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 Sujet du message: [En cours] Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 02 Mai 2013 22:20 
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Pas encore atteint(e)... mais presque

Inscription: 16 Juin 2010 11:55
Messages: 1216
Bonsoir à tous ! :D

Me voilà de retour avec une fiction sans la moindre prétention et assez éloignée de ce que je fais d'habiture (peu de torture mentale ici *mais quand même un peu, hein :mrgreen: *). Autant dire qu'après autant de mois sans poser la main sur mon clavier pour taper autres choses que des recherches sur wiki, je me sens légèrement rouillée :lol:

Avengers étant mon nouveau hobby, je me devais de l'honorer (du moins je l'espère un peu) ici avec un paring malheureusement si peu réprésenté... ;)

Titre : Secrets *je vous laisse imaginez l'horrible accent anglais*
Fandom : Avengers.
Paring : Tony Stark/Bruce Banner + léger Clintasha.
Rating :PG-13 à légers sujets sensibles dans les chapitres suivants
Disclamer : Malheureusement, mes chouchous ne m'appartiennent jamais assez :cry:

Note : Cette fiction prend place donc après le film et prend en compte des évènements mineurs de Iron man 3, à savoir ce qu'on peut en voir dans la bande annonce. Pour ceux qui aurait vu le film,
Spoiler: Montrer
ma fic ne prend pas en compte les 15 dernières minutes, à savoir l'explosion des armures et la disparition de l'ARK-reactor :cry:

Voilà, j'espère que ça vous plaira bien que je m'excuse d'avance si cela vous semble un peu cliché :oops: !

Un IMMENSE merci à Athenalix pour sa relecture !! :bravo:

Enjoy :wink:

***

« Un secret n’existe que s’il est connu de quelqu’un » Louis Scutenaire


Dans les rues de New York, alors que le soleil se couchait sur l’Empire State Building, régnant toujours aussi jalousement sur le ciel de Manhattan, l’agitation était palpable. Les boutiques fermaient leurs rideaux métalliques dans un bruit assourdissant, comme si ce son seul avait le pouvoir de repousser, jusqu’au lendemain, le danger que cette ville pouvait offrir dans la lumière artificielle.
A chaque carrefour routier, taxis et voitures tentaient vainement de se frayer un chemin parmi les hommes d’affaire éreintés, l’Iphone à l’oreille, traversant la route d’un pas naturellement pressé. Les spécialistes de la mode, perchées sur leur talons vertigineux, sautillaient au dessus des bouches d’égout comme aériennes ; les mères débordées sortaient des snacks où elles travaillaient en priant d’arriver à temps à la garderie de l’école.

Chaque soir, alors que l’astre doré disparaissait derrière les imposants gratte-ciels, la ville qui ne dormait jamais expulsait sa population diurne comme une artère chasse le sang oxygéné, libérant le passage pour les individus de la nuit –prostituées, drogués et autres criminels dissimulés sous le visage froid des étoiles.

Mais, comme chaque soir, il y avait dans cette ville, un endroit en dehors du monde, un endroit où même le docteur le plus névrosé du continent pouvait trouver le repos…

Bruce Banner s’étira longuement dans un bâillement sourd, frottant ses yeux fatigués par la lumière du microscope. Encore une belle journée remplis de Sciences, pensa-t-il avec allégresse, rejetant l’insidieuse pensée que pourtant, cette journée restait tout de même vide de résultats concluants. Son alter-ego serait encore de sa compagnie cette nuit-la… Il avait baptisé son projet de recherche « Hulk in »*, projet constitué d’un nombre important de tests et calculs ne visant qu’a l’extermination – ou au moins la mise sous tutelle complète- de son colocataire vert. Cependant, malgré tout ses efforts et les moyens mis à sa disposition, rien n’y faisait.

Passablement vaincu, il s’effondra lourdement sur la chaise qui couina légèrement, déterminé à prolonger sa journée scientifique toute la nuit s’il le fallait – ce qui était relativement habituel - quand il se rendit compte que ses échantillons n’étaient plus sous l’objectif.

Avec un soupir, il se tourna vers son collègue et ami, visiblement concentré sur son écran, mais dont le sourire ne laissait aucun doute quant à sa culpabilité.

- Tony, dit-il d’une voix menaçante.

Tony Stark, célèbre milliardaire, playboy et philanthrope, reconverti de la vente d’arme à la défense de la planète, lui lança un regard innocent, une moue faussement boudeuse affichée sur son visage.

- Dr Banner ?

Le dit docteur leva les yeux au ciel, excédé. Cela faisait bien longtemps qu’ils avaient dépassé ce stade. Après tout, cela faisait bien des mois qu’ils se côtoyaient tous les jours ! Si quelqu’un avait dit à Tony que la Tour Stark, son bébé à 86%, pour laquelle il avait littéralement soulevé des tonnes de truc, deviendrait un jour un dortoir pour monstres vert et à bannière étoilé, ou encore tueurs à gages repentis, il aurait bien fait sauter le congrès pour illustrer son hilarité. Et pourtant, les voila tous réunis, 8 mois après l’incident Chitauri…

- Tony, rend moi mes échantillons, j’ai encore du boulot…
- Nope, big guy, il est temps de faire un break ! Surtout si tu t’obstines à boycotter la caféine, ajouta-t-il de sa voix traînante, avec un regard dégoûté vers la tasse de thé froid à la gauche de son interlocuteur.
- Tu sais comme moi que je n’ai pas besoin d’exciter… l’autre d’avantage, dit-il après une brève hésitation.
- Pourquoi ? Ce ferait FUN ! Ça mettrait de l’ambiance ! Mrs Smith est d’un mortel, dernièrement, répliqua le milliardaire, en passant la main dans ces cheveux, d’un geste totalement désinvolte mais transpirant l’ennui.

Bruce, sentant l’irritation monter en lui devant le dédain de l’ingénieur face à la gravité de la situation, et son alter ego se faire audible dans un coin de son crane, s’apprêtait à remettre l’inconscient à sa place, les os de ses mains saillant sous sa crispation, quand soudain la voix automatisé de JARVIS brisa la glace.

« Monsieur, communication de code orange par le commandant Fury »
- Je gère une alerte verte là, je rappellerais, chuchota-t-il, distraitement et peu convaincu par sa promesse, bien décidé à ne laisser rien, ni personne, l’empêcher de provoquer le bien-pensant/stressé Dr.
-Stark, votre humour a des limites, répondit une voix glaciale.
- Quoi ? Comment ont-ils fait pour contourner mes pare-feux ? ajouta-t-il en levant les paumes en l’air, comme pris en otage. On rentre chez moi comme dans une église ! Ne suis-je donc plus le seul génie informatique du SHIELD ?
- Le Dr Banner a donné libre accès aux télécommunications du SHIELD pendant votre absence, monsieur, répliqua l’IA avec son parfait accent anglais.

Indigné, Tony lança un regard blessé, quoique amusé, au dit coupable qui lui renvoya alors un sourire magnifique et puéril du type «on récolte ce que l’on sème, mon vieux ». Décidément, fréquenter le milliardaire ne lui réussissait pas…

- Assez de tout ça, interrompit Fury, visiblement exaspéré de perdre son temps ainsi. Stark, je vous attends au QG dans 1h, j’ai à vous parler.

Et sans attendre la moindre réponse, JARVIS émit le bip de fin d’appel. Le silence s’installa, uniquement dérangé par le bruit du PCR/séquenceur** travaillant dans le fond de la salle. Tony semblait fulminer, frustré de ne pas avoir d’autres choix, les joues légèrement rouges, les points serrés. Il était Tony Stark, grand dieu, il ne recevait des ordres de personnes d’autre que lui-même. Ou de Pepper… Oui, Pepper pouvait vraiment faire peur des fois…

Alors qu’il envisageait sérieusement de ne pas obéir, Bruce, amusé par le retournement de situation, s’approcha de l’autre homme avant de tapoter gentiment son dos, laissant sa main s’attarder sur l’omoplate de son collègue un peu plus longtemps que nécessaire, sans que ni l’un ni l’autre ne s’en formalise. Leur relation avait toujours été tactile, depuis cette longue poignée de main, jusqu’à cette marque de soutient. Ils n’en avaient jamais parlés, mais Bruce supposait qu’il en avait besoin tout les deux, pour se rassurer du réel, pour se rassurer d’être en vie après tout ce qu’il avait vécu… Bruce ignora le fourmillement familier qui naquit délicieusement dans son échine, sachant pertinemment que c’était le moment ou jamais de récupérer ses échantillons alors que celui-ci s’élançait vers la porte de « son placard ».

-Euh, Tony, murmura Bruce, intrigué. Le garage, c’est de l’autre coté…
- Quitte à aller pioncer dans le bureau de Fury toute la nuit autant lier l’utile à l’inagréable ! La nouvelle armure a bien besoin de prendre l’air de temps en temps, rit-il tout en continuant d’un pas décidé.

Trois pas ne le séparait plus de la porte quand soudain, le chemin lui fut barré. Les bras croisé, le regard brillant d’une confiance nouvelle, Bruce répliqua d’une voix qu’il espérait vainement ferme :

- Tu sais comme moi que les tests ne sont pas opérationnel et à mon sens… il n’est pas utile que tu te tue pour pallier à « l’inagréable », comme tu dis.
- Et qui donc va m’en empêcher ? répondit-il avec un sourire carnassier, faisant tressaillir son interlocuteur face à la menace à peine voilé.

Oui, il avait décidé que le Hulk ferait son apparition ce jour la, et rien ne l’éloignerait de son but ! Sauf peut être…

- Moi.

Alors que Bruce se détendait sensiblement et qu’un sourire naissait sur son visage, Tony fit volte-face, lançant un regard désespéré à la nouvelle arrivante, comme un enfant pris en faute.

- Oh, pep’, steu plait, steu plait, steu plait, chouina-t-il.
- Happy t’attend devant l’immeuble avec la limousine, répondit-elle avec l’assurance d’une mère autoritaire, s’octroyant ainsi l’admiration complète du physicien.

En réalité, ce dernier avait toujours admiré Pepper. D’une certaine façon… Les rares fois où ses interminables fuites dans d’immenses contrés inconnues et insalubres l’avaient rapproché d’une source d’actualité quelconque, de ce temps ou Tony était « normal » (si cet adjectif ai jamais pu lui être attribué, bien sur. Tony Stark, normal ? haha), le docteur avait pu voir de nombreuses conférences de presse où la jeune femme s’était exprimée avec une force incomparable, les yeux brillant d’un dévouement des plus assidus. Un dévouement qu’il pensait à l’époque plus voué à la société d’armement, qu’à son propriétaire…

Quand Bruce avait emménagé sur invitation de Tony à New York, 3 semaines avant que Fury n’y impose – dixit ce dernier- la présence des 4 autres Avengers, Pepper était en passe de devenir la futur Mrs Stark. Jusqu’à ce fameux week-end où les deux tourtereaux avaient rejoint la Floride. Resté seul à la tour, le physicien avait découvert avec stupeur, comme tout américain d’âge moyen devant un téléviseur, que l’immense villa avait subit une attaque d’une violence rare qui n’avait laissé que des ruines.

