Voila le premier chapitre 'd'une vie invisible', j'ai eu un peu de mal à mettre dans la tête de Billie jeune aussi j'espère ne pas vous décevoir avec cette suite, bonne lecture
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I chapitre :
Les deux hommes se quittèrent en s'embrassant amicalement, sur la joue comme à chaque fois qu'ils se séparaient. Ils s'envoyèrent un adieu qui n'en était pas un et prirent chacun le chemin de leur chambre d'hôtel. Après avoir refermé la porte, Ryan se laissa glisser contre elle jusqu'à s'étaler sur le sol. Les genoux recroquevillés contre son torse et les mains plaquées sur ses cheveux humides, il ferma les yeux et se répétât les événements de la soirée. La nuit était douce à Paris et cette neige qui l'émerveillait comme un enfant, jamais il n'avait vu pareil rafale. Doucement il bascula dans ses rêves, imaginant qu'elle aurait été la réaction de Billie si ce soir, au moment de le quitter, ses lèvres s'étaient malencontreusement égarées pour rejoindre sa bouche, sa bouche... Il frissonna à l'idée d'avoir été rejeté. Si la crainte de perdre un ami n'avait pas été plus forte que cette pulsion soudaine, nul doute qu'il serait sorti de l'appartement pour frapper à sa porte et enlacer passionnément l'objet de ses désirs. Non, ce n'était pas le bon moment, pas le bon endroit, Billie n'était sans doute pas prêt, mais qui sait de quoi sera fait demain, demain... Tout en répétant inlassablement ces quelques mots dans son esprit le garçon s'engouffra sous sa couette, serra contre lui Barnabus son chien en peluche et rejoint le pays des rêves, là où il put enfin vivre cet amour sans aucune crainte ni honte et où Billie l’aimait en retour.
I'm hexed with regrets and bad luck
so keep your distance it's rubbing off
or you will be damned to spend your life in hell
or earth with me tangled at your feet
you finally met your nemisis
disguised as your fatal long lost love
so kiss it goodbye until death do we part...
Il était près de 4h quand Billie parvint à s'endormir puisqu'à défaut de trouver le sommeille il avait passé le reste de la nuit à contempler le plafond de sa chambre d'hôtel, dans l'espoir d'y trouver un peu d'inspiration. Cela peut paraître fou, mais le fait est que le jeune chanteur avait assez d'imagination pour voir apparaître sur son plafond blanc tout un monde peuplé de drôle de personnages. C'est ainsi qu'il avait fait la connaissance de Jimmy, un garçon tout juste adolescent, étrange et sombre comme un demi dieu chargé de peine, Jimmy était devenu son plus grand confident. Allongé sur un monticule de feuilles de papier Billie Joe écrivait des mots au hasard, des phrases échappées de son esprit tortueux qui formeraient plus tard des chansons. Il fallait écrire pour ne plus penser, créer pour oublier, se vider la tête de toutes craintes « Que dois-je faire? Où cela nous mènera ? Je n'ai pas le droit, pour eux, pour lui...» La tête enfouie dans son oreiller Billie Joe poussa un grognement inaudible avant de rouler sur son lit pour venir s'étaler sur le sol comme une vielle crêpe. Quand il prit conscience de l'énorme boucan qu'il venait de produire le garçon se rassura en entendant des bruits de pas venir vers sa porte. *C'est lui, non ce n'est pas lui, pourvu que ce ne soit pas lui, pourvu qu'il n'ait pas entendu...* Le son se tue, laissant Billie dans un état proche de l'arythmie et complètement paralysé sur le ventre. Le silence était tel qu'il entendait parfaitement bien les battements de son coeur trop rapides. *Je le sens, derrière cette porte, il est là, je suis sûr que c'est lui, pourquoi... * C'est alors qu'une voix se fit entendre, une voix douce et bienveillante, mais qui n'était pas celle qu'il avait espéré entendre " Est-ce que tout va bien Monsieur Armstrong ? J'ai cru entendre du bruit venant de votre appartement, c'est Micheline la femme du concierge !". La pression laissant place à la déception, Billie se donna le droit de respirer et répliqua d'une voix lourde de sous-entendus, que tout allait pour le mieux. La femme s'éloigna, laissant le blond dans la pire situation à laquelle il avait dû faire face. La tête plaquée sur le sol froid de la chambre il ferma les yeux, mais la simple vision de son ami endormit dans la chambre voisine lui était insupportable. Doucement les souvenirs de cette nuit lui revinrent en mémoire, infligent à Billie un délicieux supplice.
