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 Sujet du message: [En cours] Comment gagner la partie-Sherlock Holmes-Holmes/Watson-G
MessagePosté: 21 Avr 2012 17:29 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Coucou tout le monde. Voici une nouvelle fic, cette fois sur Holmes et Watson. J'en suis pas forcément super fière, alors je posterai une suite en fonction de vos avis. J'espère que ça vous plaira quand même ^^
Elle s'inspire très largement des premières scènes du premier Sherlock Holmes, et j'ai eu très envie d'écrire ce qu'il pouvait se passer dans les têtes de nos héros à ces moments...
et je remercie particulière ma bêta, solania-chan, pour avoir eu le courage de corriger mes nombreuses fautes :wink:
et puis ceci est une fiction alors les personnages de n'appartiennent pas, etc...
ah oui et pour le titre, désolée il est vraiment nul :?
Bonne lecture :wink:



1ère PARTIE

Il ne savait plus depuis quand il n'avait ne serait-ce qu'entre aperçu la lumière du jour. Il se sentait infiniment mal...Pourquoi? Il le savait, sans pour autant réussir à se l'avouer. C'était de sa faute à elle. Stupide femme de chambre qu'elle était. Et il n'était pas venu prendre de ses nouvelles depuis des jours. Cette sorcière démoniaque devait surement le menacer, ce pauvre Watson, si gentil et compréhensif à l'excès... Holmes imagina alors les tours les plus farfelus que pouvait développer son imagination pour la supprimer de leurs vies. Cette pièce infiniment sombre l'envoutait d'idées noires, non pour lui déplaire... étalé sur ce parquet sur lequel il se sentait si bien, comme au plus près de quelque chose de vraiment profond, il essayait de redonner un nom, ne serait-ce qu'une signification à toutes ces ombres, silhouettes fantomatiques, qui l'entouraient. Une étouffante odeur de tabac emplissait la pièce, participant certainement à son état second devenu permanent.

Un génie torturé, voilà ce qu'il était, au même titre qu'un bourreau. Mais c'était de leurs fautes à eux s'ils ne comprenaient pas! Leurs esprits trop étroits les empêchaient de comprendre à quel point le monde était complexe et la nature humaine avide de cruauté. D'ailleurs, peut-être que Watson n'était pas humain, ça expliquerait pourquoi il dérogeait à cette règle, et que le monstre qu'Holmes était se sentait dangereusement attiré par cet homme... A moins qu'il ne soit pire que les autres, maître ultime de la manipulation, se réconforta à penser Holmes. Watson... Il allait quitter leur appartement, dans lequel ils avaient vécu tant de choses plus ou moins avouables (heureusement le plus souvent moins avouables) et résolu tant mystères. Enigmes ayant d'ailleurs démontré des façons les plus abstraites, dans le sens philosophique du terme, la cruauté de ce bas monde.

Mais voilà qu'il allait l'abandonner à sa solitude, car la seule compagnie de Gladstone, bien qu'Atalante il fallait le reconnaître, ne lui suffisait pas. Maudite soit cette...diablesse... qui allait l'emmener loin de lui. Comment pouvait-il être à quelqu'un d'autre? Le monde extérieur n'aurait plus rien d'attirant. Il commença à réfléchir à la meilleure de façon dont on pouvait étouffer la détonation violente d'un coup de fusil, choisissant de décider seulement après s'il s’agissait d'une simple occupation pour son cerveau avide de connaissances, ou s'il cela lui permettrait d'assouvir sans trop d'ennuis ses envies meurtrières.

