Me revoici pour une autre (courte, très courte) fic sur Jude et Downey. La main reviendra sûrement doucement, mais j'espère que cette petite histoire vous divertira déjà!
Une histoire sans prétention, l'apparition en guest du chat de Jude Law (même pas sûre qu'il en ait un.
) et le retour de la dernière réplique pourrave.
Tout un programme !
♣♣♣♣♣Pressant le bouton de la cafetière, Robert s’appuya, une épaule contre le mur, et attendit que le breuvage ne remplisse les deux tasses. Il avait attendu avec impatience cette semaine Londonienne, en tête à tête avec Jude, délaissant leurs progénitures et Susan, complètement débordée par les projets et paperasses des prochains tournages. Il s’était imaginé, pour tenir le coup, de longs dîners aux chandelles, des soirées devant la télévision, une escapade au théâtre ou dans un restaurant italien. Le genre de choses que font les couples, grimaça Robert en tournant la cuillère dans son mug fétiche avant de ranger la bouteille de lait, claquant la porte du frigo par un geste savant du pied.
Pieds nus sur le parquet grinçant, il avança à pas de loup jusque dans le coin aménagé en bureau où, lunettes sur le nez, Jude étudiait plusieurs pages d’un air concentré. Tournant autour de son partenaire, qui ne daigna jamais lever un œil de son script, il déposa finalement la tasse et retourna sur ses pas, s’affalant dans le divan.
Etendu sur le ventre, le menton posé sur l’accoudoir, l’Américain haussa un sourcil lorsque son partenaire soupira, visiblement exténué. Espérant en vain une réaction du bellâtre, Robert serra les dents lorsqu’il le vit fouiller l’un des tiroirs et extirper un crayon. Suçotant la gomme de celui-ci, il écrivit quelques arabesques de son écriture indéchiffrable et continua son exercice.
La joue écrasée contre l’un des coussins, Robert leva la main et s’adressa au chat, ce vieux matou capricieux qui gisait sur l’une des chaises de la pièce :
- Toi aussi, il te délaisse ma pauvre bête ?
La voix pincée et agacée de Jude s’éleva de derrière la montagne de paperasse. Robert écrasa son sourire dans l’accoudoir, certain de tenir le bon bout.
- Bob, c’est un chat. Il ne parle pas.
- Mais lui, au moins, me jette un coup d’œil de temps en temps.
- Je travaille.
Reportant toute son attention sur les pages de texte, le Britannique fit la moue. Le personnage lui semblait trop lisse, trop parfait. Lui ferait-on parvenir un jour autre chose que des rôles d’éphèbes écervelés ? Grimaçant, l’Anglais reprit ses pensées paranoïaques : était-ce l’image qu’il donnait de lui, au fond, et qui lui entraînait ces propositions d’Adonis simplet ?
Recevant quelque chose à hauteur du front, il baissa les yeux : un sucre, emballé, venait d’atterrir sur ses genoux. De l’autre côté du salon, assis en tailleurs sur le sofa, Robert tenait une poignée des projectiles, les yeux plissés et les sourcils froncés dans une expression à la fois ridicule et amusante.
Déchaussant ses lunettes, l’Anglais les posa sur un coin du bureau et durcit le regard qu’il porta sur son compagnon. Celui s’arrêta net avant de reprendre, d’un geste lent, un autre sucre qu’il lança sur Jude :
- Tu peux m’expliquer ce que tu fiches depuis cinq minutes ?
- Tu aimes ton café sucré, non ?
- Quel café ? S’emporta Jude, las et fatigué, en levant les yeux en ciel et en écartant les bras, dérangeant le chat qui dormait sur la chaise voisine.
Robert se mordit l’intérieur de la joue, incapable de mettre un mot sur son sentiment à cet instant présent : révolte, dépit, tristesse, ou tout à la fois.
- Celui que je t’ai servi. Et qui doit être froid, maintenant. Et pas sucré du tout.
Sur le coin de la table, la tasse attendait misérablement, dissimulée par une pile de dossiers et de papiers divers. Jude s’en empara et jeta un œil au liquide noir et froid, imbuvable. Désolé, il s’apprêta à bredouiller quelques excuses quand Robert l’interrompit net d’un ton sec, se relevant d’un bond :
- J’vais prendre un bain. Bonne lecture.
