Bon, puisque c'est aujourd'hui la saint Valentin, je me suis sentie obligée d'écrire un petit OS sur ce thème histoire d'être très originale
En revanche je ne voulais rien de guimauve ou débordant de bons sentiments, ce dont vous vous rendrez compte je pense en lisant ce qui suit. En fait, ça pourrait pratiquement se passer à n'importe quel autre moment de l'année
Sinon pour le contexte, j'ai récemment appris à quelques jours d'intervalle tout d'abord que Jon Favreau ne réaliserait pas Iron man 3 et que RDJ avait exigé un droit de regard quant au choix du nouveau réalisateur. Et ensuite que Jude et Sienna Miller se sont séparés pour la... bof, énième fois dirons nous simplement. Du coup j'ai eu l'idée étrange de me lancer comme défi pour cette petite fic d'inclure dedans ces deux anecdotes. Vous me direz, la première n'est absolument pas utile au bon déroulement de l'histoire, mais je relève toujours les défis que je me lance
En dehors de ça, c'est pas du grand art, juste une bricole qui m'a divertie quelques heures. J'espère qu'il en sera de même pour vous.
Bonne lecture
ooOoo
Installé à son bureau devant son ordinateur portable, Robert sourit en ouvrant son dernier mail. Encore une proposition pour un nouveau metteur en scène à n’en pas douter, se dit-il avec une pointe d’amusement. Quelques semaines plus tôt, lorsque Jon Favreau avait décidé de se retirer du projet de
Iron man 3, l’acteur avait eu la judicieuse précaution de faire ajouter à son contrat une clause lui permettant d’avoir son mot à dire concernant l’identité du remplaçant. Non pas qu’il ne fasse pas confiance aux producteurs pour cela, mais il préférait se montrer prudent. Ces films demandaient beaucoup d’investissement de sa part et il n’aurait pas voulu qu’une mauvaise décision ne vienne gâcher ce travail de longue haleine. A présent qu’il était associé à deux franchises populaires, il comprenait l’importance du moindre détail. Et l’identité d’un réalisateur était loin d’être un détail. Le seul problème à présent était qu’à chaque fois qu’un nom était vaguement envisagé chez les grosses huiles, quelqu’un s’empressait de le tenir informé. Précaution jusque-là bien inutile puisque le nom était généralement oublié sitôt évoqué. Pour autant, comme à chaque fois Robert se fendit d’une réponse brève pour donner son avis sur le choix du moment. Cela aurait été presque amusant s’il ne s’était senti aussi las.
Il venait de passer un peu plus d’une semaine en France pour les besoin du tournage de
Sherlock Holmes et n’avait réintégré sa suite dans ce palace londonien que quelques jours plus tôt, sans avoir encore pu revoir Jude, lui-même n’ayant pas fait le voyage à ses côtés. Mais au moins pour ce détail-ci il n’était pas inquiet. Etant donné les circonstances récentes, l’Anglais ne tarderait pas à se manifester, nul besoin d’être doté des capacités de déduction de Holmes lui-même pour le savoir. Cette seule perspective était réjouissante, mais n’effaçait pas totalement l’inconfort des derniers jours. Feindre qui tout allait pour le mieux avec Susan s’était avéré plus épuisant que prévu et en cela le périple strasbourgeois s’était avéré bien éprouvant. Le couple avait décidé de se séparer quelques semaines plus tôt, mais se refusant à perturber le présent tournage ils avaient choisi d’attendre avant de le révéler au grand jour. Seuls Guy et Jude étaient dans la confidence, aussi les deux très prochainement ex-époux devaient continuer à simuler l’entente parfaite devant journalistes et curieux qui croisaient leur route. Heureusement le tournage à Londres, un peu moins exposé puisque le plus souvent en studio, permettait davantage de latitude. Mais le découragement demeurait.
Mettant la touche finale à son mail pourtant bref, il se frotta les yeux en soupirant. Le tournage arrivait à sa fin, il s’en réjouissait, ne doutant pas qu’ensuite, même si son avenir sentimental lui semblait bien incertain, tout serait plus simple. Il éteignait son ordinateur au moment où on frappa à sa porte. Pas mécontent de pouvoir se changer les idées avec cette visite, il fut d’autant plus satisfait en découvrant l’identité du nouvel arrivant.
« - Entre, dit-il à Jude après une brève étreinte. »
L’Anglais obtempéré et jeta un coup d’œil suspicieux à la pièce. Il était ravi de retrouver enfin son ami, mais craignait un peu de lui avouer les vraies raisons de sa visite. Pourtant tandis qu’il s’asseyait dans le fauteuil qu’il occupait généralement quand il était là, Robert le devança.
« - Je me doutais que tu viendrais.
- Ben oui, deux semaines sans se voir, il était temps, éluda le cadet.
- Fous-toi de moi, sourit Robert. Tu sais très bien de quoi je parle. »
Jude parut sincèrement surpris à cet instant. L’annonce publique était récente et il savait son collègue bien peu porté sur les nouvelles de la presse people. Mais Robert lui présenta alors un magasine type tabloïd, illustré en couverture par une photo de lui et Sienna, de même qu’une légende annonçant leur rupture.
« - J’avoue avoir été blessé de l’apprendre ainsi plutôt que de ta bouche, reprit l’Américain.
