Kamiel a écrit:
Comment ça poubelle?
C'est une petite merveille ! Rafa fait trop pitié, dans le sens, ça en est attendrissant (oui tu as bien lu, Kamiel dit attendrissant en parlant de Rafael, pour te dire à quel point c'est bien écrit)
Moi j'espère que la suite viendra bientôt!
ça me touche beaucoup. Merci!
valbone9 a écrit:
Cette histoire est vraiment très belle
Merci beaucoup!
Voilà la suite et fin! (donc, Aeris, pas besoin de me torturer
) Et euh... pardonnez le petit délire dans le magasin, j'ai pas pu m'empêcher
Rafael saisit une bouteille d'eau et s'assit sur le banc avec un soupir de soulagement. Comme il s'y attendait, Toni avait décidé de le tuer à la tâche. A tel point que la veille, il avait préféré s'installer confortablement dans la chambre de Marat pour discuter, plutôt que de visiter comme ils l'avaient prévu. Il avait néanmoins passé l'un des meilleurs après-midi de sa vie. Ils avaient beaucoup parlé et beaucoup ri. Cela lui avait changé les idées, il avait retrouvé un peu d'appétit et le soir, il était si épuisé qu'il s'était endormi dès qu'il s'était allongé.
Le jeune homme repensait en souriant à cette journée quand quelqu'un vint se placer devant lui et le tira de sa rêverie. Le Tsar était là, une raquette à la main et un grand sourire aux lèvres.
- Tu acceptes de jouer contre un retraité?
- Euh… oui, bien sûr.
- Super! Je veux en profiter pendant que je ne suis pas encore complètement ridicule.
Toni ouvrit la bouche pour protester car la séance de torture qu'il avait prévue pour son neveu n'était pas terminée. Toutefois, il se ravisa en voyant le regard noir de celui-ci.
Les deux amis firent quelques passes pour que le plus vieux s'échauffe avant de jouer un peu plus sérieusement. Enfin, aussi sérieusement que ce dont le Russe était capable en dehors d'un match officiel.
Ils passèrent plus d'une heure se le terrain, à se provoquer et à rire, puis regagnèrent les vestiaires. Sous la douche, l'Espagnol se prit une nouvelle fois à observer le corps de Marat, enviant toutes les femmes qui avaient eu le droit de le contempler sans se cacher, de l'embrasser, de sentir sa peau sur leurs doigts, son corps contre le leur. Dans un soupir, il ouvrit un peu plus le robinet d'eau froide. Un instant, il crut apercevoir le regard du Tsar errer sur ses courbes, mais il devait avoir rêvé.
Ils dînèrent ensemble et décidèrent de flâner dans la ville. Quand ils passèrent devant un magasin de vêtements, le Russe entraîna un Rafael étonné vers le rayon féminin. Avant que l'Espagnol n'ait pu ouvrir la bouche pour protester, le Tsar avait déjà revêtu un énorme chapeau à fleurs, de grosses lunette à soleil et un sac à main chic. Il accompagna son déguisement d'un pose digne d'une blonde écervelée et le rire de son ami résonna dans le magasin.
- Il ne te manque plus que la robe! parvint-il à articuler après plusieurs minutes.
- Ah non, c'est ton tour!
Il avait un sourire provocateur, Rafael hésita un instant. Puis il saisit une robe rose au décolleté plongeant et se dirigea vers les cabines. Il en sortit quelques minutes plus tard en tortillant exagérément des fesses. Il fit un tour sur lui-même, une main sur la joue et demanda d'une voix trainante et suraigue:
- Qu'est-ce que tu en penses? Ca ne me boudine pas trop?
Marat se mordait la lèvre pour ne pas éclater de rire, mais il fut achevé quand son ami demanda de la même voix à une vendeuse si la couleur lui allait. La jeune femme ouvrit de grands yeux, bredouilla une réponse incompréhensible et s'éloigna aussi vite en hâte. Le Russe dut se retenir à un présentoir pour ne pas tomber tant il riait.
Ils sortirent de la boutique les mains vides, mais le sourire aux lèvres, sous les regards mi-intrigués, mi-choqués des employés.
Le magasin voisin était une bijouterie. Machinalement, le plus jeune observa les pièces exposées en vitrine. Certaines étaient élégantes, d'autres beaucoup trop tape à l'oeil à son goût. Il s'arrêta net devant un collier, une bande d'or sur un carré d'acier suspendu à une lanière de cuir. Il l'imaginait parfaitement au cou de Marat. Sans réfléchir, il entra dans la boutique et demanda à voir le bijou.
