars se faisaient un peu plus violents, sans jamais broncher… Et…

- Pepper, je…
- Tony, dit-elle douloureusement, la voix légèrement brisée. Pendant des mois je me suis efforcée de t’aider, de te soulager malgré tes rebuffades. Je savais que je resterais impuissante, mais j’étais la, et je pensais que cela te suffisait… Que c’était là tout ce dont tu avais besoin pour te reconstruire !

N’appréciant que peu d’être dépeint avec tant de faiblesses, il réfléchi brièvement à un trait d’humour bien placé mais le ton de son ancienne amante stipulait clairement que ce n’était pas le temps de la rigolade et qu’elle voulait jouer franc-jeu, peut être pour la première fois depuis leur séparation. Elle reprit sans faillir, lui donnant l’impression d’avoir préparé cette scène longtemps à l’avance :

- Réfléchis, Tony. Quand ta dernière crise a-t-elle eu lieu ?
- …
- Répond-moi !
- Mais j’sais pas ! répliqua-t-il, véritablement stressé et perdu, à présent. Un peu avant l’attaque Chitauri mais… où veux-tu en venir, Pep’s ? Tu sais que je déteste quand tu tournes autour du pot !

Elle ne répondit pas directement à la question, se contentant d’un peu « hum » condescendant.

- Quand tu es revenu du SHIELD, après que l’extra-terrestre…
- C’était un dieu, rit-il maladroitement, il n’apprécierait pas que…
- Peu importe, ne change pas de conversation ! répliqua-t-elle durement avant de s’adoucir légèrement. Quand tu es revenu avec le Dr Banner, j’étais persuadée que tes crises ne feraient que reprendre de plus belles, que toute cette mission aurait été un horrible électrochoc… Après tout, tu as bien failli mourir, encore !

Il esquissa une grimace au souvenir vertigineux tandis qu’elle continuait.

- Et pourtant, elles… elles se sont mises à diminuer, à s’espacer, à perdre en intensité, même… Aussi vite que… que ton temps passé au labo allait croissant…
- Pepper, souffla-t-il après un long blanc, tu n’es pas en train de sous-entendre que…
- Si. C’est exactement ça, Tony, assena-t-elle avec conviction. A partir de ce moment la (sa voix d’ordinaire un peu fluette s’alourdit, la rendant presque méconnaissable), j’ai compris que je t’étais inutile, que lui seul pouvait te comprendre et t’aider à cicatriser ces blessures que je ne peux qu’imaginer futilement, que c’était la raison pour laquelle tu l’avais harcelé jusqu'à ce qu’il accepte de s’installer chez nous… Je ne me rendais pas compte que nous évoluions déjà dans deux mondes profondément différents et qu’importent les efforts que je pourrais faire, je ne pourrais jamais te rejoindre dans le tien… Je vis qu'il t’était devenu indispensable, un point d’encrage, et que, que je ne l’étais plus…

Il se figea, en fronçant les sourcils avant d’éclater d’un rire nerveux quoi que tonitruant, nageant en plein délire.

- Tony, je ne rigole pas. Tu tiens à lui. Bien plus qu’à quiconque et même s’il me coûte de l’avouer, plus que tu n’as tenu à moi.
- Pep’s, chérie, rit-il, mal-à-l’aise, tu racontes des âneries ! Tu sais très bien que je ne pourrais pas survivre une semaine sans toi !
- Oui, tout comme tu n’as que laborieusement survécu depuis son départ.

Il esquissa une grimace qu’elle ne pouvait voir, touché par ces paroles, repensant avec tristesse aux semaines qui s’étaient inlassablement écoulées, plus ternes les unes que les autres, uniquement égayées par ses expériences en armure que d’aucun jugerait suicidaires et sa recherche active pour retrouver Bruce… Bruce… Bruce… son nom tourbillonna brièvement dans sa tête, prononcé avec différentes intonations jusqu’à ce qu’il tilt sur la plus tendre d’entre elles, d’une horreur qui sonnait fausse.

