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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 14)
MessagePosté: 04 Déc 2010 02:48 
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On approche de la fin... Bonne lecture :bye: !



Chapitre 14


À peine Johnny eut-il disparu qu’Evan se prit la tête entre ses mains ; ce petit allumeur avait eu raison de ses nerfs. Il aurait dû le mettre dehors plus tôt. Avant de craquer.
Mais dans quel pétrin venait-il de se fourrer ?

Evan avait toujours été impulsif. Déjà, au lycée, il se prenait des râteaux. Des gifles, aussi, parfois. Sa manie de précipiter les choses était rarement du goût de ses conquêtes. Toutefois, avec l’âge, il était devenu plus raisonnable… Avec Tanith, par exemple, il avait pris des gants. Il lui avait débité des fadaises romantiques et l’avait invitée au restaurant. Bref, il avait compris les vertus de la patience.

Sauf ce soir. Sauf avec Johnny.

La première fois qu’Evan l’avait rencontré, ce dernier n’était encore qu’un adolescent gracile, à la nuque rase et aux costumes sobres. Mais déjà, ses longs cils, sa grâce naturelle, ses mimiques lui conféraient un charme singulier. Et irritant.
Evan avait immédiatement éprouvé pour lui une fascination trouble. Au fil de leurs rencontres, ce sentiment s’était mué en attirance. Puis en désir.
Seulement ce désir, Evan ne parvenait pas à l’assumer. Parce que tout féminin qu’il soit, Johnny restait un garçon. Et parce qu’Evan ne se concevait pas autrement qu’hétérosexuel.
Alors, pendant des années, il s’était empêtré dans le déni. Avait refoulé une partie de lui-même. S’était efforcé de haïr celui qui le faisait douter de lui-même.

Jusqu’à ce soir. Jusqu’à ce que leurs mains se rencontrent dans un paquet de pop-corn au caramel.

Il avait toujours su que sa gourmandise le perdrait…

*

Yuki manqua de se rétamer dans les escaliers.
« Allô Yuki ? C’est Tar… ah, tu t’en doutais ? T’en as mis du temps pour décrocher ! »
À l’autre bout du fil, la pauvre Yuki haletait, incapable de répondre.
« T’as l’air essoufflée, dis donc... t’as couru ?
– Rhaaa, acquiesça Yuki.
– Enfin, peu importe, reprit Tara en arrosant ses plantes. Je t’appelais pour… mouais… c’est bien ce qu’on craignait, hélas… nan, il ne sait pas encore… mais j’ai prévenu Natalia… je préfère qu’elle leur annonce de vive voix… c’est un coup dur pour tout le monde… enfin, surtout pour nos commissions. »

*

Neuf heures. Johnny se réveilla trempé de sueur. Son sommeil avait été ponctué de visions toutes plus indécentes les uns que les autres. Dans lesquelles on retrouvait invariablement Evan tout nu. Très en forme. Et en train de faire tout plein de choses à Johnny – qui rougissait comme une pivoine en y repensant.
Heureusement que Ping et Pong, qu’il avait serré très fort dans ses bras cette nuit et sans doute un peu malmenés, ne se doutaient de rien. De l’avantage de n’avoir que du polystyrène en guise de neurones…

Johnny s’extirpa du lit. Il avait cru qu’à son réveil, il y verrait plus clair. Mais il était encore plus perdu qu’hier.

Certes, son corps ne mentait pas : Evan l’attirait
C’était le genre de mec auquel Johnny n’était pas capable de résister : grand, brun, athlétique, cheveux courts, bras noueux.

Et puis, sous ses dehors d’ours mal léché, Evan avait bon cœur. Il lui arrivait même – très involontairement – d’être charmant.

Seulement voilà : Johnny conservait à son égard un vieux fond de défiance. Pas simple d’effacer en un jour une hostilité qui remontait à l’adolescence. Il n’avait rien oublié des moqueries d’Evan, de ses sourires en coin, du mépris qui suintait de sa personne.
Qui lui disait qu’il n’était pas en train de lui jouer un mauvais tour ?