A la première détonation, Watson leva les yeux au ciel, se demandant qu'elle nouvelle interrogation existentielle ait pu lui passer par la tête. La dernière étant comment se faisait-il que Gladstone préfère ronger des os au lieu de boire un coup d'ammoniac en sa si charmante compagnie. Il rassura son patient sur la nature de ce bruit, lui confiant que son cher ami détective était sur le point de faire une découverte sensationnelle sur laquelle il devait surement travailler. Pas dupe et trop habitué aux excentricités de ce détective injustement admiré à ses yeux, le client préféra partir, conseillant au docteur de diagnostiquer son collègue plus souvent. Une nouvelle détonation résonna dans la pièce, qui fit se lever et prendre la porte d'un même mouvement le patient révolté. Le suivant dans le couloir, Watson pris part à la discussion houleuse qu'il avait entamé avec la concierge, cette dernière se refusant à constater d'elle-même l'état du détective, craignant ses attitudes excessives. Le docteur tenta de défendre tant bien que mal son ami, n'y arrivant tout de même pas car n'étant lui-même pas convaincu de ce qu'il avançait, sachant trop bien que la cause de cette nouvelle détonation n'était en aucun point défendable ou excusable.

Il les laissa tous deux redescendre, après avoir poliment demandé à la concierge exaspérée de lui rapporter un remontant. Son sourire de façade s'effaça lorsqu'il ne fut plus dans leurs champs de vision. Il se tourna alors vers la porte de Holmes, sa colère s'étant accentuée suite à une nouvelle détonation. Il allait tous les rendre fous à force de s'enfermer de la sorte. Comment quelqu'un d'aussi brillant professionnellement pouvait-il causer tant de mal autour de lui et ne rien comprendre à la bienséance. Il se doutait pourtant de la cause de son enfermement, et le laisser seul alors qu'il savait pertinemment qu'Holmes avait plus que jamais besoin de lui n'avait pas était sa meilleure idée pour leur émancipation à eux deux ...
Lorsqu'il ouvrit la porte, il découvrit une immondice d'habits, d'objets farfelus en apparence inutiles, de cadavres de bouteilles, au-delà de ce qu'il s'était préparé à voir. Il crut distinguer la silhouette de son ami assis au pied d'un fauteuil, sa main sombre prolongée d'un pistolet tendu vers le mur d'en face. Il n'avait pas pu résister à l'envie d'appuyer une nouvelle fois sur la détente lorsqu'il avait pénétré dans la pièce. Watson commençait à sermonner son ami quant à ses expériences, en se dirigeant vers les fenêtres. Il ouvrit en grand les rideaux après qu'il lui ai répondu qu'il mettait au point un outil qu'il lui permettrai d'étouffer les coups de feu d'un pistolet, bien que ces dernières tentatives fussent un échec. Une vague de lumière envahit alors la pièce, toute cette clarté semblant finir de détruire ce qui restait d'un Holmes qui se roulait par terre sous la douleur que lui provoquait cette lumière qui lui brûlait les yeux. Même s'il n'était pas parvenu à mettre au point le crime parfait ( parfait dans le sens ou, en bonus Sherlokien, il n'y aurait aucun bruit...), Holmes était assez satisfait de voir que sa petite expérience avait forcé Watson à venir jusqu'à lui, il aurait dû y penser plus tôt, mais c'est souvent lorsque l'on est enfermé au plus noir de son âme que l'on a des éclairs de génie, pensa Holmes.

L'affreuse Nanny entra dans le pièce au moment où le Holmes essayait de se redresser quelque peu après avoir confié au docteur qu'il n'y avait plus rien d'atraillant pour lui en ce bas monde, susceptible de le faire sortir de cette tanière qu'il appréciait de plus en plus, dans laquelle il avait fini par se sentir comme un chat errant. Même si cette vieille femme lui apportait de l'alcool, elle ne méritait en rien ses attentions, si ce n'est une méfiance certaine. Tandis qu'ils se défiaient comme chien et chat, de son côté, Watson enfouit au fond de lui la culpabilité que son compagnon avait volontairement provoqué, préférant se dire que le cerveau humain resterait pour le docteur qu'il était une énigme irrésolvable, se servant de cette excuse pour ne pas admettre qu'il s'en voulait de laisser Holmes. Il vit alors son chien paralysé, certainement mort à cause d'une énième expérience de ce maudit détective qui lui servait d'ami. "Ca ne le dérange pas". Bien sûr! pensa Watson. Il est vrai que ce chien ne lui avait jamais dit qu'il n'en pouvait plus de ses psychoses, et qu'il était plus qu'un rat de laboratoire, donc c'était bien que ce chien était même heureux de pouvoir l'aider dans ses recherches! La logique de Holmes exaspérait Watson un peu plus chaque jour.