- Je…
- As-tu essayé d’aller plus avant ? Lui as-tu dit à quel point tu avais besoin qu’il reste, avant son départ ? Lui as-tu confié tout ce que tu m’as confié ?
- Quoi ? Mais pourquoi diable ferais-je ça ?
- Parce qu’il te rend heureux.

Elle avait répondu ça avec un naturel bluffant, comme si toute cette histoire ne l’atteignait pas alors que les larmes coulaient très certainement sur ces joues… Un pincement le traversa à cette pensée.

- Pepper, ne gâche pas notre histoire… Je t’ai tant aimé, je… J’aurais toujours besoin de toi et sans toi, je ne sais pas comment...
- Je sais. Mais je ne la gâche pas, Tony, renifla-t-elle, refusant de commenter l'emploie du passé. Je te devais simplement des explications sur notre rupture, te faire comprendre que ce n’était pas de ta faute. J’ai vu comment tu le regardes, comment tu prends soin de lui, comment tu as besoin de le toucher sans arrêt pour, pour te rassurer… Tu l’aimes et je dois l’accepter.

- Hein ?

Wahou, ça, c’est de la réplique, mon vieux, pensa-t-il alors que ses réflexions se faisaient brouillons et que les mots de Pepper se frayaient insidieusement un chemin dans sa conscience.

- Je voulais que tu sache que… J’ai accepté l’invitation de Happy…
- Happy ? répéta-t-il, se donnant un air idiot toujours aussi perdu, remerciant le ciel que personne ne soit la pour le voir.
- Oui, à diner. Il est plus que temps que j’arrête de me voiler la face, de me servir des restes de notre relation comme une excuse pour ne pas être blessée à nouveau… Et tu devrais… tu devrais en faire autant.

Son dernier mot s’était évanoui dans un sanglot alors que le bip de fin d’appel retentissait.

Tony resta immobile un très long moment, assimilant difficilement ce que Pepper lui avait révélé. Irrité par ce qu’il considéra d’abord comme un rejet, il ordonna à JARVIS de rappeler mais personne ne décrocha.

Il se leva d’un bon, passablement furieux, faisant les cent pas devant le feu quand son regard se porta fixement sur celui-ci, brulant sa rétine malgré les capteurs de sa visière. Après tout, il était justement là, prêt à braver un gang entier pour le retrouver, non ? Il s’était même jeté à corps perdu dans sa recherche, sans prêter la moindre attention à ce qui l’avait entouré…

Soudainement vidé, il se laissa tomber à genoux dans la poussière, ses pensées dérivant vers le scientifique avec une clarté impressionnante. Certes, il lui manquait terriblement, ressentant un vide au plus profond de lui-même, comme amputé, ayant perdu gout en tout ce qui l’avait transporté auparavant, mais cela voulait-il pour autant dire que le physicien avait autant d’importance que son assistante le prétendait ? Alors qu’il n’avait jamais nié l’amitié quasi addictive qu’il le rattachait à Bruce, Pepper venait de semer, presque sadiquement, les graines d’une idée qui, malgré son coté effrayant, sembla réchauffer légèrement son cœur autoalimenté.

Oui, Bruce lui était indispensable. Oui, il s’était surpris plus d’une fois à admirer ses boucles épaisses, la façon dont il remontait machinalement ses lunettes sur son nez, la légère ride d’expression qui naissait entre ses sourcils froncés lorsqu’une énigme lui résistait, guère longtemps par ailleurs… Bien qu’il n’ait remarqué ces petits détails que dans une visée purement platonique, il essaya de se visualiser Pepper. Sa coupe de cheveux à elle, son nouveau parfum… mais non, rien ne lui revenait. La fragrance suave de son collègue et l’irrésistible envie de glisser sa main, rien qu’une fois, dans les cheveux désordonnés et soyeux, éclipsaient tout le reste, tout ce qui aurait dû, dès lors, lui mettre la puce à l’oreille.

A présent libéré des veux qui l’enchainaient inconsciemment à la jeune femme, il dût reconnaitre que Bruce était bien plus qu’un ami, plus qu’un meilleur ami ou qu’un comparse de labo.

