Chapitre 43 : Steve !
Il était près de six heures lorsqu’ils retrouvèrent les bords du lac, ils étaient à une centaines de mètres de la maison. Plus loin, sur la grande étendue d’herbe un jet était posé. Les deux hommes s’arrêtèrent. Buck eut l’impression que son cœur ne battait plus. Il y avait Clint et Natasha qui parlaient près de l’appareil. Il y avait Sam assis sur les marches qui menaient à la terrasse couverte et, près de lui, il y avait Steve. Les doigts de Buck se refermèrent sur le poignet de Stark : « Tony, je ne rêve pas ?!
- Non, il est là… »
Les autres aussi les avaient vu. Sam et Steve s’étaient levés, ils marchaient vers eux. Brusquement, dans le regard bleu, il n’y eut plus que le bonheur de retrouver cette homme qu’il adorait. Il ne dû plus songer à ses récents écarts. Des larmes s’échappèrent de sous ses longs cils : « Steve... »
Il l’avait dit très bas pourtant Tony frissonna rien qu’à l’entendre le prononcer. C’était poignant : dans ce prénom, il y avait tout ce qu’il avait eu si peur de perdre, tout ce dont il avait tant besoin. Ses doigts lâchèrent enfin le poignet de Stark qu’il écrasait depuis quelques secondes. Il répéta, un peu plus fort : « Oh, Steve !
Il partit comme une flèche pour franchir en courant les quelques mètres qui le séparait encore de l’homme qu’il aimait. Steve s’était arrêté prêt à accuser le choc. Son ami se jeta littéralement dans ses bras, s’accrochant à lui des jambes et des bras. Steve tenait debout, il encaissa les soixante-quinze kilos qui se collèrent brusquement à lui, l’étouffant presque dans leur étreinte. Le visage de Buck disparut dans le creux du cou barbu : il pleurait. Steve ne fut pas surpris, ils n’avaient pas réussi à joindre Stark pour adoucir les retrouvailles. Buck, à fleur de peau, craquait littéralement entre les bras vigoureux qu’il avait tant craint de ne jamais retrouver.
Tony les avait rejoint. Il leur sourit largement. Tapota une épaule, serra une main. Natasha avait le bras en écharpe.
- Ça va ? Lui demanda t-il.
- Oui, j’en ai vu d’autres…
Tous les regards convergèrent vers Steve qui embrassaient les cheveux bruns qui étaient tout ce qu’on apercevait du visage de Buck. Steve avait un bras passé sous les fesses, de l’autre il serrait le dos qu’il sentait trembler sous ses doigts. Ce fut Sam qui finit par remarquer : « Ça c’est de l’amour…
Tony confirma :
- Je ne donne pas cher de ce qu’il serait devenu si vous ne nous l’aviez pas ramené, le grand dadais…
Curieusement, il n’était pas jaloux. Il était heureux, soulagé de voir Buck heureux. Son seul regret étant que Steve prenne mal ce qui s’était passé entre eux. Il chassa l’idée… il verrait ça plus tard… Pour l’heure, Buck était loin de penser à ça. Il avait retrouvé Steve, il le tenait et semblait ne plus vouloir le lâcher. Tony passa une main dans les cheveux bruns en disant encore :
- Tu vois, je te l’avais dit qu’il reviendrait… la mauvaise graine…
- Merci, fit Steve, merci d’avoir pris soin de lui…
Tony eut un geste large qui voulait dire :
- Ne me remerciez pas trop vite…
Sans poser son colis, Steve revint vers la maison, les autres le suivaient en discutant. Tony demanda :
- Vous l’avez retrouvé où ?
- C’est lui qui nous a retrouvé, répondit Clint, on l’a vu débarqué tôt ce matin habillé comme un bédouin…
Ce fut Natasha qui continua :
- Il a sauté juste avant le crash de l’appareil. Il a été recueilli par une tribut nomade. Ces tributs sont en conflit avec les rebelles. Ils l’ont cachés. Steve n’avait plus son émetteur. De plus, il a été plusieurs jours avant de retrouver ses esprits, il était dans le cirage. Quand il est revenu à lui, ses nouveaux amis l’ont aidé à passer la frontière, il leur doit une fière chandelle…
Sam prit la parole.
- On a essayé de vous joindre toute la journée...
Tony avoua.