Ce soir-là, les événements c'étaient enchaînés très vite. Il se souvint de ses deux amis lui proposant d'aller dans ce night-club réputé de San Francisco, il se souvint d'avoir refusé, il faut dire que toutes ses années passer aux côtés de Mike et Tré - surtout Tré- n'avaient pas été de tout repos, puis il y avait eu cet appel bref et vif comme une flèche qui lui transperça le cœur le laissant seul effondré devant cette fatalité, Petroclane ne reviendrait pas. Il l'avait attendu si longtemps pour apprendre qu'enfin, elle avait rencontré un homme plus mur et stable que lui, plus stable... Sur le coup de l'énervement Billie fracassas le combiner sur le sol. Elle n'avait pas le droit de l'abandonner ainsi, comme s'il ne s'était rien passé, comme s'ils n'avaient rien vécu. Impuissant le blondinet fit les cent pas dans son appartement, il avait envie de l'appeler de la supplier de revenir, si seulement il avait pu l'avoir en face de lui mais rien à faire, Billie était seul. Tremblant le garçon essuya les quelques larmes qui s'échappaient de ses yeux, se retenant pour ne pas éclater en sanglot. Les mots de la jeune Hongroise défilèrent dans sa tête comme un manège infernal. Plus mur, plus stable, après tout Petroclanne avait peut-être raison, au fond il n'était qu'un gamin pleurnichard et idéaliste, penser qu'une fille comme elle, aussi douce, aussi intelligente, aussi...S'en était trop, il fallait se ressaisir sinon la douleur de cette séparation n'en serait que plus forte. Première rupture ? Non, mais la plus douloureuse ? Peut être, en tout cas jamais il n'avait ressentit pareil mal être. Partagé entre un sentiment de haine et de manque Billie s'effondra, attrapant au passage cette bouteille de whisky qu'il n'aimait pas et en avala le contenu d'une traite. Le malheureux continua dans sa lancé et vida une deuxième bouteille, c'est alors que la sonnette retentit. Poussant un soupir Billie Joe se leva et tituba jusqu'à la porte. Un brin d'espoir éclaira ses pensées, peut être était-ce Pétroclane qui avait changé d'avis, peut être l'aimait-elle encore ? Mais les rêves de Billie s'interrompirent lorsqu'il se retrouva face à cet excentrique de Ryan Adams. Le brun au semblant guilleret afficha une moue grimaçante en voyant l'état dans lequel se trouvait son ami. « Et bien, je vois que tu as commencé sans moi ! ». Sans dire un mot Billie s'esquiva pour le laisser entrer et referma la porte derrière lui. Le simple fait d'avoir pu penser qu'elle était revenue brisa quelque chose à l'intérieur de lui, cet espoir si douloureux lui brûla les entrailles et le fit se plier de douleur. Les larmes recommencèrent à peindre son visage malheureux et tandis que le brun se hâtait de trouver de l'aide, Billie perdit connaissance. Paniqué Ryan se mit à appeler les deux énergumènes qui lui servaient de colocataire, mais a priori Tré et Mike n'étaient malheureusement pas là pour le sortir de ce pétrin. Il déposa son pack de bière sur la table en se disant qu'il aurait mieux fait de s'abstenir d'amener cela ici et pris soin de vérifier si son ami respirait toujours. Rassuré, il le souleva sans difficulté jusque dans la chambre, une chance que Billie ait été aussi chétif, puis le déposa sur le lit et s'empressa de composer le numéro des urgences. C'est alors que quelque chose s'agrippa à sa chemise le suppliant d'arrêter son geste. « Elle m'a laissé, elle ne reviendra plus. » D'une voix étouffée par les sanglots Billie répliqua : « Elle m'a abandonné... »