Il le contempla longuement, un sourire rêveur aux lèvres. Il essayait de se représenter ce que ça lui ferait de savoir que son ami portait un cadeau de lui. L'idée lui plaisait beaucoup, comme une promesse de ne pas être totalement oublié, pas tout de suite.
Il fut tiré de ses pensées par la voix du Moscovite.
- Il est magnifique.
Rafael sourit et cette remarque suffit à le convaincre d'acheter le collier.
- Il est pour toi?
- Pour un ami.
- Tu dois beaucoup tenir à lui.
- Bien plus qu'il ne le pense. Mais on ne se voit pas beaucoup. J'espère que ça lui fera penser un peu à moi.
Le sourire rêveur qui avait repris place sur ses lèvres se fana sous le regard scrutateur de son ami.
*****
Rafael s'assit sur le lit en soupirant. La veille, après leur ballade, Marat et lui avait soupé en tête à tête et longuement discuté. Ces moments passé avec le Moscovite lui avaient permis d'effacer un peu la tension accumulée durant l'année. Son moral s'était amélioré. Deux semaines de plus et il se serait sentit totalement frais mentalement, en dehors, bien sûr, des sentiments qui continuaient de le dévorer.
Il n'avait pas eu une nuit excellente, mais il savait que les pires étaient à venir. Particulièrement celle qu'il s'apprêtait à vivre. Un soirée passée à fêter la fin de la carrière du Tsar, il avait plutôt envie de la pleurer.
Il saisit la télécommande et fit le tour de toutes les chaînes sans comprendre un seul mot. Ce n'était qu'un moyen de s'occuper l'esprit, de ne pas penser à ce qui l'attendait. Cette fête ressemblait trop à une soirée d'adieu. Il ne pouvait s'enlever de la tête l'idée que désormais, le Russe ne serait plus là sur les tournois. Et elle le consternait.
Il éteignit la télévision et son regard se posa sur l'écrin du collier qu'il avait acheté la veille. Il ouvrit la boîte et observa distraitement le bijou. A présent, il se demandait pourquoi il l'avait acquéri. Il n'oserait probablement jamais lui l'offir. Il n'avait pas vraiment de prétexte pour le faire, surtout pas celui de sa retraite, il avait trop peur d'être ridicule. Et puis, il y avait ce regard qui l'avait mis mal à l'aise, qui lui faisait penser que le Russe avait compris que le futur propriétaire du collier n'était pas un simple ami.
Sans avoir pris de décision, il glissa le bijou dans sa poche et sortit. Dans le taxi, ses doigts martelait nerveusement sa cuisse. Il était heureux de passer du temps avec Marat, mais il n'était pas sûr de pouvoir chasser sa tristesse comme il l'avait fait les deux jours précédents. Il avait pensé avoir passé le plus difficile après ce dernier match, il comprenait à présent que le pire serait les au revoir, promesses d'une rencontre prochaine à laquelle il ne parvenait pas totalement à croire.
Il fit de son mieux pour chasser ses pensées moroses en entrant de le restaurant. Le Russe l'accueillit avec un sourire rayonnant et l'invita à s'asseoir en face de lui.
La tablée était bruyante, l'ambiance enjouée. Les autres clients ne cessaient de leur jeter des regards réprobateur auxquels il ne prêtaient aucune attention. Rafael n'eut aucun mal à retrouver sa bonne humeur et le Moscovite ainsi que Novak semblaient décidés à le faire mourir de rire. Cela le rassura, il se prit à croire que ce ne serait pas aussi difficile que ce à quoi il s'était attendu. Mais il savait que ce n'était qu'une illusion.
Lorsqu'ils arrivèrent dans la salle où se déroulerait la suite de la soirée, Marat laissa ses amis pour aller saluer certaines des personnes déjà présentes. Rafael, quant à lui, se dirigea, sour le regard lourd de reproches de Feliciano, vers le bar où il commanda un cocktail sans alcool.
La musique lui vrillait les tympans, les basses résonnaient dans sa cage thoraciques, très vite, il ne put s'empêcher de battre la mesure contre le comptoir. Dans l'intimité de sa chambre, il adorait danser, mais dans une salle remplie, il n'osait pas.
Son regard se perdit dans la foule des danseurs. Lentement, sa mélancolie refaisait surface, aidée par les nombreux couples qu'il aperçut. Il commençait à se sentir mal à l'aise, le bruit et la solitude l'opressait. Il ne se sentait jamais aussi seul que lorsqu'il l'était dans une foule. Il aurait voulu se réfugier dans un coin pour se recroqueviller sur lui-même, comme si cela pouvait le protéger. Un instant, il songea à partir en douce, mais il réalisa que cette attitude aurait blessé Marat.
