Titre : Si j’avais su
Rating : PG-13
Fandom : 30 Seconds To Mars / Street Drum Corps
Paring : Jared Leto / Bobby Alt
Beta : Mapi
Disclaimer : Je ne les connais pas. Je ne prétends pas raconter une once de vérité et ne gagne pas d’argent.
Si j’avais su
A quelques jours du début de la tournée européenne, le Centre International pour la Promotion des Arts et Sciences du Son de Los Angeles –traduction : le domicile des Leto- grouillait façon fourmilière au beau milieu d’un pique-nique scout sponsorisé par une confiserie.
Le staff au grand complet, Street Drums Corps compris, allait et venait dans la maison, alternant répétitions et préparatifs en tous genres.
La séance du jour prit fin bien après que le soleil eut disparu des hauteurs de la ville, lorsque Jared demanda pour la énième fois -cent-vingt sept pour être exact et d’après Emma- à Jonathan (1) s’il était sûr d’être au point pour les stocks.
« Jay, avec la cargaison que l’on a déjà, peu de chance d’être à court. Ré-explicita calmement le jeune homme. Vous avez assez de cordes pour en changer huit fois par jour, assez de médiators pour les balancer à chaque accord et je ne te parle même pas du nombre de baguettes ou de peaux… On est vraiment à la limite de l’implosion. Si tu insistes pour emporter ne serait-ce qu’une prise jack de plus nous devrons affréter un cargo de l’US Air Force et même si je n’ai rien contre les hommes en uniforme la réponse est : NON.
- Ok. Ok. J'ai compris je me suis un peu emballé. Consentit le leader, levant les mains en signe de paix. »
Conscient d’avoir poussé le bouchon un peu loin, il capitula tout en conservant tout de même sa précieuse mauvaise foi :
« Mais lorsqu’en plein concert les mécaniques de Tim pèteront ou que les cymbales de Shan exploseront : vous me remercierez. Affirma-t-il haut et fort, gestes théâtraux à l’appuie.
- Ta confiance en nous, comme dans le matériel, fait chaud au cœur. Maugréa Timothy, assis dans un des nombreux fauteuils.
- Ce n’est pas une question de confiance mais de sciences. Les lois de Murphy ça te parle ? Demanda narquoisement l’acteur qui comme toujours refusait de quitter la partie sans avoir eu le dernier mot.
- On a compris patron. Répondit le soldat Olita en singeant un salut militaire pas très convainquant. Et si en attendant que le Titanic sombre une deuxième fois, qu’un astéroïde nommé Pluto s’écrase sur Disney land, ou que Scott ait un cerveau, on faisait un jeu ? Histoire de parachever cette magnifique et constructive journée.
- Tu penses à quoi ? Demanda l’aîné des Leto, enfoncé dans le canapé une bière fraiche à la main, la cuisse de Tomo dans l’autre. Parce qu’on est trop nombreux pour un poker et je n’ai pas de quoi faire une marelle.
- Action ou Vérités. Proposa joyeusement le cadet.
- Brax, sérieux, on est un peu vieux pour ça. Grimaça Scott, le guitariste du groupe de percussionnistes.
- La trouille mon choux ?
- T’aimerais bien
mon lapin. »
Faisant peu de cas de leurs chamailleries, Shannon toujours à moitié avachi avoua :
« Je suis bien trop fatigué pour finir torse nu et couvert de miel dans la rue, demandant aux passants s’ils savent où sont mes abeilles… »
Un gloussement collectif fît écho à ce souvenir. Provoquer la frêle et douce Emma n’avait jamais été une bonne idée. Elle était loin d’être la moins imaginative d’entre eux et à l’occasion la moins sadique…
« On n’a qu’à s’en tenir aux vérités ? Allez les gars s’il vous plait. Larmoya le claviériste tout en sautillant sur place. »
Devant autant d’enthousiasme personne n’eut le cœur de refuser.