Après tout, s'il jugeait opportun de torturer un chien pour assouvir sa soif de réponses à des questions tordues qu'il était le seul à pouvoir comprendre, Watson se dit que cette comédie juvénile à laquelle il se livrait pour le forcer à rester auprès de lui serait vite remplacée par une nouvelle lubie s'il arrivait à rester ferme avec lui, et à lui faire comprendre qu'il n'y aurait pas de retour possible. Mlle Hudson s'était enfuie depuis quelques minutes, et Watson fixait obsessionnellement l'activité de la rue, étudiant les passants en contre bas, s'épuisant de plus en plus à savoir s'il culpabilisait réellement ou non... Il avait tellement de circonstances atténuantes qui jouaient en sa faveur. Mais à chaque nouvel élan protecteur qu'éprouvait le docteur pour son cher Holmes, il se remémorait une de ses trop nombreuses sordides satisfactions à jubiler aux dépends des autres. Souvenirs qui lui faisait croire qu'il était parfaitement conscient de ce qu'il faisait et que cette cruauté faisait partie intégrante de son âme. C'est au cœur de ce cercle infernal et sans fin duquel Watson n'arrivait pas à sortir que Gladstone repris ses esprits, traversant la pièce dans un éclair de peur et d'excitation.
Holmes avait compris ce tourbillon dévastateur qui sévissait dans la tête de son ami. Il le connaissait trop bien...Pauvre Watson, torturé par ce qu'il était, ne sachant pas décider s'il l'appréciait tout de même un peu, ou s'il faisait un cas personnel de la civilisation de l'affreux personnage qu'il était. Il se disait que Watson était dingue de lui de toute façon et qu'il finirait par se jeter dans ses bras, de désespoir. Du moins, il s'en convainquait... Est-ce qu'il s'en voulait de lui imposer ça? Il n'en savait rien... Il avait analysé différentes possibilités en une fraction de seconde, décidant finalement d'impressionner son docteur de sa grande bonté, lui faisant ainsi croire à un déclic émotionnel fulgurant qui lui aurait fait prendre conscience de son manque total de civisme, et lui aurait donné envie de se racheter. C'est dans cet optique que Holmes proposa à un Watson retissant, un dîner avec sa "lady", comme preuve de sa bonne fois même si une partie de son esprit fit la moue lorsqu'il se força à dire joyeusement et affectueusement cet hypocrite "lady". Il vit dans l'expression de Watson la crainte et la méfiance qu'il s'était attendu à voir, lui offrant comme réponse un de ses malicieux sourires en coin. Il vit alors dans les yeux de son compagnon que le tourbillon avait cessé pour laisser place à une nouvelle émotion, qu'il se réjouissait de retrouver. Watson détourna alors son regard de l'imposteur, reprenant un air sévère, lui conseillant de prendre un bain et de se raser un peu, car il était tout sauf présentable. Il ouvrit la porte, et commença à descendre les escaliers en lançant à Holmes un rendez-vous le soir même pour cette rencontre qui s'annonçait intéressante. Avec un sourire triomphant, Holmes conseilla à Watson de ne pas arriver en retard pour une fois, car la bienséance était pour lui une règle d'or. Le docteur lui fit comprendre son mécontentement, mais ne put effacer le sourire qui se dessinait sur ses lèvres lorsqu'il quitta l'immeuble.


alors, qu'est-ce que vous en pensez? :oops:

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 Sujet du message: Re: Comment gagner la partie-Sherlock Holmes-Holmes/Watson-G
MessagePosté: 21 Avr 2012 21:51 
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OH !!! celle là c'est la première !!! j'adore toujours autant, d'ailleurs ...
si watson veut tant qu'il prenne un bain, il a qu'à l'accompagner ( ce sera plus sur voyons ) :lol: Sorry ... pas pu m'en empêcher !! :heart:

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 Sujet du message: Re: Comment gagner la partie-Sherlock Holmes-Holmes/Watson-G
MessagePosté: 22 Avr 2012 11:21 
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c'est sûr que les scènes dans la baignoire c'est assez tentant XD
bien entendu, je ne fais aucune allusion à une certaine fic entre un élève et son prof... :roll:
:lol:
plus qu'à la finir maintenant...
bisous :heart:

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 Sujet du message: Re: Comment gagner la partie-Sherlock Holmes-Holmes/Watson-G
MessagePosté: 22 Avr 2012 13:26 
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Je l'aime bien ton titre, moi :) et je repete, je trouve que c'est un bon debut... J'attends la suite ;)

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 Sujet du message: Re: Comment gagner la partie-Sherlock Holmes-Holmes/Watson-G
MessagePosté: 30 Avr 2012 19:34 
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Ton histoire est très bien écrite, c'est bien détailler, mais elle me fait penser au début du film comme même. En tout cas, il y as des petites idées. J'ai hâte de connaitre la suite de cette histoire. Tu construit très bien ton histoire et grâce à cela on comprends facilement.
:suite:


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 Sujet du message: Re: Comment gagner la partie-Sherlock Holmes-Holmes/Watson-G
MessagePosté: 05 Mai 2012 19:40 
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:reviews: Val2A ^^
je suis très contente que ma fic te plaise :)
et oui, le début est largement inspiré des scènes du premier Sherlock Holmes, mais j'étais trop frustrée de pas "entendre" ce qu'il y avait dans les têtes de Holmes et Watson à ces moment là. Et je peux te confier que c'était ma 1ere fic (toujours finie d'ailleurs même si j'en a écrit d'autre depuis XD) et j'avais besoin de cette forme d'appuis pour me lancer ^^ alors la 2ème partie se base sur une autre scene, et parès c'est fini promis, mon esprit sadique prend entièrement le dessus :lol:
en tout cas, merci encore pour ta review, moi qui ai tout le temps peur que mon esprit très peu clair arrive à faire comprendre à autrui ce que je pense XD
:heart:

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 Sujet du message: Re: Comment gagner la partie-Sherlock Holmes-Holmes/Watson-G
MessagePosté: 06 Mai 2012 12:22 
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bon alors voilà la suite de cette tite fic, et je remercie une fois de plus so-chan pour avoir éliminé de son oeil de lynx mes nombreuses fautes XD. Et of course, Loufoka, à qui je dois beaucoup, notamment pour cette fic... :heart: merci les filles :wink:
woilà, sur ce, bonne lecture, j'espère que ça vous plaira toujours, et je suis preneuse pour n'importe quelle critique ^^
zoubi :wink:



2ème Partie

Watson avait passé le reste de son après midi à prévenir sa fiancée quant au comportement parfois excessif de son ami, préféra lui faire la faussse confiance qu'il était surtout stupide, mais pas foncièrement méchant, et que pour ces raisons, elle ne devait pas faire grand cas de ce qu'il pouvait raconter. Mais il le savait, même si il prenait ses précautions, rien, mais vraiment rien du tout, ne pouvait lui garantir que tout irait pour le mieux, ou du moins que ça ne serait pas une catastrophe. Il voulait quand même croire que pour une fois son ami avait été sincère quant à ses intentions. Il savait, dans tous les cas, que ce repas pouvait déterminer à lui seul l'issue de leur relation: à jamais perdue et détruite suite à un nouvel excès de Holmes, ou toujours existante mais un peu plus... normale. Watson sourit en pensant qu'il aurait préféré le terme "tristement ordinaire" à "normal". Il sourit aussi à cette dernière pensée, sachant pertinemment qu'une autre possibilité était envisageable, mais il se refusa de l'admettre. C'est donc anormalement tendu que Watson passa la porte du restaurant à l'heure dite, sa fiancée au bras.