Il était une oreille attentive lorsque Tony souhaitait s’épancher. Il était l’épaule réconfortante sur laquelle il pouvait se stabiliser un bref instant avant de s’élancer à nouveau, sans que le physicien ne songe à demander son reste…

Tony ne pouvait nier que sa personnalité était aussi riche que ne l’était son intelligence mais ce qui lui avait tout de suite plu, dans une conception bien égoïste réalisa-t-il en grimaçant, résidait plus dans le tragique de l’existence du physicien.

Chaque jour, il semblait balancer entre le contrôle et l’abandon et ce, avec une lassitude extrême, donnant la rassurante impression à l’ingénieur qu’il n’était peut être pas si abimé qu’il ne le pensait. Après tout, il avait bien ses démons intérieurs, mais aucun d’eux ne prendrait jamais l’ascendance sur lui au point de l’effacer totalement, même un instant. Brièvement, il se demanda où allait Bruce quand c’était l’autre gars aux commandes, s’il restait enfermé dans une cage ou s’il cessait d’exister…

A leur rencontre, il eut d’abord de la peine, pour cet homme discret mais solide, avant de trouver dans son bonheur la plus délicieuse façon de racheter ces fautes. Il aurait pu apparenter Banner à un saint, tant celui-ci s’accordait la confiance de tous sans le moindre effort en s’oubliant fondamentalement, l’attristant un peu plus à chaque fois… Rendre Bruce heureux, voir cette étincelle éphémère dans ses iris chauds était le plus beau moment de la journée, aussi animée soit-elle… Aussi, se démenait-il à le faire rire.

Il n’aurait jamais avoué tout ça à voix haute, bien sûr ! Il était Tony Stark après tout ! Mais aux cotés de Bruce, il se surprit à penser qu’il devrait peut être arrêté d’être Tony Stark pour devenir tout simplement Tony, cette facette que le scientifique, et Pepper dans son temps, avaient été les seuls à voir.

A son contact, l’isolement protecteur qu’il avait battit autour de lui, avait progressivement laissé place à l’abominable dépendance… Il dépendait de Bruce, autant que lui semblait dépendre de lui… deux hommes que les blessures respectives enchainaient l’un à l’autre de la plus belle des façons… Ainsi, l’hypothétique idée qu’il puisse même… l’aimer… le conforta avec allégresse dans la légitimité de son action. Il devait le retrouver et le ramener coute que coute, s’il tenait un tant soit peu à la raison…

**

Alors que Tony discutait inaudiblement à l’extérieur, Natasha ouvrait péniblement les yeux pour tomber sur le visage inquiet de Clint à quelques centimètres du sien. Elle se releva brusquement, sur ses gardes, jetant comme de coutume une œillade attentive à son environnement, repoussant légèrement son ami.

- Merci, dit-elle froidement à l’agent qui n’avait presque pas bougé, avant de se lever.

A peine fut-elle sur pied qu’elle ressenti à nouveau un vertige, saisissant du même coup la main qu’il lui tendit instinctivement.

- Natasha, commença-t-il, son regard dur fouillant le sien, l’air énervé. Arrête de faire comme si de rien n'était, je vois bien que quelque chose ne va pas.

Vivement, elle tenta de récupérer la main qu’il ne serra que plus fort pour la confronter, lui arrachant presque un couinement de douleur.

- Ce n’est pas tes affaires, Clint, répondit-elle sur le même ton.
- A vrai dire, si, répliqua-t-il en la lâchant, lui jetant une petite grimace effrontée. Tu as bien failli te faire descendre en Arizonna, une chance que j’étais pas loin.

Elle le dévisagea, meurtrière.

- Je te demande pardon ? Je suis parfaitement capable de prendre soin de moi-même.
- Tu parles, railla-t-il, mauvais. J’aimerais bien juste savoir pourquoi tu t’amuses à me mettre en danger, alors.
- Rien ne t’oblige à me protéger et tu le sais.

