Un nouvel OS spécialement pour toi Mapi puisque le précédent n'avait pas contribué à te remonter le moral. J'espère que celui-ci te conviendra mieux du coup
Et puis j'ai pas eu a chercher longtemps l'inspiration puisque hier soir nos deux loulous étaient réunis pour l'avant première de Londres
Bonne lecture.
ooOoo
Sentant la main coquine glisser discrètement au creux de ses reins alors qu’ils font face aux photographes, Robert se mord la lèvre un bref instant. Contact incongru, risqué même étant donné les circonstances, mais il n’a certainement pas le cœur à s’en plaindre. Deux jour plus tôt il a bien cru avoir perdu Jude définitivement, alors ce soir il en profite, il savoure cette sérénité retrouvée.
Il est arrivé à Londres ce matin même. Seul. Susan, fatiguée par sa grossesse, ne s’était pas sentie le courage d’affronter l’avion et le décalage horaire. En fait, Robert la soupçonne d’avoir un peu exagéré son état pour le laisser volontairement voyager en solo, de façon à ne lui laisser aucune excuse pour ne pas profiter de la présence de Jude. Pourtant lui craignait ces retrouvailles. Alors, en plus des quelques interviews programmées il avait prévu un peu de tourisme pour meubler sa journée avant de se rendre enfin à l’avant première. Il ne s’était même pas donné la peine d’appeler son compagnon à son arrivée. A quoi bon ? Son dernier sms remontait à la veille et comme tous les autres ces derniers jours il était resté sans réponse. Jude ne semblait plus vouloir le voir, il respectait ce choix, aussi douloureux soit-il pour son cœur déjà bien malmené.
Pourtant l’impensable s’était produit en début d’après-midi. Alors qu’il était dans sa chambre d’hôtel, s’apprêtant à partir pour la visite de quelques lieux découverts avec son amant lors de ses visites précédentes, son portable avait sonné. Un instant il avait pensé à ne pas décrocher, pour s’accorder ces quelques heures de liberté auxquelles il aspirait. Puis, songeant à son épouse qui devait se languir de l’autre côté de l’océan et souhaitait peut-être lui parler, il avait finalement extirpé l’engin de sa poche.
Voyant apparaître le nom de son interlocuteur, son cœur avait fait un bond dans sa poitrine. Jude lui téléphonait, comme au bon vieux temps. Lorsqu’il entendit le son de sa voix, il ferma les yeux sous le flot des émotions qui le submergèrent. C’était si bon. Jude s’excusait pour sa récente conduite, lui rappelait combien il l’aimait et l’assurait qu’il avait hâte de le revoir enfin. Bref, il disait exactement ce que Robert avait tellement souhaité entendre ces dernières semaines.
Les retrouvailles tant attendues eurent lieux sur le tapis rouge, pas l’idéal pour se montrer trop intimes, même si cela aurait certainement fait le bonheur de certains photographes. Alors ils étaient resté un minimum distants, juste ce qu’il fallait.
Et maintenant, toujours sous les flashes, Robert se sent bien. Parce que se dissimuler est toujours plus simple quand l’Anglais est près de lui. Dans ces moments-là cela a enfin un sens. Et juste avant de pénétrer dans le cinéma, Jude se penche à son oreille pour lui murmurer qu’il tient à sa présence chez lui ensuite. L’aîné, arborant un sourire plus intense que jamais, hoche la tête. Il se sent enfin à sa place.
Le reste de la soirée se déroule rapidement, c’est toujours ainsi quand on est heureux. Les deux hommes sont parfois séparés, se retrouvent ensuite à chaque fois avec un plaisir tellement difficile à dissimuler.
Montant ensuite dans la voiture mise à sa disposition par le studio, c’est donc l’adresse de son compagnon que Robert indique au chauffeur. Puis il entre sans s’annoncer dans cette maison qu’il connait si bien et dont il a gardé la clé. Il est à peine dans le couloir qu’un corps souple se colle à lui, l’accule contre le mur. Jude ! Enfin ! Ses baisers se font empressés et Robert y répond de toutes ses forces. Tandis que son corps se tend, que la bouche tant aimée descend dans son cou, il retient difficilement un rire. La barbe de son compagnon le chatouille, l’amuse. Il a si peu l’habitude de Jude ainsi, mais elle lui donne un petit air d’homme des bois qui lui va si bien.
Les paroles échangées entre deux gémissements sont brèves et n’ont guère de sens. Le plaisir grimpe rapidement, leur fait perdre la tête. Pourtant Robert tente de rester encore un minimum ancré dans la réalité pour profiter comme il se doit de ce moment à deux. Il l’a trop attendu, trop espéré pour ne pas se donner la peine d’en profiter de toutes ses forces. Mais c’est dur, tellement dur de ne pas se laisser totalement submerger. Et Jude est fort à ce jeu là. Le pantalon de l’Américain tombe sur ses chevilles, son compagnon est à genoux devant lui, faisant ce qu’il a à faire. L’aîné enfouit ses doigts dans ses cheveux, gémit, halète, se tend. C’est bon. Trop bon.
Et Jude se redresse, les lèvres humide de sa semence, le gratifie du plus doux des sourires. Robert se dit que son cœur va éclater, lui répète inlassablement qu’il l’aime, se blottit dans ses bras. Le cadet promet de ne plus jamais le quitter, de ne plus jamais douter. C’est logique finalement, il y a bien trop d’amour entre eux pour qu’il en soit différemment. Ils se prennent par la main et se dirigent vers la chambre, cette pièce où ils se sont unis si souvent, où ils vont le faire à nouveau ce soir. Leur chez-eux. Un refuge où rien de les atteint, si ce n’est leurs sentiments. Ces sentiments qui ne les quitteront plus, ils en ont totalement sûrs l’un et l’autre.
THE END.