En ces temps de grâce et de coupe du monde, j'ai pris plaisir à écrire un p'tit bout de texte sur l'équipe Allemande qui me semble l'une des plus PDEiques du tournoi.
Avec, pour acteurs, Thomas Müller, jeune attaquant prodige, et Joachim Low, le coach sacré "sexiest boss of the worldcup" par un journal anglais, métrosexuel qui s'assume : "Vous pouvez être un coach sportif et aimer le shopping." Brave garçon.
Photo à l'appui, histoire de vous donner une idée de ces deux hommes :
(A gauche, Müller.)
(A gauche, Joachim Low, à droite, son adjoint, Hansi Flick, qui apparait aussi dans la fic.)
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Titre : Man love in the Mannschaft.
Rating : PG
(rien de percutant, juste peut-être la différence d'âge mais c'est récurrent dans
mes écrits...)Pairing : Jogi Low/Thomas Müller
Disclaimer : Ceci n'est (très sûrement) jamais arrivé. Je ne connais pas ces messieurs ni l'agencement des douces et vestiaires
des stades de foot d'Afrique du Sud.
Fouillant par-dessous les bancs de bois, retournant les maillots abandonnés par ses collègues, Thomas abandonna la quête de sa propre vareuse. Cette victoire contre l’Argentine était historique ; il aurait aimé pouvoir l’admirer longuement sur le mur de sa chambre, en Allemagne. Renonçant finalement à ses recherches, il se débarrassa du reste de ses vêtements : l’entièreté des joueurs avait quitté les vestiaires, rejoignant la navette qui les ramenait à l’hôtel.
Se dirigeant, éreinté, vers la salle des douches, il rumina la suspension dont il était victime. Mais surtout, l’insupportable froideur dont son entraîneur avait fait preuve. Pas un geste ni un signe de tête ni même un mot n’avait accompagné son changement dans les dernières minutes du match. Or, sans en connaître véritablement la raison, cette indifférence avait meurtri le jeune joueur. Joachim possédait du charisme, une certaine classe, une aura qui inspirait plus que jamais l’attaquant. Cet homme avait rendu sa fierté à une Allemagne boiteuse ; il avait invité Thomas à faire ses premiers pas en équipe nationale, quelques mois plutôt, et l’avait guidé, ne le gardant jamais bien loin de son regard incisif et franc.
Joachim était avant tout un tacticien, un technicien hors-pair. Loin d’agir en figure paternelle, des éclats d’attachement venaient parfois rythmer les entraînements rudes et les matches difficiles. Une brève inquiétude lorsque l’un de ses garçons finissait au sol, un regard rassurant avant une phase décisive, un sourire satisfait après un but. Ces petites attentions étaient le moteur de Thomas ; Low s’était installé comme une figure attachante, un mentor à contenter aux yeux du jeune Bavarois.
Passant la porte des douches, Müller aperçu un dernier visiteur ; gêné, maladroit, il ressortit de la salle aussi rapidement. Collé contre le mur, la serviette et son savon dans les bras, il retint sa respiration jusqu’à ce qu’une voix s’élève :
- Müller !
Poussant la porte timidement, le jeune joueur fit face à son entraîneur, bien peu pudique, noyé sous les trombes d’eau chaude. Dans ses petits souliers, Thomas noua sa serviette autour de ses hanches :
- Qu’est-ce que tu fiches encore ici ?
- Je ne trouve plus mon maillot. Je l’ai cherché et… J’ai traîné un peu dans les vestiaires. S’excusa-t-il platement, le rouge aux joues. Je rentre à l’hôtel tout de suite, je prendrai une douche là-bas.
- Non. Tu vas attraper froid. La salle est assez grande pour une équipe entière ; elle devrait l’être pour deux personnes… Même pour un coach et un joueur ! A ta discrétion, quand même.
Troublé de la présence de Joachim ; l’attaquant mit un certain temps à se résoudre de laisser sa serviette de côté. Tournant le dos à son voisin, il frissonna lorsque la voix sèche et froide de l’entraîneur s’éleva :
- J’ai été joueur. Il y a longtemps, peut-être, mais des mecs dans les vestiaires, j’en ai vu beaucoup. Plus que toi. Pas besoin de nous comporter en adolescentes qui vont à la piscine.
Coulant sous le jet brûlant, Thomas jeta quelques coups d’œil à son entraîneur ; faisant mousser le savon sur des biceps autrefois dissimulés par les manches de ses chemises immaculées, Joachim ne devait pas avoir conscience du regard discret mais surpris de son protégé : loin d’être fluet, sa musculature semblait étonner plus que jamais le jeune homme.
- Müller ? Tu me veux un truc ?
Toujours aussi gêné, le joueur détourna rapidement le regard de son aîné. Bredouillant vaguement qu’il souhaitait emprunter le shampooing. Lui lançant la bouteille, Joachim eut un sourire qu’il cacha tant bien que mal :
- N’utilise pas tout le flacon, j’ai une sacré tignasse à soigner.
- Merci !
Détaillant rapidement l’étiquette du produit, Müller ne pu s’empêcher de rire doucement en lisant la mention « pour cheveux colorés » ; son coach s’en aperçu et fit peser un air fatigué sur son cadet :
- Tu penses sincèrement que mes cheveux blancs disparaissent du jour au lendemain, par magie ?
