Forum - Le Monde du Slash

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 Sujet du message: [En cours] L'Éducation Sentimentale -Frank Iero/Gerard Way, futur PG-13
MessagePosté: 18 Juil 2011 22:52 
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Aha, j'ai enfin trouvé le courage nécessaire pour poster le premier chapitre de ma première fiction. Je suis z'émue, z'émue, z'émue. Par contre, c'est long. Et il ne se passe rien de vraiment intéressant. Mais bon, les choses vont changer !

Titre : L'Éducation Sentimentale
Auteur : Givre
Pairing : Frank Iero/Gerard Way
Rating : Pour ce chapitre, G
Disclaimer : Je suis fière de raconter n'importe quoi sur des personnes que je ne connais pas, et tout ça sans même toucher un petit centime de rien du tout. Ça craint.

– L'Éducation Sentimentale –
Chapitre I : Une Rupture
ou « Comment survivre à un proche qui confond amitié et assistance, alcool et jus de pomme. »

~°~

« Bouteille vide. »

Cette affirmation accompagnée d'un bruit de bouche significatif, le jeune homme scruta attentivement son reflet dans le verre sombre de la bouteille avec une moue déçue.

« M'en faut une autre. Moi aussi, j'suis vide. J'aime pas ça. » Puis, tournant le regard vers son compagnon à moitié affalé sur la table : « Qu'est-ce que t'en penses ? »

Celui-ci releva difficilement la tête et cligna plusieurs fois des yeux, agitant sa main devant son visage comme pour chasser une mouche.

« J'pense que ça suffit. On devrait rentrer, sinon ta mère va s'inquiéter. »

Le premier garçon eut un soupir agacé, et reposa bruyamment la bouteille sur la table. Il amorça un mouvement pour se lever, mais retomba aussitôt sur sa chaise. S'ensuivit un instant de silence, où il sembla absorbé par la contemplation du plafond mal peint. Il se leva en sursaut, observant en fronçant les sourcils le groupe qui entamait son dernier morceau, guitares grésillantes.

« T'as raison. » finit-il par lâcher, s'appuyant sur la table pour se maintenir debout. « Cette musique commence à me taper sur les nerfs. »

Le second émit un grognement probablement affirmatif et batailla un moment avant de parvenir à se mettre debout. Il allait sortir un billet de sa poche, mais l'autre l'arrêta.

« Laisse. C'est pour bibi. »

Il plongea la main dans l'une de ses poches. Puis dans l'autre. Puis encore dans une autre. Lorsqu'il eut fait toutes ses poches, il esquissa un sourire gêné.

« Euh... J'te rembourserai, promis.
– Comme d'habitude. » marmonna le garçon aux cheveux noirs, son sourire amusé contrastant avec son air faussement vexé.

Ils quittèrent donc le bar, titubant gaiement dans le vent froid et humide de la nuit, emmitouflés dans leurs manteaux noirs.

« J'veux pas rentrer chez moi. » fit le premier d'une voix piteuse. « J'veux pas être seul.
– Tu vas te faire défoncer si tu passes la nuit chez moi, Frank.
– Vaut mieux chez toi que quelque part dehors.
– C'est du chantage.
– Ouais. »

Le dénommé Frank eut un ricanement satisfait – ou stupide, cela dépend de votre point de vue – et gratifia son ami d'une bourrade qui se voulait sans aucun doute affectueuse. Celui-ci prit un air peiné, se dirigeant vers une rue assez sombre, suivi de près par Frank qui marchait avec quelques difficultés.

Après quelques minutes, ils s'arrêtèrent devant un petit portail blanc, identique à tous les autres portails de la rue. Les deux jeunes hommes réussirent tant bien que mal à le franchir, se marrant comme des petits fous et récoltant au passage deux ou trois égratignures. Gerard – c'était le deuxième garçon, celui aux cheveux noirs – sortit de son manteau un trousseau de clefs, et batailla un certain moment avant de trouver la serrure, d'y enfoncer la bonne clef, et finalement d'ouvrir la porte.

« J'te préviens : pas de bêtises, sinon c'est moi qui vais me faire tuer !
– Ouais ouais. » marmonna Frank sans grande conviction, pénétrant dans la maison à la suite de Gerard.

