Duneline : Surpassée ?

Merciii. Je pensais qu'il n'y aurait pas assez de moment tendre mais finalement, vous arrivez à en voir. On ne nous dit pas slasheuse pour rien !
Helo : C'est vrai que... Je me demande ce qu'il se serait passé si Erik n'était pas venu... Enfin bon, on s'en fout puisqu'il est quand même venu à la rescousse !
Legolas08 : Personnellement, je t'avoue que le Sean/Alex n'est pas vraiment suggéré dans le film (mais bon, c'est un peu comme le Azazel/Riptide). Sinon, contente que ça te plaise ^^
Glasgow : Merci ! Je trouve qu'Erik a un très bon rôle de garde du corps. Surtout si c'est celui de Charles. Héhéhé.
Shmi : Owi !

Finalement, si on avance lentement, c'est pas si grave. Non ?
Allez, voila la suite.
Lost Innocence
Chapitre 6 : Ein GeheimnisS'il y avait bien une chose d'impressionnant dans la demeure Xavier, ce n'était pas tant la maison en elle même mais aussi la végétation qui l'entourait. Au delà du chemin de pierre et au delà du par à l'herbe rase, se trouvait une forêt dont la densité se révélait parfois intimidante. D'immenses pins s'élevaient jusqu'au ciel, défiant les collines environnantes. A leur pieds, la mousse s'accumulait lentement pour créer un tapis moelleux au toucher. Au sein de cette masse verdoyante, se tenait un lac qui semblait, les jours de beau temps, à un gigantesque miroir.
En ce moment, il ne reflétait pas grand chose, si ce n'était le visage soucieux de Charles. Le mutant voulait mettre des distances entre lui et les nouveaux venus. Depuis leur apparition, il lui avait semblé que l'ambiance s'alourdissait de minute en minute. Et ce n'était pas du tout ce qu'il avait prévu ! Il se jura alors d'améliorer la situation malgré sa difficulté. Pas spécialement par pitié ou par compassion mais surtout par « amour ». Sheila était pour lui le parfait sosie d'Erik. En l'aidant, il aidait par la même occasion, et de façon détournée, l'Européen. Ce fut sur cette conclusion que Charles décida de s'asseoir au bord de l'eau. L'onde paresseuse se mira de plusieurs teintes et le télépathe admira silencieusement cette peinture changeante.
Il pouvait encore se voir, petit, se réfugier près du lac pour y plonger sa solitude. Sa gouvernante venait parfois le chercher lorsque l'heure du souper approchait mais jamais, au grand jamais, ses parents n'étaient venus le retrouver.
Charles se recroquevilla à cette pensée. Il aurait tant aimé pouvoir se loger dans les bras de sa mère, juste une fois dans sa vie. Depuis quelques temps, Raven l'avait délaissé pour ses autres amis plus jeune. L'homme ne lui en voulait pas, que du contraire, mais il se sentait seul. Horriblement seul et sans famille. Un bruit dans les fourrées lui fit lever la tête. Quelque part dans la tête de Charles, une petite voix étrangement désagréable, lui fit remarquer que si quelqu'un venait à décider de le tuer avec un fusil, il aurait sûrement été mort. Là, tout de suite. Mais ce n'était qu'Erik, qui paraissait surpris de voir son camarade ainsi prostré.
- Je ne m'attendais pas à te voir ici ! Avoua-t-il. Je pensais que tu étais resté avec Sheila après ce qu'elle t'avait fait.
Un sourire s'étira sur les lèvres du télépathe. Erik comprit alors que quelque chose n'allait pas. Le sourire était terriblement faux, tel un déguisement qui cachait en son antre la plus grande des douleurs. Il aurait voulu lui demander ce qu'il n'allait pas mais il fut coupé net dans son élan par Charles.
- Sheila a besoin d'être seule en ce moment. Et moi aussi. Elle n'arrive pas à gérer ses pensées et je dois souvent les subir à longueur de journée.
- J'avais cru comprendre. Qui a-t-il de si horrible chez elle ? Surtout que Hank semble penser que c'est ma faute si elle fait des cauchemars.
- Disons qu'elle a vécu la même chose que toi. Erik, s'il te plaît, approche. Finit par demander l'homme en voyant que son ami semblait choqué par la déclaration.
