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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 8 !!!)
MessagePosté: 15 Nov 2010 22:30 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Mais quel sale garnement ce Johnny ! :lol: :lol: :lol: Evan qui culpabilise et qui se plie en quatre pour le soigner ! XD

J'adore ! :suite: :suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 8 !!!)
MessagePosté: 15 Nov 2010 22:31 
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J'adore!!! et je n'ai qu'une hate: lire la suite

petite parenthèse puisque Evan semble avoir compris mes menaces, je tiens juste à signaler à Johnny que je connais quelqu'un à la BPE (Brigade de Protection des Evan)

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 8 !!!)
MessagePosté: 20 Nov 2010 02:09 
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:reviews: Merci, c'est gentil !



Chapitre 9


À peine la porte se fut-elle refermée que Johnny se précipita sur son portefeuille. Il fut soulagé en constatant que le portrait de Stéphane s’y trouvait toujours.
Il embrassa la photo et la pressa contre son cœur avant de l’examiner plus attentivement à la lumière de la lampe. Était-ce l’effet de la fièvre ou d’un perte de mémoire ? Stéphane lui parut encore plus beau que dans son souvenir.

Mais pourquoi n’avaient-ils pas concrétisé ? se lamenta Johnny. Ils étaient inséparables. Les meilleurs amis du monde. Faits pour aller ensemble – lui, l’extraverti, toujours à prendre la pose, et Stéphane, le garçon secret, si mal à l’aise face aux caméras.

Chaque année, au gré du calendrier des compétitions, il se retrouvaient à un point du globe : Europe, Canada, Japon… Ils avaient parcouru le monde entier !
Stéphane venait gratter à la porte de sa chambre, ils mangeaient ensemble, partageaient les écouteurs de leur i-pod, se racontaient les derniers ragots du circuit – Johnny dans un français hésitant, Stéphane dans un anglais approximatif.
Plusieurs fois, Johnny avait été sur le point de se trahir. Il aurait suffi que Stéphane fasse ne serait-ce qu’un pas vers lui… Mais ce dernier était trop timide. Ou peut-être tout simplement pas amoureux de lui.
Et maintenant, c’était trop tard. Stéphane avait fait son coming out et trouvé l’amour dans les bras d’un coureur de Formule 1. Le destin était tellement cruel…

Johnny rangea soigneusement le cliché là où il l’avait pris. Puis il se blottit contre Ping, la seule créature au monde capable de comprendre ses chagrins, et se mit à l’arroser de ses larmes.
Car Johnny était un garçon sentimental, et pleurer était la grande affaire de sa vie – avec le shopping, bien sûr.
Quand il était en manque, il se calait devant une guimauve pour ados ou un mélo bien larmoyant. Même Paris se moquait de lui.

Johnny sanglotait si fort qu’il n’entendit même pas Evan rentrer ; ce dernier était venu récupérer le plateau pour le mettre au lave-vaisselle.
« Encore en train de chialer ! s’exclama Evan. Mais c’est pas bientôt fini !!! Qu’est-ce qu’il t’arrive ?
– Riiiien ! geignit Johnny en détournant le visage dans un geste mélodramatique. Tu peux paaaaas comprendre… snif, bouhbouh… ’spèce de sans cœur… ouin, snif… »
Il se mouchait dans la taie d’oreiller.

Bien qu’il se sentît pris d’une folle envie d’éclater de rire, Evan s’efforça de garder son sérieux : Johnny se comportait exactement comme sa sœur lorsqu’elle avait quatorze ans. À chigner pour un rien et à faire des cachotteries. Manquait plus que le poster de Bon Jovi au mur. Pathétique.