« Prêt JK ? Demanda le jeune homme euphorique.
- Vas-y. Fais-toi plaisir. Répondit laconiquement le manager.
- Combien de tatouages as-tu sur ton charmant petit corps ? Au sourire démoniaque déformant soudainement ses traits, c’était à se demander s’il n’avait pas tout manigancé.
- Quatre. L’homme ne fit aucun cas des visages choqués de 80 % de l’assemblée et enchaina :
- Frank, quel est le truc le plus naze que toi ou tes petits camarades ayez confondu avec une batterie ?
- Attends que je réfléchisse… le cousin péteur était vraiment pas mal dans le genre… mais c’était loin d’être réellement fun… les canettes de Pepsi pleines et sous pression ?… nan… ça y est je sais : une capote remplie de jelly rose périmée ! »
Un beurk général accueillit l’anecdote d’autant plus que tout un chacun visualisa sans mal la chute de l’histoire.
« Emma. Qu’est-ce que ça fait de ne bosser qu’avec des mecs ?
- J’ai l’impression d’être la mère d’une colonie de grimlins. »
Il n’en fallut pas plus à Braxton pour se jeter sur la jeune femme, en hurlant à pleins poumons un
maman tonitruant. Loin d’être surprise et sous les rires francs de leurs camarades, elle accueillit le pseudo rejeton en manque d’affection à bras ouverts avant de l’installer sur ses genoux. Après tout ce n’est pas comme si c’était la première fois... c’est pourquoi tout en câlinant le morpion, elle poursuivit en demandant à Tomislav la raison pour laquelle il gardait une paire de chaussettes neuves avec sa Gibson.
La soirée continua ainsi entre rires, découvertes et confessions, jusqu’à ce que - comme le veut la coutume - le jeu descende, lentement mais sûrement, au dessous de la ceinture.
« Bobby. Ta première fois ? Quand, où et qui ? »
Le chanteur ferma les yeux un instant avant de répondre :
« Il y sept ans (2), une soirée vidéo chez moi, un ami. »
Si Tomo aurait bien voulu plus de détails, il s’abstint de tout commentaire dans la mesure où le jeune homme avait parfaitement répondu à la question.
Jeune homme qui vît les rouages des méninges de ses comparses fonctionner à toute vitesse. En particulier ceux de Jared, dont le froncement de sourcil exprimait toute l’ampleur de sa réflexion.
« Pas très précoce. Fît remarquer Scott sans aucun tact et après avoir fait le compte.
- Que veux-tu ? Je n’ai jamais été un rapide. Rappela son ami avec un léger sourire. »
Tim fît innocemment observer que dans certaines circonstances ce n’était pas plus mal. Sous-entendu qui relança immédiatement et considérablement le jeu.
Le groupe d’amis décida de se séparer après que Adam ait admis avoir expérimenté la totalité des parfums de préservatifs disponibles sur le marché et postulé en tant que client test. Il est à noter que Jared avait finalement avoué être bel et bien l’auteur du kama-sutra-gai-hétéro-bi-ou-plus simplement-humain-majeur-et-vacciné-soucieux-de-prendre-son-pied qu’ils avaient tous reçu à Noel -photo d’illustration du Shannimal.
Mais, savoir que Braxton, Franck et Scott partageaient le même goût en matière de sous-vêtements coquins et comestibles au point de grouper leurs achats, était sans doute l’information de trop… à moins que ce ne fût de réaliser qu’à force de les côtoyer, et ce sans pour autant ne jamais les avoir éprouvées, Emma connaissait leurs mensurations…
Le fait est qu’à la fin de la partie et surtout au moment de mettre de l’ordre chacun regagna son chez soi en moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire.
Finalement, ne resta que Jared, en digne maître des lieux et Bobby, en bon pote serviable.
« Laisse on rangera demain. Affirma le propriétaire tout en désignant la montagne de canettes et de déchets en tous genres peuplant la table basse, alors que son ami commençait déjà à débarrasser.
