Disclaimer : Je ne les connais pas, je ne raconte pas leur vie.
Un grand merci à Ignis pour la bêta.
Rencontre.Drabble de 676 mots.
J’ai rencontré Roddy dans les vestiaires de Raw. C’était un lundi soir, peu avant Wrestlemania XXV. Il était venu pour commencer la rivalité entre Chris Jericho et plusieurs Hall of Famer, qui devait aboutir à un combat au biggest stage of all of them quelques semaines plus tard.
Quand il est entré dans la pièce où nous étions tous en train de nous préparer, je n’en ai pas cru mes yeux… pour moi c’était un rêve de gosse qui se réalisait. "Rowdy" Roddy Piper en chair et en os à seulement quelques mètres de moi !
Tous mes collègues se sont précipités vers lui, qui pour le saluer et lui demander des nouvelles, qui pour être présenté en bonne et due forme. Moi, j’ai été incapable de bouger. Je regardais la scène de loin, en me disant que je devrais aussi m’avancer, lui serrer la main… mais impossible pour moi d’oser esquisser un geste.
Ensuite il y a eu le show à assurer, il a fallu que je me concentre sur mon combat. Je dois bien avouer que ce soir là j’ai fait une de mes meilleures performances, tout simplement parce que je savais que mon idole était là, qu’elle devait probablement regarder les matches via la télévision installée en coulisses. Je n’étais pas parfaitement focalisé sur mon adversaire, parfois je déroulais mes prises par pur automatisme, mais je ne m’étais jamais senti animé d’une telle rage de vaincre, d’une telle envie de briller sous les feux des projecteurs. Ce soir là j’ai bien porté mon nom de scène… MVP.
Après je suis rentré backstage pour me doucher, sentir l’adrénaline s’évanouir de mon corps et laisser place à cette douce fatigue que l’on éprouve une fois le travail accompli. Quand je suis sorti de la cabine, une serviette nouée autour de mes hanches, Roddy était là.
- Pourquoi n’es-tu pas venu me voir ? m’a-t-il demandé de but en blanc, sans même me laisser le temps d’enfiler des vêtements.
- Euh… je…
- Tu ? a-t-il insisté avec sur le visage cette mine incomparable, ce petit air très sûr de lui et coquin à la fois.
Il était appuyé dos contre le mur, les bras croisés sur sa poitrine, dans une position qui avait quelque chose de confortable. Son aura d’homme qui a vécu sa vie et l’a réussie semblait emplir la pièce, me faisant réaliser que moi je n’en étais qu’aux tous premiers balbutiements.
- J’ai pas osé…
- Pourquoi ?
Ça l’intéressait donc vraiment ? Ou bien était-ce sa façon de me faire comprendre qu’il était vexé qu’un jeune catcheur comme moi, presque encore un bleu, l’ait ignoré.
- Parce que je vous admire depuis des années… et que je me suis retrouvé paralysé à l’idée d’être simplement dans la même pièce que vous.
Ma voix basse et un peu triste a fini de lui faire comprendre que j’étais sincère. Et il m’a souri. Il m’a souri de ce sourire que je n’oublierai jamais. C’était une petite mimique douce qui aurait pu paraître moqueuse mais transmettait tant de bonté et d’affection que je me suis assis sur un banc des vestiaires sans même m’en rendre compte.
- Tu sais je suis ta carrière depuis quelques temps déjà et…
- Ah bon ?
La surprise était telle que je venais de lui couper la parole. J’ai rougi comme un gamin.
- Je suis désolé… Con… continuez…
Il m’a souri à nouveau et j’ai senti mon estomac se nouer.
- Tu as tout ce qu’il faut pour être une grande superstar.
- Mais… ?
- Mais rien du tout… je suis sûr que ta carrière sera de celles qui font les Hall of Famer.
J’étais tellement surpris que je suis resté muet.
- Ça te dirait qu’on en discute en allant boire un café ? m’a-t-il proposé, avec cette moue qui là encore m’a laissé sans voix.
Il a eu un petit rire et s’est dirigé vers la porte des vestiaires.
- Ok, je prends ça pour un ‘oui’. Je t’attends dehors.
C’est comme ça qu’a commencé notre histoire. Mon admiration s’est muée en amitié entre deux professionnels d’un même sport, puis l’amitié s’est transformée en tout autre chose. Nous avons vécu la semaine précédant Wrestlemania presque collés l’un à l’autre et nous sommes allés ensemble à la cérémonie des Hall of Fame promotion 2009. C’est là que j’ai compris que je voulais passer ma vie avec lui.
Depuis nous coulons des jours plus qu’heureux. Nous avons acheté une maison et nous y abritons notre amour. Il me rejoint sur les shows quand son emploi du temps le lui permet, je rentre dans notre home sweet home aussi souvent que possible. Et jamais je ne me sens mieux et autant aimé que lorsque je suis dans ses bras.
FINVoilà les photos de ces messieurs qui ont inspiré ce texte :