- J’avais l’intention de te le dire maintenant, expliqua Jude en lui prenant la revue des mains, la feuilletant nerveusement. Je ne pensais pas… Depuis quand tu lis ce genre de feuilles de chou au fait ?
- A la vérité c’était le dernier numéro de Playboy que je cherchais. Je suis tombé sur celui-ci par hasard et puis bon, j’t’ai trouvé plus sexy que la playmate sur l’autre couverture donc le choix était vite fait.
- Très drôle, marmonna le cadet en survolant l’article le concernant.
- La dernière partie est vraie, commenta Robert en s’installant dans le fauteuil en face de lui. J’achetais des cigarettes quand cette couverture m’a fait de l’œil. Pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ? rajouta-t-il en retrouvant son sérieux. »
Jude haussa les épaules en refermant le magasine.
« - J’voulais pas que tu te fiches de moi. Je sais bien que je suis pas crédible avec cette énième rupture.
- Je me ficherais jamais de toi avec un sujet aussi sensible. Et puis… c’est plutôt à son bras que t’étais pas crédible. »
L’Anglais accueillit la boutade avec un petit rire.
« - Imbécile, souffla-t-il.
- C’est la bonne cette fois ?
- Rupture ? Oui, je crois. Je l’espère en tout cas. Notre relation ne nous a jamais menés à rien de toute façon.
- Content de t’entendre le reconnaître, sourit l’aîné en se relevant d’un bond. Tu veux boire quelque chose ? Le minibar est plutôt bien fourni et c’est la production qui paye alors autant en profiter.
- Et ainsi avoir droit à un sermon de Guy quant à notre façon de gaspiller le budget du film ? C’est tentant, mais j’préfère pas. Si je commence à boire j’ai peur de ne plus pouvoir m’arrêter.
- Ok. Alors parlons plutôt, conclut Robert. »
Au lieu de regagné sa place, il s’assit à même le sol aux pieds de son ami, s’adossant à son fauteuil. Jude, confortablement installé, les jambes croisées, plaça immédiatement une main dans les cheveux d’ébène, les caressant négligemment.
« - On est pathétiques, dit-il avec tristesse. Je partageais ma vie avec la femme la plus belle qui soit, toi avec la plus adorable et nous voilà tous seuls comme deux idiots.
- J’suis pas tout seul moi, corrigea Robert en posant sa main sur le genou de son compagnon en un geste équivoque.
- Tu sais bien ce que je voulais dire. Célibataires si tu préfères.
- Pathétiques, confirma Robert avec un soupir. »
Ils méditèrent un moment en silence sur ce constat, la main de Jude continuant à aller et venir dans les cheveux de l’autre homme.
« - Tu te souviens de l’époque où on était ensemble ? demanda soudain le cadet.
- Evidemment.
- C’était bien, hein ? »
Seul un hochement de tête accueillit cette évidence.
« - Et puis on a décidé d’arrêter par égard pour nos compagnes, reprit-il avec amertume.
- C’était le bon choix, plaida Robert.
- A l’époque peut-être, mais quand on voit le résultat… Tu voudrais qu’on recommence ?
- Toi et moi tu veux dire ? Comme avant ?
- Ben oui. T’étais d’accord, c’était plutôt sympa. On s’est jamais pris la tête. Et au lit c’était le pied. C’est ma définition d’une relation qui en vaut la peine.
- Faut voir, estima Robert. »
Détail troublant, constata-t-il alors, tandis qu’ils abordaient un sujet aux conséquences certaines sur leur vie, ils n’avaient pas bougé, parlant avec calme et naturel. L’idée même de l’entente parfaite, nota-t-il avec un petit sourire. Et puis, Jude avait raison, leur relation de l’époque, compliquée de part leurs engagements respectifs, ne l’était en revanche pas le moins du monde lorsqu’ils étaient tous les deux. Entre eux ça avait toujours coulé de source. La définition même d’une relation qui en vaut la peine.
« - Hey ! s’écria soudain l’Anglais, troublant du même coup les pensées de Robert.
- Quoi ? demanda ce dernier en tournant la tête vers lui.
- Je viens de réaliser. Tu sais quel jour nous sommes ?
- Le jour où on se remet ensemble probablement, s’amusa l’aîné.
- C’est la saint Valentin, reprit Jude sans tenir compte de la dernière facétie de son ami. Ce qui veut dire…
- Que notre première fois remonte à deux ans exactement, acheva Robert en se levant pour lui faire face.
- C’est un signe.
- C’est ce que j’allais dire. Tu sais quoi Judsie ? Tu as raison, il est grand temps qu’on arrête de jouer aux cons. »
Lui tendant la main, il l’invita à se lever à son tour puis l’attira à lui pour l’embrasser doucement.
« - Si on allait dans ma chambre ? proposa-t-il ensuite. »
Jude ne se fit pas prier pour le suivre, s’autorisant au passage à se moquer de la situation.
« - Une chose est sûre Bob, tu n’as pas oublié combien je déteste le romantisme à outrance.
- Je suis un compagnon concerné, acquiesça l’Américain. Et je vais tâcher de mon mieux de te rappeler que je suis également un amant concerné. »
Pas de prise de tête, pas de chichi, la définition même d’une relation qui en vaut la peine, conclu Jude pour lui-même tandis qu’il se laissait bien volontiers allonger sur le lit, deux lèvres bien connues et ô combien regrettées prenant possession des siennes.
THE END.