Coucou à tous! Me revoilà avec une autre fiction sur le patinage. Ce n'est pas vraiment un slash, ça pourrait le devenir. Je ne sais pas encore si ce sera un OS ou si je continuerai, tout dépendra des reviews.
Titre : Remise en question.
Fandom : Patinage Artistique.
Pairing : Evan/Johnny (si on veut).
Disclaimer : Je ne connais pas les personnes relatées dans cette fiction. Je ne prétends pas raconter leur vie. Je ne touche pas d’argent pour mon travail.
Genre : Fluff/POV
Notes : Cette fic part d'une réflexion que je me suis faite durant un moment de repos, en me demandant si Johnny et Evan se détestaient vraiment ou si les médias n'emballaient pas un peu l'histoire. Le point de vue est celui d’Evan.
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Maudite compétition ! Je n’ai réussi à me classer que 4e. Juste derrière la « Princesse Weir ». Ah il doit jubiler, le diable ! Je suis certain qu’il sabre déjà le champagne dans sa chambre. Petite ordure...
Furieux, je m’assieds sur le lit. Il est dur et vraiment pas confortable mais je m’en moque. Merde, pourquoi je dirige ma colère sur lui ? Il ne m’a rien fait cette fois ! Il ne m’a même pas adressé un regard depuis notre arrivée. Et je dois avouer qu’il a été meilleur que moi sur son programme durant la compétition. Non, le seul responsable de mon échec, c’est moi ! Alors pourquoi je continue à l’insulter mentalement ? Je le revois après son programme, sur le podium avec sa foutue médaille de bronze. Pourquoi je m’emballe ? Elle n’est même pas belle, cette médaille. Il se prenait pour un dieu grec avec son bouquet ridicule, comme lui d’ailleurs. Pas étonnant que les juges ne l’aiment pas, lui qui est toujours affublé de costumes efféminés. J’étais dans les coulisses au moment où il est monté sur le podium, la foule était en délire. Du coin où je m’étais prostré, je pouvais voir son « fan-club » et ses proches. Je reconnus sa mère et sa tante, son père ne vient jamais aux compétitions. C’est d’un pathétique... Qui a encore besoin à 26 ans d’avoir sa famille auprès de lui en compétition ? Quel bébé. Et il y avait aussi cette fille blonde, petite et enrobée qui se tenait à côté de la tante. Qui était-elle ? Oh et puis, ça ne m’intéresse même pas. Rien de ce qui concerne Jo-... Weir ne m’intéresse d’ailleurs !
Il faudrait que je me couche mais je n’ai vraiment pas envie de dormir. Quelle heure peut-il bien être ? La nuit est tombée et en jetant un coup d’œil par la fenêtre, je n’aperçois que les néons de la rue adjacente. Soudain, j’entends un coup contre la porte. Je décide de faire la sourde oreille mais l’intrus ne semble pas se décourager facilement. Je me précipite vers l’entrée avec la ferme intention de faire déguerpir cet inopportun. Mais lorsque j’ouvre la porte, j’aperçois une petite silhouette qui m’arrive en dessous des épaules et qui me sourit timidement. J’observe son visage et reconnaît la jeune fille qui se tenait aux côtés de Diane. Et merde, une amie de Johnny, sans aucun doute.
-‘Oui ?’ je lui demande, la voix trahissant mon état de fatigue et d’agacement.
Elle lève le regard vers moi et je dois avouer que je suis frappé par la bonté qui émane de ses yeux. Elle me lance un petit sourire qui ne contient ni ironie ni rancœur, simplement quelque chose d’étonnamment doux.
-‘Bonsoir Evan... puis-je entrer ?’ me demande-t-elle sans plus de fioritures. Eh oh, minute papillon. Je ne la connais ni d’Adam ni d’Eve et elle m’appelle déjà par mon prénom ? Mais voyant qu’elle n’a pas l’intention de déguerpir, je lui ouvre la porte et m’écarte pour lui céder le passage. Je ne peux m’empêcher de pousser un grognement frustré.
Mais qu’est-ce qu’elle a à me regarder comme un daim aux aguets ? Elle reste plantée comme un piquet au milieu de la pièce. Ca y est... elle a réussit à me mettre de mauvaise humeur pour de bon.
-‘Asseyez-vous, je ne vais pas vous manger.’ Dis-je dans un grognement qui laisse songer le contraire. Elle prend une chaise et s’installe pendant que je me remets sur le bord du lit. Nous nous regardons comme deux adversaires s’évaluent. Qu’est-ce qu’elle me veut ?
