Titre : Sa poupée
Auteur : natasia
Pairing : sans surprise, Shomo
Chapitre : 1
Rating : G
Juste un petit truc qui me trottait dans la tête et que j'avais envie d'écrire.
Sa poupée
Dans la foule, il émerge enfin et Tomo se sent revivre. Il aimerait tant pouvoir courir vers lui et lui sauter au cou. Même si cela fait cliché et très niais, c’est exactement ce qu’il souhaiterait. Il lui a tellement manqué durant ces semaines passées.
Il avance lentement vers son comité d’accueil et le guitariste a tout loisir de l’observer. Il n’a jamais été aussi beau qu’à cet instant. Il irradie littéralement de bonheur, son précieux fardeau dans les bras.
Shannon ne voit personne d’autre que sa jolie poupée vietnamienne. Il a été subjugué à partir du moment où on lui a présenté cette beauté aux grands yeux noirs et bridés. Il est d’abord resté un peu en retrait. Il avait tellement envie de voir disparaître cette lueur d’angoisse dans ses prunelles. Il était revenu chaque jour, avec une attention différente susceptible d’intéresser une jeune personne.
Ce n’est pas qu’il avait une grande expérience, loin de là. Il laissait jouer son instinct. Un instinct paternel qui s’était développé considérablement ces dernières années, le titillant tant à la fin qu’il avait fait des démarches pour adopter. Il lui avait tendu tour à tour nounours et poupée, en passant par quelques jolis vêtements, livres et friandises. Il s’était mis à sa hauteur dans tous les sens du terme, n’hésitant pas à crapahuter sur le tapis, faisant l’imbécile pour lui arracher un demi-sourire.
Jusqu’au jour où sa vie s’était illuminée par un vrai, de sourire. Un de ceux qui vous transperce le cœur, un de ceux qui vous renverse mais aussi un de ceux qui vous rebooste et vous donne envie de vous dépasser. Et petit à petit, une relation plus complice s’était instaurée entre eux.
Maintenant, Kim s’accrochait de toutes ses forces à son cou, nichant sa petite tête brune contre son épaule. Un peu effrayée de ce monde et de ce nouveau pays. Son seul repère, c’était lui, ce papa qui avait fait tant de kilomètres pour venir la chercher, elle, petite orpheline qui n’avait pour horizon que la misère à partager avec ses petits camarades.
Il allait la gâter, la pourrir, l’adorer, la vénérer. Il caressa son dos de sa main virile, cherchant à la rassurer, en lui murmurant quelques mots. La barrière des mots irait en s’amoindrissant, et déjà ils avaient leur propre langage, se comprenant parfois sans rien se dire. Il lui avait longuement parlé de sa vie aux Etats-Unis, de son frère, de ses amis et de lui. Tomo.
Il allait enfin leur présenter sa fille.
Arrêté à un pas de sa mère, de Jared, Tomo et Tim, il les regarda, ému. Il n’avait pas laissé couler de larmes quand on lui avait dit qu’il pouvait emmener son enfant, mais là devant les personnes qui comptaient le plus pour lui, il était de plus en plus difficile de se retenir.
Son frère lui donna une bourrade dans l’épaule, souriant, tandis que sa mère encadrait son visage de ses deux mains et l’embrassa, toute émotionnée. Puis elle caressa les cheveux soyeux de sa petite-fille.
« Elle s’appelle Kim. Kim ? » D’une voix douce que personne ne lui connaissait, hormis peut-être son amant, il appela la gamine pour qu’elle lève les yeux. « Regarde, là c’est ma maman. Ta grand-mère. Et là, mon frère, Jared »
« Salut princesse ! » déclama le chanteur, déjà sous le charme.
« Allez venez, la pauvre doit être toute déboussolée. Elle sera mieux dans un autre environnement que ce hall d’aéroport, tu ne crois pas ? » Sa mère lui sourit, heureuse pour lui.
« Passez devant, j’arrive » lui répondit Shannon.
Déçu, Tomo fit demi-tour. S’il s’attendait à ça… hop, oublié le Tomo, face au joli minois. D’accord, elle était totalement craquante, mais tout de même. Il aurait au moins pu lui dire bonjour.
« Tomo ! Reste… »
Son cœur fit un bond et malgré lui il se sentit fondre.
« Ma chérie, voici Tomo. Mon amoureux. Et je suis sûr que tu l’aimeras autant que je l’aime. »
Et se penchant vers son amant, sa fille bien calée entre eux deux, il quémanda un baiser, l’attirant dans une étreinte. Il avait sa famille dans ses bras et ils avaient toute une vie devant eux.
FIN