C'était, au fond, une maison comme on en voit partout : de taille moyenne, décorée sobrement mais avec goût, cherchant à représenter une vie simple et heureuse. Des fleurs sur les tables, des photos de famille entourées de cadres ouvragés, et tout ce que l'on peut trouver de plus banal.

Frank s'affala sur le canapé du salon avec un grognement douloureux, des larmes perlant à ses yeux embués par l'alcool. L'autre eut un soupir et leva les yeux au ciel. C'était reparti pour un tour. Frank était un bon ami, un très bon ami, mais il avait le défaut d'être particulièrement sensible d'un point de vue émotionnel. Ce qui n'est pas vraiment une bonne chose quand on se fait larguer toutes les semaines environ.

« Elle m'a quitté. J'y crois pas ! Tu peux y croire, toi ? On était bien et tout, et du jour au lendemain, sans prévenir, elle me jette. Elle m'a même pas laissé de seconde chance ! C'est pas juste. J'ai rien fait de mal, moi. Je comprends pas ! C'est quoi mon problème ? C'est quoi son problème, à elle ? Oh, et puis voilà. C'était qu'une salope, comme toutes les autres ! J'm'en fous, au final. »

Il ponctuait ses paroles de coups donnés dans le vide, ou bien sur le canapé, la tête dans les mains, ou bien soudain l'air déterminé à se relever.

« Mais c'est pas vrai ! J'm'en fous pas ! Je suis seul, elle m'a quitté, c'est fini. Je pourrais pas passer à autre chose. Je l'aimais tellement, Jean... t'as pas idée ! Pourquoi elle m'a fait ça ? Qu'est-ce que je lui ai fait ? Quelle conne ! Je...
– C'est bon ? T'as fini ? Si c'est pour me faire ce coup-là, retourne dehors. » le coupa Gerard d'une voix agressive, peu compatissant.

Frank releva la tête, surpris et choqué d'être ainsi interrompu par celui qui se faisait passer pour son meilleur ami. Il resta un instant silencieux, la lèvre inférieure frémissante, et le garçon aux cheveux noirs se rendit compte qu'il venait de faire une terrible bêtise. Une bêtise qu'il regretterait amèrement durant les minutes à suivre. On entendit une mouche voler, puis ce fut le chaos. Frank jeta sur Gerard tous les coussins qui traînaient sur le canapé, et lorsqu'il n'y eut plus de coussins, il s'empara de ses chaussures, et de tout ce qui avait le malheur de se retrouver sur le chemin de sa main. Non content de balancer toute sorte d'objets potentiellement dangereux sur son ami, il s'exprima à son sujet en des termes très fleuris et originaux qu'il serait peu convenable de répéter ici. Sachez néanmoins qu'il était question de diverses déjections animalières, de certains fluides humains, de derrières d'orcs et d'aisselles de trolls. Gerard évitait du mieux qu'il pouvait les projectiles de Frank, marmonnant qu'il ne se laisserait jamais plus avoir de la sorte. Il songea que c'était peut-être la vingtième fois qu'il se promettait cela, et qu'il serait grand temps de s'y tenir.

« Et tu dis que tu es mon ami ! T'es même pas foutu de me consoler quand j'en ai besoin ! Tu respectes même pas ma peine ! Protozoaires à la graisse d'ours ! Franchement, on aurait été chez moi, je t'aurais jeté dehors ! Le jour où t'auras besoin de moi, je répondrai que je ne peux pas parce que je dois m'épiler les sourcils, tu vois ? et que c'est très important pour moi ! Face de bouc nain ! J'aurais jamais dû te suivre, je le savais ! Tu sais quoi ? Tu me dégoûtes... En plus, je parie que t'as même pas une bouteille planquée quelque part dans cette foutue maison ! Non ? Voilà, tu sers vraiment à rien ! C'est lourd ! »

Frank retomba sur le canapé, étonné de sa propre performance (avoir réussi à enchaîner un grand nombre de phrases complexes sans s'embrouiller, j'aimerais vous y voir, vous !), le teint rouge, essoufflé, jetant au carrelage un regard qui exprimait très clairement le néant de ses pensées. Gerard poussa du bout de la chaussure un fragment de cendrier, attendant avec anxiété de savoir si la tempête était bel et bien terminée, ou si ce n'était qu'une accalmie. Il se retenait de soupirer de soulagement, craignant de voir ses espoirs déçus. Déjà, une lueur de vie semblait s'allumer dans les pupilles vides de Frank, ce qui pouvait être mauvais signe. Ce qui était mauvais signe.

