Chapitre 12 : visite de Strange. Spoliers sur infinty war et endgame !
Il était environ cinq heures de l’après-midi, Steve tournait en rond dans la chambre. Buck dormait depuis un moment, la faiblesse avait fini par le faire glisser dans le sommeil. Il commençait à faire sombre, Steve avait feuilleté tous les magazines, il finit par allumer la télévision. Il zappait depuis quelques temps, lorsque Buck commença à s’agiter, Steve éteignit rapidement le téléviseur pour venir s’asseoir sur le lit. Son ami agitait les bras comme s’il voulait se défendre contre quelque chose. Steve retint les poignets dans ses mains : « Ça va, Bucky, calme-toi…
L’autre ouvrit les yeux. Son regard affolé tomba sur Steve. Sa respiration était saccadée, il tremblait. Steve tenta de l’apaiser : ça ne servit à rien. Tenaillé par l’horreur des souvenirs qui le hantaient, Buck s’accrocha à Steve en s’écriant, complètement désemparé : « Ils reviennent toujours, Steve ! On me disait « pas de témoin »… alors je tuais tout le monde ! Des enfants, des femmes… Ils hurlaient, il suppliaient… je les entends toujours, Steve ! Je ne peux pas vivre avec ça ! Ça fait trop mal ! Ça m’empêche de respirer !
Steve n’arrivait pas à le calmer, sa respiration devenait de plus en plus saccadée, difficile… Il appuya sur la sonnette d’appel. Bucky n’arrivait plus à respirer, Steve cria :
- Quelqu’un ! Vite !
Une infirmière entra puis ressortit aussitôt en annonçant :
- Je vais chercher le Dr Mcdee !
Celui-ci fut là en quelques secondes. Il analysa rapidement la situation et s’empressa de rassurer Steve :
- C’est une crise de panique, rien de grave… Je vais lui injecter un décontractant…
- Qu’est ce qui a provoqué ça ?!
- Un cauchemar... et la faiblesse extrême dans laquelle il est n’arrange rien.
Le Docteur fit l’injection. Bucky était retombé dans l’oreiller. Sa respiration se calma lentement, son regard bleu restait fixé sur Steve. Après un moment, il murmura :
- Je suis désolé, Steve… Je n’arrive plus à vivre avec ça…
- Je suis là, Bucky…
Il tenait la main droite dans la sienne. Le Docteur posa son stéthoscope sur la poitrine, écouta, soupira, puis remarqua :
- Ça va aller… il va lui falloir de l’aide…
- Je suis là pour ça, assura Steve.
- Je pense qu’une psychanalyse s’impose…
- Non, fichez-lui la paix avec vos psychiatres… ils n’enlèveront pas ce qu’il a dans la tête…
Steve serrait les poings, il détestait HYDRA, et tous ses sbires qui s’étaient servi de Bucky pour faire leur sale boulot.
- Ils peuvent l’aider à vivre avec, insista le médecin.
- Je l’aiderais à vivre avec… décida Steve, merci pour votre aide.
- J’aimerais pourvoir faire plus… Mais ce qu’il a dans la tête le ronge…
- Je vais prendre soin de lui.
Le docteur sortit et referma la porte derrière lui. Steve caressa le visage qui s’apaisait, Bucky s’excusa encore :
- Désolé… je ne sais pas ce qui m’a pris…
- Tu n’y es pour rien, Bucky… c’est moi qui t’es laissé tomber…
Steve essuya ses joues d’un geste rageur, Buck reprocha doucement :
- Non, Steve, ne dis pas ça…
- J’aurais pu arrêter ce train et chercher, je ne l’ai pas fait…
- Steve ! j’ai fait une chute de plus de 50 mètres ! Personne n’aurait pu imaginer que j’étais encore vivant. Je ne te reproche rien, Steve… C’est moi qui aie fait ces choses, j’ai obéi aux ordres comme une machine…
Steve s’allongea contre lui, Buck le prit dans ses bras et ajouta :
- Tu n’es pas responsable, Steve… et c’est bien que je sois tombé du train… Je suis là, avec toi, maintenant…
- Oui, mais il y a eu HYDRA entre deux…
- Ce que j’ai fait est impardonnable… je devrais vivre avec, je le sais… je ne sais pas comment… avec toi j’y arriverai.
