Forum - Le Monde du Slash

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 Sujet du message: Sous le tissu || Jogi Löw/Hansi Flick || PG-13 || OS
MessagePosté: 25 Juil 2010 09:46 
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Inscription: 07 Juin 2009 19:41
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Je suis de retour pour l'une des dernières fics footballistiques (en attendant les futures grands rendez-vous du foot :lol: ) et me réjouit d'apprendre que Joachim prolonge son contrat de deux ans avec l'équipe et son staff ! Pour fêter cela, une ficlette composée en vacances. J'espère qu'elle vous plaira. :D

Titre : Sous le tissu
Rating : PG-13
Pairing : Hansi Flick/Jogi Löw, la paire inséparable de la Mannschaft.
Résumé : Le jour de son premier match à son poste d'entraîneur, Löw est dérangé par son assistant, en proie à des problèmes vestimentaires. Celui-ci réclame l'aide de son supérieur sans s'attendre à découvrir d'autres problèmes plus sérieux.

$$$$$$

Marchant d’un pas mal assuré dans le couloir réservé à l’équipe, Joachim traîna sa détresse jusque dans sa chambre. Dans quelques heures déjà, il assisterait depuis les bancs à son premier match en tant qu’entraîneur. Dieu seul savait à quel point il pouvait haïr son prédécesseur mais néanmoins cher ami, Jürgen. Las, fatigué, éreinté, il avait rendu son tablier à la sortie de la Coupe du Monde, dans leur propre pays. Bien qu’attristé, Joachim ne l’aurait cependant jamais détesté à ce point si, par malice, l’entraîneur démissionnaire n’avait pas accompagné sa lettre d’une très chaude recommandation : à ses yeux, Joachim constituait la plus sûre solution de rechange.

Et ces crétins de la fédération l’avait cru. Ainsi, une silhouette élancée, maladroite, dissimulant son regard inquiet derrière une épaisse mèche de cheveux noirs devraient bientôt gérer les états d’âme, les caprices et les tempéraments de vingt-trois gamins. Joachim n’en avait jamais voulu, des enfants ; ce n’était pas pour hériter de ceux des autres. Il faudrait les inspirer, en imposer ; il ne s’en sentait pas capable. S’il avait consenti à devenir assistant, ce n’était que dans le seul but de garder un pied dans l’univers du ballon rond et pour faire plaisir à Jürgen : ce boulot rapportait bien, pour peu de responsabilité et un travail agréable. Entraîneur ne lui apportait que peu de choses supplémentaires ; si ce n’était des ulcères.

Allongé sur son lit les bras en croix, Joachim tâchait d’oublier l’angoissante perspective d’une défaite. Que faudrait-il alors leur dire ? Et si l’un d’entre écopait d’un carton rouge ou d’une suspension ? Soupirant, il se tourna sur le flanc et se recroquevilla sur lui-même. « Tout irait bien » ; tels étaient les mots qu’il avait entendu, reçu en guise de message ou lu dans sa boite e-mail. Sa femme, son prédécesseur, quelques uns de ses joueurs, des anonymes. Seul son désormais adjoint semblait avoir compris ; muté à un poste supérieur, il craignait presque autant que lui l’issue du match. Hans, pauvre Hans, songea Joachim en oubliant sa propre détresse, en pensant au tempérament anxieux du jeune homme. Angoissé, inquiet, d’une timidité maladive ; en parallèle, si serein lorsque les esprits s’échauffaient. Un parfait complément pour le volcan qu’il était : Joachim explosait, se consumant facilement en des conflits aussi destructeurs pour ses opposants que lui. Des accès de colère qui finiraient par avoir raison de sa santé, assuraient ses plus proches amis. A moins que ce ne soit le péché mignon de l’entraîneur, le scotch qu’il se servait en ce moment même, qui finisse par mettre hors service son palpitant pourtant toujours sportif.

