Forum - Le Monde du Slash

Voici un petit OS écrit pour consoler bethan de la défaite de Mark Webber pour le championnat du monde de F1!

Bonne lecture!

Pour ceux qui ne sont pas familliers de la F1, Ann est la compagne de Mark et Luke son fils, mais pas celui de Mark!

Défaite

Mark avait longtemps hésité à rejoindre les autres membres de l’équipe qui s’étaient rassemblés dans une des salles de réception du paddock. Il n’était évidemment pas d’humeur à faire la fête.

Pourtant, il savait qu’il se devait d’être présent. C’était une partie du boulot. Et puis, ses mécaniciens méritaient qu’il les remercie.

Peut-être même qu’il pourrait féliciter Sebastian et effacer la tension qui n’avait fait que grandir entre eux au fil de la saison.
Alors, finalement l’Australien s’était habillé, avait quitté son motor home et rejoint son équipe pour fêter les deux titres mondiaux.

Mais rapidement, il s’était senti mal à l’aise dans cette ambiance euphorique. Il n’était pas à sa place. Il repéra Ann qui discutait dans un coin de la pièce avec son père. Son cœur se serra. Bien plus que sa propre déception c’était l’idée d’avoir déçu ses proches qui minait Mark.

Ann sans qui il ne serait pas là, qui avait tout fait pour lui depuis des années… Sa famille qui l’avait toujours soutenue et aidé… Luke dont le regard plein d’admiration était sa plus belle récompense lorsqu’il gagnait. Toutes ces personnes qui avaient cru en lui, en sa capacité à décrocher le titre suprême. Tous ces gens qui ne lui diraient rien mais qui seraient certainement déçus.

Il s’approcha lentement, la tête basse. Il aurait voulu leur dire qu’il avait tout fait, tout donné… Mais ce n’était pas vrai. Il avait craqué. En qualifications déjà, la pression avait soudainement été trop forte. Comme si la réalité l’avait soudain frappé de plein fouet… Il pouvait être champion du monde, il pouvait décrocher ce titre tant convoité, il pouvait réaliser son rêve. Et, pour la première fois de sa vie, il avait eu peur de ne pas être à la hauteur, il avait laissé les doutes s’emparer de lui, le stress prendre le dessus. Il était le seul responsable de son échec. Il ne voulait reporter la faute sur d’autres, Seb, l’équipe, Christian… Cela ne servirait à rien.

- Mark ?

La voix d’Ann le ramena sur Terre.

- Je crois que je vais rentrer…

Son père et sa manager hochèrent simplement la tête et Mark leur en fut reconnaissant. Il n’état pas en état de se justifier.
Ann déposa un baiser sur sa joue et son père une tape sur son épaule. Il s’éloigna alors, traversa la salle où les chants et les rires résonnaient. Mais il ne les entendait pas vraiment. C’était comme s’il s’était trouvé dans une bulle. L’air plus frais lui fit du bien. Il décida de regagner son hôtel à pieds. Il voulait être un peu seul.

Enfin, pas vraiment… S’il l’avait pu, il se serait blotti dans ses bras et peut-être qu’alors il aurait pu se laisser aller et laisser couler toutes ces larmes retenues qui l’empêchaient de respirer. Mais il n’était pas là.

Mark savait qu’en rentrant, il trouverait son téléphone rempli de ses messages, de ses appels. Mais aurait-il le courage de le rappeler ? D’entendre la déception dans sa voix aussi ? De lui dire qu’il avait été incapable de tenir sa promesse ?

Rien qu’à cette idée, Mark eut encore plus de mal à respirer, sentant sa gorge se serrer. Il s’arrêta un instant, le long du circuit. Comment ce sport qu’il aimait tant qui était toute sa vie pouvait se montrer si cruel ?

Il tenta de se convaincre que ce n’était que partie remise, que l’année prochaine tout pourrait aller mieux… Mais son pessimisme reprenait toujours le dessus. Et si la voiture de 2011 n’était pas bien née ? Si ses performances ne lui permettaient pas de viser la victoire ? Si sa chance ne se représentait pas ?

Oui, il avait peut-être gâché son unique opportunité. Et cette idée s’imposait peu à peu dans son esprit.