Holmes attendait déjà depuis 10min, se félicitant par avance de pouvoir faire remarquer à son ami son manque total de ponctualité, bien que ce dernier soit pile à l'heure. Il se sentait ragaillardit par les possibilités que lui offrait ce repas pour discréditer cette démone aux yeux de son ami, imaginant ce dernier se jeter dans ses bras pour le remercier de lui avoir ouvert les yeux sur ses véritables préférences. Il se sentait confiant et assez fier de lui. Et comme il l'avait imaginé, Watson grimaça comme espéré à sa remarque. Holmes se tourna rapidement vers la jeune lady de Watson, qui se présenta délicatement (trop hypocritement selon le Holmes), sous le nom de Mary Morstan. Il fit mine de délaisser complètement le troisième convive, et lui déposa un baiser sur la main, jetant au passage un coup d'œil malicieux à un Watson au bord de la crise nerf. Holmes jubilait, et le docteur ne le savait que trop bien, ce qui l'exaspérait encore plus. Se relevant, il prit un air faussement sévère pour réprimander son ami de ne pas les avoir présentés plus tôt.

Ils s'installèrent tous trois autour de la table que leur présenta le serveur. Une fois assis, Holmes remarqua avec amusement que placés de la sorte, ils ressemblaient assez à un triangle amoureux, dont il était ravi de faire partie. Il se dit néanmoins que cela ne durerait que peu de temps, ses projets risquant de changer la donne. Avant de s'occuper de la terrible diablesse qui lui faisait fasse, il ne put s'empêcher de détailler Watson. Ce soir-là, il était très élégant. Son costume taillé sur mesures laissait deviner de façon polissonne le corps musclé qu'il enveloppait, non pour lui déplaire. Lorsqu'il était rentré dans cette grande salle tristement ennuyeuse, remplie de banals citadins bruyants et incommodants, il n'avait plus vu et entendu que lui, sa démarche façonnée par une douloureuse période de sa vie, mais pleine d'assurance et de fierté. Maintenant qu'il était assis, il prenait conscience de la précision de son rasage, lissant encore plus que d'ordinaire sa peau velouté, et marquant un peu plus l'inquiétude et l'appréhension dont il se voulait maître. Holmes était réellement fasciné par cet homme. Tout en lui l'attirait: ses traits fins, son corps élancé, ses mains, sa détermination, sa volonté, sa tendresse et son obstination à vouloir l'accepter et apprécier celui qu'il était. Car il le savait, Watson était incapable de vivre sans lui, et c'est aussi pour cela qu'il ne doutait pas de l'issue de ce repas. Il se rendit compte que pour une fois, ses pensées sarcastiques l'avaient quelque peu délaissé, ce qui le perturbait légèrement. S'il devenait mou, il ne voyait pas plus de raison de vivre que celle de vouer sa vie et l'étude des vols de mouches! Watson le sortit de son absence, le ramenant à sa première mission, traiter le mal par le mal, et supprimer le léger mais fort inconfortable désagrément qui s'était logé de façon malsaine et intrusive dans leur belle harmonie.