La bouteille toujours penchée au-dessus du verre de liquide ambre, Joachim entendit le bruit distinct de plusieurs coups brefs et secs sur sa porte. Soupirant, dissimulant sa boisson derrière une lampe, la bouteille dans le minibar, il retoucha sa mèche d’un geste de la main et s’avança, la mort dans l’âme :
- Oui ? Marmonna-t-il, d’une voix morne, en ouvrant la porte.

Son visiteur ne lui répondit rien, ne spécifiant pas même le motif de sa visite, et l’obligea à s’écarter pour le laisser rentrer. Le tout en un seul sourire si propre à la personne encore inopportune quelques secondes auparavant :
- Hans, je t’en prie… Assieds-toi. Qu’est-ce que tu tiens sous le bras ?

Déployant son paquet sur le lit de son supérieur, il étala près de six chemises glissées dans leur housse protectrice. Lissant l’une d’entre elle du plat de la main, il posa les poings sur ses hanches :
- J’ai vraiment besoin de ton avis !
- Tu te trompes de porte ou d’étage… Je suis entraîneur, pas styliste.
- Hm. Jogi, si tu me permets, même débraillé comme tu l’es là, tu restes fantastiquement classe.
- Fantastiquement classe… Murmura l’aîné en haussant un sourcil, détaillant sa chemise bleue fétiche, son jeans éliminé, digne d’un adolescent. Gêné par la nudité de ses pieds, il enfila rapidement les chaussons de l’hôtel. Tu te fous de ma gueule, Hans ?
- Pas de tout ! Alors aide-moi !
Considérant d’un œil mi-attentif mi-exaspéré l’éventail de chemises hors de prix qui attendaient sur son matelas, il pointa l’une d’entre elle. La plus sobre, une simple chemise blanche qui apparaissait relativement cintrée :
- J’ai à peu près la même. Elle adoucira un peu ta carrure de nageur, en affinant ta silhouette.
Hilare, Hans retomba sur l’une des homologues – bordeaux, celle-ci – en la froissant. Pliant l’étoffe élue sur ses genoux, il s’excusa de cette effronterie :
- Tu t’entends ? Une vraie conseillère de mode chez Elle !
- Ce n’est pas ce que tu cherchais après tout ?
- Si, si.

Se détournant de son invité pour reprendre le verre caché derrière la lampe, il espérait que cette absence d’intérêt ne pousse ce dernier à prendre congés. Hans ne l’entendit pas de cette oreille et se leva pour ouvrir les deux portes de la garde robe de son ami sans en ôter aucun des nombreux vêtements :
- Et si nous mettions la même ?

Le verre contre ses lèvres, Joachim faisait tourner le liquide sous ses yeux fatigués. Approuvant l’idée d’un signe de tête, il écarquilla brusquement les yeux lorsque Hans tomba le tee-shirt qu’il portait pour enfiler la chemise blanche. Joachim fut incapable de réagir : il n’aurait cependant su dire si la surprise était la raison de son immobilité ou si son inconscient lui commandait de ne pas s’en mêler, conservant ainsi le spectacle qui lui réchauffait tant le corps, au moins autant que le whisky. Il ne pu s’empêcher de déglutir difficilement lorsque le lin d’un blanc immaculé vint glisser sur la peau dorée, les bras puissants se faufilant dans les manches tandis que les épaules musculeuses roulaient et se contractaient jusqu’à ce qu’il laisse retomber le vêtement, ramenant les pans côte à côte pour ne rien boutonner. Se tournant pour faire face à son supérieur, il ouvrit les bras, écartant de ce fait le vêtement pour révéler un ventre plat, faiblement rehaussé de lointaines tablettes de chocolat héritées de sa carrière sportive :
- Alors ?
- Parfait. Murmura l’entraîneur en laissant un peu d’alcool dévaler sa gorge, l’aidant à accuser ce désir fulgurant. Je ne suis pas certain de la porter aussi bien que toi, cependant…
Fouillant dans sa penderie, Hans écartait les cintres d’une main. L’autre était ramenée à hauteur de son visage, un index plié sur ses lèvres. S’illuminant subitement, il extirpa une chemise en tout point semblable à celle qu’il portait en ce moment même :
- Essaie-la. Je suis sûr qu’elle t’ira à merveille ! Déclara-t-il, enjoué, en tendant le vêtement. Jogi ? Jogi ! Tu vas renverser ton cognac.
- C’est du whisky. Répondit Joachim, visiblement mal à l’aise.
- Tu essaies ?