Aussitôt rentré à Manhattan, Bruce, témoin silencieux d’une scène faussement ordinaire, avait pu voir leur relation se dégrader, Pepper se plongeant de plus en plus profondément dans ses dossiers, tandis que Tony, l’âme rongé par le désir de protéger la femme qu’il aimait, construisait armures sur armures, si bien que les deux amants ne se croisaient plus que pour des questions purement professionnelles. Aussi, la nouvelle de leur rupture quelque semaine plus tard ne surprit en rien le scientifique.

Ils étaient tout deux dans le labo, adossés difficilement à une table surchargé d’équipement, un verre de Scotch à la main. Tony lui expliquait alors les raisons de cette décision, le fait que Pepper, qui aspirait à la vie normale et paisible qu’il ne pouvait lui offrir, ne supportait plus cette existence dangereuse auprès du héros, bien qu’elle ne doutât en aucun cas de son amour pour lui… Tony expliquait donc qu’il l’avait laissé partir, qu’il ne lui en voulait pas, tout cela un tendre sourire en coin jouant sur son visage pourtant défait.

Un sourire que Bruce, comme tout personne simulant le bonheur depuis trop longtemps, n’eut aucun mal à interpréter comme faux. Une simple façade. Mue par une compassion sans fin pour le seul homme qui ne l’eut jamais accepté pour ce qu’il était, il avait alors attiré Tony contre lui dans une étreinte virile, leur torses se rejoignant tandis que Bruce tapotait amicalement la clavicule de l’autre homme qui sembla se détendre légèrement a ce contact. Ce fut ainsi que leur amitié commença, mêlée à leur complicité scientifique sans borne…

- C’est un complot, j’en suis sur, murmura alors Tony, vaincu, alors qu’il traînait des pieds vers l’ascenseur, sortant Bruce de ses pensées.

Une fois que la porte fut refermée, la jeune femme se tourna vers ce dernier, resté immobile, lui souriant d’un air avenant et complice

- Merci de m’avoir mis en copie des appels du SHIELD, Dr.
- Mais je vous en prie, répondit-il d’une voix timide mais satisfaite.

Pepper s’était en effet révélée une alliée des plus utiles quand il s’agissait de canaliser la forme la moins contrôlable de l’iron man…

**

Il fallu 2 heures à la limousine pour se frayer un chemin en dehors de la ville et atteindre les quais. 2 longues heures durant les quels Happy Logan dû supporter sans broncher les plaintes incessantes d’un enfant capricieux de 48 ans. Quel ne fut pas son bonheur quand Maria Hill prit la relève au pied de l’hélicoptère, lui intimant d’attendre dans le parking du port le retour de son employeur qu’il espérait le plus tard possible. C’était le problème du SHIELD, maintenant !

Le trajet vers l’hélicarrière fut encore pire. Littéralement. Tony passant son temps à critiquer la vitesse réduite de l’appareil et ventant sans cesse les mérites de l’armure qu’il n’avait pu utiliser, au grand dam de tous. Quand vint le moment où l’ingénieur commença à exposer ses théories de complot, les 4/5 des 5 personnes à bord, soit tout le monde, aurait payé cher pour être en droit de le jeter par le hublot...

**
- Alors, Fury, Buddy, comment ca va en cette belle nuit ?
- Asseyez-vous à votre place et taisez-vous.

Soupirant légèrement d’agacement, Tony quitta le fauteuil rembourré du commandant avant de prendre place face à lui, ne pouvant résister à l’envie de mettre ses pieds sur l’immense bureau en acajou.
Fury ouvrit la bouche puis abandonna, pressé d’en finir au plus vite avec cette affaire lui imposant cet homme parmi tous les consultants possibles et imaginables.

- Bien, je vous ai fait venir pour vous confier une enquête des plus importantes…
- Loki le kid est de retour ? le coupa-t-il, sarcastique.
- … qui concerne votre ancienne affectation commerciale.

Cela eut pour mérite de capter entièrement l’attention du milliardaire. Il ne plaisantait plus quand il s’agissait d’un de ses anciens démons à atomes irradié ou d’un coût humain conséquent. Aussi s’assit-il correctement, les bras croisés sur l’ARK-reactor, dans une posture purement défensive… Il ne paierait jamais assez pour toutes les vies qu’il avait sacrifiées pour sa fortune, jamais…

- Ces photos satellites, continua le commandant en laissant glisser les documents devant lui, révèlent une concentration importante d’armes de conception massive, dont certaines ne semblent pas de constructions standard…
- Extraterrestre ?
- Possible.

Tony inspira lentement, repoussant les souvenirs de l’incident New Yorkais de sa mémoire, peu désireux de revivre mentalement cette chute vertigineuse vers une mort certaine et pourtant, bien qu’il refusait de se l’avouer, si accueillante… Depuis New York, rien ne lui semblait plus impossible… Improbable, tout au plus.

- Qu’est-ce que cela a à voir avec moi ? répondit-il, espérant ainsi se distraire de ses pensées sombres.
- Nous souhaiterions que vous enquêtiez sur un certain Corvin, qui serait le cerveau de cette affaire selon nos informateurs.
- Pourquoi moi ? répéta-t-il, lisant l’épais fichier en diagonale, qui semblait pourtant des plus ordinaires. Pourquoi pas votre soldat en collant bleu ?
- Le capitaine Rogers ne dispose pas des connaissances inhérentes à cette mission, pas plus que nos agents de confiance…

Tony esquissa un sourire caustique à cette remarque, comprenant parfaitement le sous entendu.

- En quoi mes connaissances et votre confiance des plus limités à mon égard pourrait vous être utile dans ce cas ?
- Nous voulons… Fury marqua une pause, plantant son unique œil découvert dans ceux de son interlocuteur. Nous voulons que vous vous rendiez sur place et que vous vous serviez de vos « excellences » dans la fabrication d’armes pour nous refaire les plans de montage de ces machines.

Pendant un instant, Tony sembla plongé dans ses réflexions, visiblement abasourdi par la demande. Si bien que Fury crut qu’il allait accepter sans plus de cérémonies. Cependant, cela ne dura qu’un instant. Son visage se ferma soudainement, n’exprimant plus que haine et détermination alors qu’il assénait d’une voix sure et inébranlable : Non.

- Stark, commença le commandant, sachant alors pertinemment que la partie ne serait pas jouée d’avance, nous…
- Non, répéta-t-il en se levant dans un mouvement brusque, tournant déjà les talons vers la porte, je refuse de participer à la création d’armes de destruction massive.
- Dois-je vous rappeler comment vous avez fait fortune ? lança Fury, le regard mauvais, abaissant bien trop tôt sa dernière carte.

Stark marqua un temps d’arrêt, la main posée sur la clenche de la porte vitrée avant de l’ouvrir d’un coup sec et de se diriger vers l’hélicoptère, sans prendre la peine de se retourner sur Fury qui signait alors, le regard vague mais décidé, l’épais dossier que Maria Hill lui tendit résolument et sur lequel s’étalait en gros caractère rouge vif « Secret Défense ».

**

Pendant ce temps la, à la Tour Stark, Bruce peinait à se remettre au travail en l’absence de Tony. Même si le physicien bénissait ces moments de tranquillité plus que tout, il ne supportait jamais ce silence trop longtemps. Quand on a passé autant d’années que lui à fuir la moindre menace extérieur, le silence restait à jamais la scène parfaite d’un assaut inattendu. Le bruit était rassurant, le bruit était normal…

Après de longues minutes à fixer les petits lymphocytes fluorescents sur la lame sans la moindre inspiration, il abandonna son microscope en soupirant, éteignant l’appareil d’un geste mécanique, résolu à interpréter les résultats du séquenceur. Alors qu’il imprimait les suites de bases azotées constituant son ADN modifié, son regard se portant sur le grand poster encadré au mur, un sourire bienveillant étira ses lèvres. Seul un héros tel Tony pouvait allez jusqu’à coller une photo de lui-même en costume dans son labo !

Un héros

Une lueur triste parcouru le regard du docteur. Bien sur que lui-même ne pourrait jamais êtres qualifié ainsi… Après tout, il restait un monstre, une bête dangereuse, incontrôlable. Et même s’il semblait s’amender, il ne se pardonnerait le mal qui l’avait pu faire autour de lui… Il se détestait… Pourtant, ce ne fut pas cette pensée qui l’attrista en cette heure, mais le fait que Tony Stark, paradoxalement, considérait ne pas lui-même mériter ce titre. Il disait ne pas être un héros. Il disait agir uniquement dans ces intérêts, un homme mort-vivant, pas tout à fait l’un, pas encore tout à fait l’autre, une pile radioactive enfoncée dans le sternum.

Du moins, était-ce ce qu’il confiait à Bruce quand l’alcool abaissait brièvement cette armure encore plus solide que de l’acier, ces barrières qu’il présentait aux monde… Par peur d’être blessé ? Qui sait…

Malgré l’apparente véracité des propos de Stark, Bruce ne pouvait se résoudre à lui donner raison. Avec tout ce que celui-ci avait fait pour lui, il ne pouvait le concevoir. Tony Stark était à ses yeux un des hommes les plus intelligents, à sa façon, qu’il n’est jamais rencontré et un scientifique des plus rigoureux. Rusé, calculateur, certainement, mais altruiste. Il avait été le premier à accepter l’autre gars, le premier à ne pas craindre son hôte, le premier à lui avoir offert un chez soi ; à lui, cet homme qui ne venait de nulle-part et qui voulait repartir ailleurs…

Mais s’il n’y avait que ça ! S’il seulement la reconnaissance et l’admiration qu’il lui portait était la seule chose qui le retenait ! Au fils des mois à travailler ensemble, dans ce labo immense et flambant neuf, il avait découvert une personnalitée fragile, hantée par une enfance difficile, un père absent et exigeant, un passé de drogue et d’alcool, un homme marqué par les affres de la torture, condamné à voir dans le miroir, chaque matin, une immense pièce de métal froid, témoin immuable de son enlèvement. Mais il avait découvert un homme drôle et prenant la vie comme un jeu géant, avec une candeur que Pepper et lui avaient sûrement été les seuls à voir.

