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Voici un drabble écrit il y a déjà un petit temps pour me consoler d'une défaite de Feli!
Merci à bethan pour la relecture!
Stronger
Disclaimers : Je ne connais pas les personnages de ma fic, je ne raconte donc pas leur vie et je ne tire aucun profit financier de ce récit !
Feli était rentré à Madrid la veille. Fernando avait hésité à venir le voir dès son retour. Mais il avait supposé qu’il avait besoin de repos. Il avait donc débarqué le lendemain matin avec quelques croissants encore tièdes.
Il avait pris la clé sous le pot de fleurs et était entré chez son ami. Evidemment à cette heure-ci, il dormait encore et tout était sombre. Fernando déposa donc les croissants dans la cuisine et alla réveiller Feliciano.
Lorsqu’il ouvrit la porte, ses yeux se posèrent immédiatement sur le corps roulé en boule au centre du lit et il comprit que quelque chose n’allait pas. D’habitude Feli s’étendait de tout son long, prenant toute la place disponible. Nando s’approcha alors et s’assit à côté de lui.
- Feli ?
Le Tolédan ne répondit pas mais il lâcha son oreiller pour se jeter dans les bras de Nando. Ce dernier vit les larmes sur ses joues et comprit qu’il devait d’abord le réconforter avant d’essayer de comprendre ce qui avait pu le mettre dans un tel état. Il le serra donc fort contre lui, caressant doucement ses cheveux. Il laissa de côté tous ses sentiments et garda son ami dans ses bras jusqu’à ce qu’il se calme.
De longues minutes plus tard, Feliciano releva finalement la tête mais il ne dit rien.
- Feli ? Qu’est-ce qui se passe ?
- Je n’en peux plus Nando, soupira-t-il.
Il avait l’air fatigué, las… Nando ne l’avait jamais vu comme cela.
- C’est à cause de ta défaite ?
Fernando se doutait de la réponse… Jamais une défaite sportive n’aurait mis son ami dans un tel état. Et cela l’inquiétait encore davantage.
- Non… Enfin pas seulement…
Feli s’interrompit et regarda Fernando. Il avait l’air tellement désemparé.
- J’en ai marre…, reprit-il en soupirant. Je… Je suis tellement inutile.
- Inutile ? Qu’est-ce que tu racontes ?
- Je sers à rien… Je ne compte pour personne.
- Feli, arrête de dire n’importe quoi !
- Mais Nando, regarde ! J’ai 29 ans… Je… Je suis célibataire, mon tennis ne s’améliorera plus… Dans quelques années je vais arrêter et il ne me restera rien…
Le Madrilène regarda son ami, surpris par ses paroles. Feli ne lui avait jamais parlé de tout ça. Et vu sa détresse cela devait le miner depuis longtemps. Il prit ses mains entre les siennes.
- Feli… C’est pas vrai… Tu trouveras autre chose.
- Je…Je sais pas… Je suis seul, Nando… Toutes les filles qui s’intéressent à moi ne voient que le joueur de tennis… Je croyais que Maria était différente… Je me suis trompé.
Un sanglot l’interrompit. Fernando comprit qu’il ne s’était pas encore vraiment remit de toute cette histoire. Et que son apparente décontraction cachant un malaise bien plus profond.
- Feli… Tu n’es pas seul ! Tu as des amis ! Ta famille… Des tas de gens qui t’aiment !
- Mais… Je peux pas vivre pour eux… Je… Tu comprends pas Nando ! Je n’ai plus aucune raison de vivre.
Les paroles de Feliciano choquèrent Fernando. Il ne s’était jamais imaginé que son ami pouvait se sentir aussi mal. Il l’attira dans ses bras.
- Non ! Dis pas ça !
Non ! Il ne pouvait pas entendre ça ! Rien que l’idée de perdre Feli lui donnait l’impression de tomber dans un gouffre sans fond.
- J’en peux plus…
Feli se remit à pleurer et le cœur de Nando se brisa. Il aurait voulu dire à Feli qu’il pourrait être là pour lui, être sa raison de vivre. Mais il connaissait déjà la réponse de son ami… Il n’était pas gay et même s’il adorait Nando, il n’y aurait jamais plus que de l’amitié entre eux. Fernando s’était fait à cette idée mais son amour pour Feli n’avait pas disparu pour autant.
- Feli… Je suis là, moi, tu le sais…
Le Tolédan ne répondit pas. Il passa juste ses bras autour de la taille de son ami. Ce geste encouragea Nando qui se décida de se lancer tout en s’apprêtant à un autre rejet.
- Tu n’es pas seul… Je suis là, je serai toujours là…
- Toujours ? demanda Feli d’une voix presqu’inaudible.