Promenant ses yeux de la chemise blanche qu’il tenait entre ses mains au visage de son ami, il se sentit défaillir. Le rouge aux joues, les jambes tremblantes, il se débarrassa du vêtement sur son lit :
- Tu me verras dedans tout à l’heure.

Reprenant le vêtement entre ses mains, Hans lissa les plis qui résultaient de la petite altercation. S’approchant de son supérieur, il sonda quelques infimes secondes le regard noir perçant de celui-ci. Ce n’était guère de la colère mais bien de la peur qu’il y lisait. Inconsciemment, il posa sa main sur l’avant-bras de son aîné et entreprit de le calmer :
- Jogi… Tout va bien. Je ne te forcerai pas à l’essayer, cette foutue chemise. Je comprends tout à fait, aussi, que tu sois à cran avant ce premier match mais… - Il saisit son menton et le tourna vers lui, l’obligeant à le regarder pour de bon - … je m’inquiète. Il y a quelque chose qui te dérange ?
- Rien. Absolument rien. Mais je ne me changerais jamais devant toi. Devant qui que ce soit. Il est hors de question que vous me voyiez nu, ou même torse nu !
- Il y a quelque chose de grave ? Des cicatrices, j’en ai vu ! Des corps de mecs aussi… Dans les vestiaires, on s’entend ! Tenta, vainement, de le rassurer l’assistant en ponctuant sa dernière remarque d’un rire gras, presque forcé.
En réalité, Joachim ne parvenait plus à s’afficher ainsi, devant une autre personne, depuis plusieurs années. Depuis que la quarantaine s’était amorcée en force, grisonnant sa toison, imprimant la peau des affres du temps. Devant le miroir, il ne s’admirait plus, ne se jugeait plus : il se confrontait. Trouvant toujours un nouveau défaut à ajouter à la longue liste qu’il s’était déjà mentalement dressé. Il était dès lors hors de question pour lui de se dévoiler devant Hans, son Hans, celui qu’il dévorait des yeux ou convoitait d’un œil discret. Le temps l’avait effleuré sans le marquer de stigmates, ajoutant juste quelques caractéristiques à son charme déjà bien solide :
- Cela me gêne, voilà tout.
- Il y a autre chose, ne me ment pas ! Je commence à te connaître, Joachim Löw…
- Et moi aussi, Hansi Flick ! Et tu es trop curieux, alors fous-moi la paix avec cette chemise et retrouvons-nous ce soir !
- Non !