- On est partit tôt en balade. J’ai oublié mon téléphone et celui de Buck était à plat…
- C’est malin…
- Ces derniers jours n’ont pas été faciles, reprit Stark comme une excuse.
- Oui, j’imagine, convint Sam, il a l’air vachement secoué notre Bucky…
Clint serra l’épaule de Tony en constatant :
- Pepper n’est pas là ?
- Non, elle est parti passer quelques jours chez ses parents… Elle n’avait pas envie de jouer à la nounou avec Buck…
- Et vous, vous en avais envie ?
- Non, mentit Tony, mais je l’aime bien… il avait besoin de moi…
- Steve vous en doit une sur ce coup là. Sans vous, son Bucky aurait fait une connerie, il le sait…
- Il ne me doit rien… » bougonna Tony mal à l’aise.
Ils entrèrent dans la maison. Pendant que les quatre autres s’installaient autour de la table pour manger un morceau. Steve s’assit dans le canapé avec son compagnon toujours accroché à son cou. Cela amusait beaucoup Sam qui plaisanta : « Steve ! Le voilà collé à la super glu !
Steve sourit sans répondre. C’était bon de le sentir contre lui, c’était bon de sentir son cœur battre, de le sentir respirer, de pouvoir à nouveau le serrer dans ses bras. Il embrassa encore les cheveux bruns, il murmura : « Ça va aller, bébé… Je t’aime… désolé pour tout ça...
Après plusieurs minutes, comme Buck ne se détachait toujours pas, Steve ajouta doucement :
- Tu me lâches un peu, Bucky… tu me fais un sourire ?
L’autre secoua vigoureusement la tête en le serrant encore plus fort. Steve insista :
- Dis quelque chose !
L’autre secoua encore la tête. Tony qui observait la scène du coin de l’œil, se rendait compte que Buck avait peur, peur de l’avoir retrouver et de le perdre de nouveau aussi vite à cause de ce qu’il avait à lui avouer. Buck en le tenant serrer tentait de repousser un peu le moment inéluctable où il devrait tout déballer. Stark finit par conseiller à Steve :
- Emmenez-le dans sa chambre, il a besoin d’être seul avec vous, c’est la première porte à droite en haut des marches…
Steve souffla à l’oreille de Buck.
- Tu veux qu’on monte, tu veux me parler ?
Son ami hocha la tête contre son épaule. Steve interrogea :
- Tu me lâches et tu marches où je te portes jusqu’en haut ?
Buck, pour toute réponse, le serra plus fort. Steve se leva avec son compagnon toujours accroché à lui. Il s’éloigna vers l’escalier sous l’œil franchement amusé de Sam, qui remarqua :
- Il est collant comme un scratch !
Steve embrassa encore les cheveux, il monta les marches en constatant tout bas :
- Toi, t’as un truc à te reprocher…
Tony, qui avait entendu, répéta sur le même ton :
- Oui, il a un truc à se reprocher…
Ce fut Clint qui demanda :
- Qu’est ce qu’il a à se reprocher ?
Tony les observa tous les trois. Il se demanda s’il allait leur dire. Il finit par hausser les épaules en bougonnant :
- On a couché ensemble…
Les autres firent un bond sur leur chaise. Clint et Natasha, abasourdis, ne trouvèrent rien à dire, Sam s’exclama :
- Non ! Sans rire ?!
- Malheureusement, sans rire.
- Vous êtes malade !
- Non, non plus. Bucky était malheureux… quand il pleure, ça ne me réussit pas. Steve m’avait dit de l’empêcher de sombrer. J’ai fait ce que j’ai pu. Seulement, lui, Steve lui manquait… on va dire, beaucoup trop… et moi, à force de le consoler… bah… enfin voilà. Je suis content que Steve soit rentré. Buck a dit qu’il ne lui mentirait pas, j’ai un peu peur de la suite…
- Et Pepper ? Questionna Natasha.
- Un autre merdier… si je lui dit : elle me tue, si je ne lui dis pas… tout le monde sait que les mensonges c’est jamais bon…
Clint remarqua :
- Je ne m’inquiète pas pour Steve… il ne laissera pas Buck pour ça. Il vous cassera peut-être la gueule…
- Une fois de plus, une fois de moins, je ferai avec. J’ai davantage peur de Pepper…
- Ça, fit Natasha, je comprendrai qu’elle vous arrache les yeux... »