Un bref instant, il afficha une expression blessée avant de murmurer d’un ton égal, comme s’ils s’entretenaient d’une mission sans intérêt :

- Tout comme tu sais bien que si.

Ils s’affrontèrent en silence, fixant rudement les iris glacials de l’autre, Natasha comprenant parfaitement que Clint détestait se montrer vulnérable, et que la seule raison pour laquelle il ne le faisait n’était que pour qu’elle en fasse autant. Inspirant profondément, elle se lança, espérant naïvement qu’il trouverait peut-être une solution là où, elle devait bien l’avouer, elle séchait.

- Je suis enceinte, lâcha-t-elle dans un souffle, sans ciller pour autant, craignant intérieurement la réaction de compagnon,
maudissant parallèlement le pouvoir qu’il semblait avoir sur elle.

Celui-ci ne broncha pas.

- Et c’est le…
- Oui, c’est le tien, le coupa-t-elle.

Il se leva brièvement, passant sa main calleuse sur son visage fatigué, se dirigeant vers le fond de la petite pièce sans un commentaire.

- Bien, dit-il rationnellement après un moment, qu’est-ce qu’on fait ?
- Nous, on ne fait rien. Moi, je m’en débarrasse.

Il se tourna vivement vers elle, en haussant un sourcil.

- Tu n’es pas obligée, tu sais.
- Ah ah, ricana-t-elle, devant l’apparente stupidité de ces mots, pourquoi ? Tu veux le garder peut-être ?
- Je le veux, si toi, tu le veux.
- Bien, chantonna-t-elle ironiquement, question réglée !
- Bien au contraire.

Elle le fixa comme s’il avait perdu toute raison.

- Je te connais bien, tu sais, continuait-il, étrangement tendre, assis en tailleur sur le sol, et suffisamment pour savoir que si tu n’en voulais pas, tu aurais été la première à sauter dans un avion pour l’Europe avant même de m’en parler.

Elle jeta un regard écarquillé au delà de lui, se rendant alors compte avec horreur qu’elle n’avait berné personne, qu’il le savait depuis bien longtemps et qu’elle venait de se faire totalement manipuler…

Il se leva devant son trouble inhabituel et la rejoignit en quelques enjambés avant de la prendre dans ses bras, réconfortant et de poser ses lèvres sur les siennes qui tremblaient légèrement, utilisant une douceur qui contrastait avec leur passion habituelle. Aucun d’eux n’avait jamais été du genre démonstratif, assouvissant leur désir dans l’obscurité d’un placard ou sur un toit, ayant décidé d’un commun accord il y a bien longtemps que tout ceci n’était que du sexe, et rien d’autre…

Pourtant, bien qu’ils ne se soient jamais permis de le formuler même en pensées, les années avaient amené avec elles une tendresse réprimée qu’ils n’exprimaient que très rarement… Les deux amants avaient vécu tant de chose que l’amour n’était pour eux qu’une notion futile et illusoire, un mot dont il ne comprenait pas le sens pratique. Pourtant, Clint connaissait tous des démons de son amante : son premier mariage avec Alexi Shostakov*, la mort tragique de celui-ci, son enrôlement forcé dans les services secrets soviétique, l’enfant, seul souvenir de son époux disparu, qu’elle perdit lors d’une embuscade…

Surprise par tant d’attention et le frisson qui la gagna, elle le repoussa violemment, l’envoyant buter contre le sommier du lit miteux. Il ne bougea pas, l’observant rejoindre la porte avec qu’elle ne se retourne, une moue cinglante déformant ses traits :

- Pense ce que tu veux. Quoiqu’il en soit, dès que Banner est sain et sauf, je m’en défais dans l’heure...

**

Quand Natasha fut sorti de la bergerie d’un pas chancelant, suivie par Clint, elle fut relativement ravie de voir Steve et Thor revenir de leur ronde jusqu’à ce qu’elle ne pose ses prunelles inquisitrices sur le visage de son chef, essoufflé, le front en sueur.

- Une de leur équipe d’éclaireurs vient par ici, parvint-il à dire après quelques instants.