- Non, coach ! Je ne voulais pas, je-
- Je n’ai plus vingt ans. C’est un fait. Alors cesse un peu de t’excuser sans cesse…
Le ton n’était pas plus léger, mais le regard bien plus doux que le précédent. S’aspergeant les cheveux de shampooing, Müller demeura silencieux durant plusieurs minutes, terminant sa douche sans un mot de plus. L’ambiance n’était pas malsaine ; cependant, le silence était plus pesant que jamais. Chacun semblait prêt à déclarer une phrase mais aucun n’osait vraiment. Au prix d’un effort surhumain, Thomas se lança le premier :
- Heu, coach ? Si ça peut vous faire plaisir, vous avez franchement la classe pour un cinquantenaire.
- Merci, Junior. Répondit-il pudiquement, dans un demi-sourire. Tu me rends mon shampooing ?
En quelques secondes à peine, le jeune joueur glissa sur l’eau, maîtrisant maladroitement un grand écart qui s’acheva en chute monumentale ; entre rire et surprise, le coach s’approcha tout de même, considérant d’un air grave la grimace qui trônait sur le visage du jeune homme :
- Blessé ?
- Non, non ! Ca chauffe juste un peu à la cuisse.
Lui tendant une main pour l’aider à se relever, Joachim lui indiqua l’un des bancs du vestiaire :
- Va t’allonger. Je vais chercher du gel, je reviens. Si tu laisses traîner, on risque d’être très ennuyé…
Etendu sur le dos, Müller réajusta sa serviette, savamment placée pour dissimuler son intimité. L’air était humide, chaud, laissant une impression de moiteur sur la peau. L’entraîneur réapparut finalement, habillé d’un caleçon noir, un sachet d’infirmerie dans la main :
- Un peu de pommade au camphre sur le muscle ne lui fera aucun mal… Si ça peut nous prévenir d’une future blessure. Argumenta l’aîné, s’enduisant les mains d’une crème à l’odeur relativement forte. Demain matin, demande à l’un des masseurs d’en faire autant.
Loin d’être médecin, Joachim avait dû acquérir une certaine expérience : chaque geste était précis, sûr et décidé. Caressant la peau, frottant plus durement parfois, il étala la pommade sur la cuisse de son joueur qui profita de cet instant, à l’instar de n’importe quelle séance de massages :
- Cela chauffe toujours autant apparemment… Déclara le coach d’un ton amusé.
Müller devint d’un rouge écarlate, replaçant sa serviette sur une virilité naissante. Joachim éclata de rire, l’invitant à se relever :
- Coach ! Ce n’est pas ce que vous pensez !
- Je me doute, Müller. C’est naturel, voilà tout.
Partageant un sourire, chacun se rhabilla de son côté. Se séparant finalement sur une poignée de main, Thomas accueillit le sourire de son mentor avec soulagement. Il n’était pas question d’animosité entre eux quoique le jeune homme ait pu penser à la sortie de ce match :
- Hm, coach ? Si l’un de vos sbires vous ramène mon maillot… Vous pourriez me le rendre dès que possible ? J’y tiens beaucoup, en fait.
- Je n’y manquerai pas.
Derrière les deux hommes, l’une des portes s’ouvrit : l’adjoint de Joachim, Hans, ne se formalisa pas de la présence du joueur :
- Jogi ? On irait pas se boire un verre, en ville ?
L’attaquant, sans autre commentaire, quitta les vestiaires. Au dernier instant, Joachim le rappela parmi eux :
- Müller ? Si tu balances pour ma colo…
L’ongle du pouce placé sous sa gorge, l’aîné esquissa un geste d’intimidation. Celui-ci fit rire le jeune homme qui lui assura de ne pas vendre la mèche à ses comparses. Lorsque Thomas les délaissa enfin, Joachim demeura un long moment silencieux et songeur. Hans le regarda, dubitatif :
- Qu’est-ce qu’il foutait ici le môme ?
- Il était à la traîne. Il cherchait sa vareuse.
S’allongeant sur le dos, ruinant sa chemise hors de prix, l’entraîneur extirpa un tissu plié soigneusement de sous les penderies. Considérant avec perplexité l’équipement, Hans leva les yeux au ciel :
- Tu avais caché son maillot ? Pourquoi ?
- Hm. Hansi ? Tu as ta soirée devant toi, pour cinq ou six verres ?
D’une tape dans le dos, l’adjoint manifesta sa tendresse pour son ami en glissant sa main dans les cheveux de jais, ébouriffant la crinière encore humide de l’entraîneur :
- Une peine de cœur à gérer, une ! Déclara le blond, d’un ton doux. J’ai toute ma nuit pour toi, vieux, si ça ne va pas.
- D’habitude, les histoires impossibles, c’est toi qui les raconte et moi qui les écoute…
Rejoignant la voiture assignée à l’équipe sportive, Joachim en profita pour replier le précieux maillot. Le glissant à l’intérieur de sa veste, il soupira, amusé : si ce jeune homme tenait tant que ça à sa vareuse, il devrait venir la rechercher lui-même là où elle trônerait pour les nuits à venir : dans le lit de son entraîneur.
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Je doute du succès d'une fic sur le foot donc, pas de suite prévue, ceci dit... J'ai laissé une fin ouverte et je fourmille d'idées, au cas où.
Merci de votre lecture !