Avant de sortir de sa chambre, Johnny prit la peine d’enfiler un peignoir. Après le dérapage d’hier soir, ce n’était peut-être pas une bonne idée de déambuler cul nu.

Il trouva Evan dans la cuisine, en short, occupé à faire sauter des pancakes à la poêle. Sur la crédence trônait un pot de Nutella entamé.
« Hé ben, pensa Johnny. C’est pas comme ça qu’il va perdre son lard. »
Il esquissa un geste pour saluer Evan. Mais ce dernier ne lui lança pas un regard. Il se contenta de pousser le volume de la radio. Le ton était donné. Evan était vexé, Evan l’ignorait.

Johnny n’insista pas. Comment se plaindre de cet accueil ? N’était-ce pas lui qui, la veille, l’avait repoussé ? Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même.
Il s’assit à sa place habituelle, l’air abattu. Curieusement, la table était mise pour deux. À côté d’une bouteille de lait décapsulée et d’un paquet de corn-flakes sans sucre, Johnny trouva son bol, son verre et sa petite cuillère – attention surprenante. Même sa serviette, bien pliée, n’avait pas été oubliée.

Sans un mot, Evan le rejoignit à table. Dans son assiette, une pile de pancakes obliquait à la manière de la Tour de Pise. Il lâcha une énorme cuillérée de Nutella au-dessus du monument. Puis il commença à manger. À sa manière. Les deux coudes sur la table. En remuant bruyamment les mandibules.

Pendant ce temps, Johnny rêvait devant son bol, se demandant comment briser la glace.

Tandis qu’Evan engloutissait son cinquième pancake, il hasarda un « s’lut » timide auquel répondit un « murmf » pas franchement engageant.
Ce fut là toute leur conversation.
Et dire que la veille ils se roulaient un patin sur le canapé…

*

Lorsqu’ils arrivèrent à la patinoire, ils furent étonnés de tomber sur Natalia. Celle-ci, contrairement à ses habitudes, les attendait dans le hall d’entrée. Elle s’approcha d’eux :
« Il faut que je vous parle, les garçons », leur dit-elle à voix basse.
Les genoux de Johnny s’entrechoquèrent. Il avait toujours eu l’intuition des catastrophes. La mine soucieuse de Natalia, son ton confidentiel, son regard plein de compassion, n’annonçaient rien de bon.
« Pas là… », ajouta Natalia en faisant signe aux deux patineurs de la suivre.
Elle les entraîna jusque dans une espèce de local où était entreposé du matériel de bureau.
« Tara m’a téléphoné tout à l’heure, expliqua-t-elle en refermant soigneusement la porte. Elle m’a demandé de vous annoncer la nouvelle…
– Quelle nouvelle ? » demanda Johnny.
Elle les invita à s’asseoir. Elle-même resta debout.
« Croyez bien que je suis autant déçu que vous, soupira-t-elle. Je ne m’attendais vraiment pas à ça… »
Evan s’agitait sur son siège :
« Il faudrait peut-être que vous nous expliquiez… »

Après quelques secondes d’hésitation, Natalia se décida à cracher le morceau :
« Cela fait une semaine que Bing est introuvable.
– Introuvable ? répéta Johnny d’une voix qui chevrotait. C’est-à-dire ? Il lui est arrivé quelque chose ?
– Au début, c’est ce qu’on a cru. Tara a déposé un avis de recherche. Tous les scénarios ont été envisagés : accident, enlèvement, meurtre… Quand la Bentley de Bing a été retrouvée abandonnée à la frontière du Nouveau-Mexique, la police a pris l’affaire au sérieux. Le bureau de Bing a été perquisitionné et les policiers ont mis la main sur plusieurs kilos de paperasse. En faisant des recoupements, ils se sont rendu compte… que Bing s’appelait en réalité Sanchez et que…
– Et que… ? la pressa Evan.
– Et qu’il s’était fait la malle avec les gains de la billetterie… Un escroc de haut vol. Il n’en est pas à son coup d’essai : il a été condamné une bonne dizaine de fois pour des faits de ce genre. »
Johnny se liquéfia sur sa chaise. Il comprenait mieux la facilité avec laquelle Bing lui avait offert un cachet mirobolant… cela ne lui coûtait rien !
« En tout cas, il nous aura bien bernés ! » se désola Natalia.
Puis elle leur tendit une main polie :
« Notre collaboration s’arrête là, leur lança-t-elle sans détour. Plus d’argent, pas de spectacle, c’est la loi du commerce. Sachez en tout cas que je regrette de n’avoir pas mené ce projet à bien. »
Evan lui serra mollement la main.
Quant à Johnny, il n’eut même pas la force de lever le bras. Il était anéanti.