S’approchant de la table, Evan découvrit le plateau intact :
« T’as rien mangé ? »
Johnny étouffa un gémissement contre le ventre de Ping.
« Je me suis fait suer à préparer ce plateau et tu chipotes ? reprit Evan en haussant la voix.
– J’ai pas faiiiim, snif, bouhbouh. »

Evan prit le bol de soupe, le déposa sur la table de chevet, juste à côté de Johnny, et tourna le manche de la cuillère vers lui :
« T’as rien avalé depuis ce matin. Allez, mange. »
Johnny considéra Evan d’un air dubitatif. C’était bizarre, tout de même. Pourquoi ce crétin se montrait-il si prévenant ? Hier, il l’avait jeté à la rue comme un malpropre. Et aujourd’hui… c’est limite s’il ne le maternait pas. Incompréhensible. Voire franchement louche.
Si ça se trouve, sa soupe, elle était empoisonnée… D’ailleurs, en y regardant bien, elle avait une couleur suspecte. Verdâtre. Avec des machins bizarres qui flottaient à la surface. Même l’odeur n’était pas catholique. De toute façon elle avait refroidi.

« J’ai pas faim », s’obstina Johnny.
Mais il en fallait plus pour qu’Evan s’avouât vaincu. Il le saisit par les épaules :
« Tu crois que c’est comme ça que tu vas aller mieux ? »
Johnny lui répondit par une sorte de hoquet. Vraiment, il ne comprenait plus. Evan semblait sincère. Il n’était pas censé le détester ?
Johnny hocha la tête. Il devenait fou. Les vapeurs de cette soupe maléfique lui montaient à la tête.
« Tu veux le faire, ce show ? Alors mange ! » l’enjoignit une nouvelle fois Evan.
Comme Johnny continuait à le fixer avec l’air stupide du garçon qui ne sait plus où il en est, Evan prit la cuillère entre son pouce et son index et l’approchant de sa bouche :
« Allez, le taquina-t-il. Une cuillère pour Stéphane. »
Evan n’eut pas le temps d’esquiver la gifle : la main de Johnny claqua sur sa joue, y imprimant la marque de ses doigts.
« Arrête de te foutre de ma gueule ! » lui cria ce dernier.
Et il se rencogna, le regard noir de colère. Il y avait des sujets avec lesquelles il ne fallait pas plaisanter, et Stéphane en faisait partie.

Evan ramassa la cuillère et se leva, vexé :
« T’as du pot que je m’attaque pas aux lopettes, parce que je me serais fait un plaisir de te mettre une rouste !
– Ben, vas-y, te gêne pas », répliqua Johnny en soutenant son regard.
Evan s’immobilisa : l’attitude de son ancien ennemi le déconcertait. Lui essayait de se racheter et l’autre…

« Pourquoi ? demanda-t-il en faisant un geste d’impuissance.
– Parce que je ne crois pas à ta gentillesse, répondit Johnny d’un ton glacial. T’as jamais été un mec sympa, même pas quand on patinait en junior. Ton seul but dans la vie, ça a toujours été d’écraser les autres. Moi surtout. T’as jamais supporté l’idée que je puisse te battre. Pendant les compétitions, t’avais l’air d’un autiste avec ton bonnet et tes écouteurs, tu discutais avec personne, tu faisais ton regard de tueur. Et quand on devait cohabiter, tu trouvais toujours le moyen de me dénigrer, de te moquer de mes costumes. Et voilà qu’aujourd’hui tu voudrais me faire croire… Je sais pas à quoi tu joues, mais sache que je suis pas dupe ! »
Evan se liquéfia sur place. Il se doutait bien que Johnny n’avait pas une bonne opinion de lui, mais à ce point ! En même temps, il ne s’était jamais donné beaucoup de mal pour améliorer son image de gars distant et hautain.
« Je m’en fous de ce que tu penses de moi, balbutia-t-il, plus touché qu’il ne voulait se l’avouer.
– Évidemment que tu t’en fous, acquiesça Johnny d’un ton désabusé. Tu me méprises. »
Evan ne savait plus sur quel pied danser.
« C’est parce que j’ai blagué sur Stéphane que tu es aussi désagréable ?
– Si tu prononces encore une fois son nom, je te tue ! »

Evan se retint de ricaner : apparemment, le pauvre garçon n’avait toujours pas digéré son râteau. Surprenant que la plaie soit encore si vive : avec tous les mecs qu’il avait dû se faire dans sa vie !
Evan tourna les talons :
« Je te laisse, lança-t-il d’un ton faussement détaché à Johnny. Je ne voudrais pas risquer de casser l’image que tu as de moi. »
En sortant, il claqua la porte très fort. Parce qu’il était en colère. Furieux, même. Moins contre Johnny que contre lui-même. Pourquoi les paroles de cet abruti lui faisaient-elles aussi mal ?

