Voici un petit drabble écrit pour me consoler de la défaite de Rafa à Madrid.
It’s too late Disclaimers : Je ne connais pas les personnages de ma fic, je ne raconte donc pas leur vie et je ne tire aucun profit financier de ce récit !
Après la finale, Toni m’a proposé d’aller dîner au restaurant. J’ai voulu refuser. Je voulais juste retourner dans ma chambre, être seul et ressasser chaque coup raté, chaque erreur. Mais Toni le savait et il voulait me changer les idées… Je le détestais pour ça. Je lui étais reconnaissant aussi… Un peu.
Puis il m’a annoncé que Carlos serait là. Il savait qu’alors je ne pourrais pas refuser. Que jamais je ne montrerais mes faiblesses devant Carlos. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai joué la comédie toute la soirée, comme si cette défaite ne m’affectait pas, comme si je n’avais pas la sensation d’être incapable, comme si je croyais vraiment que plus de travail suffirait pour battre Novak.
Je ne sais pas si je les ai convaincus… Moi, je n’ai pas réussi à m’en convaincre et dès la porte de ma chambre refermée, je me suis effondré au sol et j’ai pleuré. Comme je n’avais plus pleuré depuis bien longtemps. Depuis son départ. Et soudain tout est devenu clair.
Comme si cette défaite avait été l’élément déclencheur de cette prise de conscience aussi soudaine que douloureuse. Comme s’il avait fallut que je touche le fond pour que ma raison accepte d’entendre ce que mon cœur hurlait depuis des mois.
Il me manque… Terriblement… Et si j’ai cru que le temps m’aiderait à apprivoiser son absence, c’est tout le contraire. Un an et demi déjà qu’il n’est plus là et pourtant ce n’est que maintenant que la douleur se réveille. Pendant tout ce temps, j’avais anesthésié mes sentiments. Maintenant, je ne suis plus capable de retenir mes larmes.
Je voudrais tant qu’il soit là… Pour me dire que tout ira bien, que je gagnerai encore et encore, qu’il a confiance en moi. Je pourrais l’appeler, je le sais. Mais ça ne serait plus pareil…
Au début, il a continué à m’appeler, on s’est croisés de temps en temps. Mais le temps a fait son œuvre et nous a irrémédiablement éloignés. Plus de coup de téléphone, plus de message… Et un salut poli lorsque nous participons à la même soirée de gala. Comme cette semaine. Lorsque je l’ai aperçu avec sa sœur, j’ai espéré qu’il viendrait vers moi, qu’on discuterait, de tout, de rien, comme avant. Mais nous nous sommes juste croisés et il m’a salué rapidement avant de repartir.
Notre amitié me manque tellement ! Je prends peu à peu conscience de l’importance qu’il avait pour moi. Il était là, près de moi. Dans les bons comme les mauvais moments. Il me rassurait. Il était un des repères dans ma vie, comme mon staff, ma famille. Et quand il m’annoncé son départ, je n’ai rien ressenti. Je n’ai pas pleuré, je n’ai pas passé des heures à me demander ce qu’il changerait quand il serait parti, je n’ai pas essayé de le retenir. J’ai juste souri et je lui ai souhaité bonne chance.
Et aujourd’hui, je le regrette. Cela n’aurait peut-être rien changé mais…
Non, je ne veux pas croire que j’aurais pu préserver notre amitié. Alors pourquoi ai-je l’impression d’avoir commis des erreurs? D’avoir laissé passer ma chance.
J’essuie les larmes qui coulent toujours sur mes joues. Est-ce pour cela que ça fait si mal ? Parce que je…Parce que je l’aimais ? Nos années d’amitié s’éclairent sous un angle nouveau… Ce besoin de l’impressionner, de le rendre fier de moi n’était qu’une façon d’attirer son attention. Ce n’était pas son amitié qui me donnait le courage de surmonter les épreuves mais son amour… Car j’en suis certain, lui aussi m’aimait. Il ne serait pas resté à mes côtés sinon. Ce n’est pas son genre.
Mais il est trop tard pour avoir des regrets… Je n’ai pas pu, pas su voir tout cela avant. Et maintenant, il est trop tard.
Je parviens à me relever mais je ne fais que quelques pas pour me laisser tomber sur le lit. Je n’ai pas la force de faire quoi que ce soit de plus. Je sais que le sommeil ne viendra pas facilement. Je sais qu’il occupera toutes mes pensées cette nuit. La douleur de l’avoir perdu a effacé celle de la défaite. Et je sais qu’elle ne me laissera pas de répit avant bien longtemps.
Ma tête repose sur l’oreiller, je ne pleure plus, je n’en ai plus la force. Les sanglots restent bloqués dans ma gorge.
Mon portable vibre dans ma poche. C’est sûrement Maymo qui s’inquiète. J’attrape mon téléphone, prêt à effacer le message sans le lire. Mais je me fige en lisant le nom qui s’affiche sur l’écran. Non… Ce n’est pas possible. Pas maintenant, pas ce soir. Il ne peut pas me faire ça !
Mon doigt tremble en appuyant sur le bouton… Le message s’ouvre, j’ose à peine le lire. Je ne sais pas de quoi j’ai peur… Il est impossible que je souffre plus qu’en ce moment alors.
« Je suis désolé pour ton match… Mais, tu sais, tout ira bien ! »
Je frémis en lisant ces mots, ces mêmes mots qu’il m’a si souvent murmurés.
« Je suis désolé de ne pas t’avoir appelé plus souvent. Je voudrais qu’on parle… J’ai des choses à te dire. »
Des choses ? Non, je ne dois rien espérer ! Il est trop tard ! Trop tard !
« Rappelle-moi. Marat »
Non, je n’ai pas le courage de l’appeler… Je ne supporterais d’être déçu une fois encore. Je ne suis pas prêt à subir ça… Et peut-être que je ne le serai jamais.
_________________ Merci Kamiel pour ma signature!
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