A suivre...


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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 14)
MessagePosté: 04 Déc 2010 09:03 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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alors y vont plus patiner ensemble...d'un autre coté ils ont plus de temps à passer au chaud sous la couette...du même lit. ( non non je n'influence pas l'auteuse...)

J'adore toujours autant alors :suite: :suite: :suite:

[En mode agent de la BPP]: Je serais gré à Johnny d'épargner à la vue de Ping et Pong tous gestes, attitudes, mots déplacés qui pourraient choquer leurs jeunes esprits...car malgré qu'ils soit remplit de polystyrène, ils comprennent très bien ce qui ce passe la nuit dans son esprit...

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 14)
MessagePosté: 04 Déc 2010 13:05 
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T'es qu'une sadiiiiiiiiiiiique!

*Trésorière de la BPP en action* Pour avoir pensé que Ping et Pong n'avaient que du polystyrène à la place d'un cerveau et qu'ils n'étaient pas capable de penser, Johnny est condamné à les serrer très fort dans ses bras et de faire pareil avec Evan (sans oublier le bisou de rigueur)

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 14)
MessagePosté: 04 Déc 2010 14:13 
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Citation:
T'es qu'une sadiiiiiiiiiiiique!

Moi ???? :twisted:
Alors que je vous prépare un finish tout fluffy ? :wink:


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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 14)
MessagePosté: 04 Déc 2010 14:14 
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J'ai rien dit alors.... :wink:

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 14)
MessagePosté: 04 Déc 2010 21:39 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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rhetenor a écrit:
Alors que je vous prépare un finish tout fluffy ? :wink:


hum, doit-on te croire ? :?: :roll:

sympa ce passage en tout cas, pauvre Johnny, l'est à peine dans la mouise, et pauvre gens qui ont payé pour un spectacle qui n'aura pas lieu ^^

:suite:

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Est ce qu'il y a d'autres gens qui vont voir les 30 seconds to mars en concert au bbk à Bilbao ? Cherche des compagnons de route ^^

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 14)
MessagePosté: 04 Déc 2010 23:40 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Vraiment pas de pot Johnny ! C'est encore pas cette fois là qu'il va pouvoir dévaliser les boutiques :lol:

Quant à la fin toute fluffy, je ne demande qu'à voir ! :suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 14)
MessagePosté: 05 Déc 2010 23:20 
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Si, si, vous pouvez me faire confiance ! la fin sera fluffy ou ne sera pas !

Sinon, la suite est presque terminée, mais il faut encore que je rajoute de petites transitions entre les différentes scènes.
Je ferai ça demain. :bye:


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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 14)
MessagePosté: 06 Déc 2010 22:26 
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Et voilà, comme promis... :bye:



Chapitre 15


Cela faisait maintenant presque une heure que Johnny était revenu chez Evan, mais il était encore sous le choc de ce que venait de lui apprendre Natalia.

Au moment même où il croyait sortir la tête de l’eau, il coulait à pic.

Le faramineux cachet promis par Bing était son dernier espoir d’échapper au sort qui l’attendait : expulsion de son coquet appartement de New York, saisie par la banque de la maison de ses parents, mise aux enchères de ses manteaux de fourrure… La dégringolade.
Sans compter l’intervention des services sociaux de protection des peluches, qui lui arracheraient Ping et Pong pour les placer chez un maître plus responsable.

Mais si Johnny pleurait avec autant de ferveur, c’est surtout parce qu’il n’avait plus aucune raison de rester à Chicago, avec Evan. C’en était fini de leur duo, et de leur histoire.
« Mon histoire avec Evan », répéta intérieurement Johnny, soudain dubitatif. Avait-elle seulement commencé, cette histoire ? Y avait-il quelque chose à conclure du baiser de la veille ?