- Je ferais tout ce que je peux pour toi. »
Buck sourit. Il sentait les cheveux de Steve contre sa mâchoire. Le calmant le fit rapidement somnoler. Steve se redressa pour le regarder longuement. Il avait l’air apaisé. Son visage avait roulé sur le côté, il respirait calmement, la bouche ouverte, on devinait ses incisives sous sa lèvre supérieure. Steve remonta les couvertures sur les épaules puis reprit sa place dans le fauteuil. Il faisait nuit, il pleuvait, les gouttes glissaient sur la vitre, il ferma le store avant d’allumer de nouveau la télé en sourdine.
C’est là que le trouva Tony en entrant un peu plus tard. Il regarda Buck dormir puis se tourna vers Steve pour demander : « Ça va… Vous avez une sale tête ?
Steve éteignit une fois de plus la télévision. Il secoua tristement la tête en remarquant :
- C’est Bucky… Il va mal…
Tony s’assit doucement sur le bout du lit, il observa le dormeur avant de questionner :
- Je pensais qu’il allait mieux ?
- Il a fait une crise… Le docteur a appelé ça une crise de panique… maintenant, il dort… Il a eu sa dose de calmants…
- Je connais ce genre de crises, c’est la même chose qu’une crise d’angoisse, j’en ai fait quelques unes…
- Franchement, ça fiche la trouille, il ne pouvait plus respirer…
- Ce qu’HYDRA lui a fait faire ne le lâche pas, dit Tony, il m’en a parler vaguement, c’est abominable…
Steve poussa un gros soupir.
- Je ne sais pas comment l’aider… avoua t-il.
- Vous ne pouvez rien faire de plus que ce que vous faites déjà, ce que vous ressentez pour lui c’est ce qui l’aidera le plus…
- Il se souvient de tous ces gens qu’il a assassiné…
- Je sais, il se souvient de tous, il me l’a dit quand on se battait à l’ancienne base d’HYDRA. Je l’ai très mal pris sur le coup… j’étais idiot, c’était déjà un appel au secours… Se rappeler, dans son cas, c’est pire que tout…
- Comment le soulagé de tout ça… se désespéra Steve.
Stark eut un petit sourire malin, il finit par dire, un peu goguenard :
- Faites-lui l’amour, c’est ce qu’il veut…
Steve haussa les épaules, un peu gêné, il finit par remarquer :
- Dans l’état où il est, c’est difficile…
- Laissez-lui un peu de temps… il a fait un cauchemar, il en fera d’autres, c’est à vous d’être là…
- Je sais, il n’a jamais eu autant besoin de moi…
- Et vous de lui, il me semble ?
- Oui, j’ai besoin de lui, moi aussi…
Stark se leva et décida brusquement :
- Ça vous dit d’aller faire un tour ?!
- Un tour ? Où ?
- A Manhattan ! Il faut que j’achète un cadeau pour Pepper !
- Et s’il se réveille ?
Tony jeta un coup d’oeil rapide à Buck :
- Le calmant va faire de l’effet un moment ! assura t-il, il faut que vous lui achetiez son cadeau à lui aussi.
Comme Steve hésitait, il ajouta :
- Allez Steve ! Vous avez besoin de prendre un peu l’air !
- C’est vrai, j’étouffe ici…
- Allez venez ! » Décida Stark en le prenant par l’épaule.
Ils sortirent. Dans la chambre, il faisait sombre. Bucky dormait : le calmant lui donnait un peu de répit…
Ils furent de retour vers huit heures. Après avoir rangé leurs achats, ils retournèrent auprès du malade. Ils eurent une surprise en entrant dans la chambre où Buck dormait toujours : Steven Strange était là, assis sur la chaise où Stark, en général, prenait place. Sa présence les étonna : Captain et Bucky le connaissait peu. Il se leva en les voyant entrer, Tony fut content de le trouver là. Il s’étonna en lui serrant la main : « Et bien, Strange, qu’est ce que vous fichez là ?
- J’étais venu vous voir. Une infirmière m’a reconnu et m’a fait entrer. Elle m’a parler de votre ami…
Il montra Buck du menton, puis continua :
- J’ai décidé de vous attendre là… l’infirmière était sûr que vous repasseriez par là.
- Et oui, fit Tony, on veille sur notre malade préféré... vous pouvez vous asseoir.