Son adage pourrait être : Fuck off, I’m living !***

Bruce se plaisait à dire qu’il connaissait mieux que personne cet homme dont le sourire envoyait des frissons dans son échine, dont il essayait de lire le regard malgré le fait qu'il reste hermétique, comme écrit dans une langue inconnue. N’importe qui à la place de Bruce se serait posé des questions sur cette relation fusionnelle qui les liait mais n’y l’un ni l’autre ne semblait le faire, agissant avec un naturel bluffant, une sensation de bien, de juste. Et d’indispensable.

Pour la première fois, depuis l’accident, il se sentait revivre, il sentait qu’il pouvait avoir confiance bien qu’il savait au fond de lui, qu’une voix lui criait insidieusement qu’il finirait par s’y brûler…

- Dr Banner, annonça l’IA, l’arrachant de sa contemplation murale, Mademoiselle Roumanoff est à la porte et demande à vous voir.
- Merci JARVIS, qu’elle entre, répondit-il d’une petite voix avant de se gratter la gorge, reprenant contenance.

La porte s’ouvrit dans un petit bruit sec, laissant apparaître la jeune femme, toujours aussi inexpressive. Elle jeta un œil avisé sur le laboratoire, semblant analyser son environnement tel un animal traqué, avant de se détendre imperceptiblement. Elle s’approcha d’un pas rapide et s’assit sur un tabouret près de la porte, semblant instaurer une distance de sécurité entre eux. Bruce lui rendit un regard entendu, s’installant à la place de Tony, alors qu’elle restait de marbre. Bruce savait pertinemment que la célèbre espionne, malgré tout ses efforts, ne parvenait pas à s’accommoder à sa présence dans la tour – ou en tout cas, à celle de son l’alter-ego, ce qu’il comprenait parfaitement, vu que lui-même continuait de luter contre cette fatalité. Tony, lui, à son grand déplaisir, s’indignait de ce comportement un repas commun sur 2.

- Comment allez-vous, Natasha ? demanda-t-il, mal à l’aise sous le regard inquisiteur de la rouquine.
- J’ai besoin de votre aide, Dr., répondit-elle, avec un sourire légèrement charmeur, comme si elle désirait l’amadouer.

Bruce sourit discrètement devant son pragmatisme avant de remonter ses lunettes sur son nez.

- Et bien ?
- J’ai besoin de votre aide pour obtenir certains médicaments.
- Des médicaments ? S’exclama-t-il surpris. Natasha, vous savez bien que je ne suis pas le plus à même de faire des trafics de…
- Pardonnez-moi, le coupa-t-elle, je n’ai pas été assez clair. J’aurais besoin que vous me synthétisiez certains médicaments. Ils ne sont malheureusement pas en vente libre dans ce pays (elle eut un petit regard dégoûté) et je n’ai pas le temps d’aller en Hongrie me les procurer.
- Bien, marmonna le docteur, ne voyant toujours pas ou elle voulait en venir, se saisissant d’un des écrans pour noter sa demande, quels sont-ils ?
- J’aurais besoin de 600 mg de mifépristone, ainsi que de 400 µg de misoprostol.

Bruce suspendit son geste et la regarda, les yeux écarquillé.

- Vous avez conscience que ces substances provoqueront…
- Une interruption volontaire de grossesse, en effet, répondit-elle sobrement, aucune émotion ne traversant son visage de poupée.
- Mais…
- Je ne tiens pas à ce qu’un enfant ait à affronter le monde que j’affronte tout les jours, c’est tout, dit-elle, devançant sa question. Et je tiens évidement sur votre discrétion, Dr, le père lui-même en ignore l’existence.
- Bien évidemment… chuchota-t-il, mal à l’aise, ne connaissant aucune relation officielle à la jeune femme.
- Le ferez-vous ?
- Eh bien, cela peut être très long, ces hormones sont compliquées à synthétiser, et puis…
- Ma question est autre, Dr, répliqua-t-elle inhabituellement agitée, le ferez vous ?

Bruce plongea dans son regard, mais n’y décela rien d’autre que le vide d’un cœur qui avait été bien trop blessé. Il hocha la tête de façon imperceptible et, pour la première fois, le visage de poupée s’anima d’un sourire, froissant la porcelaine au coin de ses yeux. Tandis que Bruce ne disait mots, réfléchissant si vite que toutes ses pensées s’entrechoquaient bruyamment dans sa tête, la jeune femme se leva gracieusement puis passa la porte sans un bruit.

**
Quand Tony franchit la porte de la tour ce matin-là, il n’avait toujours pas desserré les dents, si bien qu’il ignora soigneusement Pepper lorsque cette dernière lui proposa… euh… soyons honnête… il ne l’avait même pas écouter ! La seule et unique chose qu’il voulait à ce moment bien précis était de foncer au labo et bosser sur son armure… Ou bien allez faire un tour en zone aérienne militaire interdite… ou… Quoique ce soit qu’il le distrairait, à vrai dire !

Lorsqu’il franchit la porte automatisé, ses prières furent exaucées, mais pas exactement de la façon qu’il avait prévu. Devant lui, aucune armure high-tech, aucune énigme scientifique écrite à la craie sur le tableau (dieu sait qu’il avait voulu s’en débarrasser au profit de ses multiples technologies mais un certain physicien au problème caractériel y tenait). Devant lui, seulement Bruce Banner, le visage posé inconfortablement sur ses bras croisés, ses lunettes totalement de travers, les cheveux en bataille, semblant s’être endormi sur son travail.

Amusé et bien décidé à se venger du prétendu complot qui l’avait conduit au SHIELD, il s’approcha en silence, marchant sur la pointe des pieds, espérant ainsi effrayer le scientifique assoupi, voir même réveiller son « ça »****, avec un peu de chance ! Cependant, sa farce fut malheureusement avortée. A peine eut-il franchi un mètre dans la salle, qu’il vit le physicien sursauter brusquement, se levant d’un bond sec, les yeux écarquillé, le souffle irrégulier, les mains tendu derrière lui en une posture clairement défensive.

- hey oh, big guy, chuchota Tony en levant ses paumes dans un geste qu’il voulait apaisant. Relax, ce n’est que moi. Tu sais, le type génial !

La commissure des lèvres de l’autre homme frémit involontairement et légèrement alors que celui-ci essayait désespérément de reprendre le contrôle sur son esprit qui se teignait dangereusement d’une couleur fluorescente. Il ferma quelque instant les paupières, pinçant l’arrête de son nez, tout en tentant de repousser sa paranoïa au loin. Du calme, Banner, s’intima-t-il, tu n’es pas en cavale, personnes ne va t’attaquer… Inspirant profondément, il fut soulagé de sentir son rythme cardiaque récupérer une fréquence relativement normale. Immobile, il guetta, tendu, l’apparition de son alter-ego, mais rien.

Il était merveilleusement seul dans sa tête…

Ignorant des réflexions se déroulant devant lui, Tony le fixait, murmurant des paroles réconfortantes. Quand il vit son ami se détendre légèrement, il amorça une lente approche, les paumes toujours en avant jusqu’à ce que celles-ci atterrissent sur les pectoraux noueux de l’autre homme, électrisant l’ingénieur d’un délicieux frisson de frayeur. Vivre aux cotés du docteur présentait de nombreux risques, de ceux que personnes n’aurait accepté mais Tony, lui, les trouvaient vivifiants, comme une étincelle venant raviver à chaque instant la conscience d’être en vie, et que tout pourrait basculer à tout moment. Un geste un peu trop rapide, un bruit retentissant au loin, et tout pourrait se finir, avant qu’il n’ait le temps de pleinement le réaliser…

Les deux hommes restèrent silencieux, les yeux fermés, tout deux à l’écoute du cœur de l’autre, attendant que leurs battements s’accordent. Bruce demeurait immobile, sentant la chaleur de l’autre homme à travers l’air les séparant, le souffle mentholé du milliardaire caressant son visage qu’il tenait baissé. Quand il fut totalement relaxé, il leva le menton, souriant timidement. Celui que Tony lui rendit fut éblouissant.

Alors que l’ingénieur s’apprêtait à s’excuser pour cette « surprise », la porte du labo s’ouvrit dans un bruit aérien, laissant entré une fragrance qu’il reconnu immédiatement comme celle qu’il avait offert à son ex-fiancée pour son anniversaire. Soupirant légèrement, il rompit le contact physique tandis que le physicien retenait un frisson, perturbé par la disparition de cette chaleur doucereuse, la où sa peau le brûlait délicieusement sous le tissus.

- Pep’ ! s’exclama Tony en tournant les talons vers elle. Ou est mon café ?
- Tu n’as qu’à le chercher toi-même, répondit-elle avec une mine faussement vexée.
- M’oblige pas à demander à Dumb-E tu sais bien qu’il en met partout ! s’écria-t-il après une pause théâtrale.
- Les autres vous attendent pour le petit-déjeuner, répondit-elle en levant les yeux au ciel, habituée. Enfin, tous sauf Thor. Tu le connais, il n’a pas su résister au pancakes.

Et sur un clin d’œil espiègle, elle s’éclipsa suivit de Tony, paniqué à l’idée que le demi-dieu ait pu tout engloutir. Bruce soupira, lissant ses vêtements avec le plat de sa main, comme s’il pouvait, par ce simple geste, faire disparaître de sa mémoire les violentes émotions qu’il venait successivement de ressentir, avant de s’élancer à leur suite.

**

Le petit-déjeuner avec les Avengers était, sans aucun doute, un des événements les plus éreintants de la journée pour le pauvre docteur qui n’aspirait qu’au calme après une nuit passée au labo. Aussi ne fut-il pas surpris quand la première chose qu’il vit en entrant dans la pièce fut Tony qui se baissait promptement, tentant d’éviter le muffin qui vint s’écraser pitoyablement sur le mur adjacent.

- Hey, Katniss, doucement, s’écria Tony dans un ton indigné, homme avec problème cardiaque, en présence !

Alors que celui-ci affirmait ses dires en pointant le cercle de lumière bleuté sur sa poitrine, Clint Barton, pour toute réponse, lui adressa un sourire sarcastique tout en trempant une tartine dans son bol, affichant un dédain contrastant avec son amusement.

- Oh, Stark, soupira Steve en frottant douloureusement ses tempes, à demi affalé sur la table, vous êtes obligé de crier si fort dès le matin…
- Pardon, grand-père, répondit celui-ci, une lueur arrogante dans l’œil alors que Rogers levait les yeux au ciel, trop endormi et habitué pour rétorquer.