Evan n’avait pas eu une parole pour le réconforter. Depuis leur retour à l’appartement, il était affalé devant un match de basket. Il ne pouvait pourtant pas ignorer dans quel pétrin Johnny se trouvait. D’autant que ce dernier s’appliquait à sangloter le plus bruyamment possible.

Mais fallait croire qu’Evan s’en foutait… Qu’il ne pensait qu’à ses petits problèmes à lui. Au chèque qui venait de lui passer sous le nez. À la berline qu’il ne s’achèterait pas. Et tant pis si Johnny était sur la paille.

Johnny poussa un soupir. Il avait bien fait de ne pas se bercer d’illusions au sujet d’Evan. C’était juste un hétéro en manque. Ça n’était pas la première fois que ce genre de mésaventure lui arrivait. Il avait l’habitude. Ça ne le touchait plus. Du tout.

N’empêche… Même s’il s’efforçait de se persuader du contraire, Johnny en avait gros sur la patate. Il avait fini par s’attacher...

*

Johnny s’assit sur l’accoudoir du canapé, jambes croisées. Evan semblait très concentré sur son match.
« Faut que je retourne à NY », lâcha Johnny en s’efforçant de ne pas chigner.
Le visage d’Evan ne marqua aucun sentiment, à tel point que Johnny crut qu’il n’avait pas entendu. Mais il n’en était rien :
« Et alors ? grommela Evan au bout de dix longues secondes.
– C’est tout », répondit Johnny d’une voix blanche.
Il avait l’impression de tomber dans le vide. Et pourtant, il partait de très bas.

Son regard obliqua vers la grande baie vitrée du salon. Il neigeait à gros flocons.
Comment allait-il rentrer chez lui ? En stop, à attendre sur le bord de la route qu’un automobiliste s’arrête ? Alors qu’il gelait à pierre fendre ? Il allait mourir de froid !
Mais méritait-il autre chose ? Il avait dilapidé son argent et ruiné ses parents. Qui le pleurerait, à part Ping et Pong ?

Tandis que Johnny se levait pour aller préparer ses bagages, Evan lui lança dans un sursaut d’humanité :
« J’ai une voiture. T’veux que je te conduise à l’aéroport ? »
Ce n’était pas vraiment le soutien que Johnny attendait. Mais dans l’état de détresse où il se trouvait, c’était déjà mieux que rien.
« Je me magne », se borna-t-il à répondre – il n’allait tout de même pas dire merci !


Johnny fit machinalement ses bagages. Alors qu’il pliait ses slips, le jour de son arrivée lui revint en mémoire. Tant de choses avaient changé en si peu de temps…
Ça lui en coûtait de partir, plus qu’il ne l’avait imaginé. Il aimait cet appartement. Et surtout, il s’était habitué à la présence d’Evan. Même si ce n’était pas un gars commode.

Dix minutes plus tard, la malle de Johnny était dans le hall d’entrée, pleine à craquer – il avait sauté à pieds joints sur la coque pour la boucler.

Il se planta devant le miroir mural, enfila son manteau, ses gants en cuir, son étole de renard, avant de repoudrer son front et le bout de son nez. Même au fond du gouffre, il veillerait toujours à rester parfait.
Mais où avait-il fichu son fard à paupières taupe ?

Tandis qu’il se pomponnait, Evan, déjà prêt et pressé de lever le camp, examinait sa malle d’un air intrigué :
« Qu’est-ce que tu regardes comme ça ? finit par lui demander Johnny.
– Y a un truc qui dépasse.
– Hein ?
– Les oreilles du machinchose, tu les as coincées en refermant ta malle…. Bon, grouille-toi, je vais chercher la voiture »

Le temps de rouvrir la malle, de repousser Pong au fond du linge et de refermer le tout, Evan klaxonnait au bas de l’immeuble.
Johnny lança un dernier regard en arrière, puis il descendit.

*

Le trajet jusqu’à l’aéroport lui parut interminable.
Entre le brouillard, la neige tombant par paquet, la glace tassée sur les essuie-glace, le cul énorme du camion de devant, et le nuage qui venait se coller au pare-brise à chaque dépassement, c’était à peine s’il entrapercevait le paysage.