Strange reprit sa place, Steve s’assit avec précaution sur le bord du lit, Stark s’installa dans le fauteuil. Le regard de Strange s’attarda un peu sur Buck, il hésita, puis finit par remarquer : « Si je ne me trompe pas… vous vous êtes fâchés à cause de lui, il y a quelques années ?
Tony secoua la tête.
- Non, pas à cause de lui, juste à cause de mon incapacité à gérer mes sentiments…
- Ils a tué vos parents.
- Non, HYDRA, a tué mes parents… et bien d’autres… ils ont torturé Buck…
- C’est ce que vous pensez maintenant.
- Non, c’est la vérité. Buck est une victime… Je m’en rends compte tous les jours depuis que j’ai ouvert les yeux.
- L’infirmière était bavarde, elle m’a raconté les épreuves qu’il a traversé ces derniers temps.
Steve et Tony échangèrent un coup d’œil : de quoi l’infirmière en question était-elle au courant et jusqu’où avait-elle été indiscrète ? Tony demanda :
- Elle vous a parlé de quoi comme ça ?
- De sa tentative de suicide il y a plusieurs mois, d’un cinglé qui l’a entraîné en Sibérie pour le torturer et s’en servir comme appas pour attirer Captain, elle m’a parlé aussi de Hulk qui l’avait embarqué, lui et Baner, dans les Appalaches…
Tony hocha la tête.
- Oui, reconnu t-il, elle était bien renseignée… rien d’autre ?
Strange leva un sourcil étonné.
- Vous trouvez que ce n’est pas encore assez !
- Oh oui, fit Stark, le pauvre a eu son compte, ça, les cauchemars et les remords… Ça lui fait du bien de dormir un peu…
Steve n’avait pas dit un mot. Son regard errait sur le dormeur. Il s’était tourné sur le côté, sa main droite posé sur l’oreiller, la gauche tombée sur le bord du lit. Strange s’adressa à lui, quand il dit :
- C’est votre ami ?
- Depuis qu’on a dix ans, oui…
- J’ai lu votre histoire dans les journaux.
- Comme tout le monde, soupira Steve.
Il y eut un silence assez long avant que Strange change brusquement de sujet :
- Je voulais vous parler, Stark.
- Allez-y, fit Tony, à moins que cela vous dérange de parler ici ?
- Non, ça nous concerne tous…
- Ah ?
- Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit sur Titan ?
- Vous avez dit beaucoup de choses… A quel moment ?
- Quand j’ai fait un saut temporel pour voir différentes sortes de futur…
- Oui, ça, je m’en souviens…
- On gagnait une fois sur quatorze million six cent cinq…
- Oui, bah, on a gagné !
- Non… on ne devait pas gagner comme ça…
- Ah ? Comment ça ?
- Il devait y avoir une seconde bataille… tous les disparus et moi n’aurions dû réapparaître que dans cinq ans pendant cette bataille…
- J’aime autant ne pas avoir attendu cinq ans, remarqua Tony.
- Pareil pour moi, fit Steve sans cesser de regarder Buck.
Le magicien continua :
- Vous auriez dû vous sacrifier, Stark… Vous perdiez la vie dans cette bataille pour tuer Thanos…
Tony fit la grimace.
- Merci, sans façon… Je préfère être là où je suis…
- J’en conviens, concéda Strange, mais ce qu’on vit actuellement n’aurait pas dû être.
- Je m’en fous, répliqua Tony, je le vis très bien, je n’ai pas du tout envie de me sacrifier, Thor a coupé la tête de Thanos, ça me va très bien…
- Pas une fois sur les quatorze millions six cent cinq je n’ai obtenu ce scénario…
- Faut croire qu’on vous a réveillé une seconde trop tôt, c’était le scénario quatorze million six cent six !
Strange le regarda bizarrement, son regard s’attarda sur Steve, puis revint sur Tony.
- Non, je pense que cet univers a dérapé… Quelque chose a accéléré le déroulement des évènements. Vous êtes revenu sur terre plus rapidement, vos amis sont partis à la poursuite de Thanos plus tôt, les pierres étaient encore sur le gant, il ne les avait pas encore détruites… Cet avenir n’aurait pas dû exister.
Stark eut un geste large.
- Et bien tant mieux, dit-il, ce dérapage me va bien !
