Hello !
Alors, ne me demandez pas pourquoi, mais en regardant les deux premiers volets du LOTR aujourd'hui, j'ai eu l'idée de cette fic. Comme je l'ai indiqué dans le titre, sortez les mouchoirs !
Cybelia (qui va se plonger dans ROTK après manger... journée de bavage intensif today !!)
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Disclaimer : Je ne prétends pas connaitre les vraies relations des personnes réelles utilisées dans cette fic. Tout ce qui est écrit n'est que la formulation "littéraire" de mon imagination débordante et ne prétend pas décrire la réalité.
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La vie est trop courte.
Je me tiens là, debout sur cette falaise, entouré de toutes ces personnes avec qui j’ai vécu de si bons moments, le cœur meurtri de chagrin. Le soleil couchant fait miroiter des reflets flamboyants sur l’eau, mais je ne peux en apprécier la beauté tant ma douleur est grande. Un long soupir s’échappe de moi, s’envolant au loin tandis que je regarde Viggo s’approcher du bord, l’urne à la main. Il dit quelques mots dont je n’arrive même pas à comprendre le sens ; mon cerveau fatigué n’arrive plus à réfléchir. Je le vois ouvrir le couvercle et les cendres s’échappent du récipient, tourbillonnant dans le vent frais de notre chère île du bout du monde. Mes yeux, trop secs à force d’avoir pleuré, se ferment un instant.
C’est alors que je sens des doigts timides me caresser la paume, une main prendre la mienne et la serrer doucement. Je concentre toute mon attention à la sensation de cette peau contre la mienne. Je peux sentir les pulsations dans les veines et la chaleur qui s’en dégage me réchauffe un peu. Je rouvre les yeux et ils se posent sur un couple qui se tient un peu plus loin. L’un des deux hommes se tourne vers moi. Je croise le regard d’Elijah qui me sourit doucement, le visage ravagé par les larmes. De nous tous, c’est lui qui a été le plus touché par cette disparition soudaine, même si elle nous avait tous énormément affectée. Comment ne pas avoir mal lorsqu’une personne aussi proche nous quitte sans qu’on s’y attende le moins du monde ? Sans signe avant coureur…
Orlando rejoint Viggo et le prends par la taille pour l’éloigner du bord de la falaise où il est resté sans bouger depuis qu’il a ouvert l’urne. Petit à petit, tout le monde s’en va. Il ne reste plus que moi… et cette main qui tient la mienne… Je me décide enfin à bouger et me tourne vers celui qui se tient près de moi. Je plonge dans son regard céruléen empli de larmes. Ses épaules sont secouées par de légers sanglots.
— Viens, lui dis-je en l’attirant près de moi.
Dominic se blottit dans mes bras, enfouissant son visage dans mon cou, libérant enfin le flot de son chagrin. Je lui caresse le dos doucement pour tenter de l’apaiser. Nous restons longtemps ainsi, immobiles dans le crépuscule, jusqu’à ce que Sean et David nous rejoignent.
— On vous ramène ? nous demande l’interprète de Boromir.
J’accepte d’un hochement de tête. Dom se dégage de mon étreinte. Nos mains ne se sont pas quittées. Nous suivons nos amis jusqu’à la voiture où nous montons à l’arrière. Dans le rétroviseur, je peux voir le visage de Sean, ses cernes et son air triste. Il soupire, puis mets le contact. Alors que nous démarrons, Dominic pose sa tête sur mon épaule.
Quelques longues minutes plus tard, nous arrivons à notre hôtel. Lorsque nous entrons dans le hall, nous avons la surprise d’y trouver tous les autres qui nous attendaient. Miranda s’approche de nous :
— Je crois que personne n’a envie de se retrouver seul. J’ai fait réserver une suite pour qu’on puisse se retrouver tous ensemble, si ça vous dit de vous joindre à nous.
J’interroge Dom du regard, puis réponds :
— Ok.