- Oui… Je te le promets, Feli.
- Même si ça fait des années que je te repousse ?
La question surprit un peu Fernando. Mais il décida d’être honnête avec Feliciano.
- Feli… Je t’aime… Toujours… Mais... Ça ne m’empêchera jamais d’être ton ami !
- Mais… Tu voudrais être plus que ça ?
- Les sentiments ne se commandent pas, Feli… Tu ne m’aimes pas comme je t’aime et je ne peux rien y changer.
Le silence s’installa entre les deux amis. Feli ne pleurait plus mes ses yeux étaient encore rougit, ses joues humides. Il posa sa tête sur l’épaule de Fernando qui l’avait gardé contre lui.
- Fer… Je pourrais essayer.
- Essayer ?
- De t’aimer…
- Feli ? Qu’est-ce que tu racontes ?
- Je… Je sais pas… Mais tu as toujours été là pour moi… Dans tous mes souvenirs, tu es là ! Dans les bons et les mauvais moments. Alors… Peut-être que c’est toi ma raison de vivre.
Fernando mit quelques secondes avant de répondre.
- Je serai toujours là… Ami ou amant, ça ne changera rien. Mais… Mais si tu veux qu’on tente quelque chose tous les deux, je veux que ça soit pour les bonnes raisons. Pas parce que tu as peur, pas parce que tu te sens seul ou que tu as pitié de moi… On se ferait du mal. Et je le supporterais pas.
Feliciano hocha doucement la tête, toujours blotti contre le torse rassurant de Fernando.
- Je ne sais pas… Je sais juste que… Qu’il n’y a que toi qui m’empêche de me jeter par la fenêtre quand je me lève le matin…
- Feli… Ce n’est pas de l’amour, ça… Tu le sais.
Fernando savait que ses mots étaient durs. Mais il ne voulait pas se lancer dans une relation avec Feli sur de mauvaises bases et mettre en danger leur amitié.
- Non… Je ne sais plus, Nando.
- Alors ne prends pas de décision que tu pourrais regretter.
- Tu m’attendrais ?
- Ça fait des années que j’attends.
Un sourire désolé apparu sur les lèvres de Feli. Mais il ne s’excusa pas et Fernando n’aurait pas voulu qu’il le fasse.
Ils restèrent enlacés encore longtemps. Feliciano perdu dans ses pensées. Fernando plus troublé qu’il ne voulait le laisser paraître. Il ne voulait pas se faire d’illusion… Il avait déjà connu trop d’espoirs déçus. Mais pourtant, rien quel’idée que Feliciano et lui pourraient un jour enfin se trouver faisait battre son cœur plus vite.
Fernando proposa alors à Feli de descendre à la cuisine pour partager le petit-déjeuner. Ils dégustèrent les croissants ramenés par Nando avec un bon café puis ils discutèrent…De tout, de rien mais jamais des sentiments de Feli, de sa déprime, de leur avenir, ... Ils avaient besoin de temps, tous les deux. Car quelle que soit l’issue de cette situation, ils feraient tout pour préserver leur amitié.
- Fernando… Tu restes avec moi, aujourd’hui ? demanda timidement Feli alors qu’ils terminaient de ranger la cuisine.
- Je ne comptais pas m’en aller.
- On regarde un film ?
- Si tu veux…
Ils s’installèrent dans le canapé et Feli vint naturellement se blottir dans les bras de Nando. Ce n’était pas la première fois qu’ils se retrouvaient dans cette position. Mais cette fois, il y avait une tendresse nouvelle dans leurs gestes, une chaleur différente dans leurs regards.
Lorsque le film se termina, ils ne bougèrent pas et Feli changea de chaîne au hasard avant de murmurer :
- Je crois que je pourrais m’habituer à être dans tes bras comme ça.
Ce n’était pas encore la déclaration enflammée dont rêvait Nando mais c’était ce qu’il pouvait espérer pour l’instant. Il resserra son étreinte en déposant un léger baiser dans la nuque de Feli.
- Ça ne me gêne pas du tout !
Feli sourit. Pour le moment, la défaite était oubliée, le mal-être aussi. Mais ils savaient tous les deux que les doutes et les peurs de Feli n’avaient pas miraculeusement disparu et qu’il lui faudrait les affronter un jour ou l’autre. Mais le Tolédan n’était plus seul et il s’accrocha à cette idée pour se donner la force d’avancer. Et Nando se jura de rester à ses côtés pour l’aider à continuer, à se relever et à surmonter toutes les épreuves. Quoi qu’il arrive…
_________________ Merci Kamiel pour ma signature!
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