- Comme tu veux, mais la dernière fois que tu as dit ça, vous avez failli développer une nouvelle arme bactériologique. Je sais bien que c’est la guerre mais quand même.
- Ah Ah ah. »
De mauvaise grâce mais vaincu, le martien vint se joindre à la bataille.
« Où est shan ? Finit par demander l’aide ménagère.
- Il est parti raccompagner les deux T.
- Je ne les ai même pas vus s'éclipser. Je suppose que c'est parce qu’ils ont l’habitude.
- Sûrement. Comment peuvent-ils encore penser que personne n'est au courant pour eux ? Interrogea l’acteur dubitatif.
- La naïveté ? L’espoir ? Proposa le benjamin sans trop de conviction.
- Mouais... J'ai quand même du mal à y croire. »
Ils passèrent un moment à vider l’espace en silence avant que l’interprète de Vitaly, quoiqu’un peu hésitant, ne pose la question ayant habité le bout de ses lèvres une bonne partie de la soirée.
« Pourquoi tu ne me l’as jamais dit ? »
Le plus jeune ne prit pas la peine de plaider l’incompréhension ou de simuler la surprise. Il se contenta d’un vague haussement d’épaules tout en continuant sa tâche, à savoir trier les différents déchets : canettes, sac bleu, papiers, sac jaune…
« Bobby ? L’interpela l’ainé à la recherche d’une réponse.
- Ça aurait changé quelque chose ?
- Peut-être… peut-être pas. J’en sais rien. »
Le silence gagna en gravité.
« Douterais-tu de ta performance ? Le taquina le cadet, un sourire en coin et dans le but évident d’alléger l’atmosphère.
- De la qualité non... Du cadre éventuellement... je veux dire, perdre sa virginité sur un vieux canapé miteux entre deux épisodes Star Wars, c'était sans doute pas l'idéal...
- Eh j’adorais ce canapé, s’offusqua Alt, si Adam ne l’avait pas fait cramer en exhumant sa panoplie de petit chimiste du grenier je l’aurais fait retapisser… Et je ne m’en suis jamais plaint.
- On parle toujours du mobilier là ?
- Oui et non.
- Ok, tu ne t’en es jamais plaint... Mais tu n'as pas regretté ? Ne serait-ce qu'un peu ? Je veux dire, sans être forcement de grands romantiques, la plupart des gens préfèrent réserver ça pour la personne qu’ils aiment ou au moins quelqu’un qui leur est spécial.
- Qui te dit que ce n'était pas le cas ? »
L’acteur qui jusque là rassemblait les bouchons de bouteilles releva brusquement le visage.
« QUOI ? Tu… ? »
Peu de personnes avaient été capables de surprendre Jared Leto, encore moins de le troubler mais là il était tout bonnement estomaqué. Son vieil ami venait-il de lui faire une déclaration sur le ton de la météo ? Sous le choc, il demeura de longues minutes en stand bye.
Il réussit finalement à se reprendre suffisamment pour demander, d’une voix mal assurée :
« Je veux dire tu étais amoureux de moi ?
- Non. »
Une réponse aussi nette que limpide. Qu’avait-il cru ? Il s’agissait de Bobby quand même… il l’aurait su. Il avait juste mal compris.
« Ah. »
Que pouvait-il dire d’autre ? Et non le malaise qu’il expérimentait n’avait rien à voir avec un semblant de déception. De même, le fait qu’il se renfrogne brusquement était bien évidemment sans lien.
« Je le suis. »
Pour la première fois, Jared eut envie de maudire l’incapacité totale et absolue du jeune homme à mentir. Au poker c’était parfait, mais là il ne savait pas ce qu’il devait en penser.
« Pourquoi ?
- Pourquoi quoi ? Pourquoi je suis amoureux de toi ? Et bien, tu as des qualités physiques et intellectuelles voir humaines intéressantes et des défauts qui le sont tout autant… »
Même si c’était plutôt plaisant à entendre ce n’était pas la question.