« Je sais pas pourquoi je m'attendais à ce que tu me réconfortes. T'as jamais été fichu de te trouver une vraie nana – je veux dire, une qui ne demande pas d'argent –, tu sais pas ce que ça fait d'être largué comme une vieille chaussette. Une vieille chaussette de grand-père qui puerait l'oignon et le moisi ! Une veille chaussette de grand-père pleine de trous et d'une couleur indéfinissable. Une vieille chaussette qui... »

Il fit une pause dans son monologue, levant des yeux perdus vers Gerard.

« Bordel, pourquoi je parle de chaussettes, moi ? »

Il n'y eut aucune réponse de la part du deuxième garçon. Celui-ci avait le regard perdu dans le vague, une boule désagréable en travers de la gorge. Sans s'en rendre compte, Frank avait touché un point sensible, et Gerard dut se faire violence pour ne pas perdre pied devant son ami, qui avait de toute évidence grand besoin de lui. Il fit quelques pas dans sa direction, l'aida à le redresser en le saisissant sous les bras et l'allongea sur le canapé, ignorant les grognements et les plaintes du brun.

« Laisse tomber. Et dors, maintenant. »

Frank marmonna quelque chose qui ressemblait vaguement à « Pas dormir... », puis ses yeux se fermèrent tout seuls. Gerard observa le visage à présent serein du guitariste, et, pris d'une tendresse amusée, il caressa d'un doigt sa joue, un léger sourire aux lèvres.

Plus tard...

Ce silence... Que c'était bon d'entendre ce silence. Gerard louait ces personnes qui réussissaient à prendre soin des autres sans y laisser leur propre santé mentale. Lui était persuadé de ne pas tenir plus d'une semaine avec une loque pareille accrochée à ses basques, surtout lorsque celle-ci se permettait d'évoquer des sujets sensibles – même si ce n'était certainement pas voulu. Frank venait de réveiller une ancienne blessure : celle de n'avoir jamais eu l'impression de réellement aimer quelqu'un, ni même d'en éprouver le besoin. Il trouvait cela stupide. S'attacher à une personne, c'étaient des douleurs assurées, et s'il était encore jeune, Gerard estimait avoir assez souffert dans sa courte vie. Il se retourna dans son lit, fermant les yeux et se concentrant sur un autre sujet. Officialiser ce projet de groupe, par exemple. La tête pleine de chansons et de rêves de gloire, il s'endormait presque.

C'est alors qu'il sentit son ami se glisser sous la couverture, aussi discrètement que le lui permettait son taux d'alcoolémie élevé, et venir se blottir contre lui, avec un grognement de contentement. Gerard roula des yeux exaspérés, mais décida d'ignorer les démangeaisons dans ses poings, mettant une certaine distance entre le guitariste et lui. Le silence s'installa, et le jeune homme était sur le point de rejoindre le pays des songes quand soudain...

« Frank, putain ! T'abuses ! »

Du brun endormi montait à présent des ronflements sonores qui offraient un contraste saisissant avec l'expression bienheureuse collée sur son visage. Gerard remua.

« Frank ! »

Rien à faire. Le chanteur leva les yeux vers le plafond, se demandant ce qu'il avait pu faire de si mal pour s'attirer ainsi le courroux des dieux. La nuit promettait d'être longue, car, si Frank cherchait à le faire fuir, c'était raté. Il ne quitterait pas ce lit, sa fierté le lui ordonnait. Il était chez lui, tout de même ! Il eut alors cette idée de vengeance, terriblement puérile, mais qui s'annonçait ô combien jouissive. Avec un sourire satisfait, Gerard enfonça allègrement son coude dans les côtes du guitariste, lequel émit quelques couinements de douleur, rapidement étouffés par ses ronflements. Way recommença. Même, il en profita pour lui asséner un cou de genou, un peu plus violent cependant qu'il ne l'aurait voulu. L'aîné fit la grimace en constatant que le bruit ne faisait que s'amplifier. Bah, au moins, il aurait sa vengeance. Un deuxième cou de genou, qui eut pour effet de faire se plier un peu plus le brun. Il sembla ouvrir les yeux, mais, à travers le brouillard de l'alcool, le seul souvenir qu'il devait garder de cette nuit serait la vision d'un homme étrange, les yeux luisants dans le noir, un sourire démesurément grand et diabolique sur le visage. Un ersatz de Joker, en quelque sorte. Et la nuit continua de la sorte, Gerard frappant Frank à chaque fois que celui-ci ronflait trop fort à son goût, Frank réveillant Gerard à chaque fois que celui-ci menaçait de s'endormir.