Crispé sur son volant, Evan roulait au ralenti, en zigzagant sur la route verglacée. Les véhicules accidentés qui s’entassaient au bord de la voie ne l’aidaient pas à se détendre.

Johnny tenta de lire le magazine qu’il avait fourré dans son sac à main, mais il ne réussit qu’à attraper la nausée. Autant dire qu’il fut soulagé d’apercevoir enfin le panneau indiquant la sortie pour l’aéroport. Le calvaire touchait à sa fin.

Lorsque Johnny posa le pied sur le parking, il se rendit compte qu’il était perclus de courbatures.
Décidément, ce voyage ne lui laisserait que de mauvais souvenirs.
Il entortilla plus étroitement son étole autour du cou, car le vent soufflait très fort.

Durant tout le trajet, Evan et lui n’avaient pas échangé une parole. Ou presque.
À la vingt-cinquième minute – Johnny n’avait pas quitté sa montre des yeux – Evan avait éructé une espèce de borborygme, traduisible par : « Quel temps de merde ! »
Johnny avait opiné du chef et répondu « Ouais. »
Pour un dialogue d’adieux, ça faisait un peu court.

Evan sortit la malle Vuitton du coffre en râlant qu’elle pesait trois tonnes – en vrai macho, il avait tenu à se charger lui-même de cette lourde tâche.
Une fois la malle à terre, il ne demanda pas davantage son avis à Johnny pour la porter.
Comme ils étaient garés très loin de l’aéroport, Johnny n’insista pas. Il n’avait pas envie de se bousiller le dos. Et puis il s’inquiétait pour ses petites bottines : comment allaient-elles survivre à l’épreuve du macadam enneigé… ?

Cinq mètres plus loin, il dérapait sur une plaque de verglas. Evan le rattrapa in extremis par le bras. Mais Johnny ne le remercia pas. Il aurait préféré se casser la jambe plutôt que d’être secouru par ce salaud dont le visage ne laissait pas transparaître la moindre émotion.


Au moment où ils pénétraient dans le hall de l’aéroport, Johnny se sentit pris d’une sueur froide.
Ça coûtait combien, déjà, un aller simple Chicago-New York ?
Trop cher.
Même s’il voyageait en soute avec Ping et Pong. Et qu’il acceptait de faire la plonge après le passage du plateau-repas.
Mais comment allait-il faire ? Il n'avait pas un rond sur lui !!!

Tout à ses angoisses, Johnny ne s’était pas rendu compte qu’Evan était resté quelques pas en arrière :
« J’vais te laisser ici, maugréa ce dernier en tapant ses après-ski par terre. Tiens, ta malle. »
Il avait l’air de se cailler sous son bonnet ridicule.
« Bon voyage », se crut-il obligé d’ânonner – comme une formalité.
Aucune chaleur dans la voix. Pas l’ombre d’une main tendue. Evan semblait vouloir en finir – et vite.

Johnny se mordit les lèvres. Et ravala tout au fond de sa gorge la phrase qu’il s’apprêtait à prononcer.
Il ne voulait plus rien devoir à Evan.
Il aimait mieux mendier dans cet aéroport glauque sur lequel la nuit commençait à tomber.

Evan s’était rapproché de lui, comme s’il attendait une réponse. Tiens donc, s’étonna Johnny. Un début de pitié, peut-être ?
Tu parles… Evan n’en avait rien à foutre de lui. Il était juste vexé qu’il ne lui ait pas répondu. Voilà.

Si Johnny ne s’était pas retenu, il lui aurait balancé un coup de pied dans le tibia. En plein sur l’os. Pour lui apprendre à maltraiter son cœur fragile.

Evan pouvait toujours attendre une réponse… Il ne lui ferait pas ce plaisir. Il continuerait à fixer le bout de ses bottines, en l’ignorant avec toute la superbe dont il était capable. Et toc !

C’est alors que Johnny sentit qu’on lui glissait quelque chose de doux dans la main. Il regarda discrètement. C’était une liasse de billets, pliée en deux.