Johnny était sur le point de se recoucher lorsque l’impensable se produisit : son ventre se mit à gargouiller. Il avait faim ! Mieux : il crevait la dalle.
Il émietta un des biscuits qu’Evan lui avait apportés, puis mordit dans un quartier d’orange, qu’il recracha. Les fruits étaient trop acides, le yaourt écoeurant. Les antibiotiques avaient altéré son goût. Tout le dégoûtait. Jusqu’à l’odeur de sa crème de jour.

C’est alors qu’il lorgna la soupe : en refroidissant, elle s’était figée dans le bol, ce qui ne la rendait pas franchement ragoûtante. Seulement, il n’y avait plus que ça de comestible.
Si Ping avait eu une langue, Johnny lui aurait fait goûter la mixture pour s’assurer qu’elle n’était pas toxique. Hélas, il ne pouvait compter que sur lui-même.
N’écoutant que son courage – et les cris de famine de son estomac –, Johnny plongea un doigt dans la soupe, qu’il lécha du bout de la langue. Quel goût avait l’arsenic, déjà ?

Mais, contre toute attente, la soupe était délicieuse. Un bon bouillon, des légumes frais, une pointe d’épices.
« Ha ben si j’avais su… », songea-t-il.


A suivre...


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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 9)
MessagePosté: 20 Nov 2010 16:37 
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Johnny, mon chéri, tu es con quand tu veux. OUI, CON. Moi j'aurais même pas hésité à dévorer la soupe, la cuiller et Evan si j'avais si faim.

Et c'est quoi ces histoires avec Ping? Le prendre comme cobaye pour tester la soupe? Je suis entièrement contre! Je suis certaine que les agents de la BPP sont tout à fait d'accord avec moi!!!

Et entre parenthèses, c'est QUI le coureur F1 qui sort avec Stéphane? (que je me charge de lui :twisted:)

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 9)
MessagePosté: 20 Nov 2010 17:40 
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Citation:
c'est QUI le coureur F1 qui sort avec Stéphane?

A toi de choisir ! :lol:


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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 9)
MessagePosté: 20 Nov 2010 17:52 
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Toute façon, j'ai jamais regardé la F1 :mrgreen: :suite:

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 9)
MessagePosté: 20 Nov 2010 17:55 
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Citation:
Toute façon, j'ai jamais regardé la F1

Moi non plus.
Avec les combis et les casques, on voit pas grand' chose. :lol:


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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 9)
MessagePosté: 20 Nov 2010 18:41 
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Moi j'ai jamais aimé les voitures xD.

Ps: j'ai posté la suite de ma fic, si ça intéresse... :oops:

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 9)
MessagePosté: 20 Nov 2010 19:59 
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pink_tassel a écrit:


Et c'est quoi ces histoires avec Ping? Le prendre comme cobaye pour tester la soupe? Je suis entièrement contre! Je suis certaine que les agents de la BPP sont tout à fait d'accord avec moi!!!




je confirme!! Parce que déjà inonder Ping de larmes est passible de quelques mois loin d'Evan alors s'en servir comme cobaye!! Mais bon je suis dans un bon jour alors je laisse passer...à condition que notre auteuse ne nous fasse pas languir trop longtemps pour avoir la suite...sinon je serais dans l'obligation de prendre des sanctions envers Johnny...et sans Johnny et bin elle sera bien embêtée notre auteuse et...