Le serveur venait de leur apporter une bouteille d'un grand cru, les laissant profiter de ce délice gustatif pendant qu'ils décidaient de ce qui allait suivre. Holmes se dit qu'il prendrait sûrement de la dinde grillée, qu'il se ferait un plaisir de faire disparaître. De son côté, le docteur essayait de donner le change le mieux possible, voyant que le détective gardait pour lui ses remarques désobligeantes, du moins pour le moment. Il regretta cette réflexion dans la seconde qui suivi. Une seconde... Voilà ce qu'il fallait à Holmes pour étudier les moindres détails d’une pièce, pour en percer les mystères, en inspecter les moindres recoins. Une seconde... ce qu'il lui fallait pour connaître une personne, son âme, ses espoirs, sa vie passée, décryptant souvent mieux l'intéressé que son plus proche entourage. Pire, brûlant et affichant des traits de caractères inavoués que lui seul savait voir, d'une façon intrusive et dérangeante. Une seconde... voilà ce qu'il fallait à Holmes pour tout connaître, voilà ce qui faisait son génie et son pire cauchemar, don du ciel avec lequel il devait vivre chaque jour, don particulier qui faisait de lui quelqu'un d'exceptionnel mais de torturé. Oui, Holmes voyait tout, ce qui était son excuse salutaire pour effacer son incivilité, et sa plus grande souffrance.
Il lui fallut donc une seconde pour diagnostiquer la vie et l'état d'esprit la jeune femme faussement ingénue qui se tenait devant lui. Il lui débita en un rien de temps tout ce qu'il savait sur elle. Poussant les détails à l'extrême. La marque de bronzage d'une bague, une alliance, elle était mariée, divorcée? Holmes jubilait, il voyait une opportunité de prouver à Watson qu'il aurait été abusé sans son aide. Car cette marque signifiait simplement que la lady qui lui servait de fiancée cherchait en Watson les avantages financiers et sociaux du médecin réputé qu'il était. Finalement, le pistolet à silencieux n'était pas pour tout de suite. Fier de lui, le détective regardait Watson en souriant d'un air entendu, ce qui l'empêcha d'anticiper le verre de vin que Mlle Morstan venait de lui lancer au visage. Son ex-époux était décédé, et Watson le savait. Ce dernier lui offrit son regard le plus noir, comme un cadeau d'adieu, signe d'un non-retour. Une seconde, ce qu'il avait fallu pour que tout bascule. Holmes se retrouvait seul assis à cette table où se trouvait quelques instants plus tôt, l'homme qui avait vécu avec lui depuis des années, et qui avait su apprécier ses folies. Mais il venait de partir avec cette démone, emportant avec elle son avenir et détruisant sa vie. Mais il effaça rapidement ces pensées stupidement dégoulinantes d'amour pour les remplacer par des plus sombres mais fort constructives: ce léger contretemps lui ouvrait de nouvelles perspectives et lui rendait la tâche plus ardue et passionnante. Il avait trouvé un nouveau jeu assez fin pour le rassasier. Bien sûr, il avait redressé sa tête penchée par l'interrogation pour reprendre un air assuré et désinvolte, se rassurant en réendossant le costume de monstre qui le masquait, et finir sa dinde grillée avec autant de dignité que possible et toute la distinction sherlockienne dont il était capable. Au moins une qui ne lui avait pas fait faux bond. On ne pouvait plus avoir confiance qu'en ces bêtes-là de nos jours.

Watson l'aurait envoyé valdinguer au travers de la pièce s'il n'y avait pas eu autant de monde. Et puis, il devait montrer à Mary qu'il savait garder son sang-froid, et qu’il n'était pas du genre à se rabaisser à un tel manque de tenue. Mais il l'avait blessée et Watson s'en voulait d'avoir tenté le diable. Il aurait dû se douter de l'ampleur des dégâts. Il avait dû espérer secrètement que Holmes lui prouve qu'il avait tort et qu'il connaissait les limites à ne pas atteindre. Lui en voulait-il plus d'avoir tout gâché, ou d'avoir forcé Mary à se remémorer des instants douloureux de sa vie? Et Holmes avait-il envisagé ce qu'il en était réellement quant à l'histoire de sa fiancée? Bien sûr que oui, mais d'endosser le rôle d'odieux personnage était ce qu'il savait faire le mieux. Watson aurait préféré ce dire que le comportement de Holmes signifiait que ce dernier était prêt à les laisser vivre en paix. Dans le sens où il lui offrait sa liberté et une vie heureuse avec sa fiancée en lui laissant la possibilité de se révolter contre lui jusqu'à le rayer de sa nouvelle vie. Watson savait pertinemment qu'il l'avait toujours mené à la baguette, des façons les plus audacieuses possibles, et il savait que son raisonnement était trop simple et trop plein de bonnes intentions pour qu'il appartienne à Holmes. Ce fut également pour ces raisons qu'il comprit que son ami devait être en pleine tourmente. Enfin, si il arrivait à envisager les choses avec tant de compassion si rapidement, Holmes devait s'en douter et être satisfait de lui. Alors il ne put se décider à ne plus lui adresser la parole, et réellement le supprimer de sa vie, pour son bien à lui. Il le maudissait, car une fois de plus, il avait plongé dans un tourbillon infernal, dans lequel son esprit n'arrivait pas à faire la part des choses, ni à trancher le moindre avis.


woili woilou, si ça vous plait toujours, je posterais la suite bientôt. biz

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