Si la nuit fut dure, le réveil fut... encore plus dur. Dans la cuisine, devant un café fumant, Frank s'étonnait des nouveaux dommages que pouvait causer l'alcool. Les divers bleus sur tout son corps, par exemple, qu'il ne s'expliquait absolument pas.

« Je suis tombé sur quelque chose ? J'ai essayé de voler le sac d'une grand-mère et elle m'a tabassé avec sa canne ? J'ai été piétiné par un troupeau de morshlegs à poils longs ? »

Gerard faisait impassiblement non de la tête, et seul le frémissement à la commissure de ses lèvres indiquait l'effort qu'il faisait pour ne pas éclater de rire.
_____________

(Critiques bienvenues, je ne mords pas. Enfin, pas trop fort.)


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 Sujet du message: Re: L'Éducation Sentimentale -Frank Iero/Gerard Way, futur P
MessagePosté: 19 Juil 2011 10:59 
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J'adore, je suis morte de rire, les insultes de Frank sont particulièrement géniales, et la vengeances de Gerard mesquines, mais on en a tous rêvé !

vivement la suite !

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 Sujet du message: Re: L'Éducation Sentimentale -Frank Iero/Gerard Way, futur P
MessagePosté: 04 Aoû 2011 23:03 
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Merci beaucoup pour ton commentaire Trazom ! Je suis contente que quelqu'un apprécie enfin mes insultes à leur juste valeur x).
Voici donc venu le chapitre 2, qui a eu du mal à sortir. Il ... tranche assez dans son genre, mais ça ne deviendra pas une habitude ! Lu comme ça, il peut paraître bizarre, mais les explications viendront après. Enfin, j'espère pour eux. Trève de blabla.

Chapitre II :
« Où Gerard Way ne s'est jamais senti plus chrétien. »

~°~


« Bon, d'accord, on se fait chier comme des rats morts. C'est toi qui avais raison, cette fois. »

Frank se leva pour aller écouter la rumeur des conversations de l'autre côté de la porte. Sans prêter attention à Gerard qui avait relevé avec un étonnement courroucé le « cette fois » et qui s'était lancé dans l'énumération de toutes les fois où le brun avait manqué de flair, il verrouilla discrètement la porte, puis fit le tour de la pièce – une bibliothèque –, s'arrêtant au hasard sur des titres qui ne lui disaient absolument rien. En désespoir de cause, il revint finalement vers Gerard, et, posant les mains de chaque côté du jeune homme, il se pencha vers lui, l'observant avec une fixité surnaturelle. L'aîné, trop occupé à raconter la fois, où, par exemple, Frank l'avait traîné de force à la soirée de la meilleure amie de sa copine de l'époque, une blonde, avec mauvais caractère, qui... Comment ça ? On s'en fiche ? Ah, oui. Excusez-moi. L'aîné, donc, interrompit son monologue, et cligna plusieurs fois des yeux, interloqué par le regard que lui lançait le guitariste. Celui-ci émit un petit bruit de bouche, et déposa un baiser sur la joue de Gerard, souffla dans son cou, puis y posa son menton. Rien d'inhabituel jusque là, c'était ce qu'il faisait tout le temps lorsqu'il voulait faire taire l'autre. Au bout de quelques secondes sans bouger, il croisa les bras sur les genoux du chanteur, et y laissa tomber sa tête, le regard dans le vague.

« Frank ? » tenta son ami timidement.

Le susnommé ferma simplement les yeux. Gerard haussa les épaules, coulant un regard inquiet vers la porte. Il aurait du mal à préserver sa fierté si quelqu'un pénétrait dans la pièce à cet instant. Il se demanda d'ailleurs s'il ne valait mieux pas sortir tout de suite, avant que l'on se demande où ils avaient tous deux disparus. Un soupir lui échappa. Ce qu'on pouvait s'ennuyer, dans ce genre de soirées, mais son ami ne l'écoutait jamais. Il avait tenté de refuser, pourtant. Malheureusement, on ne résiste pas longtemps aux mimiques de Frank Iero.

