Bon ben comme promis je reviens avec une fic plus légère
Petit retour dans le passé puisqu'elle se passe durant le tournage du premier
Sherlock Holmes. L'idée m'est venu tout à l'heure en regardant pour la énième fois les quelques reportages qui garnissent mon dvd du film, alors j'ai pensé à bricoler ceci afin que certaines n'aient pas trop de doutes sur mon état psychologique
Bon, ça vole pas très haut (à croire qu'il n'y a décidément rien de mieux que le drame), mais j'ai trouvé ça divertissant.
POV Guy Ritchie. Tant qu'à faire, soyons original
Bonne lecture
ooOoo
Je pousse un soupir de soulagement en quittant enfin cette maudite réunion avec les dirigeants des studios qui nous financent et une partie des producteurs. Pour le coup je suis plutôt fier de moi, j’ai réussi à pas mal limiter la casse alors que ce n’était pas forcément évident au départ. Quand je pense qu’ils étaient prêts à nous couper les vivres. Après deux mois de tournages. N’importe quoi ! Mais j’ai su tenir bon, les négociations se sont plutôt bien passées au regard de la situation. Certaines scènes, jugées trop tendancieuses, vont être supprimées du script, mais bon, ce n’est pas la mer à boire non plus. D’autres que nous avons déjà tournées vont passer à la trappe, là non plus rien d’insurmontable en dehors de la sensation d’avoir parfois travaillé pour rien. Et pour finir je vais devoir aller parler à mes deux acteurs principaux et les mettre à l’amende, qu’ils cessent tous ces petits jeux troubles devant la presse, aussi bien concernant leurs personnages qu’eux-mêmes. Ça, ça risque d’être le plus coton dans l’histoire, ces deux têtes de mule ayant décidé de n’en faire qu’à leur tête. Individuellement ils ne sont déjà pas faciles à gérer – il n’y a qu’à voir Robert qui n’a écouté les conseils de personnes concernant la coiffure de Holmes et qui défend bec et ongles ce look négligé qui s’assume – mais ensemble c’est tout bonnement mission impossible. Et je sais de quoi je parle.
Pourtant je n’ai pas le choix, les producteurs ont été très clairs, ils ne veulent pas d’un Holmes gay, ni d’une potentielle relation entre lui et Watson, et toutes les rumeurs qui sont nées récemment suite aux propos ambigus de Jude et Robert, ainsi que leur conduite lorsqu’ils sont ensemble leurs ont fait dresser les cheveux sur la tête. Personnellement je ne vois pas l’intérêt de tout ce ramdam. Moi non plus je n’ai pas trouvé de double lecture potentiellement homosexuelle dans l’œuvre de Conan Doyle et ne suis pas spécialement à l’aise avec certaines caractéristiques que Downey tient à insuffler à son Holmes, mais je continue à défendre mon interprète principal, qui reste quoi qu’il arrive le meilleur choix que nous pouvions faire. D’ailleurs je suis plutôt satisfait du chemin qu'ils ont parcouru lui et Jude. Deux gars qui ne se connaissaient pas voilà trois mois et qui sont parvenus à construire une relation amicale – et j’insiste sur le terme amical – et fusionnelle à tel point qu’elle transparaît à la perfection à l’écran. Nous pourrons vendre le film là-dessus. A condition que les choses ne dérapent pas.
Aussi je me rends maintenant vers la caravane qu’occupe Robert durant la période où nous tournons en extérieur, espérant de toutes mes forces, même si je n’y crois que modérément, l’y trouver seul. Je préfère clairement répéter mon histoire deux fois que devoir les affronter ensemble, mais comme ils semblent perpétuellement collés l’un à l’autre je pourrais tout aussi bien me remettre à croire au Père Noël. D’autant qu’ils ne comprennent absolument pas tout ce qui est en train de se passer. Quand je leur ai parlés des craintes des grands manitous qui tiennent le cordon de la bourse, ça les a bien fait rire tous les deux. Ils s’entendent bien, et alors ? Comme l’a très justement fait remarquer Jude, d’autres tueraient pour être à ma place et il n’a pas vraiment tort. Il n’empêche, si je ne fais rien je n’ose imaginer ce que cela donnera lors de la campagne de promo. Robert n’est pas connu pour avoir sa langue dans sa poche – et je ne peux m’empêcher de sourire bêtement en me disant que tant qu’il ne l’a pas dans la bouche de Jude tout va bien – et les inévitables questions des journalistes toujours enclins à mettre de l’huile sur le feu ne vont pas l’aider à faire profil bas. Autant dire que dans ces conditions nous pourrons dire adieu à une potentielle suite. Or j’y tiens, moi, à cette suite.
Sherlock Holmes est une franchise qui me tient particulièrement à cœur, et je crois savoir qu’il en est de même pour Rob et Jude, c’est donc là-dessus que je vais jouer pour calmer leurs ardeurs.