Pars en courant en voyant arriver les agents de la BPA (Brigade de protection des auteuses):
- J'ai rien fais, c'était pour rire...je...c'est pas moi!!!!

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 9)
MessagePosté: 20 Nov 2010 21:36 
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Au fond, t'as pas besoin d'une trésorière à la BPP? :mrgreen: Je me dévoue si y'a un poste de libre :wink:

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 9)
MessagePosté: 21 Nov 2010 17:47 
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pink_tassel a écrit:
Au fond, t'as pas besoin d'une trésorière à la BPP? :mrgreen: Je me dévoue si y'a un poste de libre :wink:


C'est vrai qu'une trésorière...enfin surtout une associé...c'est fou ce que les peluches peuvent subir ici...et toute seule, je peux pas lutter... :D

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 9)
MessagePosté: 22 Nov 2010 22:14 
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Merci ! :reviews:
Avertissement : pour cette suite, l'intervention des brigades de protection ne sera pas nécessaire.



Chapitre 10


Johnny s’avança, les pieds en dedans.
« E-evan ? », appela-t-il d’une voix enrouée.
Le plancher grinça sous ses pas. Mais Evan gardait les yeux rivés à l’écran du téléviseur, comme s’il n’avait pas remarqué sa présence.
Les mains de Johnny trituraient la ceinture de son jean.
« Evan…, reprit-il timidement. Je… je voulais te dire… au sujet de tout à l’heure… »
Il cherchait ses mots.
« Excuse-moi », lâcha-t-il dans une quinte de toux.
Pour toute réponse, Evan changea de chaîne et augmenta le volume.

Il croyait quoi, l’autre andouille, avec son regard de chien battu ? Qu’il allait lui pardonner comme ça ?

Il y eut un long silence.
« J’ai été injuste avec toi », finit par avouer Johnny.
Evan n’eut pas un battement de cil – il en allait de son honneur. Johnny, lui, n’en finissait plus de s’humilier :
« La gifle, c’est parti tout seul… je n’ai pas su me contrôler. »
La belle affaire, pensa Evan.
« Quant à ce que je t’ai dit après… je ne le pensais pas… ou plutôt je ne le pense plus… je me suis trompé… je n’avais que des préjugés sur toi… de stupides préjugés… Si j’ai réagi comme ça, c’est parce que tu m’as parlé de Stéphane et que… tu comprends ? »

Evan comprenait surtout que Johnny était bien bête de se mettre dans des états pareils pour un mec qui ne voulait même pas de lui.

« Tu as raison de m’en vouloir, se résigna Johnny, au désespoir de voir qu’Evan ne daignait pas lui accorder un regard. Je n’ai aucune excuse, je n’aurais pas dû me comporter comme je l’ai fait… surtout que tu as eu la gentillesse de m’héberger… j’ai honte… C’est pour ça que… que… que je vais te laisser. »

Le cœur d’Evan fit un bond dans sa poitrine. Relevant la tête, il aperçut la malle de Johnny dans le couloir. Partir ? Mais pour aller où ? Dans l’état où il était ?
Avant qu’Evan l’eût calculée, la réplique jaillit de sa bouche :
« Tu peux rester. »
Johnny eut un sourire triste et secoua négativement la tête :
« Non, je ne préfère pas. Après ce qu’il s’est passé, il vaut mieux que je parte. J’ai déjà abusé… »
Et il marcha vers la porte, tête basse.