Il retrouvait un peu le sourire en voyant les tentatives infructueuses de Feliciano d'attirer un grande noiraude quand quelqu'un se pencha vers lui pour lui parler, le faisant sursauter.
- Tu ne vas quand même pas rester assis toute la soirée?
- Pourquoi pas?
Marat leva les yeux au ciel et saisit son poignet pour l'entraîner vers la piste de danse, sans lui laisser le temps de protester. Une fois dans la foule, il lui prit les mains pour lui donner le rythme et le forcer à bouger. Rafael résista un peu, puis se résigna et se laissa aller. Son ami le lâcha et lui sourit doucement.
L'Espagnol se sentait ridicule, mais le regard bienveillant du Russe l'encouragea un peu et il finit par se détendre et oublier les gens qui l'entouraient.
C'était agréable de lâcher prise et de ne plus penser à rien d'autre qu'à la musique. La pointe d'agacement qu'il avait ressentie pour le Moscovite quand il l'avait attiré de force avait fait place à la gratitude. Il était bien mieux là plutôt qu'à ruminer seul au bar.
Il ne prit conscience du temps qui passait que lorsqu'il sentit ses muscles fatiguer. Il mourrait de soif, mais s'arrêter de danser signifiait ne plus pouvoir observer le corps de Marat onduler sur la musique. Il se résigna toutefois à lui lancer un dernier regard, s'attardant sur un déhanché à se damner, puis remonta lentement sur son ventre, ses pectoraux, la peau dévoilée par les deux boutons laissés ouverts, son cou, sa bouche, et tomba directement dans ses yeux. Il se sentit rougir mais fut incapable de rompre ce contact.
Le faible éclairage dissimulait une partie de la beauté des iris du Tsar, cependant cela n'empêcha pas le coeur de Rafael de s'emballer. Il ne s'était jamais senti si troublé et heureux à la fois. Les basses s'étaient tues, adoucissant un peu la musique. Son ami s'approcha légèrement. Ils ne se touchaient pas, pourtant c'était comme s'ils dansaient ensemble. Une étincelle d'espoir brillait timidement dans le coeur de Rafael.
Ils s'adaptèrent machinalement au retour des basses et d'un rythme plus soutenu. L'Espagnol avait perdu la faculté de réfléchir. Quand il retrouva un peu ses esprits, il approcha lentement sa main de celle de son compagnon, ignorant le martèlement de son coeur. Au moment où leurs doigts se frolèrent, une voix familière rompit le charme et Rafael se retourna en éloignant précipitament sa main.
- Rafa, je crois que quelqu'un aimerait beaucoup faire ta connaissance.
- Feli!
La tendance qu'avait son ami à s'efforcer de lui trouver une fille à chaque fois qu'ils se rendaient à une soirée l'avait toujours agacée, mais ce soir-là, il peinait à le cacher.
- Quoi? Regarde-là au moins avant de râler!
Pour la forme, le Majorquin tourna les yeux dans la direction indiquée par son ami. Quand il les reposa sur ce dernier, il avait déjà oublié à quoi ressemblait la femme qu'il avait vue.
- Pas mon genre.
- Rafa! Fais pas ton timide!
- Laisse tomber, Feli.
- Mais...
- Je vais boire un verre, le coupa Marat.
- Je t'accompagne!
Feliciano lança un regard noir à son compatriote et les suivit jusqu'au bar. Il laissa toutefois son rôle d'entremetteur de côté, ce qui soulagea vivement son ami.
Ils sirotèrent leur boisson accoudés au comptoir jusqu'à ce qu'une jeune femme blonde s'approche de Marat en dansant lascivement en arborant un sourire coquin. Le Majorquin baissa vivement les yeux et ne les releva que plusieurs minutes plus tard pour voir l'homme qu'il aimait s'éloigner en charmante compagnie. Il sentit son coeur tomber en morceaux, puis une paire de talons aiguille réduire en poudre chacun d'eux.
Sous les yeux ébahis du Tolédan, il commanda une vodka qu'il avala d'une traite. Il hésita un instant à en demander une autre mais préférait être sûr de garder le contrôle de lui-même. Il songea à s'asseoir dans un coin, toutefois il se dit qu'il passerait bien assez de temps à ruminer dans les mois qui viendraient et retourna sur la piste.
Il se jeta à corps perdu dans la musique pour oublier sa douleur. Dans sa bulle, il ferma les yeux et se détacha de ce que l'entourait.