- Il pourrait déraper encore, remarqua Strange.
Tony bougonna :
- Tout de suite ! Il a dérapé une fois ! Et alors ?! c’est pas parce qu’une fois tu t’étales sur une plaque de verglas que ça arrivera forcément une deuxième fois !
- Si la plaque de verglas est encore là, ça peut recommencer.
- Vous êtes pessimiste, Strange.
- Non… pas vraiment. C’était un dérapage favorable… s’il y en a un second, il le sera peut-être aussi…
- Alors pourquoi vous inquiéter ?
- Je ne m’inquiète pas, je m’interroge, c’est différent. S’il y a d’autres dérapages, j’espère m’en rendre compte…
- A moins de connaître l’avenir dans ses moindres détails, je ne vois pas comment vous pourriez être au courant de tout ce qui peut déraper dans le monde !
- Je pense que ce qui dérape ce trouve autour de vous, Stark.
- Hein ! Moi ? Pourquoi ?
- Parce que vous êtes certainement à l’origine de ce premier dérapage.
- Vous rigolez là ?
- Non… Vous et Nebula avez pris un chemin différent qui vous a ramené plus vite ici.
- Qu’en savez-vous ?
- Captain Marvel aurait dû vous aider à rentrer, mais vous êtes rentré de vous même, ça n’aurait pas dû être.
- Ça s’appelle la chance !
- Moi, j’appelle ça la plaque de verglas. Qui a décidé de la route à prendre, vous ou Nebula ?
- Moi… murmura Tony.
- C’est pourquoi, je vous dis que ça tourne autour de vous. Votre destinée à été directement affecté par le choix que vous avez fait à ce moment là.
Stark eut l’air pensif, il finit par poursuivre :
- Je me souviens qu’on a croisé un tourbillon… On n’a cru que le vaisseau ne résisterait pas… j’ai dû perdre connaissance… quand je suis revenu à moi, Nebula m’a dit : « Ce tourbillon nous a sauvé la vie »…
- Il vous avait rapproché de votre destination.
- Oui, je suppose, puisqu’on a atteint la terre peu après, dans l’état où j’étais je ne sais pas si j’aurais tenu une semaine de plus…
- Vous auriez tenu, seulement votre avenir aurait été tout autre…
- Bah mince alors…
- Stark ! Je veux que vous me teniez au courant si vous soupçonnez d’autres trucs qui dérapent autour de vous.
- Quoi ?! Mais qu’est ce que vous voulez qui dérape ?! Je vais très bien… mes amis aussi…
Il regarda Steve et Bucky et se demanda si leur relation qui avait évoluée si étrangement, pouvait être considéré comme un dérapage. Il croisa le regard de Steve qui secoua négativement la tête en devinant le fond de sa pensée. Strange sentit qu’on lui cachait quelque chose, il remarqua très vite :
- Vous me cachez quelque chose !?
Tony leva les bras en l’air en se défendant :
- Ce truc ne me concerne pas ! Je ne m’en mêle pas !
- Il ne vous concerne pas directement, mais il est proche de vous ?
Stark marmonna :
- Bah oui, il est là sur le lit…
Steve jeta un coup d’oeil de reproche à Tony. Strange regarda Bucky, il murmura :
- Lui non plus n’est pas à sa place, il n’aurait jamais dû être aussi proche de vous…
- Oh, je ne parlais pas de Bucky… lui, il a dérapé il y a bien longtemps, je n’étais pas né…
- Je ne comprends rien, grommela le magicien.
- Laissez tomber, soupira Tony, c’est leur dérapage à eux, ça ne changera pas la face du monde…
Le regard aiguisé de Strange se posa sur Steve puis sur Buck. Celui-ci remua. Il se tourna sur le dos en grimaçant, ouvrit les yeux et vit les trois hommes autour de lui. Son regard s’arrêta sur Steve :
- Qu’est ce qui se passe ici, Steve ?
- Rien, on discute.
- De dérapage, expliqua Tony.
Buck fronça les sourcils mais n’insista pas, il connaissait l’humour de Stark, il choisit de ne pas en tenir compte. Il sourit à Steve en remarquant :
- Je ne pensais pas trouver autant de monde autour de moi en me réveillant.
- Le Docteur Steven Strange, précisa Tony en lui montrant le magicien.
- Content de vous connaître, dit Bucky.