Il reprit son chemin, les yeux fixés sur le sol, les mains dans les poches. Fort heureusement, tout le monde semblait avoir déserté le circuit, fêtant la fin de la saison, l’apothéose du championnat.

Mais lorsqu’il pénétra dans le hall de l’hôtel, il fut aveuglé par les flashs, assailli par les micros. Non, il n’avait plus la force de leur répondre. Il les repoussa donc et continua son chemin jusqu’à ce que le service de sécurité se dresse entre lui et les journalistes. Il appuya sur le bouton de l’ascenseur sans se retourner, sans écouter le responsable de l’hôtel qui lui demandait s’il avait besoin de quelque chose. Les portes s’ouvrirent et il les passa sans un regard en arrière.

Et lorsqu’il fut seul dans la cabine, il appuya son front contre le miroir en soupirant. Ses poings serrés, il dut se retenir de les fracasser contre la vitre. Peu à peu la colère enflait en lui. Contre lui-même. Contre ses faiblesses.

Il regagna sa chambre, le souffle court, une étrange envie de tout casser. Il n’était pas comme ça. La violence ne l’avait jamais soulagé. Mais ce soir, tout semblait juste trop dur. Alors, une fois la porte refermée derrière lui, il hurla. Jusqu’à n’en plus pouvoir. Sa gorge brûlait. Mais c’était tellement bon…

Il retomba, épuisé sur le lit. Il ne se sentait pas vraiment mieux mais sa colère semblait avoir disparu. Il n’avait pas allumé la lumière en entrant et la chambre était restée plongée dans l’obscurité. Seules les lueurs du circuit passaient au travers des rideaux. Cette pièce sombre et vide semblait être la parfaite représentation de ses sentiments. Comme un cocon noir et froid autour de lui. Un gouffre dans lequel il voulait se laisser tomber.

Mais une lueur le retint. Celle de l’écran de son téléphone. Il devina sans peine le nom qui devait s’afficher. Il hésita avant de répondre. Mais il savait qu’il devait s’inquiéter et il ne voulait pas le blesser encore davantage.

- Mark ?

Il n’y avait pas d’inquiétude dans sa voix, ce n’était pas son genre. Mais Mark savait.

- Salut…
- Mark… Je…
- Marat, c’est pas la peine de me dire que tu es désolé, interrompit l’Australien.
- J’allais te dire que je t’aime.
- …

Mark se sentit un peu ridicule et n’ajouta rien.

- Je t’aime, Mark. Et je ne suis pas déçu, contrairement à ce que tu peux penser.
- Comment tu…
- Je te connais Mark… Alors arrête de croire que tu nous as déçus. On sait tous que tu as fait de ton mieux.
- Ça n’a pas suffit.
- Non… Mais tu n’as pas de regrets à avoir.
- Marat… Je voudrais tant que tu sois là.

Pour la première fois ce soir-là, Mark s’autorisa à laisser parler son cœur.

- C’est toi qui n’a pas voulu que je vienne, remarqua Marat mais sans reproche dans la voix.
- Je sais… Je voulais pouvoir me concentrer complètement.
- Je comprends.
- Mais, je commence à le regretter. J’aimerais que tu me serres dans tes bras, que je puisse oublier cette stupide course.
- Je peux être là dans une vingtaine de minutes.
- Hein ?

Marat était sensé être resté à Moscou. Mark ne comprenait pas.

- Je suis à Abu Dhabi… Je suis venu quand même.
- Mais… Pourquoi ?
- Parce que je n’aurais pas supporté d’être loin de toi si tu parvenais à réaliser ton rêve. Et parce que ça aurait été encore plus dur de ne pas pouvoir être là si tu n’y arrivais pas.
- Marat… Je… Viens…
- Je vais appeler Ann pour qu’elle me trouve un pass… Je serai près de toi bientôt.
- Merci.

Mark n’ajouta rien de plus. Car il n’y avait rien de plus à dire. Il voulait juste remercier Marat. Pour tellement de choses. Sa présence, son amour, son soutien… Tant de raisons de lui dire merci, de l’aimer encore un peu plus.

Mark raccrocha. La boule dans sa gorge n’avait pas encore disparu, la déception l’étouffait toujours. Mais il ne voulait plus se laisser glisser dans l’oubli. Il voulait se blottir contre le torse de Marat, se sentir entouré par ses bras forts et pour une fois, s’abandonner, se laisser porter.