Bruce, perdu dans ses pensées, vint machinalement s’asseoir entre Natasha et Thor. La veuve noire se leva alors discrètement, prétendant vouloir du café dans sa tasse encore pleine et parti s’installer sur le comptoir de la cuisine américaine. Le scientifique eut un sourire compréhensif et adressa un regard autoritaire à Tony qui, témoin de la scène, se sentait visiblement d’humeur à relancer l’éternel débat « Hulk-est-un-type-bien ». Certes, Bruce était touché par le dévouement de son ami, mais il n’était pas d’avantage d’humeur à argumenter en faveur de la jeune femme et que Tony le boude pendant des jours…

Un bruit à sa gauche attira son attention, bruit qui s’avéra être le demi-dieu qui engloutissait tout ce qui lui passait sous la main, comme un enfant dans un magasin de sucrerie. Certes, celui-ci n’était pas là souvent, trop occupé avec des affaires que les autres n’imaginaient même pas, mais quand il était présent, autant dire qu’il incarnait à lui seul à la bonne humeur de la tablée.

- Comment allez-vous, soigneur Banner ? demanda-t-il avant de se saisir de 2 croissants qu’il goba en vitesse.
- Bien, merci, répondit Bruce, souriant chaleureusement.

Il s’apprêtait à renvoyer la politesse quand la voix de Clint, qui avait alors rejoint le canapé, défia le roi pour une partie de jeu vidéo, qui, comme de coutume, en entraînerait bien d’autres dans l’heure suivante. D’un bon joyeux, le demi-dieu se leva donc avant de s’affaler sur le canapé au coté de l’assassin, en criant « me voilà, guerrier ». Ce que Tony trouva fort stéréotypé, par ailleurs.

Bruce, mal à l’aise d’être alors seul avec le capitaine qui restait horriblement silencieux, les yeux plongés dans son café, se leva pour déposer sa tasse de thé vide dans l’évier. A peine se fut-il approché que Natasha décida de s’asseoir auprès son compagnon de toujours avec un petit sourire crispé. S’en fut trop pour Tony qui reposa son mug avec violence sur la table, faisant sursauter tout le monde, sauf les deux assassins habitués à bien pire.

- Bon, c’est pas bientôt fini, ce comportement !
- Tony, murmura Bruce en posant sa main sur l’avant-bras nu du milliardaire qui l’avait rejoint, l’intimant au calme.
- Non, Bruce, pas cette fois, c’est toujours la même rengaine !
- La ferme, Stark, répondit l’intéressée d’une voix ferme.
- Mais quelle amabilité aujourd’hui, agent, railla-t-il d’une voix mauvaise, les petits cercles concentriques dessiné par Bruce sur sa peau ne semblant pas l’apaiser. Franchement, vos anglais sont en plein débarquement ou quoi !

Natasha tourna les talons d’un pas bruyant, jetant un regard vexé dans le vide, prête à répliquer mais semblant être à court de mots. Bruce esquiva un geste maladroit, toujours aussi mal à l’aise, conscient de la réalité de la situation. Il voulu intervenir, détourner l’attention de son ami afin de permettre à l’espionne de reprendre contenance mais Capitaine America, défenseur de la veuve (noire, en l’occurrence) et de l’orphelin, fut le premier à réagir. Il se leva d’un saut, manquant de renverser son déjeuner, le torse bombé, clairement agressif et menaçant.

- Stark, comment osez-vous…
- Oh, les gars, du calme, s’écria Clint de l’autre bout de la pièce, le regard absorbé par le jeu qu’il semblait gagner, et si on évitait de fâcher le mec qui paye les factures hein ?
- Je l’aime bien lui, finalement, murmura le playboy d’un ton effronté, un sourire victorieux jouant sur son visage, alors qu’il n’avait absolument pas bronché devant l’apparente irritation du capitaine.

Natasha ne dit rien, se contentant de s’asseoir à coté de l’archer, qui voulu lui donner un léger coup d’épaule amical qu’elle évita. Steve resta immobile avant de soupirer, marmonnant en secouant la tête dans un geste purement désespéré et réprobateur.
Tony ne dit rien non plus, sirotant son café comme si rien ne s’était passé, la mine radieuse. Bruce quand à lui resta quelque instant à admirer la scène.

Ok, cette équipe était très clairement pas parfaite, loin de là, mais la vision de Clint et Thor s’amusant comme des enfants insouciants sur une console qui lui paraissait futuriste, assistés par les questions incessantes de Rogers et le regard bienveillant de Natasha le réconforta dans l’idée qu’il n’y avait pas de meilleur endroit au monde… Il n’avait pas assisté à une telle scène depuis une bonne 20aines d’années…

Alors qu’il était toujours aussi absorbé, il sentit une main chaude se poser sur la sienne qui n’avait pas bougée depuis l’altercation, bien qu’il ne s’en soit même pas rendu compte. La chaleur de Tony tout autour de lui, il releva la tête avec un sourire timide.

- Ça va ? lui-demanda l’ingénieur, le regard légèrement inquiet tout en laissant courir son pouce sur l’arrête de l’index de l’autre homme en un geste inconscient. Tu sembles bien pensif…
- Oh, rien, sourit-il timidement, je me disais juste que je me sentais bien ici, et que pour rien au monde je ne voudrais devoir partir…

Il jeta un regard tendre sur le groupe avant d’adresser une moue avenante à son hôte. Tony lui fit un grand sourire, comme si c’était là la plus belle chose qu’il aurait jamais pu lui dire, attirant le regard de l’autre homme sur ses lèvres fines, alors qu’il passait distraitement un bras autour des épaules du physicien, dégageant sa main de son propre bras par la sienne, visiblement non résolu à le lâcher. Soudainement, sans que Bruce ne s’y attende, le milliardaire pressa sa joue piquante contre son front une miliseconde en soupirant, avant de regarder au loin et que le scientifique ne ferme les yeux, voulant graver ce contact intime et rassurant dans sa mémoire. Que s’était-il passé ? Quel intérêt ? Le monde était bien doux ce matin-là.

Étroitement enfermé ce cocon de paix, Bruce et Tony ne remarquèrent pas les deux femmes de l’équipe échanger un regard entendu à cette vision.

Il aurait pu se passer des heures sans qu’aucun des deux scientifiques ne brisent cette atmosphère si chère à leur yeux, profitant de la présence de l’autre, s’accrochant à ce pan de réalité paisible comme on s’accroche à une bouée dans une mer déchaîné. Cependant, après tout ce qu’ils avaient vécus dans leurs vies respectives, il aurait du se rappeler que rien ne durait jamais…

« Avengers, retentit la voix déformée par les interférences de Maria Hill, nous avons un problème. »

***
TBC...

*"hulk in" est une référence au pseudo-verbe anglais "to hulk out" qui est utiliser en vo pour decrire la transformation de Bruce.
** PCR/séquenceur, technique de réplication de l'ADN.
*** Fuck off, I'm living = Foutez-moi la paix, je suis en train de vivre.
**** Le "ça" est une référence au ça freudien représentant l'inconscient, le moi étant la conscience et le sur-moi les valeurs/barrière qui réprime notre inconscient.


Voilà, j'espère de tout coeur que ça vous plait ! :oops:


Dernière édition par Axi4551 le 13 Mai 2013 09:10, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 03 Mai 2013 01:49 
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J'adore!!
C'est vrai que les Tony/Bruce sont sous exploités, je n'allais donc pas boudé mon plaisir :D

Tu nous montres à la perfection les blessures profondes des deux hommes. Ils semblent parfaitement se compléter, dans ces conditions les imaginer ensemble c'est juste l'évidence.
Le quelques scènes avec le reste de le petite troupe sont géniales, on voit que tu maîtrises ton sujet, et le tout parfaitement écrit, ce qui ne gâche rien. J'ai adoré le Katniss employé par Tony, c'est tellement plus blessant que Legolas ou Robin des bois :lol:

Bref, tu l'auras compris j'espère, je me suis régalée et j'ai terriblement hâte de lire la suite, parce que la fin met l'eau à la bouche^^

:suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 03 Mai 2013 09:57 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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C'est superbement bien écrite! Je regrette de devoir aller travailler now car je n'ai pu que survoler ton texte bien prometteur!

:suite: :suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 03 Mai 2013 11:30 
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:bravo: :bravo: :bravo:

Hâte aussi d'avoir la suite! Les personnages sont bien travaillés, c'est bien écrit et c'est prenant !

:suite:

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 03 Mai 2013 13:17 
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Bravo ! Quel plaisir de lire une fic avec ce pairing, merci :D

C'est très bien écrit et, comme le dit Glasgow, tu maitrises très bien ton sujet. Tu as su rester fidèle à la personnalité de chacun et il me tarde vraiment de voir comment va évoluer la complicité amoureuse de Tony et Bruce.

:suite:

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 03 Mai 2013 15:18 
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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 03 Mai 2013 21:57 
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:reviews:

Glasgow : Oh, merci infiniment ! Venant d'une illustre auteur comme toi, je suis plus que flattée ! :oops:
Je dois avouer que le "Katniss" est ma petite fierté, ravie que ça t'ait plus ! ;)
Merci encore pour cette gentille review ! :D

duneline : Merci beaucoup ! :D
Ne t'en fais pas je suis déjà très heureuse que tu aie pris le temps de la lire avant que le devoir ne t'appelle ! :lol:

Mimey : Merci !! :D
Ravie que ça t'ait plus, j'espère ne pas te decevoir par la suite !

Penny78 : Merci beaucoup ! C'est vrai que ce couple est peu représenter, mais c'est un vrai plaisir à ecrit et à priori, j'ai encore quelque idée à apporter à ce paring ;)
Au passage, ça fait des postes et des postes que je veux te dire que j'adore ta signature :mrgreen:

galifret : Ah, le regard de ce chat, je ne peux pas resister :mrgreen:
*en mode j'aime les signatures de tout le monde* en parlant de signature, elle vient d'ou la tienne ? :wink:

MERCI à tous/toutes pour vos reviews ! En ce qui conserne la suite, elle devrait être arriver d'ici moins d'une semaine ! Le chapitre 2 est déja presque fini ! :D


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 03 Mai 2013 23:23 
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Axi4551 a écrit:
galifret : Ah, le regard de ce chat, je ne peux pas resister :mrgreen:
*en mode j'aime les signatures de tout le monde* en parlant de signature, elle vient d'ou la tienne ? :wink:

L'arme fatal le chat :please: :lol: :lol:
Pour ma signature sa dépent celle qu'on vois vien de spartacus war of the damned c'est agron et nasir
et celle sous spoileur il y a:
(1er ligne)de nouveau agron et nasir / Brebdan et steven d' Hollyoaks /et Chris et Tom repectivement thor et loki
(2e ligne)Jérémy ferrari et Arnaud tsamere / Derek et Stiles de teen wolf
(3e ligne)de nouveau agron et nasir /encor Brendan et Steven / puis encor agron et nasir
(4e ligne)Stargate universe
(5e ligne) et enfin Merlin et Arthur de merlin

ouf que c'est long :lol: :lol:

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 04 Mai 2013 11:03 
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Hiiiiiiiiiiii j'adore !!!