Stark qui restait silencieux, toujours apathique, se contenta de rejoindre le groupe en vitesse, en attente des instructions.

- Bien, commença le capitaine en pointant les membres de son index, témoignant de sa préoccupation. Romanoff, je veux que vous alliez dans le jet et que vous allumiez les panneaux de camouflage. Tenez-vous prête à partir si les choses se compliquent.

Elle hocha la tête et s’élança sans un regard pour Clint, qui ne lui retira pas son attention.

- Nous autres, nous allons nous cacher dans la batisse pour facilité notre défense. Allez !

**

Quelques minutes plus tard, chacun retenait leur souffle, entendant les troupes redoutées pénétrer dans leur camp de fortune. Tony, visiblement d’humeur déterminée, s’approcha lentement de la fenêtre de pierres, malgré les chuchotements sévères de Steve l’intimant de rester en place, chuchotement auquel il répondit de son traditionnel mouvement de poignet dédaigneux.

- Hey, cap’, murmura-t-il en se baissant légèrement. Ils montent leurs tentes. On est bloqué. Partant pour un poker ?

Celui-ci ne répondit rien, se contentant de froncer les sourcils.

- Hey, cap ?
- Quoi encore, Stark ?
- Je suppose qu’élaborer un temps d’attaque convenable est plutôt votre style, non ?
- En effet, il serait judicieux de…
- Dommage, c’est définitivement pas le mien !

Le milliardaire se jeta alors dans la bataille avec un juron surprenant de la part de Steve qui s’élança alors.

L’offensive s’avéra finalement assez aisée, Steve mettant hors de nuire 3 des soldats qu’il assomma tandis que Clint et Stark, un peu plus radicaux, abattirent les 7 autres avec l’aide inutile mais attentionnée de Thor. Capitaine America paraissait un peu déçu mais ne se formalisa pas, se contentant d’agripper fermement un de leurs otages par le col, le soulevant de terre sans effort.

- Qu’est-ce qui se passe ici ? lui demanda-t-il durement.
- Je… pas savoir… baragouina l’homme basané, apparemment très jeune, à peine 17 ans, dans un anglais faussement feint, apeuré.
- Mauvaise réponse, intervint Stark en frappant violemment l’homme en plein visage.
- Pourquoi une si grande mobilisation ? continua Steve, s’octroyant ainsi le rôle du bon flic, guère compatissant face à l’ennemi non coopératif.
- Y a eu des fuites, il parait… des agents doubles dans l’enceinte de la base, il parait… le chef…
- Le chef ?

L’otage ne répondit rien, serrant ses lèvres qui virèrent au violet, jusqu’à ce que Tony ne le frappe a nouveau, fracturant l’os de son nez dans un bruit sec, alors que le sang dévalait sur la face de l’homme paniqué.

- Corvin, il s’appelle Corvin, se débattait-il, ses pieds ne touchant toujours pas le sol, pitié !

Tony fut alors frappé d’une révélation. Il émit un sifflement strident, attirant l’attention du blond, avant de s’écrier :

- Putain d’enfoiré !
- Langage, Stark.

Mais la remarque de Steve se perdit dans les airs alors que l’armure décollait du sol et s’élançait vers l’est avec empressement.

Aveuglé par une haine sans nom irradiant dans chaque fibre de son être, l’ingénieur pestait contre le manque de puissance de l’armure quand il fut vite talonné par le jet de ces co-équipiers. Alors que JARVIS tentait de rétablir une connexion avec le reste des Avengers, Tony le mit en sourdine d’un grincement de dent, ses muscles tendus à l’extrême.

Alors que le paysage français s’étalait en une aquarelle floue de couleurs lumineuses en dessous de lui, son esprit, lui, était tourné sur une phrase qui tournait sadiquement en boucle dans sa tête, une phrase qu’il avait lui-même prononcée, une année plutôt, satisfait de son effet, d’un ton séditieux et provocateur :

« C’est un espion, Cap’tain, c’est L’espion. Ses secrets ont des secrets. »


**

* Le premier mari de Natasha est en effet décédé, il s'agissait du 2nd Garde Rouge, équivalent de Captain América russe, dans le contexte de guerre froide de l'époque des comics :)

**

Yeah, j'ai enfin pu écrire cette citation du film !! C'est de celle-ci, d'ailleurs, que j'ai construit toute cette fiction ! :mrgreen:
Les explications de la révélation de Tony et les retrouvailles slashiques dans le prochain chapitre qui sera l'avant-dernier avant l'épilogue.