Hein ? Quoi ? Evan venait de lui donner de l’argent ? Il avait pensé à lui ?

« Pour le billet d’avion… », murmura une voix que Johnny n’était pas certain de reconnaître.
Avant qu’il eût le temps de réagir, un bras s’était enroulé autour de ses épaules.

Il fut plaqué contre un gros blouson maculé de neige. Une main le décoiffa et un baiser furtif vint se poser sur son front. Puis, sans autre forme de procès, sa liberté lui fut rendue.
Tournant les talons, Evan disparut dans la foule.

Johnny le regarda s’éloigner, abasourdi par la marque d’affection qu’il venait de lui donner. En public, en plus.
Le hall de l’aéroport lui parut soudain vaste, bruyant, aveuglant. Il faillit tomber à la renverse. Ça courait dans tous les sens. On le bousculait, à droite, à gauche. Il manqua de se faire renverser par un chariot à bagages.
Là-bas, dans la file d’attente, les gens le fixaient bizarrement. Ça se voyait donc tant que ça qu’il était ému ?
Il s’essuya les yeux avec son étole et pressa le pas, en froissant nerveusement les billets dans sa main. Il y en avait pour combien ?

Alors qu’il approchait du guichet, il découvrit, entre deux coupures, un long rectangle de papier.
Il était si hébété qu’il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu’il s’agissait d’un chèque.
Et pour déchiffrer le montant à travers ses larmes.
75.000 dollars.

L’ordre avait été laissé en blanc.
Au verso, une phrase avait été gribouillée à la va-vite, avec un stylo qui bavait.
« Te fais pas un devoir de refuser. »


A suivre…


Dernière édition par rhetenor le 12 Déc 2010 22:56, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 15 !!!)
MessagePosté: 06 Déc 2010 22:53 
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M'enfin, je te jure, tu m'aurais presque tiré une larme dans l'aéroport ! Ce petit Johnny qui découvre les billets et le chèque... qui se sent tout petit dans ce grand hall...

Je sens que le BPP va encore frapper... Les oreilles coincées dans la malle, ça pardonne pas XD

:suite: :suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 15 !!!)
MessagePosté: 07 Déc 2010 00:21 
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Alors, elle s'annonce pas super fluffy, cette fin ? :mrgreen:


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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 15 !!!)
MessagePosté: 07 Déc 2010 13:43 
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Ptaaaaaaaaain j'ai pleuré!!!!

* Mode trésorière de la BPP * Dites donc, ma ptite dame... c'est pas bien d'écrire que Johnny coince les oreilles de Pong dans sa malle! Et les faire voyager en soute? Ca va vous coûter cher ça!

:suite: :suite: :suite:

Ps: Je comprends très bien ce que Johnny peut ressentir quand il parle à un mur tel qu'Evan...

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 15 !!!)
MessagePosté: 07 Déc 2010 18:48 
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pink_tassel a écrit:
* Mode trésorière de la BPP * Dites donc, ma ptite dame... c'est pas bien d'écrire que Johnny coince les oreilles de Pong dans sa malle! Et les faire voyager en soute? Ca va vous coûter cher ça!


Je ne peux qu'approuver! Non mais on a pas idée de faire des trucs pareils!!! Le nombre d'amande concernant Johnny, Evan, ou l'auteuse de plus en plus important, je pense que l'on peut passer l'éponge pour cette fois ci...en contrepartie de la suite bien sûr...

Qu'en pense ma collègue?



Pauvre petit Johnny....Evan retourne le chercher tout de suite!!!!!

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 15 !!!)
MessagePosté: 07 Déc 2010 21:02 
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Je suis tout à fait d'accord chère collègue! La suite compense bien les amendes prévues à l'encontre des protagonistes.

:suite: :suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 15 !!!)
MessagePosté: 07 Déc 2010 22:27 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 13 Sep 2009 14:58
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Bon, allez, je pense à vous : distribution de mouchoirs pour tout le monde. :)

J'ai bien pris en compte les remarques de la BPP. :wink:

Quant à la suite... hé ben, là, tout de suite, j'ai pas trop d'idées, en fait.
Je sèche, quoi. :|
J'ai seulement en tête la toute dernière scène...


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