Des fois, en lisant des fics, j'ai du mal à visualiser les personnages originaux car leur comportement est trop éloigné, mais là, pas du tout. Au contraire. Tu as très bien retranscrit le caractère de chacun des membres de l'équipe.
La relation qui se noue entre Tony et Bruce est totalement réaliste et j'ai vraiment hâte de voir comment le rapprochement entre ses deux là va continuer.

:suite: :suite:


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 04 Mai 2013 13:23 
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Wow, wow, wow, quel début !
Comme d'autres avant moi, je ne ferai que répéter : ce couple est largement sous-exploité ! Je suis bien contente de trouver une fiction sur eux sur ce forum ^^'

Ce premier chapitre est vraiment bon ! Tu mets déjà la barre haute ~
(je te fous la pression, comme ça, mine de rien, c'est insidieux :lol:)

J'ai mis quelques secondes à comprendre la référence Katniss. J'étais là : "Katniss ? Gnih ? C'est qui, ça ?" Jusqu'à ce que l'illumination se fasse et... "Aaaaaah ! Référence à The Hunger Games et l'autre machine d'héroïne pour parler de Clint" (pour ma défense, je n'ai pas lu The Hunger Games :lol: Comment ça, je m'enfonce ? XD) Oui, bon, d'accord, je suis un peu longue à la détente :lol:

J'adoooore comment Tony est protecteur envers Bruce ~~ C'est adorable !

:suite: :suite:


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 04 Mai 2013 15:57 
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galifret : eh bah, ça c'est de la signature ! :lol:
Merci, je sais maintenant que Spartacus à un certain potentiel pour me plaire ;)

Cybelia : [quote="cybelia"] Wahou, merci beaucoup !! :oops:
Ravie de voir que ça t'as plus ! J'avoue que garder les personnages proche de leur comportement standard est une de mes préoccupations, et je suis contente de savoir que je m'en suis bien tirée ! :D

Aunbrey : Hey, mais ça va pas de me mettre la pression comme ça !! :o :mrgreen:
Ah ah, j'avoue que pour le Katniss, je ne suis pas aller chercher très loin. Hunger game n'est pas vraiment ma tasse de thé mais je suis tombé sur un article ou ils comparait la technique archère dans les deux films, et voila ! :p
Merci beaucoup pour ta review, et j'espère sincèrement ne pas te décevoir par la suite !

:reviews:


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 11 Mai 2013 22:56 
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Bonsoir ! :D
Bon, je vais être honnête avec vous d'entrée, je deteste mes deuxièmes chapitres en générale, alors celui ci m'a donné pas mal de fil à retordre pour ne pas vous décevoir !
Je ne cesse de me dire que je devrais écrire des OS pour éviter ce stress, mais rien n'y fait, mes idées sont toujours trop longue à developper... Mais j'y arriverais ! :mrgreen:

Voilà donc la suite, et après mure reflexion, cette fic devrait comprendre un peu plus de 5 chapitre (6+épilogue max) et c'est dans ce que je vous propose aujourd'hui que l'action et la trame de l'histoire commence ! ;)
Ici, un peu moins de dialogue et un chapitre bien difficile pour mon chouchou ! :mrgreen:
Merci à Athenalix pour sa relecture et ses conseils !

J'espère sincèrement que ça vous plaira !!

Enjoy ;)

**
Secrets – Chapitre 2

« Gardez-vous de l’homme secret et du chien muet » Proverbe Français.


Ces mots prononcés avec une panique trop bien maîtrisée pour sembler réelle, flottèrent quelques instants dans l’air, lourds et écrasants, comme s’ils avaient absorbé le moindre bruit, la moindre respiration. L’atmosphère qui était aussi légère qu’éphémère venait, en effet, de s’assombrir d’un étrange présage, incarné par un simple et curieux appel.

Bruce sentit son cœur se serrer, hanté par l’idée que d’autres ombres plus funestes les attendais sûrement dans l’immense bâtiment métallique, toujours égaré au milieu des nuages mais qu’il appariait pourtant à un véritable enfer… La dernière fois qu’il y avait mis les pieds, une mission à priori basique s’il en était – localisé un bête morceau cuboïde d’énergie extraterrestre – s’était transformé en douloureuse piqûre de rappel sur sa condition, le faisant replonger dans les affres les plus douloureux de son passé. Après une année entière sans accident, année vécue comme un véritable miracle, il avait de nouveau perdu, vaincu si facilement par cet être qu’il s’acharnait à contrôler chaque seconde de chaque minute, ce parasite dans le fond de son crâne qui ne voulait qu’une seule chose : détruire…

Alors parcouru d’un frisson de dégoût à cette pensée, il sentit la poigne de Tony sur sa main tremblante se faire un peu plus insistante, sans que ce dernier n’en ait réellement conscience. Repensait-il à la même chose ? Repensait-il à leur vie qui avait failli basculer ? A sa propre existence qui n’avait aspirée qu’à le quitter, arrachée par l’air froid d’une chute libre et tragiquement vivifiante ? Bruce savait très bien que l’incident New Yorkais avait marqué l’ingénieur bien plus que celui-ci ne semblait vouloir l’admettre. Mais il savait également, comment cette journée les avait, tous, marqués...

La découvert d’un monde au-delà de leur conception, un monde qui ne possédait pas en réalité les limites qu’on lui prêtait communément et qui pouvait, en un souffle, se retourner contre eux dans un engrenage frôlant la démence…

Bien que le physicien se sentait flotter dans un espace hors du temps, douloureusement perdu dans les divagations de son esprit, ce moment de silence profond n’avait duré qu’un instant. En réalité, à peine une seconde s’était écoulée avant que Steve ne se lève promptement, adoptant une posture rigide, mué par ses anciens réflexes militaires ; bientôt suivis de Natasha et Clint, rejoignant leur chambre d’un pas rapide, à la recherche de leur équipement respectif.

Sortant de sa torpeur à la vue de ces mouvements soudains, Tony soupira bruyamment, excédé par cette énième visite au QG et redoutant secrètement qu’il ne s’agisse que d’un subterfuge de Fury. Une façon de lui mettre une pression supplémentaire sur les épaules, de le faire craquer sur ses positions… Lentement, il desserra sa prise sur l’épaule du physicien, extirpant doucement sa main de la cage que formaient leur doigts entrelacés, et adressa un sourire rassurant à son ami qui s’anima soudain, comme rappelé sur terre.

- Je reviens, murmura-t-il, plongeant son regard dans celui de l’autre homme, voulant s’assurer que celui-ci tenait le coup.

Il se plaisait à penser avoir deviné ce qui traversait alors la tête du scientifique, s’enorgueillissant des nombreuses fois où Bruce lui avait avoué à demi mots n’avoir pas fait confiance à quelqu’un ainsi depuis fort longtemps. Après avoir scanné les iris chauds du docteur sans y déceler le moindre signe inquiétant, le milliardaire tourna les talons, se dirigeant d’un pas assuré vers la cage d’escalier pour finir par enjamber les marches 3 par 3. Quand il arriva dans le labo, il était hors d’haleine, le cœur martelant fortement ses côtes, le sang battant à ses tempes. Il haleta à la recherche d’air, une étrange sensation comprimant ses poumons dans sa cage thoracique. Était-ce le soudain effort physique ou la terreur secrète à l’annonce de cette mission qui le hantait ? Il n’en savait rien… et quand bien même, il ne l’aurait jamais admis.

Il était Tony Stark, après tout ! L’icône de toute une génération d’idéalistes qui avait remis toute sa confiance dans leur groupe atypique.

Il avait tout pour lui : une société qui valait des millions, la popularité, ses armures qui lui semblaient chaque fois un peu plus nécessaire à son propre épanouissement, des amis sur lesquels il pouvait compter en toute occasion… Il se complaisait en se persuadant que rien ne pouvait l’atteindre, qu’il était puissant et immortel, qu’il pouvait, s’il le voulait, se rebeller contre le monde entier d’une simple pirouette verbale !

Pourtant, il se permit un instant de s’adosser contre le mur pour reprendre son souffle, les doigts serrés sur l’appareil bleuté le maintenant en vie. Ses paupières se fermèrent un bref instant, ses pensées à des milliards d’année lumière de la, hantées par la vision d’immenses vaisseaux futuriste explosant sous une violente riposte nucléaire avant l’obscurité...

**

Bruce avait observé Tony quitter la pièce, son regard suivant, presque fasciné, les moindres mouvements de sa démarche légèrement chaloupée comme si le martèlement léger des baskets hors de prix du milliardaire sur le sol était la seule chose qui l’empêchait de céder à la panique. Conscient de la nécessité extrême de garder son calme vu son « état », il marcha lentement vers le sofa ou il se laissa choir aux cotés de Thor qui fixait l’écran encore allumé sur le menu du jeu abandonné, le regard à des kilomètre de là, visiblement en pleine réflexion.

- Ne vous inquiétez pas, soigneur Banner, dit-il d’une voix assuré et enthousiaste, après notre riposte sur l’armée chitauri, il est impossible que cette mission soit d’un peuple similaire au mien. Les exploits de notre intervention se sont disséminés jusqu’au contrées les plus éloignées de l’univers, j’y ai personnellement veillé !

Bruce sourit devant le flegme à toute épreuve du demi-dieu. A croire que le guerrier ne connaissait fondamentalement rien de la peur ou du désespoir, qui était, si on y regardait à deux fois, la plus grande faiblesse mais également la plus grande force de l’espèce humaine, ordinairement si vulnérable au courroux de ses astres inconnues et technologiquement hautement équipé. Pourtant, il aimait retrouver en Thor un coté terriblement humain et attachant dans sa manière d’envisager le monde comme une merveille dont on ne connaîtrait jamais les moindres secrets, rythmé par une science qui appelait, à priori innocemment, magie.

Cette pensée étira les lèvres du docteur dans une moue attendrie, lui rendant espoir pendant une fraction de seconde.
Moue qui disparu bien vite quand les autres Avengers réapparurent, sanglant sur leur dos d’énormes sacs de randonné, cachant divers gadgets et uniformes, prêts à en découdre comme si la menace dont il ne savait encore rien était d’une évidence même…

Intérieurement, Bruce hocha la tête. Oui, ce monde, tout aussi magique qu’il puisse apparaître, restait indéfectiblement dangereux…

**

A la surprise générale, Tony les attendait sur le toit de l’immeuble, son armure visiblement compactée sous la forme d’une valise bien lourde. Bruce aurait cru qu’il profiterait de cette occasion inestimable pour tester son nouveau prototype, malgré sa désapprobation – il l’aurait bien félicité pour un tel comportement dans d’autres circonstances, d’ailleurs… Non, au lieu de ça, le milliardaire déposait son énorme bagage dans le jet affrété pour leur transport vers le QG secret, dans lequel Maria Hill les attendait, les bras résolument croisé sur sa poitrine, les observant avec un œil concentré et calculateur.