Il ne bougea pas de son lit jusqu’à ce qu’il entende le bruit de la serrure de sa porte. Ann avait dû donner une carte magnétique à Marat. Le Russe alluma et la lumière vint éblouir Mark qui enfoui son visage dans l’oreiller.

- Ne reste pas dans le noir, comme ça.
- Mal aux yeux…

Marat finit par éteindre l’éclairage principal mais alluma les deux lampes de chevet avant de s’asseoir sur le lit, aux côté de son compagnon. Il caressa doucement le dos de Mark qui finit par lever les yeux vers lui.

Ils ne se parlèrent pas. Ils se fixèrent un instant puis Marat embrassa doucement Mark. Ensuite, ils se dévêtirent lentement avant de se glisser sous la couette. Le Russe attira immédiatement Mark contre lui.

Ils auraient pu discuter. De la course, des sentiments de Mark, de la victoire de l’équipe. Mais Marat devina que son amant n’en avait pas la force. Il le garda dans ses bras, le câlinant tendrement.

- Mark… Je suis fier de toi, murmura-t-il de longues minutes plus tard.
- Mais… Je…
- Pas de mais. Je suis fier de ce que tu as fait cette saison, fier de ce que tu es. Je me fiche que tu sois champion du monde. Tu restes l’homme que j’aime plus que tout et ce titre, même s’il t’aurait rendu heureux n’aurait pas fait de toi un homme meilleur.

En quelques mots, Marat était parvenu à faire disparaître cette sensation étouffante qui poursuivait Mark depuis deux jours. En une étreinte, il avait réussi à apaiser l’esprit de l’Australien.

- Merci.

Mark ferma les yeux et profita de l’étreinte de Marat. Il savait qu’il ne dormirait pas avant longtemps. Ils allaient certainement rester ainsi jusqu’à ce que le Russe s’inquiète de savoir si Mark avait mangé quelque chose. Il le forcerait à commander de quoi nourrir tout le paddock puis l’obligerait à prendre une douche. Puis ils se recoucheraient et feraient certainement l’amour. Alors seulement l’Australien pourrait trouver le sommeil. Pour quelques heures. Avant de se réveiller demain et d’affronter cette déception qui resterait sa compagne pour quelque temps encore. Mais avec Marat à ses côtés, cela serait certainement bien plus simple.

- Je suis content que tu sois là…
- Je suis content d’être venu.
- Marat…
- Chuut… on aura tout le temps de parler demain.
- Tu as raison.
- J’ai toujours raison !

La remarque de Marat parvint à faire apparaître l’ombre d’un sourire sur les lèvres de l’Australien.

- Tu sais, je suis content pour Seb… Il le méritait.
- Oui.
- Marat, tu seras là l’année prochaine?
- Si tu le veux, oui.
- Je voudrais que tu sois là le plus souvent possible… Pour me donner ta force.
- Tu n’en as pas besoin Mark. Mais je serai là.
- Vraiment là ?
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Je voudrais que tu sois là, avec Ann, Luke… Mon père quand il viendra.
- Tu veux que…
- Oui.
- Alors, oui, je serais là, dans le garage, pour te soutenir et t’encourager !
- Et m’embrasser si je gagne ?
- Bien sûr !

Cette fois, ce fut un sourire plus franc qui illumina le visage de l’Australien.

- Merci.
- Arrêtes de me remercier.

Marat ébouriffa un peu les cheveux de Mark avant de l’embrasser.

- Dis-moi, tu as mangé ce soir ?
- Non, répondit l’Australien.
- Alors, on va se commander quelque chose.

Le Russe relâcha son étreinte et se redressa pour attraper le menu posé sur la table de chevet. Mark le regarda, attendri.
Finalement, cette défaite n’était pas si importante que ça. Il y avait des choses auxquelles Mark tenait bien plus.

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Avec un peu (beaucoup) de retard , j'adoooooore cette fic! C'est exactement ce qu'il fallait pour mon pauvre Markie. J'aime beaucoup la façon dont tu décris ses sentiments, sans en faire trop. Il est touchant ce petit. Puis Marat qui est là pour le consoler, c'est parfait.

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