- De même pour moi, fit Strange, je vous connaissait déjà un peu.
- Les journaux ont beaucoup parlé de moi il y a quelques mois…
- Oui…
Sur ce, Strange se leva pour partir, il dit au revoir et, s’éloignant, entraîna Stark avec lui. Une fois dans le couloir, il demanda :
- Il se passe quoi avec ces deux là ?
Tony prit un air innocent.
- De quoi vous parlez ?
- Ne me prenez pas pour un imbécile ! Il se passe un truc entre eux !
- Vous êtes un homme… enfin, un magicien très perspicace !
- Ça ne vous étonne pas plus que ça ?
- Hum… non. Ils vont bien ensemble.
- Je suis certain que cet univers, le notre, est un univers particulier. Rien de ce qui se passe ici, ne se passera ailleurs…
- Quelle idée ! Buck doit être dingue de Steve dans les autres univers aussi… ça le tient depuis qu’il a l’âge de douze ans !
- Oui… Mais là, Steve répond à ses sentiments… Pourquoi ?
- A cause d’une petite phrase que Buck a lâché alors qu’il était bourré lors de notre petite fête de la victoire… Petite phrase que j’ai très vite interprétée…
Tony se rendit compte que ça revenait à lui. Cette fête c’est lui qui l’avait souhaitée et organisée. Il regarda Strange bizarrement, celui-ci constata :
- Cette fête a eu lieu à cause du premier dérapage, elle n’aurait pas eu lieu d’être sinon. Steve n’aurait peut-être jamais su ce que ressentait son ami !
- Nom d’un chien ! Bougonna Tony, je suis bien heureux que ça se soit passé de cette façon… Pauvre Bucky, il aurait gardé tout ça pour lui !
- Peut-être n’en aurait-il jamais jamais parlé sans ce tout premier dérapage qui vous a fait rentrer plus tôt.
- C’est horrible… j’aime mieux ne pas y penser. Je suis content et je remercie le tourbillon qui nous a embarqués Nebula et moi.
Strange s’éloigna pensif. Stark le menaça du doigt :
- N’allez pas crier ça sur tous les toits !
- C’est pas vraiment mon genre, ça ne regarde qu’eux et, comme vous dîtes, ça ne changera pas la face du monde ! Cet univers a dérapé une fois, ça entraînera forcément un tas de petits changements plus ou moins anodins...
- Si vous le dîtes...
Quand il fut parti, Tony haussa les épaules puis ronchonna avant de rentrer dans la chambre :
- Dr « je sais tout »...
Son regard tomba sur les deux hommes. Steve tenait de nouveau les doigts de Buck entre les siens. Son autre main s’éloigna du visage qu’il était en train de caresser au moment où Stark était entré. Celui-ci sourit amusé, il remarqua : « Ça a l’air d’aller vous deux, je crois que je vais pouvoir rejoindre ma Pepper demain.
- Vous auriez bien raison, reconnu Steve.
Puis changeant de sujet, il ajouta :
- Qu’est ce que vous avez raconté à Strange ?
- Rien, il avait deviné tout seul… vous avez une façon de vous regarder qui en dit long…
Steve eut d’abord une grimace perplexe, ensuite il croisa le regard de Buck : il comprit ce que voulait dire Tony. Il ne put que reconnaître :
- Oui, évidemment…
Stark reprit :
- Je vous annonce, Steve, que le joli brun et vous, faîtes partis de mon dérapage.
Ce fut Buck qui s’étonna :
- Quoi ?
- Ah ! tu dormais…
Il dû lui raconter les conclusions de Strange, quand il eu fini, Buck remarqua :
- Je ne devrais pas être là ?
- Ni toi, ni plein d’autres… Une horreur… qu’est ce que j’ai bien fait de déraper…
Il observa Bucky en poursuivant :
- Tu ne l’aurais jamais dit, sans ma petite soirée arrosée ?
- Non, sobre, jamais…
- Et bien… vous deux, vous me devez une fière chandelle… à moins que Steve eut préféré rester dans l’ignorance ?
Celui-ci couva Buck de ce regard dont Tony avait parlé précédemment :
- Je n’y aurais certainement jamais pensé sans ça, avoua t-il, mais quand même ça aurait été dommage…
Bucky lui fit un grand sourire. Stark était ravi d’avoir fait tout déraper. Il s’en frottait presque les mains de satisfaction. Il demanda à Steve :
- Vous comptez rester là toute la nuit ?