Quand il reprit conscience du monde réel et ouvrit les yeux, il fut si surpris de trouver Marat en face de lui qu'il cessa tout mouvement. Il ne pensait pas le revoir avant la fin de la soirée. Le Russe lui sourit doucement et il reprit sa danse.
Ils passèrent encore de longues heures entre la piste de danse et le bar. Petit à petit, des gens s'en allaient. Rafael voulait repousser le plus possible le moment des au revoir, mais il était épuisé. Il profita du départ d'un petit groupe de joueurs pour partir avec eux. Marat, exténué lui aussi, lui proposa de partager un taxi.
Le Majorquin attendit dehors que son ami finisse de dire au revoir aux invités encore présent dans la salle. A côté de lui, Feliciano et Novak riait bruyamment tandis que les deux Andy semblaient à deux doigts de s'endormir debout. Il regarda le Moscovite sortir et les saluer. Puis tout s'effondra.
C'est à ce moment-là qu'il réalisa vraiment. Dans l'air glacial de la nuit, la réalité s'écrasa sur ses épaules et se referma sur son coeur. Sa gorge se noua. Ses yeux se remplirent de larmes et il comprit qu'il serait incapable de rentrer avec le Tsar sans éclater en sanglots. Il n'en avait plus la force.
Il prit une profonde inspiration et salua d'un geste de la main les quatre joueurs qui s0en allaient, puis dit doucement au Russe:
- Je... J'ai besoin de prendre l'air, je vais... marcher un peu.
- D'accord... Je... Je ne suis pas sûr de pouvoir te voir demain, alors je suppose que.... que c'est le moment de te dire au revoir.
Sa voix tremblait un peu. Il attira son cadet contre lui. Ce dernier ne put que souffler à son oreille:
- J'ai passé une... une magnifique soirée. Ca faisait longtemps que... que je ne m'étais pas autant amusé que pendant ces trois jours.
- Moi aussi.
Il ressera son étreinte et, dans un murmure, ajouta:
- Tu vas me manquer.
Le Majorquin sentait la digue se rompre lentement. Il devait s'éloigner, mais l'étreinte était trop douce.
- Toi aussi, tu vas beaucoup me manquer.
Il s'écarta un peu et leva les yeux vers son ami qui arborait un sourire tout aussi forcé que le sien. Il y avait tant de choses qu'il aurait voulu dire, mais il ne trouvait pas les mots. Ils se regardèrent en silence pendant un instant, puis le Russe se pencha doucement et déposa un baiser sur son front.
- Prends soin de toi.
- Toi aussi.
- A bientôt.
Le gorge de l'Espagnol se noua et il ne put répondre que par un maigre sourire. Il l'observa une dernière fois, fit de son mieux pour graver cette image dans son esprit, et se retourna. Une dizaine de pas plus tard, les larmes inondaient ses joues.
Il savait à quoi ressemblait un tournoi sans Marat, saison après saison, il en avait vécu plusieurs. Tout était si terne quand il n'était pas là. Il était terrorisé à l'idée de ne plus jamais le revoir. Il ne pouvait nier que le Tsar avait eu du mal à cacher son émotion quelques minutes plus tôt, mais il avait peur qu'il ne soit absorbé par sa nouvelle vie et qu'il l'oublie. Peut-être s'écriraient-ils de temps à autres, se téléphoneraient-ils parfois, mais il doutait que cela ne dure très longtemps. Car les chemins se croisent et s'éloignent à nouveau, parce qu'ils ne vivraient plus les même choses. Et quand bien même cela durerait, tout serait tellement différent. Le manque se ferait inévitablement sentir et il craignait que leur amitié ne s'étiole. Sans compter le suplice de voir l'homme qu'il aimait construire sa vie sans lui.
Pourtant, peut-être était-ce mieux pour lui. Cela pourrait lui permettre de l'oublier, de passer à autre chose. Cela faisait si longtemps qu'il ne rêvait que de lui. Peut-être fallait-il que la douleur atteigne son paroxysme avant de retomber, de s'affacer, pour laisser la place à une nouvelle vie, de nouveaux rêves. Mais y aurait-il vraiment autre chose que le vide, l'abîme sans fond de la solitude?