Alors, verdict ? :oops: J'espère que cela vous a plu et vous remercie d'avance pour l'interet que vous portez à ce chapitre ! :D


Dernière édition par Axi4551 le 22 Mai 2013 22:37, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 22 Mai 2013 21:25 
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J'adore toujours autant ta fic. J'ai beaucoup aimé la scène entre Pepper et Tony, même si j'avais du mal à comprendre s'il était dans l'armure ou non, selon les moments.

Juste un détail : j'ai vu un certain nombre de fautes dans ce chapitre, notamment des mots pour d'autres ou carrément des mots qui manquent.

:suite:


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 22 Mai 2013 21:35 
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Slash ou non, telle est la question...
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C'est une très jolie scène de rupture à distance que tu nous écris là, tout en émotion et qui sert de catalyseur à Tony pour réaliser la réalité de ses sentiments. Un chapitre nécessaire en somme et toujours bien travaillé sur le plan psychologique.

_________________
* On peut résister à tout, sauf à la tentation. Oscar Wilde *


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 22 Mai 2013 22:30 
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Cybélia : Oh, oops, tu as raison, j'ai pas été très attentive sur ce coup (mental/métal :lol: j'y vais fort) ! Merci, désolée de ne pas l'avoir vu ces fautes plus tôts !
Merci infiniment pour ton com, je suis flattée que ça te plaise toujours ! :D

Mimey : Merci :oops: Je suis ravie que la scène de rupture te plaise, c'est celle qui m'a définitivement donné le plus de mal ! Pour ce qui est de l'utilité de ce chapitre, tu me rassures, j'avais peur de tourner en rond ! :lol:
Merci pour tes adorables commentaires ! :D

:reviews:


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 23 Mai 2013 20:30 
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Citation:
Il fallu quelques instants pour que Steve saisissent le sens de ces propos à priori inutiles, se rappelant soudainement la raison de leur présence en pleine Afrique du Nord.

Citation:
Alors que le paysage français s’étalait en une aquarelle floue de couleurs lumineuses en dessous de lui

Ai-je loupé un déplacement ou c'est une faute d'inattention ? :)

En lisant le début de ton post, encore un peu et je me mettais à danser la samba (et je ne sais PAS danser la samba...) parce qu'on allait enfin avoir des explications quand à la grossesse de Natasha. Bon, déjà, il a fallu attendre les trois quarts du chapitre pour que ce soit mentionné... C'est moche de me faire attendre ainsi alors que je fais une vraie-fausse fixette sur ce pan de l'histoire (:roll:) & deuxio, mais c'était couuuuuuuuuuuuuuuuuurt TT'
Je dépressionne et je m'insurge :mrgreen:
Bon, plus sérieusement. Au moins Clint est au courant, c'est déjà ça même s'il semblerait qu'il soit au courant depuis un petit bout de temps. Au début, j'avoue, j'étais un peu insatisfaite de leur discussion. Il est vrai que l'endroit n'était pas propice au sujet, néanmoins, je trouvais que ça n'avait pas beaucoup avancé au final. Natasha était toujours dans cette sorte de déni. Et Barton avait l'air de s'en ficher carrément. Cependant, après avoir réfléchi deux minutes (et aussi parce que je ne suis pas là pour démonter tout ton écrit), je pense que ce genre de conversation convient parfaitement aux personnages. Je ne connais pas les comics, j'ai simplement vu le film The Avengers, donc j'ai une connaissance très limitée et partielle de leur caractère, de leur histoire et de ce dont ils sont capables. Je disais que je trouvais leur réaction appropriée car il semblerait qu'elle soit adaptée à leur personnalité. Aucun des deux n'est vraiment expressif quand à ses sentiments. Natasha veut faire croire que la décision de perdre le bébé ne représente rien pour elle, pourtant Clint a compris que ça la touchait quand même. Elle a perdu sa famille donc peut-être recherche-t-elle à en avoir une autre. Je pense que Clint connaît parfaitement le caractère de Natasha et que donc, au travers de cette conversation, il a montré qu'il la soutiendrait quelque soit la décision qu'elle prendra. Venant d'eux, ça a un côté romantique ~