Ziiip.

L'expression choquée qui se peignit alors sur le visage de Gerard était d'une succulente pureté. Avec autant de souplesse qu'un automate rouillé, il baissa la tête en direction du brun. Lequel avait descendu sa braguette. Ni plus ni moins.

« Frank ? » réussit-il à bégayer, les yeux écarquillés à leur maximum humain.

Le brun resta silencieux, et l'aîné sentit le rouge lui monter furieusement aux joues lorsqu'il... Quand il... Enfin... Non ! Surtout, il devait ne pas y penser.

« Frank ? » réitéra Gerard, la mâchoire serrée « Frank ! Mais qu'est-ce que... Bordel ! Frank ! Frank ?!... Frank ! »

Le guitariste releva un instant la tête au niveau de son ami, fronçant les sourcils.

« Techniquement, on n'en est pas encore arrivés au moment où tu cries mon nom de cette façon. Mais ne te gêne surtout pas. C'est même plutôt flatteur. » déclara-t-il sans la moindre gêne, embrassant son visage une ou deux fois, toujours évitant soigneusement les lèvres, comme s'il était encore trop timide pour cela, alors que ses mains et sa bouche menaient une chorégraphie bien plus osée qu'un simple baiser en d'autres lieux de son corps.

Le chanteur dut se mordre les lèvres pour ne pas devenir plus méchant que nécessaire, et retenir par la même occasion quelques manifestations de plaisir, trop gêné pour se laisser aller. Les mains crispées à en faire blanchir les jointures de ses doigts, il ne parvenait presque plus à respirer. Le brun passa un bras autour de sa taille, caressant doucement ses reins, comme pour le forcer à se relâcher. A ce moment précis, il était partagé entre deux envies. Celle de buter Frank immédiatement pour mettre un terme à ses bêtises, et celle de se laisser faire – parce qu'il fallait avouer que c'était vachement bien, quand même – puis de buter Frank. Il opta pour la deuxième solution, réalisant à quel point ce genre de choses pouvait vous rendre soudain faible et crétin.

Prenant une grande respiration, il rejeta la tête en arrière, les yeux mi-clos embrumés par un voile de bien-être. Il devait juste oublier que c'était Frank. Frank qui... Non ! Ne-pas-y-penser-ne-pas-y-penser-ne-pas-y-penser-oh-mon-dieu-pourquoi-il-est-aussi-doué-merde. Gerard était à présent aussi rouge qu'une tomate trop mûre, en proie à un violent combat mental qui prit fin lorsqu'il ne fut plus en état d'aligner une pensée qui s'écartait trop du schéma "oh-mon-dieu-oh-mon-dieu". Jamais Way ne s'était senti aussi dévot et théologique. Mais, à vrai dire, il s'en fichait un peu, pour le moment, et surtout dans ces conditions. (Quoique cette soudaine avalanche de piété soulevait quelques questions sur l'existence de religieux.)

C'en était trop, beaucoup trop. Gerard allait exploser – de plaisir, de honte, mais également parce qu'il retenait sa respiration depuis plus de temps qu'il ne le faudrait. C'est ce qu'il fit d'ailleurs, l'une des explosions entraînant forcément les autres.

« Oh, mon dieu ! » fut tout ce qu'il trouva à dire, contemplant le visage échauffé de Frank, son regard provocateur et son air de défi.

« Je sais. »

Crétin. L'aîné ouvrit la bouche pour répliquer, mais rien ne sortit, si ce n'est un profond soupir. Il sentit son ami venir se caler contre lui, satisfait de quelque chose ou d'autre. Aucune question. Aucune parole. Juste un silence confortable. Les yeux dans le vague, Gerard peinait à se remettre de ce qu'il venait de vivre. Chose compréhensible, après tout. Ce n'est que lorsque des bruits de pas et des rires se firent entendre, s'approchant de la bibliothèque à une vitesse insensée, qu'il commença à paniquer, tentant de refermer sa fermeture éclaire avec la force du désespoir. Mais Frank posa un doigt sur ses lèvres, le stoppant d'une main ferme.