La fin d'une ère, les adieux de Marat Safin au monde du tennis. Plus de franc-parler en conférence de presse, de raquettes brisées sur les courts, de cris dans les stades, de bonne humeur pour éclairer l'atmosphère des vestiaires. Il ne serait plus là pour rappeler à Rafael combien il était important de vivre, il n'y aurait plus autant de fou rires dans les restaurants, son sourire n'illuminerait plus ses journées. Plus de conversations auxquelles il ne voulais jamais mettre un terme, plus de paroles qui parvenaient toujours à le réconforter. Toutes ces petites choses qui faisait de Marat ce qu'il était et auxquelles il s'étaient tant attaché, toutes ces petites choses ne seraient plus là. Le monde du Majorquin s'écroulait.
Le Tsar avait changé sa vie, avant même que ses sentiments pour lui ne naissent, il avait changé sa façon de voir les choses. Il l'avait fait mûrir, lui avait appris à garder la tête sur les épaules et à ne pas laisser le tennirs le détruire. Il avait fait de lui quelqu'un de meilleur. La profondeur de ce qu'il ressentait pour lui n'était que le reflet de tout ce qu'il lui avait apporté. Il avait l'impression qu'il ne survivrait pas.
Les mains enfoncées dans sa poches, il se forçait à mettre un pied devant l'autre, lentement. Continuer, ne pas abandonner malgré la souffrance, c'était ce qu'il avait toujours fait et ce qu'il continuerait à faire. Même si son coeur était si lourd qu'il avait la sensation qu'il allait traverser le sol. Même si son âme n'était plus que lambeaux.
Soudain, deux bras l'entourèrent, stoppant son cheminement ainsi que celui de ses pensées. Pris de panique, il chercha à se débattre, mais se laissa faire en entendant la voix de Marat souffler à son oreille.
Dans son dos, le Russe le serrait contre lui, un bras autour de sa taille, l'autre autour de ses épaules. Dans sa main, il tenait le collier que son ami avait glissé dans sa poche pendant leurs adieux. Il restait silencieux tandis que sa repiration reprenait peu à peu un rythme normal. Le coeur de Rafael cognait fort contre sa poitrine.
Après de longues minutes, le Moscovite relâcha son étreinte et son cadet se retourna. Il y avait une lueur d'incompréhension dans le regard du Tsar, sa main serrait le bijou. Le Majorquin le saisit doucement, les doigts s'ouvrirent. Il referma l'attache dans la nuque de Marat et souffla à son oreille:
- Pour que tu ne m'oublies pas.
Il embrassa tendrement sa joue et s'écarta. Leurs regards se rencontrèrent, le temps s'arrêta. Son coeur cognait dans sa poitrine. Délicatement, le Moscovite essuya une larme sur la joue de son cadet. Gêné, celui-ci baissa les yeux. La main resta sur son visage Bientôt, il ne put plus résister à l'envie de plonger à nouveau dans les iris du Tsar. Plus rien d'autre n'existait.
Lentement, Marat se pencha vers lui. Le coeur de Rafael cognait plus fort encore. L'aîné marqua un temps d'arrêt lorsque ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques millimètres des siennes. L'Espagnol sentait son souffle chaud sur son visage. Son coeur cessa de battre. Puis, doucement, leurs lèvres se frôlèrent, se caressèrent lentement. Son coeur repartit à toute vitesse. Le contact se fit plus franc, le Russe saisit sa lèvre inférieure. Les mains du Majorquin s'accrochaient à sa veste. Ses lèvres s'entrouvrirent, leurs langues se rencontrèrent. Rafael retint un gémissement, Marat posa une main sur sa nuque. Leur ballet était tendre et sensuel.
Ils restèrent enlacés de longues minutes, soudés comme s'ils avaient peur que l'autre disparaisse. Les tremblements du Majorquin les ramenèrent sur Terre et ils rentrèrent en taxi, lovés l'un contre l'autre.
Après un instant d'hésitation, Marat entraîna Rafael dans sa chambre. Il lui retira délicatement sa veste avant d'unir leur lèvres une nouvelle fois.
Ils se douchèrent séparément puis s'allongèrent. La tête de l'Espagnol se posa sur le torse du Tsar qui passa un bras autour de sa taille et caressait doucement son épaule de l'autre. Le sourire aux lèvres, le Majorquin se sentait sombrer dans le sommeil. Il murmura un "je t'aime" auxquel Marat répondit d'une voix douce. Son sourire s'agrandit et il s'endormit en se sentant enfin entier. Leurs chemins ne se sépareraient pas.
FinAu cas où ça vous intéresserait, voilà le collier auquel je pensais:
J'espère que ça vous a plu. Il y aura peut-être une suite parce qu'à la base, je pensais faire toute une série de fics sur plusieurs étapes de leur relation, mais j'ai tellement de projets en cours que je suis pas sûre que ça se réalise. Ca intéresserait quelqu'un?