La réponse avait été sèche et brusque. Les yeux sombres de l’entraîneur rayonnait d’une certaine agressivité ; Hans comprit le dilemme : il devait réagir et vite. Au risque de se brouiller peut-être, mais surtout de faire avancer ce conflit dans lequel ils s’enlisaient. Collant la chemise contre le corps de son supérieur, il travailla les plis pour que le vêtement épouse parfaitement la silhouette du cinquantenaire. Promenant sa main sur l’étoffe, Hans suivit les flancs côtelés d’os saillants, caressa presque la courbure des reins et acheva son périple sur le torse de l’aîné. Relevant craintivement la tête, l’assistant saisit une expression, sur le visage de son ami, qu’il ne connaissait guère : la peur s’était bien envolée, la colère aussi. Il y avait néanmoins toujours une certaine gênée, mêlée à d’autres sentiments qu’il ne savait décrire. De l’envie, l’envie de se confier sûrement, se méprit Hans en fixant les prunelles noisette humides et larmoyantes. Avec le tact d’un géant, il venait de piétiner un terrain qu’il n’imaginait pas si sensible :
- Oh… Jogi. Je ne voulais pas… Ne pleure pas ! Quelqu’un t’a fait quelque chose ?
- Non, personne. Marmonna l’entraîneur entre ses dents, réprimant plusieurs sanglots.
- Tu me le dirais ?
- Qu’est-ce que cela peut te foutre ? Répliqua-t-il sombrement, torturé par la perspective que Hans n’était jamais qu’une vague : il avait beau paraître proche, il finissait toujours par se dérober au dernier instant. Il était hétéro, pur jus. Et un très bel enfoiré pour jouer ainsi de cette complicité, de cette amitié qui flirtait avec des limites que Joachim connaissait bien : celles où le compagnon de jeu devient, même l’espace d’une nuit et toujours dans l’obscurité, un amant. Hans devait le sentir, le savoir, mais n’en montrait rien.
- Si quelqu’un a pu… te faire quelque chose qui te perturberait à ce point… Je le retrouve. Et je lui fais endurer quinze fois pire. Aussi simple que ça.

Etrangement, cette déclaration toucha l’aîné. Il ressentait une certaine sincérité dans les propos ; caressant, du pouce, la joue de son ami, il rétablit la vérité :
- Je ne me montre pas aux autres parce que je ne m’aime pas. C’est aussi simple que cela. Il n’y a rien eu de dramatique.
- Toi, tu ne t’aimes pas ? Alors que les top model de tes joueurs te lorgnent du coin de l’œil ? Alors que tu portes des fringues moulantes que je n’aurais jamais osé porter, même à trente ans ?
- Le véritable problème est sous le tissu. Répondit simplement Joachim, en soupirant. Reculant pour se débarrasser de la chemise encore collée contre lui, il la prit des mains de son ami et la regarda de plus près. Ceci dit… C’est une chouette idée de porter les mêmes tenues.

Hans restait pensif. S’approchant de l’entraîneur, qui s’était enfin débarrassé de son verre, il reprit les mêmes caresses que celles de tout à l’heure. Il passa la main sur les côtes, épousa sa taille creusée, arpenta en douceur le ventre plat avant de venir se poser sur le col de la chemise bleue que Joachim portait. La main sur le premier bouton, il le défit et patienta. Un souffle saccadé, inquiet, frôla ses oreilles toutes proches. Il sentit le pouls s’emballer, quelques suppliques inaudibles, murmurés. Ne se décourageant guère, Hans releva la tête et prit la pause, à quelques centimètres de lui seulement :
- Fais moi confiance. Pleinement confiance.

Hésitant, maladroit, il solda sa requête d’un baiser plus que chaste, déposé aux commissures des lèvres. Tremblant plus encore, Joachim sentit son cœur louper un battement, prêt à exploser. Déboutonnant un second bouton, un troisième, un quatrième, Hans écarta enfin les pans du vêtement dévoilant un torse ordinaire, pâle, mais bien conservé pour son âge. Imberbe, les pectoraux se devinaient. Le ventre était tout aussi normal : plat, couvert d’une fine toison grisonnante qui s’évanouissait sous la ceinture. Il repéra quelques grains de beauté, coquets, mais peu nombreux.
- Il n’y a rien d’effrayant sous le tissu. Rien du tout. Il y a même un très joli spectacle.
- Tu me flattes. Répondit pudiquement Joachim avant d’étudier son propre corps, toujours autant sur la défensive.
- A vingt ou cinquante ans, tu restes tout aussi désirable, Jogi. Ce que tu as s’appelle le charme, et il ne souffre pas du temps… même si je ne m’y connais pas vraiment.