Une fois tous montés et l’appareil dans les airs, le silence se fit plus lourd, chacun plus ou moins suspendu aux lèvres de la jeune femme.

- Merci à tous d’avoir accepté de me suivre, dit-elle de sa voix claire en laçant un petit regard haineux à Tony, comme de coutume, ne supportant pas jusqu’à la présence du milliardaire dans un rayon de 5km.

Regard, d’ailleurs, qu’il lui rendit, un rictus mauvais plaqué sur le visage, alors qu’il s’asseyait à coté de Bruce, resté obstinément debout, visiblement mal à l’aise, comme à chaque fois qu’il se retrouvait enfermé dans une de ces « boites » hermétiques à mille pied du sol.

- Alors, Madame, commença Rogers, sa posture bien droite malgré le léger froncement de sourcil qui traversait son visage. Quelque chose de grave ?
- Une gravité toute relative, capitaine, répondit-elle avec professionnalisme et d’un sourire aimable, distribuant à chacun un exemplaire du fichier ; exemplaire qu’elle laissa tomber au pied du milliardaire quand ce dernier n’amorça pas le moindre mouvement pour s’en saisir, le regard faussement scandalisé.
Une organisation secrète a priori lambda, reprit-elle, qui sévit dans le désert d’Arizona depuis quelque mois mais à laquelle le conseil semble porter une attention toute particulière…

Une fois la bombe lâchée, Maria Hill dut retenir une expression véritable surprise quand elle vit le changement soudain d’atmosphère s’opérer. Alors que Steve restait immobile, toujours soucieux de ses convenances quelque peu avant-gardiste – et clairement démodé -, Clint sembla se relaxer, étendant ses longues jambes devant lui, position qu’il adoptait toujours quand il avait dans les mains une quelconque manette de jeux. Natasha, quant à elle, quitta son mutisme pour rejoindre d’un pas léger le capitaine, le regard concerné mais limpide, visiblement soulagé.

A l’opposé, Tony, envahis par l’ambiance bonne enfant que ces collègues venait inconsciemment de libérer, se mit à lancer son nouveau cellulaire high-tech en l’air, le faisant adopter des trajectoires variables et aériennes, semblant totalement décrocher son attention de leur nouvelle affaire, exaspéré à l’idée de retourner s’ennuyer au QG.

Seul Thor et Bruce ne changèrent pas d’attitude. Le premier car il n’avait guère été inquiété, le second car son environnement, malgré le « danger » écarté, ne lui semblait pas plus agréable pour autant… Il se devait de garder le monstre sous clé. La vie de tous en dépendait.

- En quoi sommes-nous requit, alors ? continua Steve sous le regard attentif de la veuve noire.
- Le colonel* souhaiterais s’entendre avec vous tous, personnellement, sur la meilleure stratégie d’attaque à adopter.
- Ahah, s’esclaffa bruyamment Tony, attirant toute l’attention et de nombreux regard assassin, bien que Maria Hill sembla délibérément l’ignorer, lui tournant le dos. Le dirlo qui veut notre avis maintenant ? C’est bien une première !

Bien que toujours mal à l’aise, Bruce déposa une petite tape sur la nuque de son ami, ce qui ne fit que faire redoubler son rire d’intensité. Cependant, le scientifique devait bien avouer que l’ingénieur avait raison et cela lui sembla alors bien louche. Alors qu’il s’apprêtait à poser une question qui le taraudait, le bras droit de Fury fut appelé à la radio, l’obligeant à rejoindre l’avant du cockpit. A peine fut-elle partie que les deux assassins et le militaire s’étaient rassemblés dans un coin de l’appareil, absorbés par l’épais paquet de feuilles, commentant respectivement leur dossier au fur et à mesure de leur lecture pendant que Thor observait distraitement les nuages par le hublot.

Ricanant légèrement, Tony se leva d’un geste souple avant de s’accouder à l’épaule du physicien, un immense sourire barrant son visage comme s’il venait de raconter une blague génial.

- Rassuré, n’est-ce pas ? rit-il, le tremblement de son bras semblant se propager dans le corps de l’autre homme. Pas de petit monstre vert pour le moment ! Oh, pardon, pas vert ! Euh… bleu ! On a le droit de dire bleu ?

Bruce lui adressa une grimace faussement exaspéré devant sa moue si enfantine mais provocatrice avant de rire de bon cœur même s’il redoutait que les stratégies actuellement établis en son absence impliquerait sans doute l’apparition – désagréable et peu enviable – de son alter-ego.

Bruce, dans une volonté amère de chasser cette pensée, se tourna légèrement vers son ami dont le coude resta obstinément fixé sur sa clavicule, si bien que leur visage ne se trouvait alors plus qu’à quelque centimètre l’un de l’autre, leur souffle se mélangeant, leur nez se frôlant légèrement à chaque turbulence. Pour la première fois depuis longtemps, Bruce se senti rougir alors que Tony lui retournait un rictus carnassier, presque pervers, grandement amusé par son trouble.

Le scientifique s’apprêtait alors à lui renvoyer un trait d’esprit bien placé, qui aurait sûrement brisé cette promiscuité inédite quand le visage harmonieux de Tony se crispa soudainement.

Pendant un bref instant, Bruce vit la lumière bleutée de l’ARK-reactor sous le fin t-shirt, dans la partie inférieur de sa vue périphérique, tressauter, arrachant un gémissement de douleur à l’homme dépendant entièrement de cette pièce de métal quand violemment, il sentit ses genoux céder sous son poids, l’entraînant dans une chute qui lui sembla vertigineuse. Ses paupières se fermèrent naturellement, un éclair vert caractéristique agressant ses pupilles avant qu’il ne se rende compte que la sensation de sa tête heurtant le sol froid, sensation qui l’aurait certainement assommé et plus sûrement encore aurait libéré le monstre, ne venait pas. L’air avait par ailleurs cessé de couler sur lui.

Plissant les paupières, il tenta de prendre conscience de son environnement, se sentant enfermé dans un cocon rigide mais confortable. Les sens au aguets, il repéra lointainement le bruit rassurant et reculé des moteur alors qu’une délicieuse odeur, légèrement piquante mais suave, envahissait son esprit. Il ouvrit alors les yeux délicatement pour se retrouver nez à nez avec le visage préoccupé de Tony, ses bras musclés tout autour de lui, dans une étreinte protectrice.

- Bruce ? s’écria-t-il passablement rassuré par la couleur des yeux de son vis-à-vis.
Rien de flashy, bonne nouvelle, non ? se dit-il intérieurement.
- Ça va ? ajouta-t-il, à voix haute cette fois.
- Je… je crois, bredouilla ce dernier, visiblement encore déconnecté de la réalité, ses traits déformés par une terreur sourde, mêlée à l’aberration la plus totale. Il… il était la…
- Qui donc, docteur ? ajouta Rogers, en s’approchant, sur ses gardes.
- L’autre gars… il était la, souffla-t-il, consterné, je ne l’ai jamais senti si superficiel, comme s’il s’apprêtait à surgir en embuscade… Il… Je ne pouvais pas le contrôler… je…

Alors que Banner, le corps tremblant, tentait vainement de comprendre ce qui venait de se passer, ses pensées s’entrechoquant brutalement dans sa tête à la manière d’une pluie de grêlons, Tony fléchit légèrement les genoux avant de se laisser glisser sur le sol, Bruce toujours fermement logé dans son étreinte, une de ses mains restant fermement posé sur le flan du physicien alors que de l’autre, il soutenait son épaule, le guidant à sa suite.

- Chut, murmura Tony, réconfortant, on verra ça plus tard. Pour l’instant, calme-toi, tu as assez de cheveux blancs comme ça, ajouta-t-il avec un clin d’œil joueur. Pas que ce n’est pas d’un charme des plus scientifique, hein !

Le physicien rit faiblement, d’un son qu’il considéra plus comme un couinement un peu lamentable, rougissant, avant de se laisser aller contre le corps de son ami, ne souhaitant que retrouver sa relative paix habituelle, son rythme cardiaque décroissant lentement. Inspirant profondément, sa joue vint brièvement effleurer l’électro-aimant, à l’endroit ou le métal rencontrait la peau légèrement boursouflée, embrasant les sens de l’ingénieur qui resserra sensiblement sa prise.

En temps normal, une proximité aussi intimiste aurait alerté le scientifique sur le danger que courrait Tony en étant si proche de lui mais en cet instant encore, aucun des deux hommes ne semblait avoir conscience des convenances et coutume de leur civilisation, leur relation évoluant dans un monde bien au dessus de ces choses-la. Tony lui tapotait le dos amicalement alors que Rogers retournait vers Clint qui, dans une position clairement défensive, les mains dirigées derrière lui, faisant barrage de son corps entre la potentiel menace et la jeune espionne, d’un geste spontané.

- Tout va bien, agent Barton, lui intima Steve en jetant un regard rassurant à Natasha, involontairement caché par l’archer, le dos sur le hublot du jet, les paumes sur la surface boulonnée. La menace est écartée…

Clint se détendit imperceptiblement, suivant nonchalamment le capitaine vers leur projet de mission tandis que la rouquine lançait un regard discret sur les deux hommes, toujours à distance, visiblement surprise d’un tel comportement et – bien qu’elle ne le dirait jamais à qui que ce soit – sidérée devant le courage de Stark. Enfin, courage, ou stupide propension à s’attirer des ennuis, elle n’aurait su le dire !

Et tandis que tous vaquait à leur occupation plus ou moins conventionnelles, Maria Hill, qui avait suivit la scène avec attention, continua sa conversation en murmurant.

**

Il fallu moins de 30 minutes au jet du SHIELD pour rejoindre l’hélicarrière, alors stationné au dessus du golfe du Mexique. Quand le jet atterri enfin sur l’immense plate-forme, Bruce exhala un soupir de soulagement, heureux de sentir le vent fouetter son visage, alors que Tony l’aidait à se relever, refusant de le lâcher avant de s’assurer de son équilibre. Alors que les autres membres de l’équipe déchargeaient leur matériel, ils empressèrent de suivre Hill qui s’élançait déjà vers la salle de réunion sans un regard en arrière, les yeux fixés sur Fury qui attendait à quelques pas de là, les bras croisés derrière le dos, un sourire étrangement satisfait sur son visage mutilé.

**
Installé confortablement dans la salle de réunion, l’équipe (à l’exception de Tony, évidemment) écoutait avec attention le directeur qui faisait défiler un à un les clichés satellites détaillés, commentant chaque image par les informations toute fraîche de la journée, avec une assurance des plus remarquables. Assis autour de l’immense table ronde, Bruce observait l’écran en plissant les paupières sous cette lumière agressive, souffrant passablement d’une migraine qui ne l’avait quitté depuis ce qu’ils avaient décidé nommé « l’incident ».