Les pas s'immobilisèrent devant la porte. Les quelques secondes qui s'écoulèrent furent les plus longues de toute son existence. Une voix féminine retentit soudain, indubitablement éméchée.

« Hey ! Les mecs ! Je vous préviens, si mon père se rend compte que vous avez descendu son bar ou volé ses cigares, ça va grave être notre fête ! »

Les bruits de pas s'éloignèrent, et Gerard soupira de soulagement. Avec un sourire à la fois tendre et amusé, Frank replaça quelques mèches folles, effleurant du bout des doigts le visage humide de son ami. Il était adorable, ainsi, le regard perdu, la bouche ouverte, le visage serein et les pommettes encore rouges. S'autorisant un petit rire, il déposa un baiser sur son nez, se levant pour rejoindre la soirée.

« Attends. » fit le chanteur avant qu'il n'ouvre la porte.

Gerard alla fouiller quelques tiroirs, et de l'un d'eux, il sortit deux cigares qu'il exhiba fièrement, un grand sourire aux lèvres. Frank éclata de rire, et les glissa dans sa poche.

Aucun d'eux ne parla dans le couloir, parce qu'il n'y avait tout simplement rien à dire. Pas pour le moment, du moins. Dire que Gerard ne comprenait absolument plus rien du tout au comportement de son ami serait un doux euphémisme. C'était pire que tous les cours de mathématique ou de biologie réunis, chose qu'il pensait jusque là impossible. Il n'avait aucune idée de ce qui avait bien pu lui passer par la tête ce soir, et il n'avait vraiment – mais alors vraiment – aucune envie de le savoir. Se souvenant soudain d'une chose, il s'arrêta. Frank fit de même, haussant un sourcil.

« Frank... »

Oh. Ça sentait la vieille déclaration-cliché-guimauve, cette façon dont il avait prononcé le nom de son ami. Celui-ci arqua un peu plus son sourcil, se rapprochant quelque peu et inclinant la tête sur le côté pour l'encourager à continuer. Mais Gerard gardait les yeux fixés sur ses poings serrés, la mâchoire crispée, la respiration difficile.

« Oui ? » le pressa le brun, laissant traîner sa voix, intrigué par le curieux manège de l'aîné.

Comme monté sur ressort, il bondit, et son poing alla joyeusement s'écraser sur le nez du guitariste – qu'il avait fort joli, d'ailleurs, songea Gerard avec une pointe de nostalgie amusée. Frank tomba à genoux, sous le choc, se tenant le nez entre les mains, grognant de douleur. Le chanteur le contourna soigneusement, reprenant tranquillement sa marche dans le couloir.

« Chacun son truc, hein Frankie ? Ne me remercie pas, surtout, tout le plaisir était pour moi. »

Il ignora la flopée de jurons nasillards retentissant derrière son dos, un léger sourire sur les lèvres, bien qu'il ne sût dire si cela venait de la scène qui tournait en boucle dans sa tête ou de la simple satisfaction d'avoir – pour une fois – agi de la façon que sa conscience lui déconseillait.

____________

(J'ose même pas me relire... Pardonnez-moi, j'ai dû divaguer. Je savais que ce n'était pas une bonne idée de manger ces petits gâteaux. Damned.)


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 Sujet du message: Re: L'Éducation Sentimentale -Frank Iero/Gerard Way, futur P
MessagePosté: 29 Oct 2011 17:36 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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J'adore cette histoire !!!! Tout simplement rien à rajouté je suis fan!!!! :suite: :suite: :suite:
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 Sujet du message: Re: L'Éducation Sentimentale -Frank Iero/Gerard Way, futur P
MessagePosté: 29 Oct 2011 19:22 
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comment j'ai pu passé à côté de la suite ! j'adore !!!!!!!!!!!!

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 Sujet du message: Re: L'Éducation Sentimentale -Frank Iero/Gerard Way, futur P
MessagePosté: 15 Jan 2012 22:16 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 25 Sep 2010 20:46
Messages: 313
J'adore cette histoire ... c'est la première que je lis sur MCR et j'aime beaucoup !!

A quand la suite ???

Bonne continuation !

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"Le monde est un pervers et je continuerai de le braver."

→ La vie bouge, les vents tournent et le soleil se couche tous les jours.
Comme une chanson j'ai envie d'être racontée, d'être chantée mais surtout être écoutée .←


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