Après quelques secondes passées dans un silence pesant, je me suis un peu calmé. Je ne veux pas paraître plus rude que je ne le suis déjà.
-‘Vous voulez boire quelque chose ?’. Je me lève et me dirige vers le buffet et me verse un grand verre de vodka, la boisson préférée de Johnny. Et merde, me voilà encore en train de penser à lui ! Faut-il toujours que tout me ramène vers lui ? Nos regards se croisent et elle acquiesce. Je lui sers un verre de vodka et le lui tend. A cet instant, je n’ai plus aucun sentiment négatif. Je me rassieds sur le lit, prêt à entendre ce qu’elle a à me dire. Il faut dire que la curiosité me pique.
-‘Tenez...’ me dit-elle alors en me tendant un paquet que j’agrippe. Une chaleur s’en dégage et lorsque je l’ouvre, une délicieuse odeur de cookies s’en échappe. Je ferme les yeux et sourit, bien que je ne comprenne pas...
‘C’est pour vous. Je les ai faits pour Johnny mais comme Galina lui impose un régime strict...’ explique-t-elle alors comme pour justifier son geste.
-‘Il est trop maigre, ce garçon.’ Dis-je dans un petit rire et elle rigole à son tour. Je la regarde, ses petits yeux bleus brillent de malice et l’atmosphère se détend. Pour la première fois, je n’ai pas l’impression de devoir être sur mes gardes en la présence d’un ami de Johnny.
Je considère les cookies un moment et mon côté parano reprend soudain le dessus. Elle semble comprendre ce à quoi je pense et étouffe un petit rire. Elle se rapproche de moi, plonge la main dans le paquet et en sort un biscuit qu’elle croque.
-‘Vous pouvez y aller, ils ne sont pas empoisonnés’ me dit-elle avec malice en me lançant un clin d’œil.
Non mais pour qui me prend-elle ? Je le savais de toute façon ! Je ne suis pas une vieille folle suspicieuse, tout de même. C’est vrai qu’ils sont plutôt délicieux, ses cookies. Weir ne sait pas ce qu’il rate.
-‘Donc, vous êtes une amie de Johnny ?’. Il faut bien lancer la conversation, alors autant poser la question. La jeune femme émet à nouveau un petit rire. Elle est comme Johnny, toujours à rire pour rien. Ca a le don de m’énerver à force.
-‘Je suis sa petite amie.’ Cette révélation m’atteint comme une bombe. Pour un peu, j’en lâcherais mon cookie. Je me rends compte que je dois avoir l’air d’un poisson hors de l’eau en cet instant, mais la nouvelle est trop grosse. Elle me fait marcher, non ? Les éléments « Johnny » et « petite amie » ne semblent pas vouloir s’inscrire dans la même sémantique. Et puis, je pensais qu’il était avec Lambiel ? Et pourquoi diable cela me fait-il soudain mal au creux de l'estomac? Je sens mes joues rougir et brûler... de jalousie?
-‘Johnny et Stéphane sont amis.’ Me dit-elle. J’ai du parler tout haut, perdu dans mes pensées. Ou alors, cette fille possède des pouvoirs télépathiques. Tout ceci devient inquiétant.
-‘Ah c’est... c’est... bien.’ Dis-je. Bien ? Bravo Evan, tu n’as jamais été aussi éloquent ! Mais au lieu d’émettre un sourire moqueur, la jeune fille se contente d’acquiescer. Je prends le temps de la regarder et me demande bien pourquoi Johnny l’aime ? Elle a quelques rondeurs qui sont, je dois avouer, charmantes. Mais lui qui est si maigre, comment font-ils lorsque... ? Merde, mais pourquoi je pense à ça !? Ca ne me regarde pas ! Pourtant la question principale me poursuit. C’est vrai qu’elle est souriante, sa voix est douce et je lui reconnais de magnifiques yeux.
Il n’y a plus aucune tension entre nous et elle me regarde l’observer sans appréhension. Peut-être ressent-elle ce même besoin de se faire une opinion neuve sur l’autre ? Elle s’installe plus confortablement dans le fauteuil qui me fait face.
-‘De quoi avez-vous peur, Evan ?’ demande-t-elle soudainement. Je ne sais quoi répondre. Pourquoi le ferais-je d’ailleurs ? Nous ne nous connaissons pas ! Pourtant, j’ai bien envie de me confier à cette jeune femme. Je ne sais pas trop pour quelles raisons. Voyant que je ne réponds pas, elle m’avise du regard. A nouveau, ses yeux sont pétillants de malice.