- Oui, il va me faire une petite place, je vais veiller sur ses cauchemars.
- Oh ça ira ! Se défendit Buck, tu dormiras mieux dans ton lit !
- Non, je ne te laisserai pas avec tes cauchemars, je reste avec toi !
Stark confirma gentiment :
- Il a raison, Buck… tu fais beaucoup trop de cauchemars. A moins de te bourrer de calmants, je crois que tu vas avoir besoin de lui. Et puis arrête d’en faire une tonne, sa présence ne te déplaît pas, non ?
- Non… avoua Buck.
- Alors, sois sage ! Lança t-il en lui ébouriffant les cheveux.
Il serra la main de Steve en ajoutant :
- Passez un bon Noël ! La base n’est peut-être pas l’endroit idéal mais vous devrez faire avec !
- Ça ira très bien, dit Steve, bon Noël à vous, Tony... »
Ils regardèrent la porte se refermer. Steve poussa un peu Buck pour s’installer près de lui. Il pointa la télécommande sur le téléviseur pour l’allumer. Après avoir changé plusieurs fois de chaîne, il questionna :
- Tu veux qu’on commande une pizza ?
- Oui, j’ai faim.
Steve prit son téléphone en remarquant :
- C’est une bonne maladie, ça ! Une quatre fromage ?
- Oui…
Steve pianota sur son téléphone, Buck posa sa tête sur l’épaule voisine : il songea que sans cette petite fête et ce verre de trop, il n’y aurait rien eu de tout ça. Il aurait gardé sa souffrance pour lui, il n’aurait peut-être pas vacillé, serait resté droit dans ses bottes… Cependant, quel poids il aurait dû porter toute sa vie. Il était près à apprécier chaque instant passé avec Steve, chaque minute, chaque seconde… tout ça avait été si près de ne jamais être…
Steve se réveilla dans la nuit. Il sentit le corps de son compagnon blotti contre lui, il le tenait dans ses bras. Il réussit à voir sa montre : il était 5h20. Il serra ses bras autour de son compagnon. Il ferma les yeux pour tenter de se rendormir. La voix de Buck murmura : « Tu ne dors plus ?
- Non, je croyais que tu dormais…
- Non, ça fait un bout que je suis réveillé, je te sentais respirer…
- Je respire si fort ?
- Non… J’aime te sentir respirer contre moi.
- Pareil pour moi… mais j’aurais voulu que tu dormes. T’as fait un cauchemar ?
- Je ne sais pas…
- Bucky ! Reprocha l’autre.
- Je ne me souviens pas toujours, ça me réveille, c’est tout. »
Steve glissa un peu au fond du lit afin de se retrouver face à face avec Bucky. Il prit ses lèvres, les dévorant d’un profond baiser. Ses doigts caressèrent la nuque contre laquelle s’emmêlaient les cheveux sombres. Buck referma ses bras autour du corps musclé qu’il aimait tant. Il savoura cette délicieuse intimité si longtemps désiré sans espoir. Il colla son ventre au ventre, sa poitrine au torse solide, ses hanches, ses jambes pour le sentir plus près. Steve le devinait qui brûlait du même désir que lui, il gardait ses lèvres contre les siennes : elles étaient chaudes, excitantes, délicieusement tremblantes et humides. Il murmura entre deux baisers : « J’ai envie de toi, Bucky…
L’autre gémit dans un soupir :
- Moi aussi, Steve…
Steve se mit à l’embrasser comme un fou en répétant son prénom à chaque inspiration :
- Bucky… Bucky… Bucky…
Il finit par abandonner les lèvres, il tira sur le tee-shirt, Buck se prêta pour qu’il lui ôte. Steve se débarrassa ensuite rapidement du sien. Il fourra son nez dans le cou, dans la barbe un peu longue. Le cou s’allongea sous l’assaut de ses baisers. Ses doigts caressèrent la poitrine douce, les mamelons qui pointaient excités. Sa main continua son chemin vers le bas ventre, sous le pantalon de pyjama, ses lèvres remplacèrent ses doigts sur le torse palpitant. Bucky gémit sous l’intimité de la caresse. Steve vint reprendre les lèvres qui ne savaient plus si elles devaient embrasser ou soupirer. Il ne les lâcha pas pour ça, il pouvait sentir sa respiration jusqu’au fond de sa gorge. Il répéta encore au milieu de ses baisers :
- Bucky…
Celui-ci s’accrocha à lui, il gémit plus fort. Steve sentit le plaisir exploser tout le long du corps ondulant, c’était chaud sur ses doigts. Il sourit déposa de longs baisers sur le visage pâmé.