Le manipulateur de métal rejoignit son ami qui était toujours accroupi près de l'eau. Celui-ci prit, sans prévenir, la manche du col-roulé noir qui cachait un peu trop à son goût le corps d'Erik, et l'entraîna vers le bas pour qu'ils puissent être à la même hauteur. Leurs peaux se frôlèrent un instant, les électrisant tout les deux. Charles écarquilla les yeux en comprenant ce qui lui arrivait. Il fixa son vis-à-vis, soudain effrayé par le tourbillon de sentiments qui lui étreignit le cœur. Toutes ces sensations, ces envies, cette chaleur qui lui enveloppait le ventre lorsqu'il observait Erik... Tout cela n'était pas normal. Il faillit repousser l'homme au loin mais se contenta de rester immobile, le regard dans le vague. Ce n'étais pas un comportement à adopter. Surtout pas maintenant alors que son ami avait besoin de sa présence. Mais qu'est ce qui était le plus dur ? Savoir qu'il allait devoir se retenir de lui sauter dessus tout le long de leurs discutions ou tout simplement l'absurdité de ses sentiments ? Une relation entre lui et Erik lui semblait totalement insensée. Ce dernier n'avait jamais fait l'étalage de ses émotions et cela n'allait sûrement pas être demain que ça allait changer. Oui, parfois on pouvait le voir se dérider ou encore montrer une affection plus qu'étrange (le souvenir de la bibliothèque lui donna des frissons) mais il n'avait qu'un objectif en tête. Shaw.
Charles ne put empêcher son visage se déformer de dégoût en pensant à ce monstre. Il ne l'avait jamais réellement rencontré. Cependant, cet homme lui avait déjà volé l'être qu'il aimait le plus. Ou peut être que non... C'était lui qui avait volé Erik à Shaw. Ce constat lui fit mal au travers tout son être et il ne put s'empêcher d'enfouir son visage à présent congestionné par la tristesse dans le cou du manipulateur de métal. Charles aurait tant aimé lui dire... Lui dire à quel point il le voulait à ses côtés, pour toujours. Que Shaw pouvait bien détruire la moitié de la planète, qu'il s'en foutait bien, tant qu'il restait à ses côtés. Mais être égoïste n'avait jamais été le fort de Charles.
- Qu'est ce qui te perturbes mon ami ? Demanda Erik en voyant le voile de tristesse recouvrir les pupilles de l'homme.
- Ça ne te fait rien de savoir que Shaw a fait du mal à ces filles ?
- Cela me ferait plus de mal si j'apprenais qu'il t'en faisait à toi.
Touché. Charles ne sut comment il dut prendre cette remarque mais il en profita pour se mettre face à son interlocuteur. Erik resta stoïque, interdit, en voyant les larmes perler le long des joues du télépathe. Celui-ci les effaça avec rage, comme si il était furieux contre lui-même. Il ne voulait absolument pas montrer ses faiblesses. Et encore moins devant Erik. Ce dernier voulut l'enlacer mais le télépathe se dégagea doucement. Midi allait bientôt arriver et le repas n'était toujours pas préparé. Et ce n'était sûrement pas en se faisant réconforter par son ami qu'il allait se faire tout seul.
- Les enfants nous attendent.
En fait, ils ne les attendaient pas du tout. Sean était en très grande occupation avec Alex, ne se préoccupant pas du tout de l'heure qui défilait. Raven, elle, avait décidé d'aller rendre visite à la télépathe. Après tout, cela faisait trois jours qu'elle était là mais que personne avait vu, si ce n'était Hank et Charles. (Ne comptons par Erik car ce dernier s'était surtout fait remarqué en cassant la porte de la chambre).
La mutante à la peau bleue hésita un instant au pas de la « porte ». Comment allait se passer cette première rencontre ? Comment était Sheila ? La curiosité l'emporta sur la raison. Charles n'avait pas le droit d'obliger cette pauvre fille à rester cloîtrer dans cette pièce sous prétexte qu'elle pouvait être dangereuse ! Elle toqua à la... ha ben non il n'y avait plus de porte. Donc elle toqua contre le mur, remarquant discrètement que personne ne semblait être dans la chambre. Mais une silhouette se profila devant elle. Une jeune femme aux cheveux coupés courts lui fit face, le corps enveloppé d'une serviette de douche. Quelques gouttes perlaient le long de son visage qui reflétait la méfiance accumulée le long de ses années dans la peau d'une fille traquée par l'anormalité. Raven ne sut que dire devant cette apparition. La personne qui lui faisait face semblait être en opposition avec le décor qui l'entourait. Ses mains longues et nerveuses passèrent à travers ses mèches brunes dans un silence gêné.
- Vous êtes qui ?
La voix grave de Sheila fit sursauter la métamorphe. Elle ne s'était pas attendue à entendre un coffre pareil venant d'un corps si svelte.
- Je m'appelle Raven. Je suis la sœur de Charles. Heum... Je m'étais dit que tu voudrais un peu sortir d'ici et faire un tour du parc. Ça te ferait du bien de marcher. Surtout qu'il fait beau aujourd'hui.