« Non. Pourquoi tu m’as rien dit ?
- Oh. Au risque de me répéter : ça aurait changé quelque chose ?
- Bien sûr que oui !
- Evidemment, tu serais parti en courant et/ou tu te serais foutu de ma gueule.
- Tu n'en sais rien. Tu n'avais pas le droit de décider pour moi ! »
Si l’éclat de voix de l’acteur le surprit tout de même un peu il ne s’en formalisa pas pour autant.
« En fait, dans la mesure où ce sont de mes sentiments dont il est question, il me semble avoir le droit d’en disposer à ma guise. D’ailleurs je ne vous pas pourquoi tu en fais tout un plat.
- TU ES AMOUREUX DE MOI.
- Et ? Demanda patiemment l’aîné des Alt.
- TU ES AMOUREUX DE MOI DEPUIS SEPT ANS.
- Oui. Et ?
- TU ES AMOUREUX DE MOI DEPUIS SEPT ANS ET JE T’AI PRIS TA VIRGINITE.
- Jared, nous sommes seuls. La maison est bien isolée. Mais si tu pouvais tout de même éviter de l’hurler, ça m’arrangerait.
- Je suis désolé. Admit piteusement l’ainé.
- C’est pas grave. Je ne pense pas que tu aies réussi à altérer mon ouïe.
- Non. Je veux dire je suis désolé de t’avoir dépucelé. Tu méritais autre chose. Tu es une personne extra, ce moment particulier aurait du l’être tout autant. Alors que là pour une première expérience ce n’était pas le top.
- Et ben merci ça fait plaisir. Je n’ai jamais pensé être le coup du siècle mais à ce point là…
- MERDE tu pourrais pas être sérieux deux minutes ?
- Non. Et tu sais pourquoi ? Parce qu’il n’y a rien de grave. Tu vivais très bien jusque là avec le fait d’avoir couché avec moi, je ne vois pas pourquoi tout d’un coup ça devient un tel drame.
- PARCE QUE NON SEULEMENT C’ETAIT TA PREMIERE FOIS MAIS EN PLUS TU ETAIS ET TU ES TOUJOURS AMOUREUX DE MOI. Hurla à nouveau l’homme au bord de la crise de nerf.
- Bon occultons l’aspect « affectif » deux minutes. Qu’est-ce que ça peut faire que tu aies été le premier ? Et qu’est-ce que ça aurait changé si tu l’avais su ?
- Mais bon Dieu j’aurais fait plus attention ! Je veux dire on aurait au moins été jusqu’à ta chambre…
- Je t’ai déjà dit à quel point j’aimais ce canapé ?
- J’aurais d’avantage pris le temps…
- Tu n’as brulé aucune étape.
- J’aurais été plus doux…
- Je n’ai jamais été en sucre et si j’ai fondu c’était pour mon plus grand plaisir.
- Bobby je… »
Le percussionniste n’avait pas prévu de se livrer autant mais au point ou il en était autant s’enfoncer dans l’honnêteté, puisque c’est ainsi qu’il avait toujours qualifié leur amitié.
« Ecoute, si je te disais que c’était le meilleur coup de toute ma vie, que je te dois mon meilleur orgasme ou toutes autres conneries niaises du même acabit, je te mentirais. Mais une chose est vraie : je n’ai jamais regretté. Pas une seule seconde. Ça n’a peu ou presque rien à voir avec le fait d’être amoureux ou non…
Je ne regrette rien parce que ça c’est passé naturellement, avec comme tu as dit, une personne spéciale en qui j’avais confiance, tout simplement. Dis-moi comment ça aurait pu être mieux ? »
Il continua sans attendre de réponse.