- Je t’aime, Bucky…
- Steve…
La simple façon qu’il avait de prononcer son prénom en disait plus long que toutes les phrases du monde. Il le garda dans ses bras un long moment, il le sentait s’apaiser. Finalement, Bucky le poussa un peu en disant :
- Bouge pas…
Il fit glisser ses lèvres le long du cou, du torse, du nombril de Steve, puis plus bas, encore plus bas...
Steve protesta :
- Non… Bucky… non...
Mais sa phrase s’acheva par un « Aaah » qui en disait long. Il caressa la chevelure un peu longue, la nuque brûlante et ne fut pas long à s’abandonner à son tour. Son compagnon revint se fourrer contre lui, le nez dans son cou il respira la peau moite. C’était au tour de Steve de reprendre son souffle. Il embrassa les cheveux sous son menton, ils étaient humides et chauds. Il finit par remarquer :
- Bucky… Waouh ! c’était quoi ça !
- Ça t’a pas plu ?
- Je ne dirais pas ça…
- Timide… plaisanta l’autre.
- C’est pas vraiment le mot… C’est que ça fait bizarre que tu m’aies fait ça…
- Et toi, ce que tu m’as fait, c’était tout à fait normal ?
- Je ne sais plus ce qui est normal et ce qui ne l’est pas…
Buck rit. Il leva le menton vers son compagnon, hésita puis demanda :
- Tu ne me le feras pas avec ta bouche, toi ?
Steve rougit, cela fit rire davantage Buck qui continua :
- Ça te gêne ?
L’autre tenta de cacher son embarras. Il avala plusieurs fois sa salive pour finalement avouer, les joues toujours aussi rouges :
- Je te le ferais Bucky, laisse-moi juste un peu de temps…
- Oh ! Mais prends le temps que tu veux, ta main c’était très bien…
Steve le chatouilla.
- Rien ne te gêne, toi !
Buck se serra contre lui.
- Avec toi, non… Je te connais depuis qu’on est tout petit… Ça m’aurait horriblement gêné, avant, maintenant que je sais que tu es d’accord, je n’ai plus de raisons d’être gêné.
- T’es mignon.
- Merci.
- Ça va ?
- Je me sens flagada…
- On aurait peut-être pas dû…
- Chut ! l’interrompit Buck, j’aime être flagada dans tes bras…
- Idiot.
- Ça va me faire dormir.
- Dans ce cas… Je ne dis plus rien…
- Tu m’as dit quelque chose tout à l’heure…
- Quand ?
- Je ne sais plus…
- Alors… Si tu ne sais plus, je ne sais plus non plus…
- Je te déteste…
- Oh oui… Moi aussi…
- C’est pas ce que tu disais tout à l’heure ! s’indigna Buck.
L’autre rit franchement.
- Mais oui ! Fit-il, je t’ai dit que je t’aimais ! Tu le sais que je t’aime !
Il le chatouilla encore, embrassa les cheveux, le front, la bouche, s’y attarda un peu. Buck frissonnait. Steve remonta les couvertures.
- Il faut que tu restes tranquille, maintenant.
- A vos ordres Captain…
- Oh, ça ! j’adore…
Buck lui mordit l’épaule en rétorquant :
- Tu vas voir quand j’irai mieux !
- Tu feras quoi ?
- Je te mettrais une raclée et on verra qui est le plus fort !
- Tu perdras mon Bucky… Surtout maintenant…
Buck ferma les yeux, il se blottit contre l’épaule musclée.
- Contre toi, je veux bien perdre… De toute façon, j’ai toujours perdu contre toi… Tu es la tragédie de mon existence…
- Je ne le serais plus, plus maintenant…
Il le serra si fort que l’autre en eut le souffle coupé :
- Je t’aime, ajouta t-il.
Buck était rayonnant, il lui fit son beau sourire.
- Steve... »