Le doigt contre l’endroit où les lèvres de son assistant s’étaient posées, fugaces mais tendres, Joachim le fixait. Cette déclaration lui avait fait un bien fou. Hans acheva de déboutonner le dessus, l’enleva des épaules de son ami et enfila l’objet du litige, la chemise blanche. La boutonnant à son tour, il complimenta Joachim à plusieurs reprises :
- N’oublie jamais que ce qu’il y a en-dessous est tout à fait valable. Arrête de te considérer comme un bout de viande avarié, mais bien comme le corps d’un homme charmant qui ne se décrépit pas, mais qui… mue. Oui, voilà, qui se transforme ! Qu’est-ce qu’il y a ?

Le dévisageant clairement, Joachim chercha longtemps les mots les plus judicieux pour former sa question :
- Tu me parles de charme, de corps masculins et tout sonne juste. Et je me demandais si... Enfin, est-ce que tu regardes parfois les hommes… Attentivement ?
- Non, jamais. Mais toi, Jogi… Toi, c’est différent.

S’écartant finalement, Hans se traîna, penaud, jusqu’à la porte de la suite :
- On se retrouve ce soir, pour le match ? Avec cette chemise ! Et courage coach, on va le gagner ce match !
- Oui, oui, on le gagnera. Eh bien… A tout à l’heure, Hans. A ce soir.
Regardant la porte se refermer, Joachim ressentit une drôle de sensation, un manque. Il pensait encore au contact de la bouche chaude, pulpeuse, sur le coin de ses lèvres. Joueur ou non, Hans avait souhaité l’aider à surmonter ce blocage. Sans avoir parfaitement réussi, il semblait néanmoins en bon chemin.

Reprenant son verre pour déguster la dernière lampée de whisky, il murmura quelques mots autrefois sorti de la bouche de son assistant : « Toi, c’est différent » avait-il dit. Songeur, le cœur aussi exposé que le corps, l’entraîneur s’aventura vers sa salle de bain. Devant le miroir, en retirant ses vêtements, il ne grimaça pas autant que les autres jours. Peut-être un peu, certes. Mais, à ses yeux, cela ressemblait presque à un demi-sourire.

◌◌◌◌

Le dos collé contre le carrelage de la cabine de douche, Joachim fit mousser le savon sur ses bras qu’il trouvait maigrelets. Il n’avait jamais été d’une carrure impressionnante néanmoins il restait persuadé que son inactivité avait fini par grignoter les rares muscles saillants dont il était doté. Soupirant, les images de la confrontation dans la chambre lui revinrent en mémoire : les yeux bleu perçants de son assistant qui ne savaient que penser de ce cirque, sa main qui frôlait son corps sans en être dégoutée, recherchant ce contact qu’il voulait rassurant. Enfin, ce baiser qui n’en était pas vraiment un mais qui lui réchauffait encore le cœur et le corps. Peut-être un peu trop.
- Les plaisirs solitaires sous la douche… Digne d’un ado. Marmonna-t-il en laissant néanmoins sa main descendre. Qu’est-ce qu’il ne me fait pas faire, cet andouille…

Laissant l’eau couler sur sa peau, le débarrassant autant du savon que de la culpabilité, il lutta quelques instants, rêvant à quelques playmates croisées sur des revues subtilisées dans la chambre des garçons avant de se rendre à l’évidence : celles-ci ne lui provoquaient aucun désir.

Inlassablement, le même visage revenait le hanter. Hans et son regard d’ange, Hans et son sourire timide, son corps un peu trop parfait pour son âge, ses manies d’enfant terrible et son caractère joueur. Joachim ne pensait déjà plus qu’à une chose : se coller contre lui, le sentir en lui. Fort et doux, comme il l’imaginait volontiers. Quitte à souffrir un peu, quitte à rougir devant ses attentions et ses mines inquiètes. Il ne le connaîtrait sûrement jamais sous ce jour ; Joachim ne pouvait cependant pas s’empêcher d’y penser.