Voilà que j’arrive devant la caravane de Downey. Déjà ? Le speech que je dois leur sortir n’est absolument pas prêt. Je décide donc de m’accorder un instant pour faire le tri dans tout ce qu’ils doivent entendre. Je vais commencer par leur parler des menaces des producteurs, ça fait toujours son petit effet ce genre de chose. Ensuite, lister avec eux ce qu’ils ne doivent plus faire. Cesser de parler de Holmes comme d’un gay et de Watson comme son amant aux journalistes qui viennent en reportage sur le plateau notamment. Et surtout, faire en sorte de ne plus être la cible des paparazzis lorsqu’ils sont ensemble. C’est dingue ça, pas une de leur sortie qui ne fasse pas ensuite l’objet d’un reportage complet. A croire que ce sont eux qui convoquent la presse. Comme s’il n’y avait rien de plus intéressant à commenter dans la planète people. Parfois j’ai même l’impression que mon propre divorce – pourtant déjà ultra médiatisé – n’avait pas fait couler autant d’encre à l’époque. Mais c’est juste une impression, comme me le fait souvent remarquer Rob en se moquant de moi. Quel phénomène celui-là. S’il n’était pas aussi bon dans ce qu’il fait, je me mordrais probablement les doigts de se présence parmi nous.
Bref, là je m’écarte du sujet. Le mieux à faire à présent est de me jeter à l’eau. Et advienne ce que pourra.
C’est donc sûr de moi que je frappe discrètement à la porte. Puis, n’obtenant aucune réponse, je décide finalement d’entrer, profitant de la tendance qu’a Robert à ne jamais fermer à clé. A peine ai-je mis un pied à l’intérieur que j’entends des gémissements, ou plutôt des grognements. Pas bon ça. Et si Robert avait finalement décidé de s’improviser entraîneur de Jude ? Ça fait effectivement une semaine ou deux que sa nouvelle lubie est d’enseigner à son partenaire les chorégraphies de ses propres combats. Et Jude semble plus qu’intéressé par cette idée évidement. De toute façon avec eux deux, chaque fois que l’un a une idée plus ou moins stupide, l’autre est prêt à le suivre aveuglément. De vrais gosses. Pourtant cette fois, connaissant la frilosité des assureurs, j’ai préféré mettre le holà. Si Jude se blessait avec leurs bêtises, on serait sacrément mal barrés. Mais bien sûr j’ai beau leur avoir expliqués mon point de vue au mieux, rien ne les empêche de faire comme bon leur semble une fois que j’ai le dos tourné. Et voilà que les grognements s’intensifient en provenance de la pièce d’à coté. Je crois même reconnaître la voix de Jude dans le petit cri qui vient d’être poussé. Là c’en est trop ! Il est temps que je leur rappelle qui est le patron ici. Bien décidé à les séparer et leur faire la morale, je pousse le battant me séparant de la petite pièce que je sais être la pièce principale et me fige instantanément.
Après quelques secondes, ou heures je ne saurais dire étant donné le choc éprouvé, je parviens finalement à reprendre mes esprits pour réaliser que non, définitivement, je n’ai rien inventé. Comme je le craignais, mes deux acteurs sont bien en train de se prêter à un corps à corps des plus violents, mais pas du genre que j’avais imaginé. Allongé à moitié nu à même le sol, Robert est tout bonnement occupé à faire l’amour à Jude. Incroyable ! Je n’arrive toujours pas y croire. Et pourtant j’ai toutes les preuves sous les yeux. Plus de preuves que je n’aurais voulues pour le coup. Le seul avantage à la situation réside dans le fait que, occupés comme ils le sont, ils ne se sont absolument pas rendus compte de ma présence. Me réjouissant silencieusement de ce détail, je quitte discrètement la pièce tandis que leurs gémissements, que je sais désormais malheureusement pour moi être des gémissements de plaisir, m’accompagnent. Et tout en me dirigeant vers la sortie je me maudis intérieurement d’avoir été aussi naïf. Bien sûr qu’ils couchent ensemble, c’est l’évidence. J’avais les preuves sous le nez depuis le début. Comment ai-je pu croire que de simples amis passent autant de temps ensemble ? Et au regard de cette découverte, nombres de sous-entendus de Robert prennent un nouveau sens pour moi. Pas étonnant qu’il n’ait aucun mal à imaginer Holmes et Watson amants dans ces circonstances. De fait, je suis encore plus inquiet quant à la façon de leur faire accepter les exigences de nos producteurs. Dire que je craignais déjà cette confrontation avant…
Au final, la seule – maigre – consolation dans cette découverte que je viens de faire est que désormais pour moi leur relation ne présentera plus la moindre ambiguïté. Oui, bien maigre consolation quant on pense que je risque d’être hanté pendant un bon moment par ce que je viens de voir.
Réprimant un frisson, je m’éloigne finalement de la caravane. Cette conversation que je tenais à avoir au plus tôt avec eux n’est définitivement pas pour maintenant, mieux vaut les laisser finir tranquillement. Il sera de toute façon toujours bien trop tôt pour la confrontation. Pourquoi donc ai-je subitement une furieuse envie de démissionner moi ?
THE END
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)
(au détail près que les grands manitous n'apprécieraient pas, mais alors pas du tout, ma version du film. ^^)
J'veux bien que tu reprennes la suite, je suis sûre que ça me plaira à moi 