Depuis son canapé, Evan laissa échapper un juron. Mais qu’est-ce qu’il avait, ce mec, à n’être jamais d’accord avec lui ? Il devait le supplier pour qu’il reste ?
Il entendit tourner les clefs dans la serrure. C’était le moment où jamais.
« Je ne t’en veux pas », se força-t-il à articuler.
Johnny se retourna, manqua de lâcher sa malle. Ses sourcils fins remontèrent jusqu’à la racine de ses cheveux : il semblait osciller entre soulagement et incrédulité.
« C’est vrai ? murmura-t-il.
– Murmf…, confirma Evan sans enthousiasme.
– Pas du tout du tout ?
– Nan. »
À quoi il ne devait pas s’abaisser, tout de même ! Johnny se mit à sautiller :
« T’es trop gentiiil !!! s’exclama-t-il.
– Ouais, ouais, ronchonna Evan, qui commençait à se demander s’il n’était pas en train de se faire rouler dans la farine.
– Je savais que t’étais un chic type ! »
Quel hypocrite, se dit Evan.
C’est alors que Johnny prit sa voix la plus suave :
« Et sinon, Evan… je voulais te demander…
– Mouais…
– La soupe, il t’en reste ? »
Evan se tassa dans le canapé : Johnny était décidément le type le plus retors qu’il connaissait. Le roi de la mise en scène.
« Au frigo, dans le tupperware bleu. »

*

À une heure du matin, alors que Evan sommeillait tranquillement la télécommande à la main, un cri affreux le fit sursauter – quelque chose entre un cochon qui grouine et un feulement de chat à qui on aurait écrabouillé la queue.
Sans réfléchir, il s’était rué dans la chambre de Johnny. Il le découvrit prostré, en plein cauchemar, les membres agités d’un tremblement nerveux.
En pleurant, Johnny lui avait raconté les brimades dont il était victime à l’école, et ce terrible soir de juillet où il avait failli se faire tabasser par quelques durs à cuire dans un terrain vague :
« Ils m’ont coincés contre un mur. Tout ça parce que je m’étais déguisé en Cendrillon pour le bal de fin d’année ! »
Il avait fallu qu’Evan le rassure, le borde, lui apporte Ping et Pong, lui fasse avaler un second cachet contre la fièvre.
Johnny avait fini par se calmer.
Alors qu’Evan était sur le point de le quitter, il l’avait supplié de laisser la lumière allumée. Comme un gamin de trois ans. Evan avait cédé.

Il s’était recouché à deux heures et avait dormi comme une brute jusqu’à huit. S’occuper d’un malade de l’espèce de Johnny n’était pas de tout repos.