En règle générale, le scientifique aurait préféré s’isoler, le brouillard obscurcissant ses pensées lui donnait l’impression de ne pas être totalement maître de lui-même, ce qu’il révélait bien souvent à Tony comme être sa hantise : Un moment d’égarement auquel il ne pouvait rien mais horriblement néfaste… C’est pourquoi, bien que conscient qu’il n’y avait pas la moindre raison à une apparition de son colocataire, le physicien restait tendu, sa main résolument posée sur la table, comme s’il s’apprêtait à se lever brutalement et fuir à tout moment. La respiration légèrement saccadée, il entendait Fury sans vraiment écouter le sens de ses propos, une douleur sourde tiraillant la base de sa nuque.

Alors qu’il laissait échapper un discret bâillement, comme si ce geste seul pouvait évacuer toute la pression qu’il sentait insidieusement présente dans ses épaules, il tourna légèrement la tête vers Tony qui, assit juste en face de lui, lui adressa une mimique réconfortant. Plantant son regard profond dans le sien sans la moindre hésitation, l’ingénieur fit apparaître sa main qu’il posa doucement et avec une lenteur délibéré, paume sur la table, écartant légèrement ses phalanges recroquevillées, comme s’il tentait de les entrelacer à ceux de son collègue, pourtant à 3 mètres de lui. Bruce sentit un frisson remonter le long de son bras et son visage chauffer sous le regard de l’autre homme qui rit, pas si discrètement que ça, s’attirant un regard des plus désapprobateurs de la part de Fury.

Reprenant vivement contenance, le physicien reporta précipitamment son regard sur l’écran, rouge jusqu’à la racine des cheveux alors qu’il tentait vainement de réfléchir au travers des voiles sombres de son esprit. Ce geste, aussi étrange que cela puisse paraître, n’avait en théorie rien de bien gênant, juste un petit flirt de la part de Tony qui aimait jouer de son charme, et ce, avec tout le monde et en tout temps. De plus, ce n’aurait certainement pas été la première fois que Banner ne se serait pas formalisé d’un comportement excentrique de son ami, trait de caractère que, force était de l’admettre, lui plaisait énormément.

Pourtant, ce contact indirect dans cette salle sombre l’avait électrisé, tout comme l’avait fait le regard inquiet mais soulagé de Tony une heure plus tôt, après qu’il eut plongé pour l’empêcher de se « blesser ». Plus bizarrement encore, bien qu’exalté par une telle proximité, le scientifique n’en avait pas aimé l’intensité. Cette lueur de dépendance et de considération pure dans les iris de l’autre homme avait fait renaître sournoisement en lui les dizaines d’argument qui auraient du le pousser à partir bien plus tôt, partir avant même de n’être arrivé à la Tour Stark…

En effet, dans la fatalité de son existence relativement hors du commun, Bruce avait péniblement réussi à tirer une règle d’or à laquelle se rattacher, une conclusion tragique et inévitable qu’il avait eu tord de mettre de coté pendant ces long mois… Il devait arrêter de se voiler la face…Tous ceux qui, par malheur, se surprenait à tenir à lui finissait irrémédiablement par être brisé, pris au piège d’une délicieuse roulette russe…

Alors que cette pensée s’ancrait cruellement mais solidement dans un coin de son crâne, les souvenirs du voyage jusqu’à l’hélicarrière le frappèrent avec force, appuyant fermement et douloureusement ce raisonnement, tel un marteaux sur un clou pourtant déjà bien fixe. Cet événement, qui n’était certainement pas inédit, venait d’ébranler cette confiance en lui toute relative et nouvelle que Tony s’était évertué à faire naître… Il ne le remercierait jamais assez pour ces efforts...

Cependant, il ne pouvait occulter le fait que tout aurait pu se finir en éclair.
En un éclair, il aurait pu tout détruire, cette pseudo-famille dans laquelle il se construisait un peu plus chaque jour, mais également Tony –il retint un frisson d’horreur-, ce bienfaiteur et cet ami inestimable, à qui il devait tellement de choses… mais certainement pas une mort atroce et involontaire, perpétrée par l'intransigeante bête féroce qu’il abritait contre son gré.

Alors que l’idée d’une interminable et certainement méritée errance prochaine s’éclairait avec force dans sa conscience épuisée –il était le seul à devoir souffrir ; après tout, l’autre gars n’était que le fruit de son entêtement **-, il leva les yeux vers son ami, son meilleur ami, qui le regarda alors avec incompréhension. La gorge sèche et nouée, il lui envoya un petit sourire triste et désolée que Tony ne comprit pas quand soudain, sans le moindre signe avant coureur, il sombra.

**
Avant que quiconque ne le remarque, Tony se leva d’un bond, le visage empreint de la stupéfaction la plus violente. Une seconde auparavant, il observait son ami qui semblait étrangement apaisé, bien que mélancolique et la seconde d’après, celui-ci s’était brusquement avachie sur son siège avant de se relever violemment, envoyant voler l’immense table bétonnée contre un mur non loin. Ne pouvant en croire ses yeux, il vit la tête légèrement rentré dans les épaules massives au vu de la hauteur du plafond, la peau nue couverte d’un vert saurien, son cri mi-humain mi-animal faisant trembler les murs de plexiglas.

Tous les membres présent réagirent au quart de tour, Natasha et Fury dégainant à une vitesse surhumaine, comme s’ils avaient tout deux étés sur leur garde pendant tout la réunion, tandis que Thor et Steve se mettait en première ligne, faussement convaincu pour le second, que leur force suffirait à maîtriser le monstre.

- Stark, allez chercher l’armure, cria Roger d’une voix autoritaire alors que Clint, qui s’était précipité vers leurs sac de voyage, lui envoyait son bouclier dans un tir parfait cadré.

Tony entendit l’ordre de très loin, comme s’il avait été crié depuis le pont principal. Tragiquement impuissant devant la situation, l’ingénieur était resté immobile, ses jambes ne semblant plus lui obéir, regardant avec une tristesse sans fin la créature incomprise. Alors que tous s’apprêtés, la peur au ventre, à mener une attaque contre un allié puissant mais auquel, pensaient-ils, on ne pouvait décidément pas faire confiance,

Tony arriva à capter le regard du géant vert, n’y voyant que confusion et questionnement, sans la moindre trace d’agressivité latente et volontaire. Figé devant le regard si innocent d’un être de 3 mètres de haut, le milliardaire senti son cœur se mouvoir péniblement dans sa poitrine quand il reconnu dans le schéma de ses iris, les même traces pailletées que celle qu’il s’amusait souvent à détailler dans les yeux du physicien.

Le chagrin l’envahis brutalement comme un barrage hydraulique se fissurerait, déversant ses flots de rivières tumultueux, quand il comprit que cet événement ne serait pas sans conséquence et que ces efforts titanesques –c’était le cas de le dire- pour aider Banner à être en paix avec le Hulk, et donc avec lui-même, pour le garder là ou ils pouvaient se surveiller et se soutenir mutuellement, allaient très certainement être réduit à néant…

Alors qu’il refreinait un gémissement et que le Capitaine continuait à vociférer, ils virent tous avec étonnement, l’imposante stature de leur adversaire diminuer drastiquement, la couleur de sa peau allant du vert vif au beige, en passant par de drôle de teintes délavées, avant de laisser, étalé sur le sol dans une position inconfortable, le scientifique inconscient, flottant dans son pantalon en lin à présent en lambeaux.

Alors qu’aucun d’eux n’osait bouger, ni baisser leur garde, Tony fut le premier à s’élancer, évitant agilement le bras de Clint tentant de le retenir en arrière pour se précipiter vers le corps inanimé. S’agenouillant dans un bruit résonnant, il prit la tête du physicien dans ses mains, penchant son visage vers le sien, s’assurant du souffle régulier de l’autre homme. Gentiment, il déposa de légères tapes insistantes sur ses joues pâles, augmentant progressivement leur force avant de se rendre compte que cela ne suffisait pas à faire sortir le docteur de sa léthargie. Distraitement, il passa la main dans les cheveux de l’homme inanimé, l’air triste.

Sans un mot ou un regard pour les autres, il le cala convenablement dans ses bras, une main derrière ses genoux, l’autre derrière le dos de son cadet puis se releva en réprimant une légère grimace de douleur sous le poids ainsi porté. Steve, semblant sortir de sa tétanie, amorça un pas pour l’aider mais avorta tout geste devant le regard noir du milliardaire qui, d’une démarche décidée, s’élançait déjà vers l’immense porte automatique.

**

Le trajet du retour se fit dans l’ambiance la plus lourde qui soit. Personne n’osant prononcer un mot.

Enfin, Clint, fidèle à lui-même, avait bien évidement essayé.

Ce qui lui avait valu une remarque des plus acerbes de la part de l’ingénieur, assit sur le sol, Bruce toujours dans ses bras, guettant le moment ou celui-ci reviendrait à lui, espérant ainsi obtenir quelques explications sur ce qui venait de se passer. Alors que Rogers, visiblement peu surpris de la situation, - il fallait bien que ça arrive un jour, pensait-il- était déjà plongé dans les détails de l’opération Arizona, Tony, lui, bataillait avec force contre sa propre logique, ne trouvant aucune raison à ce soudain événement.

Organisant ses pensées de façon méthodique, comme il l’aurait fait devant une complexe équation mathématique, il s’énervait alors du manque de résultats concluant. D’abord, il y avait eu l’incident du jet, où Bruce s’était effondré soudainement. Et puis la salle de réunion du SHIELD, qui lui avait paru encore plus anormal. Ce qui intriguait l’ingénieur résidait en effet dans la très courte durée de la transformation - Hulk restant des leurs bien plus longtemps habituellement -, de même que l’absence de déclencheur évident.

Les pensées de Tony dérivèrent rapidement sur une possible corrélation entre le court circuit de l’ARK-reactor et la perte de conscience du scientifique avant de vite abandonner l’idée. Certes, l’étrange dysfonctionnement avait été concomitant à l’incident A mais il n’en avait pas été question lors de l’incident B. Ou peut-être que si ? Oui, Tony avait ressentit une puissante décharge d’adrénaline à ce moment la, mais de la à dire que c’était uniquement la cause de sa batterie et pas seulement le fait de se retrouver sans défense, à 1000 pieds du sol, au prises avec un monstres enragé et violent, il fallait être sacrément dérangé (ce qu’il était peut être) ou pas scientifique pour un sous (ce qui n’était évidemment pas le cas)…

Bruce gigota légèrement dans son étreinte, qu’il raffermit alors en chuchotant son nom d’une voix rassurante, le suppliant d’ouvrir les yeux, mais ce dernier ne sembla pas se réveiller. Soupirant profondément, déçu, Tony dégagea de sa main libre une des mèches sur le front collant de sueur alors que le jet amorçait sa descente vers la Tour.

