Non, vous ne rêvez pas, j'ai renoué avec les titres stupides
Pour le coup, j'avais le flemme de me creuser davantage la tête.
Bon, mes insomnies actuelles ont au moins l'avantage de me rendre productive (même si au lieu de me consacrer à mes fics en cours je me contente de petits OS pas forcément utiles) Quoi qu'il en soit, retravailler avec ce couple, que je n'avais de toute façon jamais vraiment abandonné, me fait beaucoup de bien. J'espère de surcroît parvenir à vous divertir un peu.
Bonne lecture
ooOoo
« - Putain Jude, tu vas finir par avoir ma peau! »
Voilà en gros, à deux ou trois jurons près, la dernière phrase prononcée par Robert avant qu’il ne se laisse tomber en arrière sur le matelas, les bras en croix, fermant les yeux en se laissant gagner par une douce torpeur dignement méritée après les efforts fournis les dernières heures. Parce qu’à présent que le soleil se levait paresseusement, inondant de lumière la pièce qui sentait le sexe, et le lit aux draps froissés – note pour lui-même : penser à changer lesdits draps avant le retour de Susan – Robert réalisait combien il était épuisé. Injustement – comme si les quelques années qui les séparaient suffisaient à faire la différence – Jude, dans un état de forme exemplaire, arpentait la pièce à la recherche de ses vêtements, éparpillés un peu partout dès le début des festivités. Cet homme semblait increvable, pensa Robert, dont le corps perclus de courbatures lui rappelait cruellement que non, définitivement, il n’avait plus vingt ans depuis un moment déjà. Pourtant, pour rien au monde il ne regrettait cette nuit.
Près d’un mois qu’ils ne s’étaient pas vus, autant dire une éternité, aussi, lorsque Susan était partie pour vingt-quatre heures, il avait sauté sur l’occasion et le téléphone. Jude avait sorti un mensonge quelconque à Sienna avant d’accourir ici, plus en forme que jamais, comme l’avait confirmé les heures qui avaient suivies. Ils avaient fait l’amour encore et encore – à présent Robert aurait été bien incapable de dire combien de fois – dans des positions plus inimaginables, et au final divinement excitantes, les une que les autres. Dans ces moments-là, Jude avait une imagination débridée et faisait montre d’une souplesse insoupçonnée pour ensuite réaliser ses fantasmes. Robert, toujours en quête de nouvelles expériences quelque soit le domaine, l’avait suivi bien volontiers dans tous ses “délires” érotiques et, hormis peut-être un corps qui désormais demandait grâce, n’avait pas eu à s’en plaindre. Et puis, quelle meilleure façon de fêter leurs retrouvailles et leur amour ?
Les yeux toujours clos, l’Américain esquissa un sourire en se remémorant le corps frémissant de Jude sous ses caresses, ses baisers. Nul doute que cette nuit n’était pas prête de sortir de sa mémoire.
« - T’as pas vu mon caleçon ? s’écria subitement Jude d’un ton empressé. »
Robert, brusquement arraché à ses pensées et son état semi comateux, ouvrit lentement les yeux en grognant.
« - Quoi ? demanda-t-il d’une toute petit voix.
- T’as pas vu mon caleçon ? répéta patiemment l’Anglais, à présent vêtu en tout et pour tout de sa chemise entrouverte sur son torse finement dessiné. »
A cette vision, Robert se sentit bien émoustillé. Nul doute que s’il n’avait pas été aussi épuisé, une certaine partie de son anatomie n’aurait eu aucun mal à se réveiller. Mais l’heure n’était clairement plus à ce genre de chose. Secouant la tête pour se remettre les idées en place, il dut faire un effort de concentration afin de trouver la réponse la plus appropriée.
« - J’en sais rien, dit-il sans même relever la tête. »
Simple et concise la réponse, mais qui ne sembla nullement du goût de son compagnon.
« - Oui, c’est sûr qu’en restant allongé à fixer le plafond tu risques pas de m’aider, ironisa Jude d’une voix glaciale. »
Intrigué par un tel revirement de situation après les bons moments qu’ils venaient de passer ensemble, Robert se redressa légèrement, s’appuyant sur un coude, et fixa l’Anglais.
« - Hey, du calme bébé. J’te l’ai dit, je suis crevé, se défendit-il. Ecoute, si tu remettais tes recherches à plus tard et que tu revenais te coucher ? On pourrait dormir quelques heures. Susie ne rentre que ce soir, on a tout notre temps.
- C’est tentant, sourit Jude radouci, mais c’est impossible. Je te l’ai dit, je dois prendre un avion pour Londres dans quelques heures. Il faut que je rentre.
- Ça fait chier ! grommela Robert en s’allongeant à nouveau.
- Ça fait chier, confirma Jude, amusé. Mais te plains pas trop, au moins on a eu cette nuit. Elle valait le coup, non ?
- Putain, et comment !
- Et je sais de source sûre que tu me rejoindras en Angleterre pour deux jours la semaine prochaine. »
Robert éclata de rire devant les propos de son amant. Il le tenait effectivement de source on ne peut plus sûre puisque que c’était lui qui le lui avait annoncé au milieu de la nuit, entre deux étreintes.
« - J’ai hâte de te présenter à mes enfants, continuait Jude tout en explorant la pièce à la recherche du fameux sous-vêtement. Depuis le temps qu’il entende parler de ce fameux meilleur ami.