Jamais Ryan n'avait vu son ami dans un tel état, c'était un spectacle effroyable que de le voir aussi misérable. Billie n'avait plus rien de semblable au garçon plein de vie qu'il connaissait si bien, néanmoins il n'en perdit pas son charme et cette douceur que caractérisaient ses yeux verts et embués de larmes aurait pu faire fondre le plus ardu des coeurs. Attendri par cette fragilité le brun abandonna son téléphone pour s'asseoir à ses côtés et sécher ses larmes d'un revers de main, geste un peu maladroit mais instinctif. Ne sachant que faire pour rassurer son ami il préféra garder le silence, simplement rester auprès de lui, après tout Billie avait seulement besoin qu'on l'écoute. Le blond parlait difficilement et d'une voie fluette qu'on ne lui connaissait pas en somme il avait tout du gamin qui a perdu son doudou préféré, inconsolable et apeuré « que vais-je devenir sans elle ? ». Ryan ne savait quasiment rien de cette fille, seulement qu'elle n'était pas souvent présente et que cette distance instaurée au fil du temps entre elle et Billie avait profondément blessé le chanteur. Au fond cette histoire était terminée depuis longtemps déjà, l'amoureux n'avait fait que se voiler la face en attendant le retour inespéré de celle qui n'avait plus besoin de lui. Cette sorcière l'avait ensorcelée, il fallait rompre le charme, « ça te dit une glace ? C'est bon les glaces, ça guérit tout les glaces, je vais nous chercher des...Glaces... » se tournant vers son ami Ryan remarqua que celui-ci s'était presque endormi, tenant fermement dans sa main le tissu de sa manche.
« Reste, reste avec moi... »
Murmurés dans un demi sommeille, ces quelques mots prirent un sens tout particulier pour le brun, Billie avait besoin de lui. Sans vraiment réfléchir à ce geste qui aurait pu paraître anodin, Ryan s'allongea sur le lit double, face à son ami qui lui semblait divaguer entre rêve et réalité. Ils restèrent ainsi de longues minutes, minutes pendant lesquels Billie se remettait par moment à sangloter, mais dans le cas présent Ryan était là pour soulager sa peine. Il lui fredonnait quelques paroles de sa voix suave et rassurante, alors Billie reprenait son calme, se perdait à nouveaux dans une rêverie agitée. Impossible de le nier, les deux hommes maintenant plus proches que jamais sentaient tous les deux que quelque chose se produisait à leur insu, ils étaient irrémédiablement attirés l'un vers l'autre par une force mystérieuse, cette même force qui poussa Billie Joe à se confiner dans les bras de son protecteur. Quelque peu troublé par la situation Ryan se dégagea doucement de l'étreinte, mais le blond qui n'était pas de cet avis afficha une adorable moue et fixa les yeux clairs de son confident. Il le supplia du regard de le laisser faire, après-coup Ryan et son cœur en mousse ne purent rien lui refuser. Le blond se rapprocha dangereusement jusqu'à se blottir au plus près possible de ce corps qu'il désirait maintenant plus que tout. Cette fois-ci le brun n'offrit aucune résistance, au risque de devoir subir une nouvelle fois cette bouille qui faisait fondre son âme. Ryan se retrouva pris au piège de tant de douceur et d'attention, il lui semblait n'avoir jamais connu un tel émoi, partagé entre l'envie de fuir cette émotion soudaine qui le menait à l'encontre de la raison ou celle de suivre cette passion dévorante et de se foutre des répercussions de tels actes. Mais il n'eut pas le temps de réfléchir à la question que Billie était déjà passé à l'étape supérieure, glissant son visage au plus près du sien et déposant un fragile baiser dans son cou. Une chaleur étonnante se dégagea de ce contacte nouveau entre les deux hommes, leur prodiguant d'agréables frissons. Ryan, plus timide et réservé que son acolyte se garda de lui rendre un baiser. Passant simplement sa main dans ses cheveux il caressa d'un geste incertain ses mèches décolorées et sentit tout un monde de douceur parcourir sa peau. On peut dire qu'il avait maintenant perdu tout contacte avec la réalité, mais ce rêve était si précieux ! Pour rien au monde il n'aurait voulu que ce moment magique ne s'arrête. Peut à peu, Billie qui avait élu domicile sur le torse de Ryan sombra dans un doux et profond sommeille, accompagné par les battements du cœur de son partenaire, la plus douce des berceuses qui lui fût donné d'entendre…
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Fin du premier chapitre un peu fluffy sur les bords xD Dîtes moi ce que vous en avez pensé que je puisse améliorer la suite =3