Se libérant finalement, il chipota au robinet et se mordit les lèvres, résistant aussi longtemps que possible à la morsure de l’eau froide, le remède idéal pour ses ardeurs. S’extirpant, grelotant, de la cabine de douche, il passa une serviette autour de ses hanches et ébouriffa ses cheveux. Un autre coup d’œil au miroir le fit sourire avant d’alourdir ses traits, s’adressant à son reflet :
- Il ne sera jamais à toi… Faudrait peut-être arrêter tes fantasmes et tes conneries, Joachim…

Jamais à lui, ou presque. Proche et distant à la fois, se dérobant lorsque les affaires devenaient vraiment sérieuses pour mieux revenir avec des minauderies et des dérapages, comme le baiser et l’attitude équivoque de tout à l’heure. Hans était un coureur de jupons, pas un homme prêt à glisser sa main dans le short d’un collègue et encore moins d’un ami. Mais Joachim l’aimait quand même, de loin. Au figuré du moins, sachant que ces deux là partageaient régulièrement leur chambre pour discuter d’une feuille d’effectif, d’une conférence de presse, qu’ils s’asseyaient sur le même banc, à quelques centimètres de distance seulement.

Quelques centimètres dans la réalité, mais bien des années lumières quant aux espoirs que l’entraîneur nourrissait vis-à-vis de son plus proche assistant. Tant pis, murmura Joachim en enfilant la chemise blanche choisie plus tôt. Quand on ne peut pas changer une chose, il faut s’y faire.

◌◌◌◌

Côte à côte sur le banc, regardant attentivement le match qui se déroulait sous leurs yeux, Joachim et Hans appréciaient le jeu limpide et efficace de leur équipe. La victoire était acquise et ne serait guère trop dure à arracher.
Prenant son courage à deux mains, d’une voix basse et par des mots anodins, Joachim s’adressa à lui :
- Pour les mots… et surtout les gestes de tout à l’heure, je ne m’en formalise pas. Ca arrive, je le sais bien. De toute façon, cela restera entre nous.

Se tournant vers lui, Hans le regarda d’un air malicieux et ne répondit rien. Sur le bois du banc, sa main trouva celle de son supérieur. Entortillant ses doigts dans les siens, Hans ne fit aucun autre commentaire. Les gestes parlaient pour eux, et pour eux seuls. Depuis les gradins, ils n’étaient que deux nouveaux entraîneurs qui s’encourageaient mutuellement. Au sein des quinze malheureux centimètres qui les séparaient, c’était une véritable catastrophe. Positive, certainement, mais qui anéantissaient tout sur son passage : les doutes, les préjugés et les pensées les plus raisonnables.
Les yeux dans les yeux, Hans ne pu réprimer un sourire un peu maladroit :
- J’aimerai finalement… vraiment apprendre à te connaître, là.
- Là ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Bafouilla l’entraîneur, incertain des mots qu’il venait d’entendre.
- Sous le tissu.

Tournant tout les deux leurs regards vers le terrain, ils assistèrent à l’un des autres nombreux buts de leur équipe. Sautant de joie, désunissant leurs mains dans la cohue des remplaçants et du staff, ils se retrouvèrent finalement, dans les bras l’un de l’autre, fêtant ce goal. Et plus encore, intimement. Corps contre corps, Hans le retint encore quelques secondes :
- On fait un deal ? Je t’apprends à t’aimer et toi, tu m’apprends à aimer tout court.
- Je ne sais pas si c’est dans mes cordes… Fit remarquer Joachim, ponctuant sa raillerie sur la fidélité de son assistant d’un petit rire.
- En réalité, tu as déjà gagné ce défi. Répliqua Hans en plongeant son regard azur dans le sien. Pari tenu, quand même ?
- Pari tenu.