« On n’était pas un couple de tourtereaux gaga en pleine lune de miel, pas de fausses promesses, pas d’illusions... Juste toi et moi. Mais tu veux savoir ce dont moi je me souviens ? Je me rappelle de nos doigts se croisant au cœur du saladier de pop corn, de nos bras se frôlant pendant
Un nouvel espoir, de notre débat sur le sex-appeal des contrebandiers vis-à-vis des Jedis… je me rappelle la manière dont à court d’arguments, nous avons entamé un combat de chatouilles dantesque. Je me souviens de tes paumes glissant sous mon t-shirt à la recherche d’un champ de bataille plus vaste, jusqu’à ce qu’à force de nous tortiller, nous ne soyons totalement allongés sur ce foutu canapé. Je suis incapable d’oublier le moment exact où au milieu de ce cafouillage enfantin nos regards se sont croisés… de nos joues rouges, de cet instant où nous avons réalisé notre position… notre proximité… J’ai eu peur, terriblement chaud, assailli par l’envie… et puis cette situation, je te surplombais, te dominais… stupéfié qu’une histoire de padawan ait pu nous amener là. Je me souviens d’avoir plongé de toute mon âme dans ce paradoxe, ce moment où malgré toutes les lois de la nature ton regard faisait écho aux tourments qui habitaient brutalement mes veines. Je ne savais pas que malgré la clarté primaire de tes yeux, ton regard pouvait être aussi sombre… c’est lorsque tes mains encore et toujours sous mon t-shirt sont remontées à plat le long de mes flans que j’ai compris que quoi qu’il se passe je voulais plus, je voulais tout, je voulais aller jusqu’au bout. Tes paumes ont continué leur chemin jusqu'à m’enlever mon haut. Tu t’es appuyé sur les coudes pour te relever et tu m’as embrassé… tes lèvres… elles avaient comme un goût de pêcher originel… de paradis en enfer. A cette seconde là, tel un ange, tu aurais déployé tes ailes, je n’en aurais pas été plus étonné que ça, mais tu as fait mieux : tu as approfondi le baiser. Tu as utilisé ta langue pour me soumettre autant que m’éveiller, profitant de la douce torpeur dans laquelle tu m’enfonçais pour inverser nos positions. Malgré la netteté de mes souvenirs, je dois avouer que j’ai tout de même bien du mal à dire comment nous nous sommes retrouvés nus. Peut-être parce que c’était si évident, encore une fois si naturel. Par contre ton épiderme, la texture de ta peau, je pourrais expérimenter celle de toute une armée… je crois que je serais bien incapable de l’oublier. Je me souviens de ton habilité, de cette fièvre. J’ai essayé de te donner, de répondre, de ne pas simplement subir tes attentions… j’avais envie de retourner, de t’offrir au moins un peu de tout ce que tu… »
Le jeune homme charrié par la puissance et la vivacité de ses souvenirs s’interrompit le temps de tempérer ses émotions.
« Et puis de délices en délices tu m’as préparé. Pytha à la main, j’avais observé tes doigts des centaines de fois mais jamais je n’aurais pensé à ça. Tu es doué. Même fiévreux, emporté, tu es doué et tu le sais. Je ne te parle même pas de la seconde où tes phalanges, auxquelles je m’apprêtais à vouer un culte, m’ont quitté. Mais je n’ai pas eu le temps de faire mon deuil. Pas le temps de pleurer l’absence… tu m’as comblé simplement.
Entièrement. Il y avait toi et moi, puis soudainement : nous. L’instant étrange, merveilleux, effrayant où je n’ai plus existé qu’à travers toi, ta peau, tes coups de reins, enveloppé dans notre sueur… un accord… un accord parfait comme seuls les musiciens peuvent le comprendre… nous avons joué ensemble une partition que je ne connaissais pas. Voilà comment je le vois. »
Jared, pris dans leurs souvenirs, transporté et perdu par l’intensité de ce récit, ne put que répéter, lointain, incertain :
« Pas de regret ?
- Un seul : tes yeux.
- Pardon ?