La suite est immense. Il y a là largement assez de sièges pour tout le monde et quelqu’un a fait monter des paniers de fruits et des amuse-gueules. Viggo et Orlando sont sur la terrasse, le plus jeune réconfortant son aîné. David, les deux Sean, Miranda, Craig, Karl, Bernard, Hugo et Cate discutent, se remémorant des anecdotes du tournage mettant en scène celui qui nous manque tant. Lij et Andy sont installés sur un sofa, l’interprète de Frodon endormi dans les bras de son amant qui le regarde avec tendresse. Quant à moi, je m’assieds dans un fauteuil de cuir, Dom sur mes genoux, blotti contre moi. Je le serre très fort. Il n’y a que lui qui peut me réconforter. Je regrette l’absence de Peter et Fran qui n’ont pas pu se libérer… Liv non plus n’a pas pu venir, mais je crois surtout qu’elle ne voulait pas voir Viggo après ce qui s’est passé entre eux.
Un soupir près de mon oreille attire mon attention. Je baisse les yeux sur Dominic qui me fixe. Je passe doucement la main sur sa joue, essuyant les nouvelles larmes qui y coulent. Je n’arrête pas de revoir ce moment où il a lâché le combiné du téléphone avant de s’écrouler dans mes bras. J’ai ramassé l’appareil. C’était Orlando à l’autre bout et, la voix brisée, il m’a annoncé la nouvelle. Je n’en croyais pas mes oreilles, mais je devais admettre la vérité : la Communauté de l’Anneau venait de perdre l’un de ses membres. Et, comme notre ami l’avait demandé dans son testament, nous nous sommes tous retrouvés à l’endroit où notre amitié était née pour lui rendre un dernier hommage et disperser ses cendres dans la mer de Tasmanie.
La nuit s’écoule lentement. Tenant toujours Dom serré contre moi, je ressens soudain l’envie d’être seul avec lui. Je le lui murmure à l’oreille et il acquiesce en silence. Nous nous levons, allons embrasser nos amis, puis quittons la suite. Je sais que nous reverrons tout le monde avant de partir, nous nous le sommes promis.
J’entraîne Dom dans notre chambre et referme doucement la porte derrière nous. Lorsque je me retourne, mon compagnon est étendu sur le lit, les yeux clos. Je ne peux m’empêcher d’avoir un sourire tendre en le contemplant. Je m’approche, dénoue ses lacets et lui ôte ses baskets. Il ne bouge pas, comme s’il n’avait plus du tout de force en lui. Je le comprends, j’ai été comme ça les premiers jours. J’enlève mes chaussures et le rejoins. Il se tourne vers moi, les yeux toujours humides. Et il me pose la question à laquelle je m’attendais et à laquelle je ne sais que répondre :
— Pourquoi lui ?
Je soupire. J’ai ressassé cette question dans ma tête pendant des jours, durant les longues heures de vol qui nous ont mené de Londres à Wellington, mais je n’ai trouvé aucune raison. Je le lui avoue :
— Je ne sais pas…
— C’est trop injuste ! lance t’il d’une voix de petit garçon.
— Tu as raison… Malheureusement, nous ne pouvons rien y faire… Seulement nous souvenir des bons moments passés en sa compagnie…
Dom soupire longuement et profondément, puis passe une main sur son visage.
— Il me manque…
— A moi aussi…
Dominic me regarde avec intensité, concentrant tout son amour dans ses prunelles azur. Je frissonne alors que ses lèvres viennent se poser sur les miennes. Je goûte à nouveau sa saveur si particulière, entrouvrant la bouche pour accueillir sa langue câline. Son corps vient se coller contre le mien pour une étreinte pleine de douceur. Ce soir, nous n’irons pas à la redécouverte de nos corps. Nous avons juste besoin d’être ensemble. Dom rompt le baiser et souffle :
— Tu te souviens de ce qu’il nous disait toujours ?
— Bien sûr…
Je ne peux oublier cette phrase qu’il répétait sans arrêt et qui avait fini par me convaincre de laisser parler mes sentiments pour Dominic. Ces quelques mots qui m’avaient fait franchir une distance que je croyais impossible à effacer. Qui m’ont permis de découvrir le bonheur dans les bras du plus merveilleux des hommes. Bien calé contre moi, son corps épousant la forme du mien comme s’il avait été conçu pour, Dom murmure :
— La vie est trop courte…
Mes bras entourant le torse de mon âme-sœur, je souffle alors :
— Merci, Ian…
FIN.
Dernière édition par cybelia le 17 Nov 2006 17:35, édité 1 fois.
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