**
A peine l’appareil eut-il touché le sol que Stark se relevait prestement, l’homme inconscient toujours étroitement serré contre son torse, s’élançant vers l’intérieur du bâtiment, laissant les autres passagers se débrouiller pour les détails techniques. Poussant la porte d’un coup d’épaule, il ordonna à Jarvis d’ouvrir toutes les portes sur son passage, l’IA s’exécutant après avoir laissé entendre un audible bâillement, comme s’il venait à peine de se réveiller. Une fois arrivé dans la chambre du physicien, Tony se hâta à le déposer sur les draps soigneusement fait, ne pouvant retenir un gémissement de bonheur à la fin de cet effort physique, manquant de tomber sur son collègue et se rattrapant de justesse contre le rebord du lit.

Esquissant une grimace ironique devant sa propre maladresse, il entreprit de dévêtir le scientifique des laborieux restes de son pantalon, haussant les sourcils avec un petit regard appréciateur et surpris – pas mal, se dit-il en tout bien tout honneur - avant de se rappeler lui-même à l’ordre quant à la gravité de la situation. Ce n’était définitivement pas le moment de chercher le meilleur moyen de mettre son ami mal à l’aise à son réveil…

Rapidement, soulevant légèrement le corps dénudé de l’autre homme d’une main, il défit les draps avant de les remonter sur les épaules de son « patient ». S’asseyant sur le rebord de l’immense lit, il passa distraitement ses doigts dans les boucles de son ami, pour la seconde fois de la journée, caressant légèrement les cheveux décoiffés, s’amusant de leur texture, essayant par ce geste de détendre ses traits douloureusement crispés.

- Brucey, murmura-t-il, tu m’entends ? Hey, Bruce ? Parles-moi, par pitié…

Devant l’absence de réaction de son interlocuteur qui gardait obstinément les lèvres scellées, il eut une expression de pur désolement, baissant le menton, abattu, avant de poser sa main sur le front brûlant pendant une milliseconde.

- Repose-toi… dit-il d’un petit sourire contrit, passant sa paume aérienne une dernière fois sur le visage de l’autre homme.

Puis, sur ces paroles prononcés d’une voix douce, il se leva, notant au passage et avec tristesse que la pièce restait, malgré des mois d’habitation, tragiquement impersonnelle et franchit la porte sans un bruit.

**

Alors que le son de la clinche tintait discrètement dans le silence épais de la chambre, Bruce ouvrit les yeux, plongé intérieurement dans une gratitude profonde. Et bien qu’il ai repris conscience sur le jet de longues minutes plus tôt, gravant dans sa mémoire tous ces contact humain qu’il ne connaîtrait certainement plus jamais, il se maudit de ne pas avoir entrouvert secrètement les paupières pour se délecter une dernière fois des couleurs chaudes et chatoyantes du regard de son ami, rien qu’un instant, de ne pas avoir bu son sourire et ses soupirs jusqu’à plus soif, trop honteux à l’idée de croiser le regard déçu que Tony n’aurait certainement pas manqué de lui adresser…

Un regard qui l’aurait hanté et qu’il n’aurait pu supporter.

Toujours passablement migraineux mais convaincu de ce qu'il devait faire, il se releva un peu trop vite, les étoiles dansant devant ses yeux quelque instant, avant de jeter un regard mélancolique sur la ville lumineuse, le cœur serré, une doucereuse goutte salée dévalant le long de sa joue brûlante, ayant bien trop eu le temps de mûrir sa décision…

**
Tony dormit très mal cette nuit-là, et quand il se réveilla le lendemain, en nage dans ses draps humides, il sentit un horrible pressentiment se bloquer dans sa poitrine, irrévocablement angoissé par la confrontation inévitable qui ne manquerait pas à arriver…

Il avait besoin de réponses à cette énigme obsédante...

Quand il pénétra dans l’immense pièce commune, il ne put retenir une délicieusement sensation de chaleur devant le naturel rassurant de la scène. Alors que Natasha et Steve déjeunait dans un silence des plus religieux, guère matinaux, Tony se fendit d’une moue caustique, ignorant la douleur emprisonnée dans sa poitrine :

- Alors, œil-de-moineaux, pas de muffin aujourd’hui ?

Pour toute réponse, l’archer concentré sur la pâté qu’il mettait au demi-dieu sur l’écran géant, lui adressa un juron que la bienséance n’aurait probablement pas cautionné, arrachant une mimique au milliardaire, le cœur gonflé d’allégresse en cette scène de la vie quotidienne. Pourtant, alors qu’il se tournait vers la place préférée de Bruce, légèrement en retrait, s’attendant à le voir lever les yeux avec une indulgence bienveillante, son regard se heurta à une chaise horriblement vide, réveillant son angoisse qui embrasa ses veines comme un acide.

- Bruce est pas levé ? demanda-t-il en se laissant tomber sur la chaise de l’absent avec un soupir contrarié, masquant son trouble tant bien que mal.
- Non, répondit Natasha à contre cœur en levant les yeux de son bol, je ne l’ai pas vu sur la terrasse ce matin, d’ailleurs. Je suppose qu’il… se repose… ajouta-t-elle, hésitant brièvement s’il était sage d’évoquer le sujet sensible du Hulk devant un Stark ayant visiblement mal dormi, les cernes encadrant un regard qui lui semblait plus dur que d’habitude.

Tony acquiesça distraitement, alors que la jeune espionne retournait dans l’étude précieuse des vaguelettes de fumée au dessus de son café, soulagée de ne plus être obligée de converser. Posant ses coudes sur la table, Tony resta dans le salon pendant un certain temps. 1 ou 2 heures, ou même plus, calculant mentalement les exposants de racine 2 pour se changer les idées... Il attendit que chacun des Avengers quitte la pièce, exécutant leurs activités rituelles et habituelles avant de jeter un œil agacé à sa montre. Fronçant les sourcils et de plus en plus perturbé par l’absence du physicien, habituellement le premier levé, il sauta sur ses pieds souplement, bien décidé à le tirer du lit.

Alors qu’il s’arrêtait devant la porte close, il hésita un bref instant avant d’asséner deux petits coups répétés sur le battant. N’obtenant aucune réponse, il obtempéra à nouveau. Déçu, il voulu partir, pensant que Bruce souhaitais certainement un peu de temps seul pour réévaluer ses priorités, quand l’idée que justement le laisser seul avec ses pensées était un bien plus grand danger encore qu’un de ses emportements colériques, -et puis bon, il était tout de même chez lui, hein !- il posa résolument la main sur la poignée, avant d’ouvrir d’un coup sec, son regard scannant en vitesse l’espace vide…

Vide ?!

Devant lui, la chambre parfaitement rangée lui donna l’horrible impression qu’il n’y avait jamais eu personne ici, que la présence du docteur n’avait été qu’un rêve… Un petit morceau de papier déchiré attira son attention. Le cœur battant à ses oreilles, il s’approcha lentement du lit, chaque pas se faisant plus laborieux, avant de déplier le document qui semblait avoir été arraché des récentes recherches du scientifique.

Sur le dit papier, il n’y avait presque rien.

Pas de signature, pas de destinataire, seulement de longues pattes de mouches dessiné d’une encre noire et funeste, brisant quelque chose en lui dans une douleur muette et saisissante.

Citation:
« Je suis désolé »


Dépité, son esprit tournant à 100 à l’heure, il se lassa tomber sur les draps parfaitement fait, l’air épuisé, ébahis. Et alors que l’odieuse vérité enraillait son raisonnement, il sentit un étrange picotement meurtrir ses paupières fermées.

**

* Oui, alors dans le premier chapite, il était commandant et la, il est colonnel... Rien à voir avec une quelconque promotion, je me suis juste trompée :p
** pour rappel, c'est dans le but de reproduire le serum ayant fait de Rogers un héro que Bruce fut irradié.


**

TBC...

**


Alors, Verdict ? :oops: J'avoue que j'aurais voulu retravaillé ce chapitre encore et encore, mais y a bien un moment ou il faut d'arrêter, non ? :mrgreen:


Dernière édition par Axi4551 le 12 Mai 2013 13:43, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 12 Mai 2013 10:11 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Localisation: mon coeur, lui, est toujours à Londres en tout cas
Ah non, il peut pas partir comme ça Bruce :evil: :evil:

Sinon rassure-toi, il est très bien ce chapitre. Tu rends Bruce parfaitement touchant avec son mal être persistant. Et bien sûr j'adore la façon dont Tony se préoccupe de lui.
Il faut nous arranger tout ça maintenant, qu'ils se retrouvent :wink:

:suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 12 Mai 2013 12:55 
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Localisation: ♫ J'ai longtemps cherché un paradis sur Terre... ♫
Mais il est très bien ce chapitre.

On sent bien la détresse de Bruce face à l'apparition impromptue de son alter-égo et celle de Tony devant ce qui arrive à son ami.

J'ai vraiment hâte de voir comment ça va s'arranger entre ces deux-là.

:suite:

Par contre, juste un détail : ça me fait bizarre de lire "hélicarrière". En VO, c'est "helicarrier" effectivement, mais dans la VF, c'est traduit par "héliporteur". Ce qui me gêne, c'est que le mot que tu utilises est juste une francisation du terme anglais, mais il ne veut plus rien dire du coup. Enfin, c'est juste un point de détail, ça n'enlève rien à la qualité de ta fic.

Donc je me répète : :suite:


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 Sujet du message: Re: Secrets - B. Banner/T. Stark - Avengers - PG13
MessagePosté: 12 Mai 2013 13:02 
Hors ligne
Pas encore atteint(e)... mais presque
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Mais elle est où la suite ? ELLE EST OU LA SUITE ?
C'est moche de s'arrêter comme ça, nous laisser en plan, notre petit coeur en miettes après le départ de Banner. C'est très moche, sache-le.

Je suis archi-fan de la façon dont tu décris les impressions de Bruce. Ses sentiments, ses peurs. Son personnage est tellement touchant et il semble très complexe, coupable de ce qu'il est, de ce qu'il est capable de faire, de l'aide que Tony lui apporte alors que lui-même n'a pas l'impression de lui être très utile et ne le met qu'en danger. Toutes ces sensations et ses pensées qui tournoient inlassablement à l'intérieur. C'est tellement bien écrit.

J'aime énormément également les réactions de Tony. Sa façon de toujours réagir prestement dès qu'un truc ne va pas. Le fait qu'il le prenne dans ses bras pour le calmer, sa manie de le toucher, son côté ultra protecteur. Tout.

J'ai vraiment hâte de lire :suite: et notamment quand Tony et Bruce se rencontreront une nouvelle fois pour s'expliquer ~
(et aussi de savoir ce qu'il va advenir de Natasha et de son bébé ._.)


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