- Au delà du sexe, j’ai eu le sentiment que le temps de cet
aparté, tu avais laissé tomber tes barrières, à chaque fois que nos regard se sont croisé j’ai eu l’impression de te voir. Attention, je n’ai pas la prétention de t’avoir percé à jour en un seul regard juste de t’avoir vu tel que tu es… d’avoir entraperçu le Jared que seul Shannon connaît… au moment même où tu t’es retiré, tu as remis ton masque. Il n’était ni particulièrement froid, ni spécialement distant comme j’aurais pu le craindre… il était juste là. Et même si je sais pertinemment que c’est idiot, celui que je n’avais fait qu’entrevoir me manquait déjà. »
Jared s’était déplacé jusqu’à s’agenouiller entre les jambes du cadet. Il hésita encore un instant avant de relever d’une main le visage du jeune homme et de confier à son tour :
« Je me souviens de notre combat. Je me souviens de mettre redressé pour voir un homme que je ne connaissais pas. Un corps chaud, brûlant, au dessus du mien… ferme, élancé. De folles mèches noires encadrant les lignes d’un visage étrangement familier et pourtant inédit. C’était comme lorsqu’un appareil photo ou une caméra à la main on change d’objectif, de réglage : certaines choses disparaissent alors que d’autres se révèlent. Il me suffit de fermer les yeux pour revoir les tiens : deux orbes obsidiennes bien plus fascinantes que n’importe quel corps astral… Je n’ai eu qu’une envie, en savoir plus… avoir plus. Je me souviens avoir remonté mes mains le long de ton corps, je souhaitais juste éprouver cet épiderme mais ton t-shirt me gênait… il fallait vraiment que je sache… que j’explore ce territoire, que je m’accroche à cette vision… comme face à un arc-en-ciel, le saisir avant qu’il disparaisse. Je voulais tout. Tout de suite. J’avais tellement peur que tu disparaisses… j’étais persuadé que tu allais disparaître. Et tu sais le pire ? C’est que tu n’as jamais disparu. Tu as toujours été là… parce que la créature, l’homme à qui j’ai fait l’amour cette nuit là, avec tant de force et de désespoir, c’était toi… Pendant sept ans, j’ai cru avoir aimé un mirage… et toi tu as reculé devant un masque… Comment pourrait-on qualifier ça ? De la bêtise ? Une erreur d’appréciation ? De la connerie à l’état pur ?
- Et si c’était simplement notre histoire ? Proposa timidement Bobby. »
Le marsmen pencha la tête sur le côté un instant comme pour évaluer la proposition puis finalement concéder dans un sourire franc :
« A une condition : que ça n’en soit que le début. Après tout j’ai été le premier et je pourrais tout aussi bien être le dernier. Qu’en dites-vous Monsieur Alt ? »
Après avoir consciencieusement pesé le pour et le contre, le cadet - le regard définitivement soudé à celui de son ami - murmura tout contre ses lèvres :
« J’en dis, Monsieur Leto, que votre canapé me plaît. »
FIN
(1) Jonathan Kalter dit JK, membre du staff et choupinou dont je suis fan depuis Paris Bercy. Pour celles qui y étaient, c’est le gars qui distribué les billets dehors
Je ne suis pas trop sûre de son statut au sein du staff mais par commodité je parlerai de lui comme étant l’un des managers.
(2) Pour le moment, j’ai très peu d’info sur les Street Drums Corps par contre je sais grâce à une interview de Bobby que lui et Jared sont bel et bien amis depuis 7 ans. J’en profite pour préciser que pour l’instant, je n’ai toujours pas réussi à dénicher l’âge exact de Bobby (pas plus que celui d’Adam ou Frank d’ailleurs…et pourtant c’est pas faute d’avoir cherché, je dois pas être douée comme investigatrice…) donc pour cette fic on va présumer qu’ils sont à peu de choses près presque trentenaires… Merci de votre compréhension ^^
*Sors discrètement*