Cette nuit lui prévoyait bien des réjouissances ; à l’extérieur d’une cabine de douche, cette fois. Ou peut-être pas. Mais à deux, dans ce cas.

$$$$$$

J'espère que cet OS vous a plu. C'est une couple dont je suis définitivement mordue. :oops:
Merci pour tous vos commentaires sur les autres fics !

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Kami 2.0 || «Il ne faut jamais faire de littérature, il faut écrire et ce n'est pas pareil.» C. Bobin

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 Sujet du message: Re: Sous le tissu || Jogi Löw/Hansi Flick || PG-13 || OS
MessagePosté: 25 Juil 2010 12:29 
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Dieu du slash ! Prosternez-vous !
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Inscription: 06 Mai 2006 18:50
Messages: 14711
Localisation: Toulouse
Héhé encore un très beau texte. J'aime beaucoup les incertitudes et les complexes de Monsieur Löw, ainsi que la façon de les faire passer de Hans ^^ Bravo !!!

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Co-fondatrice de l'Alliance des Sadiques
La torture des pouffes c'est bien, celle des doudous c'est encore meilleur !

ALEPICFICS, forum uniquement consacré aux picfics


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 Sujet du message: Re: Sous le tissu || Jogi Löw/Hansi Flick || PG-13 || OS
MessagePosté: 25 Juil 2010 14:53 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 06 Juin 2010 00:22
Messages: 27
Kami, Kami, Kami ... définitivement je suis fan de ton écriture et de tes OS sur l'équipe allemande !!


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 Sujet du message: Re: Sous le tissu || Jogi Löw/Hansi Flick || PG-13 || OS
MessagePosté: 25 Juil 2010 23:43 
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Inscription: 16 Juin 2010 11:55
Messages: 1216
:neurones: (00 h 42 + superbe fiction = déconnexion de la matière grise)

Ah, ah !! Comme toujours, J'adooooore ! :wouah:

C'est vraiment très mignon et superbement écrit !!

:bravo: et Merci infiniment !!

P.S. Une autre ! Une autre ? :lol:


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 Sujet du message: Re: Sous le tissu || Jogi Löw/Hansi Flick || PG-13 || OS
MessagePosté: 26 Juil 2010 10:08 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Inscription: 07 Juin 2009 19:41
Messages: 1257
Localisation: Dårlig Ulv Stranden
MAPI Merci beaucoup ! Pour les complexes, je suis du même avis que Hans, il n'y a pas de quoi en avoir. :bave:
Oups, je m'emballe :)

Dinastere Oh, merci beaucoup ! J'en écrirais d'autres, mais pas tout de suite. :) Merci encore !

Axi4551 Merci beaucoup ! :oops: Oui, des autres, il y en aura mais pas tout de suite. :)
Mais j'aime trop la Mannschaft pour ne plus la représenter. :lol:

_________________
Kami 2.0 || «Il ne faut jamais faire de littérature, il faut écrire et ce n'est pas pareil.» C. Bobin

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 Sujet du message: Re: Sous le tissu || Jogi Löw/Hansi Flick || PG-13 || OS
MessagePosté: 08 Avr 2012 16:35 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 07 Avr 2012 20:54
Messages: 42
Voilà ! Je suis littéralement addict de ta façon d'écrire et de tes OS !. J'espère qu'il y en aura d'autres hein ! :D

J'aime vraiment cette façon qu'a Joachim d'être complexé, même si personnellement je vois pas pourquoi parce qu'il est vachement bien conservé comme gars x), et Hans qui le "réconforte". J'imagine vraiment bien la scène en fait, et ce qui pourrait ce passer après aussi (a). Non franchement , c'est vraiment super bien écrit, faudrait limite essayer de te lancer dans des histoires a chapitres, je suis sure que ce serait toujours aussi bon ! ;) :bravo:

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Schweinski . Le plus beau couple de la planète !
« Chaque jour je t’aime davantage, aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain. »


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