La porte de la salle de bain claqua à en faire trembler les murs du hall. Perché sur sa chaise de bureau, Jude planta ses ongles dans les accoudoirs et s’adressa au chat, cette fichue boule de poils qui baillait avec mollesse et lui adressa ensuite un regard mauvais :
- Tu n’vas pas t’y mettre non plus, hein !
♣♣♣♣♣Cueillant le bain mousse entre ses mains, Robert façonna de petits monticules vaporeux, blancs sur lesquels il souffla avec l’enthousiasme d’un enfant de six ans. Cette soirée lui laissait un goût amer. Amer, comme un café froid, reprit-il, visiblement hors de lui.
Se laissant sombrer dans l’eau chaude, il se détendit enfin. Fermant les yeux, il s’enivra de l’odeur des bougies parfumées qu’il avait allumées et qui embaumait l’air. Il les avait expressément préparées pour son compagnon : c’était typiquement le genre de détails qui aurait ravi l’Anglais. Si et seulement si ce-dernier avait daigné ranger le boulot au placard le temps d’un week-end.
- Script à la con, maugréa Robert en tournant le robinet d’eau chaude.
- Oui, effectivement… Il ne vaut pas grand-chose.
La voix le fit sursauter : Jude se tenait à côté de lui, son cahier à la main. L’Américain reprit immédiatement une mine boudeuse et détourna la tête, se focalisant sur le bocal qui contenait les sels de bain et fit mine de lire l’étiquette.
- Bob-
- Je lis.
- Tu ne lis pas.
- Bien sûr que si, je lis ! Reprit-il, hors de lui, en soulevant le pot en verre. D’ailleurs, c’est écrit… Là… Euh. Séhaie Di Baigne ?
- Tu ne lisais pas. C’est du français. Je l’ai ramené de chez mes parents, souffla Jude, complètement désespéré par l’entêtement de son compagnon.
Un silence s’installa. Ils se regardèrent mutuellement avec défiance. Robert fut le premier à reprendre la parole, pointant du doigt le paquet de feuilles que Jude tenait dans sa main.
- Donc, si je comprends bien, tu es venu me rejoindre dans la salle de bain pour… t’asseoir sur ce tabouret et lire ton script à deux balles ?
Levant une jambe par-dessus le rebord de la baignoire, Jude trempa son pied nu dans l’eau. Estimant la température, il s’allongea complètement dans le bain, enchevêtrant ses jambes par-dessus celles de son amant. Des bulles gonflèrent la chemise du bellâtre, lui donnant une carrure grotesque. L’eau se diffusa du bas de son pantalon jusqu’à la taille.
- Lire dans le bain, c’est pas exactement ce que j’appellerais une… bonne idée, Judie.
Robert marqua une brève pause, provoquée par sa surprise de voir flotter, à la surface, plusieurs feuilles trempées et délavées.
- Ce scénar’ est vraiment mauvais, souffla Jude en extirpant les vestiges du cahier et en les balançant à l’extérieur du bain. Pour m’occuper ce soir, je verrais bien… Un long bain avec des bougies, un film… Une comédie ? Puis… Puis…
Jude maintint le suspense, amusé de voir l’intensité avec laquelle Robert était suspendu à ses lèvres. Dans un sourire plein de connivence, l’Anglais se pencha vers le visage de son compagnon, lui cueillant un baiser taquin et s’écartant de quelques centimètres.
- J’aurais certainement besoin de quelqu’un pour enlever mon Levi’s trempé.
- Et on signe où pour cette histoire ?
Jude se fendit d’un sourire et caressa les cheveux bruns soyeux et légèrement humides. Prenant la main de l’Américain dans la sienne, il la guida sous l’eau, au-delà de la ceinture et lui intima de la glisser sous le boxer :
- En bas, tout en bas.
♣♣♣♣♣Voilà, très court, donc. Mais je n'avais pas trop d'inspiration pour écrire la suite du "scénario"
Merci à tous pour votre lecture !