*

Lorsque Evan fit irruption dans la cuisine, Johnny était déjà levé. Il terminait son café au lait.
« Je t’ai emprunté ton téléphone, dit-il à Evan dès qu’il le vit entrer. Je… j’avais un coup de fil important à passer. Ça ne te dérange pas au moins ?
– Au point où on en est… », soupira Evan.
Sortant une canette de bière du réfrigérateur, il la fit rouler sur son visage. Même au contact du froid, ses paupières restaient obstinément gonflées. Il détestait cette sensation.
« Qu’est-ce qu’elle avait à te raconter, Tara ?
– Tara ? s’étonna Johnny. Ce n’est pas à elle que j’ai téléphoné.
– T’aurais dû. Elle a appelé avant-hier, elle voulait te parler de quelque chose.
– Ah… alors il faudra que je la rappelle… »
Sur ces mots, Johnny s’éclipsa. Moins de cinq minutes plus tard, il réapparaissait, vêtu de son sempiternel survêtement blanc et rouge. Sous le regard perplexe d’Evan, il acheva de lacer ses baskets.
« J’suis prêt, lui lança-t-il. Et je t’attends.
– Parce que tu comptes aller t’entraîner aujourd’hui ? s’exclama Evan.
– J’ai plus de fièvre », repartit Johnny avec assurance.
En guise de preuve, il brandit le thermomètre qu’il venait de retirer du creux de son aisselle : l’appareil affichait un rassurant 37,8 °C.
« Tu vois ? C’est bon. Je suis quasiment guéri. »
Mais plutôt que de regarder l’écran, Evan scruta le visage de Johnny ; sous son grand front pâle, ses yeux brillaient d’un éclat suspect.
« Arrête tes conneries, Johnny. T’as pris ta température sur Ping.
– Mais non…
– T’es blanc comme un linge. Attends d’aller mieux. »
À la stupéfaction d’Evan, Johnny se mit à taper des pieds par terre – on aurait dit un enfant colérique :
« On y va, je te dis !
– Et moi, je te dis que non ! rétorqua Evan, qui n’entendait pas s’en laisser compter. Depuis quand tu me donnes des ordres ?
– Tu ne comprends pas… », gémit Johnny.
Il laissa tomber sa tête entre ses mains :
« On n’a plus que dix jours pour monter ce numéro. Si je dois encore me reposer, on ne sera jamais prêts à temps et moi, j’ai absolument besoin de ce cachet, tu piges ?
– Ce que je vois, c’est que si tu continues à tirer sur la corde, tu ne seras pas en état de patiner le jour J.
– Je me forcerai, je l’ai déjà fait. Et puis, c’est mon problème, pas le tien. Qu’est-ce que ça peut te faire du moment que tu touches ton chèque à la fin ?
– Ce que tu peux être têtu quand tu t’y mets ! Va donc te recoucher.
– Evaaan ! » s’emporta Johnny.
Il était à cran. De la sueur avait perlé sur son front blême.
Il s’essuya avec la manche de sa veste et reprit d’une voix éraillée :
« Je crois que tu ne réalises pas dans quelle sombre merde je suis… Je viens de parler à Patti. Hier, en relevant mon courrier, elle est tombée sur la lettre d’un huissier. Tu sais quoi ?
– Nan.
– Mon proprio menace de m’attaquer en justice : il me réclame six mois de loyer, et avec les intérêts encore. Histoire de bien m’enfoncer.
– Mais comment tu t’y es pris pour accumuler autant de retard ?
– J’ai quinze crédits sur le dos, et pas un kopeck pour les rembourser. C’est aussi simple que ça. Le syndrome Tonya Harding.
– Quelle idée, aussi…
– Si je ne paye pas cette ordure avant le 15 de ce mois, ce sera l’expulsion. Mais ça, ce n’est pas le plus grave – mes balenciaga sont en lieu sûr, chez ma tante.
– Qu’est-ce qu’il peut y avoir de pire ? s’inquiéta Evan.
– Mes parents se sont portés garants. Ils vont devoir rembourser à ma place. Seulement ils sont eux-mêmes endettés jusqu’au cou. Pas besoin de te faire un dessin : leur maison va être saisie. »
Il eut un blanc. Johnny agrippa le bras d’Evan :
« Tu comprends ? lui cria-t-il en le secouant. À cause de moi, mes parents risquent de se retrouver à la rue ! »
Que répondre à cela ? Johnny était effectivement au fond du trou.
Evan se leva :
« Je vais me préparer. J’en ai pour dix minutes. »


A suivre...


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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 9)
MessagePosté: 22 Nov 2010 22:23 
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Johnny... Je n'aime pas te dire ça mon chéri mais... DANS QUELLE MERDE TU T'ES FOURRE!!!!!!! Punaise de zombie de boule de gomme... :evil:

À une heure du matin, alors que Evan sommeillait tranquillement la télécommande à la main, un cri affreux le fit sursauter – quelque chose entre un cochon qui grouine et un feulement de chat à qui on aurait écrabouillé la queue.
J'ai adoré ce passage là :heart: :bravo:

:suite: :suite: :suite:

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 10)
MessagePosté: 22 Nov 2010 23:48 
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Que te dire à part que j'adore.. :suite:
Par contre comment Evan sait il quel bruit fait un chat auquel on ecrase la queue...hein? Bon j'ai promis à la BPA d'arrêter mes menaces alors je dirais rien...J'ai été obligé, ils voulaient plus me laisser partir...ils m'ont fait subir des trucs affreux...ils m'ont...Aaaaaaaahhhhhhhhh


Roraandco est maintenant deconnectée

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 Sujet du message: Re: Ping-pong (crackfic) - Johnny/Evan - G (ch. 10)
MessagePosté: 23 Nov 2010 01:41 
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Slash ou non, telle est la question...
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Merci pour vos reviews. :heart:
Dans la prochaine suite, ça devrait se préciser entre ces deux-là, mais chut... :bye:


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