Sheila l'observa un instant, comme pesant le pour et le contre. Dehors éclatait en effet un soleil radieux qui éclairait de ses rayons toute la propriété. Seulement, elle aurait préféré rejoindre sa sœur et Maddox. Après tout, ce n'était pas comme si elle avait quelque chose à redevoir à la mutante. Mais la jeune femme se laisser faire, lassée de jouer les rabats-joies. Un peu de contact social lui ferait peut être du bien ?
- D'accord. Je te suis. Par contre... Je n'ai pas de vêtements de rechange. Souligna-t-elle en lançant un coup d'œil vers le tas de linge sale.
- Ce n'est pas un problème. Je suis sure que je te trouverais quelque chose dans mes armoires.
Sans savoir comment, Sheila se fit entraînée par une fusée blonde qui ne semblait pas perturbée par la presque nudité de sa compagne. Une euphorie presque grisante s'empara de son corps. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas couru ainsi, insouciante de tout danger. Comme une petite fille galopant sans se tourmenter de son futur ni de son passé. Sheila se sentait bien... Bien aux cotés de cette presque inconnue. Elle ne put s'empêcher de sourire en songeant qu'il ne fallait surtout pas s'attacher. Non. Ce n'était vraiment pas le moment. Mais là, en cet instant précis, Sheila n'aurait pour rien au monde laisser sa place. Raven l'emmena vers l'aile sud de la maison puis la fit entrer à l'intérieur d'une pièce qui sentait bon la lavande. La métamorphe tira sa future victime tout en réfléchissant à ce qu'elle pourrait lui donner. Il y avait beaucoup de robes, bien sûr mais d'après ce qu'elle pouvait ressentir, l'autre femme préférait cacher ses longues jambes couvertes de cicatrices brunes. Après quelques minutes d'intense réflexion, Raven lui tendit une multitude de pantalons, ainsi que des chemisiers. C'était très classique mais après tout, la jeune mutante ne voyait pas du tout Sheila dans une robe à fleur. Puis, sans prévenir, elle redéshabilla la télépathe et lui tendit un col roulé noir ainsi qu'un pantalon crème.
- Essaie ça. Lui ordonna-t-elle en pouffant.
D'abord un peu étonnée, Sheila s'exécuta sans émettre un mot. C'était la première fois qu'elle voyant autant de vêtements à sa portée. Alors qu'elle se vêtit, Raven la détaillait avec amusement. Ce fut quand la jeune femme eut tout ses vêtements sur elle que la métamorphe ne put retenir son éclat de rire.
- On dirait trop Erik ! S'esclaffa-t-elle en se tenant les côtes.
Légèrement vexée, la télépathe resta stoïque tout en se regardant dans la glace. Rien qu'en évoquant un nom, Raven avait réussi à plomber l'atmosphère. Cette dernière finit par s'excuser et redonna d'autres tenues.
- Je ne l'aime pas.
Raven, surprise que la jeune femme puisse elle-même placer trois mots sans qu'on ne lui demande rien se retourna pour lui faire face.
- Tu parles d'Erik ?
- Oui... Il me fait peur. Avoua Sheila en baissant les yeux.
- Tu ne devrais pas. Avec Charles, il est adorable. Il faut juste le temps de s'habituer à ta présence. Surtout que c'était un grand asocial avant.
- Avant quoi ?
- Avant que Charles ne le trouve évidemment.
- On dirait que pour toi c'est une évidence.
- C'est parce que j'ai vu Erik fondre sous l'assaut de mon frère. Expliqua Raven en riant de plus belle. Mais je dois t'avouer qu'il n'y a rien de plus frustrants que de les voir s'aimer et de ne rien s'avouer.
- Ils s'aiment ?
- De nouveau, pour moi c'est une évidence. Tu devrais essayer d'analyser leurs gestes et leurs regards. C'est on ne peut plus clair. Mais maintenant, en route !
Raven prit la main de la télépathe et la traîna jusqu'à l'extérieur de la maison. Après avoir passé maints couloirs et maintes allées, elles arrivèrent enfin au parc. Un peu plus loin, on pouvait voir une étrange parabole se tenir au milieu de la verdure. Très laide, on pouvait l'avouer. Sheila vit au loin deux silhouettes se profiler à l'horizon. C'était les deux hommes qui revenaient dont ne sait où. Raven à ce constat, ne put s'empêcher de ricaner en voyant le regard soudain soucieux de son amie.
- T'inquiète, il va pas te bouffer.
- Je n'en serais pas si sure à ta place. Souffla Sheila en croisant les yeux irrités du manipulateur de métal.
Erik lui en voulait. Lui en voulait d'être tout simplement « elle » et d'accaparer tout l'attention du télépathe. Et maintenant que Sheila avait compris pourquoi, elle avait bien peur que ses craintes soient fondées.
Il va me trucider si je reste encore près de son Charles. Et bien évidemment, le dudit Charles ne put qu'entendre cette pensée.