‘Je vais vous dire ce que je pense au sujet de votre « rivalité » avec Johnny. Je pense que la presse est en grande partie responsable de vos paroles mutuelles. Je pense que lorsque vous vous trouvez dans la même pièce, vous ressentez tous les deux ce besoin impérieux de vouloir surpasser l’autre en tout, d’être le plus fort. Parce que ce sport n’accepte pas la faiblesse. Je pense aussi que vous êtes tous les deux quelqu’un de bien mais de qui on attend souvent trop. On vous pousse trop à bout, tout le temps et vous ressentez tous les deux ce besoin de tout contrôler à longueur de temps...’ Je la coupe à ce niveau, ma voix s’élevant un peu plus fortement que je ne le veuille :
-‘Arrêtez de nous mettre sur le même pied d’égalité !’ Elle boit une autre gorgée de vodka. Son verre est vide et elle ne se ressert pas. Elle continue son discours sur un ton neutre et calme.
-‘Pourtant vous l’êtes, peu importe les surnoms pathétiques que vous vous donnez. Vous êtes tous les deux des sportifs et des êtres humains. Vous avez partagé dix ans de votre vie à ses côtés.’ Cette phrase me frappe comme un boulet. Elle a raison et je m’en rends compte pour la première fois, peut-être. Depuis dix ans, je côtoie quelqu’un dont je me fais certainement une fausse idée. Depuis dix ans, je me laisse embrouiller par mon coach et la presse qui me susurre comme un diable à mon oreille que Johnny est mon ennemi mortel. Je me rends compte qu’au fond, je ne sais rien de lui. Du
VRAI John G. Weir. Il n’est pas cette figure efféminée qui se trimbale entouré de fourrure, agit comme une folle avec son sac Balenciaga et patine avec le visage peinturluré de strass et paillettes. Tout comme je me doute
maintenant qu’il se fait une fausse idée de moi depuis des années. Il doit sans doute penser que je suis cet homme narcissique et arrogant dont le seul but dans la vie est de détruire ses adversaires et d’obtenir un bronzage parfait.
-‘Je sais de quoi vous avez peur.’ Continue-t-elle alors que je ne sais toujours pas quoi répondre. Jamais auparavant quelqu’un n’avait réussit à me rendre complètement muet.
‘Vous avez peur parce qu’il est tout ce que vous voudriez être. Johnny se moque du regard des autres, il dit et fait ce qui lui plait sans penser à ce que le monde pourrait en dire. Il n’a pas peur d’être jugé. Il est libre.’ Je considère ses paroles un instant mais je sais qu’elle m’a percé à jour. Est-elle un ange envoyé du ciel pour m’ouvrir les yeux ? Elle a raison sur toute la ligne. J’aimerais tant être comme lui et pouvoir me comporter comme je le désire, faire et dire ce qu’il me plait sans penser à ce que mon coach ou mon public pourrait en dire. J’aimerais simplement être « moi ».
-‘Et lui, de quoi a-t-il peur ?’ me surpris-je à demander. Ma voix est douce, si naturelle que j’ai du mal à la reconnaître.
-‘Ca, c’est à vous de le découvrir Evan.’ Me dit-elle avec un sourire chaleureux. Sa main se pose sur mon bras, elle me reconnecte à la réalité.
-‘Comment faire ?’ je lui demande alors. Elle semble réfléchir à la question ou elle tente de trouver les mots justes. Nos regards sont à la même hauteur.
Elle se lève et prend son sac au pied de la chaise. Avant de franchir la porte, elle me fait face à nouveau.
-‘Allez-y en douceur, pour lui comme pour vous. Vous êtes deux têtes de mule, il vous faudra du temps. Ne vous laissez plus influencer par votre entourage et tout ira bien. Apprenez à vous connaître, à le connaître et à partager des choses sans a priori. Et quand vous ne saurez plus quoi faire, écoutez votre cœur.’ Elle me lance un dernier clin d’œil avant de sortir de la pièce. Quel petit bout de femme ! Maintenant je comprends...
En me couchant sur mon lit, je me rends compte que je ne connais même pas son prénom. Bah, je le lui demanderai la prochaine fois que je la croise. J’espère qu’elle lui aura parlé avant, sinon j’aurai l’air malin. Je prends une grande décision. Demain, il n’y aura plus de cygne et de mangouste. Il n’y aura plus de Weir et de Lysacek. Nous serons simplement Johnny et Evan. Je m’arrangerai pour aller voir Johnny demain, peut-être lui proposer d’aller boire un verre, ça nous permettra de discuter. Mais s’il me serre dans ses bras en sautillant partout, je le massacre. Je prends peut-être de grandes résolutions, mais il ne faut pas exagérer...
Fin... ou pas?