Tony et sa révélation.
J'ai trouvé que c'était vraiment très bien amené. Que ce soit Pepper qui lui fasse comprendre que la relation qu'il a avec le scientifique est plus profonde et intime que celle qui devrait exister entre deux amis. J'ai trouvé ça très "fort" et poignant, dans le sens où Pepper utilise des arguments et des exemples se référant au passé de Tony pour illustrer ce qu'elle dit. Et que même si ça lui coûte de dire ça, elle le fait pour le bien du milliardaire mais aussi pour qu'elle puisse tourner la page sur cette histoire, se libérer, sans avoir de regrets et de remords, pour qu'elle puisse reprendre une vie normale. J'ai beaucoup aimé le rôle (et donc l'importance du rôle) que tu lui as donné. Dans le chapitre précédent, on aurait dit, j'avais le sentiment qu'elle essayait de récupérer Tony, qu'elle faisait "exprès" de rappeler à Tony que le docteur Banner était parti, qu'il ne voulait pas de lui en quelque sorte. Mais dans ce chapitre, elle prouve qu'elle a parfaitement compris -et mieux que Tony lui-même- ce qu'il se passe dans la tête d'Iron Man. C'était un beau geste de sa part.

J'ai vraiment hâte de lire les retrouvailles :D
:suite: :suite:


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 23 Mai 2013 21:36 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Messages: 3655
Localisation: mon coeur, lui, est toujours à Londres en tout cas
Ah, Tony prend enfin conscience de ses sentiments, il était temps :wink: Merci à Pepper, qui ici a un très beau rôle, je me suis régalée avec leur conversation.
Comme toujours c'est un excellent chapitre et il me tarde de lire la suite :D

:suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 25 Mai 2013 23:04 
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Inscription: 16 Juin 2010 11:55
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Glasgow : Merci beaucoup pour ton commentaire ! :D
Ravie que tu aimes toujours autant ! :D

Aunbrey : Wahou, ça c'est de la review ! :lol: Merci ! :heart:
Pour ce qui est de la géographie, j'ai peut être un peu surestimé la vitesse de l'armure :p La scène se passe dans les montages au sud du maroc et Tony décole vers le Nord-Est, passant donc au dessus de la France. En théorie, ça prend en avion peut-être 30/40 min pour se retrouver au dessus du territoire français, mais on a qu'à dire qu'ils vont vraiment super vite :mrgreen:
Ah ah, navrée de t'avoir donné de faux espoirs, mais ne t'en fais pas, je suis en train de remanier tout le dernier chapitre pour t'offrir une fin digne de ce nom à cette storyline :lol: Alors, encore un peu de patience ;)
Pour ce qui est de la conversation, c'est en effet ce que j'ai voulu montrer. J'ai décidé de dépeindre Clint et Natasha comme des personnages froids et insensibles en apparence malgré tous les démons qu'ils enferment en eux. De plus, malgré leur barrière, je voulais absolument instauré un peu de tendresse, j'adore brisé la coquille de mes personnages soi-disant irreprochable ;)
Pour Tony, tu as encore une fois capté exactement où je voulais en venir ! Dans le chapitre précédent, Pepper tentait en effet de reprendre la place que Bruce lui avait volé involontaire, bien qu'elle ne le réalise qu'apres. De même, il n'y avait qu'elle qui avait le recul suffisant sur la personnalité de Tony pour l'éclairer ! :lol:
Merci encore pour cet immense commentaire et ne t'en fais pas, les retrouvailles dès le chapitre prochain !

:reviews:


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