- Meilleur ami, hein ? s’amusa l’Américain.
- Ben j’allais certainement pas leur dire qu’une fois au lit tu devenais bien plus qu’un meilleur ami, dit Jude d’un ton coquin.
- Et pas uniquement au lit, nota Robert d’une voix lointaine tandis qu’une nouvelle fois la fatigue reprenait le dessus.
- Pas faux. Bon sang, il est où ce foutu caleçon ? »
Encore une fois, son éclat de voix fit revenir Robert à la réalité.
« - C’est pas grave, tu sais. Contente-toi d’enfiler ton jeans. J’dois avouer que je trouve ça excitant, de t’imaginer te balader sans sous-vêtement. »
S’immobilisant à quelques pas du lit, Jude lui adressa un petit sourire.
« - Et moi j’aime l’idée de t’exciter de cette façon même si je ne suis pas là ensuite pour en profiter, au moins ainsi je sais que tu penses à moi, dit-il avec malice. Le problème c’est que Sienna risque de se poser des questions si elle s’en aperçoit.
- Franchement, ce qu’elle pense celle-là… ! s’écria Robert avec véhémence. »
C’était sorti tout seul, sans qu’il ne puisse rien faire pour le retenir. C’était toujours ainsi de toute façon, chaque fois que Jude parlait de cette femme, qu’il considérait comme une rivale, Robert ne pouvait s’empêcher de faire ce genre de réflexion.
« - Je sais bien ce que tu en penses, dit Jude sans le moindre reproche dans la voix. Mais ça ne change rien au problème.
- Eh ben tu passes ton temps à lui mentir quand il s’agit de passer du temps tous les deux, tu devrais donc t’en sortir à inventer une petite histoire expliquant la disparition de ton caleçon.
- Où alors tu pourrais te lever et m’aider à le chercher.
- Oh bébé, la chambre n’est pas très grande, si tu ne le trouves pas tout seul je ne vois pas en quoi mon aide changerait quoi que ce soit.
- Quel fainéant, marmonna Jude en reprenant ses recherches.
- En même temps c’est entièrement de ta faute si je suis dans cet état. »
Les minutes suivantes, Jude continua ses fouilles en silence, se glissant même sous le lit, où il ne trouva rien d’autre que le pantalon de son amant, tandis que Robert se laissait aller à somnoler. Finalement, regardant sa montre une ultime fois, l’Anglais décida qu’il était trop tard et que la dernière proposition de l’autre homme n’était pas si mauvaise. Il enfila donc son jeans, boutonna entièrement sa chemise et s’autorisa à contempler son compagnon quelques instants. S’il n’avait pas été aussi pressé et, autant le reconnaître, également aussi fatigué, leur nuit ne l’ayant pas laisser indemne lui non plus, nul doute qu’il aurait certainement su profiter de la situation. Robert, allongé nu au milieu du lit, n’avait pas pris la peine de remonter le drap sur lui et Jude ne pouvait s’empêcher de promener son regard sur ce corps si désirable. Il alla finalement s’asseoir à ses côtés et se pencha vers lui.
« - Il faut que j’y aille, souffla-t-il à son oreille.
- Hmm, hmm.
- Mais c’était super cette nuit.
- Pour moi aussi, dit Robert en roulant sur le côté. J’ai hâte de te revoir.
- Bientôt, le rassura l’Anglais en le serrant brièvement dans ses bras. Même si c’est jamais assez tôt. »
Robert hocha la tête en se redressant légèrement. Les deux hommes échangèrent un regard tendre puis s’embrassèrent doucement.
« - Il faut que j’y aille, répéta Jude d’une voix douce lorsqu’ils se séparèrent.
- D’accord, répliqua Rob sur le même ton. A bientôt, hein ? reprit-il tandis que son compagnon se relevait déjà.
- A bientôt, confirma Jude. »
Il lui fit encore un geste de la main puis s’empressa de quitter la pièce. La séparation était douloureuse à chaque fois, aussi avaient-ils choisi de ne jamais se lancer dans des adieux trop démonstratifs, ils n’avaient de toute façon aucun doute quant à leurs sentiments respectifs, nul besoin donc d’en rajouter. Ce qui ne rendait pourtant pas les choses plus simples, pensa Robert, occupé à fixer moment la porte que venait de franchir Jude. Finalement, il se rallongea en soupirant tristement, passant une main dans ses cheveux ébouriffés. La semaine à venir s’annonçait rude, et même la présence bienfaitrice de Susan n’y changerait rien.
Enfin, au moins il aurait droit à quelque heures de répit pour l'instant, se dit-il en fermant les yeux, remuant légèrement pour trouver une position plus confortable. Mais rien à faire, quelques chose dans son dos le gênait. Se redressant en grognant, il regarda le matelas et ne put retenir un éclat de rire. Voilà qu’il venait de retrouver le caleçon de Jude finalement, quoi qu’un peu trop tard. Bof, au moins de cette façon il pouvait garder un souvenir de cette nuit. Serrant le sous-vêtement entre ses doigts comme s’il eut s’agit d’un trophée, il se laissa retomber sur le lit. Et tandis qu’il se laissant enfin sombrer dans un sommeil réparateur, à défaut d'être tout à fait serein, il eut la présence d’esprit de se rappeler que lorsqu’il changerait les draps, mieux valait qu’il pense également à dissimuler ce caleçon. Nul besoin d’éveiller les soupçons de Susan avec ce genre de choses.
THE END.